03juil 12

De Madrid à Caracas

La confiance ça ne se décrète pas, ça se constate.

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Il est neuf heures, heure locale, à Caracas quand je reçois le sms de Martine Billard m’annonçant que notre groupe à l’Assemblée nationale votera l'abstention sur la motion de confiance présentée par Jean-Marc Ayrault au nom du nouveau gouvernement. C’est un événement de très grande signification politique. C’est l’acte de naissance de l’autre gauche parlementaire. Une alternative à gauche existe et s’assume. Elle agit en responsabilité. Autonome, pour faire des conquêtes politiques et sociales, notre gauche parlementaire aide ou s’oppose d’après ses propres objectifs, en toute indépendance.

J’ai fait cette interminable note dans l’avion qui m’a emmené à Caracas au Venezuela, en compagnie de quatre autres députés européens, pour assister comme invités au « Forum de São Paulo », organisation sommet réunissant les partis de l’autre gauche d’Amérique du Sud. Il y est question aussi d’ambiance, de la vie du Front de Gauche. Et bien sûr de l’épisode crucial du vote à l’Assemblée où il ne faut pas voter la confiance à ceux qui ne la méritent pas. Puis il est évidemment question d’Amérique du Sud, du moment politique qui s’y vit. Et même des élections au Mexique. J’ai mis mes idées au clair. Je vous en souhaite autant si vous avez la patience de me lire.

Quel régal que ce temps libre, cette solitude imposée par le voyage et ce silence bruyant qu’on ne connaît qu’en avion. L’isolement est une circonstance. La solitude un vécu. En ce sens, la solitude est le stade suprême de l’isolement. Quand ai-je déjà eu autant besoin de solitude qu’en ce moment ? Bien sûr la solitude peut-être dissolvante, je le sais bien. J’en connais trop qui la souffrent pour l’oublier. Mais, au moment approprié, et à juste dose, le poison est une médecine. Et la solitude un moyen de reconstruction. J’y suis ! La sollicitation permanente et le harcèlement dont je fais l’objet ne permettent plus l’échange vraiment humain. Ce n’est plus un échange d’ailleurs. Il faut donner constamment. Ou bien se laisser prendre, notamment en photo, sans cesse, au prix d’un prélèvement amenuisant du terreau fertile mais délicat qui forme la pâte de base de tout un chacun. L’ère de l’image fait parfois et même souvent oublier des codes élémentaires de bonne conduite à mon égard, comme si je n’étais plus vraiment une personne mais seulement un personnage. Donc une abstraction qui ne ressentirait rien. Je ne m’étonne que plus de ceux qui me supposent une appétence addictive pour les caméras et la notoriété. Ceux qui l’écrivent en sont eux-mêmes assez privés, je le vois bien, pour croire qu’il s’agit d’un délice. Il leur reste à apprendre combien ce n’est qu’un revers pénible de la médaille.

Mais pour ce jour de départ, ce fut calme. Et respectueux. Par-ci par-là des gens sont venus, à l’aéroport ou à l’embarquement me dire des mots d’amitié. J’ai été frappé du nombre des jeunes et même très jeunes parmi eux. Comme ce groupe de jeunes filles en partance pour Ajaccio. Elles n’ont pas l’âge de voter mais elles vinrent se présenter pour prendre mon avis sur ce qu’elles pouvaient faire d’utile pour nos idées. Ces brefs instants me signalent combien l’impact de ce que nous avons accompli avec notre campagne présidentielle a été profond. Et combien il a diffusé dans tous les catégories d’âge et tous les compartiments de la société. Cette bigarrure n’est pas un problème. C’est la solution. Si notre programme est bien un programme d’intérêt général alors il s’adresse à tout le monde. Le ciblage dans mes discours sur la classe ouvrière et les employés n’a pas de sens restrictif dans ma vision de la transformation sociale. D’un côté il vise à mobiliser le secteur le plus nombreux de la société mais qui s’est placé le plus en retrait politique. D’un autre il indique à tous qu’il n’y a aucun avenir possible sans que les besoins de dignité et de progrès humain de ces millions de personnes soient satisfaits. Cela s’entend, dans tous les milieux, quoiqu’on en pense. J’ai déjà raconté ici comment des gens qui déclaraient eux-mêmes n’avoir aucun intérêt personnel à notre succès, et même le contraire, venaient me dire qu’ils voteraient pour nous. Leur motivation est qu’ils savent, comme nous, que « leur truc ne marche pas », que les normes de fonctionnement de l’ordre établi conduisent tout le monde au désastre social et écologique. Cette conscience humaine peut être profondément enterrée sous mille sédiments de bonnes raisons, de circonstances ou d’histoires personnelles. Pourtant elle est toujours là, répartie de tous côtés, chez tout le monde. Elle affleure d’autant plus vigoureusement que les classes moyennes et qualifiées prennent la mesure de leurs illusions perdues.

Donc, non, assurément : tout le monde n’est pas seulement disponible pour l’odieuse maxime « profite et tais-toi ». Si je reviens sur ce point c’est après avoir entendu Michel Sapin me répliquer à la radio à propos du « carambar » quotidien que représente l’augmentation du Smic accordée par le nouveau gouvernement. Je comprends parfaitement qu’il ne soit pas d’accord. Je ne suis ni surpris ni choqué qu’il y ait une réplique. Ce qui me frappe ce sont les « arguments » utilisés. Voici ce qu’a dit Michel Sapin : « Je doute que monsieur Mélenchon mange beaucoup de carambar, et je ne crois pas qu’il soit payé au Smic ». Très drôle non ? Quel humour ! Mais regardons cela de plus près. Ne pourrait parler de carambar que celui qui en mange. Ne pourrait parler de Smic que celui qui le touche ? Je m’amuse de la réplique qui saute aux lèvres : mais alors pourquoi Sapin lui-même parle-t-il de l’un et de l’autre ? Seul le facteur a le droit de commenter le courrier ? Je galèje, bien sûr. Il faut creuser cependant la pensée de Sapin. Généralisons sa formule et, en effet, il n’y a tout simplement plus aucun intérêt général discernable par le débat. Seules resteraient des raisons techniques plus fortes que toutes les volontés. Je crois que c’est bien cela que veut nous signifier Michel Sapin. Pour lui ce qui a été décidé est la seule décision possible. Ne pas en convenir c’est soit être fou soit un imposteur. Classique. Parlant d’instinct, sans vraiment réfléchir, il ne sait pas qu’il a recours ici à la vieille formule rhétorique de la droite contre les gens de gauche : « Pas ça ! Pas vous ! »

Au hublot j’ai d’abord vu l’Espagne. Madrid pour être précis. J’ai une nouvelle espagnole pour les curieux des sondages. Ici, en Espagne, dans le marasme actuel, la mécanique de l’alternance se grippe. Les socialistes ne profitent plus des déboires de la droite au pouvoir comme celle-ci avait profité de ceux du PSOE et lui-même de ceux de la droite à l’épisode précédent. Leur commune responsabilité et leur conjointe impuissance successive semble enfin être assez bien perçue pour déplacer les lignes. Le PSOE était à 29,2 % des suffrages aux dernières élections générales, son plus bas résultat depuis le retour de la démocratie. Il est donné à 23%, au même niveau que le parti de droite. Mais voici la nouvelle. Nos camarades d’Izquierda Unida sont donnés à 14%. Ils doublent par rapport aux résultats acquis dans la dernière élection générale où ils avaient déjà doublé. Ainsi se confirme le frémissement de la vague montante que nous observons vers notre côté.

On comprend bien j’espère que s’il en est ainsi en Espagne c’est évidemment en relation avec l’approfondissement de la crise économique et sociale et non par la magie de je ne sais quelle alchimie électorale déterministe. En Espagne le chômage emporte tout. En Espagne on libéralise à tour de bras et tout va de plus en plus mal. Bien sûr, même la droite finit par avoir peur. C’est ce qui explique comment Mariano Rajoy a fini par devoir s’opposer à madame Merkel. Peu de journaux et encore moins de télés auront permis de comprendre sur quel point portait la confrontation entre les droites européennes. Mais cette confrontation est commencée. Je vois un lien entre la déclaration de l’anglais Cameron à propos d’un référendum avant 2015 et la même, du brutal ministre allemand des finances. L’un et l’autre n’évoquent pas un référendum sur l’Europe avec le même objectif, cela va de soi. L’anglais sait qu’en 2015 le marché transatlantique sera installé. Il revient dès lors à la politique traditionnelle des anglais : pas de puissance unifiée sur le continent. Et le conservateur allemand sait que le projet de purification budgétaire qui est le volant de la nouvelle politique de puissance allemande doit avoir les mains libres en Allemagne même sans courir le risque de bocage du type de celui que Die Linke met en place avec son nouveau recours contre le traité devant la cour constitutionnelle. J’y reviendrai. A cet instant je ne retiens que cela. La peur qui gagne les milieux dirigeants se combine aux aberrations du système en place pour accélérer la marche à la catastrophe.

