17mai 12

Nouveau gouvernement, foudre, Pas-de-Calais

Le jour de la foudre

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Dans cette note se trouvent assemblés des pièces et des morceaux écrits au fil des jours. J’y parle du nouveau gouvernement, de la foudre, du sommet de Berlin, de mes détracteurs à propos de ma candidature dans la 11ème circonscription du Pas-de-Calais et ce que m’inspire la découverte des mœurs locales. Et comme le 17 mai est journée de lutte contre l’homophobie je viens sur ce sujet via un détour par une question qui m’a été posée sur Cuba.

Comme le gouvernement vient d’être annoncé sur le perron de l’Elysée, j’ai à peine eu le temps de le décrypter avant de souder en paragraphes les petits morceaux que j’ai eu le temps de rédiger au fil des tous petits moments creux depuis la précédente note éditée. Un premier coup d’œil montre une organisation resserrée sur les proches du président placés à tous les postes clefs. Le contraire eut été étonnant. C’est la logique des institutions et une sage précaution compte tenu de l’état du PS. Le quatuor qui pilote l’économique et le social est très droitier. Pierre Moscovici, Jérôme Cahuzac, Michel Sapin, Marisol Touraine c’est un groupe « d’austéritaires » ardents. Ils se feront concurrence dans ce registre… pour mieux se succéder.

Après ça, la faille c’est l’absence politique de Martine Aubry dans le gouvernement. Quelle en est la conséquence ? La conséquence est qu’il y aura une conséquence. Voilà pourquoi c’est une faille politique. Quant aux autres, faut-il gloser sur les tempéraments et les différences de celui-ci par rapport à celle-là ? Cela n’a pas grand sens en général. La règle « un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne », énoncée en son temps par Jean-Pierre Chevènement, fonctionne et les exceptions ont été rares dans le passé. A présent cela se vérifiera davantage que jamais. En effet tout ce petit monde, excepté sans doute Arnaud Montebourg, est fait de grands taiseux des débats socialistes. Et d’ailleurs il n’y a pas de débats entre eux.

La rencontre Hollande-Merkel n’est vraiment pas de bon augure. J’ai compris qu’il n’est plus question de renégocier le traité. Il est prévu d’examiner en juin ce qui pourrait se faire pour la croissance. Mais je sais aussi que la croissance n’est pas définie de la même façon par tous. Ce qui a été admis sur le sujet jusqu’à présent comme en témoignent les récentes déclarations de Barroso et Van Rompuy n’est rien d’autre que la vieille et très libérale politique de l’offre. Produire au plus bas prix possible des marchandises réputées innovantes. Faut-il reprendre ici une fois de plus la critique de cette sottise productiviste qui repose sur la baisse des coûts salariaux et les « réformes structurelles » du « marché du travail » qui détruisent tous les acquis sociaux. Reste que madame Merkel est prête à tout ce que l’on veut en matière de croissance si c’est bien de cette façon qu’elle est définie. Enfin j’ai bien noté aussi le rappel à l’ordre des Grecs. Il fonctionne aussi comme une déclaration d’allégeance au système absurde du refus du financement direct par la Banque centrale européenne des dettes souveraines. Pas un mot sur le sujet de ce financement direct, alors même qu’en fin de campagne François Hollande s’en était déclaré partisan « depuis longtemps ». Au total, la première rencontre entre les deux responsables n’est donc pas du tout de bon augure.

Je ne sais pas quel risque court au juste un avion frappé par la foudre. Mais sans doute peut-il être détruit d’une façon ou d’une autre. La probabilité qu’un avion en vol soit frappé par la foudre doit être très faible, je suppose, car sinon il n’y aurait pas d’aviation possible. Que le président de la République Française se trouve dedans a sans doute une probabilité encore plus faible. Sinon les présidents ne prendraient jamais l’avion. Que ce soit le président nouvellement élu, ce doit être encore plus faible. Tellement faible que c’est presque quasi inexistant. Nous passons donc du domaine des événements de l’univers matériel liés par des causalités physiques avérées à celui de la métaphysique. Et pourtant c’est une foudre réelle qui a frappé un avion réel dans lequel se trouvait un vrai président de la République Française qui venait tout juste d’entrer réellement en fonction. C’est le premier défi intellectuel que soulève cet épisode. Il y en a un autre à la clef. L’avion et le président sortent indemnes de l’affaire. Ainsi nous sommes en présence d’un événement matériel considérable, stupéfiant par sa rareté, sa dangerosité et ses enjeux historiques et politiques. Mais il n’a eu aucune sorte de conséquences matérielles, pour personne. Juste du temps de perdu dans un voyage. Voyage qui, d’ailleurs, n’a eu aucune conséquence, lui non plus. Madame Merkel a voulu voir dans tout ceci un augure favorable. Sa remarque est donc spécialement inamicale. Mais de quoi alors tout ceci est-il l’allégorie ? François Hollande peut cependant en tirer une immense satisfaction. Et les Français peuvent se sentir très soulagés. En effet, la probabilité pour Hollande qu’un tel événement se reproduise n’est pas statistiquement perceptible. Il peut donc reprendre l’avion sans craindre la foudre. Ceux qui craignent la foudre ne devraient donc prendre l’avion qu’avec lui.

