03juil 12

De Madrid à Caracas

La confiance ça ne se décrète pas, ça se constate.

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Il est neuf heures, heure locale, à Caracas quand je reçois le sms de Martine Billard m’annonçant que notre groupe à l’Assemblée nationale votera l'abstention sur la motion de confiance présentée par Jean-Marc Ayrault au nom du nouveau gouvernement. C’est un événement de très grande signification politique. C’est l’acte de naissance de l’autre gauche parlementaire. Une alternative à gauche existe et s’assume. Elle agit en responsabilité. Autonome, pour faire des conquêtes politiques et sociales, notre gauche parlementaire aide ou s’oppose d’après ses propres objectifs, en toute indépendance.

J’ai fait cette interminable note dans l’avion qui m’a emmené à Caracas au Venezuela, en compagnie de quatre autres députés européens, pour assister comme invités au « Forum de São Paulo », organisation sommet réunissant les partis de l’autre gauche d’Amérique du Sud. Il y est question aussi d’ambiance, de la vie du Front de Gauche. Et bien sûr de l’épisode crucial du vote à l’Assemblée où il ne faut pas voter la confiance à ceux qui ne la méritent pas. Puis il est évidemment question d’Amérique du Sud, du moment politique qui s’y vit. Et même des élections au Mexique. J’ai mis mes idées au clair. Je vous en souhaite autant si vous avez la patience de me lire.

Quel régal que ce temps libre, cette solitude imposée par le voyage et ce silence bruyant qu’on ne connaît qu’en avion. L’isolement est une circonstance. La solitude un vécu. En ce sens, la solitude est le stade suprême de l’isolement. Quand ai-je déjà eu autant besoin de solitude qu’en ce moment ? Bien sûr la solitude peut-être dissolvante, je le sais bien. J’en connais trop qui la souffrent pour l’oublier. Mais, au moment approprié, et à juste dose, le poison est une médecine. Et la solitude un moyen de reconstruction. J’y suis ! La sollicitation permanente et le harcèlement dont je fais l’objet ne permettent plus l’échange vraiment humain. Ce n’est plus un échange d’ailleurs. Il faut donner constamment. Ou bien se laisser prendre, notamment en photo, sans cesse, au prix d’un prélèvement amenuisant du terreau fertile mais délicat qui forme la pâte de base de tout un chacun. L’ère de l’image fait parfois et même souvent oublier des codes élémentaires de bonne conduite à mon égard, comme si je n’étais plus vraiment une personne mais seulement un personnage. Donc une abstraction qui ne ressentirait rien. Je ne m’étonne que plus de ceux qui me supposent une appétence addictive pour les caméras et la notoriété. Ceux qui l’écrivent en sont eux-mêmes assez privés, je le vois bien, pour croire qu’il s’agit d’un délice. Il leur reste à apprendre combien ce n’est qu’un revers pénible de la médaille.

Mais pour ce jour de départ, ce fut calme. Et respectueux. Par-ci par-là des gens sont venus, à l’aéroport ou à l’embarquement me dire des mots d’amitié. J’ai été frappé du nombre des jeunes et même très jeunes parmi eux. Comme ce groupe de jeunes filles en partance pour Ajaccio. Elles n’ont pas l’âge de voter mais elles vinrent se présenter pour prendre mon avis sur ce qu’elles pouvaient faire d’utile pour nos idées. Ces brefs instants me signalent combien l’impact de ce que nous avons accompli avec notre campagne présidentielle a été profond. Et combien il a diffusé dans tous les catégories d’âge et tous les compartiments de la société. Cette bigarrure n’est pas un problème. C’est la solution. Si notre programme est bien un programme d’intérêt général alors il s’adresse à tout le monde. Le ciblage dans mes discours sur la classe ouvrière et les employés n’a pas de sens restrictif dans ma vision de la transformation sociale. D’un côté il vise à mobiliser le secteur le plus nombreux de la société mais qui s’est placé le plus en retrait politique. D’un autre il indique à tous qu’il n’y a aucun avenir possible sans que les besoins de dignité et de progrès humain de ces millions de personnes soient satisfaits. Cela s’entend, dans tous les milieux, quoiqu’on en pense. J’ai déjà raconté ici comment des gens qui déclaraient eux-mêmes n’avoir aucun intérêt personnel à notre succès, et même le contraire, venaient me dire qu’ils voteraient pour nous. Leur motivation est qu’ils savent, comme nous, que « leur truc ne marche pas », que les normes de fonctionnement de l’ordre établi conduisent tout le monde au désastre social et écologique. Cette conscience humaine peut être profondément enterrée sous mille sédiments de bonnes raisons, de circonstances ou d’histoires personnelles. Pourtant elle est toujours là, répartie de tous côtés, chez tout le monde. Elle affleure d’autant plus vigoureusement que les classes moyennes et qualifiées prennent la mesure de leurs illusions perdues.

Donc, non, assurément : tout le monde n’est pas seulement disponible pour l’odieuse maxime « profite et tais-toi ». Si je reviens sur ce point c’est après avoir entendu Michel Sapin me répliquer à la radio à propos du « carambar » quotidien que représente l’augmentation du Smic accordée par le nouveau gouvernement. Je comprends parfaitement qu’il ne soit pas d’accord. Je ne suis ni surpris ni choqué qu’il y ait une réplique. Ce qui me frappe ce sont les « arguments » utilisés. Voici ce qu’a dit Michel Sapin : « Je doute que monsieur Mélenchon mange beaucoup de carambar, et je ne crois pas qu’il soit payé au Smic ». Très drôle non ? Quel humour ! Mais regardons cela de plus près. Ne pourrait parler de carambar que celui qui en mange. Ne pourrait parler de Smic que celui qui le touche ? Je m’amuse de la réplique qui saute aux lèvres : mais alors pourquoi Sapin lui-même parle-t-il de l’un et de l’autre ? Seul le facteur a le droit de commenter le courrier ? Je galèje, bien sûr. Il faut creuser cependant la pensée de Sapin. Généralisons sa formule et, en effet, il n’y a tout simplement plus aucun intérêt général discernable par le débat. Seules resteraient des raisons techniques plus fortes que toutes les volontés. Je crois que c’est bien cela que veut nous signifier Michel Sapin. Pour lui ce qui a été décidé est la seule décision possible. Ne pas en convenir c’est soit être fou soit un imposteur. Classique. Parlant d’instinct, sans vraiment réfléchir, il ne sait pas qu’il a recours ici à la vieille formule rhétorique de la droite contre les gens de gauche : « Pas ça ! Pas vous ! »

Au hublot j’ai d’abord vu l’Espagne. Madrid pour être précis. J’ai une nouvelle espagnole pour les curieux des sondages. Ici, en Espagne, dans le marasme actuel, la mécanique de l’alternance se grippe. Les socialistes ne profitent plus des déboires de la droite au pouvoir comme celle-ci avait profité de ceux du PSOE et lui-même de ceux de la droite à l’épisode précédent. Leur commune responsabilité et leur conjointe impuissance successive semble enfin être assez bien perçue pour déplacer les lignes. Le PSOE était à 29,2 % des suffrages aux dernières élections générales, son plus bas résultat depuis le retour de la démocratie. Il est donné à 23%, au même niveau que le parti de droite. Mais voici la nouvelle. Nos camarades d’Izquierda Unida sont donnés à 14%. Ils doublent par rapport aux résultats acquis dans la dernière élection générale où ils avaient déjà doublé. Ainsi se confirme le frémissement de la vague montante que nous observons vers notre côté.

On comprend bien j’espère que s’il en est ainsi en Espagne c’est évidemment en relation avec l’approfondissement de la crise économique et sociale et non par la magie de je ne sais quelle alchimie électorale déterministe. En Espagne le chômage emporte tout. En Espagne on libéralise à tour de bras et tout va de plus en plus mal. Bien sûr, même la droite finit par avoir peur. C’est ce qui explique comment Mariano Rajoy a fini par devoir s’opposer à madame Merkel. Peu de journaux et encore moins de télés auront permis de comprendre sur quel point portait la confrontation entre les droites européennes. Mais cette confrontation est commencée. Je vois un lien entre la déclaration de l’anglais Cameron à propos d’un référendum avant 2015 et la même, du brutal ministre allemand des finances. L’un et l’autre n’évoquent pas un référendum sur l’Europe avec le même objectif, cela va de soi. L’anglais sait qu’en 2015 le marché transatlantique sera installé. Il revient dès lors à la politique traditionnelle des anglais : pas de puissance unifiée sur le continent. Et le conservateur allemand sait que le projet de purification budgétaire qui est le volant de la nouvelle politique de puissance allemande doit avoir les mains libres en Allemagne même sans courir le risque de bocage du type de celui que Die Linke met en place avec son nouveau recours contre le traité devant la cour constitutionnelle. J’y reviendrai. A cet instant je ne retiens que cela. La peur qui gagne les milieux dirigeants se combine aux aberrations du système en place pour accélérer la marche à la catastrophe.