Naturellement tout ce que fera Rajoy ne servira à rien d’autres qu’à garantir le système financier au détriment de plus en plus cruel de tout le reste. Cette pente est inéluctable. Il en va de même en Italie. Et bien sûr en France. Tout cela ne sert à rien. A rien. Juste à de nouvelles souffrances. Combien de temps faut-il pour que la conscience du fait qu’il faut tourner la page soit majoritaire dans la société. Car naturellement ce point est lui aussi inéluctable. Comme en Grèce, comme en Argentine avant cela, le scénario de l’auto-aveuglement des élites et de leurs griots médiatiques est le même. En ce sens le concert de louanges des médiacrâtes après le dernier sommet de la « dernière chance » pour « sauver l’euro » est un signe très encourageant de l’état de décrépitude du système. Car ces gens savent le plus souvent à quoi s’en tenir à propos de ce qui s’est réellement passé. C’est donc faute de mieux qu’ils se décident à dire que tout va bien et même de mieux en mieux. En réalité tout se résume au fait que le traité austéritaire va être adopté et que sa mise en œuvre va reposer sur un dispositif plus large et plus violent que celui initialement imaginé. L’Espagnol et l’Italien ont seulement obtenu que lorsque leurs banques s’endettent auprès de la Banque centrale, cette dette ne leur soit plus imputée. Comme le dit la presse espagnole, qui ne partage pas les hallucinations médiatiques françaises semble-t-il, rapportant les propos des dirigeants espagnols : « Nous avons gagné l’essentiel, c’est-à-dire un peu de temps ! ». C’est tout, en effet.

Si l’on juge des événements sur un plan rationnel, c’est à se taper la tête contre les murs de voir des dirigeants s’enfoncer avec enthousiasme apparent dans une impasse pareille. C’est à pleurer de savoir qu’ils savent aussi bien que nous que toutes ces souffrances sociales, comme celles provoquées en Grèce, ne servent absolument à rien. C’est exaspérant aussi de constater le niveau de prostitution des mots. Ainsi quand est présentée comme du « fédéralisme » la mécanique d’intégration autoritaire sous commandement financier de tout le fonctionnement de l’Union. En France on voit avec stupeur l’Etat mettre en œuvre le meilleur de son savoir-faire d’organisation et de planification à s’autodétruire. La nouvelle RGPP Hollande est plus violente que la précédente, comme on le sait, puisque les postes rétablis dans l’Education Nationale conduisent à une pulvérisation accélérée de tous les autres compartiments de l’Etat. Dans plus d’un secteur, la ligne de flottaison est emportée, et le naufrage est commencé. Ici, là, plus rien ne marche. Et la disparition du service public ne reçoit aucun relais. Le secteur privé, souvent gavé mais n’obéissant à aucune règle d’intérêt général, est incapable de prendre le relais de la couverture disparue. C’est au point que l’alarme se répand aussi chez les nantis qui prennent la mesure du séisme dévastateur qui fracasse déjà de si larges pans de la société. C’est clair dans le secteur de la santé. Et combien d’autres. Si insupportable que soit un tel spectacle et si violente l’envie de tâcher d’y remédier, la pire erreur serait pour nous d’y prendre notre part si peu que ce soit.

Car il est vain de croire que les socialistes veuillent autre chose que des complices et des commensaux. De l’un à l’autre la distance est vite franchie. Voyez ce communiqué incroyable des Verts-Europe-Ecologie se réjouissant du « pacte de croissance » ! L’écologie et la croissance ont un rapport plus critique, me semble-t-il, en général. Et ici en particulier. Puis lire que les mêmes regrettent que les mesures de contrôle budgétaire, présentées comme de "l'intégration européenne" n’aille pas plus loin comme si ce qui a été décidé en la matière était neutre politiquement ! Cette décadence intellectuelle et la brutalité du comportement des socialistes, y compris à l’égard des mieux disposés au compromis avec eux, devrait désormais servir de leçon. Nul n’aurait dû en douter en constatant comment il a été donné suite à notre appel au vote pour le deuxième tour de la présidentielle. Pourquoi cette violence constante, ce refus de toute forme de code de bonne conduite, sinon parce qu’ils savent qu’elle besogne ils doivent accomplir. Il est vrai qu’ils ont eu chaud. C’est le moment de dire en quoi consiste ma déception. Non pas le ridicule registre que proposent à mon sujet les petites cervelles. Plein de rancœurs, je macèrerais dans la déception et le goût de la revanche dans mes compétitions personnelles. Je m’amuse de cette façon de projeter sur les autres, les pauvres réflexes de la cour des miracles qu’est ce petit milieu. Ma déception est que les circonstances n’aient pas été mûres pour mettre en place la tenaille qui aurait changé le cours de l’histoire : nous en groupe charnière à l’Assemblée Nationale comme nous le sommes déjà au Sénat, et Syriza au pouvoir en Grèce. Voilà ce que j’avais dans la tête pour nous rendre maîtres de la situation. Ce qui rendait cette configuration possible se voyait assez pour qu’une mobilisation formidable se soit déployée dans le camp d’en face. C’est une même technique d’endiguement qui unit la brutalité électorale des socialistes en France pour faire battre tous les dirigeants du Front de Gauche et le numéro d’intimidation de François Hollande contre les électeurs grecs tentés de voter pour Syriza. Le reste de mes humeurs visibles est fait d’instantanés, d’apparences, et de comédies pédagogiques, comme c’est ma façon de combattre sur la scène publique. Passé ce round, voici le suivant. Il faut reprendre l’ouvrage. Notre niveau de départ est bon cette fois-ci. Et la fin piteuse du dernier sommet européen nous montre que notre mise au pied du mur se rapproche à mesure que l’impasse du système se renforce.

La vérité est que nous avons avancé comme jamais. Bien sûr d’abord en quantité de suffrages. A la présidentielle et aux législatives. Mais surtout politiquement. Toutes les tentatives pour diviser le Front de Gauche entre communistes et PG puis entre les deux premiers et les autres, tout a échoué ! Et cela en dépit d’efforts remarqués venant de tous ceux qui ont partie liée avec la nouvelle nomenclature. Les héliotropes ont eu le tournis. Mais notre homogénéité politique s’est affirmée dans le refus commun et unanime des sept partis de notre Front de participer au gouvernement. Il s’est approfondi d’une façon spectaculaire avec le choix du vote sur la motion de confiance du gouvernement. On ne peut voter la confiance à l’Assemblée compte tenu des décisions déjà prises. Un nombre considérable de militants syndicaux, de militants politiques et de citoyens informés en ont dorénavant déjà conscience. Le refus de voter la confiance a donc un sens clair. Il est exprimé avec responsabilité et nuance puisque nous ne votons pas « contre » ce qui signifierait que nous voulons faire tomber le gouvernement. Que nous ayons choisi tous ce même vote est un événement qui fera date dans notre histoire commune. Encore une fois les petits jeux pour nous diviser n’auront mené nulle part. Maintenant la voie est politiquement dégagée. Nous allons nous identifier et nous fortifier dans les luttes et dans les institutions démocratiques, si peu nombreux que nous y soyons. Le but sera de fortifier politiquement la société et sa capacité de résistance globale en se projetant sur un autre futur. Pour cela il s’agit de donner sans cesse aux mouvements les moyens de s’exprimer politiquement en formulant des alternatives. L’aller-retour entre ces luttes et leur traduction législative avec la méthode des ateliers législatifs va être notre fil conducteur. Bref c’est ainsi faire vivre la méthode de la radicalité concrète décrite dans la campagne présidentielle. Car les urnes seront de retour assez vite pour être des points de passages politiques où régler les comptes. Les élections Municipales et les Européennes se présentent dans un délai rapproché. Il est suffisant pour permettre une bonne montée en puissance d’un niveau de conscience politique et d’une volonté d’action plus élevé qu’elle ne l’est à présent et qu’elle risque de l’être avec la déception que les socialistes vont déclencher. Si nous y avons assez de forces ce peut être l’occasion d’un changement de cap global de la situation toute entière.

