25avr 12

Après le premier tour, un moment de pause clavier

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1er-mai-capitalismeRetrouver le temps d’isolement, de silence et de pause qu’est l’accès à mon clavier aura été ce petit bonheur dont j’étais le plus avide depuis ces heures de tumultes qui ont suivi l’annonce des résultats. Désir qui venait après, bien sûr, cette irrésistible envie de dormir qui tenaillait tout un chacun dans nos équipes à bout de force. Penser, le mot à la main, c’est comme respirer après une apnée. Dans l’action politique davantage que dans n’importe quel art de réalisation, il ne faut pas se contenter d’attendre que la poussière retombe. Ces milliers d’émotions, de mots, de rencontres, de paysages qui font le vécu d’une campagne électorale diffuseront, des jours et des jours durant, dans les méandres de l’esprit, en veille ou éveil, rêves ou souvenirs surgissant impromptus. Cela se fera tout seul. Des sédiments nouveaux de culture et d’apprentissage s’accumuleront ainsi et j’en ferai un nouveau terreau. Mais on ne peut différer de s’impliquer dans la suite des événements comme dans un présent urgent. Le moindre retard à l’allumage prend d’ailleurs une signification que les vautours prennent pour une invitation au festin. Ici, à cette heure, je jette sur l’écran quelques balises pour vous faire connaître comment je fixe mes repères. J’en profite pour souhaiter qu’on fasse connaître ma position dans les termes exacts que je lui donne. Je suis déterminé à militer pour convaincre le plus de monde possible de voter pour rejeter Nicolas Sarkozy en utilisant le bulletin de vote François Hollande. Ceci posé sans ambiguïté je désapprouve toute utilisation de mon nom pour m’associer à je ne sais quel rassemblement autour du candidat et du programme des socialistes. Ceux qui croient bien faire en agissant de la sorte font en réalité une terrible erreur. Il faut convaincre et non contraindre. Pour moi, il ne s’agit pas de convaincre du programme de François Hollande, ce n’est pas le nôtre. Je veux convaincre de voter pour battre Sarkozy. Cela suffit. Au deuxième tour on élimine. C’est au premier que l’on pouvait choisir. Dans cet état d’esprit, je parle donc de l’action d’abord. Je n’aborde notre résultat qu’à la fin de mon propos. C’est le meilleur. Le dessert.

Pour illustrer ce billet des images et des affiches de 1er mai, jour de manifestations et de luttes derrière les syndicats, prises dans l'histoire passée du mouvement ouvrier et dans le temps des revendications et des combats d'aujourd'hui.

Je suis donc remonté sur le cheval, trompette de combat sonnante et sabre au clair, dès lundi soir, au journal de France 2. Nous n’avons pas d’énergie à perdre dans les regrets quand bien même il est juste et normal d’en éprouver et de souffrir au spectacle du pays défiguré par l’extrême-droite. Non pour s’auto-flageller. Nous avons fait notre devoir et nous nous sommes sentis bien seuls à le faire. Nul ne nous fera bastillejamais oublier comment la presse socialiste a préféré consacrer son énergie à nous accabler d’injures plutôt que de combattre Le Pen. Mais cela ne doit pas aller au point de perdre conscience de notre force et de nos responsabilités. Dans la lutte qui s’engage, les tensions sont démultipliées par l’extrême-droitisation de toute la droite. D’autant que la machine à salir et à mystifier s’est immédiatement remise en mouvement. Notre cas, celui du Front de Gauche, est vite réglé : nous avons « la gueule de bois » et nous sommes en échec puisque madame Le Pen est devant nous au classement. Point final, à des variantes de détails près. Parfois l’utile rejoint l’agréable quand le journaliste, comme à « L’Express », est lui-même lié au Front National. Mais, dans cette affaire l’utile rejoint surtout l’utile. On va voir ça. Depuis dimanche soir avec « l’irrésistible percée du Front National », le chœur des bouffons a retrouvé son couplet favori. Que mes lecteurs l’apprennent s’ils ne le savent déjà : l’analyse d’un résultat électoral est un enjeu idéologique. Contrairement aux apparences, un chiffre ne vaut que par comparaison : tout est dans la comparaison. Et la comparaison ne vaut que1er-mai-2002-2 par la référence que l’on choisit. Je prends le risque d’être saoûlant en rappelant, pour ceux que l’histoire des idées intéresse, qu’un chiffre ne décrit jamais une qualité intrinsèque mais un rapport entre des quantités. Les premiers chiffres égyptiens servaient à calculer la différence de superficie des terres cultivées à taxer car celle-ci changeait d’une année sur l’autre en fonction de l’ampleur de la crue du Nil. Mais en commençant la soirée électorale par un bobard tel que l’annonce de Le Pen à 20 %, l’odieuse machine médiatique à fabriquer du spectacle et de l’effroi, au mépris des faits et de l’intelligence, nous apprend que la connaissance de la réalité du résultat lui-même peut être un enjeu. Au-delà de l’intrinsèque aveuglement des agitateurs médiatique concernés, il faut tenir compte de l’intérêt idéologique de la manœuvre.

L’enjeu pour la bien-pensance est de détruire ce que nous avons essayé de construire : le retour de la question sociale et du partage des richesses qui se trouvent dans leurs poches. Rien n’est plus urgent pour les nantis et d’abord pour leur crieurs publics que d’en revenir aux bonnes grosses questions qui ne coûtent rien au portefeuille : la sécurité, l’immigration, les musulmans. Bref il est urgent de Lepéniser en rond. Et en cadence. Ainsi madame Le Pen aurait la clef du scrutin. Au point de voir « Libération » titrer avec François Hollande qui déclare : « A moi de convaincre les électeurs du Front National », comme si c’était sa priorité alors que dans l’interview il dit au 1er-mai-nbrougecontraire qu’il veut d’abord parler à la gauche. Il le dit à bon escient car s’il se risquait si peu que ce soit à donner des gages aux beaufs, Hollande se couperait d’amples secteurs des quatre millions d’électeurs du Front de Gauche qui sont tout à fait décisifs pour le résultat final ! Sale besogne, mille fois recommencée, et qui risque de nous coûter très cher. Car en clouant le débat sur ce terrain, c’est toute la construction de la campagne de Sarkozy qui serait validée. Légitimer la centralité de Le Pen, c’est légitimer ses thèmes et nous ramener loin en arrière, au temps de la valse-hésitation entre le préchi-précha moralisant et la « prise en compte des vrais problèmes posés ». Le Pen ne pose aucun « vrai problème ». Elle impose à force de répétition un discours de droite alternative. Une construction idéologique. Un rideau de fumée. C’est pourquoi, valider comme des « vrais problèmes » la mystification lepéniste est un poison mortel sans autre signification que de lui servir la soupe. Tel est le seul résultat prévisible de l’action de ces curieux « observateurs ». Il ne faut jamais perdre de vue ce point de cgt-2009repère pour apprécier les diverses « analyses » qui nous sont proposées. Toutes celles qui ont en commun de proposer des débats de substitution à la question du partage des richesses, ou bien qui réservent à Le Pen l’exclusivité de l’expression de la colère populaire sont destinées à aveugler plutôt qu’à éclairer.

Une question qui risque de se perdre en route, si on accepte les bavardages sans fin à propos du Front National, c’est évidemment celle de la méthode pour parvenir à battre Nicolas Sarkozy. Car contrairement à ce qui pourrait se croire trop facilement, voilà qui n’est pas joué d’avance. Il faut donc bien se souvenir que cette étape doit être franchie pour que n’importe quelle autre puisse être envisagée positivement. La révolution citoyenne est mieux nourrie par la victoire sur ses adversaires que par l’inverse. La défaite de Sarkozy est notre tâche urgente. Celle qui donnera de l’air à l’action sociale dans notre pays, bien sûr. Cela élèvera le niveau d’exigence des salariés qui auront construit cette victoire. Tout cela est indispensable pour que se développe ce que nous avons commencé à construire. Mais aussi, c’est ce qui est attendu de nous par la gauche de toute l’Europe pour briser le directoire actuel que l’on a résumé à juste titre sous le nom de « Merkozy ». Si je fais ce bref rappel des raisons de voter pour battre Sarkozy c’est que je suis bien conscient du fait que si cet objectif est partagé par tous, 1er-mai-cgtil existe entre nous une divergence sur le moyen d‘agir. Pour êtreplus clair, je sais qu’un nombre non négligeable de nos électeurs ne sont pas prêts à voter pour François Hollande.

