11juil 12

De Caracas en guettant l’Equateur et le Paraguay

Sous le clavier d’été, peut-on bronzer ?

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Ici je réfléchis avec mon clavier. Je laisse de côté, volontairement tout ce qui concerne l’action du gouvernement de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Je n’ouvre pas ici une succursale du mur des lamentations ! Je suis ailleurs. Pour être mieux là, ensuite. A partir du bilan que je fais de ma participation au « Foro de São Paulo » à Caracas, je fais des projets. Au total ça parle du Foro, de son histoire, du point où en est l’autre gauche internationale, de mes relations avec des personnages décriés par la presse vénézuélienne, du coup d’Etat qui vient d’avoir lieu au Paraguay, du scandale de la diffusion de délires du tueur en série toulousain. D’une réunion à propos de la façon d’être traités dans la presse de nos pays. Je ne sais pas si ce sont de bons sujets à lire en période de vacances. Mais il m’aura été utile de les mettre en mots. J’y trouve au moins mon compte, tant mieux si c’est le cas pour vous aussi.

En ce moment je passe pas mal de mon temps avec deux vénézuéliens hors du commun. Tous deux parlent un français parfait. Le premier est Témir Porras, ministre des affaires européennes. Un intellectuel puissant, personnage montant, dans le sillage du puissant ministre des affaires étrangères, Nicolas Maduro. Ce dernier est au cœur d’une tourmente médiatique qui implique aussi mon second partenaire quotidien du moment, l’ambassadeur du Venezuela au Brésil. Il s’appelle Maximilien Arvelaiz. J’ai déjà évoqué cet homme à plusieurs occasions dans ce blog puisque nos routes se sont croisées à de nombreuses reprises, au hasard des événements latino-américains dans lesquels je me suis impliqué. Qualifié « d’enfant gâté de Chavez », Arvelaiz est devenu une sorte de bête noire de légende pour la presse contre-révolutionnaire de ce pays. C’est-à-dire pour à peu près toute la presse. On lui reproche d’être une sorte d’agent international du chavisme, porteur de mallettes de dollars, organisateurs de coups électoraux et stratège régional présent comme agent d’influence bolivarien partout et ailleurs. Cette mise en scène surgit à propos des suites du coup d’état qui vient d’avoir lieu au Paraguay contre un président de gauche, Fernando Lugo. Les réactionnaires du Paraguay ont fait leur jonction avec ceux du Venezuela pour essayer de retourner l’opinion internationale latino-américaine outrée par ce coup tordu qui se veut « constitutionnel » ! Peut-être en avez-vous entendu parler en France ? Mais y a-t-il de la place entre deux éructations médiatiques sur l’affaire du tueur en série toulousain ? Ça m’étonnerait. Un résumé sera donc bienvenu je suppose.

Le président du Paraguay, Fernando Lugo, a été mis en cause au prétexte de son incapacité à faire face à une tuerie entre forces de police et paysans à l’occasion d’une occupation de terres chez le responsable du parti de droite du coin. Tel quel. Le parlement a destitué Fernando Lugo en une après-midi, la cour suprême l’a entendu et jugé en deux heures. Le record du monde de vitesse de l’impeachment ! Un gros coup monté, mal ficelé et stupide à huit mois des élections. Toute la région sans exception, gouvernements de gauche et de droite pour une fois d’accord, a condamné ce putsch de la même veine et méthode que celui perpétré il y a trois ans contre Manuel Zélaya au Honduras ! Les putschistes paraguayens et les réactionnaires du Venezuela s’accordent donc en ce moment pour essayer de retourner la situation. Ils accusent le ministre Maduro et l’ambassadeur Arvelaiz d’avoir fomenté un coup d’état contre la décision de destitution ! Un comble. « C’est eux qui font un coup d’état et ils nous accusent d’en faire un parce que nous protestons contre ! » s’est exclamé Chavez devant l’assemblée nationale du Venezuela à l’occasion de la Fête de l’indépendance. Toute la fable s’appuie sur la présence sur place aux côtés de Lugo des deux hommes. En fait les deux étaient là, en même temps que leurs collègues des autres pays, envoyés en mission d’urgence sur place pour rencontrer tous les protagonistes. Le montage tourne court depuis quarante-huit heures. Nicolas Maduro, qui était accusé d’avoir appelé les soldats à désobéir, a été disculpé par les militaires eux-mêmes témoignant devant les députés. Et le procureur général du Paraguay a disqualifié les bandes vidéos produites à charge contre Maduro et Arvelaiz. Je n’entre pas davantage dans les détails. Ce qui me semble de très bon augure c’est que tous les gouvernements soient tombés d’accord pour faire échec au coup d’Etat. Les Etats-Unis d’Amérique ne sont plus si intimidants semble-t-il. Ce qui est de mauvais augure c’est que ce coup ressemble tant à d’autres récemment commis, par sa méthode, ses protagonistes et sa communication. Et qu’une fois de plus on doit déplorer un coup tordu dans un des pays que vient de visiter Léon Panetta, le proconsul nord-américain. Ce qui me plait beaucoup, c’est qu’avec Témir Porras, comme avec Max Arvelaiz j’ai l’occasion d’apprendre en direct beaucoup de choses utiles sur le maniement gouvernemental des relations internationales avec un pays voisin dangereux et paranoïaque comme l’est l’empire nord-américain.

Je suis venu ici comme observateur au titre de mon groupe au parlement européen suivre le « Foro de São Paulo ». Celui-ci a duré la semaine prévue à Caracas, avec son temps fort concentré sur les trois derniers jours. Des ateliers par dizaine ont permis l’habituel exercice d’échanges et de constats partagés. Pierre Laurent est intervenu au nom du PGE à la séance d’ouverture. J’étais prévu comme orateur européen à la séance de clôture. Je me trouvais donc parmi les heureux élus qui ont pu suivre les interventions, et notamment celle de Chavez, depuis la tribune, ce qui est un poste d’observation privilégié pour apprendre des autres en regardant faire les intervenants. Une certaine angoisse me nouait, à l’idée de l’exercice auquel je devais me livrer avec cette prise de parole en espagnol devant deux mille personnes dans une ambiance imprévue de meeting. J’en fus vite libéré. En effet mon temps de parole a été avalé, ainsi que celui de cinq autres orateurs, par les quatre premiers intervenants qui ont parlé une demi-heure au lieu des dix minutes attribuées à chacun. J’ai donc pu m’absorber tranquillement dans l’écoute du discours d’Hugo Chavez. Il a parlé deux heures. C’est peu pour lui qui peut faire bien plus long et même davantage qu’on arrive à l’imaginer. N’a-t-il pas parlé une fois, l’an passé, neuf heures et demie ? Ce soir-là, je l’observais donc avec attention. Je suivais autant le contenu du propos que j’observais sa forme et son mode d’organisation. A première vue, le discours semble aller à l’improviste. Il est entrecoupé de cris et de slogans de la salle. L’orateur lui-même entremêle son propos d’interpellations personnelles à l’un ou à l’autre, à la tribune ou dans la salle. L’impression est trompeuse. En fait le propos est très contrôlé. Le thème central est un fil rouge toujours maintenu. Chavez y revient avec une très grande précision. Il renoue au millimètre, comme un arrimage de vaisseau spatial, après chaque digression qui illustre parfois de loin le sujet central. Je m’amusais à le voir faire ces raccords, en pensant aux méthodes que moi-même j’emploie dans de telles circonstances. Mais on comprend vite combien son discours est un objet très construit quand on voit se succéder, sans crier gare, des événements qui illustrent le contenu du propos. Ils ne peuvent être improvisés. Ainsi quand son officier d’ordonnance lui amène une très grosse édition commentée du « Capital » qu’il exhibe comme illustration de ce qu’il décrit. Ou bien quand montent sur scène des enfants des écoles à qui il remet un ordinateur. Ou encore quand une liaison internet est prévue avec une ministre qui est ailleurs sur le terrain. En fait on ne voit pas le temps passer. Surtout, l’aridité du propos est si largement épicée et enrobée qu’on ne la sent plus vraiment.

