20avr 12

Veillée rouge

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Cette note est la dernière que je suis autorisé à publier avant le premier tour de l’élection présidentielle. A partir de minuit ce soir, les commentaires seront coupés pour respecter la loi. Ils me manqueront ! Car je les lis avec intérêt chaque soir pour me faire une idée de ce qui se discute entre vous et pour y piocher des arguments et même des formules. Ici je vous dis un mot de ce que je ressens. Puis je me propose de vous ébahir avec le revirement de François Hollande sur la Banque centrale européenne. Enfin je publie l’entretien que j’ai donné au journal « L’Humanité » paru vendredi matin. En effet il exprime avec justesse et clarté le bilan que je fais à cette heure de notre travail commun dans cette campagne. Comme je ne saurais mieux dire depuis, j’en fais une sorte de déclaration à l’usage de ceux qui me liront. Ajouté aux arguments du meeting de la Porte de Versailles, j’estime que cela constitue presque une sorte de manifeste politique.

J’ai noté ces lignes de retour du rassemblement Porte de Versailles. Je n’avais pas fini d’éponger l’émotion qui m’habitait de façon si étrange par sa douceur et la tranquille sérénité qu’elle diffusait en moi. Nous avions été si tendus dans la préparation de cet événement qu’il n’y avait rien eu de prévu pour le moment d’après. Je dînais donc tard avec quelques très proches qui se trouvèrent disponibles au dernier moment après toutes les séances de réglages qui suivent ces sortes d’événements. Chacun entrecoupait son propos des nouvelles arrivées de nos amis qui organisaient des diffusions publiques en région dans les villes. C’était pour moi le plus suffoquant ! 1500 sur la place de la Révolution à Besançon, 2000 au Mans ! Ailleurs on me donnait aussi des chiffres qui coupent le souffle. Par téléphone dans le Doubs puis à Paris avec les jeunes responsables locaux de la mobilisation et de l’organisation parisienne, tous ne parlaient qu’une langue, si jeunes qu’ils soient, celle d’hommes et de femmes qui avaient le sentiment d’avoir écrit de leur propres mains une grande page d’histoire de la gauche. Et moi aussi je songeais que, dans cette vaste halle de la Porte de Versailles, s’était tenu le plus grand meeting parisien de l’union de la gauche dans les années soixante-dix. Nous étions plus nombreux cette fois-ci, si j’en crois ce que m’en a dit Jack Ralite venu me saluer après la fin du rassemblement. Dans la salle il y avait une émotion à couper au couteau. Que de larmes versées dans les rangs que je pouvais discerner devant moi. On ne parvenait plus à se quitter à la fin, après les hymnes. Les commentaires de ma précédente note raconte ces scènes dans les rames du métro et du tram à la sortie, ces internationales chantées à gorge déployées et reprises à pleins poumons par tous ceux qui se trouvèrent contaminés ! Pour une fois je me suis attardé à méditer sur ma propre place dans tout ceci, moi qui ai pour règle de ne pas me regarder vivre pour vivre vraiment. Pendant que j’y songeais on me dit que « Télésur » avait diffusé mon discours en Amérique du Sud ! Ainsi va notre vie de militant qui donne aux actes de notre engagement une sorte d’effet retour et de boucle harmonieuse entre nos actes. En un soir étaient effacées les odieuses traces des « limaces » de la calomnie comme disait Jaurès, qui m’ont accablées toute la semaine. Dans la chaleur des témoignages qui remontaient à moi, qui maintenant ne voit plus rien que ce qu’on m’en dit, je sentais quel énorme événement a été cet instant d’un bout à l’autre du pays parmi les nôtres. Au « Prolé » à Nîmes, ceux qui s’étaient rassemblés autour d’un écran pour suivre la télétransmission criaient et répondaient en même temps que la salle à Paris. Les mêmes témoignages viennent de Grenoble et de Marseille comme on m’en bombardait par SMS les échos émerveillés. Feu d’artifice final de la campagne de premier tour qui achève dans la ferveur ce qui a été commencé de même.

Le lendemain soir je n’en croyais pas mes oreilles. Un ralliement inouïe à l’une de nos thèses essentielle : « Le candidat PS à l'Elysée François Hollande s'est prononcé vendredi sur Europe 1 pour une baisse des taux de la Banque centrale européenne afin de soutenir la croissance. Interrogé sur les moyens de soutenir la croissance, M. Hollande a affirmé que la BCE avait "deux moyens de le faire : le premier, c'est de baisser les taux d'intérêt, si nous pensons qu'effectivement il peut y avoir, par ce biais-là, un soutien à la croissance, et moi j'y suis favorable. Donc à la Banque centrale européenne d'aller dans cette direction", a déclaré M. Hollande. "Mais il y a une deuxième façon qui serait de prêter directement aux Etats plutôt que de passer par le truchement qui a été choisi d'un soutien aux banques", a-t-il ajouté. Selon lui, "c'est quand même invraisemblable que la Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités" avec des "banques qui empruntent auprès d'elle à 1% et qui reprêtent aux Etats, notamment espagnol, à 6%". "Il y a un moment où on ne peut pas accepter des phénomènes de rente à ce point", a dit le candidat socialiste. Il "serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la BCE prête en premier et dernier ressort". » On se demande pourquoi il a attendu la veille de la clôture de la campagne pour en parler. Et pourquoi cet argument n’a jamais été évoqué avant cela compte tenu de son importance, notamment quand la Grèce se débattait sous le grotesque gouvernement Papandréou, pourtant socialiste, ou du temps où les socialistes gouvernaient l’Espagne et le Portugal et mourraient cuits à petit feu sous la trique de l’Union européenne dont ils appliquaient avec zèle les ordres cruels. Doit-on s’en réjouir ? Evidemment oui, car cela apporte de l’eau à notre moulin et aide à structurer une politique d’affrontement avec le gouvernement allemand en Europe. Faut-il le croire ? Je ne le recommande pas. En effet, la suite de son propos sent l’arnaque habituelle. François Hollande affirme : « Cette position, je la défends depuis des années ». C’est un bobard. Je ne l’ai jamais entendu la formuler et je mets au défi quelqu’un d’en trouver la trace. Son humour à l’égard de Sarkozy n’en est que plus suave lorsqu’il s’exclame : «  C'est ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est ce qui se passe aussi en Grande-Bretagne », avant de persifler : « Le candidat sortant vient de la découvrir, tant mieux si cette campagne présidentielle a permis d'avoir plus de lucidité ». Tu l’as dit ami ! Que ça te fasse du bien à toi aussi, voilà qui est évident.