Cette notice étant faite par goût du jeu intellectuel, j’en viens à un autre volet, plus sérieux. Tout ceci aurait pu très mal tourner. Des personnes auraient pu être cruellement frappées. Mais ce ne serait pas resté un malheur privé. Nous aurions tous été impliqués puisqu’il s’agit du président de notre pays. Essayez juste un instant d’imaginer ce qu’aurait été alors la chaîne des événements que tout ceci aurait entraîné. Cette rude confrontation à la part qu’occupent, en toute hypothèse, les individus dans l’Histoire est intéressante. Etendons l’idée. Elle nous montre quelle importance ont nos propres actes dans la chaîne des événements. Tous les déterminismes sont probabilistes et rien n’est jamais inéluctable. L’impact de nos actes affecte toujours la totalité du déroulement de la réalité. Loin d’être une vague agitation sans effet sur la grande roue de l’Histoire, l’action d’une personne introduit le degré de liberté qui demeure disponible dans toute situation, jusqu’à la plus apparemment fermée. A ce sujet me revient à l’esprit une pensée que je cite de mémoire. Elle est de l’auteur de science-fiction Ray Bradbury. Il disait faire partie de ces gens qui se pensent impliqués de façon indicible par le mouvement de la plus infime poussière de l’univers. Il parlait à ce propos de « magie ». C’est joliment dit. Mais non, cher maître, le matérialisme moderne confirme l’intuition poétique. Nafissatou Diallo et la foudre du 15 mai le confirment.

A l’heure où les représentants des institutions et les invités personnels du nouveau président assistaient à la cérémonie de passation de pouvoir, je vaquais à mes occupations. J’étais sur le marché d’Oignies, dans la 11ème circonscription du Pas-de-Calais. Ce n’est pas par mépris pour ce moment. Certainement pas. J’ai eu l’honneur d’y assister en tant que secrétaire du bureau du Sénat en 2007. Bien sûr c’était dans le cadre de mon mandat. Ce n’était pas ma personne l’invitée, mais la fonction que j’exerçais alors. Mais j’en avais été très honoré. D’abord parce que je « viens d’en bas » comme on dit. Ce n’est pas rien que de se trouver là, invité au moment clef du changement au sommet de la pyramide de l’Etat. Mais il y a davantage. Pour moi, comme pour beaucoup de gens, les rites républicains sont pleins de sens et d’une haute portée symbolique. La passation de pouvoir, temps terrible d’une transition difficile mais consentie, achève le temps du pouvoir et de l’autorité publique incertaine qui a cours tant que dure la campagne. Le moment signifie que le dernier mot est celui de la volonté du peuple exprimée par son vote. Nous ne réglons plus les problèmes à coups de bâton comme à d’autres âges de l’Histoire, mais avec des bulletins de vote.

Donc j’étais à Oignies, sur le marché ce jour-là. Le maire socialiste lui-même est venu m’accueillir sur le marché. Il m’a offert un parapluie de l’agglomération dont il est le président. Pratique. Mais il s’est arrêté de pleuvoir. Bon signe ! Cet homme-là était candidat à  l’investiture pour la députation dans le cadre du vote interne des socialistes. Il a été battu. On peut me dire que cela ne me regarde pas. En effet. Le choix des socialistes est leur affaire. Dans le Pas-de-Calais, la fédération pèse très lourdement sur les votes et cela de bien des façons. Faut-il en dire davantage ? Certes cela aussi ce n’est plus mon affaire même si j’ai encore en travers de la gorge maints arrangements dont j’ai fait les frais du temps où je militais au PS et où je croyais à la sincérité des scrutins internes. Mais il se trouve que le Front de Gauche est impliqué par les tricheries du vainqueur de la primaire interne du Parti socialiste. Vous allez voir.

Pour tricher, le vainqueur, monsieur Kemel, maire de Carvin, a truqué les listes électorales. Celles de sa section, cela va de soi. Il y a rajouté de nouveaux adhérents. Les communistes ont eu en main la liste des adhérents électeurs. Un ami qui approche ces mystères la leur a remise. Et là, surprise ! En effet, dans la liste électorale réaménagée par le tricheur figurent plusieurs adhérents communistes. Et aussi quelques morts notoires. Ceux-là aussi sont censés avoir voté, si l’on en croit les listes d’émargement. Les vivants communistes, une fois informés, ont protesté par courrier. Les morts restent sans défense. La fédération socialiste a été saisie de tout cela. Côté des perdants socialistes d’autres anomalies ont aussi été pointées. La fédération socialiste a tout couvert. Les votes communistes et ceux des morts ont été pris en compte dans le résultat. Telle est la façon de faire. Il est vrai que le vaincu était un partisan de Hollande à la primaire et le vainqueur un partisan de Aubry. C’est la raison pour laquelle de façon aussi imprévue Martine Aubry ne s’est pas seulement sentie obligée de soutenir ce Kemel. Après tout on pouvait le comprendre, ils sont membres du même parti. Mais pourquoi m’agresser par-dessus le marché ? Juste pour ça : c’était son pion dans le jeu vénéneux de la fédération du Pas-de-Calais. Cet épisode me fait penser que je vais avoir droit à quelques coups de billard à trois bandes spécialement tortueux. Car l’assaut des nordistes en cours contre l’actuelle équipe dirigeante du Pas-de-Calais en pleine déconfiture soulève toutes sortes d’appétits et donc de luttes de pouvoir aux contours les plus improbables. Comme beaucoup se tiennent par la barbichette sur arrière-plan de chantage mutuel je me demande par où va commencer le pilonnage contre moi qui leur sert de prétexte.

