23mai 12

Avec Emilienne Mopty

Je marche, camarade !

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Voici une note bien trop longue. Mais les jours passant, chaque morceau étant écrit, mon attention et les faits me tiraient encore à hue et à dia. Ce que je publie va de même. Une part de la suite est déjà écrite. Mais durera-t-elle assez pour valoir la peine ? Ici il est question de notre fabuleux rassemblement sur la place de la mairie à Strasbourg, puis de la venue d’Alexis Tsipras, du sommet du G8 et de divers autres sujets qui me sont venus au clavier en courant tout seul.

Portrait d'Emilienne Mopty, un dessin signé Ernest Pignon-ErnestA cette place je vous donne une information qui peut intéresser quelques-uns de mes lecteurs. Sachez que le dimanche 3 juin prochain j’organise une marche « l’Humain d’abord » dans le Pas-de-Calais. Nous partirons de la commune de Montigny en Gohelle dans la très disputée 11ème circonscription du Pas-de-Calais. On démarre à 15h30 du Puits Dahomey, rue de la Libération. En chemin, il y a deux haltes. Puis on arrive à 17h aux Grands bureaux des mines sur la commune de Billy-Montigny. D’où vient l’idée ? D’un fait historique. En 1941, en pleine occupation nazie, Emilienne Mopty organise des marches de femmes en soutien aux mineurs grévistes qui défient les nazis. Les femmes du bassin minier, épouses, mères, filles, travailleuses, résisteront aux côtés des 100.000 mineurs qui refusent l’exploitation barbare de l’envahisseur. A l’image de cet esprit de résistance et de fraternité, nous marcherons ce dimanche 3 juin pour nos revendications et pour montrer notre détermination à faire vivre la fraternité et la solidarité entre tous. Vu ? Vient qui veut. Seul ou en cortège. Couleur rouge de rigueur en drapeau ou en habit. Fanfares et instruments appréciés.

En illustration du billet, des participants au rassemblement du Front de Gauche vendredi 18 mai à Méricourt dans le Pas-de-Calais. Au pied d'un terril, symbole du bassin minier. Photos S. Burlot.

Je peux dire que c’était un événement. Un vrai. La place Broglie à Strasbourg pleine de monde et de drapeaux rouges ce mardi soir! Quel moment ! Strasbourg ! Ma candidature y a recueilli 11 % des meeting_01_mericourtsuffrages, à la moyenne nationale. Et nous avons obtenu plus de sept pour cent dans le département. Convoqué en cinq jours, le rassemblement du Front de Gauche a été un succès total. Et, disons-le, aussi un peu imprévu. En effet personne n’a jamais fait cela depuis De Gaulle en 1947 ! Et le football en 1979. Ce mardi, notre rassemblement fut donc davantage qu’une réunion réussie dans une campagne électorale. C’est un évènement en soi. Notre Front de Gauche est passé, ici aussi, à une autre échelle. Il est devenu un fait de la société alsacienne, intimement lié à sa nouvelle réalité, bigarrée et socialement plus avancée que ne le pensaient maints observateurs. Le jeune Parti de Gauche y joue un rôle central et moteur que personne ne pense à discuter. Si j’en parle c’est parce que j’ai pu ensuite faire la connaissance des cadres de cette organisation. J’ai été frappé par leur jeunesse et par leur mixité. Ages, métiers, origines géographiques,  la diversité des recrutements saute aux yeux.  Le lien des générations aussi. De même que les traditions naissantes d’organisation très méthodique que je constate avec bonheur. A mes yeux, les amis qui s’organisent méthodiquement et pratiquent entre eux cette discipline d’action qui les unit librement, font preuve d’un haut niveau de conscience politique. Car c’est la façon la plus nette et la plus claire de prendre au sérieux nos propres diagnostics historiques. Comment peut-on autrement se dire conscient de l’arrivée de la saison des tempêtes et agir à la va comme je te pousse sans ordre dans le travail à accomplir ni méthode. Un camarade qui travaille de nuit m’a dit « j’ai trop peu de temps libre pour le gaspiller ». Je pense de même. Je vais plus loin. Je crois que la liberté individuelle est le plus puissant moteur d’action et d’implication personnelle. C’est pourquoi il est si important de ne jamais attendre les consignes pour agir. Et pour prendre l’initiative par petits groupes d’affinités où que l’on se trouve. Cette façon de faire est toujours économe de moyens, de temps et d’énergie, je l’ai constaté maintes fois. De plus elle enracine notre mouvement. Je veux dire qu’elle le libère du poids toujours nivelant que donne la personnalisation de la politique médiatisée. Le rassemblement de Strasbourg a été une magnifique confirmation du meilleur de ce que nous sommes capables de faire avec ces  méthodes meeting_05_mericourtsimples mais si efficaces lorsqu’elles combinent la motivation individuelle et l’action collective.

Autre rendez-vous extraordinaire lundi à Paris !  A l’initiative du Parti de la Gauche Européenne et de son président Pierre Laurent, nous recevions Alexis Tsipras. Je ne le présente pas. Bon, si. Il le faut bien, pour respecter les conventions d’écriture. Celles-ci imposent qu’on définisse et situe tout ce dont on parle par respect pour le lecteur. Alors faisons juste quelques mots. Alexis Tsipras est le premier de cordée de la coalition Syriza. Syriza peut être comparée au Front de Gauche. A ceci près, entre autre chose, qu’un parti communiste sur deux que compte le pays n’en est pas membre et qu’une scission a eu lieu qui en a vu partir un groupe qui penchait pour un accord avec le Pasok. Le Pasok est le parti socialiste grec. Personne ne parle du Pasok en Grèce comme d’un parti de gauche. Ni même lui. Même si son chef est bien le président en exercice de l’internationale socialiste. Ce parti-là est plutôt tribal et propriété personnelle de quelques familles où l’on se succède de père en fils. C’est le cas de Georges Papandréou, fils de Andréas Papandréou et petit-fils de Georges Papandréou, trois générations de Papandréou ayant été Premiers ministres de leur pays. Sexy, n’est-ce pas ? En Grèce, la gauche c’est Syriza. Hors des frontières grecques Syriza devient « d’extrême-gauche », de « gauche radicale » et même « d’ultra gauche » selon le degré de malveillance ou d’ignorance du commentateur. La coalition Syriza recueillait 4,6% des voix en 2009. Aux dernières élections elle a recueilli 18% des suffrages. Aux prochaines en juin prochain elle est créditée de 28% des intentions de vote. Donc elle est annoncée comme la première force politique en Grèce. Alexis devrait donc gouverner son pays dans meeting_08_mericourtun mois. Cette nouvelle est un cauchemar pour les gouvernements autoritaires. Toute l’Europe du fric est tétanisée. Mais que va faire cet homme qui refuse absolument le mémorandum ? Croit-il réellement ce qu’il dit ?

Dans cette ambiance, selon les jours, on le compare à moi pour mieux le stigmatiser et le rabattre plus bas que terre en qualité de dangereux irresponsable. A d’autres moments c’est l’inverse. L’espoir de garder son argent est le plus fort. Comment ce monsieur Tsipras pourrait-il croire à ce qu’il dit ? Il est assez intelligent pour savoir qu’une seule politique est possible et qu’il n’y a pas d’alternative ! Ces jours-là, les bons esprits disent qu’on l’a « abusivement comparé » à moi. Par exemple, on a rappelé dans la presse française que Tsipras, lui, est calme avec les médias, au contraire de moi. C’est admirable en effet. Cela veut dire qu’on peut parler avec lui et qu’il est raisonnable. C’est-à-dire domesticable comme tous les autres « partis de gouvernement ». Je crains pourtant que les commentateurs soient bientôt contraints de traîner dans la boue cet Alexis Tsipras, comme un vulgaire Chavez, ou Evo Morales. Il va falloir le comparer à un singe et même à moi ce qui est assez équivalent, il faut bien l’admettre.

Tsipras a dit des choses d’une formidable simplicité devant un mur de caméras et d’appareils-photos car tous les médias du pays se sont intéressés à lui. Parmi tout ce qu’il a expliqué j’ai retenu cette phrase formidable : « Il n’y a pas des propriétaires et des locataires de l’Europe. » Et aussi : « Madame Merkel n’a pas le pouvoir de nous dire comment nous devons voter ni de quelle manière. » Et encore : « Nous ne sommes pas un protectorat de la zone meeting_12_mericourteuro. » Je suppose que vous avez entendu ou lu tout cela compte tenu du nombre de médias qui étaient là. Pendant qu’il parlait, je calais mes phrases pour bien doser mon propos. Car, en fait, j’étais assez ulcéré par la situation. Ce type si jeune qui se débat pour tirer son pays de l’impasse, comment est-il reçu par la gauche française ? Je ne parle pas de nous, le Front de Gauche. Vous savez ce qu’il en est. Je parle du gouvernement et des partis qui le soutiennent, le PS et les Verts, les radicaux de gauche et le MDC ? Rien au gouvernement ! Aucun contact, ni officiel ni officieux. Rien. Idem au Parti Socialiste. Aucun contact. Le PS, c’est l’ami de Papandréou et du Pasok. Il ne parle donc pas à la concurrence. Misérable ! Cela me rappelle tellement ce qui s’est passé en Amérique latine. Quand le PS soutenait les voyous assassins et corrompus comme le péruvien Alan Garcia ou les escrocs de l’alliance démocratique du Venezuela. Mais là, Aubry et les autres ne le reçoivent pas. Et en plus Laurent Fabius, depuis son bureau de ministre, menace les Grecs avec ce ton de proconsul qu’il ne supportait pas des autres pendant la période du Traité constitutionnel. Fabius a mis en garde le peuple grec avec les refrains habituels de la droite allemande : les Grecs ne peuvent pas votermeeting_10_mericourt pour ceux qui ne veulent pas du mémorandum et demander ensuite de l’argent ! On connaît. D’où vient que c’est maintenant le ministre des Affaires étrangères qui fait la police des comptes publics chez les partenaires européens ? C’est ça la nouvelle diplomatie de gauche ? En quoi est-ce de la diplomatie de parler de cette façon au premier parti grec et à son possible futur Premier ministre ?