On nous dit que ce serait le cas de 15 à 20 % de nos votants de ce premier tour. Ce pourrait être décisif. Les gesticulations de « Libération » et des autres organes socialistes hostiles au Front de Gauche sont donc totalement contre-performantes. Je connais les raisons qu’ont tant des nôtres de refuser de donner leur voix. Ils n’ont pas l’habitude de la donner sans donner aussi leur confiance. Il n’y a rien à dire contre leur honnête sincérité. Mais je voudrais les convaincre que leur résistance prend toute sa dimension s’ils ne vivent pas le vote Hollande comme une allégeance mais comme le moyen d’une action autonome et conquérante de plus longue haleine. La nôtre. La marche vers la révolution citoyenne. Cette marche est un processus vivant et non pas une formule déclamatoire. Elle passe par des étapes concrètes. Des rapports de forces qui se transforment en prises de conscience, qui s’élargissent en qualité, et en quantité de personnes que chaque succès partiel finit par entraîner avec nous. Le renversement de Sarkozy est le préalable 1er-mai-cgt-fo-1999de tout changement. Cela ne suffit pas, cela va de soi. Mais ce serait un événement considérable en Europe. C’est l’étape à franchir. Le comble serait que l’on fasse dépendre de l’adhésion à François Hollande le soin de pouvoir continuer le déploiement de notre stratégie. A l’inverse, si Nicolas Sarkozy se maintenait, il ne faudrait pas croire que la dramatisation de la situation, le choc qu’il prépare avec les travailleurs et la défaite subie suffirait à provoquer un meilleur niveau de mobilisation et de confiance en soi des travailleurs et de la jeunesse. Toute l’expérience historique prouve le contraire. La défaite ne fait naître aucun sursaut. Elle brise l’énergie collective, abat les courages naissant, durcit la résignation de la masse compacte de ceux qui hésitent. Le combat repart ensuite de plus bas. Je souhaite que chacun prenne en compte cet argument avant de fixer définitivement le choix de son attitude. Bien sûr nous allons en reparler assez souvent, je le devine, d’ici au 6 mai prochain. D’ici là, nous mènerons notre propre campagne pour battre Nicolas Sarkozy. Deux dates nous rassembleront au moins. Le 1er mai dont je vais parler. Et, en région parisienne, le 4 mai Place Stalingrad une nouvelle fois, mais ce sera peut-être ailleurs, pour conclure notre campagne de deuxième tour. Pour ma part je ne crois pas utile de participer à un meeting commun avec les socialistes et les radicaux de gauche et Robert Hue. Précisément parce que je respecte leurs choix qui ne sont pas les miens. Qu’irais-je faire ? Dire la vérité ? A savoir que j’utilise un bulletin de vote 1er-mai-2002mais que pour le reste je ne suis pas d’accord sur le programme ? A quoi cela pourrait-il bien servir ? Je recommande à mes amis de faire comme moi. Tous dans l’action, personne dans l’illusion. Mais bien sûr, il faut être dans l’action pour convaincre. Il y a urgence selon moi.

Il me semble qu’un aspect important de cette bataille du deuxième tour est la date du 1er mai. En décidant de venir chercher un bras de fer avec les syndicats, Nicolas Sarkozy entre dans une logique de compétition avec l’extrême-droite, nous dit-on puisque celle-ci se réunit tous les ans à quelques poignées d’énergumènes autour de la statue dorée de Jeanne d’Arc. C’est en effet un acte de compétition. Mais pas avec l’extrême-droite. Dans le sens de l’extrême-droite. Ce n’est pas pareil. Le bras de fer qui est organisé l’est contre les syndicats. C’est-à-dire contre les salariés organisés sur leurs revendications. C’est sans précédent. Mais c’est la suite logique du discours contre les « corps intermédiaires » qu’il avait prononcé à Marseille. La logique d’affrontement, déjà manifeste tout au long du quinquennat, franchit un seuil. Ce n’est pas un « coup de com' ». C’est une orientation politique de fond. C’est la ligne de Viktor Orban en Hongrie. Ce chef du parti libéral d’abord battu aux élections est revenu au pouvoir mai-1968sur une ligne d’extrême-droite. Parcours qu’avait laissé à mi-chemin ce paillard de Silvio Berlusconi. Nicolas Sarkozy essaie de sauter l’étape de la sanction du libéralisme en passant directement à la case politique suivante, avec les méthodes et les mots d’ordre qui y correspondent. Le danger est extrême. La réorganisation de la droite se fait sur un centre de gravité extraordinairement violent et frontal. C’est la raison pour laquelle le Front de Gauche fait de la mobilisation pour ce 1er mai une affaire centrale. Nous devons être derrière nos syndicats. Je dis bien derrière et pas à leur place car cela diminuerait la portée de leur action. La question posée en définitive dans ce bras de fer est de savoir quelles questions sont mises au centre du deuxième tour, comme problèmes que l’élection doit trancher. Qui est en cause ? Le banquier ou l’immigré ? Le 1er mai est donc un concentré du moment politique. On se souvient que dans mon discours à Marseille j’avais appelé de mes vœux à un 1er mai unitaire. Il l’est. Pour moi c’était l’occasion de souhaiter que cette place centrale soit donnée à la question sociale. A présent la question sociale est devenue une question politique, non du fait de notre propagande mais du fait de celle de l’adversaire. Il faut faire du judo politique et retourner contre lui la force du choc qu’il veut provoquer. Le 1er mai nous appelons donc tous ceux qui partagent notre combat à aller manifester avec les syndicats, dans le cortège de leur choix. Le Front de Gauche tiendra des « points fixes » dans toutes les villes où ses militants en ont les forces. Et après le passage des syndicats, si c’est la tradition des lieux ou bien si on l’a décidé en bonne compréhension 1er-mai-1909-megissiersavec les syndicats, on marchera nous-mêmes en cortège après le passage du dernier groupe syndical.  

Si l’on revient au champ général de l’observation, avant l’action, il faut étudier les résultats électoraux. Pour avancer de façon conquérante, il faut avoir une vision lucide du résultat global en ce qui concerne le rapport de force entre la droite et la gauche dans le pays. Il s’agit de se guider dans l’action en étant lucide sur nos chances, et donc de pouvoir saisir à point nos occasions d’agir. Je suis bien conscient du fait que cet indicateur ne dit pas tout, loin de là, s’il s’agit de compter ceux qui acceptent le système et ceux qui le rejettent. Si l’on met bout à bout tous ceux qui le rejettent, même quand leurs raisons sont diamétralement opposées, on peut dire que le régime actuel repose sur une tête d’épingle sociale. C’est bien là le cœur de la crise de régime qui mine tout l’ordre en place. Mais la connaissance du rapport de force électoral doit être faite en ayant en tête la comptabilité de tout ce qui nous aider à atteindre nos objectifs. S’il s’agit de chasser Sarkozy, il faut additionner d’un côté tous les bulletins de vote de la gauche politique, de l’autre tous ceux de la droite. Et voir les évolutions pour comprendre les dynamiques en cours. Cela s’apprécie par comparaison. Voyons.

Si l’on totalise les voix de toutes les droites, il faut constater qu’elles sont en recul. En 2007, les votes pour Le Pen, Villiers et Nihous ajoutés à ceux de Sarkozy et Bayrou, cela faisait 23 342 364 suffrages. En 2012 les mêmes catégories recueillent 19 550 966. C’est 16 % de moins. Et de notre côté ? En 2007 le total des voix pour Schivardi, Besancenot, 1er-mai-2011Laguiller, Buffet, Voynet, Bové, Royal faisait 13 377 032. En 2012 cela fait : 15 701 071. Une progression de 17%. Et l’autre gauche ? Il faut bien sûr tenir compte du fait que le Front de Gauche n’a pas été assimilé seulement à l’extrême-gauche. Mais la comparaison peut-être faite puisqu’elle m’a été sans cesse opposée pour minorer toutes nos réussites. En 2007, Besancenot, Schivardi, Laguiller et Marie-George Buffet recueillaient 3 300 254 suffrages. Cette fois ci en 2012, Poutou, Arthaud et moi nous recueillons 4 599 038. Nous progressons donc de 39 %. De ces quelques chiffres que conclure ? Je vois que les deux camps se radicalisent. Le processus est très largement engagé à droite. Au point que madame Le Pen est à deux doigts de parvenir à réorganiser le camp de la droite autour d’elle. C’est son objectif avoué et annoncé. En toute hypothèse, sa victoire idéologique sur son camp est faite. Sarkozy parle comme elle. La presse de droite suit le goût de sa clientèle et l’amplifie en agissant de cette façon. Elle a commencé, elle aussi, son extrême-droitisation. C’est ce que montre par exemple, de façon spectaculaire, l’évolution de « L’ Express » où la ligne éditoriale de type « Minute » s’accompagne de recrutements dans cette mouvance idéologique. Si je l’évoque ce n’est pas seulement parce que j’ai eu à en connaître du fait de l’acharnement aveuglé dont j’ai été poursuivi par ce journal. Mais parce que cela me semble être la pente prise par une partie des élites de la pensée de droite. La digue républicaine a cédé sur de larges pans de la droite mondaine. C’est un très mauvais signe quand on se souvient du passé calamiteux des expériences de ce type. Les Drieu La Rochelle commencent par être des « couv-revue-n-68-1er-maiChristophe Barbier » avant de devenir des Brasillach. Rien ne sert de se cacher, par respect de je ne sais quelles bonnes manières, la pente prise par les événements, ni la difficulté vers laquelle nous allons.