Naturellement tout ce que fera Rajoy ne servira à rien d’autres qu’à garantir le système financier au détriment de plus en plus cruel de tout le reste. Cette pente est inéluctable. Il en va de même en Italie. Et bien sûr en France. Tout cela ne sert à rien. A rien. Juste à de nouvelles souffrances. Combien de temps faut-il pour que la conscience du fait qu’il faut tourner la page soit majoritaire dans la société. Car naturellement ce point est lui aussi inéluctable. Comme en Grèce, comme en Argentine avant cela, le scénario de l’auto-aveuglement des élites et de leurs griots médiatiques est le même. En ce sens le concert de louanges des médiacrâtes après le dernier sommet de la « dernière chance » pour « sauver l’euro » est un signe très encourageant de l’état de décrépitude du système. Car ces gens savent le plus souvent à quoi s’en tenir à propos de ce qui s’est réellement passé. C’est donc faute de mieux qu’ils se décident à dire que tout va bien et même de mieux en mieux. En réalité tout se résume au fait que le traité austéritaire va être adopté et que sa mise en œuvre va reposer sur un dispositif plus large et plus violent que celui initialement imaginé. L’Espagnol et l’Italien ont seulement obtenu que lorsque leurs banques s’endettent auprès de la Banque centrale, cette dette ne leur soit plus imputée. Comme le dit la presse espagnole, qui ne partage pas les hallucinations médiatiques françaises semble-t-il, rapportant les propos des dirigeants espagnols : « Nous avons gagné l’essentiel, c’est-à-dire un peu de temps ! ». C’est tout, en effet.

Si l’on juge des événements sur un plan rationnel, c’est à se taper la tête contre les murs de voir des dirigeants s’enfoncer avec enthousiasme apparent dans une impasse pareille. C’est à pleurer de savoir qu’ils savent aussi bien que nous que toutes ces souffrances sociales, comme celles provoquées en Grèce, ne servent absolument à rien. C’est exaspérant aussi de constater le niveau de prostitution des mots. Ainsi quand est présentée comme du « fédéralisme » la mécanique d’intégration autoritaire sous commandement financier de tout le fonctionnement de l’Union. En France on voit avec stupeur l’Etat mettre en œuvre le meilleur de son savoir-faire d’organisation et de planification à s’autodétruire. La nouvelle RGPP Hollande est plus violente que la précédente, comme on le sait, puisque les postes rétablis dans l’Education Nationale conduisent à une pulvérisation accélérée de tous les autres compartiments de l’Etat. Dans plus d’un secteur, la ligne de flottaison est emportée, et le naufrage est commencé. Ici, là, plus rien ne marche. Et la disparition du service public ne reçoit aucun relais. Le secteur privé, souvent gavé mais n’obéissant à aucune règle d’intérêt général, est incapable de prendre le relais de la couverture disparue. C’est au point que l’alarme se répand aussi chez les nantis qui prennent la mesure du séisme dévastateur qui fracasse déjà de si larges pans de la société. C’est clair dans le secteur de la santé. Et combien d’autres. Si insupportable que soit un tel spectacle et si violente l’envie de tâcher d’y remédier, la pire erreur serait pour nous d’y prendre notre part si peu que ce soit.

Car il est vain de croire que les socialistes veuillent autre chose que des complices et des commensaux. De l’un à l’autre la distance est vite franchie. Voyez ce communiqué incroyable des Verts-Europe-Ecologie se réjouissant du « pacte de croissance » ! L’écologie et la croissance ont un rapport plus critique, me semble-t-il, en général. Et ici en particulier. Puis lire que les mêmes regrettent que les mesures de contrôle budgétaire, présentées comme de "l'intégration européenne" n’aille pas plus loin comme si ce qui a été décidé en la matière était neutre politiquement ! Cette décadence intellectuelle et la brutalité du comportement des socialistes, y compris à l’égard des mieux disposés au compromis avec eux, devrait désormais servir de leçon. Nul n’aurait dû en douter en constatant comment il a été donné suite à notre appel au vote pour le deuxième tour de la présidentielle. Pourquoi cette violence constante, ce refus de toute forme de code de bonne conduite, sinon parce qu’ils savent qu’elle besogne ils doivent accomplir. Il est vrai qu’ils ont eu chaud. C’est le moment de dire en quoi consiste ma déception. Non pas le ridicule registre que proposent à mon sujet les petites cervelles. Plein de rancœurs, je macèrerais dans la déception et le goût de la revanche dans mes compétitions personnelles. Je m’amuse de cette façon de projeter sur les autres, les pauvres réflexes de la cour des miracles qu’est ce petit milieu. Ma déception est que les circonstances n’aient pas été mûres pour mettre en place la tenaille qui aurait changé le cours de l’histoire : nous en groupe charnière à l’Assemblée Nationale comme nous le sommes déjà au Sénat, et Syriza au pouvoir en Grèce. Voilà ce que j’avais dans la tête pour nous rendre maîtres de la situation. Ce qui rendait cette configuration possible se voyait assez pour qu’une mobilisation formidable se soit déployée dans le camp d’en face. C’est une même technique d’endiguement qui unit la brutalité électorale des socialistes en France pour faire battre tous les dirigeants du Front de Gauche et le numéro d’intimidation de François Hollande contre les électeurs grecs tentés de voter pour Syriza. Le reste de mes humeurs visibles est fait d’instantanés, d’apparences, et de comédies pédagogiques, comme c’est ma façon de combattre sur la scène publique. Passé ce round, voici le suivant. Il faut reprendre l’ouvrage. Notre niveau de départ est bon cette fois-ci. Et la fin piteuse du dernier sommet européen nous montre que notre mise au pied du mur se rapproche à mesure que l’impasse du système se renforce.

La vérité est que nous avons avancé comme jamais. Bien sûr d’abord en quantité de suffrages. A la présidentielle et aux législatives. Mais surtout politiquement. Toutes les tentatives pour diviser le Front de Gauche entre communistes et PG puis entre les deux premiers et les autres, tout a échoué ! Et cela en dépit d’efforts remarqués venant de tous ceux qui ont partie liée avec la nouvelle nomenclature. Les héliotropes ont eu le tournis. Mais notre homogénéité politique s’est affirmée dans le refus commun et unanime des sept partis de notre Front de participer au gouvernement. Il s’est approfondi d’une façon spectaculaire avec le choix du vote sur la motion de confiance du gouvernement. On ne peut voter la confiance à l’Assemblée compte tenu des décisions déjà prises. Un nombre considérable de militants syndicaux, de militants politiques et de citoyens informés en ont dorénavant déjà conscience. Le refus de voter la confiance a donc un sens clair. Il est exprimé avec responsabilité et nuance puisque nous ne votons pas « contre » ce qui signifierait que nous voulons faire tomber le gouvernement. Que nous ayons choisi tous ce même vote est un événement qui fera date dans notre histoire commune. Encore une fois les petits jeux pour nous diviser n’auront mené nulle part. Maintenant la voie est politiquement dégagée. Nous allons nous identifier et nous fortifier dans les luttes et dans les institutions démocratiques, si peu nombreux que nous y soyons. Le but sera de fortifier politiquement la société et sa capacité de résistance globale en se projetant sur un autre futur. Pour cela il s’agit de donner sans cesse aux mouvements les moyens de s’exprimer politiquement en formulant des alternatives. L’aller-retour entre ces luttes et leur traduction législative avec la méthode des ateliers législatifs va être notre fil conducteur. Bref c’est ainsi faire vivre la méthode de la radicalité concrète décrite dans la campagne présidentielle. Car les urnes seront de retour assez vite pour être des points de passages politiques où régler les comptes. Les élections Municipales et les Européennes se présentent dans un délai rapproché. Il est suffisant pour permettre une bonne montée en puissance d’un niveau de conscience politique et d’une volonté d’action plus élevé qu’elle ne l’est à présent et qu’elle risque de l’être avec la déception que les socialistes vont déclencher. Si nous y avons assez de forces ce peut être l’occasion d’un changement de cap global de la situation toute entière.

