03juil 12

De Madrid à Caracas

La confiance ça ne se décrète pas, ça se constate.

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Il est neuf heures, heure locale, à Caracas quand je reçois le sms de Martine Billard m’annonçant que notre groupe à l’Assemblée nationale votera l'abstention sur la motion de confiance présentée par Jean-Marc Ayrault au nom du nouveau gouvernement. C’est un événement de très grande signification politique. C’est l’acte de naissance de l’autre gauche parlementaire. Une alternative à gauche existe et s’assume. Elle agit en responsabilité. Autonome, pour faire des conquêtes politiques et sociales, notre gauche parlementaire aide ou s’oppose d’après ses propres objectifs, en toute indépendance.

J’ai fait cette interminable note dans l’avion qui m’a emmené à Caracas au Venezuela, en compagnie de quatre autres députés européens, pour assister comme invités au « Forum de São Paulo », organisation sommet réunissant les partis de l’autre gauche d’Amérique du Sud. Il y est question aussi d’ambiance, de la vie du Front de Gauche. Et bien sûr de l’épisode crucial du vote à l’Assemblée où il ne faut pas voter la confiance à ceux qui ne la méritent pas. Puis il est évidemment question d’Amérique du Sud, du moment politique qui s’y vit. Et même des élections au Mexique. J’ai mis mes idées au clair. Je vous en souhaite autant si vous avez la patience de me lire.

Quel régal que ce temps libre, cette solitude imposée par le voyage et ce silence bruyant qu’on ne connaît qu’en avion. L’isolement est une circonstance. La solitude un vécu. En ce sens, la solitude est le stade suprême de l’isolement. Quand ai-je déjà eu autant besoin de solitude qu’en ce moment ? Bien sûr la solitude peut-être dissolvante, je le sais bien. J’en connais trop qui la souffrent pour l’oublier. Mais, au moment approprié, et à juste dose, le poison est une médecine. Et la solitude un moyen de reconstruction. J’y suis ! La sollicitation permanente et le harcèlement dont je fais l’objet ne permettent plus l’échange vraiment humain. Ce n’est plus un échange d’ailleurs. Il faut donner constamment. Ou bien se laisser prendre, notamment en photo, sans cesse, au prix d’un prélèvement amenuisant du terreau fertile mais délicat qui forme la pâte de base de tout un chacun. L’ère de l’image fait parfois et même souvent oublier des codes élémentaires de bonne conduite à mon égard, comme si je n’étais plus vraiment une personne mais seulement un personnage. Donc une abstraction qui ne ressentirait rien. Je ne m’étonne que plus de ceux qui me supposent une appétence addictive pour les caméras et la notoriété. Ceux qui l’écrivent en sont eux-mêmes assez privés, je le vois bien, pour croire qu’il s’agit d’un délice. Il leur reste à apprendre combien ce n’est qu’un revers pénible de la médaille.

Mais pour ce jour de départ, ce fut calme. Et respectueux. Par-ci par-là des gens sont venus, à l’aéroport ou à l’embarquement me dire des mots d’amitié. J’ai été frappé du nombre des jeunes et même très jeunes parmi eux. Comme ce groupe de jeunes filles en partance pour Ajaccio. Elles n’ont pas l’âge de voter mais elles vinrent se présenter pour prendre mon avis sur ce qu’elles pouvaient faire d’utile pour nos idées. Ces brefs instants me signalent combien l’impact de ce que nous avons accompli avec notre campagne présidentielle a été profond. Et combien il a diffusé dans tous les catégories d’âge et tous les compartiments de la société. Cette bigarrure n’est pas un problème. C’est la solution. Si notre programme est bien un programme d’intérêt général alors il s’adresse à tout le monde. Le ciblage dans mes discours sur la classe ouvrière et les employés n’a pas de sens restrictif dans ma vision de la transformation sociale. D’un côté il vise à mobiliser le secteur le plus nombreux de la société mais qui s’est placé le plus en retrait politique. D’un autre il indique à tous qu’il n’y a aucun avenir possible sans que les besoins de dignité et de progrès humain de ces millions de personnes soient satisfaits. Cela s’entend, dans tous les milieux, quoiqu’on en pense. J’ai déjà raconté ici comment des gens qui déclaraient eux-mêmes n’avoir aucun intérêt personnel à notre succès, et même le contraire, venaient me dire qu’ils voteraient pour nous. Leur motivation est qu’ils savent, comme nous, que « leur truc ne marche pas », que les normes de fonctionnement de l’ordre établi conduisent tout le monde au désastre social et écologique. Cette conscience humaine peut être profondément enterrée sous mille sédiments de bonnes raisons, de circonstances ou d’histoires personnelles. Pourtant elle est toujours là, répartie de tous côtés, chez tout le monde. Elle affleure d’autant plus vigoureusement que les classes moyennes et qualifiées prennent la mesure de leurs illusions perdues.

Donc, non, assurément : tout le monde n’est pas seulement disponible pour l’odieuse maxime « profite et tais-toi ». Si je reviens sur ce point c’est après avoir entendu Michel Sapin me répliquer à la radio à propos du « carambar » quotidien que représente l’augmentation du Smic accordée par le nouveau gouvernement. Je comprends parfaitement qu’il ne soit pas d’accord. Je ne suis ni surpris ni choqué qu’il y ait une réplique. Ce qui me frappe ce sont les « arguments » utilisés. Voici ce qu’a dit Michel Sapin : « Je doute que monsieur Mélenchon mange beaucoup de carambar, et je ne crois pas qu’il soit payé au Smic ». Très drôle non ? Quel humour ! Mais regardons cela de plus près. Ne pourrait parler de carambar que celui qui en mange. Ne pourrait parler de Smic que celui qui le touche ? Je m’amuse de la réplique qui saute aux lèvres : mais alors pourquoi Sapin lui-même parle-t-il de l’un et de l’autre ? Seul le facteur a le droit de commenter le courrier ? Je galèje, bien sûr. Il faut creuser cependant la pensée de Sapin. Généralisons sa formule et, en effet, il n’y a tout simplement plus aucun intérêt général discernable par le débat. Seules resteraient des raisons techniques plus fortes que toutes les volontés. Je crois que c’est bien cela que veut nous signifier Michel Sapin. Pour lui ce qui a été décidé est la seule décision possible. Ne pas en convenir c’est soit être fou soit un imposteur. Classique. Parlant d’instinct, sans vraiment réfléchir, il ne sait pas qu’il a recours ici à la vieille formule rhétorique de la droite contre les gens de gauche : « Pas ça ! Pas vous ! »

Au hublot j’ai d’abord vu l’Espagne. Madrid pour être précis. J’ai une nouvelle espagnole pour les curieux des sondages. Ici, en Espagne, dans le marasme actuel, la mécanique de l’alternance se grippe. Les socialistes ne profitent plus des déboires de la droite au pouvoir comme celle-ci avait profité de ceux du PSOE et lui-même de ceux de la droite à l’épisode précédent. Leur commune responsabilité et leur conjointe impuissance successive semble enfin être assez bien perçue pour déplacer les lignes. Le PSOE était à 29,2 % des suffrages aux dernières élections générales, son plus bas résultat depuis le retour de la démocratie. Il est donné à 23%, au même niveau que le parti de droite. Mais voici la nouvelle. Nos camarades d’Izquierda Unida sont donnés à 14%. Ils doublent par rapport aux résultats acquis dans la dernière élection générale où ils avaient déjà doublé. Ainsi se confirme le frémissement de la vague montante que nous observons vers notre côté.

On comprend bien j’espère que s’il en est ainsi en Espagne c’est évidemment en relation avec l’approfondissement de la crise économique et sociale et non par la magie de je ne sais quelle alchimie électorale déterministe. En Espagne le chômage emporte tout. En Espagne on libéralise à tour de bras et tout va de plus en plus mal. Bien sûr, même la droite finit par avoir peur. C’est ce qui explique comment Mariano Rajoy a fini par devoir s’opposer à madame Merkel. Peu de journaux et encore moins de télés auront permis de comprendre sur quel point portait la confrontation entre les droites européennes. Mais cette confrontation est commencée. Je vois un lien entre la déclaration de l’anglais Cameron à propos d’un référendum avant 2015 et la même, du brutal ministre allemand des finances. L’un et l’autre n’évoquent pas un référendum sur l’Europe avec le même objectif, cela va de soi. L’anglais sait qu’en 2015 le marché transatlantique sera installé. Il revient dès lors à la politique traditionnelle des anglais : pas de puissance unifiée sur le continent. Et le conservateur allemand sait que le projet de purification budgétaire qui est le volant de la nouvelle politique de puissance allemande doit avoir les mains libres en Allemagne même sans courir le risque de bocage du type de celui que Die Linke met en place avec son nouveau recours contre le traité devant la cour constitutionnelle. J’y reviendrai. A cet instant je ne retiens que cela. La peur qui gagne les milieux dirigeants se combine aux aberrations du système en place pour accélérer la marche à la catastrophe.