Sur le plan de vol qu’affiche l’écran de l’avion le trait rouge qui décrit notre parcours montre bien qu’il faudrait nager presque aussi longtemps pour revenir à notre point de départ que pour atteindre la rive sud-américaine. Je me rapproche donc du continent. Je crois que ce sera la vingt-quatrième fois pour moi. Le paysage politique, je vais l’explorer à travers les dizaines de rencontres plus ou moins formelles que je vais avoir avec les dirigeants de l’autre gauche sud-américaine présent sur place pour ce « Forum de São Paulo » qui se réunit cette année à Caracas au Venezuela. J’y vais comme invité européen, au titre de mon groupe au parlement européen, la GUE. Ni la GUE ni le Parti de la gauche européenne, que viendra représenter Pierre Laurent, ne sont membres du Forum. Nous ne siégeons pas dans ses instances. Nous ne pesons donc ni sur l’ordre du jour ni sur aucun des aspects du déroulement. C’est donc pour nous un exercice totalement détendu : pas de bataille sur les textes, pas de tractations, pas de responsabilité engagée. Mais en regardant faire et en disposant d’une occasion aussi formidable de rencontres bilatérales, on y fait des apprentissages accélérés. Surtout il me semble que pour un dirigeant c’est un devoir d’être « à niveau » pour comprendre ce qui se passe sur un continent clef de la réorganisation du monde et un avant-poste des luttes pour la souveraineté populaire. Apprendre à intégrer les angles de regard des autres est toujours du temps de gagné pour la suite, même si sur le moment on ne sait pas où vont les palabres. Dans le cas du Front de Gauche français et notamment en ce qui a concerné ma campagne, nous avons un rapport très complice avec nombre des protagonistes de l’autre gauche mondiale. Peut-être vous souvenez vous de la liste de plus de deux cent personnalités de cette autre gauche mondiale qui avaient soutenu ma candidature ? Pour autant nos rapports sont libres. Nous ne formons pas une internationale. Nous ne répondons pas de ce que chacun d’entre nous fait et dit dans son pays. Il arrive aussi qu’il y ait de sévères divergences sur telle ou telle question. De notre côté, nous les Européens, nous avons toujours choisi de ne pas les nier. Mais nous avons aussi toujours refusé de laisser dégénérer le débat comme c’est souvent le risque inutile. L’idée est que se parler est bon. Et parfois, essayer de se convaincre, même quand on n’y parvient pas, peut quand même donner des fruits dans la durée c’est-à-dire dans la manière de réfléchir ensuite.

Le moment de ces 18ème rencontres est particulier. Il réunit 85 partis venus de 21 pays latinos et va se tenir dans un contexte singulier pour le continent. La vague des révolutions démocratiques atteint un palier. La dynamique populaire a changé de mode d’expression. Des divisions existent dorénavant dans le mouvement populaire et notamment avec les mouvements indigènes. C’est le moment de se souvenir qu’il ne faut pas croire au récit de la propagande de la CIA. Cela veut dire que le contenu socialiste des politiques menées par nos gouvernements est relatif, inégal selon les pays et les moments. Et de même pour ce qui est de la compétition entre le modèle extractiviste et la politique écologique. De leur côté, les initiatives de nos gouvernements se projettent dans des formes plus institutionnelles. L’initiative géopolitique en particulier prend une grande place dans les stratégies de chacun et dans les discussions sur le futur. Le lancement d’une nouvelle union des pays de l’Amérique du Sud et des Caraïbes sans les Etats-Unis ni le Canada est un pas de géant fait dans la lutte pour l‘indépendance du continent. Mais il est peu probable qu’il soit possible d’en faire un argument de masse.

De son côté la contre-révolution aidée par les nord-américains ne relâche pas la pression. Les maillons faibles du dispositif sont frappés l’un après l’autre. Après le coup du Honduras, il y a eu la tentative de destitution de Rafael Correa en Equateur par une révolte de policiers. Une tentative identique a eu lieu en Bolivie. Et le président paraguayen Fernando Lugo vient d’être destitué par complot. Ces coups de boutoir, au succès relatif et incertain jusqu’à présent, n’ont pas pu renverser le rapport de force. La ligne de pente des événements et des mobilisations populaires reste de notre côté. Mais c’est le signe que vraiment rien n’est acquis. La clef du futur reste le niveau d’implication populaire. Ici le bât blesse dans de nombreux pays. Et la « contra » nord-américaine est solidement en action.

Une bonne façon de le constater est d’étudier la presse européenne dans chaque mauvais coup. Contre le coup d’Etat au Honduras ce fut le silence. En relais avec celui du Parlement européen qui ne condamna jamais le coup ! Pour l'Equateur, la rumeur médiatique répandit le bruit que ce n’était pas vraiment un coup d’Etat. Puis il fut amplement répété que de toute façon le président l’avait bien cherché en allant lui-même au-devant des policiers en révolte ! Pour le Paraguay à présent, on souligne que le coup est… légal, puisque approuvé par le parlement. Cette omerta a bien sûr l’objectif de masquer les échecs et de placer les initiateurs hors d’atteinte. Il faut n’en conserver qu’une impression d’ensemble : le bras de fer ne s’est jamais interrompu. La dimension géopolitique réelle oblige à revoir les clichés abondamment mis en circulation en Europe. Il n’y a pas « deux lignes », l’une celle du gentil Lula et l’autre celle du méchant Chavez. Et il n’y a pas ostracisation de Cuba. Tous se considèrent de fait comme partie prenante, chacun à sa façon, d’un seul et unique processus. Par exemple c’est un vénézuélien, Ali Rodriguez, ardent chaviste, ancien ambassadeur du Venezuela à Cuba, ministre des affaires étrangères, personnalité historique de la guérilla vénézuélienne qui est le secrétaire général de l’Unasur, coalition des nations d’Amérique du Sud. L’Unasur c'est le gros morceau. Ça regroupe les 12 pays d'Amérique du Sud, hors Amérique centrale et Caraïbe. C’est une population de 361 millions d'habitants, qui dispose de 30% des ressources mondiales en eau. C’est la première région du monde en termes de biodiversité et d'exportation agricole. Elle a été créée en 2008 à Brasilia et son siège est à Quito, en Equateur. Unasur est un projet géopolitique et économique majeur pour le Brésil et le Venezuela. Les deux pays et leurs dirigeants savent parfaitement à quoi s’en tenir. Le Brésil est l’économie géante de la zone. C’est là qu’est le principal foyer de tension avec les visées des Etats-Unis d’Amérique qui cherchent par tous les moyens à reprendre le contrôle du processus d’intégration régionale à coup de grands projets géopolitiques. Après l’échec de l’Alena, vaste zone de libre échange qui devait couvrir tout le continent du Canada a la Terre de Feu, c’est à présent avec le projet d’Union du pacifique que les Etats-Unis travaillent à diviser et à soumettre les pays de l’Amérique du sud. Entre Brésil et Venezuela, la résistance est commune et conjointe par nécessité autant que par accointance idéologique. C’est dans ce contexte global que chaque événement prend sa place. Nous, les Européens, nous sommes les tireurs dans le dos. L’Union exerce une pression constante pour conclure des accords purement bilatéraux qui désorganisent, en les contournant, toutes les structures régionales. Car, comme l’oublient toujours les naïfs, c’est exactement ce que préconise le Traité de Lisbonne.

Cette semaine la partie continentale a rebondi en se portant sur la scène mexicaine. Grand enjeu. Cent douze millions d’habitants sur un territoire grand comme quatre fois la France ! Notre gauche a raté l’élection la dernière fois avec une avance de la droite fixée à 0,58%. Une tricherie grossière ! Elle provoqua une quasi insurrection avant que le feu ne soit éteint, de guerre lasse, sous le poids du harcèlement médiatique en faveur de la droite et des mises en garde de la « communauté internationale » voisine. Cette fois-ci de nouveau, à la moitié du dépouillement, le grand concert a démarré pour annoncer la victoire du candidat du PRI. Il s’agit d’Enrique Peña Nieto, nouvelle éminence du Parti Révolutionnaire Institutionnel, un parti membre de l’internationale socialiste. Au pouvoir d’abord pendant soixante-dix ans, il vient de faire douze ans d’opposition. Il réapparaît sous la bienveillante protection du système oligarchique et de ses médias qui sait à quel point la droite a fait faillite et combien elle est haïe. Une campagne énergique a été faite pour fabriquer ce candidat, selon des critères élaborés par des armées d’experts. Et voilà le tableau : un homme jeune, style acteur de série B des années soixante, gominé, mariage médiatisé avec une actrice de Telenovela, béni par le Pape à Rome, issu d’une des familles politiques les plus puissantes du Mexique, le groupe Atlacomulco. Gouverneur de l’Etat de Mexico jusqu’en 2011, EPN a littéralement été porté par le groupe Televisa qui l’a peu à peu imposé dans l’opinion et au sein du PRI comme le candidat incontournable, image d’un « nouveau PRI » débarrassé des vieilles pratiques de 70 ans de pouvoir. La campagne médiatique a fonctionné à tel point que la plupart des instituts de sondage le donnent bien sûr gagnant avec une forte avance de 10 à 15 % des voix sur le second. Mais s’ils sont tout aussi manipulatoires que les nôtres, ces sondages sont encore moins fiables que les nôtres. Cela en raison de la difficulté d’avoir des échantillons représentatifs sur un territoire aussi vaste, avec une population répartie en ilots de prospérité au milieu d’un océan de classes moyennes paupérisées ou d’extrêmes pauvres urbains ou ruraux. 70% des sondés ont refusé de répondre. Avis à la population : toute ressemblance avec une situation déjà vécue ne saurait être fortuite. Attention, ce n’est pas fini.