Le cœur de la droite, c’est-à-dire l’UMP, est dans l’impasse. Sa dilution est engagée. Nicolas Sarkozy perd 1,8 millions d'électeurs par rapport à 2007. L'analyse géographique de ses résultats montre que son électorat le plus fidèle et mobilisé est celui de la grande bourgeoisie. Il n'y perd quasiment aucun suffrage : il réalise par exemple 46,5 % à Versailles contre 47 % en 2007 et parvient même à améliorer son score dans le 7ème arrondissement de Paris où il se hisse de 56 à 58 %, où encore à Neuilly où il obtient 72,64 %. Les grandes fortunes ont donc fait bloc autour de leur homme de main. Mais c’est un échec terrible, car les beaux quartiers ne peuvent gouverner que si les quartiers populaires se laissent séduire. Or le recul de Sarkozy est spectaculaire dans la partie plus populaire de l’électorat de droite. Il perd 50 000 voix dans le Pas-de-Calais. Dans les fiefs de piliers de l'UMP, la chute est particulièrement forte : à Saint-Quentin dans l’Aisne chez Xavier Bertrand, Sarkozy passe de 31 % à 25 %. Et à Marseille, à Perpignan en milieu populaire ou à Meaux chez Jean-François Copé, Sarkozy passe de 34 % à 27 %. Cette perte se fait au seul profit de l’extrême-droite. Le processus en cours qui se lit dans les chiffres c’est celui de l’extrême-droitisation accélérée de la droite populaire.

70 % de la progression de Marine Le Pen vient du recul de Sarkozy. Une transfusion. A Marseille, Sarkozy perd 30 000 voix et Le Pen gagne 28 000 voix. A Lyon, Sarkozy perd 11 000 voix et Le Pen gagne 8 000 voix. A Lille, Sarkozy perd 6 000 voix et Le Pen en gagne 3 000. C’est ce transfert qui s’accélère plutôt qu’une percée de Marine Le Pen chez de nouveaux électeurs populaires. Par exemple à Florange, commune qui vit des hauts-fourneaux d'Arcelor-Mittal, Sarkozy perd 606 voix et Marine Le Pen en gagne 636. C’est presque du populaires-solidaires-fdgpile poil. Les vases communicants à droite entre Le Pen et Sarkozy sont particulièrement marqués dans le Nord et l'Est de la France où le FN réalise ses meilleurs scores. Le Pen ne doit ses percées en terres ouvrières que grâce à l'effondrement de Sarkozy : ainsi à Tourcoing dans le Nord, Sarkozy perd 4 000 voix et Marine Le Pen en gagne 3 000. On observe le même phénomène à Vaulx-en-Velin dans le Rhône, où 71 % de la population est ouvrier ou employé : Sarkozy y perd 800 voix et Marine Le Pen en gagne 700. Dans sa course poursuite avec Sarkozy, Marine Le Pen atteint ainsi quasiment le même score que lui dans plusieurs régions : Picardie, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, mais aussi Languedoc-Roussillon. Sans les efforts du Front de Gauche pour endiguer la montée du FN, le scénario d'une élimination de Sarkozy par Le Pen n'était donc pas très éloigné. Le FN dépasse en effet les 20 % dans 11 régions (une sur deux) et dans 43 départements. Mais sa dynamique n'est pas homogène et se heurte dans de nombreux endroits à la percée du Front de Gauche. C'est le cas à Marseille où Marine Le Pen réalise 21 % là où son père et Bruno Mégret totalisaient 27 % des voix en 2002. Elle perd ainsi 1 200 voix par rapport au record réalisé dans cette ville par l'extrême-droite en 2002. Et par rapport à 2007 ? Elle ne récupère que 28 000 des 30 000 voix perdues par Sarkozy. Pendant ce temps, le Front de Gauche gagne au contraire 42 000 voix !

Cette radicalisation ne s’opère pas au même rythme de notre côté. Il est vrai que nous ne sommes à l’œuvre que depuis trois ans. Le Front de Gauche ne domine pas idéologiquement la gauche. La preuve selon l’IFOP, 30 % des électeurs de François Hollande ont hésité à voter pour nous. Cela ferait neuf points de plus pour nous s’ils avaient choisi de ne pas se laisser effrayer par les affolés de la vingt-cinquième heure qui les ont ramené au prétendu « vote utile ». Leur niveau de politisation est donc resté bas. Nous ne leur avons communiqué aucune énergie politique. Le chemin à 1er-mai-1960parcourir se nourrira des épreuves que notre camp va vivre et de notre capacité à nous en saisir pour tirer les événements du bon côté. C’est le moment de dire que notre affaire est bien engagée. Très bien engagée. Avec près de quatre millions de voix (11,11 %), le bulletin de vote du Front de Gauche a gagné trois millions de voix depuis notre première campagne électorale aux européennes, il y a trois ans, où nous avions rassemblé 6,5 % des suffrages. La conquête réalisée est désormais bien répartie sur l’ensemble du territoire. C’est le signe qu’il s’agit bien d’une force politique nouvelle qui ne reproduit pas simplement la carte du passé des organisations qui le constituent. Le Front de Gauche fait plus de 7 % dans tous les départements sans exception en métropole. Il recueille 10 % des votes ou plus dans 70 départements et plus de 13 % dans 20 départements. De grandes villes sans tradition communiste forte ont ainsi voté à plus de 15 % pour nous comme Grenoble, Toulouse, Lille, Besançon ou Montpellier. De spectaculaires progressions sont aussi enregistrées là où nous avons assumé des clivages politiques forts. Ainsi en Alsace. Nous avons milité à visage découvert pour l’abolition du Concordat. Nous avons augmenté notre score de plus de 300 %. Nous y sommes passé de moins de deux pour cent à plus de sept ! A Marseille aussi, le discours clair et décomplexé sur la valeur du métissage a rencontré un écho populaire de masse en hissant le Front de Gauche à près de 14 % sur la ville et à plus de 20 % dans plusieurs arrondissements populaires des quartiers nord. Sarkozy y perd 30 000 voix et Le Pen en gagne 28 000. Le PS en gagne 1000 mais le Front de gauche en rassemble 42 000 de plus. Là aussi c’est la stratégie de combat Front contre Front qui a permis de tenir tête et de percer. Vaulx-en-Velin est un autre bon exemple de percée du Front de Gauche en milieu populaire et ouvrier. Souvenons-nous que dans cette ville, 71 % de la 1er-mai-drome-horizpopulation est faites d’ouvriers ou d’employés. Le Front de Gauche y gagne plus de 2 000 voix. Il est la deuxième force de la cité avec près de 19 % des voix.

Dès lors on peut constater que le score élevé de Marine Le Pen ne se fait pas à notre détriment. Nous avançons en face à face. Là où le FN progresse, le Front de Gauche progresse aussi. Ce sont donc les dynamiques respectives qu’il faut comparer pour voir qui prend l’ascendant dans la société. Car c’est autant une radicalisation de la société que celle des espaces politiques. Cela se vérifie spécialement en terres ouvrières. Elles sont loin de se donner à Marine Le Pen. Ainsi à Petit-Couronne en Seine-Maritime où la fermeture de la raffinerie Petroplus menace 900 ouvriers et où tous les candidats à la présidentielle se sont rendus. Sarkozy y perd 249 voix, Hollande en gagne 114, Le Pen 436 et le Front de Gauche 693. Nous sommes ainsi la plus forte progression. Enfin, un exemple montrant la place que peut se tailler le Front de Gauche face à la droite. Les deux départements 1er-mai-2007où Sarkozy réalise ses plus mauvais scores – la Seine-Saint-Denis et l’Ariège – sont aussi ceux où le Front de Gauche obtient ses meilleurs résultats, avec près de 17 % et des pics à 25 % dans de nombreuses communes à composition sociale populaire. Notons que contrairement aux regards trop rapides, à Florange, le Front de Gauche gagne 654 voix, quand Le Pen en gagne 636, manifestement arrachées à l'abstention. A Audincourt, où résident 3 000 ouvriers qui travaillent sur les sites de PSA Sochaux-Montbéliard, Sarkozy perd 439 voix et Marine Le Pen en gagne 376, tandis que nous en gagnons 740 ! La conséquence est que nous sommes bel et bien en train de constituer la relève de la gauche traditionnelle. Que le processus ne fasse que commencer n’y change rien. Le mouvement est engagé. La puissance actuelle mille fois célébrée de Marine le Pen ne doit pas empêcher de regarder son évolution dans le temps long pour la mettre en regard de notre dynamique actuelle. C’est un fait et il est alarmant : Marine Le Pen gagne 2,6 millions de voix par rapport au score de son père en 2007. Avec près de 18 %, elle dépasse le score historique du FN en 2002. Mais elle ne parvient pourtant pas au niveau cumulé des scores de son père et de Mégret qui était de 19 %. C’est le contraire de ce que disait le résultat annoncé en début de soirée électorale ! Notre résultat se lit dans le sens inverse. C’est une percée pure. Elle donne le ton du changement qui a commencé à gauche.

Je le rappelle, le total des voix de gauche augmente fortement par rapport à la dernière présidentielle. Il passe de 13,3 millions (36,4 %) à 15,7 millions (43,7 %). C’est le meilleur score global de la gauche à une présidentielle depuis 1988. Mais le score de François Hollande n'est responsable que d'une petite partie de cette progression. L’essentiel, les trois-quarts, vient de la percée du Front de Gauche. Hollande n’ajoute que 770 000 voix par rapport à Ségolène Royal. Dans les fiefs de ses visibles lieutenants, aucune dynamique 1er-mai-drapeaun'est détectable. A Montbéliard chez Pierre Moscovici, le nombre de voix pour François Hollande est en baisse de 105 voix par rapport à Ségolène Royal au 1er tour de 2007. Le Front de Gauche y gagne plus de 1 000 voix à la gauche en terre ouvrière. A Nantes, chez Jean-Marc Ayrault, François Hollande ne recueille que 78 voix de plus que Ségolène Royal. Nous permettons à la gauche de rassembler 15 000 voix de plus par rapport au score du PCF en 2007. De même à Argenton-sur-Creuse, la ville de Michel Sapin, François Hollande ne gagne que 67 voix par rapport à Ségolène Royal. A Evry chez Manuel Valls le nombre de voix PS stagne. A Lille chez Martine Aubry, il perd même des voix. Conclusion : l'essentiel de la dynamique de la gauche vient de la percée du Front de Gauche. Nous apportons les deux tiers des voix supplémentaires comptées à gauche. Cet apport à la gauche est très perceptible dans les terres populaires les plus touchées par le vote FN. Ainsi à Cavaillon où 64 % de la population est ouvrier et employé, François Hollande n'engrange que 13 voix de plus que Ségolène Royal. Mais le Front de Gauche gagne 1 200 voix ! A Marseille, que j’ai déjà évoquée, c'est le Front de Gauche qui permet à la gauche de passer de 36 % en 2007 à 45 % en 2012.