Naturellement tout ce que fera Rajoy ne servira à rien d’autres qu’à garantir le système financier au détriment de plus en plus cruel de tout le reste. Cette pente est inéluctable. Il en va de même en Italie. Et bien sûr en France. Tout cela ne sert à rien. A rien. Juste à de nouvelles souffrances. Combien de temps faut-il pour que la conscience du fait qu’il faut tourner la page soit majoritaire dans la société. Car naturellement ce point est lui aussi inéluctable. Comme en Grèce, comme en Argentine avant cela, le scénario de l’auto-aveuglement des élites et de leurs griots médiatiques est le même. En ce sens le concert de louanges des médiacrâtes après le dernier sommet de la « dernière chance » pour « sauver l’euro » est un signe très encourageant de l’état de décrépitude du système. Car ces gens savent le plus souvent à quoi s’en tenir à propos de ce qui s’est réellement passé. C’est donc faute de mieux qu’ils se décident à dire que tout va bien et même de mieux en mieux. En réalité tout se résume au fait que le traité austéritaire va être adopté et que sa mise en œuvre va reposer sur un dispositif plus large et plus violent que celui initialement imaginé. L’Espagnol et l’Italien ont seulement obtenu que lorsque leurs banques s’endettent auprès de la Banque centrale, cette dette ne leur soit plus imputée. Comme le dit la presse espagnole, qui ne partage pas les hallucinations médiatiques françaises semble-t-il, rapportant les propos des dirigeants espagnols : « Nous avons gagné l’essentiel, c’est-à-dire un peu de temps ! ». C’est tout, en effet.

Si l’on juge des événements sur un plan rationnel, c’est à se taper la tête contre les murs de voir des dirigeants s’enfoncer avec enthousiasme apparent dans une impasse pareille. C’est à pleurer de savoir qu’ils savent aussi bien que nous que toutes ces souffrances sociales, comme celles provoquées en Grèce, ne servent absolument à rien. C’est exaspérant aussi de constater le niveau de prostitution des mots. Ainsi quand est présentée comme du « fédéralisme » la mécanique d’intégration autoritaire sous commandement financier de tout le fonctionnement de l’Union. En France on voit avec stupeur l’Etat mettre en œuvre le meilleur de son savoir-faire d’organisation et de planification à s’autodétruire. La nouvelle RGPP Hollande est plus violente que la précédente, comme on le sait, puisque les postes rétablis dans l’Education Nationale conduisent à une pulvérisation accélérée de tous les autres compartiments de l’Etat. Dans plus d’un secteur, la ligne de flottaison est emportée, et le naufrage est commencé. Ici, là, plus rien ne marche. Et la disparition du service public ne reçoit aucun relais. Le secteur privé, souvent gavé mais n’obéissant à aucune règle d’intérêt général, est incapable de prendre le relais de la couverture disparue. C’est au point que l’alarme se répand aussi chez les nantis qui prennent la mesure du séisme dévastateur qui fracasse déjà de si larges pans de la société. C’est clair dans le secteur de la santé. Et combien d’autres. Si insupportable que soit un tel spectacle et si violente l’envie de tâcher d’y remédier, la pire erreur serait pour nous d’y prendre notre part si peu que ce soit.

Car il est vain de croire que les socialistes veuillent autre chose que des complices et des commensaux. De l’un à l’autre la distance est vite franchie. Voyez ce communiqué incroyable des Verts-Europe-Ecologie se réjouissant du « pacte de croissance » ! L’écologie et la croissance ont un rapport plus critique, me semble-t-il, en général. Et ici en particulier. Puis lire que les mêmes regrettent que les mesures de contrôle budgétaire, présentées comme de "l'intégration européenne" n’aille pas plus loin comme si ce qui a été décidé en la matière était neutre politiquement ! Cette décadence intellectuelle et la brutalité du comportement des socialistes, y compris à l’égard des mieux disposés au compromis avec eux, devrait désormais servir de leçon. Nul n’aurait dû en douter en constatant comment il a été donné suite à notre appel au vote pour le deuxième tour de la présidentielle. Pourquoi cette violence constante, ce refus de toute forme de code de bonne conduite, sinon parce qu’ils savent qu’elle besogne ils doivent accomplir. Il est vrai qu’ils ont eu chaud. C’est le moment de dire en quoi consiste ma déception. Non pas le ridicule registre que proposent à mon sujet les petites cervelles. Plein de rancœurs, je macèrerais dans la déception et le goût de la revanche dans mes compétitions personnelles. Je m’amuse de cette façon de projeter sur les autres, les pauvres réflexes de la cour des miracles qu’est ce petit milieu. Ma déception est que les circonstances n’aient pas été mûres pour mettre en place la tenaille qui aurait changé le cours de l’histoire : nous en groupe charnière à l’Assemblée Nationale comme nous le sommes déjà au Sénat, et Syriza au pouvoir en Grèce. Voilà ce que j’avais dans la tête pour nous rendre maîtres de la situation. Ce qui rendait cette configuration possible se voyait assez pour qu’une mobilisation formidable se soit déployée dans le camp d’en face. C’est une même technique d’endiguement qui unit la brutalité électorale des socialistes en France pour faire battre tous les dirigeants du Front de Gauche et le numéro d’intimidation de François Hollande contre les électeurs grecs tentés de voter pour Syriza. Le reste de mes humeurs visibles est fait d’instantanés, d’apparences, et de comédies pédagogiques, comme c’est ma façon de combattre sur la scène publique. Passé ce round, voici le suivant. Il faut reprendre l’ouvrage. Notre niveau de départ est bon cette fois-ci. Et la fin piteuse du dernier sommet européen nous montre que notre mise au pied du mur se rapproche à mesure que l’impasse du système se renforce.

La vérité est que nous avons avancé comme jamais. Bien sûr d’abord en quantité de suffrages. A la présidentielle et aux législatives. Mais surtout politiquement. Toutes les tentatives pour diviser le Front de Gauche entre communistes et PG puis entre les deux premiers et les autres, tout a échoué ! Et cela en dépit d’efforts remarqués venant de tous ceux qui ont partie liée avec la nouvelle nomenclature. Les héliotropes ont eu le tournis. Mais notre homogénéité politique s’est affirmée dans le refus commun et unanime des sept partis de notre Front de participer au gouvernement. Il s’est approfondi d’une façon spectaculaire avec le choix du vote sur la motion de confiance du gouvernement. On ne peut voter la confiance à l’Assemblée compte tenu des décisions déjà prises. Un nombre considérable de militants syndicaux, de militants politiques et de citoyens informés en ont dorénavant déjà conscience. Le refus de voter la confiance a donc un sens clair. Il est exprimé avec responsabilité et nuance puisque nous ne votons pas « contre » ce qui signifierait que nous voulons faire tomber le gouvernement. Que nous ayons choisi tous ce même vote est un événement qui fera date dans notre histoire commune. Encore une fois les petits jeux pour nous diviser n’auront mené nulle part. Maintenant la voie est politiquement dégagée. Nous allons nous identifier et nous fortifier dans les luttes et dans les institutions démocratiques, si peu nombreux que nous y soyons. Le but sera de fortifier politiquement la société et sa capacité de résistance globale en se projetant sur un autre futur. Pour cela il s’agit de donner sans cesse aux mouvements les moyens de s’exprimer politiquement en formulant des alternatives. L’aller-retour entre ces luttes et leur traduction législative avec la méthode des ateliers législatifs va être notre fil conducteur. Bref c’est ainsi faire vivre la méthode de la radicalité concrète décrite dans la campagne présidentielle. Car les urnes seront de retour assez vite pour être des points de passages politiques où régler les comptes. Les élections Municipales et les Européennes se présentent dans un délai rapproché. Il est suffisant pour permettre une bonne montée en puissance d’un niveau de conscience politique et d’une volonté d’action plus élevé qu’elle ne l’est à présent et qu’elle risque de l’être avec la déception que les socialistes vont déclencher. Si nous y avons assez de forces ce peut être l’occasion d’un changement de cap global de la situation toute entière.