Mais sur le terrain les choses se présentent tout autrement. Les socialistes du rang, les électeurs, ne sont pas du tout convaincus de se laisser impliquer de force dans cette guerre de chefs. Car si, vu de loin, tout ça ne veut rien dire, vu de près, voter pour le candidat socialiste c’est lui faire allégeance et lui donner raison contre les autres. Voter pour donner raison à un tricheur qui fait voter les morts c’est rude. Surtout si c’est pour l’aider à virer Pierre, Paul ou Jacques de tel ou tel syndicat intercommunal ou comité d’agglomération. Bref la candidature du sieur Kemel n’est pas très motivante quand on est de gauche. Surtout quand on voudrait s’occuper plutôt de faire face à madame Le Pen.

Qu’est-ce qu’ils boivent chez les Le Pen avant d’aller à la radio ? L’autre jour c’est monsieur Alliot qui fait le malin à propos de ma candidature à Hénin-Beaumont : « Mélenchon ne connaît rien aux gens du Nord » pontifie-t-il. Sans doute. On ne peut pas tout bien connaître. Mais je sais au moins une chose à propos de l’endroit où je vais. C’est qu’Hénin-Beaumont se trouve dans le Pas-de-Calais et pas dans le Nord. Ça prouve donc que monsieur Alliot, lui, ne sais pas de quoi il parle. Madame Le Pen, de son côté, a du boire dans le même verre : «  Monsieur Mélenchon est un pauvre sénateur SDF, dit-elle, un sans circonscription fixe. » Qui va dire à madame Le Pen que je ne suis plus sénateur depuis… 2009 ? Mais en revanche je suis actuellement élu de la circonscription du grand Sud-ouest. Madame Le Pen a dû croire à la sale lettre anonyme que ses bons amis font circuler sur internet pour gruger les imbéciles qui les croient. On y lit en effet que j’encaisse des mille et des cent parce que je suis sénateur et député européen, ce qui est impossible.

D’ailleurs, les tracts anonymes, cela semble être une tradition de l’extrême-droite. Le premier jour de ma présence sur place, j’ai eu droit un superbe tract sans signature ni logo, imprimé en bleu, qui alignait les débilités de la famille Le Pen sur moi. Le pauvre bougre qui tractait ces bêtises devant la porte de la permanence du Front de Gauche où je me trouvais ne fut pris à partie d’aucune façon. Au contraire. A l’étonnement de mon escouade qui n’appréciait guère la provocation, les communistes qui étaient là le moquaient même gentiment. Explication donnée par l’intéressé : c’est un pauvre gars à qui madame Le Pen a donné vingt euros pour faire la diffusion. Bref ce type gagnait sa vie. On voit tout de suite la limite des refrains de madame Le Pen contre le clientélisme ! En fait c’est une lourde tradition chez ces gens-là. Leur gestion de la mairie de Vitrolles et de Toulon en a laissé de cruels souvenirs aux contribuables locaux.

Les couplets sur mon « parachutage » devraient bien me servir, comme tremplin dans mon argumentation sur ce qu’est le rôle d’un député national. J’ai déjà commencé à mon arrivée et j’ai bien vu que le raisonnement était apprécié. Le comique de situation c’est de se faire traiter de parachuté par la châtelaine de Montretout. Et même de « sans circonscription fixe ». Madame Le Pen a été élue en Ile-de-France avant de l’être dans le Nord au prix d’une scission de son parti dans cette région. Elle a même changé de circonscription dans le Pas-de-Calais entre 2002 et 2007 ! Naturellement, de cela et du reste il ne lui est demandé aucun compte par les commentateurs qui la dédiabolisent si gentiment. Elle est plus fine qu’eux, et je crois qu’elle a compris le risque de voir la supercherie de son prétendu « ancrage local » mis à jour. Du coup elle est en train d’acheter une maison sur place. En ce moment même ! Ça fait dix ans qu’elle est là à tourner en rond sans résultat et c’est seulement maintenant qu’elle se préoccupe de se loger sérieusement. Ce qui va être intéressant c’est d’en connaître le prix et ainsi de suite.