J’achève cette note en vous faisant connaître la lettre que j’ai reçue d’Allemagne que m’ont adressée nos amis de Die Linke. « Cher camarade Mélenchon, cher Jean-Luc, nous t’adressons nos vœux les plus cordiaux pour ton très bon résultat au premier tour des élections présidentielles en tant que candidat du Front de Gauche. Votre résultat montre que les électrices et électeurs français en ont assez d’une politique qui sert avant tout les intérêts des gens aisés et du capital financier. Toi et les militants du Front de Gauche, vous avez réussi à leur montrer des alternatives sociales et de gauche, et à les convaincre, dans des conditions difficiles, que ces alternatives sont éligibles. Ce résultat des élections montre en même temps combien vous avez eu raison de vous battre de façon offensive contre toutes les tentatives de monter les victimes de la crise les unes contre les autres, et d’exacerber la xénophobie et le nationalisme.

Ce résultat est important au-delà de la France. L’un des porte-drapeaux de la politique anti-crise européenne, antisociale a été sanctionné par les électrices et les électeurs, et sera, espérons-le, définitivement chassé du Palais de l’Elysée dans deux semaines. Le duo Merkozy serait ainsi brisé.

A l’avenir, nous espérons qu’il ne sera plus aussi facile d’imposer à toute l’Union Européenne des « mesures de lutte contre la crise » à l’allemande. Cher Jean-Luc, nous te souhaitons ainsi qu’aux camarades du Front de Gauche d’arriver à imposer l'influence sur la politique française que révèle ce résultat, et en particulier que vous réussissiez à renouveler et à renforcer votre succès aux élections législatives. La LINKE allemande, la gauche dans toute l’Europe, compte sur vous. Salutations cordiales. Klaus Ernst et Oskar Lafontaine »


1  459 commentaires à “Après le premier tour, un moment de pause clavier”
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  1. LOUISETTE dit :

    Merci de cette belle analyse, le réveil des consciences est en marche; un discours humaniste, anticapitaliste antiraciste, clair net sans concession, sans langue de bois, avec des mots concis, ciselés, en rondeur, ou cassants, je me retrouve enfin à cent pour cent dans ce programme de gauche; depuis le programme commun, cela ne date pas d'hier..je me sentais amputée d'une partie de mes convictions; à chaqsue fois le report des voix sur des socialistes pour quelques mesurettes et beaucoup d'aménagement du libéralisme et du capitalisme. je fais partie des communistes qui n'existent plus aux yeux de hollande, et des gens dangereux pour les banques(avec mon programme du front de gauche) contrairement à hollande, alors non, c'est fini les concessions. les reports de voix, et on verra la prochaine fois si les socialistes reportent leurs voix sur notre candidat Jean Luc.. Vive le front de gauche et vive le 1er mai!

  2. christian dit :

    Je tiens à vous féliciter, vous Mr Mélenchon ainsi que toute l'équipe du front de gauche pour cette extraordinaire campagne électorale que vous avez mené avec quelques fois poésie, rudesse mais toujours avec sincèrité. Quelle formidable campagne d'éducation vous avez mené là, cela a été pour moi un vrai régal de vous entendre. Un vent de fraîcheur et d'espoir est passé sur le peuple. Encore un grand merci à vous l'équipe du front... de gauche.

  3. albireve dit :

    Ermler 21h40 Message très inspiré. a notre enthousiasme pour la candidature de Mélenchon, succèdera un froid raisonnement en faveur de celle de Hollande.

  4. Julie Casanova dit :

    Cher Jean-Luc Mélenchon,
    J'ai été comme vous bien étourdie par les résultats des élections, que j'ai suivi depuis l'Angleterre où je fais mes études cette année. Quelle énorme frustration de voir Marine Le Pen sur les écrans anglais, de constater son air triomphant, d'entendre ses paroles traduites, de devoir expliquer à mes amis anglophones qui est cette personne et dans quelle misère elle a su entrainer la France.
    Je savais déjà que les résultats ne seraient pas à la hauteur de mes espérances. A mes yeux, seul le Front de Gauche peut sauver notre pays. Vous êtes le seul homme politique parmi un ramassis d'hommes politiciens, qui a su donner l'espoir à ceux qui n'en avaient plu, le seul qui par ses mots rassemblent de telles foules...Voter Hollande sera pour moi une énorme frustration...Choisir quelqu'un qui ne vous convainc pas quand enfin vous aviez trouvé un homme qui vous faisait croire en la politique et son caractère humain...Je ferai comme vous l'avez dit : j'essaierai de penser que j'élimine plutôt que je choisis. Mais quelle tristesse tout de même.
    Comme vous je fais les choses avec passion...j'imagine donc la déception que vous avez ressenti.
    Je vous soutiendrai à mon niveau, par mes actes futurs. Comptez sur moi. J'espère que vous lirez mes mots.
    Vive la France !

  5. malou dit :

    Je vous propose le lien ci-dessous, il s'agit d'un papier, écrit par et trouvé sur excellent blog de JM Laherrère, écrivain (signataire du liste de soutien des écrivains de polars) : l'actu du noir
    Merci à toi d'avoir sû mettre les mots justes sur cette confrontation dure.
    J'en ai un autre : une très bonne analyse sur la façon dont "la presse" nous a défoncé.
    Merci Eric W. Farides !
    Haut les coeurs ! regroupons-nous pour discuter, analyser, pour être heureux entre semblables et préparer l'après (entr'autres).

  6. Benoît Cervelli dit :

    Ce qui me chagrine dans c'est résultats, c'est que globalement le cumul des voix du FN et du FdG reste quant à lui proche des chiffres prévus. Le vote que l'on pourrait qualifier de "contestataire" a donc bien eu lieu, mais je crains que ce "haro sur le baudet" dont Jean-Luc aura été victime a fait douter plus d'un, se désistant vers une droite dure plutôt que de porter en une prétendue utopie.
    Mais si cette théorie (que j'ai développée plus poétiquement ici) me chagrine un peu, elle m'encourage encore plus, car la graine est semée, et comme tout matière vivante organique elle n'a qu'un but: atteindre la lumière. Ce n'est qu'une question de temps. Tout comme L'humain d'abord, une idée semée dans un terreau favorable...
    Alors merci à toi, à vous, aux camarades, on ne lâche rien: c'est le début d'une formidable aventure !

  7. Sylvain dit :

    J'ai voté pour vous pour la premiere fois dimanche dernier (Bayrou en 2007) et je le referai certainement!

  8. jnsp dit :

    Le choix fait par JL Mélenchon de ne pas exiger de Hollande qu'il modifie son projet est à mon avis un choix doublement adapté à la situation.
    - Il s'évite le reproche de négocier
    - Il évite de permettre à la droite d'appuyer sur "FH est entre les mains de JL Mélenchon", c'est un peu sa manière de voter contre Sarkozy.

  9. ganier dit :

    bonjour Jean Luc Mélenchon,bonjour à tous,je suis très heureux que le Front de Gauche se soit très bien défendu sur tout le territoire, et plus particulièrement à Marseille villle très cosmopolite;Je pense que la bataille est bien engagée,et que tous le peuple de gauche va virer NS!En tous les cas c'est mon souhait le plus cher;Il faut continuer à parler vrai,et à démasquer toutes les ignominies du pouvoir actuel.VIVE LE Front de Gauche, VIVE LA FRANCE!

  10. bardamu dit :

    Le discours de Marseille était audacieux et il a pu fonctionner dans les deux sens. J'ai pu convaincre plusieurs personnes de voter front de gauche grâce à lui et hier, dans une association pour les sans-abris, un homme d'origine maghrébine m'en a parlé, les yeux brillants. Je me suis demandée comment, au fin fond de la misère, e discours pouvait être arrivé!
    Le Front de gauche ne peut s'abaisser à un discours infantilisant et il est tout à son honneur d'avoir relever le niveau politique. Dans les villes où des meetings d'éducation populaire ont eu lieu, les scores sont bons. Il faut continuer et, néanmoins, réfléchir à comment s'adresser à ceux qui se sont égarés dans le vote Fn et à l'électorat populaire. Je me suis heurtée à 5 jeunes de mon âge votant Fn: il a été presque impossible d'avoir une discussion argumentée.
    C'est toute émue que j'ai voté Front de gauche dimanche, et le 6 mai, c'est la mort dans l'âme que j'irai voter contre Sarkozy, mais il a fait trop de mal au pays. Si Hollande gagne les électeurs comprendront très vite qu'il n'appartient plus à la "vraie gauche"... Le front de gauche sera l'alternative.
    On lâche rien! A chacun de parler au plus grand nombre de personnes possibles: c'est très important!
    Résistance!