Comme il faut un propos comme conclusion d’étape, j’ai décidé de publier l’entretien que j’ai mené avec Patrick Apel-Muller et Mina Kaci du journal « L’Humanité ». C’est un travail remarquable qu’ont réalisé ces deux journalistes. Pour une fois je me reconnais très bien dans la logique du questionnement et j’ai eu plaisir à répondre pour éclairer mon point de vue. Je forme le vœu que ces lignes vous aident à votre tour à comprendre mon état d’esprit dans ces heures de veille et d’attente.

L’Humanité : « Nous arrivons au terme du premier tour. La campagne du Front de Gauche est appréciée par l’opinion comme la plus dynamique de toutes, mais estimez-vous qu’elle a changé la donne, qu’elle a « renversé la table » ? »

Jean-Luc Mélenchon. Nous avons fait vivre dans le pays des thèmes politiques qui ont changé le regard des citoyens, quelles que soient leurs options politiques. L’idée qu’il existe deux camps, celui du peuple et celui de l’oligarchie, est désormais très largement partagée. La dénonciation de l’hyper-richesse et de la richesse sans justification est maintenant générale. Je ne cite que ces deux exemples car l’impact a été si fort que les autres programmes politiques ont évolué, alors que ces deux thèmes étaient jugés populistes au départ. De même, notre discours d’unité républicaine du peuple français, quelles que soient les religions et les origines, a marqué les esprits. Ce qui a changé, c’est le regard que ceux qui se sont rassemblés, qui étaient dans le mouvement, portent sur eux-mêmes, pas sur nous, mais sur eux, du fait de cette campagne. Ainsi, du retour de confiance en soi de la classe ouvrière et du salariat et leur réintégration de leur propre dignité sociale. Dans la population héritière de l’immigration, le sentiment d’appartenance au pays est plus fort et conduit à une re-légitimation de notre présence à tous ici. Et, bien évidemment, nous avons réussi à rassembler la force politique éparpillée. Nous savions qu’elle existait, mais nous nous interrogions pour savoir si nous étions capables de l’aider à se cristalliser, à réapparaître. Nous avons travaillé avec méthode – en prenant le meilleur des traditions des unes et des autres formations – à la reconstituer, à la réorganiser autour d’un programme et d’une vision du monde à la fois anticapitaliste et culturelle. Nous avons fait la démonstration qu’un programme politique est ancré dans une culture, et une culture ancrée dans l’histoire. Cela s’est traduit dans ma manière de faire, mais aussi dans la nature de la participation aux rassemblements.

L’Humanité : « Les fameux « Résistons » et « Présidons »… »

Jean-Luc Mélenchon. Il a fallu parfois tempérer le zèle, mais j’ai rarement dû dire de ne pas crier mon nom. Le ralliement était en effet de nature politique. J’ai mis un point d’honneur à situer tous les parcours que nous avons fait politiquement et historiquement, à la Bastille, à Toulouse ou à Marseille. Les dimensions culturelles, politiques et historiques ont été continuellement tricotées ensemble et cela a transformé l’état d’esprit dans le pays. Même chez ceux qui ne sont pas avec nous.

L’Humanité : « La Banque centrale européenne est mise sur la sellette, on parle de combattre l’exil fiscal, d’une imposition portée à 75% des revenus… Vous faites école ? »

Jean-Luc Mélenchon. Nous avons rendu des questions incontournables. C’est une très grande conquête car des efforts incroyables ont été déployés pour détourner les citoyens de ces questions. L’ordre établi a fait un effort gigantesque pour faire surgir des débats qui n’en étaient pas, pour essayer de passionner l’opinion sur des leurres absolus. Les citoyens ont fait preuve d’une capacité de grande résistance pour ramener au premier plan leurs centres d’intérêt.

Nous avons mis tout le monde au pied du mur et, à quelques heures du scrutin, cela seul compte. Si tout le monde est bien convaincu que le monde de la finance continuera d’attaquer notre pays, quel que soit le président élu parce que ce n’est pas une affaire de personne mais de système, alors se pose les questions : comment répondre à cette attaque ? Faut-il céder, temporiser, s’accommoder? Ceux qui essaient de composer avec l’agresseur, seront encore plus frappés le lendemain que la veille, comme la Grèce. Il n’existe donc que deux positions : s’accommoder ou résister. La résistance porte en elle un acte positif. On résiste car l’on veut atteindre d’autres lignes d’horizon et que l’on n’a pas l’intention de s’en laisser détourner. Je ne dirai pas que nous avons fait école, mais nous avons été les metteurs en scène du réel. C’est nous qui avons amené la réalité sur la table, dont on avait tout fait pour la faire sortir.

L’Humanité : « Vous déclarez que le Front de Gauche est en train d’« écrire une nouvelle page de l’histoire de la gauche ». En quoi ? »

Jean-Luc Mélenchon. Le Front de Gauche fait renaître un courant politique, philosophique, culturel que certains pensaient épuisé. C’est un courant qui marie la philosophie des Lumières, le républicanisme révolutionnaire, le socialisme historique dans toutes ses composantes, qu’elles soient communiste ou socialiste. Nous n’avons pas ramené un vieux drapeau, nous avons créé une force politique nouvelle, le Front de Gauche, qui a en même temps procédé à un re-brassage idéologique très profond, qui a réorganisé son programme politique autour d’un paradigme nouveau : l’écologie politique. Nous avons démontré que les courants de la philosophie des Lumières, du républicanisme révolutionnaire et du socialisme historique ont été validés par le point de vue selon lequel nous n’avons qu’un seul écosystème qui rend la vie humaine possible et qu’il faut en tirer des conclusions. Jusqu’ici, on nous présentait le rapport entre le socialisme historique et l’écologie politique comme une espèce de millefeuilles, avec une couche de socialisme, une couche de République, une couche d’écologie. Nous avons présenté une nouvelle synthèse politique pas seulement comme un objet intellectuel, mais comme une force sociale. En ce sens, nous changeons l’histoire de la gauche. Un des moments clefs de notre campagne a été ce jour où, au quartier général de notre campagne, nous avons reçu les salariés de différentes entreprises en lutte qui ont fait la démonstration que leurs contre-projets étaient d’intérêt général en ceci qu’ils étaient écologiques. L’écologie politique ne sera plus la même dans ce pays depuis notre campagne. C’est notre tradition qui a fourni la première jonction entre cette synthèse idéologique et une classe sociale. C’est bien d’avoir des idées mais il faut aussi que les masses humaines impliquées se les approprient, ou les fassent naître d’elles-mêmes.