Ce soir-là le sujet était la nécessité d’organiser la transition vers le socialisme par des politiques concrètes. Tous les ingrédients vivant du discours venaient illustrer sa thèse. Comme je le décris ici le lecteur pourrait avoir l’impression qu’il s’agissait d’un discours un peu académique. Il n’en est rien. C’est au point que certains, même à la tribune, se sont laissés totalement emporter par les moments d’interventions inattendues. Ils étaient ensuite bien plus perdus que l’orateur au moment de reprendre le fil du propos. Je sais que certains ont été indisposés par cette forme d’expression. Pas moi. Je comprends trop le souci d’éducation populaire de cette méthode. Et puis il y a le fond. Pour moi l’essentiel, au-delà de la forme, est l’accord que j’ai ressenti avec le fond du propos. C’est à dire avec l’obsession d’inscrire le changement de société dans la dimension du concret. Et aussi de l’implication populaire permanente. Ce n’est pas facile à penser et encore moins à faire. C’est tout le thème de la révolution citoyenne et de la radicalité concrète, si centraux dans notre campagne présidentielle que je retrouvais ici. Dit autrement, bien sûr. Et en partant d’un point de départ totalement différent, cela va de soi, après treize ans de pouvoir et plus d’une élection par an depuis le début du processus. Ce que cette façon de faire apporte est neuf. Nous ouvrons une nouvelle piste. Je voudrais montrer comment. Ne perdez pas le fil, je vais faire d’abord un détour.

Le « Foro de São Paulo » ne se réunit plus seulement à São Paulo du Brésil où il est né. La preuve : nous étions cette fois-ci à Caracas. Et j’y ai déjà participé lorsqu’il s’est réuni à Mexico en 2009. Sa réunion est à présent un événement politique continental. Cela a été rappelé par Lula lui-même, qui en est un fondateur avec son parti, le PT du Brésil. Dorénavant chaque session réunit un nombre croissant de ministres et de dirigeants de partis de toutes tailles. Des observateurs de toutes sortes y viennent des cinq continents et de tous les horizons de la gauche. C’est même le cas de certains partis socialistes qui s’y inscrivent quand ils sont dans l’opposition. Donc pas de PS français cette année ! Ah ! Comme il était drôle de croiser des membres du PSOE ! Mais cette audience s’est construite de longue main.

Le « Foro de São Paulo » a été créé en Juillet 1990, un an après la chute du mur, à l’initiative du PT brésilien, à São Paulo au Brésil, d’où son nom. Il comportait alors 48 organisations de la gauche latino-américaine. Il en compte 90 aujourd’hui. Le contexte compte beaucoup pour comprendre. Voici ce qu’en dit Lula : « Les régimes socialistes bureaucratiques étaient balayés de la carte de l’Europe de l’Est [et] les gouvernements sociaux-démocrates adoptaient leurs premières mesures d’ajustement néolibérales en Europe de l’Ouest ». Et puis c’était aussi au lendemain de l’agression des Etats-Unis contre le Nicaragua, contre le Salvador et c’était le moment de leur intervention militaire au Panama. C’était aussi l’époque des premières négociations pour mettre en place le grand marché unique de toutes les Amériques (ALENA) que l’empire menait à la baguette. Sans oublier l’interminable et cruel siège de Cuba ! Les buts étaient donc tous tracés par la déclaration fondatrice de 1990. Il s’agissait alors de « rénover la pensée de gauche et le socialisme, de réaffirmer son caractère émancipateur, d’en corriger les conceptions erronées, de dépasser toute conception bureaucratique et toute absence de véritable démocratie sociale de masse ». A mesure du temps s’affirma la vocation de « constituer un pôle anti-impérialiste et anti-colonialiste se revendiquant de la lutte contre le néolibéralisme imposé au monde après avoir été brutalement expérimenté en Amérique latine ». Au plan continental, le « Foro de São Paulo » affirme en outre sa volonté de « créer les conditions propices à la construction de la Grande Patrie latino-américaine dont rêvait Bolívar ».

Quoiqu’il en soit, à cette époque, la mode était plutôt à l’adhésion à l’Internationale socialiste. De son côté, le « Foro » paraissait très mineur et même marginal. Il n’en fut rien. Avec l’effondrement quasi généralisé des partis socialistes dans la corruption, le néo libéralisme et les alliances à droite, le « Foro » est vite devenu un recours général.  S’y retrouvèrent tous ceux qui cherchaient vraiment, chacun à sa manière, le moyen de fonder une alternative au capitalisme de notre époque en Amérique du sud. Les observateurs venus se faire voir ne sont arrivés que bien après.

En fait, le « Foro » ne serait rien de ce qu’il est devenu s’il n’avait été bénéficiaire de la dynamique produite par les « forums sociaux mondiaux » qui se sont tenus à partir de l’an 2000 également au Brésil. En France, les deux figures emblématiques de ces forums sont Bernard Cassen et Ignacio Ramonet. Forum et « Foro », ne pas confondre ! Les « forums sociaux mondiaux » de Porto Alegre ont vraiment rempli une fonction de dynamisation pour toute cette autre gauche mondiale. Après la chute du mur de Berlin, c’est de cette façon, à partir de leur dynamique que tout a pu être recommencé. Chacun avait besoin de voir les autres, de se reconnaître mutuellement. Et de prendre conscience de l’état des forces disponibles. Rude épreuve ! Tout le monde semblait perdu et sûr de rien. Se chevauchaient au plan politique, dans une ambiance de foire aux idées, les restes des partis communistes et des mouvements qui s’étaient en partie lourdement entre-combattus. Et il y avait aussi de nouvelles formations politiques, quasi totalement vierges des anciens conflits. Celles-là aussi, comme leurs dirigeants, ont fait du chemin ! Tous les actuels chefs de gouvernement de la vague démocratique sont passés par les « forums sociaux mondiaux » et, d’une façon ou d’une autre, certes pas toujours très réussie, par le Foro de São Paulo ! Il régnait cependant dans ces lieux de débats une grande curiosité joyeuse. Et beaucoup de modestie. Au point parfois de paraître finalement velléitaires. L’idée magique des forums sociaux mondiaux fut d’avoir immédiatement lié mouvements politiques et mouvements sociaux dans une même dynamique d’échanges. Et davantage encore d’avoir rassemblé sans aucun sectarisme tous ceux qui acceptaient de se retrouver. Le brassage était incroyable. J’en garde un souvenir formidable ! Comment oublier qu’étant ministre en exercice, je fus associé à la commission de rédaction de la motion sur l’enseignement que produisit le forum en 2001, assis entre des syndicalistes de toutes les Amériques et d’Europe ? Le niveau d’extrême généralité auquel se tenaient les documents conclusifs n’était pas un problème. Ce fut surtout une période d’ébullition, de brassage, ou peu comptait en définitive ce qui se concluait. La prise de contact et le brassage était l’essentiel. Selon moi cette période est achevée. Il faut passer à autre chose. A une autre étape.

Voici le retour au fil conducteur, après cette digression destinée à mettre en scène le moment présent. J’ai dit qu’il fallait passer à une autre étape de la vie des rencontres internationales de l’autre gauche. Evidemment, le système des rencontres de type « Forum social » et « Foro » conserve une utilité évidente. C’est un terreau qui est toujours capables de faire lever des contacts et des apprentissages mutuels. Mais pourquoi en rester à des analyses générales, des échanges de bilan et de descriptions, même bien informées ? Comment et pourquoi passer à côté du fait que nous gouvernons déjà tant de pays décisifs en Amérique du sud ? Que dire des pratiques gouvernementales ? Ne sont-elles pas une ressource formidable d’idées et de savoir-faire ? Ne sont-elles pas un matériau de base pour évaluer ce que peuvent être des transitions vers d’autres modèles d’organisation de la société ? En France, une démarche de ce type a été initiée avec la formation du réseau « la gauche par l’exemple » qu’anime en particulier Gabriel Amard du Parti de Gauche. C’est à partir de pratiques à vocation universelle que beaucoup peut se construire. Si je cite ici Gabriel Amard c’est évidemment pour sa participation théorique et concrète à la bataille pour la propriété publique de l’eau et de sa distribution. Ce n’est pas pour rien que la multinationale lyonnaise a pris le risque d’embaucher une agence pour le déstabiliser, notamment en se proposant d’acheter des influences dans les médias locaux et nationaux (c’est donc possible !). « Marianne 2 » et « Médiapart », en sortant cette affaire ont ouvert un dossier qui est une première en France. Une multinationale se donnant ouvertement pour objectif de nuire à un élu ! Dès lors, pour nous, quoi de plus concret comme démarche collectiviste, écologiste et anti-capitaliste que cette sorte de bataille-là ? N’est-elle pas d’autant plus révolutionnaire dans son contenu, ses méthodes, et sa portée qu’elle repose sur une réalisation concrète, ici à l’échelle d’une communauté d’agglomération ? N’est-elle pas d’autant plus clivante qu’elle permet de situer de façon simple et compréhensible, par tous et pour tous, ce que veulent dire deux orientations politiques aussi distinctes que la mise ou non en régie publique de cette ressource fondamentale indispensable à toute vie humaine ? Tel doit être selon moi le nouvel âge des forums politiques internationaux.