Bien sûr tout cela n’est que paroles verbales comme on dit. Ce que dit Fabius ou rien c’est la même chose. D’abord parce que ce n’est pas à lui de parler sur ce thème et que tout le monde le sait. Ensuite parce que ce genre de menaces ne peut impressionner que ceux qui veulent bien y croire c’est-à-dire ceux qui ne connaissent pas le dossier. Et ce n’est pas le cas de Tsipras ni le nôtre. Les menaces de refus de versement à la Grèce n’ont aucun sens. Personne en Europe ne peut s’offrir le luxe de laisser la Grèce s’effondrer. Car il en coûterait 60 milliards à la France et 300 milliards au total pour toute l’Europe. Quels sont ces milliards ? Ceux que la France et les autres pays ont garanti quand la Grèce les a empruntés. Car grâce à la gestion géniale de la crise par les grands esprits qui nous gouvernent, 60% de la dette grecque est à présent dans les coffres d’institutions publiques. Mais ce qui reste dans les mains de banques privés suffirait à les faire tomber, en domino. Et comme parmi les six banques les plus engagées il y a trois des dix premières banques du monde, l’accident systémique est garanti. Que dit de cela Fabius ? Et les autres champions de la menace ? Conclusion : au lieu de gesticuler pour peser sur les élections grecques, tous ces grands chefs feraient mieux de chercher une solution réaliste. Qu’est-ce qu’une solution réaliste ? Une solution qui ne prenne pas ses désirs pour des réalités, c’est-à-dire qui ne croit pas que le mémorandum sera quand même appliqué même si le peuple grec vote contre. Une idée simple et pratique existe. Hollande, en fin de campagne, s’en est dit convaincu « depuis longtemps » (ce qui nous avait échappé). Il s’agit bien sûr de faire prêter directement par la BCE à la Grèce au taux qu’elle consent aux banques privées. Aussitôt toute la dette pourrait être rachetée à taux faible. Est-ce remplir un tonneau percé qui continuerait à fuir, comme le disent les intelligents ? Non ! Savez-vous pourquoi ? Parce que l’examen des comptes publics de la Grèce permet une découverte extraordinaire. Le solde du budget de l’Etat grec avant paiement des intérêts de la dette est très peu en déficit. A peine 1%. Oui, sans le paiement des intérêts de meeting_13_mericourtla dette, le budget grec est à l’équilibre ! Donc si on ramène le coût de ces intérêts à rien ou presque, la Grèce repart, sans fuir de tous côtés. Le sachant, qui est alors réaliste ? Ceux qui menacent et veulent continuer dans l’impasse ou bien ceux qui proposent une sortie par le haut ?

L’irréalisme n’est pas réservé au dossier grec. Le sommet du G8 vient de se tenir. Un théâtre indécent de suffisance et complètement décalé d’avec toute réalité vécue. J'en veux pour preuve le communiqué final de cette réunion. Encore faut-il l’avoir lu. Car les commentaires en boucle radotent sur la grande victoire que constituerait l’introduction du mot magique « croissance » ? Je ne m’attarde pas à refaire ici la démonstration déjà faites sur la double signification de ce mot qui est utilisé par les libéraux pour continuer la guerre aux salaires par d’autres moyens et avec un autre emballage. N’empêche que la samba sur la « croissance » est encore un épisode de la peu glorieuse moutonite aigüe qui sévit dans les rédactions. Un l’a dit donc tous les autres le répètent, sans autre analyse ni vérification. Le détail de la prose officielle issue du G8 est donc le plus souvent peu connu puisque ceux qui sont payés pour en rendre compte réservent leur temps à commenter les cravates et le menu des « first ladies ». A décharge des commentateurs, disons que, de toute façon, ce qui est écrit n’a aucune importance. Il ne s’y trouve jamais la moindre mesure concrète. Et quand il y en a, elles n’ont aucune portée pratique. Il suffit de se souvenir de ce qu’est devenue la magnifique déclaration sur la mise au pas des paradis fiscaux ! Rappelons une fois de plus que ce genre de sommet n’a aucune légitimité internationale. D’abord réunion de contact informel mais officiel, la réunion s’est progressivement imposée comme une sorte de directoire mondial, à la place de la commission de l’ONU en charge de la question du développement et de l’économie, la CNUCED. Naturellement cela ne l’émancipe pas des contradictions qui divisent cependant parfois violemment les puissances invitées. Ces sommets bavards sont donc devenus de coûteuses et pesantes cérémonies d’auto-congratulation où sont chantés en cadence psaumes et mantras néo-libéraux. Pour le reste, les documents édités sont fondamentalement consternants de vacuité et parfois même de stupidité. Ainsi quand, dans une bonne humeur désopilante et un consensus aberrant, les huit grands pays industrialisés ont d'abord tenu à se féliciter de « signes prometteurs dans le rétablissement de l'économie mondiale ». Un diagnostic grotesque alors que tous les indicateurs du capitalisme mondial sont au rouge. De la souffrance qu’engendre ce système absurde pas un mot. Exemple, le rapport annuel sur le chômage de l'Organisation Internationale du Travail. Il  vient de tirer le signal d'alarme sur le ralentissement des créations meeting_15_mericourtd'emplois dans l'ensemble des économies de la planète. Avec comme résultat la montée du chômage à un record universel de 202 millions de chômeurs, soit 6 millions de plus que l'an dernier. « Signes prometteurs » ? De quoi ?

De la suite des conclusions du G8, la plupart des commentateurs français ont retenu la mise en avant de la "croissance". François Hollande a revendiqué cette mention comme sa contribution particulière. Alors qu'au même moment Angela Merkel se félicitait outre-Rhin de l'attachement du G8 à la rigueur omniprésente dans la déclaration finale sous forme d'appel à la « consolidation et responsabilité budgétaire ». Qui a raison ? Tout le monde ! Donc : personne. Car les conclusions du G8 affirment de manière pourtant totalement contradictoire la volonté de soutenir en même temps « la croissance et l'emploi » d'une part et « la consolidation et la responsabilité budgétaire » d'autre part. Alors que c'est justement l'austérité provoquée par les politiques de consolidation budgétaire qui tue la croissance et l'emploi, en particulier en Europe. Quant à la croissance elle-même, les modalités envisagées par le G8 sont si libérales qu'on ne voit pas comment elles pourraient déboucher sur la moindre amélioration sur le terrain social de l'emploi. La déclaration affirme en effet que le soutien à la croissance devra respecté « un cadre macro-économique soutenable, crédible et non inflationniste ». Le sacro-saint objectif de stabilité des prix se trouve ainsi réaffirmé au détriment de toute relance forte des salaires et de la demande. Un point de plus pour Merkel qui a ainsi mis le G8 de son côté dans sa volonté de tenir la Banque centrale européenne à l'écart du soutien à l'activité et à l'emploi. Laquelle Banque meeting_18_mericourtcentrale indépendante a bien vite fait entendre sa voix. Elle a rappelé qu’elle était opposée à toute remise en cause du Traité budgétaire. De quel droit ? De quel droit la BCE donne-t-elle son avis sur l’opportunité des traités internationaux qui régissent les relations entre les Etats souverains qui constituent l’Union européenne ?

Mais la déclaration du G8 va encore plus loin dans sa définition libérale de la croissance. Les huit chefs d'Etat, dont François Hollande, ont ainsi affirmé en commun : « Nous soutenons les réformes structurelles, les investissements dans l'éducation et les infrastructures moderne. Ces initiatives d'investissement peuvent être financées par un ensemble de mécanismes, incluant le recours au secteur privé. [...] Nous nous engageons à soutenir l'investissement, notamment dans les petites entreprises et les partenariats public-privé. » De l’Etat et des services publics, pas un mot ! Enfin, le libre-échange est, lui aussi, consacré une fois de plus par le G8. La déclaration finale affirme ainsi : « Nous soulignons l'importance de l'ouverture des marchés [...], nous nous engageons à nous abstenir de toutes mesures protectionnistes et à poursuivre les efforts en faveur du cadre de travail de l'OMC pour réduire les barrières au commerce et à l'investissement et maintenir des marchés ouverts. Nous appelons toute la communauté internationale à en faire autant. » Et comme si ce plaidoyer pour le libre-échange n'était pas encore assez clair, ce paragraphe des conclusions du G8 se termine même en dénonçant « les réglementations excessivement pesantes qui servent de barrières au commerce ». Tout cela Sarkozy aurait pu le signer et même l’écrire. Mais pourquoi François Hollande l’a-t-il accepté ? Sans doute parce qu’il sait que tout cela n’a aucune espèce d’importance. C’était cependant une magnifique occasion de faire entendre à la terre entière la nouvelle différence française.