Surtout, la gauche va être au rendez-vous de l’histoire, du défi de la crise du capitalisme et de la crise écologique. Alors que tant de peuples n’ont pas l’outil politique efficace, comme le Front de Gauche, pour résister à cette crise, nous l’avons fabriqué, patiemment, méthodiquement, sans a priori, en acceptant que le mouvement de la vie corrige les théories que l’on avait au début. Quel exploit ! Nous sommes devenus dépositaires d’un bien très précieux, unique en Europe. On nous regarde dans le reste du monde. Nous ouvrons une nouvelle histoire de la gauche et il faut en assumer toute la responsabilité. Car le patronat et Laurence Parisot ne s’y sont pas trompés qui ont vu en nous « la Terreur »… pour les portefeuilles des patrons, en effet. Même l’instant d’une élection, ils ne veulent pas des rouges à 15%. Ils s’interrogent : comment en est-on arrivé là en France, alors qu’ailleurs nous sommes arrivés à domestiquer les salariés? A leurs yeux, nous avions déjà fichu la pagaille en 2005 en votant majoritairement contre le Traité constitutionnel européen et l’on avait recommencé avec la mobilisation contre le projet de réforme des retraites en 2010. Pour eux, nous empêchons de se dérouler l’histoire du triomphe capitaliste libéral.

Quelle que soit l’issue de la campagne, chacun en gardera la brûlure. On n’est plus le même qu’avant, quand on a été confronté une fois dans sa vie à la Bastille remplie à l’appel d’organisations politiques, au Capitole archicomble et à la marée humaine de Marseille. Alors, on ne regarde plus la politique de la même manière, ni l’action en politique.

L’Humanité : « Vous avez appelé à « mettre à terre » Nicolas Sarkozy et l’avez défini comme une priorité, comme le point commun de la gauche. Comment abordez-vous la question du deuxième tour ? »

Jean-Luc Mélenchon. Je lance d’abord une invitation à la prudence sur les pronostics. Je répète que l’intuition initiale du scénario de campagne a été vérifiée. Peut-être que cela me donne l’autorité pour que l’on m’écoute. La situation reste extrêmement volatile et la position finale du Front de Gauche n’est écrite nulle part. Ce qui signifie que beaucoup de surprises peuvent se produire. Comme dans les années précédentes. En 2002, le FN était plus haut qu’annoncé et en 2007, il était beaucoup plus bas. Il y a eu à chaque fois des erreurs dans les prévisions.   

Ayons donc l'humilité de juger que rien n'est réglé. Et en particulier pour le Front de Gauche qui, tous les éléments l’attestent, peut s’avérer la surprise.

Le deuxième tour va servir à éliminer la droite. C'est sa fonction principale. Le projet de François Hollande, comme celui du Front de Gauche, ont cet élément, peut-être le seul, en commun. Pour nous qui pensons que la révolution citoyenne est inéluctable, nous avons besoin d'ouvrir la brèche et que la droite perde le pouvoir. Ce sera la première défaite de la droite dans une économie majeure depuis des années. Si M. Sarkozy est battu, l'axe Sarkozy-Merkel s’écroule. Nous ouvrons alors un espace pour toute l'Europe. Et comme nos amis grecs vont voter juste derrière nous, et les Allemands en octobre prochain, cette brèche peut traverser toute l’Europe. C’est à cette échelle que se joue la partie. C’est dans nos rangs que se trouve Pierre Laurent, le président du Parti de la gauche européenne, qui constitue, à l’échelle du continent, la seule alternative à la sociale-démocratie qui partout en Europe – je ne parle pas de la France – a capitulé, instantanément, sans aucune résistance.

L’Humanité : « Certains, jusqu'à la dernière minute, vont continuer à raviver la thématique du "vote utile", du "vote efficace". Craignez-vous cet argument ? »

Jean-Luc Mélenchon. Le soi-disant "vote utile" a fait long feu. Il ressemble davantage à une manoeuvre malhonnête qu'à un raisonnement politique sachant que les sondages placent le candidat socialiste François Hollande à plus de 10 points devant le Front National. Pour moi, ce qui est utile c’est déjà de voter. Depuis maintenant 10 jours, les mêmes qui appellent au "vote utile" consacrent l'essentiel de leur énergie à taper sur le Front de gauche. Il y a là une incohérence : Si la gauche était menacée par le Front National, ils consacreraient leur énergie à contrer l’extrême-droite. Quant au "vote efficace", c'est totalement déraisonnable. La démonstration a déjà été faite : en 1981, François Mitterrand était deuxième au premier tour, il a gagné l'élection. En 1995, Lionel Jospin était premier, il a perdu. Ce qui compte donc, ce n'est pas la position relative à la sortie du premier tour mais la capacité de rassemblement. Les élections présidentielles perdues par la gauche ont une caractéristique commune : la faiblesse du courant que nous incarnons.

L’Humanité : « Et aujourd’hui ? »

Jean-Luc Mélenchon. La gauche a une faible capacité de rassemblement, pas seulement entre les états-majors, mais avec le peuple lorsqu'elle a un programme politique qui renonce à l'affrontement nécessaire avec le capital. Cette fois-ci, nous sommes à un paroxysme de cette situation. Ce sera la première fois qu'un candidat socialiste dans l'histoire appelle à voter pour lui sans proposer aucune conquête sociale d'aucune sorte. Et même pas le minimum qui est une augmentation du SMIC ! C’est pourtant le point de départ de n'importe quel programme de gauche avec l’ambition de diminuer le temps de travail au cours de la vie. De ce point de vue, la capacité de rassemblement de François Hollande est bien plus faible que celle du Front de Gauche. Nous, nous sommes en état de proposer quelque chose qui va de l’avant.