Sur le plan de vol qu’affiche l’écran de l’avion le trait rouge qui décrit notre parcours montre bien qu’il faudrait nager presque aussi longtemps pour revenir à notre point de départ que pour atteindre la rive sud-américaine. Je me rapproche donc du continent. Je crois que ce sera la vingt-quatrième fois pour moi. Le paysage politique, je vais l’explorer à travers les dizaines de rencontres plus ou moins formelles que je vais avoir avec les dirigeants de l’autre gauche sud-américaine présent sur place pour ce « Forum de São Paulo » qui se réunit cette année à Caracas au Venezuela. J’y vais comme invité européen, au titre de mon groupe au parlement européen, la GUE. Ni la GUE ni le Parti de la gauche européenne, que viendra représenter Pierre Laurent, ne sont membres du Forum. Nous ne siégeons pas dans ses instances. Nous ne pesons donc ni sur l’ordre du jour ni sur aucun des aspects du déroulement. C’est donc pour nous un exercice totalement détendu : pas de bataille sur les textes, pas de tractations, pas de responsabilité engagée. Mais en regardant faire et en disposant d’une occasion aussi formidable de rencontres bilatérales, on y fait des apprentissages accélérés. Surtout il me semble que pour un dirigeant c’est un devoir d’être « à niveau » pour comprendre ce qui se passe sur un continent clef de la réorganisation du monde et un avant-poste des luttes pour la souveraineté populaire. Apprendre à intégrer les angles de regard des autres est toujours du temps de gagné pour la suite, même si sur le moment on ne sait pas où vont les palabres. Dans le cas du Front de Gauche français et notamment en ce qui a concerné ma campagne, nous avons un rapport très complice avec nombre des protagonistes de l’autre gauche mondiale. Peut-être vous souvenez vous de la liste de plus de deux cent personnalités de cette autre gauche mondiale qui avaient soutenu ma candidature ? Pour autant nos rapports sont libres. Nous ne formons pas une internationale. Nous ne répondons pas de ce que chacun d’entre nous fait et dit dans son pays. Il arrive aussi qu’il y ait de sévères divergences sur telle ou telle question. De notre côté, nous les Européens, nous avons toujours choisi de ne pas les nier. Mais nous avons aussi toujours refusé de laisser dégénérer le débat comme c’est souvent le risque inutile. L’idée est que se parler est bon. Et parfois, essayer de se convaincre, même quand on n’y parvient pas, peut quand même donner des fruits dans la durée c’est-à-dire dans la manière de réfléchir ensuite.

Le moment de ces 18ème rencontres est particulier. Il réunit 85 partis venus de 21 pays latinos et va se tenir dans un contexte singulier pour le continent. La vague des révolutions démocratiques atteint un palier. La dynamique populaire a changé de mode d’expression. Des divisions existent dorénavant dans le mouvement populaire et notamment avec les mouvements indigènes. C’est le moment de se souvenir qu’il ne faut pas croire au récit de la propagande de la CIA. Cela veut dire que le contenu socialiste des politiques menées par nos gouvernements est relatif, inégal selon les pays et les moments. Et de même pour ce qui est de la compétition entre le modèle extractiviste et la politique écologique. De leur côté, les initiatives de nos gouvernements se projettent dans des formes plus institutionnelles. L’initiative géopolitique en particulier prend une grande place dans les stratégies de chacun et dans les discussions sur le futur. Le lancement d’une nouvelle union des pays de l’Amérique du Sud et des Caraïbes sans les Etats-Unis ni le Canada est un pas de géant fait dans la lutte pour l‘indépendance du continent. Mais il est peu probable qu’il soit possible d’en faire un argument de masse.

De son côté la contre-révolution aidée par les nord-américains ne relâche pas la pression. Les maillons faibles du dispositif sont frappés l’un après l’autre. Après le coup du Honduras, il y a eu la tentative de destitution de Rafael Correa en Equateur par une révolte de policiers. Une tentative identique a eu lieu en Bolivie. Et le président paraguayen Fernando Lugo vient d’être destitué par complot. Ces coups de boutoir, au succès relatif et incertain jusqu’à présent, n’ont pas pu renverser le rapport de force. La ligne de pente des événements et des mobilisations populaires reste de notre côté. Mais c’est le signe que vraiment rien n’est acquis. La clef du futur reste le niveau d’implication populaire. Ici le bât blesse dans de nombreux pays. Et la « contra » nord-américaine est solidement en action.

Une bonne façon de le constater est d’étudier la presse européenne dans chaque mauvais coup. Contre le coup d’Etat au Honduras ce fut le silence. En relais avec celui du Parlement européen qui ne condamna jamais le coup ! Pour l'Equateur, la rumeur médiatique répandit le bruit que ce n’était pas vraiment un coup d’Etat. Puis il fut amplement répété que de toute façon le président l’avait bien cherché en allant lui-même au-devant des policiers en révolte ! Pour le Paraguay à présent, on souligne que le coup est… légal, puisque approuvé par le parlement. Cette omerta a bien sûr l’objectif de masquer les échecs et de placer les initiateurs hors d’atteinte. Il faut n’en conserver qu’une impression d’ensemble : le bras de fer ne s’est jamais interrompu. La dimension géopolitique réelle oblige à revoir les clichés abondamment mis en circulation en Europe. Il n’y a pas « deux lignes », l’une celle du gentil Lula et l’autre celle du méchant Chavez. Et il n’y a pas ostracisation de Cuba. Tous se considèrent de fait comme partie prenante, chacun à sa façon, d’un seul et unique processus. Par exemple c’est un vénézuélien, Ali Rodriguez, ardent chaviste, ancien ambassadeur du Venezuela à Cuba, ministre des affaires étrangères, personnalité historique de la guérilla vénézuélienne qui est le secrétaire général de l’Unasur, coalition des nations d’Amérique du Sud. L’Unasur c'est le gros morceau. Ça regroupe les 12 pays d'Amérique du Sud, hors Amérique centrale et Caraïbe. C’est une population de 361 millions d'habitants, qui dispose de 30% des ressources mondiales en eau. C’est la première région du monde en termes de biodiversité et d'exportation agricole. Elle a été créée en 2008 à Brasilia et son siège est à Quito, en Equateur. Unasur est un projet géopolitique et économique majeur pour le Brésil et le Venezuela. Les deux pays et leurs dirigeants savent parfaitement à quoi s’en tenir. Le Brésil est l’économie géante de la zone. C’est là qu’est le principal foyer de tension avec les visées des Etats-Unis d’Amérique qui cherchent par tous les moyens à reprendre le contrôle du processus d’intégration régionale à coup de grands projets géopolitiques. Après l’échec de l’Alena, vaste zone de libre échange qui devait couvrir tout le continent du Canada a la Terre de Feu, c’est à présent avec le projet d’Union du pacifique que les Etats-Unis travaillent à diviser et à soumettre les pays de l’Amérique du sud. Entre Brésil et Venezuela, la résistance est commune et conjointe par nécessité autant que par accointance idéologique. C’est dans ce contexte global que chaque événement prend sa place. Nous, les Européens, nous sommes les tireurs dans le dos. L’Union exerce une pression constante pour conclure des accords purement bilatéraux qui désorganisent, en les contournant, toutes les structures régionales. Car, comme l’oublient toujours les naïfs, c’est exactement ce que préconise le Traité de Lisbonne.

Cette semaine la partie continentale a rebondi en se portant sur la scène mexicaine. Grand enjeu. Cent douze millions d’habitants sur un territoire grand comme quatre fois la France ! Notre gauche a raté l’élection la dernière fois avec une avance de la droite fixée à 0,58%. Une tricherie grossière ! Elle provoqua une quasi insurrection avant que le feu ne soit éteint, de guerre lasse, sous le poids du harcèlement médiatique en faveur de la droite et des mises en garde de la « communauté internationale » voisine. Cette fois-ci de nouveau, à la moitié du dépouillement, le grand concert a démarré pour annoncer la victoire du candidat du PRI. Il s’agit d’Enrique Peña Nieto, nouvelle éminence du Parti Révolutionnaire Institutionnel, un parti membre de l’internationale socialiste. Au pouvoir d’abord pendant soixante-dix ans, il vient de faire douze ans d’opposition. Il réapparaît sous la bienveillante protection du système oligarchique et de ses médias qui sait à quel point la droite a fait faillite et combien elle est haïe. Une campagne énergique a été faite pour fabriquer ce candidat, selon des critères élaborés par des armées d’experts. Et voilà le tableau : un homme jeune, style acteur de série B des années soixante, gominé, mariage médiatisé avec une actrice de Telenovela, béni par le Pape à Rome, issu d’une des familles politiques les plus puissantes du Mexique, le groupe Atlacomulco. Gouverneur de l’Etat de Mexico jusqu’en 2011, EPN a littéralement été porté par le groupe Televisa qui l’a peu à peu imposé dans l’opinion et au sein du PRI comme le candidat incontournable, image d’un « nouveau PRI » débarrassé des vieilles pratiques de 70 ans de pouvoir. La campagne médiatique a fonctionné à tel point que la plupart des instituts de sondage le donnent bien sûr gagnant avec une forte avance de 10 à 15 % des voix sur le second. Mais s’ils sont tout aussi manipulatoires que les nôtres, ces sondages sont encore moins fiables que les nôtres. Cela en raison de la difficulté d’avoir des échantillons représentatifs sur un territoire aussi vaste, avec une population répartie en ilots de prospérité au milieu d’un océan de classes moyennes paupérisées ou d’extrêmes pauvres urbains ou ruraux. 70% des sondés ont refusé de répondre. Avis à la population : toute ressemblance avec une situation déjà vécue ne saurait être fortuite. Attention, ce n’est pas fini.