Cela pourrait paraître un peu impatient de ma part d’exiger de la clarté dès le premier rendez-vous international du nouveau Président. Mais enfin, tout de même, qui a posé cette exigence sinon lui ? A ceux qui ont perdu la mémoire je rappelle l'engagement n°13 du projet de François Hollande en faveur d'une « nouvelle politique commerciale » ? Hollande y appelait à « faire obstacle à toute forme de concurrence déloyale » et à « fixer des règles strictes de réciprocité en matière sociale et environnementale ». Que reste-t-il de tout cela dans cette déclaration du G8 ? Ceux qui veulent des visas écologiques et sociaux aux frontières pour relocaliser l'activité savent maintenant ce qui leur reste à faire : élire des députés du Front de Gauche aux législatives. Sinon qui va défendre ces protections ?

Cette question de la place de l’international dans l’action du capitalisme de notre époque est une affaire intérieure de chaque Etat et même de chaque région. Je m’y suis colleté de plein fouet avec l’affaire Samsonite que le hasard situe dans la circonscription du Pas-de-calais où je suis candidat. Mercredi 16 mai dernier, je me suis rendu au Tribunal de grande instance de Paris pour assister au procès des repreneurs de l’usine Samsonite de Hénin-Beaumont. Il s’agissait pour moi de soutenir les ex-salariés présents en nombre. Beaucoup de femmes parmi ces combattants inépuisables. Car voilà maintenant plus de cinq ans que les salariés de cette usine ont entamé une bataille judiciaire contre leur ex-employeur. Il en faut du courage pour tenir bon tant de temps ! Et face à quel monstre ! Derrière la marque Samsonite se cache un fonds demeeting_19_mericourt pension américain – Bain Capital – créé par Mitt Romney, le futur candidat républicain à la Maison Blanche. Cette histoire est celle d’une faillite frauduleuse organisée pour économiser les coûts de licenciements et présenter un bon cours de l’action avant la revente juteuse de l’entreprise. Voyez ça. En 2005, l’entreprise américaine Samsonite, florissante, cède son usine de Hénin-Beaumont au repreneur « Energy Plast ». L’usine est alors censée se reconvertir pour fabriquer des panneaux solaires. Personne n’a jamais vu ce plan de production. La comédie a été parfaitement jouée. Seuls quelques syndicalistes avaient flairé un coup tordu. Et de fait, aucune production ne sortira de l’usine ! Jamais un seul panneau solaire n’a été produit ni même envisagé. En 2007, l’entreprise est donc liquidée. Et les 205 salariés sont licenciés. Mais ceux-là ne se laissent pas faire ! Ils crient à la faillite frauduleusement organisée ! Ils entament leur combat judiciaire. En 2009, la justice leur donne raison sur toute la ligne par trois jugements. Le premier annule la vente de l'usine par Samsonite au repreneur, comme frauduleuse. Le second jugement condamne Samsonite à payer les salaires dus jusque-là aux salariés qui n'auraient pas dû être licenciés. Un troisième jugement, pénal celui-là, condamne à de la prison ferme les trois repreneurs de l’usine pour avoir sciemment provoqué la faillite de l’entreprise et détourné 2,5 millions d’euros. C'est alors le procureur lui-même qui utilisera l'expression de "patrons voyous" pour qualifier les responsables de ce désastre. Ayant fait appel de cette condamnation pénale, ces derniers sont donc jugés une nouvelle fois. A cette occasion l’avocat des travailleurs a voulu élargir l’affaire pour qu’elle aille au fond du dossier. Il a souhaité un complément d’enquête pour faire connaître la responsabilité du fond de pension propriétaire de Samsonite dans cette manœuvre. Les ex-salariés de Samsonite comptent bien faire condamner directement le fonds de pension américain Bain Capital pour avoir utilisé un repreneur bidon afin de se débarrasser d'une usine. En effet, aux Etats-Unis, ce fonds fait l’objet d’un nombre record de procédures pour ce même type de pratique ! Courageuse et déterminée, la syndicaliste qui mène le combat déclare : « J’irai jusqu’aux Etats-Unis s’il le faut pour que justice nous soit rendue ! »

Pour nous tous, il est décisif que la condamnation des repreneurs-liquidateurs soit confirmée par le tribunal. Sinon cela laisserait supposer que, dans notre pays, les entreprises peuvent volontairement mettre en faillite une usine pour se débarrasser de ses salariés. Mais La fermeture de l’usine Samsonite de Hénin-Beaumont est emblématique des ravages produits par le capitalisme financier. Quand on regarde le déroulement complet de cette affaire, on distingue clairement une collusion entre le fonds de pension américain et les repreneurs voyous de l’usine d’Hénin-Beaumont. Le tout pour permettre à l'actionnaire Bain Capital de se débarrasser de son site du Pas-de-Calais sans avoir à payer les indemnités de licenciement et au repreneur de mettre en faillite l’usine tout en empochant les réserves de trésorerie. L’objectif des ex-Samsonites est donc d’aller jusqu’au bout de leur bataille et de ne pas faire condamner uniquement les exécuteurs.

A partir de cet exemple, j'ai expliqué dans mon discours à Méricourt vendredi dernier comment tout ce saccage aurait pu être empêché si les salariés de Samsonite avaient disposé des nouveaux droits que le Front de Gauche propose de donner aux salariés pour protéger l'emploi. D'abord l'interdiction des licenciements boursiers ! Car Samsonite et à plus forte raison son fonds de pension actionnaire, faisaient de gros bénéfices ! Et la manœuvre n’avait pas d’autre but que de présenter des comptes encore plus juteux pour la valorisation de Samsonite ! Sur cette proposition, une partie du chemin est déjà accomplie puisqu'elle a déjà été présentée au Sénat par notre camarade Dominique Watrin, sénateur du Pas-de-Calais. Le PS avait alors voté pour ! Il n'a manqué que 4 voix de gauche (PRG et chevénementistes) pour que cette interdiction, de salubrité économique, soit adoptée au Sénat. J’ai donc l’intention de présenter de nouveau ce texte si je suis élu député, au nom des gens qui l’ont en quelque sorte fait naître par leur lutte. Mon calcul meeting_20_mericourtest que le PS le soutienne aussi à l'Assemblée Nationale. Certes je sais bien que ce n’est pas lui qui le présentera. Mais si nous le faisons, comment s’en dédierait-il ? Voilà aussi à quoi servent nos députés. Mon intention est d’y ajouter, peut-être avec des textes séparés, une autre proposition du programme « L’Humain d’abord » qui aurait contribué à éviter un drame comme celui de Samsonite. Il s’agit du droit de véto pour les représentants du personnel sur les décisions stratégiques de l’entreprise. C’est concrètement la fin de la monarchie patronale et managériale. L’idée paraît aujourd’hui aussi audacieuse et même incongrue que l’était autrefois celle de désigner des délégués ouvriers et d’organiser la négociation avec les patrons. Aussi incroyable que parut d’abord la première convention collective. Je cite tout cela parce que l’histoire du mouvement ouvrier le note. Et aussi pourquoi le taire, parce que tout cela a eu lieu la première fois dans la circonscription où je me trouve à présent ! Cela implique en effet les ventes, changements de lieu de production et ainsi de suite. Et, bien sûr, nous y incluons l'obligation d'examiner les solutions alternatives avancées par les salariés. Enfin, je rappelle que nous sommes partisans d’un droit de préemption de leurs entreprises par les salariés qui souhaitent les reprendre en coopératives. C'est-à-dire que les travailleurs seraient légalement prioritaires pour reprendre l'activité en cas de vente ou de redressement judiciaire, si besoin avec le soutien juridique et financier de l'Etat. Cette proposition nous devrions pouvoir la porter d’autant plus facilement qu’il existe à présent un ministre délégué à l’économie sociale et solidaire. Et celui-ci n’est-il pas le chef de ce qui reste de la gauche du Parti socialiste ? De plus, si mes souvenirs sont bons, le projet socialiste adopté à l’unanimité inclut lui aussi cette proposition. Nous aurons donc une bonne base de départ. La vérité est que je ne me fais aucune espèce d’illusion. Si nous n’y sommes pas il ne se passera rien sur le sujet. Mais si nous y sommes il y aura une bonne tenaille à mettre en place sur la droite du PS qui tient tous les postes clefs du gouvernement et peut-être que le ministre Hamon nous aidera à la manœuvre.