Par ailleurs, nous rassemblons sept partis coalisés, plus des courants. Du côté de François Hollande, il y a un parti et trois humiliés qui ont dû renoncer au passage à leur programme. Le mouvement de Jean-Pierre Chevènement a dû s'avaler tout rond le Traité de Lisbonne pour avoir droit à trois sièges à l'Assemblée Nationale ; Europe-Ecologie-Les-Verts ont dû renoncer à la plupart de leurs idées. Quant au PRG, il devra accepter l'instauration du concordat dans la Constitution. Voilà à quoi ont été réduits les alliés de François Hollande. À une négation de leur identité. Ce qui n'est pas du tout notre cas. Aucun des alliés n'a dû renoncer à quelque chose d'identitaire, de fondateur pour lui. Notre capacité de rassemblement d'organisations politiques est plus grand que celui du candidat socialiste et notre rassemblement populaire l'est aussi. D'une manière ou d'une autre, notre discours donne à tout le monde une perspective commune. Quand le Front de Gauche parle de planification écologique, tout le monde entend de quoi il s'agit, que l'on soit ingénieur, technicien ou ouvrier. Nous avons un contenu programmatique de grande ampleur non seulement socialement, mais humainement et écologiquement. Nous ne sommes pas choisis par défaut…

L’Humanité : « Votre objectif est de réduire l'influence du Front National, faire en sorte que Marine Le Pen soit loin derrière vous. Qu'est-ce que cela changerait dans la vie politique ? »

Jean-Luc Mélenchon. Pour nous qui voulons être utile au pays et à la culture très large du républicanisme, de l'idée des Lumières, du progrès humain et de la similitude des êtres humains entre eux, ce serait un fait extraordinaire. À rebours de ce que l'on a constaté dans pratiquement l'ensemble des pays d'Europe, nous aurions réussi à enrayer cette force et à faire passer devant, la force la plus clairement partisane de l'égalité entre les êtres humains, du partage et des valeurs du progrès. Ce serait un événement politique extraordinaire. On part de loin. Certains voudraient que l'on règle cette question en une campagne, alors qu'elle ne l'a pas été depuis plus de 20 ans. On ne sait pas si dimanche on va y arriver. Mais c’est un enjeu d'intérêt général. Pour des citoyens se demandant quel intérêt ils auraient à voter ce dimanche en général, et pour nous en particulier, c'est une bonne raison que de leur dire de venir nous aider à repousser le Front National.

L’Humanité : « Dans L'Humanité de mardi, Christian Salmon, fondateur du Parlement international des écrivains, jugeait que la campagne du Front de Gauche réinvente la politique. N'est-ce pas un préalable, une nécessité pour tous ceux qui aujourd'hui s'abstiennent faute d'espérance, n'est-ce pas aussi le sens de la "révolution citoyenne" que d'embrasser toute cette population ? »

Jean-Luc Mélenchon. La révolution citoyenne s'apparente davantage à un phénomène de la nature qu'à un complot délibéré, organisé par nous. Les origines de la mise à distance de la politique par toutes sortes de gens ont un contenu très concret : la politique libérale ne parle à personne. C'est une politique sèche, stérile, faite de comptabilité. On tente par des graphes, en prétendant leur donner un caractère scientifique, de transformer en évidence quelque chose qui n'est qu'une construction idéologique. C'est un système politique qui ne répond à aucune question que se posent les gens. Comment puis-je vivre s'il me manque la moitié de mes dents ? Comment puis-je lire si je n'ai pas de lunettes ? Comment mon gamin va-t-il améliorer sa vie s'il n'y a pas d'instituteur dans l'école ? Ce sont des questions préalables à toutes les autres. Comment accepter de faire des sacrifices toute sa vie sans pouvoir améliorer son quotidien… La politique de l'ordre établi ne parle à personne en dehors des puissants. Elle parle une langue morte dans laquelle il n'y a pas d'êtres humains, pas d'amour, pas de fraternité, pas de poésie, pas de goût du futur, pas de passion pour la science. Seul importe l'équilibre des comptes à condition que la dépense publique soit réduite. Nous avons osé changer cela. Nous avons en quelque sorte rompu la loi du silence inhumain. Et ramené des questions humaines en se demandant comment les régler. Nous nous sommes rendus compte que le possible n'était pas loin du souhaitable. Et que parfois le possible est plus grand que ce que les gens osent rêver. On a appris aux gens à rabougrir leurs rêves. Nous, nous leur disons de les laisser s'épanouir. C'est effectivement une autre manière de faire de la politique.

L’Humanité : « En lisant des poèmes ? »

Jean-Luc Mélenchon. J'ai lu Victor Hugo devant 10 000 personnes pour envoyer un signal, pour répondre à ceux qui prétendait que j'étais trop intellectuel pour les gens. Un beau silence de connivence m’a accompagné, montrant que nous aimons tous les belles choses. On finira par percer la muraille. Et voilà que « l'autre » se met lui aussi à lire du Victor Hugo place de la Concorde…

L’Humanité : « Quelles seraient les mesures prioritaires à vos yeux que devrait prendre l'éventuel gouvernement de gauche dès son installation ? »

Jean-Luc Mélenchon. Il faut convoquer la constituante pour la 6ème République. Il n'y a pas plus urgent. Changer la règle politique, c'est refonder le peuple français lui-même et c'est donner de la respiration aux nôtres. Mais bien sûr l’urgence c’est de commencer par rassurer, non pas les marchés, mais les travailleurs. Ainsi, il faut des décrets de titularisation des précaires (ainsi 880 000 personnes retrouvent une perspective dans la vie qui ne s'arrête pas au mois suivant) et de plafonnement du recours au précariat dans les entreprises. Et bien entendu, l'augmentation du SMIC. Le gouvernement doit être une machine à donner la confiance au peuple français. Il faut rassurer les salariés, les gens ordinaires qui ne demandent pas des mille et des cents. Ils demandent simplement à réintégrer un cadre de civilisation où ce n'est pas la précarité qu'il emporte. Toute l'histoire de l'humanité est une lutte contre la précarité. On a inventé les institutions sociales pour nous soustraire aux rapports de force qui peuvent changer tous les jours. On a inventé l'agriculture pour ne plus dépendre de la cueillette. La barbarie du capitalisme, c'est de replonger les masses considérables d'êtres humains vers une situation anté-historique. La sphère politique ne mesure pas assez qu'une société ne peut pas vivre dans la peur permanente, la peur de ne pas avoir de travail, la peur de le perdre le lendemain, la peur du chef, la peur de mal faire car le management fonctionne sur la peur. Il faut libérer la société de la peur et de la violence de l’exploitation.