De son côté, le candidat de la gauche unie, la nôtre, Andrés Manuel López Obrador, a été l’objet d’une campagne systématique de dénigrement et de calomnies par les chaînes de télévision et la grande presse. Son extrémisme populiste, son caractère agressif, ses goûts politiques dangereux, son amitié pour Chavez et Cuba ont été abondamment et méthodiquement dénoncés. Comme c’est original ! Il a construit malgré ce pilonnage une forte popularité dans les classes les moins favorisées, les employés, les zones rurales ou urbaines marginalisées grâce à un travail systématique mené durant les six dernières années. Localement mes amis me disent qu’il a su aussi se rapprocher des milieux d’affaires modérés, petites et moyennes entreprises et commerçants. Ceux-là souffrent terriblement des monopoles privés qui dominent le pays depuis la vague de privatisations. Mais aussi des effets d’une crise économique qui a laminé les classes moyennes. Plus de 60 millions de mexicains, sur 112, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Notre candidat a aussi le soutien des intellectuels et d’une grande partie de la jeunesse qui ne supporte pas l’idée d’un retour des dinosaures de l’Internationale socialiste à peine cachés derrière leur pantin gominé. Lequel par-dessus le marché n’est pas l’ange promu par la publicité. Bien qu’il ait été strictement encadré par ses conseillers en communication et par Televisa durant toute la campagne, il n’a pas pu dissimuler très longtemps que sous son look de présentateur de TV au sourire factice, se tenait un personnage inculte, sinistre, violent, responsable de la mort de nombreux activistes sociaux durant son mandat de Gouverneur de l’Etat de Mexico. Les méthodes de voyous de son parti sont de notoriété publique. Des milliers de « porte-monnaie électroniques » ont été distribués dans certaines circonscriptions et ne seront activés qu’après les élections en cas de victoire. Par exemple des cartes de crédit pour achats dans la chaîne de supermarchés Soriana. De même la distribution de denrées alimentaires ou de matériaux de construction en échange du vote est une pratique courante, désormais parfaitement documentée sur Facebook et Youtube.

Je fais cette description à partir des récits que m’en ont donné nos camarades qui sont sur place. Car il y a dorénavant des groupes Front de Gauche et des comités du Parti de Gauche dans toute l’Amérique du sud depuis la campagne de Raquel Garrido pour la législative. J’ai recoupé mes informations dans l’avion même car j’ai voyagé en compagnie d’un député européen socialiste espagnol qui aura été un puits d’informations bien fraîches pour moi. Elle est destinée à permettre un décryptage des informations qui vont parvenir par les gros tuyaux de la propagande médiatique de notre pays. Elle permet de comprendre comment l’ordre établi se maintient, de connaître ses méthodes, pour en repérer les constantes et savoir donc s’immuniser. Ici et maintenant s’y ajoute que je compte bien avoir l’avis des mexicains du Forum de Sã Paulo dont est membre notre ami le candidat Lopez Obrador. Suivant la forme et l’ampleur du résultat, nous aurons une indication pour la suite. Car cette fois-ci les gorilles qui font les résultats électoraux doivent compter avec un fait nouveau : l’irruption de la jeunesse étudiante sur la scène politique. Voici comment.

Le 11 mai dernier, le gominé officiel s’est présenté devant les étudiants de l’Université privée Ibéroaméricaine. Un bide ! Il fut hué par les étudiants qui s’en sont pris au monopole informatif de Televisa et à la fabrication d’un président sans consistance ! Nooon ! Le mouvement étudiant dirigé contre la marionnette et les chaînes de télévision a pris rapidement de l’ampleur. Il rapidement regroupé la plupart des universités publiques et privées sous le nom de « #Yo soy 132 ». Les étudiants ont tenté, avec un certain succès de répéter selon leur mot le « printemps arabe » avec occupation de places et ainsi de suite. Ils occupent désormais un espace dans la vie publique qui déborde largement les partis politiques et déconcerte les médias. Le mouvement a donné une bouffée d’oxygène inattendue dans un débat politique d’une médiocrité affligeante. Notre candidat lui-même a fait preuve d’une extrême prudence pour ne pas être accusé comme en 2006 d’être « un danger pour le Mexique ». Le mouvement étudiant, sans prendre position ouvertement pour lui, l’a soutenu néanmoins clairement en appelant à battre le candidat du PRI. L’irruption du mouvement étudiant dans la vie publique semble devoir aller bien au-delà des élections du 1er juillet grâce à la propagation massive des « réseaux sociaux ». Il ébranle sérieusement le monopole de l’information par les deux chaînes privées Televisa et Azteca. Il n’hésite pas à poser ouvertement les problèmes : décomposition sociale du pays, corruption et impunité, capitalisme mafieux, violence effrénée, récession économique, état de « non-droit », contrôle de l’information et ainsi de suite. C’est un glissement de terrain car ce sont là les jeunes de la classe moyenne. Un tiers de l’électorat a moins de 29 ans. Il s’agit donc de 23 millions de personnes. Cette masse, si elle se mobilise au-delà des réseaux sociaux peut modifier complètement tous les pronostics sur lesquels repose la tricherie habituelle. Notamment le fait que les gens se résignent ! On a vu au Québec de quelle opiniâtreté sont capables les jeunes de cette génération. Et il faut se souvenir que les mouvements de 1968 se sont très largement réimpulsés depuis le Mexique. De tout ceci, tirons au moins pour enseignement que la partie sud-américaine comporte un paramètre caché et imprévisible : l’action des masses qui n’attendent pas les consignes pour agir.

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339 commentaires à “La confiance ça ne se décrète pas, ça se constate.”
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  1. Jean Jolly dit :

    @ Melmoth.
    Comme l'aurait dit Jean-Luc, "chacun sait que Olivier Delamarche est un dangereux bolchévique avec le couteau entre les dents et tout le tintouin". N'empêche que ce type, très proche du "gaullisme" (la bonne vieille droite à la papa), arrive au même diagnostic que le nôtre (à part l'inflation), il y a même quelques remèdes en commun.
    Comme quoi le CNR était et restera le top des projets pour peu que nous évitions la guerre... sinon je ne vois pas l'intérêt de revivre les mêmes événements ad vitam aeternam si les leçons de l'Histoire ne servent qu'à amuser les gamins entre deux cours de récréations.

  2. Yan 40 dit :

    Salut Jean-luc,je viens de prendre connaissance de ton billet que celà fait du bien de lire une telles argumentations,continue avec le front de gauche de donner espoir,de croire en l'humain,celà fait du bien à nous militants de longue date d'avoir des leader qui impulse l'action,qui aide à la prise de conscience,adressons-nous aux jeunes génération quelle prenne conscience de leur exploitation,quelle agissent,et ainsi deviennent réalité,une autre voie est possible enayons conscience,le parti socialiste comme d'habitude viens au secours du capital,car ils sont eux méme les dominants.a toi jean-luc toute ma sympatis et vive le front de gauche.

  3. Sophie Clerc dit :

    Réminiscence, au creux de l'été, d'une expérience mémorable : cette année d'intense confrontation entre le bien et le mal, entre la logique la plus évidente et l'illogisme mafieux. La campagne brillante, et en sous-brillance, comme un buvard, cette campagne parallèle tordue, systématique et clandestine de dénigrement. Insidieuse, complexe, quotidienne, totalement dépourvue de scrupule. La stratégie des fossoyeurs consiste à chaque stade à se saisir d'un aspect de la réalité pour le tourner et l'exploiter en défaveur de la cible. Réalité et vérité sont pour eux vides de sens. Leur seul motif, leur seul jeu, consiste à détruire. Ils évoquent, rond comme une cerise, l'ancien candidat à la présidentielle. Dans le même registre, ils parlent d'utopie passée, de rêves brisés, d'échec, de fatigue, de questionnement, ils simulent une fausse sollicitude. Un instrument particulier réside dans le choix des photos. Parmi les centaines existantes, le stratège voyou choisit longuement la photo ratée qui semblera confirmer le mieux l'infâme calomnie avancée. Tout cela dans l'espoir d'effacer une réalité dont ils savent qu'elle les écrasera tôt ou tard. L'ampleur des efforts qu'ils déploient est à la mesure de leur impuissance dans la durée. Ils ne pourront pas, et ils le savent, anéantir la lame de fond qui arrive. La logique s'imposera par contraste. Plus noir sera le tableau, plus clairement elle s'imposera. Ce qu'il faut ? Prospérer. La meilleure, la seule réponse...

  4. Adrien dit :

    Merci à toi Jean Jolly 236
    Je vais diffuser car tant la conférence que les questions sont supers intéressantes et collent à notre actualité. J'incite tous les blogueurs à visionner ces deux vidéos et à les diffuser. Elles se complémentent très bien avec celles qui avaient été déjà diffusées sur le blog mais qui concernaient d'avantage l'Amérique Latine et la théorie de M.Friedman et des "Chicagod boy's".

  5. r07 dit :

    Bonjour M Mélenchon, bonjour à tous
    J'ai peu de temps en ce moment, je lis vos billets qui sont toujours bien instructifs
    Merci.
    Bonne journée à tous

  6. Chistine dit :

    @ Blanche de Marseille
    Que viennent faire les racines de tel ou tel dans une élection législative? C'est l'affectif qui parle, lorsque tu t'exprimes ainsi.
    Mais Hénin-Beaumont c'était un combat politique indispensable que seul Jean Luc Mélenchon pouvait mener. S'il n'était pas venu, MLP risquait de passer au premier tour.
    S'il n'a pas été élu, les responsabilités sont à rechercher en grande part du côté de l'appareil socialiste qui, au niveau local, par l'intermédiaire de sa première secrétaire et de Mr Ayrault, a manipulé grossièrement les électeurs socialistes et adopté une attitude neutre, lorsque MLP attaquait JL Mélenchon, c'est cette duplicité que je ne leur pardonne pas.
    Seul comptait l'intérêt du Parti, pour le PS à Hénin. Cette tactique a failli même faire passer MLP.
    Les socialistes ne voulaient pas de Jean Luc Mélenchon à l'Assemblée.
    C'est pourquoi, en plus du MES,de l'acceptation du pacte de stabilité,de l'austérité, je n'ai pas confiance en ce parti et en ce gouvernement.