Puisque je viens d’évoquer à plusieurs reprise la circonscription du Pas-de-Calais où je suis candidat, je dis un mot pour m’amuser d’un épisode de la vie des sondages, des sondés et de ceux qui s’y réfèrent. En effet, un sondage IFOP réalisé pour le « Journal du Dimanche » affirme que j'obtiendrais 29 % des voix au 1er tour de l’élection législative. Et que je battrais Marine Le Pen au second tour avec 55 % des suffrages. Je reste de marbre. Ma grenouille n’a pas confirmé. La pauvre bête est morose et plutôt épuisée après cette longue série de consultations tout au long de la campagne présidentielle. Mais ce sondage a rendu nerveuse Marine Le Pen. Je le comprends. Ça me fait bien rire. Du coup elle est repartie dans les bidonnages dont elle farcit ses discours en se disant que personne ne lui demandera de comptes. Et en effet personne ne lui en demande. N’a-t-elle pas pu faire un gros numéro sur mon « parachutage » sans qu’on lui demande de quel avion elle-même elle était tombée ? Et sans demander pourquoi un tel prix de vertu locale supportait que tous les membres de l’état-major de son parti soit tous « parachutés », eux aussi, aux quatre coins de France ? Bref, madame la dédiabolisée a donc pété un câble. Dimanche 20 mai, sur France 3, elle vocifère que « pendant toute la présidentielle, cet institut qui est celui de Mme Parisot, la patronne du Medef, nous a placés à égalité et au final, je suis arrivée 7 points devant lui… ». Pas de bol, pas de bol madame ! Personne ne vérifie vos délires. Mais nous, nous ne sommes pas des journalistes ! Nous vérifions ! La réalité est exactement inverse. Et voici la vérité. Pendant toute la campagne, l'IFOP a toujours placé Marine Le Pen devant moi, Jean-Luc Mélenchon. Et c'est même précisément l'institut qui a placé le plus haut la candidate du FN ! IFOP a même vu madame l’ancien diable jusqu'à 21,5 % ! C’est-à-dire 4 points de plus que le score qu'elle a obtenu. Est-ce une exception ? Suis-je en train de profiter abusivement d’un sondage isolé alors que, tout le reste du temps, madame la madone de la nouvelle extrême-droite gentille aurait été odieusement persécutée ? Mais non, mais non ! Car je fais le même constat en regardant la moyenne des scores qui lui ont été attribués sur l'ensemble des 80 sondages IFOP publiés entre juillet 2011 et le premier tour de la présidentielle ! Oui, 80 sondages ! Huit par mois, deux par semaines en moyenne ! Un échantillon représentatif, non ? L'institut a toujours été plus favorable à Le Pen qu'au Front de Gauche. Sur ces 80 sondages en moyenne l’IFOP annonçait Marine Le Pen à 17,9%, c’est-à-dire exactement son score ! Quant à moi, sur la même série j’obtiens un 9,6 % de moyenne. C’est à dire 1,5 point de moins que le score réel. S’il y a une victime, c’est moi ! Marine Le Pen a encore perdu une occasion de se taire ! Mais ma grenouille elle ne s’est pas trop trompée. Bien sûr nos chiffres batraciens sont aussi secrets que les coefficients de correction des instituts de sondage.

Peut-être en avez-vous entendu parler. Il s’agit de la négociation avec les socialistes à propos des législatives. Vu de loin, et compte tenu de ce qui en a été dit dans les médias, on pourrait croire qu’il s’agissait d’une négociation globale comme celle qu’ont eue avant l’élection les Verts avec le PS. En fait, il s’agissait uniquement des circonscriptions où existe une menace de voir la gauche éliminée du deuxième tour. Pour s’éviter le ridicule de devoir arbitrer entre la droite et l’extrême-droite, souvent équivalente, mieux vaut être présent et se maintenir au deuxième tour. Pour cela il faut avoir un candidat unique. C’est sur ces cas et seulement sur ceux-là que portait la négociation. Elle a échoué. Nous le regrettons d’autant plus profondément que c’est nous qui nous étions battus pour qu’elle ait lieu et qui l’avions porté à bout de bras pendant des mois. Les courriers échangés, les propositions, tout a été rendu public au fur et à mesure. Mais le monde est ainsi fait qu’il n’y a de mémoire de rien. Certes je reconnais que le sujet n’est pas très excitant. Il faut réaliser que les cyniques négociateurs du PS le savent et qu’ils comptent sur l’indifférence et la complexité des tractations de cette sorte pour masquer leurs mauvaises actions. Je n’y reviens que pour donner quelques éclairages à ceux qui me font confiance. Je renonce par avance à essayer de convaincre ceux qui demanderaient à l’être car c’est un roman qu’il faudrait écrire et je ne m’en sens pas la patience. En novembre dernier, le Parti de Gauche a été le premier à proposer cette discussion au Parti socialiste qui l’avait alors refusée. La raison avancée ? Il fallait s’engager à faire partie de la future majorité politique de François Hollande. Autant nous demander de renoncer à notre programme et au sens de ma candidature. Le but du PS était, sans trop y croire, de nous satelliser et de nous décrédibiliser comme il l’avait fait avec les Verts. A l’époque nous étions cotés à 6 % dans les sondages ! Malgré tout, la proposition fut sans cesse renouvelée à intervalle régulier. Cela ne retint l’attention de personne. Pour finir j’ai relancé encore une fois l’idée à la télévision. Gagné ! Le 24 avril, François Hollande donnait son accord. Au grand dam de la direction du PS. Les négociateurs mandatés par Martine Aubry commencèrent aussitôt un lambinage à la grosse ficelle. Ils nous donnèrent rendez-vous au lendemain du premier tour. En réalité la direction du PS n’avait aucune envie d’aboutir à quoi que ce soit. Elle traînait les pieds. Quoi que nous proposions elle trouvait toujours une bonne raison pour refuser, reporter, changer les listes de circonscriptions en négociation et ainsi de suite. Il en fut ainsi jusqu’au dernier moment, à la dernière heure. Ce qui embrouillait tout, c’était la conjonction de ce blocage avec les manœuvres des Verts pour essayer de tirer leur épingle du jeu au moment où fleurissaient de tous côtés les dissidences socialistes dans leurs circonscriptions concédées. De cette embrouille il ne pouvait rien venir de bon. A la fin, tout a sombré dans le vide. C’était ce que voulait la direction socialiste. L’équipe Aubry s’est offert un dernier petit verre pour la route en essayant de mettre la pagaille entre PG et PC. Juste un coup de pied de l’âne. Evidemment, Cécile Duflot a payé sa cotisation en ajoutant sa dose de commentaires fielleux. Pour ma part je ne ferai pas semblant d’être indigné ou surpris. Les circonstances faisaient que je n’étais guère en état ou en appétit de participer au déroulement de la discussion. Mais depuis le premier jour je sais par mes yeux et mes oreilles dans la place que tout cela était une comédie : l’équipe Aubry réglait des comptes à travers nous. Mais beaucoup des nôtres ont cru sincèrement que le dialogue était loyal et honnête. Les voici vaccinés et sans doute guéris. Maints communistes ont aussi compris qu’on avait seulement essayé de les opposer à nous et aussi entre eux. Beaucoup ont la nausée. J’en suis fort aise. Je sais bien que cette tactique des socialistes finit dans une impasse nuisible pour tous. Mais cela fait partie du bilan global qu’il faut tirer de ce qu’est l’actuelle direction socialiste. Plutôt que d’entrer dans le détail de toutes ces manipulations à trois ou quatre bandes je conclus en montrant quelle est notre méthode. Au contraire des comptes d’apothicaires, des poisons et dentelles de l’équipe Aubry, les dirigeants du Parti de Gauche ont été directs. Ils ont retiré unilatéralement et sans contrepartie deux circonscriptions particulièrement critiques où la candidature du Front de Gauche était au Parti de Gauche: la 1ère de l’Aube et la 7ème de Moselle. Je demande à nos amis d’en prendre la mesure. A l’élection présidentielle nous avions agi de même avec notre appel à battre Sarkozy. Sans négociations et sans contrepartie. Ce n’est pas de la naïveté ou de l’angélisme. Et tant pis si cela encourage la brutalité et les manœuvres tordues de nos interlocuteurs. Il est à mes yeux indispensable de n’agir que pour ce qui nous semble juste du point de vue de nos propres objectifs sans jamais dépendre d’aucune façon des socialistes de leur approbation ou de négociations avec eux. Tout ce qui entretient dans nos rangs des illusions à leur sujet est mortel. Il faut que jusqu’au dernier recoin du pays chacun des nôtres ait bien compris qu’il n’y a rien à attendre du Parti socialiste, sectaire et arrogant. Chacun doit garder comme une brûlure au fer rouge le souvenir que nous avons fait gagner Hollande et que la réponse de ses amis est celle des rebuffades et mauvaises manières que nous venons de constater une nouvelle fois.


337 commentaires à “Je marche, camarade !”
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  1. serge ivanoff dit :

    Denid F pose la bonne question.
    Contrairement à plusieurs sur ce blog, je ne suis pas FdG "anticapitaliste". Le capitalisme a du bon, même Lénine en est convenu avec la NEP. Je ne suis pas ouvrier et ne l'ai jamais été, comme Engels, Marx, Lénine, Trotsky, Plékhanov, et tous les autres. Le problème n'est pas le capitalisme ou le socialisme, ou autre isme, mais le fait que la liberté individuellle doit s'arrêter, non pas où celle de l'autre commence, mais là où l'individu met en danger la collectivité (l'intérêt général).
    Les marxistes me fatiguent avec leur "classe ouvrière", en URSS il n'y avait pas d'ouvriers et en Chine non plus. Là où la "classe ouvrière" était forte et organisée, elle a perdu ses révolutions. Sur 19 employées du supermarché de mon quartier, aucune ne se reconnait dans le terme "classe ouvrière", mes amis ingénieurs et techniciens ou intellectuels non plus. L'Humain d'abord, c'est tous ensemble, y compris ceux qui récitent des psaumes et des mantras. Pour le partage des connaissances et des ressources de notre planète. Jean-Luc Mélenchon ne fait pas d'analyses extraordinaires ou transcendantes ou autres qualificatifs, il ne fait que retranscrire un travail collectif. Une synergie de pensées diverses. Sinon, il serait encore au PS et aurait voté l'abstention au MES comme beaucoup de ses anciens coréligionnaires. La lumière vient de la confrontation et comme le texte est limité dans le blog pour éviter d'être trop long ?! vive les citoyens à...