Naturellement je me moque absolument de son logement et du reste en ce qui concerne sa vie personnelle entre le château de Montretout et la ville de Hénin-Beaumont. Ce n’est pas mon sujet. Mais je le mentionne pour que chacun mesure bien l’hypocrisie des arguments de ces gens qui font la morale à tout le monde et donnent des leçons qu’ils n’appliquent pas. Jusque-là, personne ne lui répliquait parce que chacun de ses contradicteurs parmi les puissants du coin craignaient trop d’avoir à balayer devant sa propre porte, vous voyez ? Cela n’est plus possible avec moi ni avec les militants du Front de Gauche local. Il n’y a rien à balayer devant nos portes.  

Ce qui est affligeant c’est le concert d’indignés de commande qui viennent valider l’argumentaire de Marine Le Pen. Je serais là parce que je serais en manque de publicité et de caméras. On croit rêver. Pire : les caméras et la médiatisation seraient les ennemis dont la population aurait tout à craindre. Toute cette bouillie colportée par les médias eux-mêmes ! Stupéfiant ! La médiatisation d’un débat politique serait un obstacle à la démocratie ! Et comment comprendre que ces gens me reprochent de vouloir donner une dimension nationale a une élection qui concerne « surtout le terrain » lorsque les protagonistes de l’extrême-droite que j’affronte sur place sont la présidente du mouvement, son directeur de cabinet et le compagnon de celui-ci, le secrétaire général du Front National. Tous ces dirigeants centraux, concentrés au même endroit, sont censés être des « militants locaux » ? 

Et que dire de cette stupidité rabachée par les dirigeants socialistes sur le besoin d’un « élu de proximité qui connaisse les dossiers » à propos d’une élection législative ? C’est sommes toute assez drôle quand le responsable des élections du PS comme Christophe Borgel, élu de la Seine-Saint-Denis se parachute lui-même, contre le vote des militants, à la place d’une femme du coin dans la Haute-Garonne ! Quel genre de « dossier local » maîtrise cet important pour pouvoir faire taire tous les caciques locaux qui sont priés de l’accueillir ? Mais s’agissant du Pas-de-Calais c’est tout simplement atterrant. On peut dire que la précipitation en matière d’argumentaire ne peut servir qu’à donner des bâtons pour se faire battre ! Car le Parti socialiste a déjà parachuté dans ce département un connaisseur de dossiers locaux comme Jack Lang ! Mais surtout  il a encore essayé récemment d’envoyer précisément dans cette circonscription Aurélie Filippetti, Aquilino Morelle et le même Jack Lang !

Pourtant, pour tenir ce discours contre la médiatisation et les parachutages, ils sont tous d’accord : Marine Le Pen, Vincent Peillon connaisseur de dossier locaux vivant à Paris puis transporté dans la Somme avant de l’être dans le grand Sud est, Martine Aubry. Et bien entendu les  inévitables « politologues » Grumberg et Perrineau ! Et avec eux, à dose de fiel plus moins importante, toute la harka de ceux qui feignent de craindre « le risque d’un échec » pour moi dont, en réalité, ils se régaleraient.

Ce qui m’a frappé c’est qu’il n’était absolument rien demandé à madame Le Pen et à ses amis concernant leurs propres parachutages. Il y aurait pourtant de quoi dire ! Dans la famille c’est presque une spécialité ! Ainsi Marion Maréchal Le Pen, petite fille de Jean-Marie et nièce de Marine Le Pen, est candidate dans la 3ème circonscription du Vaucluse à Carpentras. Elle fait elle-même l’aveu de son nomadisme politique en direction des zones à moindre risque politique. « Je ne débute pas réellement en politique, dit-elle au Figaro, car j'ai déjà été candidate à deux reprises, aux municipales à Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine et aux dernières régionales en 2010 où j'étais deuxième de liste dans les Yvelines ». Dans cette circonscription tante Le Pen a obtenu 31% ! Tout le cœur de l’appareil du FN agit de même. Voyez ce Florian Philippot, directeur de campagne de Marine Le Pen à la présidentielle. Il est originaire du Nord et pressenti pour être candidat à Liévin aux législatives. Il sera finalement candidat à Forbach dans la 6ème circonscription de Moselle ! Le Pen y a obtenu 30%. Même l’immense monsieur Bruno Gollnisch, qui habite dans le Rhône où il siège comme président du groupe FN au conseil régional Rhône-Alpes ! Il est dorénavant candidat dans la 3ème circonscription du Var où Marine Le Pen a obtenu 23% ! Et n’oublions pas Gilbert Collard, l’ancien candidat à la mairie de Vichy dans l’Allier en 2001 et 2008 et dorénavant candidat aux législatives dans la 2ème circonscription du Gard où Le Pen a obtenu 29% ! Qui a entendu un seul mot un seul écho en réplique à l’argumentaire de la famille Le Pen contre mon « parachutage » ?    