  7. marianne31 dit :

    Ce que je comprends c'est qu'il y a une poignée d'hommes sur cette terre qui tient a conserver ses privilèges ses intérêts au dépens du reste de la population.
    D'autres sont convaincus qu'au front de gauche ce sont des "blocheviks" (ha ha ha). Ces gansters sont prêts même a tuer pour préserver leurs intérêts. C'est devenu une véritable mafia d'ailleurs la mafia y trempe et pervertit certains politiques et font tout avec les medias pour enfumer la population.
    En Amerique latine je comprends qu'ils tentent de déstabiliser les gouvernements de gauche (la vraie) et fomentent des coups d'Etat. On a affaire a du gros, la.
    Mais moi je suis convaincue que si nous sommes de plus en plus nombreux la justice triomphera le partage des richesses et l'Humain d'abord sera l’évolution du monde quel que soit le temps qu'il faudra.
    On a tellement de résistances, d'ignorances à affronter... mais j'y crois. Le fait d'avoir un Mélenchon en France c'est une chance exceptionnelle, saisissons la.
    Monsieur Mélenchon, respect a vous ! On vous aime.

  8. Gauvin dit :

    Bonjour,
    Merci à vous Jean Luc pour ces "quelques" lignes dans lesquelles je me retrouve entièrement.
    Le PS a toujours été et sera toujours un parti réformiste, social démocrate. Je suis surpris que nous puissions ici et là encore nous surprendre à espérer une autre politique, un autre projet de sa part. La différence entre pays où un PS est au pouvoir vient de la force, du poids, de l'union de la gauche dite radicale. Du reste, nous qui en sommes de cette gauche, ne devrions nous pas nous exonérer de ce qualificatif de radical? Comme s'il y avait deux "vraies" gauches. Mais là n'est pas l'essentiel.
    Le "masque" - je grossis le trait volontairement - des mesures sociétales, aussi importantes et nécessaires que sont ces mesures pour les homosexuels et les étrangers notamment, il ne s'agit pas de le nier, mais simplement de leur donner la bonne place dans la hiérarchie des annonces gouvernementales issues de la campagne de F. Hollande.
    Le refus d'augmenter le SMIC à un niveau convenable, d'avoir une politique de service public affirmée, volontariste, de prendre l'argent là où il est - formule ancienne mais toujours d'actualité! -, de respecter cette planète et ceux qui y vivent pas simplement avec des mots mais avec des actes dignes d'une politique de gauche, voilà ce que le PS ne fait pas...Et ne fera pas.
    Maintenant, comme le dit Jean Luc, nous progressons, même si le rythme de ce progrès ne nous convient pas totalement, nous progressons!
    Amitiés à...

  9. erlea2904 dit :

    Déclaration finale du forum de Sao Paulo à Caracas.
    "Los pueblos del mundo, contra el neoliberalismo y por la paz"

  10. Genialle dit :

    Complètement d'accord avec Blanche. Nous avons tous des racines quelque part et c'est un des premier travail sur soi de les découvrir. Savoir d'où on vient pour savoir ou l'on va. Regardez un peu les personnes déracinées qui sont
    obligées de quitter leur pays, ils sont tous malheureux. OUI je parle avec mon affecte mais aussi avec mon coeur. Désolée mais là j'en ai un, grand et beau. Mettez des racines ou vous voulez mais parfois elles touchent le coeur. Et je suis aussi d'accord avec Blanche en disant que les gens du sud auraient mieux compris Jean-Luc Mélenchon. Vous donnez toute la faute au PS. Essayez de prendre du recul dans l'ici et maintenant.
    Bon courage à tous et bon WE avec du soleil.

  11. Arnaud DELCAMBRE dit :

    Bonjour et merci Jean-Luc Mélenchon pour cet éclairage instructif concernant la vie politique sud-américaine et mexicaine, d'où nous vint la dernière pandémie de grippe porcine à intitulé variable. Bien sûr, Français, nous sommes pourvus des mêmes élevages porcins industriels intensifs en Bretagne. N'est-il pas prometteur le village planétaire ? Pourvu que vous nous en donniez encore des nouvelles aussi claires et intempestives! Où souffle l'hyperproductivité agricole, insalubre est le vent !
    En toute cordialité

  12. la pavana dit :

    @Erlea 2904
    Merci de nous signaler les conclusions: Déclaration finale du forum de Sao Paulo à Caracas. "Los pueblos del mundo, contra el neoliberalismo y por la paz" (les peuples du monde contre le néolibéralisme et pour la paix)
    Magnifique conclusion. En ce moment je lis de Naomie Klein "la statrégie de choc ou du désastre". Oui le néolibéralisme selon M Friedman, à qui on a donné le prix Nobel d'économie en 1976, détruit tout ce qui est état et public. La lecture de ce livre donne une approche de ce qui nous attend en Europe et qui a déjà lieu en Grèce et qui arrive en galopant en Espagne. Le MES c'est la dictature imposée par les économistes corporatistes peu scrupuleux et impatients de s'enrichir vite. Le front de Gauche est notre unique espoir pour nous et l'environnement. Oui les médias nous mentent. Ne lâchons rien et résistons.

  13. Sniper68 dit :

    Cher Jean Luc Mélenchon ne lâche rien,nous ne sommes pas condamné à l'échec et notre mouvement prend forme de jours en jours.
    A toutes et à tous mes camarades du "F.D.G" et de la "Gauche Unitaire" d'ici et d'ailleurs (ré)écouter la magnifique chanson de Monsieur Kery James "Banlieusard" en cas de coup dur.
    "On est pas condamné à l'échec !".

  14. marguerite dit :

    Bonjour a tous, a Jean-Luc Mélenchon le grand voyageur ainsi que le webmonsieur bien mysterieux. J'ai ete extrêmement sastifaite de la petite mais tres prommetante note dans la déclaration finale du forum de Sao Paolo sur Haïti. Je trouve qu'on a jamais assez parlé d'Aristide et de tout ce peuple opprimé depuis des decenies, dictatures appuyées par les USA et la France, Aristide destitué par ces mêmes états. Aristide c'était aussi l'humain d'abord. L'humain d'abord c'est d'abord retruver notre humanité et savoir que cette humanité ne se révèle que par la volonté d'évoluer à tous les niveaux, le front de gauche par sa diversite et son idéal est quelque chose de merveilleusement universel et intemporel donc dans la pure modernité. J'aurais voulu adhérer au Front de gauche allemand mais je n'y trouve pas cette universalité. Je nous ai trouvés tres beaux a la Bastille. Résistance oui, contre toutes les oppressions qui nous empêchent d'être dans la belle complexité humaine.

  15. koriche dit :

    Monsieur Jean Luc,
    D'abord je tiens à vous exprimer mes respects et ma considération. La France vit un nouvelle ère, en laquelle beaucoup de Français et étrangers qui résident sur le sol français accordent beaucoup d'espoirs et d'attente.
    Pendant des années on n'a cessé de lire des signes de désespoir, d'abattement et de laisser aller, moi personnellement je les ai vécus comme une purge, j'ai boycotté la télé, les journaux, les infos, parce que je ne supportais pas voir le sortant en tête de ce pays. Certes j'ai respecté les résultats, mais je ne comprenais pas comment il avait réussi à gagner les élections de 2007. Cette personne ne m'inspirait pas confiance, et pourtant!
    La tâche est rude pour le bloc de la Gauche, les vaincus ne laisseront rien passer, ils vont s'acharner sur la Gauche à chaque faux pas, donc le salut ne peut venir que si toute la gauche se met, la main dans la main, d'abord à conquérir les Français par les résultats, à prendre la place du meneur dans le monde et pas un suiveur toujours prêt à crier Amen à chaque proposition de l’Allemagne, les USA ou autre, aller vers les pays arabes pour chercher des grands chantiers et d'échanges industriels, économiques, ou énergétiques et surtout donner le droit de vote aux étrangers! Je crois que les gens de droite y voient leur ko, sinon pourquoi ont ils peur.
    Monsieur Jean Luc, votre franc parler et votre courage à aller droit au but sont vos cartes gagnantes, ça va payer...