  2. Carol Deby dit :

    A mon cher Denis.
    « L’Humain d’abord ! »
    Cela me paraît avant tout une exclamation révoltée contre une évolution qui semble s’accélérer, et qui se détourne du problème du bonheur de l’homme (ne pas ricaner, please), pour la course à l’accumulation de richesses de plus en plus virtuelles, sans aucun intérêt (au contraire) de l’avenir des bipèdes plus ou moins conscients qe nous sommes. Bien sûr, tu me demanderas comment je conçois le bonheur, mais il n'y a pas de place suffisante ici.

    C’est flagrant dans le domaine de la recherche scientifique, qui n’est plus financée que si les rédacteurs de programme peuvent prouver qu’elle aboutira à court terme, à de substantiels profits. Et la curiosité, cette belle faculté de l’intelligence humaine, que devient-elle ? Et la quête incessante de la connaissance, caractéristique humaine, s'il en est ?
    Pour moi, c'est cela (en grande partie) que signifie cette devise, ce leitmotiv : "L'Humain d'abord".
    Voilà un beau sujet de discussion, n’est-ce pas, Denis ?

  3. serge ivanoff dit :

    Carol, un lien sur un goupe du FdG entrain de se constituer sur la question suivante: la culture scientifique et technique fait-elle partie ou non de ce que l'on appelle communément "la culture".
    Autrement dit, la curiosité scientifique est-elle une valeur culturelle ou un "machin" réservé aux scientifiques ?
    mpboursier@pcf.fr si faire partie de ce groupe vous intéresse, lui envoyer un mail. Comme les textes sont limités, je ne peux vous faire parvenir l'introduction à ce groupe. Dommage.

  4. bernard dit :

    Au fait l'alternance (sans alternative), ça marche pas... y'aurait comme un défaut
    Espagne, Rajoy (PPE), Portugal, Passos Cohelo(Parti libéral), Italie, Monti(bancocrate GS), Grèce, Lucas Papademos (bancocrate GS), Pays Bas, Marc Rutthe (centre droit) laché à sa droite, France, F Hollande (PS)... pas très sympa avec ses alliés naturels urbi et orbi (PG, Siriza), un de plus dans le camp de l'alternance consensuelle, NS est off, j'y ai participé, mais p... encore 5 ans.
    Aller Le FdG, Siriza, Die Linke on lâche rien!

  5. serge ivanoff dit :

    L'autonomie conquérante doit scander "partageons" et pas "résistance"... sinon ce n'est pas de la conquête.

  6. jeanne dit :

    @serge ivanoff 21h06
    Au milieu d'une réflexion intéressante, cette phrase "la liberté individuelle doit s'arrêter là où la liberté de l'individu met en danger la collectivité" c'est simple mais très riche.

  7. Odile dit :

    J'aime beaucoup le dessin qui illustre l'introduction de ce billet. Est-ce Emilienne Mopty ? Est-ce un dessin de Jean-Luc ? Très cher webmestre, tu dois savoir, toi... Allez, dis-nous ! s'il te plait.

  8. Menjine dit :

    @Serge Ivanoff 21h24
    1-A propos de Science et Culture, je suppose que vous connaissez la "Revue Alliage" dont le sous-titre est "Science,technique, culture" qui existe depuis les années 1990, et qui est animée notamment par Jean-Marc Levi-Leblond, physicien à Nice.
    Il y a dans cette revue une mine de références, de débats,de reproductions d'oeuvres d'Art qui en fait qq chose de singulier et vraiment passionnant, il faudrait s'y reporter si ce n'est fait.
    2- Pas tout à fait d'accord avec vous sur "il n'y avait pas d'ouvriers en Russie avant la Révolution", un livre très intéressant de Trotsky,(à l'époque il n'était pas bolchévique), expose à la fois la concentration capitaliste, la concentration ouvrière dans la Russie pré-révolutionnaire : "1905"., il tire dans ce livre les enseignements, chiffrés et documentés de la Révolution de 1905, et ouvre sur la suite...
    Certes, il est courant de dire que la Révolution russe n'a pas correspondu au schéma marxiste, et aux prévisions de Marx qui pensait qu'elle aurait lieu en Allemagne ou éventuellement en France, mais Trotski montre une toute autre réalité dans ce livre.
    (Je ne suis pas,ni n'ai jamais été trotskiste,) mais c'est un auteur très intéressant, très en prise avec la situation russe, à l'époque il n'était pas un exilé de longue date comme Lénine et son analyse vaut le détour.

  9. dwaabala dit :

    247 250 @ Denis F, 253 @serge ivanoff
    quel système souhaitons nous mettre en place pour remplacer le capitalisme dont nous ne voulons plus ? demande Denis F.

    Nous ne voulons peut-être plus du capitalisme, mais il est encore là. Il est passé par plusieurs métamorphoses depuis son âge d'or à la fin du 18ème siècle en Angleterre. Et même jusqu'à celle du pourrissement entamé avec "L'impérialisme, stade suprême du capitalisme". C'était le stade de la fusion du capital industriel et financier. Aujourd'hui, le caractère de régime économique parasitaire du capitalisme se manifeste par l'hégémonie du capital financier, et se révèle aux yeux de tous par son caractère spéculatif. Au sein de chacune des formes historiques du capitalisme les formes antérieures semblent encore subsister : capitalisme marchand, capitalisme industriel, capitalisme bancaire, capitalisme impérialiste. Ces formes sont cependant vidées de ce qui faisait antérieurement leur substance pour n'être plus que des ectoplasmes. Le medium qui donne naissance à ces formes, leur agent, est toujours la recherche de la plus-value, toujours plus indépendante, détachée de ce qui en était la réalité concrète au départ. Les masses concomitantes elles, n'ont cessé de croître, en quantité et en qualité. Elles apprécient le régime, le jaugent et à travers d'innommables souffrances cherchent des voies nouvelles. Nous en sommes là, comme autrefois les esclaves, puis les serfs.

  10. Pierre de Marseille dit :

    @serge ivanoff 26 mai 2012 à 21h52,
    Bonsoir,
    La notion de classe peut dériver dans le temps en fonction des modèles d'organisation ou plutôt de dominance installés à un temps x. De fait, les classes d'aujourd'hui, possédants, classe dite moyenne et quart monde ne vivent pas dans les mêmes paradigmes (je suis volontairement exhaustif pour l'exemple). Les uns pensent comment faire le plus de bénéfices au détriment de tous les autres, les suivants sont attentifs à la non dégradations de leurs acquis et les derniers sont isolés hors d'atteinte d'une vie décente. Chaque classes à ses codes et ses référentiels. Alors la notion de classe peut quand même être déclinée à mon sens. Les humanistes aimeraient réinventer du lien entre les hommes pour permettre le retour du champ d'intérêt collectif, le tout étant de convaincre les hommes de toutes implications sociales de cet la nécessité de cet intérêt collectif. Et cela ne va pas être simple, car les forces dominantes ne sont pas intéressées à la réalisation de cette évolution. Une fourchette de salaire de 1 a 20 est un outil du retour du lien, par exemple. Comment convaincre une personne désargentée au possible que le milliardaire soit une personne fréquentable? Pour finir, la posture anticapitaliste vise en premier lieu l'égocentrisme et l'irresponsabilité de la finance dans le jeu économique. Les SCOOP représente une alternative raisonnée. Il faut sortir au plus vite de la spirale de l'augmentation du rendement...

  11. serge ivanoff dit :

    Pierre, vive les SCOOP ! Tout à fait ok !
    Il existe des personnes qui adorent organiser et diriger, et en plus en ont la compétence. De là, la NEP de l'URSS. Alors que la NEP avait été conçue pour redonner un dynamisme à l'économie russe dans une situation catastrophique, cette période a servi de prétexte à Staline et la bureaucratie pour les traiter de "déviants" et bien sûr prendre le pouvoir pour leurs intérêts, devenant par là même une nouvelle classe d"exploiteurs. J'insiste, quoiqu'en ai dit Trotsky dans ce que Dwaabala a lu, que la révolution russe n'a pas été le fait de la sainte "classe ouvrière" mais du peuple russe principalement composé de moujiks incultes et "guidé" par des intellectuels pas du tout "ouvriers" le parti bolchévik. En Chine ce fut pareil... Donc, jusqu'à nouvel ordre, la classe ouvrière n'a nulle part montré qu'elle était "révolutionnaire" par essence et au contraire... la classe ouvrière allemande, italienne,française espagnole a toujours perdu ses révolutions. L'analyse des marxistes d'appellation officiellement contrôlée accuse les PSFIO... Mais pourquoi les ouvriers, si naturellement révolutionnaires suivent plutôt les PSFIO que les marxistes ? Pourquoi 30% des ouvriers votent à droite ? Un marxiste AOC peut -il m'expliquer cela ? Lutte des classes ? NON ! Lutte entre l'égoisme individuel et la sagesse de l'intérêt général. 11,1% de partageux et 88,9 de nombrilistes. Tout cela trans-classes sociales.