J’ai commencé ici à Caracas, à tester autour de moi avec des camarades, des plus illustres aux moins connus, cette idée. Evidemment avec mes amis Vénézuéliens. Mais c’est avec les Equatoriens que la discussion est entré dans le vif, après que j’ai rencontré Ricardo Patiño le ministre des affaires étrangères de Rafael Correa, le président de l’Equateur. Il est vrai que c’est eux qui m’ont entrepris sur la nécessité d’avoir des modes opératoires entre latino-américains et européens partisans de « la révolution citoyenne ». C’est à partir de cette discussion que j’ai avancé des propositions. L’idée d’un forum international pour la Révolution citoyenne est née de cet entretien. J’en tiens la prémisse, déjà bien échafaudée, de la commission internationale du Parti de Gauche avec qui je travaille très étroitement. Je ne vais pas détailler à cet instant le contenu complet de cette démarche. Ce serait sans doute trop pesant. Je veux juste en évoquer le cadre pour mes lecteurs qui ont la patience de venir me lire en plein été !

La question posée serait de donner son contenu concret à la théorie de la Révolution citoyenne. D’abord en tant que pratique gouvernementale. Ce serait déjà considérable ! La radicalité concrète par l’exemple, voilà l’idée. J’ai vu, par exemple, Hugo Chavez présenter à la tribune, pendant le discours, des billets de monnaies locales comme un exemple de bonnes pratiques sociales. Auparavant il avait évoqué la formation d’un réseau bancaire public au niveau des collectivités locales. Il présentait tout cela comme des transitions vers le socialisme. Pourquoi ce type de sujets et de pratiques seraient-ils les absents de nos discussions « sérieuses » ? Mais il y a un autre aspect à mettre en mots pratiques. C’est celui de la stratégie de conquête du pouvoir. Comment « Révolution citoyenne » et victoire par les urnes s’articulent-elles concrètement. Pourquoi n’en parler jamais ? Rien ne m’agace davantage que les formules qui restent dans le vague ou qui font l’objet de mines entendues en lieu et place de plans clairement énoncés. Si l’on veut que l’idée d’une transformation aussi profonde que celle que nous avons en vue et que nous nommons pour cela « révolution » sorte du nuage dévastateur des idées confuses et anxiogènes, il faut décrire et ancrer dans le réel ce que nous voulons dire, à la fois pour ce que nous ferons et pour ce qui est du moyen de parvenir à le faire. Cette sorte de démarche pragmatique est la marche d’escalier intermédiaire dorénavant indispensable entre la méthode des « forums » et celle d’une improbable nouvelle internationale. De cette façon je réponds à Hugo Chavez qui a posé la question dans son discours de clôture du « Foro » l’autre jour. Il demandait : « Votre texte est très bien mais quelle est la consigne ? » Et aussi : « Vous dites qu’il faut une action internationale et c’est vrai parce qu’on ne peut pas réussir le socialisme dans un seul pays, mais où est le plan d’action alors ? ». Plus piquant il soulignait : « Je vous avais proposé une cinquième internationale vous n’en avez pas voulu. Bon : d’accord ! Mais, maintenant, comment proposez-vous d’agir en commun ? ». On peut faire tous les reproches que l’on veut à Chavez mais pas celui de parler à mots couverts. Ce qui a été dit aussi crûment mérite une réponse. Je crois que je viens de le faire et je pense que mes lecteurs en mesurent la portée possible.   

C’est un hasard, mais il peut être parfois si distrayant ! Notre repas ce dimanche-là, dans ce restaurant italien de Caracas, était déjà sévèrement perturbé par les échos d’un meeting de l’opposition. Il se tenait en effet à quelques dizaines de mètres de là. Comme il était tellement surréaliste de faire le point sur la campagne électorale au Venezuela dans de telles conditions ! Le hasard étendit son empire. Arrive un type immense qui parle fort et serre la main du patron avec une vigoureuse accolade. Mon voisin de table éclate de rire : il a reconnu le directeur de la campagne présidentielle de la droite. Monsieur Briquet, un descendant de français me précise-t-on. Une certaine soupe à la grimace commence donc en face de nous, à la table de Briquet. Car nous sommes trois pestiférés bien connus et reconnus : Témir Porras, ministre des affaires européennes de Chavez, Ignacio Ramonet et moi. Le diable rouge en trois personnes ! Madame Briquet nous mitraille abondamment avec son portable. Ses regards me fascinent plus que tout. On dirait qu’elle observe des martiens gluants.

Il est vrai que peut-être finissent-ils par croire à leur propre propagande. Les caricatures et insultes les plus abjectes courent sur Chavez et ses partisans avec une violence dont nous commençons seulement à connaître l’équivalent en Europe et surtout en France. J’ai mentionné et illustré ce point dans chacun de mes précédents carnets de voyage en Amérique du sud tant j’avais été frappé par le niveau de bassesse des coups portés. Je m’arrête un instant sur ce point. Car j’ai de l’inédit. Ici, au Foro de São Paulo, nous nous sommes vus, à plusieurs, venus de divers pays d’Europe et des Amériques, pour faire un état sur la façon dont la presse traite les porte-paroles de notre gauche dans nos pays respectifs. Les hommes font l'objet d'un registre d'arguments quasi identiques d'un pays à l'autre. On montre du doigt leur agressivité, leur amitié pour Cuba et ainsi de suite. Plusieurs sont comparés à des animaux. Le singe tient le haut du pavé. Un d'entre nous a eu droit à être comparé à un porc avec cette précision supposée amusante : "grouink ! grouink !". Les femmes dirigeantes souffrent d'un niveau plus élevé d'insultes personnelles incluant évidemment leur vie sexuelle supposée ou leurs liaisons supposées. Le recours au vocabulaire connoté pour introduire nos citations tel que « éructe », « vocifère », dont je croyais qu’il m’était réservé, est en réalité partout présent. Ce constat commun nous fit un bien inimaginable. En effet le harcèlement dont nous faisons l’objet dans ce registre provoque chez chacun de nous des réactions psychologiques convergentes. Par exemple ce sentiment d’encerclement que chacun a décrit avec ses mots. Ou bien le dégoût quasi physique, si difficile à surmonter, à l’égard des « journalistes » qui se spécialisent dans cette activité et qui peut conduire à des décisions contre-performantes. Mais nous étions moins préoccupés de psychologie que de sens politique. Le problème soulevé n’est pas réservé aux seules victimes de ces traitements dégradants. C’est surtout l’enjeu de l’accès à une information honnête et décente qui est posé.

L’épisode de la diffusion des délires du tueur en série Toulousain en atteste. Le croisement entre le goût morbide du voyeurisme, rebaptisé « devoir d’information », les coups de billard à dix bandes entre officines qui en jouent et les effets pervers de la reprise en boucle nous ont montré une fois de plus jusqu’où peut aller l’irresponsabilité sociale du système médiatique. S’agissant du tueur en série je ne sous-estime pas non plus le coût désastreux de l’exhibitionnisme prétendument religieux de l’assassin, complaisamment relayé par une certaine presse écrite, heureusement encore moins lue en cette période de l’année. Cet épisode répugnant de la vie médiatique ne servira naturellement pas de leçon. Au contraire. La concurrence libre et non faussée dans ce domaine justifiera de nouveaux excès. Dans le cas de l’information politique, cette situation implique gravement la vitalité démocratique de nos sociétés.

D’ailleurs le problème du niveau d'abaissement polémique des médias et de leur inclusion aux avant-postes des dispositifs du combat néo-libéral jusque dans ses formes les plus répugnantes fait l'objet d'une mention particulière de la résolution finale du Foro de São Paulo. Le point six de ce texte pose un diagnostic et ouvre le débat. « …. La droite a lancé une vaste campagne médiatique pilotée à l'échelle internationale par de puissants consortiums de communication. L'attitude de ces derniers constitue un thème récurrent de l'agenda politique régional. Les grandes corporations déploient des plans de déstabilisation et agissent comme des organes de pouvoir plus influents que les gouvernements émanant du suffrage universel. Jour après jour, les grandes entreprises médiatiques défient la démocratie et ses institutions. En conséquence, la démocratisation de la communication représentera sans doute à l'avenir l'un des principaux enjeux pour les pouvoirs de gauche. » Je précise que je ne suis pas l’auteur de ce paragraphe et que je n’ai pas participé à la décision de l’inclure.