De son côté, le candidat de la gauche unie, la nôtre, Andrés Manuel López Obrador, a été l’objet d’une campagne systématique de dénigrement et de calomnies par les chaînes de télévision et la grande presse. Son extrémisme populiste, son caractère agressif, ses goûts politiques dangereux, son amitié pour Chavez et Cuba ont été abondamment et méthodiquement dénoncés. Comme c’est original ! Il a construit malgré ce pilonnage une forte popularité dans les classes les moins favorisées, les employés, les zones rurales ou urbaines marginalisées grâce à un travail systématique mené durant les six dernières années. Localement mes amis me disent qu’il a su aussi se rapprocher des milieux d’affaires modérés, petites et moyennes entreprises et commerçants. Ceux-là souffrent terriblement des monopoles privés qui dominent le pays depuis la vague de privatisations. Mais aussi des effets d’une crise économique qui a laminé les classes moyennes. Plus de 60 millions de mexicains, sur 112, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Notre candidat a aussi le soutien des intellectuels et d’une grande partie de la jeunesse qui ne supporte pas l’idée d’un retour des dinosaures de l’Internationale socialiste à peine cachés derrière leur pantin gominé. Lequel par-dessus le marché n’est pas l’ange promu par la publicité. Bien qu’il ait été strictement encadré par ses conseillers en communication et par Televisa durant toute la campagne, il n’a pas pu dissimuler très longtemps que sous son look de présentateur de TV au sourire factice, se tenait un personnage inculte, sinistre, violent, responsable de la mort de nombreux activistes sociaux durant son mandat de Gouverneur de l’Etat de Mexico. Les méthodes de voyous de son parti sont de notoriété publique. Des milliers de « porte-monnaie électroniques » ont été distribués dans certaines circonscriptions et ne seront activés qu’après les élections en cas de victoire. Par exemple des cartes de crédit pour achats dans la chaîne de supermarchés Soriana. De même la distribution de denrées alimentaires ou de matériaux de construction en échange du vote est une pratique courante, désormais parfaitement documentée sur Facebook et Youtube.

Je fais cette description à partir des récits que m’en ont donné nos camarades qui sont sur place. Car il y a dorénavant des groupes Front de Gauche et des comités du Parti de Gauche dans toute l’Amérique du sud depuis la campagne de Raquel Garrido pour la législative. J’ai recoupé mes informations dans l’avion même car j’ai voyagé en compagnie d’un député européen socialiste espagnol qui aura été un puits d’informations bien fraîches pour moi. Elle est destinée à permettre un décryptage des informations qui vont parvenir par les gros tuyaux de la propagande médiatique de notre pays. Elle permet de comprendre comment l’ordre établi se maintient, de connaître ses méthodes, pour en repérer les constantes et savoir donc s’immuniser. Ici et maintenant s’y ajoute que je compte bien avoir l’avis des mexicains du Forum de Sã Paulo dont est membre notre ami le candidat Lopez Obrador. Suivant la forme et l’ampleur du résultat, nous aurons une indication pour la suite. Car cette fois-ci les gorilles qui font les résultats électoraux doivent compter avec un fait nouveau : l’irruption de la jeunesse étudiante sur la scène politique. Voici comment.

Le 11 mai dernier, le gominé officiel s’est présenté devant les étudiants de l’Université privée Ibéroaméricaine. Un bide ! Il fut hué par les étudiants qui s’en sont pris au monopole informatif de Televisa et à la fabrication d’un président sans consistance ! Nooon ! Le mouvement étudiant dirigé contre la marionnette et les chaînes de télévision a pris rapidement de l’ampleur. Il rapidement regroupé la plupart des universités publiques et privées sous le nom de « #Yo soy 132 ». Les étudiants ont tenté, avec un certain succès de répéter selon leur mot le « printemps arabe » avec occupation de places et ainsi de suite. Ils occupent désormais un espace dans la vie publique qui déborde largement les partis politiques et déconcerte les médias. Le mouvement a donné une bouffée d’oxygène inattendue dans un débat politique d’une médiocrité affligeante. Notre candidat lui-même a fait preuve d’une extrême prudence pour ne pas être accusé comme en 2006 d’être « un danger pour le Mexique ». Le mouvement étudiant, sans prendre position ouvertement pour lui, l’a soutenu néanmoins clairement en appelant à battre le candidat du PRI. L’irruption du mouvement étudiant dans la vie publique semble devoir aller bien au-delà des élections du 1er juillet grâce à la propagation massive des « réseaux sociaux ». Il ébranle sérieusement le monopole de l’information par les deux chaînes privées Televisa et Azteca. Il n’hésite pas à poser ouvertement les problèmes : décomposition sociale du pays, corruption et impunité, capitalisme mafieux, violence effrénée, récession économique, état de « non-droit », contrôle de l’information et ainsi de suite. C’est un glissement de terrain car ce sont là les jeunes de la classe moyenne. Un tiers de l’électorat a moins de 29 ans. Il s’agit donc de 23 millions de personnes. Cette masse, si elle se mobilise au-delà des réseaux sociaux peut modifier complètement tous les pronostics sur lesquels repose la tricherie habituelle. Notamment le fait que les gens se résignent ! On a vu au Québec de quelle opiniâtreté sont capables les jeunes de cette génération. Et il faut se souvenir que les mouvements de 1968 se sont très largement réimpulsés depuis le Mexique. De tout ceci, tirons au moins pour enseignement que la partie sud-américaine comporte un paramètre caché et imprévisible : l’action des masses qui n’attendent pas les consignes pour agir.

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339 commentaires à “La confiance ça ne se décrète pas, ça se constate.”
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  1. DAVID JV dit :

    @erlea2904
    Des nouvelles de Jean-Luc via RFI español sur le coup d'état contre Lugo le président du Paraguay. D'après lui, les Etats-Unis serait derrière... Pourquoi ne suis-je pas étonnée?
    Oui et les USA en prennent pour leur grade en étant qualifiés de "paranoiaques et dangereux". ENFIN un discours de vérité !
    @anne david martin
    Je ne pense pas comme vous. Au contraire, le combat qui se noue, qui se joue nécessite des échanges et des alliances altermondialistes. C'est tout à fait utile d'aller en Amérique du sud, région en avance sur le monde occidental dans sa distance avec avec la finance et l'hégémonie américaine et UE.
    [...]
    Fraternellement

  2. fruleux dit :

    Je suis d'accord avec toi Jean-Luc Mélenchon, une alternative à gauche existe et assume.
    Surtout ne pas avoir confiance à ceux qui ne le méritent pas mais avoir confiance au PG et au FdG.
    Jean-Luc, je t'ai lu. Super super, non méga super. Sutout ne change pas, nous avons grand besoin de toi.

  3. Joseph dit :

    Les voyages forment la jeunesse jean Luc toi l avion moi le TGV ou je lis avec délectation et grand plaisir ta prose. Oui il ne faut rien attendre de ces camarades socialistes que nous avons tant et tant côtoyé. Le gêne de la renonciation à souvent habite la sociale démocratie de Millerand à Mollet, de Jospin à DSK, de... L'histoire est un éternel recommencement ou la deception remplace rapidement l'espoir d'un autre avenir. Certes il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain et la gauche a toujours porte les transformations profondes de nos sociétés (temps de travail, protection sociale, suppression de la peine de mort, politique industrielle!..) mais le combat mène lors des présidentielles et des législatives par le FG est à mon sens le seul susceptible d'éviter à terme le retour d'une assemblée bleue brune qui fera souffrir le plus grand nombre au bénéfice des exploitants. Éric Woerth sur France inter faisant état de son satisfecite de l'enclenchement d'une RGPP+ par le gouvernement Hérault voilà bien un signe évident que le service public et l'intérêt général reste un combat quotidien que nous devrons mener dans les mois à venir. La liberté à toujours un prix, le groupe parlementaire à été sauve de peu mais cela en vaut la peine sans aucun doute.
    À bientôt camarade
    Christophe JOSEPH

  4. citoyenne21 dit :

    @cerise verte (186) : ce que je veux dire c'est que forcément il faut faire un choix et qu'en fonction de cela, adopter une stratégie qui puisse être la plus payante possible !
    Ce qui conviendra aux classes moyennes ne conviendra pas forcément aux classes populaires et vice et versa ! Et donc pour en revenir sur le fait de l'abstention quant à la confiance accordée au PS, il est clair que si l'on vise de voir se rallier au FdG, la classe moyenne, après qu'elle aura bien dégusté sous le règne de Hollande, il faut cependant, pour l'instant, en quelque sorte les ménager (puisqu'encore sur leur petit nuage) et ne pas trop les effrayer en étant trop radicaux, d'où abstention plus "acceptable" alors que pour les classes populaires qui sont davantage dans l'urgence d'en découdre avec ceux qu'ils estiment responsables de leur situation (à gauche comme à droite), mieux on se démarquerait de la mollesse et traitrise ambiante en s'opposant vigoureusement et mieux ils nous percevraient comme une alternative crédible !

  5. rebelle 83 dit :

    Bonjour mon Camarade,
    Juste pour te souhaiter de belles rencontres au "Foro de Sao Paulo". Des rencontres riches et bouillonnantes d'idées qui nous manque peut-être un peu ici, mais juste pour te dire que tu prennes soin de toi.
    Nous avons fais ce que nous avions à faire, et de toute façon, comme les situations de travail, de vie tout simplement vont aller de pire en pire, il nous faudra être là pour porter haut nos idées, nos projets, nos combats. Mais attention la bête immonde est toujours est là et c'est surtout de ce côté là que vient ma hantise.
    Bon Forum mon Camarade, et on est toujours avec toi. Encore merci pour cette "note" très intéressante et dont je vais parler autour de moi, car le but est là au final, le Partage... A bientôt.