  11. Benoît dit :

    @yohann.
    L'expérience de Xavier montre que c'est de l'éducation populaire qu'il faut faire avec les gens qui ont voté FN: leur démontrer en quoi le FN se trompe, discuter leurs arguments, comme le fait JL Mélenchon chaque fois qu'il est confronté à M Le Pen. C'est une forme d'affrontement, en effet, Front contre Front, mais pas vraiment comme on a pu en voir entre communistes et nationalistes (pour ne pas dire autre chose). Nous n'en sommes pas (encore) là, et il s'agit justement d'éviter de donner lieu à des affrontements plus graves.
    Cela dit, merci à JL Mélenchon pour son analyse. Effectivement, on fait dire ce qu'on veut aux chiffres, mais là ça remet du baume au coeur.

  12. Maria dit :

    Je crois qu'il faut absolument tout faire pour faire connaître a tous le monde le projet de société a long terme "Humain d'abord". C'est ce projet qui fait l’énorme différence entre FdG et tous la autres et entre la France et tous les autres pays Européens. Et tous les français ont droit a savoir qu'un autre avenir est possible et parfaitement faisable par les français. La question est comment assurer un bon équité de l'effort reparti entre la dynamique trop pressée et trop ad hoc que nécessitent objectivement les 2e et 3e tours (législatives) et le travail des "passeurs" minutieux calmes et patients que nécessite la tache de faire connaître a tout un chacun de citoyens français la seule sortie par le haut qui est imaginée pour l'instant en toute l'Europe.

  13. K-rol dit :

    Merci pour cette analyse des résultats revigorante. Hier soir, notre comité s'est réuni pour discuter résultats, se réconforter, se retrouver. Je pensais que beaucoup seraient restés chez eux dépités. Et bien pas du tout, la plus grosse AG qu'on est faite depuis le début de la campagne, on est tous reparti avec une pêche d'enfer et l'envie que ça ne s'arrête pas là (le printemps ininterrompu...) il y a même eu six nouvelles adhésions ! Le lutte continue. Ce billet, je vais l'envoyer à tout le monde, surtout à ceux que je soupçonne d'avoir eu la main tremblante et hésitante dans l'isoloir, mille mercis.

  14. imperetsa dit :

    J'avais décidé de ne pas voter Hollande durant cette élection, mais pour foutre à la porte Sarkozy je me dois de le faire. Je le fais pour voter contre Sarkozy. Car de la France de l'UMP et du FN je n'en veux pas. Nous n'en voulons pas.
    Merci mille fois d'être là, de nous porter dans la lutte. Merci à vous tous mes camarades qui me redonnez espoir et qui me donnez l'envie de continuer la lutte chaque jour.

  15. Michel Matain dit :

    Sarkozy aura réussi au moins une chose : combler le fossé qui historiquement, de la seconde guerre mondiale à la guerre d'Algérie, séparait la droite (gaulliste et républicaine) de l'extrème-droite. Aux prochaines législatives, la droite ce sera deux partis de taille plus ou moins égale, le FN et l'UMP. L'alliance entre les deux va être présenté aux gens de droite encore démocrates (et qui auront du mal à avaler la pilule) comme une obligation face à la gauche. Alors que ce ne sera que le résultat de toute la politique et la stratégie de Sarkozy. La lutte pour le leadership de la droite a commencé entre FN et UMP. Et le FN a pour lui l'avantage de la dynamique du vainqueur alors que l'UMP va connaitre l'implosion d'un parti vaincu. En face, le futur président Hollande, prêt à se coucher dès la première injonction des marchés. Le Front de gauche ne devra rien lâcher, devra lutter sur tous les terrains parce qu'à la prochaine présidentielle, il faudra empêcher le FN de devenir le représentant hégémonique de la droite. A nous de conquérir l'hégémonie à gauche avant qu'il ne soit trop tard. C'est véritablement entre le FN et nous que ça va se finir. Dates des deux prochains affrontements : les 1er et 6 Mai. Dans la rue et dans les urnes. On manifeste le 1er Mai et on sort Sarko le 6.

  16. sovar dit :

    Le 6 mai, il faut absolument battre Sarkozy, sa politique, les idees de Le Pen et tout les puissants qui le soutiennent. Votez blanc ou s'abstenir, c'est votez Sarkozy en definitive.

  17. sha1966 dit :

    Merci Jean Luc pour votre combat et continuons!
    ps : MG Buffet 17 voix en 2007 141 pour Jean Luc Mélenchon en 2012

  18. Le Rouge est mis ! dit :

    Pour se donner du baume au cœur, sachez camarades que le Front de Gauche réalise avec son porte-drapeau un score égal ou supérieur à 10% dans 69 départements (sur 96) de la France Métropolitaine !
    Jean-Luc est le 3e homme dans 5 départements: Ariège, Lot, Hautes Pyrénées, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne !
    On ne lâche plus rien !

  19. Raf Ibg dit :

    Un grand Merci pour cette campagne M.Mélenchon, à vous et votre équipe! Et bravo à tous les militants!

    Merci pour vos superbes discours et meetings, pour votre humanisme, pour avoir su allier écologie et socialisme, pour avoir combattu ardemment le front national avec de vrais arguments, et pour avoir mené sans fléchir le combat idéologique contre la droite (ce que le PS ne l'a pas fait ou très peu).
    Je n'ai pour ma part que 17 ans, mais je compte bien adhérer sous peu au parti de gauche. Et j'habite à Versailles ! (en rapport avec la remarque de la note ;).

    J'ai été désolé de voire l'attitude déplorable des médias contre nous pendant cette campagne, notamment la dernière semaine, surtout comparé au traitement réservé au FN (de pire en pire depuis dimanche).
    Quant aux résultats, ceux ci sont en réalité très honorables dans les grandes villes, mais nous avons souvent largement été battus dans les zones rurales. Je sais que cela est facile à dire, mais il faudrait concentrer nos efforts sur cette population rurale, car cela est vraiment triste de voire que votre discours n'a pas assez été entendu dans ces régions. (lorsque on écoute des électeurs FN dans les reportages, lorsqu'ils ne semblent pas xénophobes, on se demande parfois pourquoi ils n'ont pas voté pour vous...)

    Le combat continue!

  20. Claudie dit :

    Félicitations Monsieur Mélenchon pour le travail effectué. Votre analyse de la situation nous est très précieuse et il faut absolument convaincre ceux (qui comme moi la semaine dernière) ne voulaient pas cautionner le programme de François Hollande. Cette semaine, la situation est différente, aucune voix de gauche ne doit se perdre. Votre argumentation, dont la rédaction est toujours un régal, doit nous servir pour convaincre ceux qui seraient tentés par le vote nul ou l'abstention. Merci encore pour cette très belle campagne, ces meetings enrichissants et cet espoir d'une vie meilleure que vous avez su nous redonner. Je vous souhaite le meilleur.

  21. Marc dit :

    Bonsoir !
    Je voulais juste vous dire qu'il ne fallait pas oublier les jeunes des banlieues de toute la france,qui sont aller voté,au lieu de cramer des banioles comme on nous montre chaque fois qu'il y a une révolte parmi eux.
    Et bien moi je dis chapeau,quelle meilleure preuve d'intelligence civique, de révolte citoyenne,qui portera ses fruits jusqu'au cerise et même au-delà !
    On lâche rien et on continue,car il y ales législatives après le deuxième tour.

    Résistance ! ! ! !

  22. Rémy Chaix dit :

    Bravo pour cette analyse politique magistrale et extrêmement détaillée des résultats du premier tour.
    Le Front de gauche a fait une campagne fantastique. Il faut maintenant se ressaisir et battre Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa. Pas une voix ne doit manquer à Hollande au second tour, car il est vrai qu'une défaite de Hollande serait dévastatrice et complètement à l'opposé de l'immense espérance qui s'est levée dans tout le pays grâce au Front de gauche.

  23. Pascal dit :

    Michel Matain dit : "En face, le futur président Hollande, prêt à se coucher dès la première injonction des marchés. Le Front de gauche ne devra rien lâcher"

    Sauf que le FdeG a déjà laché, le premier tour passé ! Il est impératif de ne pas donner l'air de cautionner le PS et son candicat, "en ne demandant rien". Comment voulez-vous ramener les salariés qui ont voté FN, si vous donnez un chèque en blanc au PS. Cela profitera au PS et au FN ! Et pas au Front de Gauche.
    Il est tout à fait légitime de négocier avec le PS, pour s'assurer que le PS prenne des engagements de gauche. s'il refuse, qu'ils prennent alors ses responsabilités, nous n'avons pas à céder au chantage des opportunistes du PS, qui dans tous les gouvernements se sont attaqués à nos intérêts et ont préparé le terrain à la droite !
    C'est le PS qui doit être l'otage des salariés et pas l'inverse ! Le PS cedera car sa seule raison d'être, c'est d'obtenir des postes et des prébendes à l'intérieur de l'Etat et des collectivités locales. Le PS n'as pas d'idées, il n'a que des intérêts.