Sur le plan de vol qu’affiche l’écran de l’avion le trait rouge qui décrit notre parcours montre bien qu’il faudrait nager presque aussi longtemps pour revenir à notre point de départ que pour atteindre la rive sud-américaine. Je me rapproche donc du continent. Je crois que ce sera la vingt-quatrième fois pour moi. Le paysage politique, je vais l’explorer à travers les dizaines de rencontres plus ou moins formelles que je vais avoir avec les dirigeants de l’autre gauche sud-américaine présent sur place pour ce « Forum de São Paulo » qui se réunit cette année à Caracas au Venezuela. J’y vais comme invité européen, au titre de mon groupe au parlement européen, la GUE. Ni la GUE ni le Parti de la gauche européenne, que viendra représenter Pierre Laurent, ne sont membres du Forum. Nous ne siégeons pas dans ses instances. Nous ne pesons donc ni sur l’ordre du jour ni sur aucun des aspects du déroulement. C’est donc pour nous un exercice totalement détendu : pas de bataille sur les textes, pas de tractations, pas de responsabilité engagée. Mais en regardant faire et en disposant d’une occasion aussi formidable de rencontres bilatérales, on y fait des apprentissages accélérés. Surtout il me semble que pour un dirigeant c’est un devoir d’être « à niveau » pour comprendre ce qui se passe sur un continent clef de la réorganisation du monde et un avant-poste des luttes pour la souveraineté populaire. Apprendre à intégrer les angles de regard des autres est toujours du temps de gagné pour la suite, même si sur le moment on ne sait pas où vont les palabres. Dans le cas du Front de Gauche français et notamment en ce qui a concerné ma campagne, nous avons un rapport très complice avec nombre des protagonistes de l’autre gauche mondiale. Peut-être vous souvenez vous de la liste de plus de deux cent personnalités de cette autre gauche mondiale qui avaient soutenu ma candidature ? Pour autant nos rapports sont libres. Nous ne formons pas une internationale. Nous ne répondons pas de ce que chacun d’entre nous fait et dit dans son pays. Il arrive aussi qu’il y ait de sévères divergences sur telle ou telle question. De notre côté, nous les Européens, nous avons toujours choisi de ne pas les nier. Mais nous avons aussi toujours refusé de laisser dégénérer le débat comme c’est souvent le risque inutile. L’idée est que se parler est bon. Et parfois, essayer de se convaincre, même quand on n’y parvient pas, peut quand même donner des fruits dans la durée c’est-à-dire dans la manière de réfléchir ensuite.

Le moment de ces 18ème rencontres est particulier. Il réunit 85 partis venus de 21 pays latinos et va se tenir dans un contexte singulier pour le continent. La vague des révolutions démocratiques atteint un palier. La dynamique populaire a changé de mode d’expression. Des divisions existent dorénavant dans le mouvement populaire et notamment avec les mouvements indigènes. C’est le moment de se souvenir qu’il ne faut pas croire au récit de la propagande de la CIA. Cela veut dire que le contenu socialiste des politiques menées par nos gouvernements est relatif, inégal selon les pays et les moments. Et de même pour ce qui est de la compétition entre le modèle extractiviste et la politique écologique. De leur côté, les initiatives de nos gouvernements se projettent dans des formes plus institutionnelles. L’initiative géopolitique en particulier prend une grande place dans les stratégies de chacun et dans les discussions sur le futur. Le lancement d’une nouvelle union des pays de l’Amérique du Sud et des Caraïbes sans les Etats-Unis ni le Canada est un pas de géant fait dans la lutte pour l‘indépendance du continent. Mais il est peu probable qu’il soit possible d’en faire un argument de masse.

De son côté la contre-révolution aidée par les nord-américains ne relâche pas la pression. Les maillons faibles du dispositif sont frappés l’un après l’autre. Après le coup du Honduras, il y a eu la tentative de destitution de Rafael Correa en Equateur par une révolte de policiers. Une tentative identique a eu lieu en Bolivie. Et le président paraguayen Fernando Lugo vient d’être destitué par complot. Ces coups de boutoir, au succès relatif et incertain jusqu’à présent, n’ont pas pu renverser le rapport de force. La ligne de pente des événements et des mobilisations populaires reste de notre côté. Mais c’est le signe que vraiment rien n’est acquis. La clef du futur reste le niveau d’implication populaire. Ici le bât blesse dans de nombreux pays. Et la « contra » nord-américaine est solidement en action.

Une bonne façon de le constater est d’étudier la presse européenne dans chaque mauvais coup. Contre le coup d’Etat au Honduras ce fut le silence. En relais avec celui du Parlement européen qui ne condamna jamais le coup ! Pour l'Equateur, la rumeur médiatique répandit le bruit que ce n’était pas vraiment un coup d’Etat. Puis il fut amplement répété que de toute façon le président l’avait bien cherché en allant lui-même au-devant des policiers en révolte ! Pour le Paraguay à présent, on souligne que le coup est… légal, puisque approuvé par le parlement. Cette omerta a bien sûr l’objectif de masquer les échecs et de placer les initiateurs hors d’atteinte. Il faut n’en conserver qu’une impression d’ensemble : le bras de fer ne s’est jamais interrompu. La dimension géopolitique réelle oblige à revoir les clichés abondamment mis en circulation en Europe. Il n’y a pas « deux lignes », l’une celle du gentil Lula et l’autre celle du méchant Chavez. Et il n’y a pas ostracisation de Cuba. Tous se considèrent de fait comme partie prenante, chacun à sa façon, d’un seul et unique processus. Par exemple c’est un vénézuélien, Ali Rodriguez, ardent chaviste, ancien ambassadeur du Venezuela à Cuba, ministre des affaires étrangères, personnalité historique de la guérilla vénézuélienne qui est le secrétaire général de l’Unasur, coalition des nations d’Amérique du Sud. L’Unasur c'est le gros morceau. Ça regroupe les 12 pays d'Amérique du Sud, hors Amérique centrale et Caraïbe. C’est une population de 361 millions d'habitants, qui dispose de 30% des ressources mondiales en eau. C’est la première région du monde en termes de biodiversité et d'exportation agricole. Elle a été créée en 2008 à Brasilia et son siège est à Quito, en Equateur. Unasur est un projet géopolitique et économique majeur pour le Brésil et le Venezuela. Les deux pays et leurs dirigeants savent parfaitement à quoi s’en tenir. Le Brésil est l’économie géante de la zone. C’est là qu’est le principal foyer de tension avec les visées des Etats-Unis d’Amérique qui cherchent par tous les moyens à reprendre le contrôle du processus d’intégration régionale à coup de grands projets géopolitiques. Après l’échec de l’Alena, vaste zone de libre échange qui devait couvrir tout le continent du Canada a la Terre de Feu, c’est à présent avec le projet d’Union du pacifique que les Etats-Unis travaillent à diviser et à soumettre les pays de l’Amérique du sud. Entre Brésil et Venezuela, la résistance est commune et conjointe par nécessité autant que par accointance idéologique. C’est dans ce contexte global que chaque événement prend sa place. Nous, les Européens, nous sommes les tireurs dans le dos. L’Union exerce une pression constante pour conclure des accords purement bilatéraux qui désorganisent, en les contournant, toutes les structures régionales. Car, comme l’oublient toujours les naïfs, c’est exactement ce que préconise le Traité de Lisbonne.

Cette semaine la partie continentale a rebondi en se portant sur la scène mexicaine. Grand enjeu. Cent douze millions d’habitants sur un territoire grand comme quatre fois la France ! Notre gauche a raté l’élection la dernière fois avec une avance de la droite fixée à 0,58%. Une tricherie grossière ! Elle provoqua une quasi insurrection avant que le feu ne soit éteint, de guerre lasse, sous le poids du harcèlement médiatique en faveur de la droite et des mises en garde de la « communauté internationale » voisine. Cette fois-ci de nouveau, à la moitié du dépouillement, le grand concert a démarré pour annoncer la victoire du candidat du PRI. Il s’agit d’Enrique Peña Nieto, nouvelle éminence du Parti Révolutionnaire Institutionnel, un parti membre de l’internationale socialiste. Au pouvoir d’abord pendant soixante-dix ans, il vient de faire douze ans d’opposition. Il réapparaît sous la bienveillante protection du système oligarchique et de ses médias qui sait à quel point la droite a fait faillite et combien elle est haïe. Une campagne énergique a été faite pour fabriquer ce candidat, selon des critères élaborés par des armées d’experts. Et voilà le tableau : un homme jeune, style acteur de série B des années soixante, gominé, mariage médiatisé avec une actrice de Telenovela, béni par le Pape à Rome, issu d’une des familles politiques les plus puissantes du Mexique, le groupe Atlacomulco. Gouverneur de l’Etat de Mexico jusqu’en 2011, EPN a littéralement été porté par le groupe Televisa qui l’a peu à peu imposé dans l’opinion et au sein du PRI comme le candidat incontournable, image d’un « nouveau PRI » débarrassé des vieilles pratiques de 70 ans de pouvoir. La campagne médiatique a fonctionné à tel point que la plupart des instituts de sondage le donnent bien sûr gagnant avec une forte avance de 10 à 15 % des voix sur le second. Mais s’ils sont tout aussi manipulatoires que les nôtres, ces sondages sont encore moins fiables que les nôtres. Cela en raison de la difficulté d’avoir des échantillons représentatifs sur un territoire aussi vaste, avec une population répartie en ilots de prospérité au milieu d’un océan de classes moyennes paupérisées ou d’extrêmes pauvres urbains ou ruraux. 70% des sondés ont refusé de répondre. Avis à la population : toute ressemblance avec une situation déjà vécue ne saurait être fortuite. Attention, ce n’est pas fini.