  12. zenaide dit :

    Monsieur Mélenchon,
    Je n'habite pas dans la 11ème du Pas de Calais mais dans la 17ème du Nord. Mais c'est tout proche. Quand j'ai appris votre candidature ici, ça a été comme un coup de tonnerre. A cause de la force du symbole. Vous veniez affronter le Mal en combat singulier, au risque de perdre le combat. Impossible de résister à la force d'attraction d'un tel enjeu: c'est la 3ème fois aujourd'hui que j'ai marché non loin de vous. La 1ère fois c'était à Méricourt où j'étais allée vous écouter en meeting. La 2ème fois à Libercourt, où pour la première fois de ma vie j'ai milité, j'ai fait du "porte à porte" au côté d'un militant communiste qui m'a "initiée". Je lui en suis très reconnaissante. En rentrant chez moi je n'avais qu'une idée en tête: remettre ça le plus vite possible. Aller à la rencontre des gens, entrer en communication avec eux sous l'angle de la politique. Pendant que les militants parcouraient la cité, vous êtes resté debout pendant 2 heures en plein cagnard, entre 2 HLM, à parler politique avec les jeunes et les moins jeunes du quartier qui formaient un cercle attentif et turbulent à la fois autour de vous. J'ai pensé à Socrate. J'ai admiré votre désintéressement: parmi ces jeunes, me suis-je dit, combien sont en âge de voter? Combien ont le droit de vote? Combien de bulletins dans l'urne ces deux heures vont-elles vous rapporter? Peut-être aucun.

  13. Jean Jolly dit :

    @ Denis F.
    Je comprends ton impatience, je trouve aussi que l'intérêt des progrès sociaux est aussi rapide que le transfère d'une patate bouillante entre les différentes mains d'une quelconque assemblée autre que citoyenne.
    Cependant, il ne faut jamais désespérer, un autre couillon sur un autre site m'a faire revenir en mémoire les fables de La Fontaine. Il suffit d'imaginer le "logo" du Front de Gauche sur le dossard de la tortue et la croix gammée sur celui du lièvre.
    Enfin bon, Paris ne s'est pas fait en un jour... Lutèce en témoigne.

  14. dwaabala dit :

    261 @ dwaabala
    erratum
    Il y a longtemps que je n'ai pas relu les classiques. Les décennies que nous avons traversées ne portaient guère à cet exercice. J'aurais peut-être mieux fait de parler de la fusion du capital industriel et du capital bancaire pour former le capital financier. Les puristes et les spécialistes corrigeront, s'il le faut.
    La conclusion : "esclaves, serfs" est très approximative. Nous sommes à l'ère du passage objectif au socialisme : les forces productives sont entièrement socialisées. C'est l'appropriation des richesses qui ne l'est pas. Le capitalisme se survit au sein de la socialisation.

  15. jacques chanéac dit :

    C'est avec plaisir que je constate que les intervenants sur ce blog ont largement renoué avec de bonnes pratiques et des contributions de qualité. Notre tâche est immense, exaltante mais longue et semée d'embûches tant les zélateurs de la pensée unique sont puissants et déterminés à ne nous laisser aucun espace. Il nous reste notre enthousiasme, notre conviction aussi -largement exprimée par JLM- que les événements nous donneront inéluctablement raison. Nous avons trop souffert du grand n'importe quoi des sondages pour y accorder une importance démesurée. Toutefois, celui de l'IFOP selon lequel 81% des sympathisants FdG seraient "satisfaits" d'Ayrault 1er ministre et 93% d'Hollande président, me laisse sans voix. "Satisfaits" de quoi ? Je retrouve mon calme pour signaler en guise de bonne soirée à tous qu'un tractage sur le plus gros marché de Nantes en soutien à la candidate FdG de ma circonscription a permis de vérifier que notre mouvement et son leader bénéficient dans la foulée de la présidentielle d'une réelle sympathie y compris auprès de certains qui avaient finalement choisi... un vote dit "utile". Toute l'ampleur de notre combat est là. Mais une fois leur pseudo "satisfaction" retombée, devant la réalité et les limites de la politique mise en oeuvre par FH et JMA, tous ces gens comprendront qui défend vraiment les valeurs de gauche, celles du partage, de la solidarité, de l'équité.

  16. Pierre de Marseille dit :

    @serge ivanoff 26 mai 2012 à 22h55
    Je vais dire d'abords que je ne suis pas un fin connaisseurs de l'histoire stalinienne, mais pour autant, j'ai la faiblesse de penser que les époques ne sont pas les mêmes. Nous vivons dans une profusion d'information, alors qu'à l'époque le distance créait le rythme de l'information. L'éducation devrait permettre de donner des outils à la pensée critique, ce qui permet d'espérer que la prise en charge de la démocratie dans l'entreprise puisse rester pérenne. Tu pourras me trouver optimiste, mais c'est la seule posture qui me semble possible. On ne peut pas rester braqué sur la définition historique, et nous avons le devoir de revisiter l'avenir depuis nos bases actuelles et je te rejoins dans ce sens. Je voulais dire dans mon précédent message que les classes se réinventent différemment dans des contextes eux aussi différents, mais que certaines constantes peuvent subsister malgré les apparences. C'est la mécanique du phénomène de classe qu'il faut regarder et savoir ou l'on se situe,pour en suite choisir ou l'on veut aller. Vive La 6ème République! Vive la Sociale!

  17. David JV dit :

    @ serge ivanov
    L'autonomie conquérante doit scander "partageons" et pas "résistance"... sinon ce n'est pas de la conquête.

    Les 2 mon capitaine ! partageons dès aujourd'hui et résistons au système, aux médias, aux atteintes répétées contre nos droits, nos libertés...etc.
    Manifester, militer, aujourd'hui pour moi, c'est résister, il n'y a pas de différence. Et la résistance construit la révolution citoyenne car résister, ce n'est pas seulement dénoncer et s'opposer, c'est aussi proposer, discuter, débattre, informer. Pour moi en tout cas

  18. Lecabestan dit :

    Sur les SCOP, Il ne faut donc pas en espérer plus qu'elles ne peuvent donner dans le contexte : des décisions prises dans l'intérêt de leurs travailleurs.
    Dans un documentaire sur le rachat de Brandt par Fagor qui est une coopérative ouvrière basque (Espagne), on voit bien que Fagor se comporte comme l'industriel lambda avec les ouvriers français. Du côté de Fagor, on nous explique que la coopérative ouvrière c'est pour les employés basques et que leur fonctionnement interne (partage du pouvoir de décision et des dividendes par les actions de travail) ne les empêche de se comporter comme les autres entreprises en concurrence commerciale et financière dans le système capitaliste mondialisé. Sinon, ils coulent ! Le documentaire est de 2005 et pour les Brandt, le coup a été rude et dure encore.
    A la limite, 2 SCOP peuvent être en concurrence et l'une peut conduire l'autre à la faillite.

  19. pktom64 dit :

    la culture scientifique et technique fait-elle partie ou non de ce que l'on appelle communément "la culture".

    Si on considère que la culture est ce qui est transmis aux générations suivantes sans être génétique alors oui, bien sûr.

  20. Zapping dit :

    La vidéo du discours de Jean-Luc Mélenchon à Courrières dans le Pas-de-Calais est publiée sur le blog :
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/05/25/discours-en-reunion-publique-a-courrieres/

    Hauts les coeurs ! Ardents à la lutte !

  21. Alain Tétart (60)(73 ANS) dit :

    @255serge ivanoff 26 mai 2012 à 21h24
    question suivante: la culture scientifique et technique fait-elle partie ou non de ce que l'on appelle communément "la culture".

    La culture scientifique, n'est qu'une spécificité de la culture générale,encore faut il que la culture soit faite de connaissances générales et je m'explique : dans la natation, pour faire la différence entre la brasse ou le papillon, encore faut il savoir ce qu'est la nage ! essayez d'expliquer à une personne ne sachant pas nager, que le 100 m en libre est plus rapide qu'en brasse, et je doute fort que vous soyez parfaitement et techniquement bien compris !
    Tout ce qui a été inventé et créé est notre culture et tout ce qui viendra en plus sera automatiquement culture, donc en réponse à la question posée, on peut sans erreur possible répondre OUI !

  22. marj dit :

    Le système capitaliste a su se renouveler même après de trés graves crises, crises qui lui sont intrinsèquement liées (capitalisme= crises)...le système s'en est tiré svt par des guerres, même la relance de Roosevelt n'a pas suffit pr se dépetrer de la crise des années 30, c'est l'industrie de l'armement et donc la guerre qui l'a sorti d'affaire.
    Reste à savoir si le capitalisme va se tirer de cette crise là (j'en doute) et comment ? Combien de temps va t-elle durer ? Avec les armes actuelles et l'aspiration des peuples à la paix, une guerre aujourd'hui est-elle possible ?!
    Le problème du capitalisme c'est le profit..et donc la rentabilité des capitaux en surraccumulation : plus il y en a, plus il faut les rentabiliser mais le travail n'y suffit plus sur terre (Il faudrait bosser 24h sur 24 et encore, ou aller chercher des martiens!). Le crédit et la spéculation ont pris le relais mais comme ça ne créé pas de valeur, ça fait pssicht et les bulles éclatent entraînant crise sur crise !
    Reste une bonne guerre et c'est reparti, comme disait Jaurès "Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage"
    Et après ? Quel système voulons nous ? Ben, il faut l'inventer...il n'y a pas de kit clé en mains, certains appellent ça "communisme" d'autres je ne sais pas...N'oubliez pas qu'en France il préexiste déjà des embryons de systèmes socialisés (retraite, sécu,)...ce qui est sûr c'est que ça peut durer encore qque tps !