L’Humanité : « Les législatives, qui font suite à la présidentielle, sont un moment fort du rapport de forces. Allez-vous mouiller la chemise ? »

Jean-Luc Mélenchon. C'est décisif. Si les choses tournent bien pour le Front de Gauche, et qu'il y a un gouvernement de Front de Gauche, nous avons besoin de pouvoir nous appuyer sur un groupe parlementaire très fort, pas pour faire de la figuration dans l'hémicycle, mais pour porter le projet de la révolution citoyenne sur le terrain et être les agitateurs et intermédiaires. C'est notre conception de ce qu'est un parlementaire. Ce n'est pas une machine à voter avec la majorité.

Si ce n'est pas un gouvernement du Front de Gauche, mais un gouvernement socialiste, notre groupe parlementaire sera l'assurance-vie des salariés. Car il n'y aura que lui qui tiendra son programme jusqu'au bout et qui le tiendra d'une manière positive mais exigeante. Le reste, on connaît : la droite est contre tout progrès social et les socialistes ont tendance à avoir peur de leur ombre. La force d'entraînement viendra du Front de Gauche et de nulle part ailleurs. La bataille des élections législatives et le deuxième temps de l'insurrection citoyenne, après la présidentielle et avant la suite, c'est-à-dire la mobilisation populaire. Beaucoup devraient réfléchir à ce qui est en train de se passer dans notre campagne. Le Front de Gauche est en train de se transformer en front du peuple.

L’Humanité : « Prédisez-vous une sorte de mariage entre l'élan électoral du Front de gauche et des mobilisations populaires ? »

Jean-Luc Mélenchon. Quelque chose bouge en profondeur dans le salariat de notre pays qui est en train de vaincre la peur. A l’heure où nous parlons, des luttes offensives pour l'augmentation du salaire, contre des cadences infernales, contre le travail du dimanche sont conduites. Ce sont des luttes de conquête. Le Front de Gauche en est l’expression politique. Nous avons permis que ce mouvement prenne confiance en lui, non seulement syndicalement, mais politiquement. Il va donc s'élargir. De plus, si nous battons Nicolas Sarkozy, ce sera un démultiplicateur d'énergie gigantesque.

L’Humanité : « Quelle est votre dernière adresse, avant le premier tour, aux électrices et aux électeurs à deux jours du premier tour ? »

Jean-Luc Mélenchon. Je fais une invite de républicain : réfléchissez attentivement à ce qui est bon pour le pays et ne vous laissez pas embarquer par des impressions, par des combines de sondages, par des suggestions visant à vous condamner à la résignation… Et voyez que le Front de Gauche est la meilleure contribution que l'on puisse faire aujourd'hui à l'histoire de notre pays. Osez l'audace !

Entretien réalisé par Patrick Apel-Muller et Mina Kaci


1  682 commentaires à “Veillée rouge”
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  1. Ghislaine A. dit :

    @Cobalt(19) com. du 24 avril 2012 à 9h32
    Ah bon, parce qu'une "tête dure", dans l'adversité, ça facilite le maintien au pouvoir de l'ennemi du peuple? Dans le cas présent, le vote blanc et le vote nul pourraient se vouloir des actes de résistance mais ne seraient en fait que des actes de reddition. Pour moi, le combat révolutionnaire continue plus que jamais et les socio-démocrates en seront informés dès le 1er mai, risettes ou pas!

  2. Rachel dit :

    Bonjour à tous,
    je viens de discuter avec une dame qui vote à droite et qui, dans le cas d'un duel Hollande-Mélenchon aurait voté pour Mélenchon car elle ne supporte pas Hollande (et c'est ce que nous avons en commun). Bref, d'après elle, je suis un peu sotte de me résoudre la mort dans l'âme à voter Hollande, car s'il perdait les élections, le PS ne s'en relèverait pas et le Front de Gauche deviendrait la nouvelle force gauche. Mouais.... un peu tiré par les cheveux.... mais ça m'a intéressé. Cela dit, j'ai conclu ma conversation en lui disant que même si je ne faisais aucune confiance à Hollande, je n'irai jamais voté pour Sarko que je tiens pour un type très dangereux. Bref.... Vous en pensez quoi, vous, de ces combines ? J'suis pas très "combines", moi, je m'engage avec le coeur et la raison. Mais j'ai peut-être tort parfois.

  3. Michel Berdagué dit :

    Et aussi le seul quotidien à NOUS celui de Jaurès -L'Humanité - titre à la Une : " Sarkozy choisit la porte à L'EXTRÊME droite ".
    A l'intérieur vous avez en prime time le Numéro Spécial 1er tour de la présidentielle : un vrai collector avec en dernière page Babouse très juste.

  4. bof dit :

    1326 Paul.G
    Merci de me répondre
    Bien sur que la droite instrumentalise le thème de l'insécurité.
    Sans être "complotiste", on peut penser que la droite a tout intérêt à "conserver" un volant de problèmes à ressortir au bon moment.
    Ceci dit, il ne faut pas pour autant dire que les problèmes d’insécurité (bandes, dealers, business,...) n'existent pas.
    Parler de l'insécurité sociale ne doit pas amener à détourner la tête des autres problèmes.
    Ce serait adopter l'attitude symétrique à celle de la droite qui nie les problèmes sociaux.
    La police de proximité ?-> Face aux bandes, elle serait bien inadaptée.
    En fait, tout cela amène à réfléchir sur la conception du vivre ensemble dans la République Française.
    Je crois que ce thème viendra sur le tapis aux législatives...
    Il reste à voir qui saura défendre les valeurs de la République face aux attaques diverse (xénophobie, bigots islamistes qui se développent et/ou se font plus voyants)

  5. Bonjour Monsieur Mélenchon - Vous serez écouté, je voterai le 6 Mai pour François Hollande, mais qu'il soit bien clair qu'il est hors de question de se laisser endormir ! Je reprends le com 1301 de Monsieur Michel Auria que je ne connais pas mais qui exprime parfaitement mon point de vue - Nous, avec VOUS Front de Gauche, ne lâcherons rien ! de tout coeur Merci Monsieur Mélenchon ! Vous avez réussi à réveiller les assoupis du PS !