Voilà qui rejoint totalement ce que j’ai pu en dire ici tant de fois, après tant d’autres. Le travail d’Acrimed, ou de « Arrêt sur Images » ont maintes fois démontré le caractère grégaire des ritournelles médiatiques. Le livre d’Ignacio Ramonet sur le passage des mass-médias à la masse des médias le décrit si bien. Rien n’est plus propice à la propagation des manipulations que ces bégaiements du mouton médiatique. Comme il est frappant alors de constater combien, trop souvent, on croit qu’il est question d’une affaire personnelle ! Combien de fois nous a-t-on susurré que tout pourrait se régler si nous mettions de l’eau dans notre vin face à tel ou tel des médiacrâtes ou de ses deuxièmes couteaux ! Quelle illusion nombriliste ! Le regard croisé à ce sujet, sur tout un continent, permet de mieux comprendre l’enjeu en prenant la mesure du caractère systématique de l’engagement partisan de l’essentiel des grands réseaux médiatiques. Nous nous souvenons tous avoir vu la sphère médiatique quasi au complet se mettre en chaîne pour matraquer le vote « Oui » à la constitution européenne. Et, depuis cette date, on ne compte plus les campagnes partisanes de cette sorte. Elles sont surtout menées pour soutenir de toutes les façons possibles, du mensonge à l’omission, les plus piteuses palinodies de la scène européenne et accabler par tous les moyens de dénigrement leurs adversaires. On vient d’en avoir une nouvelle démonstration avec le traitement du dernier sommet européen et la pitoyable affaire du pacte de croissance de François Hollande. A notre tour, nous devons prendre en main une campagne sans complexe et sans connivences pour le renouveau et l’émancipation du travail médiatique qui est une tâche de notre Révolution citoyenne. L'épisode de la disqualification professionnelle de six prétendus « journalistes » du « petit Journal » qui n'ont pas eu droit à une carte de presse montre qu'il est payant de tenir bon et de ne pas se laisser faire, contrairement aux recommandations et intimidations qui avaient été faites à l'époque.

Je reviens à mes voisins de table dans ce restaurant italien. Je m’efforçais de deviner à leur mine l’ampleur du dégât qu’a subi leur campagne du fait de notre meeting de clôture du Foro de São Paulo. Vous allez apprendre pourquoi. En effet, le candidat de la droite avait largement amorcé sa campagne sur le thème « moi je veux agir comme Lula au Brésil. Je le connais, nous sommes en contact. Je ferai le changement sans confrontation, sans le style agressif de Chavez ». C’était assez bien joué dans la mesure où ce candidat est issu de l’aile dure de la droite. La stratégie du choc frontal n’a pas donné de grands résultats pour la droite à ce jour ici, comme on le sait. Le subterfuge n’a pu être tenté qu’en raison de l’aide des socialistes locaux. En effet le candidat de droite a été désigné à l’issue d’une primaire à laquelle le parti socialiste local s’était associé. Mais oui. Vous avez bien lu. Le PS local a participé à une primaire avec la droite. Le candidat de la droite en béton, Henrique Caprilès Radonski l’a emporté. Il jouait donc le personnage du gentil centre gauche, aussi incroyable que cela puisse paraître de la part de tels gorilles. Patatras ! Vendredi a été diffusé devant tout le public du « Foro de São Paulo », et les millions de téléspectateurs qui suivaient la séance, une vidéo de Lula. Il y affiche un soutien lyrique et émouvant à Hugo Chavez. Il y rappelle sa contribution à l’histoire de l’émancipation de l’Amérique latine. Il conclut en disant : « Ta victoire sera notre victoire à tous ! » Ici au moins la campagne de confusion qui dure encore sous nos latitudes ne fonctionne plus. La thèse du gentil Lula face au méchant Chavez a vécu. Lula en personne s’est chargé de la démentir. Que cela nous serve aussi définitivement à comprendre qu’il s’agit en Amérique du sud d’un processus unique de changement dont les formes différentes, d’un pays à l’autre, loin de pousser à la divergence pousse aux efforts d’unité d’action. Cette leçon doit nous servir pour bien penser et préparer ce qui va nous arriver, le moment venu, en Europe. 

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229 commentaires à “Sous le clavier d’été, peut-on bronzer ?”
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  1. Nicole RIOU dit :

    [...]
    Je n'ai pas entendu parler de ce qui s'est passé en Espagne hier, je l'ai su par internet ! Les médias ne parlent que du Tour de France et du foot... y'en a plus que marre !
    Aujourd'hui depuis ce matin, c'est PSA le seul sujet sur BFMTV et qui ne dit rien du problème de fond : PSA est multimilliardaire et n'en a strictement rien à foutre des personnels qui l'engraisse. Ras le bol !
    PSA serait-il le phénomène déclenchant tant attendu pour tout foutre en l'air et changer cette société pourrie ? Le FdG doit se montrer très rapidement derrière la lutte des PSA qui commence dès aujourd'hui. Il n'y a rien à attendre de ce gouvernement Hollande !
    J'attends avec impatience une déclaration de Jean-Luc Mélenchon sur l'Espagne et PSA !

  2. antigone 34 dit :

    @102 hiesel91
    Sous nos claviers plutôt que la bronzette, un petit scoop, car il faut être sur ces gardes parce que la désinformation ne sévit pas qu'au Venezuela: à Shenzhen pour les enfants des cadres de Peugeot il s'est créé un lycée français. Ce qui veut dire que l'état est complice de cette délocalisation, puisqu'avec nos impôts, il envoie des fonctionnaires pour assurer l'éducation des cadres d'une boîte qui délocalise. Coût de l'opération d'envoyer en Chine pour Peugeot, nos agents publics alors que l'école des banlieues manque cruellement de presonnel? A. Monteboug prêche pour le redressement industriel, mais son gouvernement favorise les délocalisations car Peugeot ne pourrait pas aller en Chine sans ces infrastructures. Peut- être le terrain se prépare pour d'autres. Ainsi à Tanger il se passe la même chose. Quelle hypocrisie.

  3. jorie dit :

    @Antraigues
    Moi aussi, cette désindustrialisation est très alarmante et nous devrions être déjà aux portes de ces sites, quand je vois MLP tenir des interviews là dessus, je trouve qu'on n'est pas assez présents pour la défense des sites ouvriers. Je ne pense pas que la voiture individuelle ait de l'avenir, sauf à se transformer totalement pour devenir acceptable (hydrogène [...] ou développement intelligent de transports collectifs souples). Cependant, il faut savoir qu'il ne sert à rien de défendre les services publics ou la protection sociale, s'il ne nous reste que des emplois de service. Il ne sert à rien non plus de mettre en place des formations professionnelles techniques si la France ne produit plus rien. Sauf à vendre des billets pour musée, des chambres d'hôtel pour tourisme maffieux, sans trame industrielle puissante, aucun pays ne peut s'offrir de protection sociale ou services publics. Donc, il faut se battre sur les bases de notre programme d'avenir, mais aussi défendre crocs dehors l'existant par un protectionnisme écologique (contre dumping social, fiscal et environnemental). C'est notre but non? Tout le reste est bavardage et idéologie. Nous sommes dans l'urgence. Le PS accompagne le MEDEF et l'ultralibéralisme. Il faut taper, dès maintenant. Le choix de Jouyet et du grand patron EADS Gallois chargé de mission sur la compétitivité sont symptomatiques des choix libéraux de Hollande.

  4. marianne31 dit :

    Ben oui c'est maintenant la meilleure façon de faire aprecier le parti de gauche : dans chaque situation proposer les solutions de la gauche les gens vont finir par comprendre .

    Moi qui avait lu prtout que Chavez etait un dictateur je le croyais aussi je commence a comprendre.

  5. Poncet dit :

    Ceci étant dit, les ouvriers qui critiquent le RSA, il faut leur demander pourquoi ils n'arrêtent pas de travailler. Il faut les pousser au bout de leur contradiction. Ils invoqueront bien sûr une morale plus haute que celle des "assistés", sur laquelle il sera assez facile de les prendre en défaut (car il est rare qu'ils s'estiment trop payés...)
    Trotsky écrivait, je ne sais plus très bien en quels termes, qu'il fallait parfois secouer les ouvriers, qu'il ne fallait pas nécessairement être tendre avec eux. Quand il disent des conneries, il ne faut pas les excuser.
    La méthode fonctionne d'ailleurs assez bien avec tout le monde et sur tous les sujets. Sur la peine de mort, j'aime beaucoup cette réflexion d'Alphonse Allais : "Ah! le vieux rêve des gens honnêtes: pouvoir tuer quelqu'un en état de légitime défense.". Ou comment révéler que ceux qui sont pour la peine de mort n'ont au fond qu'une morale d'assassin. Inutile cependant d'espérer un débat serein après une telle ouverture...
    Pour revenir au RSA, et si l'on veut un débat plus théorique (sans toutefois égaler Friot) il faut faire remarquer que les gens sont payés au mois, c'est-à-dire au forfait et donc absolument pas en fonction de leur travail. Le rapport entre travail est rémunération est un mythe moderne. Sous l'ancien régime, tout le monde savait que le travail ne rendait pas riche...