  16. teresa dit :

    En revoyant sur LCP tout à l'heure, les Législatives que vous avez faites à HB et la présence hargneuse, dangereuse, violente, menteuse de l'extrême droite et vu le contexte du Nord, je vous redis : chapeau ! Il fallait le faire. Qui aurait osé affronter ce monstre ? "courage fuyons", disent les autres et avoir les gestes de fraternité avec cette gauche guimauve, ce geste a été salvateur pour rougir et faire fuir la honte et sa blonde. De justesse ok, vu les 3 semaines dont vous disposiez vous et les autres camarades. Pour moi je dis que c'est une immense victoire. Que cette victoire où tout vous était défavorable, preuve que ça paie la ténacité quand on ne triche pas et quand l'humain est prioritaire. Votre courage et celui de tous ceux qui vous accompagnaient dans cette lutte acharnée est la solution pour gagner et mettre le maxi de citoyens dans le coup. L’union fait la force. Merci et viva Caracas! ...et cie...

  17. Naco dit :

    Sœur térésa merci.
    Je ne sais pas à combien de distance tu es de ce que tu juges, mais merci pour ton propos. Moi c'est pas tout les jours, mais comme je bouge un peu dans le NPdC, j'ai constaté que ces gens sont beaucoup plus dangereux qu'on ne peut l'imaginer.
    Leur force avec les petites têtes : Les faire s'engouffrer dans la haine du pouvoir et donc de tous les partis dès le moindre mal qu'ils subissent (du vol de poule au fait de faire couper des allocs).
    Leur force dans leur système : Ne faire dépasser que ce qui sert au plus haut point, en méprisant toujours tout le reste.
    Leur force au quotidien : Profiter le leur ascension dans les médias pour se permettre des insolences extrêmes. Comme pour certains tarés le fait de se balader avec des armes sous le blouson (oui ça existe, désolé de le dire ici).
    Je suis ravi par ces petits entrefilets qui circulent aujourd'hui dans la presse nationale, pour parler de cette "embourgeoisement mariniste" qui ne plairait pas au pére Le Pen, toujours leader et chef historique incontesté du FN. A cette heure, le système MLP est stratifié dans une glaciation obligée par les besoins de refonte de leur propre programme (dans leur cas, un effet crypto-maniaque). Il est donc intéressant, dans ce flottement, de voir ressurgir ces aspirations primaires et populaires inspirées par JMLP. Car elles sont la vérité de ce mouvement.
    PS : pas encore vu le reportage de LCP, j'espère n'avoir dit pas trop de bêtises.

  18. Guilloux dit :

    Je viens de lire le texte de l'intervention d'André Chassaigne, intervention que je trouve très bien formulée. La stratégie retenue me semble la bonne : à ce stade ne pas se laisser enfermer dans une opposition directe au PS (malgré la colère que suscite leur politique) mais être une force de propositions contre cette politique.

  19. Nazma FOURRE dit :

    Le peuple de gauche, et la France sociale vous doivent la victoire de la gauche aux elections. Grâce à votre support, ce peuple opprimé par le chômage, et les aléas de la societé ait pu changer de politique. Soyez présent pour apporter votre concours notamment pour la demande d'une sixième République qui est importante pour notre société. La politique est faite par l'homme mais décidée par le peuple et à mon sens un referendum au peuple de France sur les décisions importantes de la France doit être au centre des préoccupations d'une éventuelle sixième République. Vous représentez la gauche des gauches, une politique à laquelle je m'adhère.
    Vive ma France. Vive la gauche des gauches.

  20. rodfab dit :

    Des nouvelles du scrutin au mexique sur ce lien. Les tricheurs ont toutes les chances de gagner on dirait.
    Sinon après le discours d'André Chassaigne, moi qui était pour le votre contre à la confiance au gouvernement, l'abstention me parait une bonne option maintenant.

  21. Sonia Bastille dit :

    @Jean-Luc Mélenchon
    Je reviens sur votre 2nd §

    "[...] Et combien il a diffusé dans tous les catégories d’âge et tous les compartiments de la société. Cette bigarrure n’est pas un problème. C’est la solution. Si notre programme est bien un programme d’intérêt général alors il s’adresse à tout le monde. Le ciblage dans mes discours sur la classe ouvrière et les employés n’a pas de sens restrictif dans ma vision de la transformation sociale. D’un côté il vise à mobiliser le secteur le plus nombreux de la société mais qui s’est placé le plus en retrait politique. D’un autre il indique à tous qu’il n’y a aucun avenir possible sans que les besoins de dignité et de progrès humain de ces millions de personnes soient satisfaits. Cela s’entend, dans tous les milieux, quoiqu’on en pense [...]."

    Le candidat politique propose un programme qui est du domaine de l'expression d'ensemble et ne sert que pour l'intérêt général.
    Je pense que lorsque l'on est candidat et lorsque l'on devient élu de la nation (Président de la République, Député,...) on se doit de s'adresser au plus grand nombre et rassembler; donc éviter les fractures inutiles entre classes sociales, les clivages manichéens et stériles qui parfois caricaturent les candidats ! On peut être de gauche et parler aux Français en les considérant comme des citoyens (qui sont des souverains) et non plus comme des ouvriers, des employés, des patrons, des jeunes,... Soyons républicains !

  22. Philippe dit :

    La Ministre des Droits des femmes Madame Najad Benkacem veut interdire la prostitution ! Cette dame a t'elle demandé aux prostituées (hommes et) femmes ce qu'elles souhaitaient comme droits ? Ce serait sage et juste de leur demander au lieu de tenir des propos démagogiques et superficiels ! Najad Benkacem est une bourgeoise naîve, qui croit qu'avec des bons sentiments, une Ministre pourrait faire une politique saine et réaliste !
    Elle se trompe lourdement.

  23. Guillaume dit :

    Bonjour M.Mélenchon,
    Merci pour l'analyse, en exclusivité, tant ces informations ne circulent pas, ou peu, en France.
    Je n'ai pas lu tous les commentaires, et ne sais donc pas si la petite faute a été déjà signalée, mais dans le paragraphe qui commence par "Car il est vain de croire que les socialistes [..]), on peut lire " [..] sinon parce qu’ils savent qu'elle besogne ils doivent accomplir [..] ". Bonne retouche!
    Meilleurs vœux pour la suite.

  24. Madeleine dit :

    @Philippe à 11h 42

    En mettant à part les cruciaux problèmes de réseaux et de proxénètes (qui ne sont pas résolus malgré l'existence de lois), si vous demandez leur avis aux prostitué(e)s, la plupart vous diront probablement qu'ils/elles sont ravies de gagner des dizaines de fois plus qu'une caissière de supermarché. De même qu'il se serait trouvé des esclaves pour être heureux d'être nourris et logés. Cela suffit-il pour justifier l'utilisation du corps humain comme une marchandise, stade ultime du capitalisme ?
    Le principe de l'abolition est bon et nécessaire pour susciter un vaste questionnement de société. Ce qui est hypocrite, c'est de le poser en l'air, sans l'accompagner du constat de la paupérisation toujours plus grande du peuple, due à la rigueur - le terreau sur lequel la prostitution prospère.
    Un groupe de féministes défend l'initiative de Najat Vallaud-Belkacem.

  25. Redon dit :

    "Le refus de voter la confiance a donc un sens clair. Il est exprimé avec responsabilité et nuance puisque nous ne votons pas « contre » ce qui signifierait que nous voulons faire tomber le gouvernement." dixit Jean-Luc Mélenchon.
    En 2002, je me suis abstenu de voter Chirac car je savais qu'avec la droite, il avait assez de voix pour battre Le Pen. Je pense que le FdG aurait du voter contre le PS car celui ci seul avait assez de voix pour l'emporter et cela aurait été vraiment un très fort avertissement pour le PS. Il faut savoir jouer au poker pour gagner. Et là c'était facile. Je regrette la position de l'abstention du Fdg qui lui donne une position de soumission. Il suffisait d'expliquer pourquoi aux médias.

  26. Sylvain dit :

    Salut! Ce qui se déroule en Amérique latine, où se trouvent Jean-Luc et Pierre Laurent, est primordial. L'enjeu du cri que poussent les forces de gauche est que son retentissement atteigne le monde entier le plus vite possible et nous avons tous la mission d'en répercuter l'écho. Toutes les démarches du Front de gauche en France, et partout ailleurs, ont une visée simple, précise et incoutournable : échapper à la catastrophe qui arrive inexorablement et à grands pas. Bien sûr, les bonimenteurs associés aux esclavagistes du capitalisme nous bassinent de leur catéchisme infect mais il ne tient qu'à nous de prendre rapidement conscience que nous arrivons à un point de non retour qui ne nous permet plus le luxe de nous laisser abrutir par ces manipulateurs. Faute de quoi tout le monde y passera. Parmi les choses que je cherche personnellement de garder à l'esprit, il y a l'urgence des famines qui sont prévues d'après tous les experts pour 2020. Voilà une chose dont on entend rarement parler objectivement. Pourtant, tous les spécialistes sont formels : nous allons connaître des disettes comme l'humanité n'en a jamais connues et ce, dans le monde entier. Bien sûr, nous nous sentons à l'abri mais nous avons tort de le croire car les choses se feront graduellement, certes, mais à une telle vitesse que nous serons tous atteints. Dès lors, il n'y a pas cinquante mille solutions. Soit on réagit, soit on applaudit les gens qui sont en train de nous livrer progressivement au...