  23. CN46400 dit :

    @ ivanoff
    Définir la classe ouvrière dans un post est impossible. Par contre des évidences s'imposent facilement:
    - Les prolétaires doivent vendre leur force de travail pour vivre, chichement le plus souvent!
    - Les bourgeois vivent, souvent plutôt bien, du travail produit par de la force de travail achetée le moins cher possible! (merci le chômage..)
    Désolé si ça ressemble un peu à du "marxisme"!

  24. Donato DI CESARE dit :

    Je viens d'écouter le discours en réunion publique à Courrières, vendredi soir, de " Chonchon" (c'est comme ça que me surnomment tous mes amis et collègues et je trouve se surnom très sympathique), alors, croyez-moi, c'est une leçon d'histoire publique et politique à diffuser implicitement tellement ce discours est chargé de sensibilité, de profondeur, de sincérité et d'émotion.
    Cet homme est une providence !

  25. serge ivanoff dit :

    CN46400
    Si nous devons faire confiance à l'intelligence comme dit Jean-Luc Mélenchon dans son discours, s'appuyer seulement sur les ouvriers et laisser les autres au bord de la route en se moquant de ceux qui chantent des psaumes ou récitent des mantras, en négligeant les patrons de PME et les artisans, en continuant à parler classe ouvrière au lieu de travailleurs salariés, est effectivement une position "marxiste AOC" mais pas très intelligente. La preuve est bien faite que la classe ouvrière vote à 30% à droite au minimum, et que dans toute l'Europe, les classes moyennes recommencent à voter vers l'extrême droite car la gauche radicale (et je préfère le mot la gauche partageuse) les oublie quand elle est gentille, ou les insulte quand elle perd les pédales comme avec Dupont Aignan à propos de la Grèce. Appliquons avec intelligence et fraternit le "tous ensemble" et là, nous y arriverons certainement beaucoup mieux. Il y a autant d'égoistes chez les chrétiens que chez les marxistes, il y a autant de pro-croisades chez les uns et les autres. Mais il y a autant de partageux chez les ingénieurs, les artisans, les employés, etc. Basons notre politique sur le respect des idées de chacun, sans ostracisme et surtout sans intégrisme laïc et/ou politicien. Un 49-3 pour le budget et leur budget passe... je ne suis pas d'accord, si leur budget est nul, il faut le changer ! Jean-Luc Mélenchon vous venez de leur donner carte blanche et la méthode pour...

  26. Michèle dit :

    Nous avons voté pour mettre dehors Sarkozy mais nous n'avons pas voté pour F Hollande, point. Il le sait, nous le savons et la fuite qui s'apparente à du dédain ou du mépris en est bien une, par peur, peur du miroir, des questions sans réponse à gauche. Le temps des illusions n'a même pas été refoulé, n'a même pas à faire retour dans nos rêves endormis, il n'est pas. Le rêve à gauche c'est le FdeG, c'est Syriza... Les socialistes au pouvoir savent que nous résistons et que nous faisons et ferons opposition à une politique de droite. Ne proposant rien, ne demandant rien, ne négociant rien, ne voulant rien nous devoir, ils ne peuvent cependant effacer cette entame à leur superbe: ils ont été élus grâce à nos voix et au vote utile. Croyant ne rien nous devoir c'est tout qu'ils nous doivent, qu'ils doivent au peuple qui les a élus.

  27. jacques G. dit :

    Pour les amoureux des mots rouges, un très beau texte... Le printemps des autres de Dominique le Boucher sur le site du Grand soir. Quelques belles larmes me furent arrachées.

  28. alexandre dit :

    Ancien militant et responsable (au niveau départemental) du PCF, plusieurs fois candidat (législatives, cantonales, municipales), j'ai quitté celui-ci en 81 après son soutien participatif à Mitterrand. Je n'ai jamais voté pour d'autres que des communistes, jusqu'au 1er tour 2012 où j'ai voté pour le candidat du FdG. Les législatives approchent et je ne pourrai pas en toute conscience voter pour un candidat communiste si le PCF ne donne pas explicitement sa position quant à une éventuelle participation à un gouvernement socialiste. La stratégie du PCF lui appartient (pour ma part je condamne toute idée d'entrée au gouvernement socialiste) mais je trouve inacceptable qu'on demande aux électeurs de soutenir un parti sans dire clairement quelle sera son attitude sur un point aussi capital.

  29. turmel jm dit :

    Par rapport à la question de Pulcherie du 25 mai 19h27, j'ai donc la réponse que je posais sur le blog d'Alexis Corbière.
    Je prends acte du choix du camarade Alexis, mais le mien c'est de ne plus dialoguer sur son blog parce que c'est devenu impossible. Des individus Le Penistes, qui n'ont rien à faire de nos idées et de nos arguments, y manient en permanence l'insulte et la falsification de l'histoire.

  30. Sansebar dit :

    Encore un chef d'oeuvre de mauvaise foi et d'anticommunisme bête ce matin sur France Inter.
    JM Colombani qui, sévissant alors au "Monde", avait pris en 2007 position pour Sarko.
    Sur 20 mn d'émisssion, on blablate....., et Hollande, et MLP, et Bayrou, et gnagnagna, et on concède une petite minute au Front de Gauche. Et dans cette minute, on trouve le moyen :
    - de dire que JL Mélenchon s'est lancé à Hénin-Beaumont dans un combat qui consiste à prendre une circonscription au PS,
    - on ne dit évidemment rien en revanche des circons de Seine-St-Denis qui sont PCF depuis 60 ans et que la coalition PS-EELV s'efforce de prendre,
    - de dire que Jean-Luc Mélenchon élu à l'assemblée sera une gêne pour Hollande, non pas parce qu'il fera des propositions issues de "l'Humain d'abord", mais parce qu'il empêchera les communistes d'aller au gouvernement !
    - et du même coup on sous-entend que les communistes brûlent d'envie d'aller au gouvernement !
    - il n'est pas à une contradiction près, mr l'éditorialiste distingué puisqu'il accuse les communistes tantôt d'être les héritiers du stalinisme, tantôt de vouloir secourir la social-démocratie !
    Pourquoi FI n'invite-t-il pas de temps en temps un éditorialiste de l'Huma à distiller ses commentaires ?
    Résistance !

  31. marj dit :

    @Sansebar281
    Les émissions politiques du week end (samedi et dimanche matin)sur F inter sont particulièrement soporifiques...pr rester polie, il s'agit svt d'un "enculage de mouches" entre personnes qui pensent peu ou prou la même chose et qui ne veulent surtout pas aborder les problèmes de fond (tous sont de droite/ centre/sociaux dem)..
    Seule Caroline Fourest, d'obédience socialiste, rétablit parfois le propos, lorsqu'au hasard d'une discussion, ils parlent un peu du Front de Gauche.Les autres nous tapent dessus (au mieux) ou ns ignorent..Et je dois dire qu'à ce jeu, Colombani s'en donne particulièrement à coeur joie. Je ne vais pas dire ce que je pense de cet individu qui ne mérite pas qu'on s'arrête sur lui, on le voit déjà partout comme bcp de cx qui n'ont rien à proposer, d'autant que, comme je l'ai dit plus haut, je préfère rester polie...

  32. boris dit :

    superbe discours de Jean-Luc Mélenchon à Courrière et qui se trouve dans la rubrique video de de blog. Un discours chargé d'Histoire et de fraternité. A diffuser le plus largement possible.

  33. Discours à Courrières magnifique d'aisance intellectuelle politique. Un Maître à pensée empli d'authenticité,et d'agilité d'esprit pendant 1 heure 30 sans être lassant au contraire. Le champion des politiques et bien chez nous, il transpercera tout sur son passage dans le futur. Pas de problème. Ils peuvent tous se méfier! A voir sans modération.

  34. @ Denis F
    Il est compliqué de répondre à ta question en quelques phrases : que mettre à la place du capitalisme dont nous ne voulons plus ? Je crois qu'au-delà des systèmes il y a l'être humain : il y a des hommes capables du meilleur et des hommes capables du pire. Aucun système, jamais, ne sera donc parfait. L'enjeu majeur entre le capitalisme et le socialisme marxiste, c'est la propriété des moyens de production. Si ceux ci sont entièrement aux mains de l'Etat, y compris la fabrication des godasses, ça ne marche pas. Si ceux ci sont concentrés en quelques mains (l'oligarchie) ça ne marche pas non plus. La bonne réponse consiste donc à imaginer un autre système qui dialectiquement, prend en considération les enseignements des systèmes précédents, mais dont la synthèse, d'une qualité supérieure, s'affranchit de ces systèmes. Il ne s'agit en aucun cas d'une 3è voie (je déteste cette appellation !) mais d'une voie d'excellence. C'est une construction continue, pragmatique, en constante adaptation. Elle consiste notamment, en l'appropriation collective de secteurs entiers : banques, énergies, transports, infrastructures, mais pas de tous. Reste une place à l'économie de marché : artisans, commerçants, paysans etc... Evidemment les spéculateurs sont jetés dans les poubelles de l'Histoire ! Le tout devant être maîtrisé et à géométrie variable; l'intérêt général devant être au centre.Qu'en penses tu camarade ?