  6. Nicolas G30 dit :

    Pour ceux qui ne l'on pas encore écouté, le remue-méninges sur la télé publique avec Marc Endeweld et Jean-François Téaldi.
    On comprend mieux la situation actuelle des médias et de l'information, et des enjeux pour nos libertés. Il en va de la défense de nos services publics, de leur qualités et leur moyens, et cela peut être généralisé aux autres services. Le dénigrement des fonctionnaires, des contre-pouvoir populaires (syndicats, associations,...) n'est pas anodin. Faire comprendre les enjeux à la majorité des Français sera une tâche ardue.

  7. thersite69 dit :

    @ f.l.page 2. 56 19h13
    Si je tape " François Lacoste" sur Google il y a 4 430000 occurrences dont un chef d'entreprise, un architecte, un abbé, etc
    Notre webmestre à raison, le pseudo pour les commentaires est une sage formule, car nous avons tous des homonymes...
    Le vrai engagement, c'est dans sa ville ou son village, auprès de gens qui savent qui nous sommes, je pense

  8. Regaine dit :

    Ce n'est pas le sujet du billet mais je suis d'accord mille fois avec notre webmestre, Thersite 69 et... J'emploie un pseudo, même sur la page de Jean-Luc Mélenchon sur facebook car si mettais mon nom et mon prénom, sûr et certain, je perdrai mon boulot...

  9. gus003 dit :

    Les Soc. ont placé leurs pas dans ceux de Sarko en voulant ménager la chèvre et le chou, et bien ils vont s'en mordre les doigts car les électeurs du PS ne trouveront pas leur compte dans la politique d'un gouvernement qui n'œuvre pas pour le bien commun du peuple Français. Tout le blabla de campagne ne cachera la dure réalité qu'est le manque de conviction des Soc. à changer la politique imposée des financiers.

  10. biloute dit :

    @ 100 hiesel dit : "il y a quelque chose de pourris dans ce système"

    On s'en était un peu aperçu, figurez-vous, la proposition émise qui est que les syndicats doivent réclamer la restitution du prêt fait à PSA par l'état, sous forme de prime de licenciement ; c'est du concret ça au moins, non ? On nique les actionnaires et on baise les "Solférino's boys" du gouvernement, coup double. Répartition de la somme de 4 milliards par le nombre de licenciements directs et induits.

    Et d'autre part, si PSA vide ses usines de France, ce qu'il est en droit de faire à condition d'indemniser ses employés et ouvriers (la loi est ainsi faite pour l'heure), il lui faudrait subir une taxe d'importation de 45% de la valeur du véhicule vendu en France, ne serait-ce que pour compenser les charges de chômage de leurs anciens employés que l'état indemnise.
    Cette taxe à l'importation devrait d'ailleurs être payé par Renault pour toutes les voitures "à bas coût" (Dacia) et autres "Clio" qui sont vendues en France, elles deviendraient du fait bien moins intéressantes et se vendraient moins que celles fabriquées en France. On devrait d'ailleurs appliquer cette taxe à toutes les voitures importées en France, je crois que de ce fait PSA ne penserait même pas à délocaliser, tout simplement. Cela s'appelle du protectionnisme, ce que ne se gêne pas de faire les USA entre autre. Audi, BMW, Mercedes et Volkswagen auraient beaucoup de soucis., suite …

  11. Georges Roullier PG 69-(79 ans) dit :

    @ 107
    Mais on peut aussi écrire sous son véritable nom et être des militants accomplis voir responsables PG, PC, dans son quartier, sa ville, son syndicat et afficher dans la presse ses opinions, je pense qu'un militant vit dans une sorte d'aquarium, cette sorte de vie devient son quotidien. Aujourd'hui on ne milite pas que pour soi pour changer la vie, on milite pour sa patrie et pour tous les travailleurs manuels et intellectuels qui eux aussi se battent pour la même cause, instaurer une VI eme République à partir de la Révolution Citoyenne pour "l'Humain d'abord". Le 22 septembre dans notre municipalité notre PG aura pignon sur foire, ce sera aussi le 1er Jour du 220eme anniversaire de la Première République Française, nos militants ne seront pas là pour parler de la pluie et du beau temps, mais des 8 millions de pauvres et comment les faire venir à nous comme dit Alain Tétard dans ce blog. Chez nous la misère est telle que quand on est un tout petit peu connu comme militant, je pense que laisser un commentaire sous son nom c'est mieux
    Amitiés partisanes
    RG

  12. Poncet dit :

    Jorie, tu te trompes sur Louis Gallois. Ce n'est pas un libéral du tout. Et en matière de rémunération, il n'est sans doute pas hostile au programme du Front de gauche.
    Quand nous serons au pouvoir, il fera partie de ceux que nous pourrions (devrions) garder.
    Je ne sais pas si le vrai engagement est exclusivement dans sa ville ou son village (ou son lieu de travail). L'engagement est partout. Il est bien d'être connu autour de soi pour ses idées, et de les défendre, mais ce que nous écrivons sur internet est lu aussi par de vrais gens. Il est honorable de se présenter sous son vrai nom, mais comme le fait remarquer Thersite69, ça ne veut pas dire grand chose. Qui sait qui est Frédéric Poncet ? Peu importe. Les interventions de Regaine ou d'Antigone 34 sont tout aussi sincères, l'essentiel est de savoir qu'il s'agit bien toujours de la même personne. Quand un pseudonyme dissimule un ou des provocateurs, on les repère assez vite.

  13. Invisible dit :

    Dans l'agenda de Jean-Luc sur cette page en haut à gauche, avant, il y avait d'écrit "Remue-méninge à Grenoble, 25 et 26 août".
    Maintenant, c'est "Estivale du Front de Gauche le jeudi 23 août".
    En fait, c'est flou. Où trouver plus de détails ?
    (C'est pas trop hors-sujet ?)

  14. jmb dit :

    Il me semble qu'il y a dans la démarche du Fdg l'idée de renouveler avec l'engagement. Je m'inscris entièrement dans cette logique. Comme mon message (14) n'était pas explicite, je reviens dans la discussion : comment peut-on participer à la rencontre de Grenoble du Fdg fin août ? Comment peut-on entrer dans une démarche d'engagement ? Je vous assure que vu de l'extérieure, il est difficile de trouver les prises pour entrer dans le mouvement… Je n'ai qu'un souhait me rendre utile et un défaut, je n'ai appartenu jusqu'ici à aucune organisation. Merci de me faire signe et pour reprendre Chavez : "votre texte est très bien mais quelle est la consigne ?"

  15. Germinal 93 dit :

    Amérique, Amérique. Si lointaine, si proche. Si mal connue et si présente. Continent mal nommé, spolié. Habitants mal désignés, maltraités.Peuples humiliés, exterminés. Civilisations englouties.
    L'empire espagnol, les impérialismes occidentaux, le talon de fer yankee se sont au cours des siècles successivement abattus sur lui pour le piller et l'exploiter à leur seul profit.
    Mais les Amériques ont résisté. Aujourd'hui les peuples de là-bas sont debout, tête haute, poing levé. Arbentz et Allende après Simon Bolivar, Chavez et Lula après Fidel Castro sont les guides que ces peuples se sont librement choisis.
    Que Jean-Luc Mélenchon soit mille et mille fois remercié pour son magnifique et probant témoignage.

  16. Boucris Evelyne dit :

    J'ai lu, un peu, beaucoup, avec intérêt, comme toujours. Vos analyses, monsieur, me touchent, comme elle m'ont toujours touchée, par leur intelligence, leur précision, leur qualité d'observation; mais je vous suis de loin depuis tellement longtemps.

  17. mafifan dit :

    Un article passionnant que j'ai lu lentement de bout en bout.Merci de cette large ouverture sur le monde.
    Et d'accord avec David (david dit: 11 juillet 2012 à 10h55) nous ne pourrons informer les français qu'avec un vrai média.L'idée est à creuser et vite !

  18. Poncet dit :

    Et pour compléter la défense des pseudonymes, cette remarque inspirée d'un article sur les Anonymous :
    "Les internautes impliqués (...) tendent à s’inscrire corps et âme dans un principe libéral séculaire selon lequel l’expression anonyme est nécessaire à toute société démocratique saine."
    (source : article sur owni)

  19. biloute dit :

    Pour continuer et peut être finir avec "PSA story" quand je dis qu'une taxe "importation automobile" de 45% devraient exister, vous imaginez la tête des patrons et actionnaires allemands de Audi, BMW, Porsche, Mercedes, Volskwagen, Daimler et consorts, car pour le coup les bourgeois vont devoir payer 45% voir 50% de plus leurs voitures, tous ne pourront pas le faire, la balance des paiements allemande va s'époumoner, et la France va récupérer entre 10 et 15 milliards de taxes supplémentaires, attention les teutons nous aussi on sait faire les "snoc" ; la même pour les voitures américaines, anglaises, nippones ou asiatiques ; la même pour l'industrie agroalimentaire étrangère, Nestlé, Unilever, Cocacola et les autres ; la même pour l'électroménager, la hifi, les ordinateurs, la téléphonie, la télévision, etc…

    Enfin si on taxait tous les produits d'importation qui ne sont pas de première nécessité à 45%, on finirait par payer les produits à leurs justes valeurs et on arrêterait d'acheter n'importe quoi à n'importe quel prix, on stopperait le crédit à la consommation, et on pourrait rémunérer plus justement les salariés qui fabriquent les produits et matériels en France.