  24. Graindeville dit :

    S'il y a une bonne raison de voter HOLLANDE au second tour, c'est que le FN est passé dès le lendemain du premier tour de 18,03% des voix à 45,09% à la faveur de l'extrême droitisation de l'UMP. Mais l'argument de "compatibilité avec la République" de Sarkozy mérite d'être bien réfléchi. Le FN n'est pas un parti interdit en France. Gangrénant et verouillant la vie politique française, il a fait le jeu de nombreux élus et partis. L'acharnement du Nouvel Obs et autres chiens de garde contre vous, Jean-Luc, le prouve d'ailleurs assez tristement. Reste à inventer de nouveaux combats contre cette idéologie nauséabonde et c'est là que le bât blesse. Je ne suis pas convaincue que les attaques personnelles contre "la semi-démente" soient les plus efficaces. Mais je suis en revanche convaincue que la victoire du Front de Gauche que vous analysez dans nombre de quartiers populaires (Seine Saint-Denis, Val-de-Marne, Hauts de Seine, Vénissieux, Vaulx-en-Velin, quartiers nord de Marseille...) mérite d'être amplement saluée. Merci à vous pour cet énorme espoir soulevé!

  25. Michel Berdagué dit :

    Ouf, voilà ce que je dirai le soir du 6, on a eu chaud, mais pas question de fête d'ailleurs en 81 du siècle dernier,je n'avais pas fait la fête.on n'abat pas la capitalisme comme ça, très puissant tant qu'il contrôle les finances et même si c'est nationalisé les manoeuvres de toute la bourgeoisie se développent. Le devoir d'être en constance mobilisé est impératif pour entrevoir un succès,.en plus une solidarité de classe des autres pays de toutes les forces des travailleuses et travailleurs doivent être déterminées et exigeantes.
    Un grand salut fraternel et militant à Jean Jolly et à toutes et à tous les Camarades qui ont changé leur non-vote en vote contre les flirts du pire,cela montre une grande conscience de classe,de solidarité et de choix dans le militantisme non pas dans un maquis isolé mais au grand jour avec le
    Front de Gauche politique qui sera présent et déterminant pour toutes les revendications et elles sont immenses des Prolétaires enfin non divisés ou en passe de s'y engager.
    Un vrai labeur aucun chômage technique et autres,un boulot immense dès le 7 Mai.

  26. sylvie974 dit :

    @ Francine Ducrot
    Tu nous dis que tu n'as pas peur du FN ni de NS, peut être est ce parce que la couleur de ta peau t'en préserve ! Peux tu te mettre un instant dans la peau d'un "musulman d'apparence" (dixit NS) ou d'un" africain d'apparence ", un "créole d'apparence "... non pas ici à la Réunion, mais en métropole.Avoir le bide qui se sert dès que tu croises les flics, en te disant :" ça y est c'est bon, ce contrôle il est encore pour moi ! " ou bien le poste vacant qui ne l'est plus dès qu'on voit ta face, les regards, les médisances...Imagine Francine, imagine.
    Plus jeune, il y a plus de 25 ans, je vendangeais ds le Gard pour un sale type qui se vantait de partir faire des ratonnades la nuit, je ne suis donc pas étonnée des résultats du FN là bas.
    Être fidèle à ses idées c'est bien, c'est beau, mais il y a des moments ou je ne peux plus comprendre que ça tergiverse ds le style, un bulletin Hollande c'est au dessus de mes forces et patati et patata, on a actuellement une grosse crap*le à la tête du gouvernement, il faut la virer un point un trait. Ils ne voteront pas blanc à l'UMP.
    Alors l'humain d'abord, l'ego ds la poche sous le mouchoir et le front de gauche gagnera du temps.

  27. Vinnie dit :

    Superbe analyze, ça remonte le moral, surtout pour nous autres qui habitons Facholand (le 06). Je pense aussi que ça va finir Front contre Front. Ce qui est certain, c'est que FH va très vite être tiraillé entre les exigences des marchés et celles de ses électeurs. Je ne donne pas 6 mois pour que ça devienne ingérable pour lui. Et là, on verra qui avait raison. Car ce sont les événements qui vont nous donner raison. C'est pourquoi je n'ai pas peur. Tout se passe comme prévu finalement. J'ai même hâte que ça vienne pour pouvoir faire progresser encore plus le FdG et participer au sauvetage de notre pays. Ce ne sont pas là des vaticinations, c'est le résultat de l'observation et de la réflexion - bien alimentée par Jean-Luc, il faut le dire !
    Cela dit, l'écart entre NS et FH est très faible. Ca va être chaud ! FH ne sera pas super bien élu : faible écart + électorat désabusé qui rejette NS plus qu'il n'adhère au programme de FH. Pas de quoi pavoiser au PS.
    Je vais donc aller voter FH. Je ne serai pas la seule à le faire. Pendant longtemps je me disais que je ne le ferai pas. Mais le soir du 22/04, mon dégoût de NS a été plus fort que ma méfiance de FH et le vote FH s'est naturellement imposé à moi. 5 ans de NS, ce serait un vrai cauchemar ! Ce sera le minimum : j'apporte ma voix et c'est tout. Au PS-traitre-à-son-sang de se bouger le cul maintenant !
    Ma confiance ? Elle reste à Jean-Luc et au FdG. Eux seuls la méritent.

  28. LauleP dit :

    Outre l'abattement ressenti après le score du FN, mais encore plus l'incurie des sociaux-démocrates à se rendre compte que ce qui se passe avec l'extrême-droitisation de la droite est plus grave qu'en 2002 (cf. le discours de FH après l'annonce des estimations, qui place ce fait marquant en 3ème position de son allocution), c'est notre score qui doit nous remonter le moral.
    J'ai voté dans un petit village de 127 inscrits où je vais habiter prochainement. Bien sûr il y a les 27 voix de Le Pen, mais avant tout les 23 du FdG (20%, 10 voix de plus qu'aux élections régionales). Du coup avec ma compagne on a envie d'organiser des Assemblées citoyennes. Et à titre personnel, quoi de mieux pour s'intégrer au village ?

    Au passage, bien vu Camarade Mélenchon d'employer le qualificatif de "beauf" pour les électeurs du FN, sans langue de bois. Rappelons la définition du vocable. Les médias bourgeois l'ont déformé depuis les années 90 pour en faire un synonyme de prolétaire ou de personne de condition modeste. Encore un moyen de rabaisser la classe des ouvriers et des petits employés. Or le dessinateur Cabu, inventeur du concept, les décrivait avant tout comme un prototype (masculin) issu de la classe moyenne des années 70 pétri - déjà - d'individualisme, aux idées de droite voire d'extrême droite, voulant frayer avec la classe supérieure en essayant d'en endosser maladroitement les oripeaux. On a là les militants FN de toujours. Quant aux électeurs FN, un grand...

  29. Michel Erichsen dit :

    Bonsoir.

    Ne faut-il pas trouver au fond du succès incomplet du FdG le vote utile en faveur de Hollande ? Ne faut-il pas voir derrière le succès inattendu du FN le rejet de l'UE libérale que tant Hollande que Sarkozy représentent ? Avec des raisons évidemment bien plus écologiques et soucieuses du futur, la route empruntée et désormais tracée par le FdG et son porte-parole ne pourra que surmonter le bain d'eau tiède auquel nous prépare la gauche centriste. Il est également facile de comprendre que le FN ne retrouvera pas aux législatives l'écho de la présidentielle, trop longtemps contenu et qui s'est exprimé en désordre, attiré par les sirènes hurlantes de l'extrême-droite.

    Je pense donc qu'il est de la plus haute urgence de contrôler le travail des législateurs en se préparant avec vigueur à la prochaine échéance législative, et nous rassembler pour imposer au prochain gouvernement PS une orientation raisonnée pour le futur et d'abord les générations à venir.

    Nostalgie : remerciements à PRS pour les enseignements reçus le long des manifestations depuis 2006. Cette campagne reste pour moi de fantastiques retrouvailles avec un passé révolu mais à jamais éblouissant d'espoirs intacts.

  30. proletaire dit :

    Camarade Mélenchon, cela fait toujours aussi plaisir de vous lire ou de vous entendre !
    Ce blog est une perle pour le brassage des idées.
    Ce matin, je me suis fait une réflexion : voter MLP revient à voter blanc.
    En effet, dans le plus pire des cauchemars, si MLP devait passer au 2ème tour, elle aurait dû avoir 51% de voix déjà au 1er tour puisque tous les électeurs des autres candidats seraient appelés à voter contre. Alors, avant de faire un score de 51% au 1er tour, la guerre aurait déjà frappé à la porte. Donc, voter MLP revient à voter blanc, c'est-à-dire protéger le système en place ! La plupart de leurs électeurs ne sont pas conscients de protéger le système en place.
    Mais suite aux dernières déclarations de Sarko, j'ai peur qu'un jour si MLP devait passer le 1er tour, la droite appellerait à voter MLP contre la gauche !

    Battons le fer tant qu'il est chaud !