  6. Céline dit :

    Voyez ce communiqué incroyable des Verts-Europe-Ecologie se réjouissant du « pacte de croissance » ! L’écologie et la croissance ont un rapport plus critique, me semble-t-il, en général.

    Et madame Joly pendant la campagne présidentielle qui disait qu'il ne fallait pas s'allier avec les communistes parce que ce sont des productivistes...
    Bon courage M. Mélenchon et à bientôt pour de nouvelles aventures.

  7. Poncet dit :

    Citoyenne21, je ne suis pas sûr que l'appréciation de la radicalité de notre position à l'Assemblée Nationale, soit déterminée par la position sociale.
    Bref, il y a des "classe moyenne" qui aiment la radicalité et le vote contre, et il y a des "classe ouvrière" qui n'aiment pas trop ça et préfèrent le vote pour ou l'abstention. Et je crois qu'il y en a beaucoup.
    Quand on est en bas de l'échelle sociale, on vote plutôt à gauche, quand on est en haut on vote plutôt à droite. Mais la radicalité, c'est autre chose. Ce n'est pas, ou peu, déterminé par la classe sociale.

  8. Naco dit :

    Oyez Oyez - Bonnes gens
    Un symbole très fort va être envoyé aux européens ce prochain Samedi :
    A Reims, ville ou a été signée la capitulation Allemande en 1945, en présence de l’archevêque et donc dans la grande cathédrale, Angela et François, profitant de l'anniversaire de réconciliation franco-allemande vont prendre un petit bain de foule filmé par toutes les télévisions.
    Après que le chef de l'église ait prononcé un discours fleuve sur les bienfaits de l'austérité pour se rapprocher du paradis, le nouveau roi et la reine jetterons sans doute quelques pièces pour guérir les écrouelles.aux quelques manants ébaudis par ce spectacle reproduit sur écran géant.
    Les Grecs, les Espagnols, les Italiens et les Portugais suivront avec délectation cette cérémonie, qui va sceller leurs sorts pour des années interminables d'austérité grâce au pacte sarko-merkosy accepté enfin sans retouche.
    Qui avait dit que cette nouvelle époque politique manquerais de panache ?

  9. Bolivariane dit :

    bonjour, Jean-Luc,
    quel régal de lire un billet bien écrit : cela se fait si rare!
    Je partage tout à fait votre analyse sur l'Amérique latine, noire et indienne - ainsi que l'appelait le Che - et cela depuis bien longtemps. Je regrette comme vous que nos pays d'Europe ne soutiennent pas, et même salissent autant que faire se peut cette aventure exaltante que conduisent les peuples de l'ALBA, et qui n'aurait pas été possible sans la résistance tenace de Cuba. Car on ne peut pas concevoir un Front de Gauche, dont les valeurs sont universalistes et revendiquées comme telles, sans une dimension internationaliste. C'est un socialisme du 21ème siècle que nous devons nous aussi construire en Europe même si notre histoire est très différente de celle des pays de l'ALBA. Et pour ce faire sortir de cette Europe dont il n'y eut, il n'y a et il n'y aura jamais rien de bon à attendre.
    Si vous les rencontrez, saluez donc nos companeros Hugo Chavez, Evo Morales, Rafael Correa, Raul Castro, Daniel Ortega et leur peuple de la part de toutes celles et de tous ceux qui regardent l'Amérique latine avec espoir et admiration, sans oublier bien sur Fernando Lugo, Manuel Zelaya et Lopez Obrador - pardon si j'en oublie...
    Une pensée particulièrement affectueuse pour Hugo dans le dur combat qu'il mène en ce moment.
    Venceremos!

  10. Le Phil Rouge dit :

    Bon voyage par delà les mers. Puisse les couleurs latines recharger celui qui s'est tant donné. La relève est là et dimanche dernier nous avons porté le drapeau rouge place des droits de l'homme au trocadéro pour soutenir nos amis du Paraguay. Le Front de Gauche était le seul mouvement politique présent et fut accueilli chaleureusement. Je vous salue sur ce blog car ma timidité m'empêche de vous saluer quand je vous vois, je ne suis à l'aise que quand je milite.

  11. Courrierlecteur dit :

    Bonjour à tous,
    (suite au post de: anne david martin le 5 juillet 2012 à 14h49 :"que faites vous loin de la France"...
    "On lâche rien!"...
    Une façon de parler, mais il ne faudrait pas exagérer quand même, dans l'interprétation de cette expression. Cela ne veut pas nécessairement dire "s'agripper aux baskets" du Porte Drapeau.
    Ne peut-il pas bien s'envoler un instant, vers d'autres horizons; prendre un peu d'air, des vacances, du repos, de la tranquillité, des instants de solitude, s'il le souhaite, pour se ressourcer? Ne l'a-t-il pas bien mérité?
    Bon séjour en Amérique du Sud.

  12. Adrien dit :

    Mais où sont les écolos du gouvernement PS ?

    Des bus en parallèle des lignes SNCF pour les pauvres ! Si encore cela était pour des transversalités ; Mais non je ne rêve pas c'est bien sur les mêmes axes et je n'ai rien entendu sur la polution carbonne. a moins qu'ilqs envisagent à terme de mettre ces bus sur les trains ! mais alors cela s'appelerait des Wagons !

    dieu que les sièges de l'assemblée sont confortables !

    Le FdG qui opte pour le fer routage a quelques longueurs d'avances sur nos pauvres écolos "roses".

  13. cerise verte dit :

    @cityoenne21
    tu proposes un choix individualiste, limite mercantile comme si tout le monde réagissait en fonction de ses petits intérets
    si on propose un vrai choix de société il doit transcender les catégories socio-professionnelles, c'est l'inverse qui est une des tares première de notre société (chacun pour sa petite boutique).
    on peut être cadres, paysans artistes, profs ou bouchers et vouloir rétablir la notion de service publique et de bien commun, vouloir la planification écologique et un avenir vivable pour ses enfants dans un monde apaisé, enfin j'espère.
    et si les gens ne sont pas enclins à ça je pense que c'est pour nous le principal combat, d'amener une vision globale de partage, une vision sociale et écologique.Car la fin annoncé des ressources et donc de la croissance nous oblige à changer de paradigme
    A par tout ça tu crois vraiment que la classe moyenne est uniformément PS et les classes dites populaires toutes front de gauche ? (d'accord avec toi pour ce qui est de leur envie d'en découdre)

  14. Chantal Charles dit :

    Merci, un régal de lecture! passionnant instructif,vous nous faites un bien fou,le Front de Gauche est bien vivant,solide,et tout lui donne raison encore un peu de patience , je vous fais entièrement confiance pour la suite et nous réveillerons la terre entière encore Merci d'etre notre chance !

  15. citoyenne21 dit :

    @cerise verte (213) : moi, je souhaiterais bien au contraire que tous puissent trouver nécessaire d'aller vers les solutions proposées par le FdG mais difficile tout de même de donner envie ou convaincre tout le monde par le même procédé ou discours, c'est tout !
    Je pense aussi que c'est plus facile pour ceux qui ne sont pas au taquet (et ce n'est pas un reproche), de se dire qu'on a encore toutes nos chances et qu'on peut donc y mettre les formes d'ici 2017 !

  16. sergio dit :

    @ erlea 2904 - 15 : "nous faire dicter notre politique par la finance internationale via l'union européenne"
    Tout à fait de ton avis : l'Ue est un organe d'intégration ultralibéral au service des puissances financières (et même pas au service de l'industrie ni du commerce ou du bien être des pays membres !). Cette dérive idéologique et politique de l'Ue s'est faite peu à peu et désormais les médias et la pensée unique exigent une soumission totale de l'opinion à cet amalgame : Europe = Marché tout-puissant et sans règle.
    Le rapport de l'UE avec les E.-U. est aussi un rapport de soumission militaire et diplomatique. l'UE est un monstre anti-démocratique, agent d'une mondialisation aveugle et meurtrière pour tous les peuples, européens ou pas.
    Que ce soit dans un bâtiment catho comme la cathédrale de Reims, dixit naco, que samedi FH et Merkel célèbreront un évènement historique qui les dépasse, renvoie à cette Ue pervertie. En effet trois démocrates-chrétiens ont fondé cette association (droite d'après guerre dont J. Monnet en France) et le symbole eurolâtre est clair : ce sont les douze étoiles couronnant la vierge dans l'Apocalypse de Jean !

  17. aline foz dit :

    Votre tour d'horizon de la situation sud-américaine et européenne, parfaitement argumenté, m'a beaucoup intéressée et appris. Mais le plus grand plaisir a été de savourer votre syntaxe. J'ai suivi votre campagne présidentielle, et surtout votre prestation à Marseille, avec beaucoup d'enthousiasme, mais aussi d'appréhension. Votre score a été magnifique et je vous remercie de nous avoir redonné l'espoir d'un changement positif. Durant la campagne législative vous avez fait preuve de courage et de détermination. De cela aussi je vous sais gré. Il est regrettable, bien sûr, que certains électeurs de gauche ne se soient pas sentis concernés par cette élection-là. Profitez bien de ce pays qui m'est cher puisque mon grand-père, rédacteur en chef d'un grand journal de Caracas y est mort après qu'il ait fui l'Espagne franquiste et avoir lutté pour la démocratie. Bon repos, et bonne visite instructive de cette capitale que je n'ai pas le plaisir de connaître.