    Voilà ce que devrait décréter un ministre du "redressement productif", essayez donc de faire dire cela à cet esbroufeur de Montebourg, je vous souhaite bien du courage. Pour l'heure, môssieur le ministre n'est pas d'accord dit-il, a-t-il avancé une suggestion, bien sûr que non !…

  20. nath dit :

    Et pour reprendre tous des forces et des arguments, voici que le très "sérieux" (c'est à dire pas un doux réveur comme nous tous) Bureau International du Travail nous explique lui aussi qu'il faut radicalement tourner le dos aux politiques d'austérité... Quel régal pour nos futurs argumentaires !
    Salut et fraternité !

  21. Fred dit :

    Devant l'impunité, l'incurie et l'incivilité de la famille milliardaires de "Thierry Peugeot et ses 4 enfants", qui prônent incessammment le sens de la responsabilité et qui n'en ont aucune... je propose :
    1) de contacter le syndicat dont on dépend, je l'ai fait, pas de réponse.
    2) d'écrire sur la messagerie du premier ministre et du président.
    3) de parler chacun à une personne et de créer une pétition.
    Pour les 8000 personnes, et leur familles...je suis solidaire.
    Et j'espère.

  22. maryvonne dit :

    Moi je les entends les lamentations, je les lis au travers du secours populaire. Que fait le FdG ? Reveillons-nous à l'échelon national ! Des millions de gens sont soumis à une torture morale et physique quotidienne.

  23. thersite69 dit :

    J’ai vu, par exemple, Hugo Chavez présenter à la tribune, pendant le discours, des billets de monnaies locales comme un exemple de bonnes pratiques sociales.

    Alors là bravo Chavez et merci Jean-Luc ! Car des partisans en France des monnaies locales ou fondantes me semblent loin d’imaginer que celui dont on nous donne à croire que c’est un dictateur est capable de les déclarer « bonnes pratiques sociales » ! Et inversement chez nous à gauche, savons-nous les considérer comme dignes de notre attention ?

  24. Vinnie Reb dit :

    Super billet comme d'habitude. Eh oui, j'y ai trouvé mon compte ! Quand je vous lis, cher Jean-Luc, j'en sors toujours plus grandie intellectuellement. En plus du plaisir à lire des choses qu'on ne lit pas forcément ailleurs.
    Ca m'a donné envie d'aller écouter Chavez et rafraîchir mon espagnol de l'époque scolaire lointaine avec lui. En lisant votre description de sa méthode de discours, ça m'a rappelé quelqu'un... quelqu'un que j'ai eu plaisir à suivre via les vidéos sur le net et à écouter en live au Prado... et que j'espère encore pouvoir écouter à l'avenir, tellement le message qu'il transmet nous instruit et nous donne du courage pour la suite des événements, nous ouvre le chemin en éclaireur et surtout remet l'essentiel là où il doit être : l'humain d'abord !
    Tout mon soutien pour Gabriel Amard aussi. Il n'est pas seul, nous sommes des millions derrière des gens comme lui, donc il n'y aura pas de "vae solis" - malheur à celui qui est seul. Le malheur et la misère, c'est sur ces multinationales qu'il faut les mettre !

  25. pascale71 dit :

    Post 122
    Je participe par solidarité plus souvent qu'à mon tour, (et aussi en participant aux manifs), alors ils sont où pour la plupart, ces millions de pauvres ? Ont-ils voté - pour ma part, je ne les ai pas vu et pourtant j'ai milité auprès d'eux pour les faire voter FdG, ils n'ont d'ailleurs pas été plus présents dans les manifs. Par conséquent, excusez-moi, mais moi aussi je suis soumise à une torture morale : continuer à participer à toute les solidarités et mouvements, où bien...

  26. Naco dit :

    Pierre Laurent tente de rallier les troupes pour un non massif au pacte budgétaire Européen. On en parlera aux Remue-méninges rebaptisées délicatement Estivales et puis également à la fête de l'Huma. C'est bien. Il faudra sans doute inventer de nouvelles façon de faire, aller plus loin que d'envoyer dans la tradition de la Vème, des lettres ronchonnes quoique polies à nos chers députés (je l'ai fait et j'en ai carrément honte aujourd'hui). Mais franchement, ce combat d'arrière garde pour requalifier le FdG me paraît perdu d'avance. Car les Français ont déjà plié cette mesure.
    Pour ces quelques raisons : Elle a été présentée essentiellement par les médias comme une mesure technique, et les Français, s'ils aiment bien mettre quelquefois les mains dans le cambouis, n'aiment pas les chiffres et détestent encore plus l'étude de la jurisprudence. Et puis ces Français se sont enferrés dans une aveugle confiance vis à vis de gens auxquels il ne demandent plus que des réponses très "ciblées" à leurs problèmes très "particuliers". Également, personne ne leur demande plus rien sur l'Europe, et depuis longtemps. Enfin, le FdG, à cause de ce qu'il a créé dans les consciences, et s'il doit vivre encore et rebondir sur quelque chose, doit le faire à partir de la découverte de ce qu'il est, et non au hasard des quelques billes misérables que l'actualité nous octroie tout aussi pauvrement (...)

  27. Victor D dit :

    A ton retour les braises de l'injustice seront sur la table, PSA peugeot entre autres. Les journalistes continuent de parler d'un certain tweet dont tout le monde se fout, en mettant un torchant rouge au dessus de la tête de Hollande en disant c'est son Fouquet's a lui. Alors que des sujets principaux sont la suppression des postes de travail, et même dans les marchés publics çà va être la saignée, alors qu'on ne cesse de dire que çà ne marche pas. Seul le Front de gauche est crédible puisque que l'on répète que l'austérité de droite où de gauche nous mène à la catastrophe. Bientôt la rigueur additionnera 0+0, eh bien c'est imparable çà fait toujours 0. Ce chiffre mort va contre la vie humaine. Je ne suis plus étonné par la presse, mais ce qui me choque, c'est que très peu de reportages parlent de la Grèce avec un regard objectif. Ils ne parlent jamais des résultats économiques grecs, où n'interroge pas la population comme il se doit. L'omerta des journalistes sur ce sujet est vraiment une faute de leur part. Plus rien ne m'étonne venant d'eux, mais là je trouve que c'est une honte pour la profession. un exemple concret au Portugal les infirmières sont moins bien payées qu'une femme de ménage. J'ai la chair de poule car j'ai un grand attachement à mes racines portugaises et de savoir que ce soir on nous parle de privatisation de la santé. Le capitalisme est au bout du tunnel, çà sent le sapin. Le seul espoir se lève en Amérique du sud.

  28. Antoine dit :

    @hiesel91

    PSA licencie 8000 personnes sans compter les emplois induits (il faut multiplier par 3 ou par 4 selon B. Thibaud) le cours en bourse de PSA grimpe de 3.46%, il y a quelque chose de pourri dans ce système! Nationalisons PSA.

    Le marché automobile européen stagne à cause de la crise, de la maturité de l'équipement et de la hausse inéluctable du prix de l'essence. À supposer que PSA soit nationalisé, que fait-t-on exactement ? On met les ouvriers au chômage technique (ce qui évite de licencier officiellement) ? On se lance dans une stratégie hasardeuse de compétition sur les marchés mondiaux ? On soutient désespérément l'offre sans comprendre que ça ne fera plus redécoller la demande ? Ça n'a aucun sens.

    Montebourg au lieu de jouer les pompiers ferait mieux de s'intéresser aux industries d'avenir, comme celles liées aux énergies renouvelables. Les Verts ont pour une fois raison.

  29. erlea2904 dit :

    ...Et les mineurs espagnols. Images fortes et révoltantes hier soir. Au terme d'une longue marche de 400 km (la marcha negra), les mineurs espagnols arrivent à Madrid accueillis par des dizaines de milliers de madrilènes. Ces hommes dignes qui luttent pour leur survie n'ont eu de réponse du gouvernement Rajoy que la répression policière violente et aveugle. Comme disait le chanteur: "On a pressé le citron, on peut jeter la peau"...

  30. marius dit :

    Beau billet M. Mélenchon. Merci de nous informer et expliquer ce qui se passe aux Amériques.
    [...]

  31. R. dit :

    Rien ne m’agace davantage que les formules qui restent dans le vague ou qui font l’objet de mines entendues en lieu et place de plans clairement énoncés.