De son côté, le candidat de la gauche unie, la nôtre, Andrés Manuel López Obrador, a été l’objet d’une campagne systématique de dénigrement et de calomnies par les chaînes de télévision et la grande presse. Son extrémisme populiste, son caractère agressif, ses goûts politiques dangereux, son amitié pour Chavez et Cuba ont été abondamment et méthodiquement dénoncés. Comme c’est original ! Il a construit malgré ce pilonnage une forte popularité dans les classes les moins favorisées, les employés, les zones rurales ou urbaines marginalisées grâce à un travail systématique mené durant les six dernières années. Localement mes amis me disent qu’il a su aussi se rapprocher des milieux d’affaires modérés, petites et moyennes entreprises et commerçants. Ceux-là souffrent terriblement des monopoles privés qui dominent le pays depuis la vague de privatisations. Mais aussi des effets d’une crise économique qui a laminé les classes moyennes. Plus de 60 millions de mexicains, sur 112, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Notre candidat a aussi le soutien des intellectuels et d’une grande partie de la jeunesse qui ne supporte pas l’idée d’un retour des dinosaures de l’Internationale socialiste à peine cachés derrière leur pantin gominé. Lequel par-dessus le marché n’est pas l’ange promu par la publicité. Bien qu’il ait été strictement encadré par ses conseillers en communication et par Televisa durant toute la campagne, il n’a pas pu dissimuler très longtemps que sous son look de présentateur de TV au sourire factice, se tenait un personnage inculte, sinistre, violent, responsable de la mort de nombreux activistes sociaux durant son mandat de Gouverneur de l’Etat de Mexico. Les méthodes de voyous de son parti sont de notoriété publique. Des milliers de « porte-monnaie électroniques » ont été distribués dans certaines circonscriptions et ne seront activés qu’après les élections en cas de victoire. Par exemple des cartes de crédit pour achats dans la chaîne de supermarchés Soriana. De même la distribution de denrées alimentaires ou de matériaux de construction en échange du vote est une pratique courante, désormais parfaitement documentée sur Facebook et Youtube.

Je fais cette description à partir des récits que m’en ont donné nos camarades qui sont sur place. Car il y a dorénavant des groupes Front de Gauche et des comités du Parti de Gauche dans toute l’Amérique du sud depuis la campagne de Raquel Garrido pour la législative. J’ai recoupé mes informations dans l’avion même car j’ai voyagé en compagnie d’un député européen socialiste espagnol qui aura été un puits d’informations bien fraîches pour moi. Elle est destinée à permettre un décryptage des informations qui vont parvenir par les gros tuyaux de la propagande médiatique de notre pays. Elle permet de comprendre comment l’ordre établi se maintient, de connaître ses méthodes, pour en repérer les constantes et savoir donc s’immuniser. Ici et maintenant s’y ajoute que je compte bien avoir l’avis des mexicains du Forum de Sã Paulo dont est membre notre ami le candidat Lopez Obrador. Suivant la forme et l’ampleur du résultat, nous aurons une indication pour la suite. Car cette fois-ci les gorilles qui font les résultats électoraux doivent compter avec un fait nouveau : l’irruption de la jeunesse étudiante sur la scène politique. Voici comment.

Le 11 mai dernier, le gominé officiel s’est présenté devant les étudiants de l’Université privée Ibéroaméricaine. Un bide ! Il fut hué par les étudiants qui s’en sont pris au monopole informatif de Televisa et à la fabrication d’un président sans consistance ! Nooon ! Le mouvement étudiant dirigé contre la marionnette et les chaînes de télévision a pris rapidement de l’ampleur. Il rapidement regroupé la plupart des universités publiques et privées sous le nom de « #Yo soy 132 ». Les étudiants ont tenté, avec un certain succès de répéter selon leur mot le « printemps arabe » avec occupation de places et ainsi de suite. Ils occupent désormais un espace dans la vie publique qui déborde largement les partis politiques et déconcerte les médias. Le mouvement a donné une bouffée d’oxygène inattendue dans un débat politique d’une médiocrité affligeante. Notre candidat lui-même a fait preuve d’une extrême prudence pour ne pas être accusé comme en 2006 d’être « un danger pour le Mexique ». Le mouvement étudiant, sans prendre position ouvertement pour lui, l’a soutenu néanmoins clairement en appelant à battre le candidat du PRI. L’irruption du mouvement étudiant dans la vie publique semble devoir aller bien au-delà des élections du 1er juillet grâce à la propagation massive des « réseaux sociaux ». Il ébranle sérieusement le monopole de l’information par les deux chaînes privées Televisa et Azteca. Il n’hésite pas à poser ouvertement les problèmes : décomposition sociale du pays, corruption et impunité, capitalisme mafieux, violence effrénée, récession économique, état de « non-droit », contrôle de l’information et ainsi de suite. C’est un glissement de terrain car ce sont là les jeunes de la classe moyenne. Un tiers de l’électorat a moins de 29 ans. Il s’agit donc de 23 millions de personnes. Cette masse, si elle se mobilise au-delà des réseaux sociaux peut modifier complètement tous les pronostics sur lesquels repose la tricherie habituelle. Notamment le fait que les gens se résignent ! On a vu au Québec de quelle opiniâtreté sont capables les jeunes de cette génération. Et il faut se souvenir que les mouvements de 1968 se sont très largement réimpulsés depuis le Mexique. De tout ceci, tirons au moins pour enseignement que la partie sud-américaine comporte un paramètre caché et imprévisible : l’action des masses qui n’attendent pas les consignes pour agir.

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339 commentaires à “La confiance ça ne se décrète pas, ça se constate.”
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  1. Menjine dit :

    La question de la prostitution qui occupe cet après midi le blog, me paraît sacrément révélatrice des apories du système capitaliste. D'un côté elle grossit, amplifie la structure même du système : on vend quelque chose que quelqu'un s'approprie. Ce que vend le travailleur c'est sa force de travail, ce n'est pas lui même, ni son corps ni son esprit,mais la force que déploie son corps pendant un temps déterminé pour produire des objets qui ne lui appartiennent pas, que le détenteur du capital,lui,vend.La prostitution elle est une vente du corps, certes pour un temps déterminé, mais la plupart du temps sous la forme (antique) de l'esclavage où le proxénète possède, donc vend l'être humain (au client ou à un autre maquereau). La question est que le corps humain n'est pas un "objet", mais l'être même de l'individu: "Ai-je un corps ou suis- je un corps?" la vieille dissert. classique de philo dit qq chose de ce problème, car la prostituée se dit elle même dans le langage technocratique du capitalisme moderne "travailleuse du sexe", " prestatrice de service sexuel", mais si son corps c'est "elle", alors ce n'est pas un service qui est rendu, mais une appropriation de l'être humain qui se joue durant la passe. Ceci dit, et toujours dans la contradiction du système, le capitalisme fonctionne "à l'ordre moral" et la prostitution poussant contre les formes figées bourgeoises peut sembler espace de liberté comme le dit lou passejaïre.

  2. lou passejaïre dit :

    La prostitution n'est pas une "vente" du corps, en aucun cas ! Quand on vend un "bien", une fois vendu, on l'a plus !
    La prostitution est bien une location d'une partie de soi, comme le salariat du maneuvre loue ses bras pour pousser la brouette ou celui du cadre qui loue son temps de cerveau disponible. Une location qu'elle soit pratiquée par un-e prostitué-e indépendant-e (c'est à dire un artisan) ou soumis-e à un-e patron-ne proxénète !
    Comme la "procréation pour autrui" est une location de son corps (qui semble bien moins gêner certaines féministes qui doivent mieux comprendre la détresse de la Femmeuh friquée qui doit assouvir son désir d'enfant en utilisant le sexe d'une femme pauvre que celle du pauvre type moche et seul. A moins que ce ne soit le sexe qui dérange, il est vrai que la procréation pour autrui est un "acte médical").
    libérons les sardines et il n'y aura plus de mareyeur

    [Edit webmestre : Vous partez dans le hors-sujet intégral. Merci de mettre un terme à cette digression qui n'a pas sa place ici. Je vous rappelle que la règle est de commenter le billet de Jean-Luc Mélenchon, pas de tenir une conversation de comptoir sur un sujet sorti d'on ne sait-où.]

  3. steph dit :

    Merci Jean-Luc Mélenchon pour ce nouveau billet que je viens de lire. Cet éclairage sur la situation latino-américaine est une bouffée d'air et nous fait prendre encore plus conscience du niveau de partialité atteint par nos médias occidentaux.

  4. Fred dit :

    Cher monsieur Mélenchon,
    Bon vous les avez bien méritées, vos vacances. Je viens de réecouter le discours de la porte de Versailles et beaucoup d'autres, vous avez raison, absolument. Je pense que sans devenir un petit Lénine, il faut que vous pensiez à organiser la ferveur évidente que vous avez suscitée. Bon, vous réflechissez forcément. On va tous (ceux qui peuvent) partir en vacances et à la rentrée, on pensera résistance.
    A vous et à tous les camarades, amis solidaires. On lâchera pas, jamais.