  18. bertgil dit :

    Ce que Sapin veut signifier à J-L Mélenchon, c'est taisez vous, car vous êtes un privilégié.Votre devoir de privilégié est de soutenir ce gouvernement ou de vous taire.
    Réponse de Sapin lamentable mais réponse de classe.

  19. volante dit :

    Bonsoir Jean-Luc,
    Toujours un plaisir de lire tes réflexions, tes états d'âme, et ton courage. Super les jeunes qui partaient pour la Corse, comme tu le dis la graine a pris chez beaucoup de monde.
    Que cette graine continue à grandir, il faut nous y aider, beaucoup de gens sont prêt à te suivre, et je pense que le PS à moins de revirement réellement "àgauche" nous servira de vivier.
    Bien cordialement.

  20. Yvon dit :

    Des millions de gens, du Front et du Parti de Gauche ou non, ont voté Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles. S’ils savent ce que représente ce vote, c'est qu'ils sont d'accord pour continuer la lutte, et l'amplifier dès la rentrée. Dès maintenant ça ne nous empêche pas de nous exprimer et d'expliquer notre vision le plus clairement possible. Mais pourquoi ce qui nous paraît limpide est si difficile à faire admettre à ceux qu'il faut convaincre ? Je pense que les électeurs aiment bien manger les plats déjà préparés, quitte à ingurgiter n'importe quoi. Loin d'être un génie, j'aime notre politique limpide du partage comme les plats que je prépare. Et j'ai une horreur profonde des discours crasseux que l'on nous sert au quotidien. Faire comprendre à l'adepte du plat tout fait qu'il peut faire l'effort, avec peu, de préparer lui-même sa nourriture, comme son avenir social, relève parfois d'une effroyable gageure. Je m'y suis coltiné assez, surtout pendant les législatives, pour percevoir un strict minimum de l'énorme effort demandé à nos leaders du Front de Gauche pour convaincre. Transformer des spectateurs en acteurs n'est pas une activité facile. Mais ne nous décourageons pas. J'ai lu un article, (Monde diplomatique de Juin 2012,) page 12 et 13 : " Deux traités pour un coup d'Etat européen" par Raoul Marc Jennar. C'est à mon sens un excellent outil pour aider à faire comprendre la farce que l'on veut nous faire avaler ! Yvon.

  21. Courrierlecteur dit :

    Bien sûr, il n'est pas possible de savoir si c'est le fait d'avoir exprimé, sur le blog de Jean-Luc Mélenchon (4 juillet 2012 à 23h48) des inquiétudes au sujet d'une éventuelle "redevance télé" sur les ordinateurs (avec des dérives probables sur internet) qui a fait réagir le Ministre du budget. Mais, voilà une nouvelle rassurante, pour le moment, pour les internautes, au sujet de l'abandon de cette redevance sur les ordinateurs.
    Moralité: "On lâche rien", même pendant les vacances (Sauf les baskets de celui qui mérite bien un peu de détente.) Imaginer que le simple fait d'exposer des inquiétudes (avec arguments) en réaction, sur ce blog, au sujet d'orientations foireuses du gouvernement, cela y met un frein, est une idée réjouissante. Une force, un réseau serait-il en train de naître, de s'affirmer? Il n'est pas impossible que ce soient les premiers fruits inattendus, d'une remarquable campagne. De quoi savourer au mieux, quelques vacances. La force est toujours là.

  22. Ppol dit :

    Nous avions fait un bon pas en avant, maintenant c'est le temps de la consolidation et de l'action "intelligente".

  23. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    @ Yvon
    Farce d'autant plus indigeste que les consommateurs ne seront pas trop regardants sur les mains qui la préparent: Pacte européen : la gauche profitera de voix UMP au Sénat

    Un bémol bénin sur l'article de RM Jennar dans le Monde diplo: contrairement à ce qu'il dit, les parlementaires écolos ne s'étaient pas abstenus mais avaient voté massivement CONTRE le MES. De nouvelles lourdeurs d'estomac à prévoir très bientôt...

  24. JAMIN Pierre dit :

    Bravo Mélenchon! pour avoir donné de l'énergie et de l'espoir à la vraie gauche française. En parlant d'énergie, faite provision sur ce continent qui en a à revendre, rapporter nous du neuf. Pourquoi: car le front de gauche doit rester un front chaud! Il a besoin de cette énergie. Il a démontré son utilité dans notre société en faisant ressurgir des valeurs fondamentales bien enterrées par le conformisme ambiant, les médias et leurs sbires de tous poils trop payés pour faire le boulot par les puissants et leur idéologie cynique. La gauche(la vraie) doit sortir plus forte encore de cette campagne pour confirmer son retour en force dans les prochaines élections. Il nous faut pour cela l'intelligence, l'énergie et l'unité. Au plaisir de vous lire encore longtemps

  25. erlea2904 dit :

    Article de la RNV sur et avec Jean-Luc Mélenchon. Deux extraits traduits:
    "Nous sommes héritiers du processus vénézuélien."
    « Il conçoit le processus révolutionnaire comme un processus concret. « Nous ne faisons pas la révolution par idéologie, nous la faisons pour régler des problèmes, signale-t-il, et illustre avec un exemple :, tandis que la social-démocratie pour couvrir le manque de professeurs propose de nommer une commission pour essayer de résoudre le problème, la gauche décide la désignation de professeurs et il établit le budget pour le financer. » »
    Venceremos!

  26. bernard dit :

    L'Humanité du 6/7
    A propos de la règle d'Or (TSCG) "l'Élysée souhaiterait à présent la voir adoptée aussi vite que possible... si possible avant le 30 Juillet, la voie référendaire est exclue, mais quid du parlement réuni en congrès, je recite "A Chassaigne, président du groupe FdG a vivement interpellé le ministre des affaires étrangères... en faisant savoir que les dix députés du FdG ne voteront pas le traité européen"
    Donc ce sera non.
    [...]

  27. sergio dit :

    Petite précision sur mon dernier post : le principe d'une union d'états européens a été mis en oeuvre par trois démocrates- chrétiens (Jean Monet étant sans doute du MRP français, sinon un Allemand et un Italien) et donc imaginé à l'intérieur d'une idéologie de centre droit. Elle n'était pas foncièrement anti-humaniste comme l'Ue actuelle, devenue structurellement anti-démocratique et destructrice des progrès sociaux et économiques accomplis par les pays membres les plus évolués jusque-là. Il y avait rhétoriquement alors cette idée de la troisième voie face aux 2 blocs Est et Ouest d'après guerre... mais en même temps dans le fond une inféodation à peine cachée pour le capitalisme d'alors et le bloc idéologique et militaire de l'Ouest. De Gaulle a changé un peu la donne.
    Aujourd'hui, le monstre eurocrate régit tout, a grandi démesurément et, tout en s'abritant sans doute derrière un humanisme de façade ou formel, applique tous les principes violents du nouveau capitalisme transnational actionarial. C'est pourquoi je parlais de "perversion", une évolution empirant les choses à propos de l'Ue.
    Sinon, à propos des premières orientations austéritaires du gouvnmt Ayrault, le forum de Libé en flux sur télédegauche consacré à la social-démocratie en 5 volets avec Jean-Luc face à Alain Minc est très éclairant pour comprendre les raisons profondes de l'impossibilité d'un "changement" quelconque par le Parti Solférinien.

  28. Patricia Donars dit :

    Youpi ! le bouclier fiscal est supprimé mais sera encore appliqué en 2012 ! En 5 ans, cette mesure a coûté 3,6 milliards à l'Etat, dont 735 millions en 2012... J'ai une idée : et si on demandait à tous ces riches contribuables de rembourser leurs avantages perçus (je rappelle que madame Bettencourt s'est vu rétrocéder 30 millions en 2007) ? Les pauvres gens victimes de l'amiante vont bien être obligés de rendre leurs indemnités, suite à une décision du tribunal de Douai... Serait-il possible que le FdG fasse une proposition de loi dans ce sens ?

  29. Antraigues dit :

    Tout à fait d’accord avec Adrien (213). Ce que nous venons d’apprendre est parfaitement scandaleux : la SNCF va concurrencer ses propres trains avec des cars « low cost », et pas du tout dans un souci de complémentarité. La SNCF qui a largement contribué à la quasi disparition du fret ferroviaire en étant actionnaire principal de certaines entreprises de transport routier a décidé de tuer son propre trafic voyageur. Encore plus de cars sur les autoroutes, plus d’accidents, plus de pollution, c’est exactement l’inverse de ce que contient le programme « l’humain d’abord » en matière de transport. Pourquoi la SNCF ne se lance t- elle pas dans la location de voitures, pendant qu’on y est ? Au lieu de défendre et promouvoir le train, on demande à la SNCF de faire du fric avant tout. Seule un changement radical peut inverser cette tendance, et cette radicalité est totalement absente de l’action du PS. Le front de gauche, c’est la révolution citoyenne, la 6éme république, la planification écologique : rien, mais alors rien à voir avec le PS actuel.