    Alors voici. Notre objectif est de porter au grand publique un débat, qui nous permettrai de mettre en avant nos positions, et qui ne pourrait être escamoté par la masses des média. Cette action devrait avoir une conséquence immédiate, et nous permettre d'interpeller les peuples européens sur la nécessité du changement (du vrai changement).
    Le plan qui répond au cahier des charges (mais attention, ça va être dur): Sarkozy, dans sa reforme constitutionnelle, a fait notamment voter le referendum d'initiative populaire, mais n'a pas fait de décret d'application. Ce que le PS dénonce depuis 2008.
    Si nous réunissons environ 4.5 millions de signatures, et qu'on les poses sur le bureau de Sir Hollande, 3 possibilités: 1/ il nous envoie paitre 2/ il fait le décret d'application, et nous devrons trouver environ 100 députés pour le soutenir 3/ il propose le referendum à son initiative.
    L’intitulé pourrait être: "Oui ou non, toute adoption ou ratification d'un traité européen doit se faire par referendum".
    Si on arrive à ca, de longues batailles électorales nous attendent, et nous pourront y associer nos amis des autres partis de la gauche européenne. Personne ne l'a proposé, l'idée est-elle mauvaise?

  32. belghe dit :

    Je passais par là, juste pour visiter le blog d'un homme que ma famille et moi respectons, pour ses idées, et celles de ceux qu'il représente. Mais bon il faut arrêter maintenant avec l'affaire du cinglé. Faut tourner le dos à ça. Pas faire le jeu des mediacrates, des manipulateurs, on les guillotinera bien un jour... Au figuré bien sur (quoi que). Simone, arrête! On la connais cette chanson. Je la connais, j'ai vécu avec toute ma vie. Parlons du réel, faut arrêter de fantasmer. Virer toutes ces cliques de menteurs. Aux armes les consommateurs!
    Allez bisous hein.

  33. Nicolas G30 dit :

    Pendant qu'une minorité joue au Monopoly Mondial, 8000 personnes perdront leur boulot. Et combien d'autres encore ? Alors quand j'entends le nouveau M Duflot expliquer que PSA n'a pas fait les bons choix technologiques, le diesel à la place des véhicules électriques, pour faire mieux passer la pilule au grand public, et d'autre journaleux trouvant d'autres explications, je me dis qu'ils pourront pas tenir longtemps. Tôt ou tard le peuple se réveillera, se disant qu'il sera le prochain sur la liste si il ne le fait pas. L'humain d'abord ! et vite. Courage et solidarité au 8000.

  34. educpop dit :

    L'évolution entre la campagne législative en France et l'entreprise de rénovation de l'internationale socialiste est sidérante! C'est le même sujet mais on change de dimension. Alors qu'on s'interrogeait sur la difficulté ce comprendre pourquoi le front national, présenté comme principal danger, s'est constitué une vraie base populaire, on espère dans la foulée entrainer assez de monde pour comprendre que la gauche sud américaine pourrait être le moteur de la libération en Europe
    Cela donne l'impression qu'une élasticité du niveau de conscience de notre mouvement est presque naturelle, mais on ne voit que des rigidités dans le niveau quasi général du peuple.
    Les dirigeants évoluent plus vite que la base, en fonction de leur participation aux évènements, c'est normal et il est de leur devoir de faire partager, mais pour le plus grand nombre cela semble tenir de la magie.
    Le citoyen français qui est désorienté ou manipulé ne comprend déjà pas grand chose à l'Europe, alors que Bruxelle est moins loin que Caracas.
    Bon, malgré tout la mise en perspective est passionnante, elle s'approche du changement de paradigme, on distingue de l'espérance, on sent d'où va venir le vent ou plutôt la tempête.
    Donc la célèbre citation "nous partîment 500 et on était 10000 en arrivant au port"... pourrait devenir réalité bientôt.
    fraternité à ceux qui marchent.

  35. Alain Guillou dit :

    Oui "révolution citoyenne" n'est pas suffisant, en tant que formule. Mais c'est ce qui nous dérange nous-mêmes qu'il faut décortiquer. Elections, trahison. La démarche du FdG est porteuse de bien plus que le rebond électoral. Ce Plus, analysons-le. Il s'agit de la perle de l'huitre Démocratie. Il n'y aura pas de révolution digne de ce nom sans intervention citoyenne. L'intervention citoyenne non plus ne doit pas rester une formule. Sa réalité oblige le mouvement social et l'indignation politique à produire ensemble l'explosion du moteur Histoire. Je ne rêve pas violence quand j'y pense, je constate qu'une force assez grande doit catapulter le couvercle pesant de la cupidité du système qui est de plus en plus mortifère. Accouchement sans douleur ?

  36. Naco dit :

    @educpop
    Je partage à la fois ton agacement et ton enthousiasme.
    Mais l'idée de fédérer les mouvements citoyens dans ce monde est importante. Tout mouvement révolutionnaire adulte se doit à une certaine forme d'internationalisme car devant s'appuyer sur une philosophie s'adressant aux peuples de cette terre. Avec, mais au delà des partis.
    C'est une façon de rendre plausible les mouvements "alternatifs" et d'emmener plus loin nos pauvres "indignés" réduits à défiler en capuche, sous les bannières maigrement humanistes des Hessel et consorts. Une façon de faire une réelle distinction entre nos réunions citoyennes de demain, et celles d'aujourd'hui, un peu trop Tupperware, car bâties sur des modèles de rencontre ne favorisant que les initiés, ou trop modestes, donc souvent ennuyeuses. Une façon également de qualifier les efforts de ceux qui "veulent s'en sortir malgré la crise", et brûlent de mettre en place des structures collectives pour tenir tête au systèmes.
    Idem pour les médias. Pour cela, comme pour le reste, rien ne s'arrêtera le jour ou confortablement assis dans notre canapé, nous pourrons zapper sur nos TVdeGôche (Bourdieu, donne des détails toujours valables sur cette machine malfaisante). Le FdG, pour les médias comme pour le reste, doit faire sa révolution maoïste (au sens des 100 fleurs qui doivent s'épanouir). Sinon il risque de disparaître, pour être remplacé par quelque chose qui accomplira tout cela... un jour.

  37. Donato DI CESARE dit :

    Cher Jean-Luc, merci pour ce billet. Vous nous manquiez, même si nous savions où vous étiez, cela fait du bien de vous lire.
    Chers et chères camarade, je veux signaler un article dans Marianne de Superno, concernant Annie Lacroix-Riz sur " complot et stratégie du choc" qui me parait essentiel pour comprendre la situation actuelle en relisant l'histoire. Evidemment, votre curiosité vous amènera tout droit vers la conférence qu'elle a tenue à Metz le 29 Juin dernier.
    Continuons de nous informer les uns les autres. Hier vous étiez des milliers, aujourd'hui nous sommes quatre millions, viendra le jour ou nous, les avertis, serons plus nombreux que les abrutis...
    Résistance ! Vive le Front de Gauche !

  38. Je propose aujourd'hui à Mr Mélenchon de convenir, vue l'urgence de la situation, qu'il faut maintenant parler de gros criminels économiques qui n'hésitent plus à détourner les subventions de l'état et a boursicoter avec l'argent public tout en balançant par dessus bord 8 mille personnes dans le précariat. La clochardisation de la société française a bien été programmée et dorénavant la loi doit se munir de nomination adéquate :le crime économique devra être sévèrement puni, car ce n'est autre que de la trahison patriotique.

  39. JeanL dit :

    Cher Jean Luc, vous dites que vous n'ouvrez pas "une succursale du mur des lamentations". Et pourtant il y aurait à se lamenter avec ce gouvernement même sur des orientations sociétales, sur presque tout quoi. Je suis d'accord avec quelques messages antérieurs, il faut manifester, faire entendre une opposition de gauche constructive, précise, concrète pour faire quand même passer l'idée qu'en France et en Europe il est possible de faire autrement. Des dizaines de livres d'économistes ou autres fleurissent sur le sujet mais cela reste confidentiel. Comment convaincre sinon qu'une autre politique est possible ? Et que se passera t il lors de prochaines échéances électorales, j'ai bien peur que le peuple non éduqué, éclairé, se tourne vers l'extrême droite encore plus.

  40. marj dit :

    @128
    Antoine
    D'abord une stratégie industrielle ça s'anticipe, pourquoi PSA n'investit pas dans des technologies moins gourmandes en énergie ?
    Pourquoi PSA continue de rétribuer ses actionnaires ? Pourquoi PSA et d'autres font payer la crise du système capitaliste aux ouviers ? La baisse des ventes autommobiles est assez récente et en lien avec la crise et les salaires bas (les gens ne peuvent acheter), pourquoi donc continuer dans cette spirale ? Moins nous aurons d'industries, moins nous créerons de richesses, plus nous nous appauvrirons et moins nous consommerons. Je peux vous dire que personnellement, je n'achète pas de voiture neuve parce que je n'en ai pas les moyens, c'est tout ! Ensuite, pourquoi ma mère qui a, par contre, acheté une C3 l'an dernier a du attendre 2 mois pour avoir sa voiture ?