  5. Naco dit :

    A Bruxelles, personne ne semble vouloir prendre de décision pour allonger ce qui était prévu (il avaient pourtant dit 130M€ à la grèce, et ne parlent plus que de 100M€, et ne les donnent pas). Idem, pour l'Espagne, dont le système bancaire risque d'exploser. Ou plutôt si. Il est prévu d'attendre.
    D'abord c'est les vacances. D'accord pas pour les Grecs et les Espagnols, qui auraient du mieux travailler avant. Il faut trouver un remplaçant à la tête de l'Eurogroupe (Moscovici prendra t'il la suite de Juncker pour présider les discours dans ce charmant salon de thé pour ministres des Finances et BCE, vraiment quel suspense enivrant...) Il faut que troïka apprécie les bonnes manières (Les grecs vendront ils les Acropoles à Disney ?). Il y a ce vent mauvais qui vient du nord, et qui fait que la-bas, l'on parle franchement de ne plus rien donner aux PIGS (portugais, italiens, grecs et spanish). Et puis enfin ce foutu MES qui n'est décidément toujours pas dans les rails, et qui ne le sera pas avant 2013 !
    Les Grecs et les Espagnols ne devraient-ils pas plutôt prier pour qu'un cataclysme se produise chez eux ? En effet, lorsqu’un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse en raison de catastrophes naturelles ou d’événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière de l’Union à l’État membre concerné.

  6. erlea2904 dit :

    Voilà la déclaration finale du forum de Sao Paulo traduite.
    Un extrait pour illustrer la bataille auquelle se livre les Etats-Unis et autres instances mondiales pour faire tomber les gouvernements de gauche sud-américains:
    "Il y a seulement quelques semaines, Fernando Lugo, le Président du Paraguay, a été renversé. Cet événement, à l’instar du putsch hondurien, démontre que la droite est prête à user de méthodes violentes et/ou à recourir à la manipulation des voies institutionnelles pour se débarrasser des gouvernements qui ne servent pas ses intérêts."
    Tout se tient, et fait peur quand je repense à Zoellick, président de la Banque Mondial, demandant aux partis pro système néo-libéral de se tenir prêt car d'après lui Chavez en aurait plus pour longtemps au pouvoir! Manipulations institutionnelles, médiatiques, pressions économiques, ici comme ailleurs, tout est bon pour faire tomber les politiques alternatives au néo-libéralisme.

  7. antoine LT dit :

    Bonsoir M. Mélenchon,
    Ca fait plaisir de voir l'écrit d'un politicien qui - mais c'est une habitude chez vous - parle de la jeunesse comme avenir du pays en l'associant à des termes de révolte, d'engagement politique, et non à d'autres idées complètement délirantes comme consommateur en puissance, quelqu'un qui apprend à fermer sa gueule et le fera très bien toute sa vie.
    Merci pour les infos des autres gauche (d'espagne, des amériques latines) qui existent, et sont de plus en plus soutenues par les peuples des pays qu'il essayent de représenter. Je dois dire qu'après notre défaite face au FN et celle de Syriza face à la droite grecque, c'est un peu la déprime!
    J'ai eu une prise de conscience qui m'a fait du bien avec un ami l'autre jour et je tiens à la partager : on était en train de déprimer sur le niveau intellectuel des gens qui ont voté extrème droite lors des dernières élections, quand tout à coup, on a compris qu'on est bien plus fort qu'eux! Eh oui les amis, parce que ces gens qui ont appuyé sur le bouton "stand by" de leur réflexion, si un jour le front de gauche arrive au pouvoir, qu'est ce qu'ils vont faire? rien du tout parce que leur vote n'est pas une adhésion (qui nécessite une réflexion) mais un endoctrinement. Si ils vont peut être revenir appuyer sur leur bouton "on". Alors que nous, le jour ou le FN sera aux manettes, on ira jusqu'en prison s'il le faut pour leur mettre des batons dans les roues.
    Alors voilà les amis! Bonne...

  8. Naco dit :

    @ erlea2904
    Merci pour le lien vers cette déclaration. Visiblement la gauche n'a pas le même signification outre atlantique. Ce sont des choses auxquelles nous devrions sans doute nous intéresser. Car chez eux, le Yankee à un visage et un nom. Leur déclarations répétés en faveur du pouvoir des femmes est très intéressante également.
    Par contre il y a des choses qui ne passent pas, comme le fait de citer Daniel Ortega comme une avancée des forces progressistes de gauche (on croit rêver !), le fait de ne conclure cette déclaration quasiment que pour un appel au vote pour Chavez, l'ignorance absolue de la question écologiste dans cet endroit qui est le poumon de notre planète, et bien d'autres choses très bizarres, comme le gommage de la culture (passé, présent, avenir et relation aux cultures indiennes).
    J'attends de voir les commentaires de Jean-Luc sur le sujet, et des autres participants également.
    Désolé de contredire éventuellement ton enthousiasme.

  9. Menjine dit :

    De qui cette phrase à propos des 2% d'augmentation du SMIG ? qui sent sa Marie-Antoinette disant au peuple de manger de la brioche quand ils manquaient de pain : "Quand on est à 10 euros près pour finir le mois, 21 euros, ce n’est pas mal". ? De Mme Nadjat Vallaud Belkacem. Il y a un an on aurait tous crié "Qu'ils s'en aillent tous!", mais voilà c'est un ministre PS qui parle ainsi. Aujourd'hui on réagit peu.
    Pendant ce temps là le contrat de travail par branche est sur la table de la table ronde sociale, et le code du travail, c'est à dire la Loi risque d'en prendre un coup, Parisot, (Chérèque aussi sans doute, hélas) va y veiller. Continuons à être vigilants, ne lâchons rien.

  10. erlea2904 dit :

    @naco
    Je crois que sur une déclaration finale tout ne peut pas être développé, mais il est fait allusion à des ateliers sur l'environnement et le changement climatique et sur peuples autochtones, etc., etc. dont les conclusions seront publiées dans une annexe...et puis ces deux articles:
    17. Compte tenu de la grande richesse de notre région en termes de ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, nous devons renforcer la défense de l’environnement, entreprendre un développement industriel, technologique et scientifique de grande envergure, et faire respecter les droits des peuples autochtones, notamment celui d’être consultés.
    18. La droite tente de faire sien, sur le plan symbolique, le discours en faveur de la défense de l’environnement en occultant les politiques néolibérales prédatrices dans ce domaine et la dette écologique du capitalisme envers la planète. Il existe une lutte acharnée pour le contrôle de ces richesses.

    Il faut aussi se placer dans leur contexte actuel et reconnaître qu'ils doivent être sacrément obnubilés par leur souveraineté dans cette ambiance où les putshs vont bon train!

  11. Lilly54 dit :

    Bonjour Amis ! Juste un ressenti après quelques jours de pause. Le sentiment que rien mais absolument rien ne change. Sur les ondes, l'enfumage persiste. Les politiciens de droite se succèdent à Radio France. (Woerth, Pecresse, Delevoye, Re Woerth, etc...). Tiens notre ami Delapierre sur LCP hier soir ! clair, calme et déterminé. Trop brefs instants. Avons-nous changé de gouvernement ? Les nouvelles s'égrennent de façon curieuse : Cette discussion générale sur le Social et le Travail ne me dit rien qui vaille. Quand je vois Parisot et Chérèque heureux, je tremble. La France emprunte à taux négatif : une information qui tombe pile poil pour renforcer la nébuleuse dans laquelle on enferme le peuple. Un entraîneur de foot payé 100 000 euros par mois. Tout va bien ! Des entreprises qui licencient à tours de bras : normal dit Delevoye le monde change. La CSG en voie de grever un peu plus le budget des familles : faut bien répartir les prélèvements ! L'électricité, le gaz, les transports qui n'augmentent QUE de 2 % : ce n'est rien que quelques carambars de moins. Merci patrons. Ah bien sûr un petit coup de Merha pour rafraîchir les esprits FN qui se seraient endormis. Pardon, je vous livre en vrac mes impressions du moment. Atmosphère bizarre ! Merci Hollande ! Nous avons bien fait de virer Sarko qui coule à présent des jours heureux au Canada comme Juppé il fut un temps. Mais c'était avant ! Suis-je trop impatiente de voir la gauche au pouvoir ? Peut-être !

  12. Michèle dit :

    "Les normes de fonctionnement de l'ordre établi conduisent tout le monde au désastre social et écologique."
    Même les gens de droite n'ignorent pas cette redoutable vérité et c'est comme si le déni était la seule façon de s'en défendre comme si la folie qui a partie liée avec le déni était la solution. Une folie paranoïaque qui projette à l'extérieur ce qui se génère à l'intérieur et rend l'autre coupable, insupportable, exterminable.
    A l'heure des vacances, du repos, du lâcher prise s'impose à moi l'idée que ce temps libre est une aubaine pour chanter, pour redonner à la vie sa vraie valeur, redonner à sa vie toutes ses couleurs, c'est à dire redonner un sens politique à sa vie (en commençant par payer ses impôts en France pour Yannick Noah).