  30. @ 228 sergio -10h15 :
    " Aujourd'hui, le monstre eurocrate régit tout, a grandi démesurément et, tout en s'abritant sans doute derrière un humanisme de façade ou formel, applique tous les principes violents du nouveau capitalisme transnational actionarial."

    Je souhaiterais juste préciser qu'historiquement chaque pays (en Europe et ailleurs) a commencé par remettre un à un ses pouvoirs économiques aux financiers spéculateurs et aux multinationales. En Europe, Giscard d'Estaing et Delors sont les principaux artisans de cette transmission/trahison.Au niveau français, la droite et la gauche se sont relayées pour prendre tous les textes de renonciation adéquats; les mauvaises langues affirmant que la "gauche" aurait été encore plus zélée à cet égard. Une fois que l'oligarchie ultra libérale a été mise en selle partout, elle n'a plus eu qu'à gerer le pouvoir qu'on lui a donné. L'axe de sa stratégie est simple : elle sait fort bien que s'ils le voulaient (cf "Nous on peut") les politiques pourraient reprendre le pouvoir et utiliser la puissance publique retrouvée dans l'intérêt des peuples. Mais désormais les politiciens ultra libéraux, de droite, comme de "gôche", ont intégré le fait qu'ils ne doivent agir que comme délégataires de l'oligarchie et en sa faveur.Si le "monstre eurocrate" régit tout c'est seulement en tant que fondé de pouvoirs et éxécutant de l'oligarchie. Inverser la vapeur est l'objectif du FdG.

  31. Nath dit :

    J'ai pas beaucoup entendu les positions du FdG sur la crise au Mali, soutien ou pas au MNLA?
    ce mvt de résistance est multiethnique et pas uniquement touareg, contrairement à ce qu'en dit la presse occidentale qui prend un malin plaisir à laminer ce mvt alors qu'il est seul à combattre l'Aqmi, le Mujao et ansar eddine. Allons nous encore accepté au nom de la françafrique et des intérets occidentaux qu'un mouvement démocratique et laïque soit sacrifié au profit de jutueux contrats à venir, et que la population du nord ne puisse tjs pas faire valoir son droit à l'autodétermination et à la justice; peut-on accepter l'islamisation de cette zone plutôt que de soutenir à un mvt de résistance démocraitque et laïque ?
    Pour mieux comprendre les enjeux, à lire l’article d’Hélène Claudot Hawad, Directeur de Recherche - CNRS "Business, profits souterrains et stratégie de la terreur La recolonisation du Sahara" texte consultable sur plusieurs sites

    Pour finir, info sur le rassemblement en soutien aux populations de l'Azawad, ce samdei 7 juillet à 15h au Parvis des libertés et droits de l'Homme, Esplanade du Trocadéro, Metro ligne 6 et 9, station Trocadéro Bus 32 et 63, station Trocadéro.

    A tchao

  32. Quentin dit :

    Bon courage à toute ton équipe Jean-Luc, vous donnez du courage et une vision d'ensemble pour tous ces jeunes qui ne savent plus comment survivre. J'essaie de vivre ici en réparant a mon échelle le résultat d'une manipulation intergénérationnelle. Si vous avez besoin de moi je suis la. ;)

  33. Antraigues dit :

    On a pas tant d’occasions de se réjouir, en voici une : Par un vote écrasant hier, le Parlement Européen a décidé de rejeter le traité ACTA, 478 voix contre 39. Les citoyens d’Europe et du monde ont vaincu les bureaucrates non élus, qui étaient courtisés par le lobby des multinationales. Le champ de bataille n’était pas un quelconque bureau dans une administration mais les représentants du peuple – le Parlement européen – qui ont fait leur travail en beauté, et nous ont représenté contre les intérêts particuliers.
    Je ne sais pas précisément comment notre Jean-Luc Mélenchon national avait l’intention de voter, mais j’ai bien une petite idée …
    Notez le silence assourdissant d’un certain nombre de médias (mais c’est dans l’Huma par contre).

  34. Jocelyne Faugeron dit :

    Oui, les idées avancent dans notre sens, la preuve," les ciconstances ont été assez mures" (pris dans votre texte) pour que vous apparaissiez, que vous sortiez des rangs, vous, Monsieur Mélenchon, comme notre porte-parole, et vous avez fait avancer notre cause, vous, et nous avec vous, chacun à son niveau !
    Et la situation actuelle me fait penser à la fin du livre, et film, "le seigneur des anneaux", lorsque le héros, qui serait, le peuple, est torturé par ce grand dilemne, "mon or ou ma Liberté ? ? ", tout se termine bien dans cette histoire, et comme vous le dites, il y a de quoi être optimiste avec toute cette jeunesse, qui n'accepte pas les schémas imposés, refusent les dictats du dieu fric. Ne lâchons rien ! Soyons à leur côté !

  35. Jean Jolly dit :

    Quand je lis certains commentateurs qui parlent de " gauchisme " comme étant une espèce de tare dépassée de nos jours, je ne peux que leur conseiller de visionner cette conférence de Annie Lacroix-Riz (dont j’ai la plus grande admiration) et qui explique " la stratégie du choc " de Naomi Klein exploitée par l’oligarchie (ou plus précisément par la synarchie) dans le monde travail selon une recherche minutieuse dans les archives méconnues de l’Histoire, ainsi que la deuxième partie où elle répond aux questions du public qui sont très intéressantes.
    Je suis ouvrier et fier d’appartenir à la vraie gauche qui lutte contre une caste de maffieux.

  36. Donato DI CESARE dit :

    Ce matin, Xavier Timbeau, qui est directeur du département analyse et prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), est l’un des premiers économistes français de premier plan à contester dès à présent la pertinence des choix économiques faits par le gouvernement socialiste, à l’initiative de François Hollande.
    Sa critique est forte : il fait valoir que la politique d’austérité choisie par le gouvernement constitue une erreur grave de stratégie...C’est en cela que les mises en garde formulées par Xavier Timbeau prennent une forte résonance. Elles émaneraient d’un économiste proche de Jean-Luc Mélenchon, à l'image d'un Jacques Généreux, elles ne surprendraient guère. Mais venant de l’un des responsables de l’OFCE, elles prennent une autre portée...
    Voici son entretien video

  37. Martine Soyer dit :

    Toujours des billets de qualité, précis et plein de poésies ou d'images qui nous transportent et font rêver.
    J'apprécie que l'homme puisse dire simplement "je suis fatigué ou je goûte un moment de solitude...". Tu as bien donné JL et je veux te remercier pour les espoirs que tu fais naître. A bientôt

  38. erlea2904 dit :

    @Jean Jolly
    Il me semble que le gauchisme a une caractéristique spécifique: c'est la gauche du refus de la compromission que serait le pouvoir, les institutions. Même la VIème République, pour certains serait encore une forme de compromission puisqu'un système institué. Or, si on veut vraiment changer les choses, il faut à un moment ou à un autre accepter UN système que l'on aurait défini et s'en servir pour gouverner...
    Je suis évidemment contre toute caste maffieuse! (Je suis apicultrice. Je me considère donc de la classe populaire).

  39. Bonjour Monsieur Mélenchon - restée longtemps loin du web - besoin de repos après cette période politique très éprouvante qui s'est heureusement conclue par l'éviction du petit napolèon ! Je n'ai pas donné carte blanche au PS dans l'élection législative dont vous étiez hélas absent - dans le coin où j'habite n'étaient présents que le FN et l'UMP ! Il n'en reste pas moins que je suis perso satisfaite de la nomination de l'équipe en place, Jean-Marc Ayrault étant un homme extrêmement sérieux - pour ne parler que du premier - Pour le reste je suis comme tout le monde, j'attends...Il faut en effet laisser le temps à cette équipe, qui reprend en mains un pays ravagé par l'équipe précédente ! Puis-je avant de terminer vous dire que vos chances eussent été bien meilleures SI vous étiez venus à Marseille ! J'ignore qui a pu vous orienter vers Hénin-Beaumon, ce n'était pas un bon conseil, je l'ai tout de suite pensé et le résultat a confirmé mes pressentiments ! Pourquoi un " Fils du Soleil, de la Mediterrannée " est-il allé livrer bataille dans un lieu aussi éloigné de ses racines ? Avec amitié, bonne route dans la patience

  40. Denys 54 dit :

    Bonjour à toutes et tous.
    Juste pour info: vous savez que le Parlement Européen à voté contre la loi ACTA (478 voix contre, 39 voix pour) malgré que les élus aient été courtisés par le lobby des plus riches entreprises de la planète. Et bien cela ne gêne nullement le Commissaire Responsable de cette question (non élu bien sûr) Karel de Gucht, qui a déclaré qu’il n’allait tenir aucun compte de ce rejet et représenter cette proposition jusqu'à son adoption! Petite précision concernant ce personnage: le fisc Belge le soupçonne d'avoir fraudé pour une somme de 1,2 millions d'Euros... Vraiment ces gens-là vivent dans un autre monde!