  27. erlea2904 dit :

    Qu’est-ce qui pousse un chef d’état ou un premier ministre à envoyer son propre pays dans le mur ?
    Le 1er ministre grec Samaras a été obligé de reconnaître que le plan appliqué à la Grèce était inapplicable en si peu de temps (2ans, je crois)…Il demande donc un sursit au bourreau UE et ses bailleurs de fonds avant exécution finale ! En gage de sa bonne volonté : pléthore de privatisations, dont les chemins de fer.
    Sont-ils tellement en conflit d’intérêts avec le système pour qu’ils soient à ce point prêts à étouffer leur propre peuple ? Ou est-ce par pure idéologie ?
    Je suis peut-être candide mais à ce niveau d’aveuglement et d’irresponsabilité, j’avoue que je ne comprends pas.

  28. teresa dit :

    @Naco-269 -
    Toute la campagne touchant l'extrême-droite. Je la suis et je connais bien le milieu vu que dans nos quartiers que trop populaires (et aussi dans les petits villages bien français), le loup se déguise en agneau. Mais la haine ressort facilement face à nous, surtout en campagne électorale et les caméras les incitent et les fortifient à la vengeance. Ce sont des assoiffés de sang et d’immondices, qu'ils portent dans leurs yeux et dans leur cœur sans scrupules. Honte à ceux qui les suivent.L e FN se nourrit de leurs malheurs et n'apporte aucune solution de justice, de fraternité dont ils ont grand besoin avant tout. Je discute parfois avec ces jeunes paumés de désespoir en tout, mais à trembler de leur insensibilité humaine et de leur ignorance sociale. L'éducation populaire est indispensable, comme vous savez si bien faire, Mr Mélanchon. Et merci aussi à vous Naco qui connaissez bien le sujet.
    .

  29. SoResistance dit :

    Bonsoir,
    Vu quelques photos du Foro de Sao Paulo à Caracas. Rigoberta Menchu était là aussi, émouvant de voir ce beau monde réuni ! En attendant un petit (enfin, long) récit peut-être de ce périple ?
    Amitiés

  30. Naco dit :

    Sister térésa - Je viens de m'enfiler le reportage de LCP que tu avais signalé; qui s'appelle "Hénin-Beaumont, un combat homérique" et qui brille vraiment par sa qualité. Son jeune auteur Petr Vaclav a réussi à monter un petit bijou de reportage, dans la grande ligne de ce qui correspond à son école de cinéma Tchèque, très observatrice, et très respectueuse de la parole des gens. Une vision constituées de mondes parallèles mais tellement proches. Et qui font qu'au final seule la présence de Jean-Luc l'emporte, car tellement plus présente, vraie, humaine et historiquement circonstanciée. Certains moments sont très forts. Je pense qu'il n'y avait que 2 cadreurs, mais ces gens sont tiptop, le monteur, et le réalisateur bien sûr. Car il y a eu une écriture avant et après.
    Effectivement je comprends que tu ais été touchée. De mon côté tout se vérifie. Je connais bien cette région, j'y suis né, y ai travaillé, y travaille encore et mes parents y vivent. Et donc tout est là. Mais ce blog aujourd'hui est un espace de parole trop court pour tout dire sur ces choses et bien d'autres.
    Je voudrais te dire quand même, et au grand dam de beaucoup ici comme ailleurs, que c'est à mon avis le manque de radicalité de ses amis qui a desservi JL dans cette campagne. Et non la sienne, qui était bien naturelle.
    Et puis aussi qu'il y a plein de gens la bas qui pleurent déjà de la voir Maire de la ville d'Hénin.
    Amitiés.

  31. GG dit :

    Bravo Jean-Luc Mélenchon, c'est un plaisir de vous lire. J'ai 23 ans et j'en apprends chaque jour grâce à des hommes comme vous.

  32. pierre korzec dit :

    Bonjour tout le monde,
    je viens de regarder le doc sur LCP concernant la campagne à Hénin Beaumont. Instructif.
    Ce qui me frappe, au-delà des remarques sur ce forum que je partage, c'est la pauvreté du discours du candidat PS.
    Une phrase a retenu mon attention, celle du candidat PS qui avance comme argument pour sa candidature : "une majorité pour François Hollande, un candidat du pays".
    Un candidat du pays : je trouve cet argument pas très loin de la campagne de Le Pen, un peu xénophobe mais soft, subliminal comme on dit. Il voudrait aller chercher des voix chez Le Pen, tout en disant "je suis de gauche", qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Du reste, dans son discours de victoire au 2ème tour, il critique la campagne de L

  33. cerise verte dit :

    @madeleine
    ces soit disant féministes que vous citez (la liste n'est pas très longue vous remarquerez) aiment à penser la prostitué uniquement en victime et préfère lutter contre son éventuel choix (choix quelle ne questionnent surtout pas comme le sigal Philippe)plutôt que de les aider à être vraiment libres de faire ce qu'elles veulent et de vendre la partie de leur corps quelles choisissent. Ce serai donc à l'état de dire ce qu'il est bon de vendre ou pas à l'heure ou tout est à vendre dans la société !
    le retour de l'ordre accompagnerai joliment la stratégie du choc ! on va bientôt se croire aux USA

  34. Fred Barbosa dit :

    ça y est. C'est l'austérité. Ce gouvernement commence à baisser son pantalon. Il faudra une organiser une alternative à gauche forte, crédible et unie pour remplacer ces pantins.

  35. la cagouille dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    C'est toujours un plaisir d'entendre parler de l'Amérique du sud en écho aux discours de Jaurès.
    Simple militant de la France profonde, je voudrais te témoigner mon amitié et mes remerciements pour cette belle campagne pour :
    -1) avoir largement contribué à faire élire un président de gauche.
    -2) avoir empêché Marine Le Pen d'être élue députée.
    Maintenant, il nous faudrait une stratégie pour les élections suivantes (2014) : comment monter en puissance d'ici-là ?
    Encore merci pour cette journée de Nation à Bastille en mars.
    Salut et fraternité.

  36. On apprend aujourd'hui que les taux des emprunts consentis à l'Espagne passent à 7% ! Comment ce pays peut-il s'en sortir ? Cette politique des saignées répétées, non seulement ne sert à rien, mais aggrave la situation du malade, qui, à chaque nouvelle prescription de ces Diafoirus foireux, tombe encore plus bas.Si l'oligarchie persiste dans l'erreur, c'est de façon délibérée et consciemment. Elle préfère, avec cynisme, que les victimes de sa politique en paient les conséquences, plutôt qu'elle même et, avec une hypocrisie digne de Tartuffe, bat sa coulpe sur la poitrine des autres. Au plan technique, elle n'a pas d'autre moyen dans le cadre de son dogme, pour prolonger son extase dans l'accumulation névrotique des milliards. Pour maintenir son taux démentiel d'enrichissiment au même niveau, dans une économie volontairement déflationiste, les peuples doivent être les seuls à se serrer la ceinture et donc à s'appauvrir toujours plus.Il va de soi, même si les opposants sont de plus en plus nombreux, que la poursuite d'une politique aussi scandaleuse n'est possible qu'à certaines conditions impératives : une désinformation sans faille des médias avec leurs "experts" bidons qui mentent aux gens (en langue ultra libérale: "qui leur disent la vérité" !) et une "gauche" d'opérette ou de salon qui se couche devant le dogme ultra libéral. En Espagne, comme ailleurs, ces conditions sont réunies. Pour l'instant.

  37. nina dit :

    Complètement d'accord avec Madeleine (276). Je suis contre toute traite des êtres humains. Donc contre la prostitution. Il y a un immense travail d'éducation à faire à ce sujet. D'autant que 98% des filles et garçons qui se prostituent sont sous le joug de réseaux maffieux, véritables gangs de criminels qui trafiquent les êtres humains comme toutes ces saloperies de drogues. L'Humain d'Abord, tel est notre programme ! Lorsqu'on paiera mieux les caissières de grandes surface et autres professions frappées par la précarité et des salaires misérables, les 2% restant gagneront dignement leur vie sans avoir besoin de vendre leurs corps. Cette question n'est séparable de la question sociale et de la répartition de richesses.

  38. Arnold Lane dit :

    Quand je vois tous ces hiérarques "socialistes" avec leur cravate violette (c'est la nouvelle mode au PS), les Moscovici, Sapin et compagnie, je me dis qu'ils ont mis beaucoup de bleu dans leur rouge...
    Vivement le retour de la cravate rouge.

  39. Nous préférerions tous vivre dans un monde sans délinquance, sans drogue, sans alcoolisme et sans prostitution. Mais toutes les statistiques démontrent ( le magazine " Alternatives économiques " en a fourni d'éloquentes) que, de façon mathématique, plus il y a partage équitable des richesses, de services publiques de qualité, moins il y a de chômage, et plus ces phénomènes moralement négatifs et affligeants sont marginaux. Conclusion, dire " il faut supprimer la prostitution " (ou la drogue, l'alcoolisme, la délinquance - "tolérance zéro") et accepter l'ultra libéralisme avec toutes ses dérives et inégalités abyssales, est au mieux une pitoyable niaiserie, au pire une insupportable hypocrisie !