La complicité objective, et même ouverte, que cette situation révèle, doit nous intéresser. On voit bien la racine de cette glissade dont l’acharnement contre moi, au moment où je vais affronter l’extrême-droite, n’est qu’un épisode. Les commentateurs situés à droite ne vivent pas dans l’azur des pures idées éternelles. Ils sont entrés dans la logique d’extrême-droitisation idéologique que Nicolas Sarkozy a libéré. Aucune conscience de droite n’en est sortie indemne intellectuellement. Dorénavant l’extrême-droitisation des thèmes de la droite est devenue irréversible. Elle prend le relais des délires du libéralisme de la période antérieure. Cette plasticité à l’air du temps n’est pas nouvelle à droite. Jacques Chirac s’était lui-même successivement et publiquement identifié aux travaillistes britanniques puis à Ronald Reagan sans problème. Pour cette droite de pouvoir, les idées ne sont rien. Seule compte la conservation du pouvoir et souvent, selon l’inusable adage, « il faut que tout change afin que rien ne change ». C’est spécialement vrai dans les périodes instables et volatiles comme la nôtre. Je l’ai dit et je veux le signaler de nouveau, ce transit du libéralisme vers l’extrême-droite a un précédent en Europe, en Hongrie avec le modèle de Viktor Orban. A côté de cela bien sûr il ne faut pas sous-estimer non plus le rôle que joue la culture de haine des arabes et des musulmans, plus ou moins bien emballée dans de prétendus habits de laïcité.

Cette ligne de pente, pour pouvoir fonctionner a besoin d’un constant travail de dédiabolisation de l’extrême-droite politique. Une des façons d’y arriver est précisément de diaboliser ceux qui voudraient diaboliser madame Le Pen. Il n’y a donc strictement rien d’innocent ni d’objectif dans le traitement qui m’est appliqué. Tout cela est la continuation de la lutte contre ce que j’incarne à cette heure avec le score à deux chiffres du Front de Gauche.  

Le sens général de ces discours est dans la même veine que celui qui m’a harcelé pendant toute la présidentielle. A droite, chez « les politologues » qui émargent c’est : « Plutôt Hitler que le Front Populaire ». Au PS : « Tout sauf Mélenchon ». Au lieu de se réjouir de voir arriver des renforts dans la bataille, des dirigeants socialistes me montrent du doigt et relaient l’argumentaire de l’extrême-droite. Il faut l’avoir entendu pour le croire. Pour être franc je ne les aurai jamais crus capable de ça. Je n’en goûte que davantage l’élégance de Ségolène Royal. Elle au moins, tout en soutenant son propre candidat, salue mon engagement personnel. Montebourg et Hamon en ont fait autant m’a-t-on dit. Mais aucun n’a poussé l’audace jusqu’à dire le dixième de ce qui a été dit en faveur du retrait de candidature face à monsieur Bayrou. Certes je ne demande rien aux socialistes, bien au contraire. Mais cela ne change rien au constat des audaces comparées dont sont capables les deux ailes du Parti socialiste.  

Le 17 mai c'est, comme chaque année la journée mondiale de lutte contre l'homophobie (IDAHO selon l'acronyme anglais)… Cela me fait devoir de revenir sur une erreur commise pendant l’émission de dimanche dernier sur France 5, « C/Politique ». Je suis impardonnable. Ou bien trop lent. Interpellé sur les droits des homosexuels à Cuba par Géraldine Mulhmann je n’ai pas répondu à la question qu’elle me posait. Pourtant elle semblait sous-entendre qu’il y aurait problème sur ce point. Mon ami Maxime Vivas, du journal « Le Grand Soir », qui suit tout ce que je dis et qui m’aide toujours fraternellement, m’a aussitôt fait parvenir une mise au point argumentée. : « Il se trouve, dit-il, que j’ai été à l’origine en 2010 de la tenue d’un colloque international à Cuba sur la question de l’homosexualité et de la transexualité. Le même colloque a eu lieu l’an dernier à Paris et a encore réuni des psychiatres de plusieurs pays, dont Mariela Castro, fille de Raoul. « Le Grand Soir » a patronné l’événement. J’y ai fait une intervention. Avec sa mère (aujourd’hui décédée), Mariela Castro a travaillé depuis de décennies pour faire reculer l’homophobie populaire et pour faire voter des lois contre l’homophobie. Les homosexuels sont protégés à Cuba comme dans peu de pays du monde et les transexuels peuvent s’y faire opérer (gratuitement). L’accusation d’homophobie à l’encontre du gouvernement cubain date d’erreurs commises par les guérilleros machos au début des années 60 (il y a un demi siècle tout de même !). A l’époque, ça n’était guère brillant ailleurs, pas même chez nous. Il a fallu attendre l’élection de François Mitterrand pour que notre code pénal soit (à peu près) dépoussiéré des lois homophobes, en 1982. Mais ça fait plus de 20 ans que les Cubains, au plus haut niveau de l’Etat (femme et épouse de Raoul Castro) font un travail idéologique unique en Amérique-latine sur cette question. Il faudra sans doute 20 ans pour que les médias qui ont ignoré le colloque international de Paris (malgré la présence de la fille du président cubain) découvrent que Cuba est un pays de liberté sexuelle que ne peuvent pas imaginer les qataris chers à Plantu. Je t’embrasse. Venceremos con la verdad ! Maxime ».