  35. marj dit :

    @287 JL Charpal
    Tout à fait d'accord avec toi, je rajouterais dans l'appropriation collective: l'éducation, la santé avec notamment l'industrie pharmaceutique.
    Pour les entreprises du secteur privé, l'état pourrait faire en sorte d'orienter la production et dc la consommation vers les besoins réels et la qualité (agriculture,industrie)en préservant l'environnement et les conditions de travail. Pour cela, il utiliserait la fiscalité et les aides fonction de la politique de l'entreprise.
    Le tout encadré par des institutions réellement démocratiques avec plus de pouvoir donné au peuple à tous les niveaux (entreprises, collectivités, état, banques)

  36. jeanne dit :

    JL.M. sur France3, au journal de midi, excellente interview, d'abord parce que F.T. lui laisse le temps de s'exprimer, ensuite il explique clairement et sans effets oratoires ce qu'il pense de l'action du gouvernement, d'une éventuelle participation à un gouvernementbis, de l'attitude de Aubry, de la Grèce etc. C'est net et convaincant. Reste le rôle du candidat PS dans l'élection d'H.B. Je trouve passionnant le débat engagé par S.Ivanoff.

  37. hélène dubéros dit :

    Voila une pensée d'Albert Einstein que tous les donneurs de leçon au pauple grec devraient méditer, Christine Lagarde et son mépris ainsi que sa méconnaissance de la réalité, en tout premier lieu: "On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l'ont engendré"

  38. Pierre de Marseille dit :

    serge ivanoff 27 mai 2012 à 8h58
    Au sujet du 49-3, c'est une manière de dire au PS que si il veulent se passer des partenaires de majorité, il en auront la responsabilité politique directe, et, que cela sera pleinement apparent au yeux de la Nation. Donc, cela leur permettra de réfléchir à 2 fois avant de passer à l'acte et peut être d'écouter les propositions d'un partenaire.
    Vive la 6ème République! Vive la Sociale! Fraternellement

  39. dwaabala dit :

    280 @ alexandre
    Les législatives approchent et je ne pourrai pas en toute conscience voter pour un candidat communiste si le PCF ne donne pas explicitement sa position quant à une éventuelle participation à un gouvernement socialiste.

    Voici mon petit papier sur le sujet, pas tout à fait hors de la ligne puisque publié par l'humanité.fr, dans libres échanges :

  40. thierry dit :

    @ alexandre 280
    Sais-tu dès aujourd'hui quelle assemblée sortira des urnes le 17 au soir ?
    En tant qu'ancien communiste tu sais aussi que les adhérents seront consultés sur cette éventuelle participation, que devrait faire le PCF si la majorité de ses adhérents se prononçait pour une participation ? Éventualité peu probable si j'en juge d'après l'opinion des camarades qui m'entourent, mais on est quand même en droit de se poser la question, le PC devrait-il à cette occasion abandonner son fonctionnement démocratique au prétexte que le choix qui pourrait ressortir de cette consultation heurterait les convictions des autres composantes du front de gauche ?

  41. Zapping dit :

    La vidéo de Jean-Luc Mélenchon sur France 3 au 12/13 de ce dimanche est publiée sur le blog :
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/05/27/invite-du-1213-dimanche-sur-france-3/

    Hauts les coeurs ! Ardents à la lutte !

  42. Pierre de Marseille dit :

    @alexandre 27 mai 2012 à 9h54
    Il va de soit que la participation à un gouvernement devra procéder de la décision de l'ensemble du Front de Gauche eu égard à la présentation des candidats sous cette étiquette. Le Front de Gauche vise la direction d'un gouvernement dans l'avenir et il ne me semble pas souhaitable de gâcher une démarche pour intégrer un gouvernement sans garantie sur la finalité politique.
    Vive la 6ème République! Vive La Sociale! Fraternellement

  43. Camille WEIL dit :

    Cher Jean-Luc Mélenchon,
    L’intelligence, l’amour de la langue, la capacité à argumenter qui sont les vôtres, ont très tôt rencontré mon intérêt. Les propositions de réformes de la fiscalité, de réhabilitation des services publics, (école, hôpital) du droit du travail, etc., ne peuvent que trouver mon assentiment.En revanche, quand il s’agit de désigner des boucs -émissaires : les financiers, ou d’aller chercher l’argent dans la poche des riches, je suis perplexe et affligée par la faiblesse de l’argument.
    Nous assistons, quasiment impuissants, à l’appauvrissement de populations européennes entières: grecque, espagnole, italienne. Beaucoup ici sont touchés, la précarisation s’installe, mais, est-il sérieux de parler de redistribution des richesses en l’absence de création monétaire conséquente. L’observance des critères de Maastricht, la politique budgétaire d’austérité ont bridé l’économie et supprimé des pans entiers d’activité. L’état devrait cesser d’emprunter aux marchés financiers, reprendre la politique des grands travaux, relancer et planifier la réindustrialisation. La croissance invoquée par le pouvoir actuel peut-elle revenir par miracle?
    Je vous signale un blog très éclairant qui analyse et critique l’économie actuelle et la prises de position des économistes, que tous les sympathisants du Front de gauche devrait consulter sans attendre. Une science économique resterait à mettre en œuvre qui n’est pas née.

  44. Lilly54 dit :

    A Camille. (295)
    Vous devriez écouter toutes les interventions de Jean-Luc Mélenchon. Vous en êtes restée à la caricature "prendre aux riches" mais, s'il n'en est pas moins vrai qu'il le faudra bien, il reste que les propositions du Front de Gauche sont dans son programme "l'Humain d'abord" et toutes sont imbriquées les unes aux autres. Les unes ne vont pas sans les autres. Et si vous pensez que nous sommes impuissants, alors autant renoncer à se battre. Je vous laisse le soin d'approfondir notre programme et je laisse le soin à d'autres ici de vous expliquer qu'en effet le partage est notre idéal.

  45. Jonathan L. dit :

    Ça se sent, ça se sait, notre percée, notre émergence ne passera bientôt plus du tout inaperçue et ce malgré tout les efforts que certains y mettent à l'oeuvre. Bravo pour votre constance dans vos efforts M. Mélenchon.

  46. Hold-up dit :

    M. Mélenchon sur le plateau de France 3 à propos de la possibilité évidente d'augmenter le Smic à 1700 euros dit : " La richesse dans ce pays, il y en a, il n'y en a jamais eu autant " . Pour confirmation je vous renvoie au journal militant du PG, " A Gauche ". Même pour les plus avertis, la nouvelle est fracassante : " Selon une étude du Crédit Suisse publié en octobre 2011, la France compterait 2,6 millions de foyers millionnaires en dollars. Cela représente 1 millionnaire pour 25 habitants ". 1 millionnaire pour 25 habitants ! Vous avez bien lu ! Pendant que 24 personnes tirent la langue au SMIC, font la queue à Pôle Emploi ou aux restaurants du coeur, le 25ème pollue en 4X4 et hésitent à voter entre le FN et l'UMP. Oui, M. Mélenchon a raison ! 1700 € le SMIC, c'est non seulement possible, c'est hautement souhaitable ! Et le plus rapidement possible. Qu'on se le dise et qu'on relaie cette incroyable information : 1 millionnaire pour 25 habitants ! (Source : http://www.lepartidegauche.fr/agauche) -

  47. Pour ma part mon choix est fixé je vote FG et je ne voterai pas PS car dans l'aude Mr Dupré est maire de Limoux, president de divers asociations et député. Donc il est contre le culmul des mandats pour les autres mais pas pour lui. Idem pour Cordoniou, maire, conseiller regional et il est candidat pour la députation, Bourquin, président du conseil général et sénateur. Voila la réalité du PS c'est comme les radis roses à l'éxtérieur mais blancs dedans. Donc il faut se battre pour les idées du FG et ne rien céder.

  48. cerise verte dit :

    @JL Charpal
    Tout à fait d'accord ça s'appelle un système d'économie mixte,pas très éloigné de ce qui c'est fait en France pendant les trente glorieuses. Y a plein de bonne choses à reprendre, mais il faut que les citoyens se retroussent un peu les manches pour co gérer le système et ça c'est pas gagné par les temps qui courent. De l'importance du slogan "prenons le pouvoir" et surtout des assemblées citoyennes.
    Merci pour la qualité du débat qui me permet d'apprendre beaucoup.

  49. Cocu 77 dit :

    Bonjour à tous,
    Aller ou pas au gouvernement ? Quand on me pose la question, je réponds invariablement "on verra"!
    "On verra quoi" ?
    - Si le Front de gauche est le premier parti de France en nombre de députés, je pense qu'on ira, après consultation des militants. C'est la moindre des choses dans un parti démocratique. On a déjà le Premier ministre.
    - Si le Front de gauche est le second parti de France (derrière le PS) en nombre de députés, tu auras la réponse après consultation des militants. C'est la moindre des choses dans un parti démocratique.
    - Si le Front de gauche est le troisième parti de France en nombre de députés, tu auras la réponse après consultation des militants. C'est la moindre des choses dans un parti démocratique.
    - Donc si tu veux que Mélenchon soit Premier Ministre, tu sais ce qu'il te reste à faire. Le reste, c'est du verbiage.
    Au boulot camarade !

  50. cerise verte dit :

    @ camille
    Re les grands travaux, re la croissance, je crois hélas que nous somme au bout de cette logique, que sur notre planète devenue assez petite et toujours aussi finie il faut trouver autre chose. Il serai temps d'explorer l'immatériel. C'est à mon avis la piste la plus intéressante pour répondre aux interrogations de Denis F et inventer un nouveau système. L'articulation politique entre le bien commun (notre planète) et la liberté individuelle et aussi à inventer. Il y a aussi à prendre du coté de l'écologie politique (pas Danny C. bien sûr, mais avant) et du coté des decroissants.


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