  13. Jean-Claude dit :

    @Lilly54 à 9h21
    Bien vu Lilly, j'ai les mêmes impressions que toi.
    Et je rajouterai que pendant la crise les affaires continuent comme dans le port d'Antibes où j'ai vu un yacht faire un plein de 3200litres de carburant pour un montant de 5200€. La routine quoi...
    Cherchez l'erreur !
    Salut fraternel à tous.

  14. dudu87 dit :

    Bonjour à vous,
    Et oui la "gauche" est au pouvoir! Rien de changer! Alors nous continuons de nous appeler "Front de gauche", parti de gauche ?
    Quand Hollande nous dit: "Nous la gauche..." Alors vous étonnez pas si vous entendez: "la gauche, la droite, tous pareils"
    Mais il parait que c'est un manque d'éducation populaire. Tu parles, affaire de bon sens, oui. Tant que nous n'aurons pas éradiqué le terme gauche de notre vocabulaire, le FN aura de beaux jours devant lui.
    Il est urgent que nous levions cette contradiction. Il en est de même pour l'Euro, cette monnaie de singe, la monnaie du peuple français est....le Franc. Et ne parlez pas d’internationalisme, SVP.
    Je ne veux plus être identifié à la gauche. Pas la peine de me lancer des cris d’orfraies...

  15. Antraigues dit :

    Deux nouvelles intéressantes ce jour. D'abord, c'est officiel, la Gauche Anticapitaliste rejoint le Front de gauche : C'est ainsi 40 pour cent de la conférence nationale du NPA qui nous rejoint. Ensuite, grâce à un amendement déposé par le FdG, la carte "émeraude" donnant la gratuité des transports en ile de France aux personnes agées et handicapés ne sera pas supprimée comme le souhaitait la mairie de Paris PS. Voilà, c'est ça le Front de Gauche !

  16. Bonjour à tous
    @Antraigues 11 h 24, super nouvelles !

    Je viens de lire un article dans le figaro "autour de Benoit Hamon, certains veulent faire entendre leur voix face au gouvernement " Voilà mon comm (qui n'est pas encore paru) "ne pas laisser le champ libre à Jean-Luc Mélenchon". Eh oui, pour le PS, c'est un rival à écarter, pourtant, c'est le seul avec le front de gauche, qui puissent pousser dans le bon sens, vu que LUI, EUX, sont autonomes et conquérants. de toute façon, pour que cela change en France vraiment, le Front de Gauche qui est le 2ème parti de Gauche et qui va de nouveau grossir, grossira encore plus, pourra à sa manière faire bouger les choses. Qu'ils le veuillent ou pas.

  17. Durant des décennies et à cause de l'effondrement du PCF, les journalistes ont pris l'habitude de mettre un signe d'égalité entre PS et gauche.
    L'immense mérite historique du FdG est d'avoir fait ressusciter la gauche radicale, (comme on disait "républicains radicaux" sous la III° république). C'est à nous d'imposer la présence du Front de Gauche dans l'esprit des journalistes et dans celui des gens.

  18. Il est clair que l'alternance bidon est bien partie. A titre personnel, sans être plus malin qu'un autre, je n'ai jamais cru une seconde que le PS ferait une politique de gauche. L'oligarchie a tout intérêt à ce que ce gouvernement et le PS soient recouverts d'une épaisse couche de vernis estampillé "de gauche" pour bien montrer au bon peuple qui regarde Bouygues TV, écoute Radio Lagardère ou lit Dassault Journal qu'il n'y pas d'autre politique possible. TINA doit continuer à être l'objectif indépassable : servir les intérêts des spéculateurs et des multinationales et pas ceux du peuple. De plus changer les têtes sans changer les choses assure la maintenance du FN, précieusement rangé au congélateur de la pensée unique et qu'on ressort quelques mois avant les élections pour se faire peur et permettre de se rabattre sur les politiciens interchangeables ultra libéraux. A nous de dire que le seul parti socialiste en France est le Front de Gauche. Il serait par contre parfaitement ridicule de rayer le mot "gauche" de notre vocabulaire. C'est à nous, encore une fois,car personne ne le fera à notre place, d'argumenter et de nous battre pour expliquer que la distinction entre la droite et la gauche, entre conservateurs et progressistes conserve toute son importance, même si des politiciens ultra libéraux soi disant de gauche font tout pour discréditer cette notion fondamentale. N'entrons pas dans leur jeu !

  19. Lilly54 dit :

    Re bonjour Amis ! A propos du congrès du PS qui s'annonce. Je vous conseille la lecture de la contribution de Gérard Filoche ce socialiste de gauche qui espère tirer le PS à gauche et qui ne s'est jamais géné pour nous casser sur twitter avec son leit motiv du vote utile. Sa contribution est un pillage de notre programme. Ca vaut son pesant de moutarde comme on dit chez nous ! Alors ce rassemblement autour de Hamon n'a comme seul but que de nous marginaliser en nous volant nos pensées après avoir craché sur nos rêves. J'enrage mais comme nous sommes partageux et que seule compte la progression de nos idées, je ferai contre mauvaise fortune bon coeur. Comme d'hab !

  20. erlea2904 dit :

    @Lilly
    C'est vrai qu'il ne se gêne pas pour nous décrédibiliser, enfin il essaie...
    Gérard Filoche peut faire toutes les contributions qu'il veut et copier notre programme l'Humain d'Abord, la dynamique est de notre côté. Le GA transfuge du NPA nous a rejoint et c'est vraiment un très grand motif d'optimisme pour l'avenir du FdG! Leur lettre expliquant leur ralliement, faisant aussi référence à la montée en puissance de Syrisa et au refus du FdG de participer à un gouvernement social démocrate, marque fortement leur différence avec la direction du NPA encore totalement hostile à sa participation à quelque gouvernement que ce soit. Vive le Front de Gauche!

  21. thersite69 dit :

    Jean louis Charpall 320 écrit il serait ridicule de rayer le mot gauche de notre vocabulaire (sous prétexte que certains se réclament injustement « de gauche » disait un autre commentaire). D’accord avec lui. Mais babolons là-dessus. Gauche et droite (bipartition) opposent une dualité exclusive de tout ce qui leur serait autre. C’est même anthropologique : à main gauche le lointain et l’utopie. A main droite le proche et l’activité pratique. Et à ce jeu un projet de gauche ne passe pas le premier tour ! Et qui pense «ni l’un ni l’ autre » s’abstient de choisir entre conservateur et progressiste Nous sommes marqués dit Alain Tetart par notre histoire judéo-chrétienne.Oui, mais aussi par une civilisation de droitiers, qui n’est pas faite pour la minorité des gauchers !
    Mais, au Parti de Gauche (coprésidence homme- femme !) je me sens ambidextre. A main droite l’actuel, le présent, le concret :« écologie, socialisme, république ». A main gauche une utopie plus lointaine : « abolition du salariat »,« revenu universel suffisant », « un autre monde possible » Dire qu’on est de gauche ne veut rien dire, il faut préciser. Nous sommes des rêveurs doués de raison. Bonnes vacances

  22. Alain Tétart (60)(73 ANS) dit :

    @321Lilly54
    Nous constatons tous sur ce blog, que certains sans méchanceté je l'espère, nous envoient lire tel ou tel autre blog ami ou ennemi, comme vous venez de le faire en nous envoyant un lien sur un membre du PS qui d’après vous pompe sur le programme du FdG, et ceci est une erreur, même si à l'évidence, dans ce cas précis, c'était pour nous faire constater la malhonnêteté de ce blogueur et je m'explique.
    En termes de vente, on ne parle jamais de son concurrent, même si on doit le bien connaître, car dans les gens qui vous écoutent ou vous lisent, comme cette fois ci pour votre commentaire sympa, il y a assurément des gens qui ignorent totalement cette personne et ses commentaires et qui en le découvrant risquent de découvrir, soit un mot, soit une tournure de phrase, soit un avis, soit une réflexion qui peut par son originalité titiller et séduire à la lecture vos propres amis et dans ces conditions vous risquez de perdre un ami,donc par la force des choses l'un des nôtres !
    Pour un ennemi déclaré genre FN oui vous pouvez car cela fait partie de l'apprentissage, mais pour un concurrent c'est un risque de nous faire perdre un ami. Alors si on peut éviter de donner des liens je trouverai cela moins risqué. Mais comme disent les vieux de mon âge, je vous dis ça, mais je ne vous ai rien dis ! Ce n'est qu'amical !

    [Edit webmestre : Non ! Pour le FN on ne peut pas! Les liens vers des textes diffamatoires et calomniateurs et ne sont pas bienvenus sur ce blog, même pour "l'apprentissage". N'inventez pas des règles à votre sauce.]