  31. michèle M dit :

    Cher Jean-Luc Mélenchon,
    Je vous suis depuis vos débuts à Massy (j'étais alors palaisienne) et je vous estime.
    Quand vous vous êtes excusé de ne pouvoir faire asseoir vos partisans, un passage de Brecht a resurgi dans ma tête. Je cite de mémoire: " On nous a fait asseoir, parce qu'assis on ne se révolte pas. Pour se révolter, il faut être debout."
    Je voterai Hollande, bien à contrecoeur, parce que je crains que ce ne soit serré et que "tout sauf l'autre".
    Mais je n'attends rien d'un PS pire qu'embourgeoisé, et en revanche je crains la gangrène extrême-droitière de la droite de gouvernement - un danger que je pointais déjà en 2002, où j'ai voté blanc et supplié les gens de gauche d'en faire autant. 70/30 en faveur de Chirac et dix millions de votes blancs, ça aurait eu une autre allure que les contorsions de la gauche caviar.
    Cher Jean-Luc Mélenchon, la vieille féministe un peu anar que je suis depuis ma tendre enfance (quand on m'obligeait à rester à l'école à faire des ourlets pendant que les garçons, eux, allaient courir landes et chemins creux pour rapporter des genêts qui plus tard serviraient à allumer le poêle de nos classes rurales) craint que désormais, il faille plus qu'une élection pour changer les choses: une prise de conscience que TOUT notre système est pourri, - car il n'est autre que l'"american way of life"et la finance anglo-saxonne - j'ai entendu récemment qu'on date le capitalisme du mouvement des enclosures et de l'impitoyable...

  32. Diogene dit :

    Mais que ça fait chaud au cœur !
    Un message clair de Jean-Luc, et un moral et un allant qui reprend de plus belle !
    Quelle belle famille d'idées et de cœurs !
    J'arrete la cet épanchement de joie pour vous dire ce qui me trotte de plus en plus fort dans la tête...
    L'arrêt des sondages 1 mois avant toute échéance électorale et la disposition d'une chaîne (exemple lcp) ou plus ouvertes pour l'occasion, dédiées a tous les candidats avec temps de paroles identique.
    Et aussi, pour la presse écrite et les radios, une egalite de couverture ou de temps d'antennes pour tous.
    L'interdiction de grands groupes de presse détenus par des sociétés ayant des liens d'intérêt avec l'état (armement, pub, btp etc..)
    afin d'assurer la pluralité.
    Un vrai statut du journaliste lui garantissant sa liberte d'investigation et son droit a publication.
    Rien que quelques idées qui permettraient un acces citoyen a l'information et nous feraient sortir de cette mascarade indigne d'une vraie démocratie.
    Portez vous tous et toutes bien, nous allons avoir encore besoins de toutes les énergies !
    Nous ne lâcherons jamais plus rien !

  33. JulietteLFC dit :

    Votre analyse est limpide et convaincante.
    Nous sommes forts parce que nous savons ce que nous voulons. Démontrons aux menteurs professionnels, aux journalistes vendus, par une foule et par un bruit que nul ne pourra étouffer, que nous savons barrer la route à la haine de l'autre et à la cupidité, et ensuite nous commencerons à reprendre ce qui nous appartient!
    Comme vous l'expliquez, nous avons obtenu ce magnifique résultat, celui de prendre la parole, de rendre la.parole.au peuple. Nous n'avons pas pu chasser la haineuse qui vit de la complicité des médias manipulateurs, aux ordres, mais nous sommes là, nous existons  et on ne pourra pas nous fermer la bouche, car nous sommes des millions!
    Malheureusement, dans ma ville relativement prospère et où toutes sortes d'étrangers se croisent tranquillement, beaucoup de naïfs n'ont pas conscience de la réalité de la menace de ceux dont le mot d'ordre est « l'argent d'abord, et à tous les prix ». Ville de Résistance, on oublie qu'avant d'avoir la médaille, il y a eu les trains de déportés- juifs ou militants-  et les massacres de la Gestapo et de la Milice, dans nos rues et nos montagnes chéries!
    L'inversion des valeurs que vous avez dénoncée de façon lumineuse, nous ne l'oublierons pas, nous mettrons notre énergie à l'éjecter du monde que nous voulons! Ce qui nous porte, c'est la compréhension des problèmes par l 'analyse de la vraie vie, de notre expérience qui trouve un sens par le décryptage politique!...

  34. Fred dit :

    J'avoue que j'ai quand même été surpris et déçus du résultat du FdG ce dimanche, mais au final cela n'est pas si étonnant car beaucoup de monde aura voté pour Hollande pour le mettre devant Sarko (ce qu'a fait mon père par exemple), sans compter les coups bas de dernière minute de la presse et les gens qui pensent encore que le FdG est un repère de "soviets"
    Je suis de Grenoble et j’étais à la prise de la bastille et au Prado et je ne veux pas que cet élan révolutionnaire se dégonfle, je pense qu'il fait transformer l'essai.
    Enfin, Mr Mélenchon, je vous remercie pour la campagne que vous avez mené, et je vous encourage à tout faire pour faire barrage à Sarkozy, qui est plus dangereux que l'on ne le pense, quitte à organiser un rassemblement commun s'il s’avérait qu'il pourrait l'emporter dans les prochains jours, l'avenir de la France vaut bien cela.

  35. Labbé Christine dit :

    Manif le 1er mai et grève générale le 2 pour voir où sont les "faux" travailleurs...

  36. Anne dit :

    Désolée la compagnie, mais je ne rempile pas pour 5 ans de Sarkozy or de question. Alors le 6 mai je vais l'éliminer. Y'a pas à tergiverser. Mettre le bulletin FH, je ne dis pas voter FH, mais mettre le bulletin FH dans l'urne c'est un 1er pas vers le grand coup de pompe dans le c.. que je rêve de donner au "candidat président". Je pense que Jean Luc a été assez clair, 2 des objectifs de la campagne du FdG étaient 1 de faire barrage voire d'écrabouiller le FN 2 de virer NS. Nous n'avons pas tenu le 1er (comme le dit Jean Luc nous sommes un Front encore jeune et l'analyse des chiffres nous dit que nous sommes en pleine croissance avec un bon "terreau") mais le 2ème objectif cité nous pouvons le réaliser. Je ne penserai qu'à ça en glissant le bulletin FH : dégage. Fin du 1er round. En attendant, défilé du 1er mais a priori pas si unitaire que ça car hier en réunion syndicale j'ai appris que FO faisait encore défilé à part. M'en fout j'irai quand même avec vous tous.

  37. Geneviève Toulouse dit :

    "Le pays défiguré par l’extrême-droite"… J'irai déposer ma contribution pour faire sortir le candidat qui n'en finit pas de sortir… Mais, je discute avec des amis qui avaient fait gonfler cette vague rouge… Ils sont désappointés. Le temps modernes vont vite, très vite ! Ils craignent que la roue folle des prédateurs financiers tourne encore bien trop longtemps, écrasant sous des dents la beauté du Vivant, son entité… Nous écrasant. Il faut faire quelque chose… Vous l'avez dit, Monsieur Mélenchon, chez moi, à Toulouse, et je vous écoutais emplie d'audace et de cette résistance renaissante "Rien ne fait rentrer dans son lit la rivière qui déborde"… Je le souhaite, j'espère que le dépit et la fatigue n'auront pas raison des insurgés citoyens ! No Pasaran ! Si l'on allait de l'avant... Si on se mettait à renverser la table sans attendre d'autorisation ? Si on mettait les banques en faillite, comme en Islande... Si on prenait le pouvoir citoyennement, sans passer par les urnes ?

  38. Anna dit :

    Merci pour ce billet et bravo pour cette campagne! Tout juste majeure pour pouvoir déposer un bulletin dans l'urne, je m'étais promis de ne jamais y déposer le bulletin Hollande, mais le 6 mai je le ferai pour la gauche, en espérant qu'avec le temps le Front de gauche (la vraie gauche, donc) sera plus écoutée par cette France déclinante. Je le ferai aussi pour contrer cet électorat UMP, et notamment cet électorat jeune, qui prône l'existence de castes, comme s'il s'agissait de l'Ancien régime, (persuadé qu'il aurait fait partie de la meilleure partie du Tiers-état), auquel je me sens de plus en plus confrontée. On lâche rien !

  39. frédéric dit :

    Une fois de plus, un billet sincère et convaincant. Il n'est plus exclu que je vote contre Sarko au 2e tour. De votre côté, les responsables du Front de gauche, de toutes tendances, restez unis autour d'une seule et même stratégie.
    Fraternellement

  40. DUDU 73 dit :

    Pour le 6 mai je ferai donc le service minimum, puisqu'il faut en effet passer par la case Hollande pour réaliser la révolution citoyenne.
    C'est quand même un sacré retour de baton pour Hollande d'être contraint, comme Sarko, de faire la danse du ventre pour draguer les électeurs de Marine Le Pen.
    Quand on pense que Terra Nova le think tank proche du PS source d'inspiration de FH analysait que "la classe ouvrière n'est plus le coeur du vote de gauche et n'est plus en phase avec l'ensemble de ces valeurs".Ces grand visionnaires croyaient faire l'économie du combat contre le FN. Le FdG était bien seul dans cette lutte, quand on lui tirait pas dans le dos.
    Alors Monsieur Hollande dans cet exercice périlleux, pas de faux pas, sinon je pourrais reconsidérer ma position.

  41. Delphine Nier dit :

    1- bravo et merci pour cette belle campagne
    2- enfin quelqu'un qui sait utiliser la langue française et pour de bonnes causes
    3- battre Sarko
    4- faire baisser ces idées FN. Et à ce sujet merci d'avoir été le candidat qui a osé s'en prendre à cet affreux parti.