  6. Je suggère un truc tout bête, pour que les choses soient bien claires; c'est de dire (comme Jean-Luc d'ailleurs): " le 6 mai je vote contre Sarkozy" et non pas "le 6 mai je vote pour Hollande". La nuance dépasse de beaucoup le simple choix formel des mots. A lire tous les commentaires je me rends compte que si on fait deux colonnes - avantages et inconvénients de voter "contre Sarkozy" - il y a infiniment plus de motifs dans la colonne "avantages". Surtout à moyen et à long terme, ce qui compte vraiment lorsqu'on mène le combat qui est le nôtre. Si Jean-Luc nous fait le plaisir de nous gratifier d'un nouveau billet, il synthétisera ça de façon à mon avis très éloquente. On peut, si on est un peu malins et si on sait "reculer pour mieux sauter", faire de notre (très relative) faiblesse, une force. L'essentiel, (mais Jean-Luc nous a rassuré cent fois), c'est de ne pas nous compremettre du tout avec le PS. Le recul du PC après 1981 est venu du fait qu'il était dans le Gouvernement alors qu'il n'en maîtrisait pas du tout la ligne politique et a été assimilé au ralliement à l'ultra libéralisme. Le FdG sera dans une position de force : il aura grâce à ses 4 millions de voix, viré du pouvoir Sarkozy et MLP, il bénéficiera d'un véritable prestige à gauche de ce fait, il pourra avec autorité critiquer et proposer en matière économique, là où le PS va "patauger". Lors des législatives de nombreux "frileux" vont nous rejoindre.

  7. Sylvain dit :

    C'est à des types comme lui qu'il faut s'adresser :
    http://dunkerque.blog.lemonde.fr/2012/04/23/mon-vote-le-pen-une-mise-en-garde-pour-hollande/

    Melenchon s’est trop adressé aux ouvriers politisés et syndiqués, et pas assez à des gens comme ce monsieur que tout devrait ramener à gauche.

    Et puis, à mon humble avis, tactiquement il serait payant d'ignorer davantage LePen plutot que de lui voler dans les plumes systematiquement.

  8. vudeloin dit :

    N'ayons pas peur des mots : un premier pas a été franchi qui était peut être le plus difficile, celui qui consistait à faire sortir de l'ombre où elle paraissait tenue cette espérance d'un autre monde, d'un autre avenir, d'un autre projet pour notre pays à la fois si riche, si créatif et si vieillissant...
    Certains ont douté, sans doute trop longtemps, laissant le terrain occupé par les autres, investi par les autres.
    Ce qui nous montre que chaque hésitation, comme chaque approximation peut s'avérer coupable et tragique en des temps où, de toute manière, rien ne nous sera jamais épargné de l'ignominie, de la laideur et des petites idées pour petites pensées...
    La force que nous avons mis en mouvement a beaucoup de tout son carburant pour nous donner, dès le mois de juin, le résultat escompté.
    Le nombre qui ceux qui affichent la couleur rouge et les vertus républicaines qui vont avec est tel que nous avons largement les moyens de tailler des croupières à une UMP de plus en plus fragile et un FN qui n'est, bien souvent, fort que de la faiblesse des autres, et n'a pas, sauf quelques cas que nous connaissons tous, ni les structures, ni les cadres, ni les outils pour jouer le moindre rôle quand nous serons redescendus au plus près du terrin, lors des législatives.
    A nous aussi de faire vivre l'émergence hallucinante d'une gauche différente là où l'on en avait perdu la trace depuis longtemps, de l'Est à l'Ouest et du Nord au Sud du pays...
    L'éducation...

  9. carlo dit :

    @ CourrierLecteur
    NS apporte de l'eau au moulin. Preuve en est: la campagne de NS de 2OO7 (Il s'est vanté d'avoir affaibli le FN).

    En 2007, NS a cherché (et réussi) à séduire l'électorat du FN en reprenant certains de ses thèmes (l'immigration, la sécurité mais pas la sortie de l'euro). Il ainsi banalisé et légitimé les idées du FN (du moins certaines d'entre elles) mais celles-ci étaient déjà bien installées dans l'opinion.
    Il est réconfortant de se dire que le succès du FN est dû aux médias ou à NS mais ce n'est pas vrai. A nous d'en analyser sérieusement les causes afin de comprendre comment il faut s'adreser à ces électeurs égarés qui devraient normalement voter à gauche.

  10. naif dit :

    Pourquoi 88% des électeurs n'ont pas voté FdG ?

    Je vous propose de relire les commentaires des billets de Février, de Mars et Avril. Dans nos posts nous trouverons les raisons de ce score. C'est le reflet de notre vécu en direct de notre perception de la campagne.

    Je reviens sur le traitement médiadique qui pour moi reste capital. Non pas le traitement de l'info par les journaux d'opinion ou les médias spécialisés (qui ne concernent que 4 à 5 millions d'initiés à la politique) mais sur le rôle prépondérant des Médias de MASSE. Ceux qui font véritablement l'opinion. Ceux qui vont dans tous les foyers.
    TF1, F2, F3, M6, Canal... (+ de 25 millions de télespectaeurs réunis devant leurs journaux). Leurs stratégies étaient les mêmes. Faire de MLP la deuxième force, afin de droitiser FH ou NS (aucune importance) et d'éliminer la véritable gauche. Médias de masse auquel il faut ajouter les magazines peoples et les journaux régionaux.
    En effet, ce n'est ni dans les bistrots, les réunions de loto, les parties de pétanques et autres rassemblements merguez, poitrine de porc que sont abordés les dissertations sur l'avantage comparatif du modèle Keynésien par rapport au modèle défendu par Friedman, ni sur R.Debray, Buisson, Smith, Onfray, jacquard et consort.
    Ce n'est ni le NO, L'express, le monde ou libération, ni Médiapart, Agoravox, même pas le figaro ou l'huma, ni Arrêt sur images et ni le canard qui font l'opinion de masse. La masse ne lit pas ce type...