  41. Poncet dit :

    L'idée de R. n'est pas mauvaise, mais... mesure-t-il bien ce que cela représente de rassembler 4,5 millions de signatures ?

  42. Marie 46 dit :

    Ce matin, sur inter, j'ai trouvé les journalistes à la hauteur, ils ont posé des questions très embarrassantes au directeur de PSA qui, lui, récite sa leçon, toujours la même, c'est la faute à la crise !
    Quand on pense que le PDG se fait 100 000 euros par mois de fixe (il doit bien sûr avoir d'autres revenus, ma pov'dame !),en gros, ça fait presque 100 fois un smic. Pourquoi accepte-t'on des injustices pareilles ? Un patron est-il 100 fois plus méritant qu'un ouvrier ? Pourquoi tant d'argent d'un côté alors que d'autres peinent à joindre les deux bouts ?
    Nous sommes en 2012, quels progrès sociaux avons-nous faits ? Le bourgeois a remplacé le noble !

  43. Jean-François91 dit :

    Décret ou pas, le référendum d'initiative populaire à la française a été conçu pour être inapplicable.
    Il nécessite l'"autorisation" par un nombre exorbitant de parlementaires (au regard de l'iniquité du système électoral, dont nous venons d'avoir un exemple frappant, sans parler de la représentativité douteuse du sénat...)
    Il nécessite un nombre exorbitant de signatures de citoyens : une signature pour 15 habitants, contre une signature pour 80 habitants en Suisse et une signature pour 120 habitants en Italie, les deux seuls (?) pays où ça marche vraiment.
    Vivement notre* VIème république !
    *le changement de numéro n'est pas tout, ce qui compte c'est ce qu'on y met

  44. Alain Tétart (60)(73 ANS) dit :

    @Georges Roullier PG 69-(79 ans)..... mais des 8 millions de pauvres et comment les faire venir à nous........

    hé oui ami Georges, car il est bien là le problème, je crois qu'il va falloir aller les chercher avec les dents et un par un, car ce peuple là n'a pas de pc, ni d'Ipod, et leur seule source d'information reste la télé, et comme chacun sait bien ici, celle-ci n'est pas à gauche et encore moins pour le FdG. Immeuble par immeuble il va falloir aller les trouver et leur dire que si eux le veulent autant que nous, alors oui c'est possible ! comme eux nous ne voulons pas crever de faim et ce n'est qu'en se rassemblant que nous pourrons y arriver ! il est bien vrai que la majorité de ces gens là ne vote pas car bien souvent ils ne sont même pas inscrit sur les listes électorales, alors il va peut être falloir faire comme les religieux de Grèce c'est à dire offrir une soupe et un repas chaud une fois par semaine, si les restos du coeur ne font pas de politique nous nous pourrions non pas distribuer des tracts mais au moins ne pas cacher nos bannières ! et surtout leur dire que oui nous avons besoin d'eux, cette mort annoncée par les capitalistes n'est pas irrémédiable. Avec le peuple tout entier nous pourrions changer ce triste destin, encore faut il que chacun y mette un peu du sien, et pas la peine de parler du devoir de voter, car quand tu crèves de faim, c'est une notion, à juste titre, qui te passe au dessus de la tête !

  45. NousPartîmes500 dit :

    Théorie et praxis doivent se nourrir dis-tu Jean-Luc, mais, moi qui ait vécu au Venezuela, moi qui ait commis des actes délictueux en France lors de grèves ou d'actions écologistes, conscients que le renouveau est du côté d'un retour aux sources du socialisme et du refus conscient de participer à la foire productiviste et consumériste, du refus de reconnaître la légitimité de cette république du putsch permanent et des propagandes incessantes, qu'ai-je vu dans le FdG si ce n'est les mêmes ennuyeuses réunions, les mêmes tractages, les mêmes affiches d'un imaginaire militant sclérosé et appauvri, les mêmes hiérarchies. Seules quelques orga comme la FASE ressemblent à peu près à cette forme moderne de praxis démocratique qu'un militant conscient et autonome peut accepter, là est le renouvellement théorique et pratique. Sans profond changement organisationnel, sans transformation du FdG en fédération des sections locales du forum social, unités de citoyens qui transforment le monde autour d'eux, qui tendent la main, qui syndiquent, qui cotisent pour une scoop, qui font de l'éduc pop, etc., une boutique électorale de militants planplan prenant une Bastille qui n'existe plus, ne saurait surpasser les mouvements d’Amérique, pardonne mon impatience camarade!

  46. DAVID JV dit :

    @ Jean-Luc
    Je te remercie camarade pour ce magnifique billet. Un soleil, une bouffée d'oxygène dans notre quotidien. Pour peu, on s'y croirait. Merci aussi pour cet investissement internationaliste qui se situ dans le prolongement et la ;logique des alliances altermondialistes qu'il nous faudra nouer avec ces pays sud américain dont tu parlais lors de ton allocution magistrale place du capitole à Toulouse.
    Par ailleurs, je suis vraiment très heureux que tu reviennes sur la question des médias et de leur propagande (Cuba, Paraguay, Chavez..etc mais aussi Irak, Afghanistan, Lybie et à présent Syrie plein pot !) car cela fait longtemps que je pense que c'est le point d'ancrage de la propagande et donc du TINA et "autre rien n'est possible" et c'est pas la déconstruction de ces mass médias que nous pourrons gagner en crédibilité auprès de la population. Pour l'avoir constater plusieurs fois, une fois la désintoxication commencée, le patient va continuer tout seul et reconstruire sa représentation du monde !
    Bref. Tout cela pour dire que sur le terrain, on gagnerait à utiliser nos armes de contre information sur un tas de sujets dans notre lutte de terrain. Faire des réunions publiques sur les médias, etc. Au passage, je vous invite tous à lire cet article absolument magistral sur la désinformation et la propagande médiatique. A faire passer à tous vos...

  47. durandal dit :

    Bonjour monsieur Mélenchon
    Sur l'info, et notamment sur les chaines publiques, une instillation idéologique par une humeur doucereuse et un ton anodin installe ses bases dangereuses. De "l'évidence incontestable" dite, vers les certitudes érigées, le chemin se trace dans l'assoupissement de l'esprit critique, tout est éclairé dans le regard ludique et badin, ce sirupeux sucre de la "bonne volonté" pour qui l'esprit critique est pisse-vinaigre. Par exemple de nocivité, le mot convient, sur ce reportage de France2 ventant la trouvailles de généticien sur l'étude d'une population dans le temps. Un "marqueur biologique" se trouverait bien là, à définir les contours d'une population précise, la basque. Ni plus ni moins, nous voici dans le grand bain des races formulé comme "passes moi l'sel!".

  48. corbineau-naucodie dit :

    Bonjour,
    ça fait longtemps que je n'ai pas lu... au moins depuis 3semaines. Je bronze devant mon clavier comme le dit Ariane Walter. Mais je reste méfiante sur le temps que cela va prendre de fourbir les armes. Que vont devenir tous nos amis et camarades qui perdent leurs emplois d'ici la rentrée. Quelle rentrée ? Pour qui ? Contre et avec qui ?

  49. Poncet dit :

    Durandal, tu as raison et je te conseille vivement de lire "Génétiquement incorrect" de Gilles-Eric Séralini.
    Ce qu'il y a de formidable, quand on cherche un gène "de quelque chose", c'est qu'on le trouve. Que ce soit de la basquitude ou de la capacité-à-diriger-les-hommes (parce qu'à la fin, c'est bien cette couleuvre là qu'on veut nous faire gober).
    Nous sommes faits de cellules, elles portent toutes notre ADN, comment pourrait il n'y avoir aucune corrélation entre ce que nous sommes et l'ordonnancement de notre ADN ? Mais, sur ce que l'on peut déduire de ces corrélations, et leur sens selon que le coefficient de corrélation constatée est de 0,5 ou 0,8... silence radio. Tout est suggéré, rien n'est affirmé -car en la matière, il faut être modeste : on ne sait à peu près rien.

  50. carol dit :

    @illisible, post 113
    Le remue-méninges est un rassemblement des militants du parti de gauche avec des ateliers de formation, il a lieu les 23 et 24 août à Grenoble, les jours suivants 25 et 26 août sont ouverts à tous, au delà du Front de gauche. La nouvelle appellation est "estivales citoyennes".
    C'est pas flou du tout!


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