  40. erlea2904 dit :

    Ingérence, intimidation, les instances mondiales de la finance ne reculent devant rien pour voir leur système néo-libéral pourri s'appliquer partout. Même si les peuples n'en veulent pas. Dans cet article sont retranscrites les déclarations de Zoellick, le président de la Banque Mondiale.
    Extrait: "Les jours de Chavez sont comptés. Et si ses subventions à Cuba et au Nicaragua sont supprimées, ces régimes se retrouveront en difficulté. Les démocrates d’Amérique latine – gauche, centre, et droite» devraient se préparer."
    Devraient se préparer à quoi, à organiser un putsh comme au Paraguay?
    On comprend tout quand on lit ses recommandations: d’accroître le libre-échange, d’augmenter la coopération entre les secteurs public et privé. Voilà tout y est. Les multinationales sont en embuscades.

  41. citoyenne21 dit :

    Oui mais ce qui est encore plus inacceptable, c'est l'étudiante pauvre qui est obligée de se prostituer en quelque sorte pour se payer ses études et le loyer de l'appartement qu'elle doit louer à un prix faramineux par rapport à ses moyens ! On blâme aussi les travailleurs au noir mais quand le salaire n'est pas top et qu'on est bon bricoleur par exemple ou bonne couturière, normal aussi d'être tenté d'arrondir ses fins de mois ! que tout le monde puisse vivre décemment du fruit de son travail (mais peut-il encore y avoir du travail pour tout le monde ?) et effectivement ces fléaux disparaitront ! après si malgré tout, certaines femmes (ou hommes, pas de jaloux) aiment se prostituer et y trouvent matière à s'épanouir, libre à eux mais je ne pense pas qu'elles seraient ni nombreuses à le revendiquer si elles n'étaient pas au bord du gouffre !

  42. Antigone 34 dit :

    @ 287 la cagouille
    avoir largement contribué à faire élire un président de gauche."

    De gauche. Bigre! Comme vous y allez! On a juste élu un président libéral, à la gauche cosmétique et sociétale pour sortir l'autre du même tonneau libre échangiste: "nous rembourserons les banques aux taux imposés par le marché et livrerons notre budget à la commission européenne vouiMâmeMerkel", tel fut le non choix du 2° tour des présidentielles, aux législatives nous n'y étions plus, avez-vous remarqué ? Mais croyez bien que c'est la dernière fois. Il ne faut nous prendre pour des billes.

  43. rodfab dit :

    Vous ne trouvez pas que le reportage sur lcp est inacceptable?
    Il montre la "bourgeoise" toute sympa alors que son groupe a des méthodes illégales avec de faux tract, et d'un autre coté on voit juste Jean-luc parler de vive voix avec un calomniateur. Cette chaîne n'en est pas à son coup d'essai.

  44. thersite69 dit :

    @nina 289
    Lorsqu'on paiera mieux les caissières de grandes surface et autres professions frappées par la précarité et des salaires misérables, les 2% restant gagneront dignement leur vie sans avoir besoin de vendre leurs corps..
    Nous ne sommes plus de nos jours pour l’amour subi, au nom des droits de l’homme quel que soit le genre féminin ou masculin. Nous sommes pour l’amour choisi, contre l’amour subi. Mais de là à penser qu’il faut donner aux prostituées un travail subi, comme caissière d’un supermarché, pour les détourner d’une activité contraire à la morale, n’est-ce pas un peu court comme vision socialiste émancipatrice ? Pour n’être pas conduite à vendre son corps pour le plaisir d’un autre, vous proposez de le vendre comme force de travail au bénéfice d’actionnaires d’une entreprise de distribution. N’est-ce pas plutôt un revenu universel suffisant qui devrait favoriser l’activité choisie, et donc aussi l’amour librement partagé?

  45. lou passejaïre dit :

    296 thersite69 met le doigt là où...
    Abolissons le salariat, abolissons le fait de devoir vendre son corps, ses bras où son âme... et on éradiquera la prostitution, aussi.
    Par la même occasion abolissons le mariage, qui n'est qu'un contrat, déséquilibré, la plupart du temps... Une sombre survivance de temps ou l'on "soldait" (ou dotait) ses filles.
    Si on veut abolir...
    Mais j'ai bien peur que ce qui se trame derrière tout ça, ce ne soit qu'un blitzkrieg des conservateurs (yankees, vaticanesques ou mahométans) pour, au prétexte de la victimitude victimologique des humain-e-s de sexe féminin tentent d'imposer un monde débarassé de "l'immoralité". Un certain féminisme, chez nous comme outre atlantique comme meilleur allié/alibi des conservateurs ? La question mérite d'être posée.
    mais les bonnes gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux...

  46. Hello dit :

    P.Jorion écrit: "dans les années 2005-2007, une « douzaine de Kerviels » travaillant pour la Barclays soumettent régulièrement pour le calcul du LIBOR (aux côtés de 15 autres banques), des taux manipulés de 1 à 1,5 points de base à la hausse ou à la baisse ; 2) dans les années 2007-2009, dans le cas rapporté, un dirigeant de la banque donne instruction à un subalterne de minorer le taux constaté de 25 points de base ; 3) le même jour, dans une autre banque de la place de Londres (la moins manipulatrice après la Barclays), un dirigeant donne instruction à un subalterne de soumettre au nom de la banque un taux qui est manipulé d’au moins 75 points de base : 25 [comme la Barclays] + 50 [supplémentaires].
    Résumons. Parmi les seize banques qui soumettaient des taux pour le calcul du LIBOR (18 aujourd’hui), quinze ou un peu moins trichaient davantage que la Barclays. Celle-ci s’est vue infliger une amende de (avant rabais) 85 millions de livres (107 millions d’euros) et a perdu depuis la semaine dernière dans la tourmente, MM. Bob Diamond, Président-Directeur Général, Marcus Agius, président et Jerry del Missier, Chief Operating Officer, qui se sont faits fermement indiquer la porte par la FSA, la Banque d’Angleterre et le Chancelier de l’Échiquier. Ce dernier, M. George Osborne, a déclaré que les faits révélés « sont symptomatiques d’un système financier qui a élevé la cupidité par-dessus toute autre considération et a mis notre économie à genoux », et il a ajouté : « La fraude...

  47. Alain Tétart (60)(73 ANS) dit :

    En ce qui concerne la prostitution, je me permets de vous faire remarquer que beaucoup parmi nous durant leur vie active, n'ont pas toujours fait le métier qu'ils voulaient, alors faire l'amour en faisant payer, pourquoi pas ! on peut dire que c'est un moyen comme un autre de gagner de l'argent pour vivre ! seule la contrainte de faire ce métier est interdite, tout comme l'esclavage, et des lois sont en place pour défendre ces contraintes, alors si il n'y a pas de contrainte ! la liberté d'entreprendre commence comme cela.
    Mon deuxième sujet est plus politique, car il concerne la banque, en effet puisque nous sommes contre le dictât des banques pourquoi nous ne ferions pas une banque qui nous appartiendrait et qui nous offrirait les meilleurs services aux moindres coûts ? Si le FdG crée une banque je lui vire le compte que j'ai à la Société Générale, et nous pourrons ainsi pour une fois faire confiance à notre banque ! Il y a bien une petite banque locale perdue dans nos provinces à vendre et si celle ci devient filiale de la banque coopérative (banque des scops) à ce moment là nous pourrions avoir des prêts à 2% et cela laisserait quand même une marge de 50% à notre banque, tous les commerces ne gagnent pas de telles marges !
    Idée à creuser ! vous avez toutes les vacances pour réfléchir, on en reparle à la rentrée ! bonnes vacances à tous car à voir le nombre de commentaires on se rend compte que vous êtes nombreux aux bords de mer !

  48. Lucy 2 dit :

    @citoyenne21
    "Oui mais ce qui est encore plus inacceptable, c'est l'étudiante pauvre qui est obligée de se prostituer"

    Expliquez moi, je suis perplexe, pourquoi ce serait plus inacceptable? Votre phrase sous-entend bien des choses de manière inconsciente je suis sûre, mais révélatrice.

    edit à l'attention du webmestre : 2 personnes à la même IP, ça existe pas que chez les spammeurs...:o)
    Pour abonder le post 297 petit extrait trés instructif d'un papier de Libé sur "Des poissons catholiques dans le bocal socialiste"
    Sauf que les Poissons roses adoptent des positions très proches de la doctrine sociale de l’Eglise. Par exemple, contre l’euthanasie et pour l'abstinence sexuelle.
    Les poissons roses c'est la nouvelle "gôche" cul-bénie...

  49. cerise verte dit :

    je parlai de l'ordre Moral (excusez l'oubli)
    Je proposerai aussi volontier d'abolir le sexisme l'obscurantisme l'alcoolisme et surtout la bêtise.
    @nina toutes les lois existent contre les réseaux mafieux on pourrai plutôt se demander pourquoi elles ne sont pas appliquées plutot que de faire de la morale sur ce que des adultes majeurs font de leur corps et de croire que la sexualité (je n'ai pas dis l'amour) est une affaire de bien et de mal ! quel ennuis.
    @lucy2
    tout à fait d'accord


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