Ce n’est pas tout. Pour que votre information soit correcte, il vous reste à en apprendre davantage, comme moi-même je l’ai fait en lisant ce que les responsables de la commission du Parti de Gauche m’ont expliqué sitôt l’émission terminée. Il y a quelques mois, Castro (Fidel, je crois) a même fait son autocritique sur cette question. Il a dit que c'était la seule chose qu'il regrettait depuis la révolution cubaine. Comme il s’agit de la situation qui prévalait là -bas dans les années 1960-1970, il faut la mettre en rapport avec ce qui se faisait ailleurs dans le monde et d’abord chez nous en France. En France ? Oui, car en 1960 « l'amendement Mirguet » a été voté à la quasi-unanimité de la droite et des socialistes. Seuls les communistes s’étaient abstenus. Ce jour là, l’Assemblée Nationale a classé l'homosexualité parmi les « fléaux sociaux ». L’homosexualité n’a été dépénalisée qu’en 1982 par l’union de la gauche et François Mitterrand, on l’a vu. Mais le reste de l’Europe ne brillait pas non plus. Par exemple au Pays-Bas, on sait par un scandale récent qu’il y a eu des stérilisations forcées d'homosexuels dans les années 1960-1970. En Allemagne (RFA) : le « paragraphe 175 » du code pénal, introduit par Bismarck et utilise par Hitler pour organiser la déportation des homosexuels n'a été abrogé qu'en 1969 ! En fait l’homosexualité n’a été définitivement sortie du code pénal allemand qu’en 1994. Au Royaume-Uni la dépénalisation de l'homosexualité par une décision de justice (arrêt Dudgeon) date seulement de 1983. C’est pire pour les Etats-Unis puisque la dépénalisation fédérale de l'homosexualité s’est faite par une décision de la Cour suprême contre le Texas en… 2003 ! Donc, sans nier ce qui s'est passé à Cuba du fait des préjugés machistes aux débuts de la révolution, je crois que l’on doit rééquilibrer les jugements en plaçant dans le contexte de l'époque ce que faisaient aussi les pays capitalistes "libres" au même moment…


516 commentaires à “Le jour de la foudre”
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  1. vellou dit :

    Merci a vous. Nous restons vigilants, mes 2 enfants et moi ainsi que mon mari qui n'est pas inscrit sur les listes électorales.

  2. Michel Berdagué dit :

    Surtout qu'il n'y a qu'un seul moyen de participer mais alors là de gouverner cet impossible décrit par nombre de penseurs, de propulser un maximum de Front de Gauche, c-à-d d'avoir la majorité relative ou absolue là il faut pas rêver mais cela montre tout le boulot à faire, convaincre et vaincre les mauvaises résistances, offrir en fraternité tous les éléments pour choisir en connaissance, effectivement de montrer que cette dette nous étant imposée comme réalité certes mais qui est loin d'être réelle en considérant la grande truanderie des intérêts, à nous morfondre, nous culpabiliser pour mieux se soumettre et payer toujours encore et encore alors que les intérêts de cette dette sont à mettre dans la balance pour ne pas la payer cette non -dette,car le capital serait remboursé en totalité avec des intérêts proches de zéro, cela demande une sacrée distance dans le matraquage, le "circuit court " d'André est un des moyens directs pour s'engager dans la Lutte. Ces mécanismes que Jean-Louis Charpal pointe pour retourner la table et se libérer de cette pensée unique emprisonnant l'Histoire en finalité.
    Le quinquennat précédent avait mis le curé avec sa croyance plus moral que l'instit,là à la rentrée après les congés payés nous lutterons pour exiger les 25 élèves par classe, les augmentations de salaire, les statuts, le C.D.I. la règle et la Loi, seul contrat possible et la suite...la gestion et propriété collectives....

  3. Héloïse dit :

    "nous gouvernerons dans moins de dix ans". Fallait pas dire un truc.comme çà ! On a beau dire que la patience est révolutionnaire, le laisser faire qui miserait sur l'échec des socialos ouvrirait la porte toute grande à l'aventure fachiste'Nous nous battons tous ensemble pour des urgences qui n'attendent pas ce genre de pronostic ! Nous prendrons tous les chemins nécessaires, pour que l'espoir ne soit pas trahi par la patience. Y compris s'il le faut, et si la force du suffrage universel s'aditionne à celle du mouvement social, par une présence tapageuse au gouvernement de gauche pour y porter les dossiers qui demandent non plus une solidarité gouvernementale mais qu'enfin les responsables soient mis au pied du mur sans attendre. La crise gouvernementale est toujours à l'ordre du jour quand il y a une crise sociale et générale dans la vie du peuple. D'ailleurs, il ne nous sera pas proposé comme çà d'entrer au gouvernement. Seul un mouvement populaire d'une ampleur inégalée ouvrira cette perspective. Cette ampleur dans les urnes et dans les rues !