  11. Christophe dit :

    @bof, (11h41)
    Pour ma part, je n'ai jamais compris la mise en opposition entre la répression de la délinquance et son traitement social. Pour qu'un homme marche correctement, il lui faut ses deux jambes. Je vois avec mes enfants qu'il faut les sanctionner lorsqu'ils ont fait des bêtises et les encourager lorsqu'ils respect les règles.
    De même dans notre société, il faut sanctionner ceux qui ne respecte pas la loi. Pour que cette sanction soit efficace, il faut qu'elle soit juste et proportionnée et qu'elle s'applique à tous (même aux puissants). Mais cela ne suffit pas, il faut aussi donner un espoir d'avenir et d'insertion dans notre société sinon ils retourneront à la délinquance comme seul moyen de faire quelque chose de leur vie.

  12. anne dit :

    Oui, Jean-Louis Charpal (post de 11h 45), Il faut qu'impérativement soit répété les mots "votons contre Sarko" et non votons Hollande. Le langage, s'est très important surtout que les médias très réducteurs sont là pour continuer leur travail de sape. Aucune compromission avec le PS et même s'il n'y a pas d'aide aux législatives pour les quelques circonscriptions où Le Pen est dangereuse bien mettre en exergue la réaction (ou non-réaction) du PS. Insister sur la grande différence entre PS et Fdg, c'est travailler à être entendu dans le temps.

  13. yann guérin dit :

    Quand on construit une maison, faut prendre son temps, et surtout que les fondations tiennent bien.
    Passé mon lundi, jour de repos, à téléphoner et parler avec des très proches. 1/3, oui 1/3 des gens de mon entourage qui devaient voter Mélenchon, se sont détournés au dernier moment vers Hollande par crainte d'un nouveau 21 avril malgré un profond attachement aux valeurs du front de gauche.
    Quel rapport avec une construction, vous direz vous? Je crois que nous avons commencé à construire une nouvelle maison que nous appellerons 6ème république, et, j'en suis convaincu, après 3 ans d'existence, les fondations sont solides et bien ancrées. Au cours des derniers mois, nous avons connu une progression extrêmement rapide, qui ne demande qu'a se solidifier, mais est encore malléable. Il nous faut donc réapprendre la patience. Une personne qui m'est très proche, me disait de pas avoir voté depuis plus de 20 ans. Pour la première fois, elle s'est réinscrite sur les listes électorales et "a voté fdg, pour la première fois de sa vie, avec conviction" (sic). C'est sur ce genre de déclaration que je me base pour apprécier la solidité du travail accompli. Alors, même si le résultat n'est pas à la hauteur de nos espoirs et des enjeux de l'époque, je crois qu'il faut quand même bien apprécier nos 11% et pas se lamenter. Au contraire, un immense chantier se dresse devant nous.
    2ème chapitre : le bilan
    après les résultats les langues se délient et c'est passionnant.
    suite au...

  14. yann guérin dit :

    une critique revient systématiquement : c'est nos attaques contre le MLP. Il semble que le terme "semi-démente" soit mal passé, y compris chez des gens votant pour nous. Je pense d'ailleurs, que c'est une erreur, elle n'est pas semi-démente, mais menteuse et manipulatrice. Il y aurait donc à revoir sur notre façon d'attaquer le FN. Une invective peut avoir comme conséquence de souder un electorat, même fragile, autour de la candidate en la victimisant. Je pense que c'est le programme qu'il faut démonter et montrer le pouvoir de manipulation des dirigeants FN. Nous avons, je pense un avantage sur l'extrême droite, c'est d'être plus nombreux sur le terrain. Il serait judicieux, je pense, d'engager une campagne sur les causes de l'immigration, montrer que nous combattons les causes, mais pas les immigrés qui sont des doubles victimes, une fois dans leur pays d'origine, une fois dans leur pays d'accueil, montrer que le programme de la droite et de l'extrême droite, non seulement ne combat pas les causes de l'immigration, mais en plus les aggrave en soutenant l'impérialisme et le colonialisme économique. Je suggère qu'un tract national du front de gauche soit distribué par nos soins sur tout le territoire.
    Sinon, je crois que la campagne que nous menons avec Jean Luc à notre tête est excellente et les thèmes bien menés globalement, si ce n'est ce sujet brûlant qu'est l'immigration.Je ne suis pas en train de dire que nous avons torts sur le fond, je dis que nous devons être audibles pour une population précaire, qui souffre, qui se trompe de colère et est sensible aux propos démagogiques du Fn. Nous, sans démagogie, mais avec pédagogie, nous devons patiemment démonter les rouages du système et éclairer les gens sur les causes de leurs souffrances. Le FN est un médicament qui attaque le corps, mais pas le virus. Quand je pense FN je pense médiator. Et ça, je suis certain que ça ferait réfléchir pas mal de gens.

  15. Red@rt (13) dit :

    Je considère que les mass-médias ont la plus large part de responsabilité concernant le score du FdG et celui du FN. D'abord, pour avoir surexposé MLP en lui servant la soupe. Ensuite, pour avoir systématiquement occulté notre actualités, nos arguments et en nous faisant passer pour des illuminés. Je pense également que certains médias pro FH sont clairement responsable de notre "chute" en raison de leur campagne de dénigrement et d'injure envers Jean Luc. Les même ne se sont pas attaqués au FN, laissant libre cour à la campagne de dédiabolisation de leur chère Marine. Ainsi, ils ont tout fait pour sauver le seul argument du PS, celui du vote utile. N'est ce pas cela être allié objectif?
    Je considère les médias et le ps clairement complices et pour parti responsables de la situation. Je trouve leurs manœuvres abjectes, malhonnêtes, déloyales et d'une extrême gravité compte tenu de toutes les valeurs pour lesquelles je me suis battu. Je soutiens la position de Jean Luc mais je ne m'y plierai pas. Avant de mesurer les actes et les conséquences de ces manoeuvre, j'etais encore prêt a faire l'effort de me boucher le nez au deuxième tour. Ce jour je suis bien décidé a pratiquer l'abstention dynamique. Le PS n'aura plus jamais ma voix. D'une certaine manière, j'ai plus de respect pour mes adversaires que pour ces gens là. Quelle drôle de manière d'aborder la question du rassemblement...