  41. Jean-François91 dit :

    @237 Donato Di CESARE
    oui, Xavier Timbeau s'ajoute à une pléthore d'économistes sérieux, qui dénoncent comme stupide la politique d'austérité de l'UE, en plus d'être malfaisante. Dans leur dernier ouvrage, L’Europe mal-traitée, les Économistes atterrés détaillent l'absurdité du MES et son caractère anti-démocratique. De leurs conclusions effectivement effrayantes on peut se demander le but in fine de l'UE n'est pas avant tout de soustraire la politique économiue aux représentants du peuple pour la mettre entre les mains d'"experts" à la botte du capitalisme. Ce programme des ordolibéraux allemands (avec des complices d'autres pays) était en filigrane des les débuts du'Marché Commun'. Maintenant, sous le prétexte de la crise qu'ils ont aggravé, les ordolibéraux ont jeté le masque et veulent accélérer. Ce qui est grave c'est que cette politique soit avalisée par des gens qui se prétendent "de gauche", non seulement en haut lieu, mais autour de nous. Peut importe que le premier ministre soit «un homme extrêmement sérieux», s'il fait une politique économique crapuleuse. Quand est-ce que nos concitoyens et nos amis vont ouvrir les yeux ? Il arrive un moment où la naïveté et la complaisance deviennent niaiserie et complicité ! La documentation existe :
    -Serge Halimi, Le Grand bond en arrière
    -Raoul Marc Jennar, Europe la trahison des élites
    -Europe Inc., Comment les multinationales construisent l’Europe et l’économie mondiale
    etc.

  42. Paul dit :

    De Jean-François91 à 18h33
    "Quand est-ce que nos concitoyens et nos amis vont ouvrir les yeux ?"

    Quand le monde s'écroulera. Pourquoi en serait-il autrement ?
    J'ai l'habitude de lire les commentaires d'articles de presse, toute presse confondue. C'est absolument désespérant. La palme évidemment aux commentaires des articles du Figaro, que je n'ose même plus lire tant ils sont ignobles.
    Je perds chaque jour un peu plus d'espoir d'une quelconque amélioration. Je quitterai cette société avant qu'elle ne s'autodétruise.

  43. Jean Jolly dit :

    @ erlea2904.
    A chacun son sens de l'orientation dans la vie comme en politique. Dans ton commentaire tu fais allusion (je suppose) au NPA et à LO, je les considère de gauche comme nous au FdG sauf qu'ils ne croient pas à la représentativité électorale (politiciens professionnels), ils visent la démocratie directe (considérée utopique par beaucoup), sinon ils ont pratiquement la même vision humaniste que nous autres. Ensuite il y a le centre un poil à gauche représenté par le PS, puis le centre droit du MoDem et compagnie que je considère comme étant la nouvelle droite républicaine, et enfin la droite extrême et xénophobe représentée par l'UMP et ses potes du FN.
    Le "gauchisme" ne veut strictement rien dire, il n'existe que des profiteurs et des esclaves plus ou moins soumis.

  44. Cher Jean Jolly et camarade (et vous tous pendant que j'y suis),
    Je crois personnellement que le mot gauchisme a un sens et d'ailleurs Jean-Luc l'a utilisé plusieurs fois dans ses billets et pas pour approuver cette attitude. " Maladie infantile du communisme " d'après Lénine, elle consiste à vouloir tout, tout de suite, quitte à risquer de tout perdre par des surenchères irréalistes et irresponsables. Le Front de Gauche est à gauche, de façon claire, nette et précise, mais n'est pas pour une Révolution violente demain matin. Il souhaite que son programme soit appliqué, ce qui suppose d'arriver au pouvoir par les urnes; c'est la Révolution citoyenne. Un gauchiste de stricte obédience rejette cette stratégie. Que des partisans d'extrême gauche, qui ne sont pas forcément des gauchistes brouillons et irresponsables, votent pour le FdG parce qu'ils sont d'accord avec nous, tant mieux. Par contre l'expression gauchiste lorsqu'elle est uitilisée par les ultra libéraux pour essayer de nous discréditer, comme est utilisée l'expression extrême gauche avec le même objectif, est évidemment absurde. Mais sur le plan de la com, mieux vaut mille fois nous revendiquer pour ce que nous sommes. Le FdG c'est le parti socialiste, le vrai, celui de Jaurès, c'est à dire la justice sociale dans le respect des valeurs républicaines. C'est un étendard autrement plus mobilisateur, à mon avis, que celui du gauchisme.

  45. erlea2904 dit :

    @Jean Jolly
    "ils ne croient pas à la représentativité électorale (politiciens professionnels)"

    Dans ces cas-là, on s'en sort plus! Si un politicien dit "professionnel" a une vision cohérente d'un avenir possible pour notre pays avec un changement radical de système, avec l’intérêt général mis au cœur de nos préoccupations... bref, l'Humain d'Abord avec Jean-Luc Mélenchon (ça fait un peu prechi precha mais bon j'y crois, alors!) donc si on y croit, allons-y pour le politicien pro! Et puis ce genre de critique ressemble étrangement au vieux truc: "ils sont nantis donc ils ne peuvent pas défendre le peuple!" (D'ailleurs ça me fait penser à Sapin reprochant à JL de ne pas manger de carambar et de ne pas être au SMIC). Les élites peuvent parfois nous servir quand elles sont sincères! Il ne faut pas cracher dessus si ça peut nous aider à changer les choses!
    J'ajoute que je respecte les militants de ces partis dont je me sens très souvent plus proche dans les combats que des sociaux démocrates, mais j'ai envie que notre programme l'Humain d'abord s'applique. Et pour s'appliquer il faut quand même qu'il y en ait qui acceptent de gouverner!

  46. Jean Jolly dit :

    @ Jean Louis.
    Tout esprit logique sera tout d'abord partant pour une révolution pacifique, donc démocratique, jusqu'au jour où la vie lui joue de mauvais tours (enfin la vie, plutôt la mafia ordonnée quoi !), il s'aperçoit alors qu'il s'est fait couillonné pendant des années, si ce n'est des décennies, en votant pour "Pierpoloujak" qui promettait la lune dès qu'on l'aura décroché... pas de bol, les ricains ont laissé leurs canettes de coca en plus du reste (en restant poli), sur notre satellite naturel, juste pour une démonstration de force mondiale.
    Il ne faut donc pas s'étonner que cette "démocratie", telle qu'on la connait, rebute un Français sur deux, que parmi eux une majorité préfère baisser les bras, tandis que d'autres voient les "bronzés" comme des "aliens dévoreurs de pain français" et qu'une autre partie est trop en avance en imaginant la démocratie directe comme l'explique Étienne Chouard.
    Nous, au FdG, sommes lucides de l'énorme marche à franchir car la majorité d'entre nous est plus ou moins à l'abri du "besoin", même si la plupart d'entre nous a trimé comme des baudets pour y parvenir.
    Salut et fraternité.

  47. erlea2904 dit :

    @Jean Jolly
    "la majorité d'entre nous est plus ou moins à l'abri du "besoin", même si la plupart d'entre nous a trimé comme des baudets pour y parvenir."
    Ah ! Bon ? Si ça se trouve au FdG, y’en a qui ont le compte en banque qui déborde et d’autres (comme moi) qui galèrent encore pour y arriver ! Je ne pense pas que le FdG soit un parti de clones au même niveau social ! En tout cas je l'espère car ce serait à désespérer de l’Humain.

  48. Jean Jolly dit :

    @ erlea2904.
    Nous entrons dans le domaine de la philosophie et je doute que le Webmestre puisse permettre l'écart du sujet aussi longtemps, aussi je ne préfère pas insister... désolé.

  49. Melmoth dit :

    Il semble que de plus en plus d'économistes sortent du bois pour tenir le même discours que Jean-Luc et le fdg au cours de la campagne - comme c'est curieux qu'on les entende maintenant alors que c'est la "gauche" au pouvoir - à propos de cette crise qui doit nous faire tout avaler : le bébé et son eau du bain ! Excellent billet de Jean-Luc Mélenchon sur ce blog qui allie information et poésie, ce que peu d'hommes politiques sont capables de faire. J'imagine qu'il doit être bon de se ressourcer en Amérique latine, bien plus avant-gardiste que ne l'est le modèle occidental, empêtré qu'il est dans sa couardise à faire front aux difficultés (je parle des politiques).
    Toute cette clique europroclamée me fait penser à une mouche butant éternellement contre une fenêtre oscillo-battante, imaginant que la sortie est forcément tout droit, mais sans penser que l'ouverture se situe en haut. Pour résorber la dette, quoi de mieux que de nouvelles dettes, et on verra plus tard. Je prend ma tapette front de gauche et j'occis la mouche, au moins j'abrège sa quête de l'inutile, et je ferme la fenêtre, des fois qu'une autre mouche revienne.
    Olivier Delamarche parle de l'enfumage des mouches.

  50. Poncet dit :

    Blanche de Marseille : ce sont les arbres qui ont des racines. Les hommes ont des jambes, et elles sont faites pour marcher.


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