  4. Véronique P. dit :

    Je voudrais parler du mot "banktsers" que je vois souvent employé ici.
    Si ce mot a été repris par l'extrême gauche, il n'en ait pas moins vrai qu'il a "inventé" par le belge Léon Degrelle (1906-1994), fondateur du mouvement REX, un mouvement fasciste, intégriste catholique et collaborationniste, et combattant dans l'armée SS sur le front de l'Est en 1942, 43 et 44. Je comprends que l'association banque et gangster soit plaisante, mais employer ce mot sachant son origine est un peu gênant à mon avis.

  5. anna dit :

    Claude andrée, merci pour le lien, quel bonheur de voir ces jeunes motivés et l'interview de Jean Luc, dommage encore une fois que tout cela ne passe pas sur les médias traditionnels.

  6. bernard dit :

    Une chose semble acquise la Grèce ne peut sortir de la zone euro ni de son fait ni de celui des autres membres. Pour avoir surfer sur bon nombre de sites la situation est inextirpable en l'état et la solution tourne autour du rôle:
    - de la BCE qui ne possède que deux leviers=les SMP(rachat d'obligations sur le marché secondaire) et le LTRO (prêts aux banques à long terme) en échange de collatéraux dégradés la réduisant à une chambre de compensation
    -et du MES (actuellement FESF) adossé au TSCG (règle d'or),MES adopté en France par les chambres(grâce à l'abstention du PS)...
    Donc comme toujours le beau rôle est joué par les banques =privatisation des profits,socialisation des pertes(Dexia,Bankia) avec une économie européenne au tapis, nous allons repartir dans des sommets européens de la dernière chance(ce jour une réunion préparatoire) avec le nouveau couple de duetistes pas plus convaincant que l'ancien...sauf que la sanction démocratique en Grèce risque de les mettre au pied du mur.
    Attendons.

  7. SimplyLeft dit :

    @pit (7h15)
    les "project bonds", en gros c'est la même chose que les euro bonds sauf qu'il est possible pour la finance de spéculer dessus
    Attention, il ne s'agit pas de la même chose. Les eurobonds consistent en une mutualisation de la dette au niveau européen (tous les pays seraient solidaires d'un eurobond émis par n'importe quel pays) comme si l'Europe était un état fédéral (avec une même législation uniformisée au niveau social, fiscal, etc). Les Project Bonds sont des emprunts, certes avec un taux uniformisé pour tous les états européens, servant uniquement à financer des projets d'infrastructure acceptés par l'UE. Mais chaque pays garde sa propre dette souveraine (que les Project Bonds viendront alourdir au même titre que le reste de leurs obligations d'état) et aucun pays n’est engagé par l’émission de Project Bonds d’un autre pays.
    En revanche, vous avez raison, ce sont des obligations d'état, donc des titres de dettes qui entreront naturellement dans l'aire de jeu des spéculateurs.

  8. Nicks dit :

    @jcmig
    Pour connaître la position du Front de Gauche au sujet de la politique extérieure, en dehors du programme, il y a l'excellente conférence donnée le 30 Mars si je ne m'abuse et qui se trouve dans la videothèque. Le discours de Jean-Luc Mélenchon m'avait particulièrement impressionné en cernant finement les enjeux géostratégiques qui nous concernent.

  9. albireve dit :

    Daniel Schneidermann est en reportage à Hénin-Beaumont pour plusieurs jours. J'espère qu'il rencontrera Jean-Luc Mélenchon et que cela nous vaudra une de ces émissions dont ils ont le secret.

  10. Antraigues dit :

    @ Poncet 500 : Je ne sais si tu as lu le livre de Naomi Klein, mais on peut penser qu'en effet, les dirigeants néo-libéraux n'appliquent pas la "stratégie du choc" à tous les cas de figure. Elle semble n'être utilisée que lorsqu'aucune autre solution n'est envisageable, ou lorsque les circonstances sont favorables (même dans le cas de catastrophes naturelles).
    @ Jean Louis CHARPAL : Tout à fait d'accord sur l'analyse des médias, d'où l'utilité de réfléchir à de nouveaux moyens de communications de masse pour les contourner...

  11. JML dit :

    Karl Polanyi l'avait décrit à propos des années 1920-1940, le (néo)libéralisme, entre inégalités, relégation des pauvres et déréliction individualiste, détruit la société. La grande dépression de 1929 a mis Hitler au pouvoir et a engendré la seconde guerre mondiale. Maintenant le groupe Front de Gauche au palais Bourbon s'impose comme une réalité active future démontrée par un score identique au premier tour de la présidentielle contre le FN et la Droite populaire, la mobilisation doit être totale. C'est par celle-ci que je commence pour expliquer la dette. Celle d'un vieil ami commun, grand humaniste, très éclairé né au 19ème siècle !
    "Il est absurde de dire que notre pays peut émettre des millions en obligations, et pas des millions en monnaie. Les deux sont des promesses de payer, mais l'un engraisse les usuriers, et l'autre aiderait le peuple. Si l'argent émis par le gouvernement n'était pas bon, alors, les obligations ne seraient pas bonnes non plus. C'est une situation terrible lorsque le gouvernement, pour augmenter la richesse nationale, doit s'endetter et se soumettre à payer des intérêts ruineux".