  23. C'est la force du PS d'être capable de fédérer des individus aussi éloignés les uns des autres que les socio-libéraux et les trotskystes-camouflés qui font de l'entrisme au PS croyant pouvoir orienter sa ligne politique dans une bonne direction. Filoche et Fabius, même combat ? Ben oui, avec le PS tout est possible. c'est très efficace électoralement. Je racle à gauche, je racle à droite, je gagne les élections. Pour faire quoi ? pour être élu. Le PS est un'catch all party", un parti attrape-tout comme disent les anglo-saxons.

  24. Alain Tétart (60)(73 ANS) dit :

    @webmestre
    Pour un ennemi déclaré genre FN oui vous pouvez sous entendu donner l'adresse d'un blog ! c'est tout !

    Désolé l'ami, je ne conseillais pas d'aller insulter le FN, j'expliquais qu'éventuellement on pouvait indiquer un blog FN considéré comme un ennemi,(et découvrir ainsi un ennemi en apprenant comment il fonctionne) en opposition à un blog de membre du PS que je considère comme concurrent (et à qui il vaut mieux éviter de faire de la pub !) ! et rassurez vous, je n'ai pas l'intention de faire d'autres règles que les vôtres !
    Bonne fin de journée, et excusez si je me suis mal expliqué !

  25. thersite69 dit :

    Dans le cas du Front de Gauche français et notamment en ce qui a concerné ma campagne, nous avons un rapport très complice avec nombre des protagonistes de l’autre gauche mondiale. Peut-être vous souvenez vous de la liste de plus de deux cent personnalités de cette autre gauche mondiale qui avaient soutenu ma candidature ? Pour autant nos rapports sont libres. Nous ne formons pas une internationale. écrit Jean Luc M..
    Insistons sur notre manière nouvelle et autre d’être à gauche. Les gens de l'aile gauche du parti social démocrate ne nous volent rien. Ils se fourvoient, comme l’avaient compris ceux qui l’ont quitté et ont créé le Parti de Gauche. Il n’y a pas d’issue à reprendre nos propres propositions dans leur parti, c'est-à-dire en se soumettant à une majorité partisane sociale libérale qu’ils ne peuvent que cautionner en restant minoritaires. Ne les traitons pas de voleurs ! Dans le Front de Gauche au contraire chaque composante est libre. Nous ne formons pas un parti centralisateur, et chaque composante garde sa spécificité. Au local nous souhaitons que ce soit comme le dit Jean Luc au niveau international. C’est bien la démocratie participative organisée et en acte ?

  26. DUDU 73-PG dit :

    Jean luc a écrit :La nouvelle RGPP Hollande est plus violente que la précédente, comme on le sait, puisque les postes rétablis dans l’Education Nationale conduisent à une pulvérisation accélérée de tous les autres compartiments de l’Etat.
    Rien de plus vrai. Non seulement le gentil Hollande, n'a pas terrassé la méchante Merkel, mais il a lâché la proie du pacte de stabilité qui nous condamne à l'austérité à vie, pour l'ombre d'un pacte de croissance plus que hasardeux.
    Derrière l'austérité c'est l'accélération néolibérale de la réduction du périmètre des services publics, de la protection sociale, et du marché du travail qui se profile clairement. donc à terme la destruction de l'état comme émanation de la souveraineté démocratique. Le pacte de croissance n'est que l'amorce d'un transfert à plus grande échelle aux instances europeénnes de la capacité des états à investir pour l'avenir. D'ailleurs comment le pourraient-ils corsetés qu'ils seront par les contraintes budgétaires de la fameuse règle d'or. Tout se tient, le capitalisme a absolument besoin d'agrandir le périmètre marchand pour survivre,donc du recul des états. On va voir revenir en force les privatisations de ce qui reste des services publics, ou les concessions de services publics en partenariat leonins public -privé version moderne de la socialisation des pertes et de la privatisation des profits. C'est la voie du fédéralisme néolibéral pour l'Europe dessiné avec l'appui social-...

  27. hf dit :

    Cette pulvérisation des autres services publics non priorotaires achèvera le projet signé en 2002 à Barcelone par Jospin et Chirac, concernant les services publics de réseau: transports, postes et énergie. Rien ne se perd.
    Par ailleurs il est très révèlateur qu'un pouvoir de gauche, tout récemment élu, n'applique pas son projet, ses promesses de "réenchantement du rève français", du "changement c'est maintenant", de "mon ennemi c'est la finance"... mais se propose de réunir une conférence sociale avec le MEDEF afin de dégager un consensus dont on sait d'expérience qu'il sera le signe du statu quo, c'est à dire la poursuite de cette politique de "désinflation compétitive" initiée après 1983 et dont le PS n'est jamais sorti.
    Désormais élu, le PS n'a qu'une hate: tourner le dos aux promesses faites durant cette campagne et se poser en gestionnaire crédible aux yeux du capital et des classes dominantes qu'il refuse d'affronter.
    Le Front de gauche porte désormais la responsabilité de la gauche tout entière, celle de répondre aux besoins et aspirations de la population dans une perspective de justice et d'égalité. A défaut la politique actuelle nous emmene à la catastrophe et au retour d'une droite désormais berlusconisée, en symbiose avec les idées de l'extrème droite.

  28. Naco dit :

    Je découvre avec amusement que certains s'inquiètent de cette pseudo petite fronde d'un hypothétique clan Benoit Hamon. La gauche Dunlop-durable donc pour excuser la gauche Duralux (celle qui reste entière et identique pour des lustres, même quand elle tombe par terre)...Ouaf Ouaf.
    Il y un an, c'était Montebourg avec son petit pot de colle, qui tentait de reprendre toutes les versions critiques du mouvement Attac vis à vis de la décroissance, pour servir sur un plat doré, le détail de ce qui à servi a un FN cherchant un new style pour se plaindre de la politique économique Européenne. Et il faudrait maintenant croire 10 secondes au fait que ce parti puisse trouver une nouvelle dynamique critique du côté des décroissantistes ?
    C'est absurde. Car les quelques personnes qui ont quelque chose à dire sur ce sujet, sont complètement remontés contre la politique européenne du PS, et sont aux antipodes de les suivre.
    Et puis c'est ridicule. Ça fait penser aux dîners débats des jeunes cathos, quand l'aumônier dit. "Exprimez-vous voyons, vous n'êtes pas obligés de dire comme vos parents !"
    Le parti socialiste a tellement bien démoli l'appareil écologiste, qu'il est obligé de repeindre en vert certains de ces militants pour faire croire qu'il participe toujours à une alternative citoyenne. Le Front de gauche fut leur cauchemar. Et son brusque silence leur fait croire qu'il est mort et enterré. C'est pour cela qu'ils jouent du pipeau.

  29. Jean Valjean dit :

    Bonsoir à tous, je voudrais rebondir sur l'interpellation 315 de dudu87 dit 10 juillet 2012 à 10h25:
    " Et oui la "gauche" est au pouvoir! Rien de changé! ...Tant que nous n'aurons pas éradiqué le terme gauche de notre vocabulaire, le FN aura de beaux jours devant lui... Je ne veux plus être identifié à la gauche..."
    Je partage ces interrogations, par contre les conclusions que je comprends parfaitement me font mal ! Du fait que les dirigeants issus du PS, ne sont que les gestionnaires des " bonnes œuvres inévitablement nécessaires au grand capital " pour lui servir de bouée de sauvetage, nous en sommes à devoir nous poser la question d'abandonner notre marque de référence historique liée à anticonservatisme et abolition des privilèges. Merci au passage aux média pour l'entretien de la foutaise PS = Gauche. Et idem pour Cuba et le terme "communistes", reste plus qu'à nous ressortir l'affiche avec le couteau entre les dents...C'est pour ces raisons que j'avais trouvé intéressant le choix à l'époque de l'appellation NPA. Un autre problème est celui de savoir si on préfère changer en partie de stratégie ou changer de peuple qui décidément s'obstine à vouloir ne pas voter conformément aux illuminations des leaders. Pour être plus clair, par ex la "discrimination positive " ou le vote des étrangers sont-ils la préoccupation essentielle du français moyen ? Il vous a déjà donné sa réponse! Moi je dis un temps pour chaque chose et chaque chose en...

  30. TOURE dit :

    C'est avec ferveur que j'ai vecu cette campagne. Vos discours avec sa portée littéraire et philosophique nous ont transporté et exacerber en nous la foi en la republique et en l'humain,ce qui dans votre conception singulière veulent dire la meme chose. Je vous remercie Monsieur Mélenchon

  31. educpop dit :

    Ceux qui se réclamaient du changement font tout pour que rien ne change, ceux qui ont été battus aux élections continuent de faire campagne car pour eux ce n'est pas une défaite mais un simple contre temps, la lutte des classes redevient une espèce de mythe... On dirait qu'une sorte de cancer de la conscience ronge le corps de la société.
    Ceux qui peuvent acheter des spécialistes sont indifférents au sort des autres, les pauvres sont résignés ou ne savent pas qu'ils sont malades. Il faut bien se dire qu'on est presque tous pauvres, parce qu'on n'est pas à l'abri du besoin. Continuons comme ça, le résultat est prévisible. L'expression de l'indignation est trop faible, il faut passer à d'autres modes d'expression parce qu'en respectant des délais d'attente qui ont été justement prévus pour ça, nous participons à la machination.