  42. Vinnie dit :

    Vote FH = vote purement utilitaire. Je n'ai aucun scrupule, aucun état d'âme par rapport à ça.
    FH s'avèrera des plus utiles pour le FdG dans un avenir proche, croyez-moi. Lorsque FH sera au pouvoir, on pourra vraiment voir que le PS n'est plus un parti de gauche. Nombre d'électeurs croient encore que le PS, c'est la gauche. Merci les médias pour cette confusion qui ne cessait de me faire sortir de mes gonds à chaque fois. Mais les événements futurs (je pense à l'attaque de la finance contre notre pays) vont bien lever le voile de la confusion et la réalité de la vraie gauche sera clairement affichée.
    Les médias ont aussi leur bonne part de responsabilité dans les 18% du FN. Rien que sur France Inter, MLP a bénéficié de bcp plus de temps d'antenne que Jean-Luc. J'ai aussi remarqué que quand Jean-Luc passait, ce n'était pas toujours à des moments de grande écoute et pas toujours sous un jour favorable pour lui.
    Je pense même que si le FdG n'avait pas été là, MLP aurait été au 2nd tour. Merci à Jean-Luc, merci au FdG, merci à nous tous d'avoir tout fait pour démontrer et convaincre de "l'imposture Le Pen". Ce sont des temps ténébreux qui arrivent, le temps des tempêtes, mais notre navire est solide, notre capitaine a la main ferme sur la barre et l'équipage est compétent, aguerri et courageux. Et surtout, il est uni dans sa diversité.
    Je n'ai pas peur et nous vaincrons. Tôt ou tard - we shall overcome. Nous vaincrons.

  43. jnsp dit :

    Pour revenir sur le "traitement" de MLP par JL Mélenchon, attaque "ad feminem", je pense qu'il n'avait sans doute pas beaucoup d'autres solutions vu la pressions des media (cf le dessin de Plantu et des tas d'autres titres de journaux) qui les associaient encore et encore, je pense qu'il a été pris dans une nasse et que ça a été le moyen d'en sortir.
    Evidemment, je ne nie pas l'opposition entre le FN et le FdG mais si l'on revisionne le débat sur RMC (en février) entre MLP et Jean-Luc Mélenchon on s'aperçoit qu'à ce moment là ce n'était pas du tout la même attitude même si c'était déjà "très musclé". En tout cas il me semble.

  44. B. Launay dit :

    Merci pour cette campagne et ce retour de l'espérance en des jours meilleurs.
    Mon grand père a été déporté à Dachau pour acte de résistance (communiste). Mon père, mort l'année de la chute du mur de Berlin, a perpétué cet engagement militant avec courage et détermination.
    Ce dont je suis persuadé, c'est qu'ils n'avaient qu'un seul but, le progrès social et l'affirmation de la dignité humaine.
    Je retrouve enfin ce courant de pensée dans le front de gauche. Les analyses sont pertinentes, la pensée politique clairvoyante et souvent assise sur les notions de classes, la stratégie politique affirmée (conquête du pouvoir au service de l'humain). Bref, la vacuité a enfin laissé la place à un projet fédérateur et mobilisateur.
    Le travail que vous avez fourni a été gigantesque et vous pouvez en rougir, de ce rouge qui vous va si bien.
    Mais heureusement pour tous, mais parfois un peu fatiguant, ce travail ne fait que commencer...
    Le front de gauche et vous, vous m'avez redonné ESPOIR, et je vous en remercie encore.

  45. Lecabestan dit :

    Merci M. Mélenchon d'expliquer avec tant de patience la situation aux têtes de pioches que nous sommes.
    Je serai donc dans le défilé du 1er mai.
    Puis le 6 mai je me servirai du bulletin Hollande pour virer sarko.

  46. Respect dit :

    C’est le monde à l’envers. C’est ma fille de 16 ans qui essaie de me consoler, de panser mon cœur d’adolescente (eh oui, j’ai cru jusqu’au bout que Jean-Luc Mélenchon pouvait être au deuxième tour). Elle a réussi à me faire sourire en me disant : « puisqu’au FN, à l’UMP, au MODEM, ils mentent aux Français, puisque même au PS ils les trompent en s’abstenant sur ce traité infâme du MES, tout en sachant que cela équivaudra à le faire adopter, alors moi je ne vois qu’une solution : Vous, au front de gauche, vous devriez choisir quelqu’un de jeune, de beau, mais pas trop jeune quand même, mais pas trop beau non plus, qui parle très bien, et qui sur tous les différents sujets, dit aux Français ce que la majorité des Français pensent sur chacun des sujets. Puis quand il sera élu, il ne vous restera plus qu’à dire "On vous a bien eu, maintenant nous allons faire le programme de l’humain d’abord !"».

  47. Line dit :

    Pour moi aussi voter FH est un moyen, non une fin. Un moyen pour respirer un peu mieux, juste de 30% (c'est la baisse de salaire qu'il va se prescrire) mais quand on manque d'oxygène depuis 5 ans, augmenter sa capacité pulmonaire de 30%, ça ne se refuse pas.

    Il va falloir aussi, même si je sais que ça fâche sur ce blog, puisqu'un précédent message fut modéré (j'ai appris que l'on euphémismait ainsi pour dire supprimer) que le Front de Gauche ramène à la raison les quelques-uns du PC 44 qui soutiennent avec Jean-Marc Ayrault l'aéroport de Notre Dame des Landes.
    Sinon les candidats aux législatives vont retrouver leur plus bas scores de 1% et quelques poussières.

    Marcel Thébault et Michel Tarin sont en grève de la faim depuis le 11 avril pour protester contre la procédure d'expropriation dont il font l'objet.

  48. dit :

    Dimanche soir écoute des résultats en famille.De suite ça a ferraillé dur:abstention ou barrage à NS.J'étais pas le dernier à prôner l'abstention "dynamique et offensive".Des arguments contre FH,j'en ai une pleine besace,chacun chargé de mauvais ressentiment,et c'est pas d'aujourd'hui.
    J'ai "roumégué" pendant 48h.Quand j'ai repensé au discours de Grenoble,mimolette,il a fondu,envolé!
    Les Roms,les chomeurs,les immigrés,les sans papiers...
    Si le haineux extrémisé président de droite rempile,ça va vite devenir irrespirable d'abord pour ces humains là.Alors moi prolo cdi à 1400 balles\M encore protégé,je met ma rancoeur sous le mouchoir pendant dix jours et je vai voter fromage.Ca sera pas le paradis,ça pourra (peut-être) éviter l'Enfer à certains
    Entendu une fois à la radio,Michel Serre (je connais pas le bonhomme,je me souviens qu'il a été un peu critiqué ici) dire une chose admirable:" l'homme est devenu Homme,le jour ou il s'est soumis à la loi du plus faible"
    Fraternité!

  49. JulietteLFC dit :

    Le décryptage politique! Qui transforme le chagrin en colère...les larmes amères en actions !
    Parce que nous sommes humains d'abord, nous avançons aussi en gagnant les cœurs, nous qui marchons dans la rue, fiers de toutes nos couleurs, de nos enfants blonds et bruns et de toutes les ombres de nos ancêtres à nos côtés ! Pour la première fois à quarante ans passés, j'ai voté le 22 avec mon espoir, que j'ai plié et glissé soigneusement dans la petite enveloppe bleue! Comme ils m'ont paru précieux, cet objet et ce geste de démocratie qui recelaient le drapeau de l'avenir qui flotte de nouveau, les yeux qui brillent, les coeurs qui battent plus vite, les têtes fières du travail utile, enfin réconcilié avec la nature que nous aimons, la devise de notre France descendant des frontons pour se réaliser dans nos vies Votre talent pour faire passer la passion de la vérité et de la justice fait énormément pour notre cause!  Merci pour la sincérité qui vous anime !Merci pour le travail immense que vous avez accompli , et Respect pour votre courage et votre culture, votre maîtrise et votre détermination, votre coeur et votre efficacité! Je pense aussi à tous les compagnons qui oeuvrent à vos côté, depuis des mois, et je les salue bien bas, moi qui ne reviens à la politique que depuis peu. Porte-toi bien, Jean-Luc Mélenchon, et toi, camarade inconnu, camarade inconnue que j'ai croisés dans la rue, à Marseille, aux meetings, au travail, gardons la tête haute et avançons !

  50. Rachel dit :

    Chers amis,
    je ne voulais pas non plus voter pour les socialistes, j'en ai presque fait une jaunisse, comme beaucoup d'entre nous.
    Mais comment peut-on laisser le pays aux mains de cette bande de tarés qui se la jouent à présent ouvertement pétainistes ?
    Pensons à nos compatriotes musulmans, quel sort leur sera réservé ? Pensons à toutes les personnes en demande d'asile, pensons aux travailleurs sans papiers, à leurs enfants. Pensons à nos artistes, à nos rêveurs. Pensons à nos écoles, pensons à nos anciens, pensons à nous.... Comment finirait cette histoire si NS était réélu ? Car que cherchent-ils à la fin ? Une guerre civile, fût-elle larvée ?
    A côté de ce qui nous attend, le quinquennat que l'on vient de subir nous apparaîtra comme une promenade de santé. Votons en conséquence pour dégager cette sale bande qui nous pourri la vie et qui s'apprête à nous la pourrir encore bien d'avantage et concentrons-nous sur les législatives. Nous saurons nous mobiliser pour coller un gros, un très gros caillou dans la godasse à Hollande pour lui apprendre à marcher sur son pied gauche.


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