  12. Vinnie dit :

    @ Poncet #500 :
    Les 2 méthodes ne s'excluent pas mutuellement. Les catastrophes naturelles et industrielles, des événements tragiques, sont aussi des bons moyens pour imposer brutalement un changement à cause du changement induit déjà au départ par ces mêmes événements. Les populations en état de choc sont trop sonnées pour réagir/résister, quand elles ne demandent parfois pas d'elles-mêmes ces mesures qu'elles n'auraient jamais acceptées dans d'autres circonstances.
    Le 11/09/2011 est un bon exemple : comment faire passer une loi liberticide (le Patriot Act) sous couvert de sécurité et de protection de la population et de lutte contre le terrorisme. Cette loi complexe était sortie très vite des cartons après les attentats, au point que je me suis demandée si elle n'avait pas déjà été élaborée avant. Il ne manquait plus que l'occasion se présentât. On peut aussi créer ces occasions ou en favoriser l'éclosion.
    Ce qui n'est exclus pas une action au long cours comme la "crise" que nous subissons depuis 30 ans et qui a fait s'installer durablement des idées étranges et inacceptables dans la tête des gens pour mieux les conditionner et les asservir. Conditionnements qui vont être difficiles à inverser mais c'est là un des rôles du FdG en France.

    En attendant, hier ai boité +200 tracts dans mon quartier pour notre candidat FdG aux legislatives. Me suis fait enquiquiner par 3 pauvres petits c... comme dirait Ferrat mais même pas peur !

  13. @ 515 Véronique - 14h10
    Désolé, mais je continuerai à utiliser le mot bankster chaque fois que cela me paraîtra utile. Avec des raisonnements comme le tien, on ne pourrait plus utiliser la moitié des mots de la langue française. Qui tu sais, en 1940, ayant lancé la Révolution Nationale on ne pourrait plus utiliser le mot Révolution ! Il faut méditer le proverbe "le mieux est l'ennemi du bien".
    @ " Je comprends que l'association banque et gangster soit plaisante".
    Eh bien moi, ça ne me fait pas rire du tout. Si j'utilise le mot bankster, c'est pour dénoncer une situation qui n'a rien de drôle, mais qui est au contraire tragique (cf ce qui se passe en Grèce). Les banquiers qui font 70% de leur chiffre d'affaire en spéculant sont pour moi des escrocs. Le mot bankster est de ce fait parfaitement justifié.

  14. Bernard Fuchs dit :

    Je vis ma "retraite" a Buenos Aires apres avoir "donné" en LEP, a la CFDT, et au PSU dans le désordre et pour voir le éléphants du PS nous confisquer le pouvoir et le transmettre a Chirac puis Sarko.
    Avec Mélenchon j'ai repris le chemin des urnes. A suivre...

  15. viviane dit :

    Dans les années 90, je travaillais comme formatrice du côté de Lens, Carvin, Arras... et Lille, où j'habitais. J'ai eu l'occasion d'avoir comme stagiaires d'anciens mineurs, qui vivaient le désespoir d'avoir tout perdu et de ne plus voir aucun avenir possible. Je proposais des ateliers d'écriture, et j'ai encore leurs écrits, nostalgie du passé, haine des "vautours" (le nom qu'ils donnaient aux huissiers), manque de confiance en tout, de perspectives. J'ai aussi des amis dans ces lieux, dont certains, à défaut d'autre cheminement possible, se sont rapprochés de la religion. Je me souviens de Carvin, où la mairie communiste soutenait la culture (Centre Eiffel) et où les habitants me parlaient de la résistance aux nazis à travers la façon dont étaient structuré leur habitat. Du quartier Beethoven à Lens aussi, où 65% de la population active se trouvait au chômage. Et des enfants qui rentraient de l'école, et étaient chargés de faire les courses et de ramener le plein d'alcool (je pense que ce n'est plus possible aujourd'hui, mais quand l'alcool devient la seule réponse au mal-être, on touche le fond. Et on le touche encore davantage avec le Front National). Je ne sais pas si votre voix sera entendue, mais elle est un espoir. Je ne peux pas vous soutenir: j'habite aujourd'hui, à la retraite, la Bretagne. Mais j'écrirai à mes amis du Pas-de-Calais. L'un d'eux me disait que vous étiez sur le marché de Carvin dimanche 20, et Marine le Pen: merci de lui dire...

  16. tresorteo dit :

    Je me trouvais en vacances à Cuba du 9 mai au 24 mai 2012. La fille de Raoul Castro, elle même homosexuelle, a organisé la parade gaie dans la capitale, la Havane, et a obtenu un grand succès, en toute liberté. Honte aux langues fourchues et aux médias vassaux de l'empire qui mentent et crachent du venin.


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