  32. citoyenne21 dit :

    De toute façon, les socialos attendent les municipales et ne feront que danser le tango (vont pas risquer de trop décevoir avant tout de même, sont pas fous) en attendant et tout ce beau monde est content (même Parisot c'est dire) de ces conférences sociales ! Le smic va être détricoté, on va se retrouver dans la peau des travailleurs allemands, à devoir perdre toute dignité humaine et se brader pour tenter survivre dans un monde, juste conçu pour la poignée de très très riches !
    Ceux qui sont à plaindre, ce sont tous ces jeunes sans avenir ! pas de boulot, pas d'émancipation donc par rapport à leurs parents si pas de salaire, pas d'objectifs à atteindre, la galère comme seul mode d'expression...la joie quoi !

    Moi franchement, je ne vois pas comment ça peut bouger si le peuple ne bronche pas sévèrement avec tout ce qu'il s'est déjà pris sur la tête et ce qui l'attend ! désolée mais dans la vie, c'est la force et le nombre qui fait que les choses peuvent changer ! Le reste, les beaux discours, oui ça transporte émotionnellement mais ça cloue sur place !

  33. Alain Tétart (60)(73 ANS) dit :

    @educpop
    il faut passer à d'autres modes d'expression parce qu'en respectant des délais d'attente qui ont été justement prévus pour ça, nous participons à la machination.

    Entièrement d'accord, encore faut il que chacun de nous en prenne conscience. La majorité des commentateurs de ce blog en parle mais je suis sur qu'ils ne font rien ! Nous sommes à 4 millions ça n'est quand même pas rien, mettons nous d'accord pour un truc et faisons le ! exemple si nous décidions une bonne fois pour toutes de ne plus acheter de fruits (c'est la saison) qui viennent de l'étranger, même de nos colonies, pardon, de nos départements et territoires d'outre mer, je vous certifie que cela se verrait !
    Autre exemple, nos armoires sont remplies de tee shirts à 3-4-5 euros fabriqués en Asie, et qui finiront comme ramasse poussière dans trois ou quatre ans même pas usé pour cause de mode, alors que l'on pourrait acheter des tee shirts bretons, même si ils nous coûtent le double, mais qui finiraient usés, etc. etc. etc. Notre façon de vivre est à revoir. Encore faut il le vouloir et nous ne sommes pas encore assez pauvres pour nous obliger à le faire, mais rassurez vous nous serons un jour ou l'autre bien obligés de le faire, alors pourquoi attendre, si nous faisons ensemble un même effort il nous paraîtra à tous moins lourd !

  34. thersite69 dit :

    L'expression de l'indignation est trop faible, il faut passer à d'autres modes d'expression.
    N’est-ce pas plutôt une question de nouveaux choix stratégiques que de nouveaux moyens d’expression ?
    Sans nullement remettre en cause le principe du Front de Gauche, auquel nous croyons, peut-on ici faire une remarque concernant la phase électorale qui nous a été proposée. Je trouve qu’elle n’a pas été assez différente, au final, que l’ancienne stratégie de la « gauche plurielle » : être assez fort électoralement pour peser sur le parti social- démocrate. Ce qui a encore moins bien fonctionné que sous la conduite du seul PCF du temps de ma jeunesse ! Espérons que 2012 permettra une réflexion de fond, avec la participation de tous les militants dans chaque composante du F d G, avec pour points de lancement d'un profond débat avec consultation des militants qui se sont retrouvés en 2012, des journées comme les Estivales de Grenoble et la Fête de l’Huma.

  35. bodamcity dit :

    Bonjour,

    je partage les opinions du front de gauche et je n'attend rien du candidat Hollande et de sa future logique de parti.
    Le PS est une grosse machine et il en sortira un gros vent (avec comme une odeur d'austérité)
    je suis un peu déçu par le groupe parlementaire qui s'abstient sur le vote de confiance.
    Vous avez confiance vous dans les décisions du PS ? non, hein, pas vraiment, alors j'aurais préféré un vote contre.
    Nous verrons la suite, à commencer par le sommet social qui se termine.
    on ne parle plus de renégocier le Mes (qui l'avait cru à part les bobos PS ?), on fait 2 % au smic, on raconte des histoires sur la Csg et la taxation forte des transactions financières est dans les oubliettes.
    La bonne nouvelle du moment vient du refus de l'ACTA par le parlement Européen, nous confirmant ainsi que c'est là que se situe le combat de toujours.
    Le Npa va rejoindre les rangs du front de gauche : c'est heureux et cela pourra être utilisé lors des élections européennes.

    en attendant tout cela, portez vous bien et méfiez vous du FN, il parait qu'ils font parti de l'UMP :-)))

  36. DAVID JV dit :

    @ Alain TETARD
    "Autre exemple, nos armoires sont remplies de tee shirts à 3-4-5 euros fabriqués en Asie, et qui finiront comme ramasse poussière dans trois ou quatre ans même pas usé pour cause de mode, alors que l'on pourrait acheter des tee shirts bretons, même si ils nous coûtent le double, mais qui finiraient usés, etc. etc. etc. "

    Oui, ok mais le boycott est une solution individuelle qui ne fait que très peu progresser les idées. Evidemment, chacun est face à ses propres contradiction lorsqu'il s'agit de s'émanciper du système... Et il est utile que chacun évolue dans sa manière de consommer. Pour autant, cela de modifiera nullement le fonctionnement de l'économie même si, en théorie, sur le papier, ça marche. En pratique, non. C'est comme ça. C'est une forme de "c'est déjà ça" utile mais non suffisant. Il faut à mon sens, et en complément de ce type d'initiative individuelle, propager les informations sur la dette, le fonctionnement des marchés financiers, les désastres du système éducatif marchandisé et de l'économie de la santé, discuter sur ces thèmes avec nos amis, parents, familles, collègues, connaissance, partout et tout le temps pour faire progresser les idées autonomes et faire reculer la propagande relayée par la machine médiatique. C'est aussi une initiative individuelle mais qui est plus susceptible de produire une contagion au fur et à mesure que le cheminement de tout un chacun de fait.

  37. karim dit :

    Voyez ce communiqué incroyable des Verts-Europe-Ecologie se réjouissant du « pacte de croissance » !

    Je ne retrouve pas ce communiqué d'EELV sur leur site, pourriez-vous m'indiquer la source de cette info, merci d'avance.

  38. Alain Guillou dit :

    L'individu, dans la mesure où il se sent "humain", loin d'attendre tout des autres, refuse quand-même aussi l'abandon de cette lutte politique qui consiste à alimenter la mobilisation collective avec son militantisme individuel de citoyen. Or se contenter de commencer soi-même par devenir un consommateur modèle, est d'autant plus difficile qu'il s'agit au fond d'une résignation : "non, l'action collective serait vouée à l'échec, l'efficacité ne pourrait commencer que par l'autre bout : moi !". Le rêve révolutionnaire nous rattache à l'action collective, et son vécu en tant que rêve, est parfaitement individuel. C'est le contraire de la projection militante de l'existentialiste, qui mise, en tant qu'individu libre, sur la cause du peuple. Je raccourcis à dessein, et sans doute à tort.

  39. Bonjour Monsieur Mélenchon et à tout le monde
    J'ai lu les remarques au sujet de mon intervention et je remercie ceux qui les ont faites - positives ou négatives, il est bon de réfléchir ensemble, non pour critiquer bêtement mais pour affiner nôtre manière d'analyser les événements actuels - Le bulldozer Médias/politiques n'a pas perdu une minute pour se lancer dans ce que je regarde comme une préparation systématique destinée à faire revenir au Pouvoir la Droite honnie que nous avons balayée ! Nous voyons combien sont difficiles les démarches de ce Gouvernement socialiste, contrées durement par une Parisot (par exemple)...La mise au pas des Banques attend...Vous auriez pris un décret Monsieur Mélenchon, et ils auraient pu le faire je pense - Nous allons endurer la duperie de ERDF...les contrats signés par le précédent Président et l'UE doivent être respectès, sinon Tribunal ! Des Hommes et Femmes sont jetès à la rue encore et encore...Confiante dans vôtre analyse et vôtre parole Monsieur Mélenchon, je me dis que le Gouvernement Hollande (tout sympatique qu'il soit) ne fera pas plus de cinq ans ! par contre, en 2017 c'est le Front National, rebaptisé tout bleu, qui va être vôtre adversaire, encore plus durement, un échec socialiste les confortant...SI vous aviez été élu je suis sûre que vous auriez tenu parole, et l'argent usurpé par les Banquiers eût servi tout de suite !...à présent c'est bla-bla-bla...et ronds de jambes avec la...


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