  16. loik riviere dit :

    Le 6 mai, je n'irai pas mettre le bulletin FH dans l'urne. Tout les arguments employés par les uns et les autres pour voter socialo ne sont hélas que "chimère".
    Si nous plions sur ce coup, la dynamique est rompue, nous rentrons dans le rang.
    La conviction profonde que nous avons dans nos tripes "l'humain d'abord" va s'en doute se distendre au fil du temps.Puisque nous avons toujours défendu une VI ème république (après la constituante), que nous ne voulons pas de monarque républicain,cela changera-t-il dans le rapport pouvoir-peuple si Hollande est à la place de NS?
    Si c'est pour arranger notre propre confort petit-bourgeois en se disant que le suppositoire à la "rigueurine" sera plus facile à passer avec un peu de vaseline, c'est quand même renoncer à nos idées premières. Je pense que nous n'avons rien à voir avec ce Parti S. Hé, les mecs la rupture c'est la rupture, pas de compromis; car dire que ça ira mieux demain, en mettant Hollande aux manettes et faire pression en disant que l'on va descendre dans la rue, c'est continué comme aujourd'hui!
    Non,il faut profiter de la dynamique pour créer un grand mouvement avec arrêt des partis composants pour que chacun puisse adhérer.
    On a vraiment l'impression que nous sommes encore marquer par le système dominant, 2ème tour des présidentielles, législatives, pour changer de cadre il faut d'abord sortir de celui-ci. Autrement dit, nous ne sommes que des réformistes de l'existant, pas des révolutionnaires.

  17. dudu87 dit :

    "De plus leurs électeurs (ceux du FN) sont pour l'essentiel des ivrognes ou des petits cerveaux qui sont abreuvés par TF1."
    Où est l'humain d'abord dans cet "argument"?
    Désolé, mais j'y reviens...

  18. Christophe dit :

    @anna (12h02)
    Oui les mots sont importants, la preuve c'est que les journaliste insistent lourdement pour que Jean-Luc appel à voter pour Hollande et non pas contre Sarko.
    Sinon je pense que l'avenir est pour nous. Au premier tour, il n'y a pas eu de vote d'adhésion pour le PS mais bien un vote contre NS. Avez-vous rencontrer quelqu'un qui vous dit son enthousiasme envers le programme de FH ? Moi jamais. Par contre j'ai rencontrer des gens enthousiasmé par le FdG qui ont voter FH pour être sûr de virer NS.

  19. Florent dit :

    c'est la mort dans l’âme que je vais dire se que je pense. Je pense que le discours de Marseille nous a fait perdre énormément de voix. Avec le couplet nous sommes rien sans les maghrébins... J"avez réussi a ramener de notre coté plusieurs personnes qui n'ont pas changer de vote mais qui m'ont dit que se genre de discours est démobilisateur pour les gens les plus faibles intellectuellement. Alors oui on a raison de porter ces valeurs et de revendiquer la fraternité mais se genre de discours il ne faut pas en faire un argument central.
    Je vais peut être en choquer mais je suis désoler de voir des compatriote maghrébins voter sarko ou ne pas voter et ne pas se sentir concerner. En tant que militant de gauche on passe notre vie a défendre se qui doit être défendue la cohésion et on ne reçoit pour le moins pas d'aide ou peut d'aide. Sans faire injure a nos camarades d'origine africaine.
    Surtout je pense qu'on n'i arrivera pas sans parler de sécurité et d’immigration, ces gens qui vote FN par colère ou par ignorance; pour les fachos pure souche on peut rien faire, mais pour les autres il faut parler de ces sujet avec sérieux et application il ne faut surtout pas éluder ces questions cela nous prive d'écoute.

  20. Red@rt (13) dit :

    N'oubliez pas que le débat à été occulté et que tout à été fait pour ne pas aborder les questions clés. Par exemple, sur la question du smic, beaucoup pense que le FdG est le FN on une proposition similaire. Grace aux explications du FdG, nous pouvons faire la démonstration que MLP propose de financer cette dite augmentation en supprimant des cotisations sociales. Cela s'inscrit dans une logique libérale qui s'attaque aux acquis sociaux en favorisant de fait les assurances privés. Cette démonstration à t'elle été entendu par une partie importante de nos concitoyens? Pensez vous qu'il y ai beaucoup d'électeurs de MLP capable d'appréhender la question de cette manière?
    Notre tache la plus importante est de continuer notre travail d'éducation populaire. Si chacun était en mesure de faire des choix conscients, indépendamment de la peur et de l'enfumage des mass-médias, les scores à cette élection serait radicalement différents. Personnellement, c'est dans cette bataille que je souhaite m'engager.

  21. Lackland dit :

    @ Ksarlett (1342)

    « Ma plus grande gratitude à notre incroyable candidat commun et à ses larmes que j'ai vu couler au Prado...elles disent tout. », écrivez-vous.

    Notre formidable candidat ! Quant aux larmes… de deux choses l’une, soit vous étiez très très près du podium, soit vous aurez vu cette vidéo « Plage au peuple » : Allons zenfants… ! Sur la plage ensoleillée, j’y étais : « Écoutez ! Écoutez le murmure de l’histoire longue qui travaille en nous… », les youyous, les No pasarán! No pasarán! No pasarán!… À votre tableau d’honneur, permettez-moi d’ajouter Charlotte Girard, la « chauffeuse de salle en plein air » des meetings du Front de gauche : « Le Prado, comme à la Bastille, comme au Capitole,… Jean-Luc Mélenchon… ». Et Jean-Luc d’enchainer : « …cette marche immense qui occupe toute cette plage, les rues et boulevards avoisinants… ». STOP ! Les rue adjacentes, c’était au Capitole. Charlotte Girard : « Meeting multi places. La place du Capitole est pleine… à craquer. La place Wilson avec ses deux écrans est pleine. Les rues adjacentes sont pleines. Nous sommes 70.000 ! ».

    Que du bonheur !

  22. Lilly54 dit :

    Ce serait parfait ici si tout le monde lisait TOUS les commentaires. J'ai l'impression que chacun s'écoute lire, à part quelques uns. Impression dis-je ! Un réseau front de gauche s'est constitué sur twitter. (#reseauFdG) Sympa ! On s'occupe du 1er mai et on se syndique CGT. Allez ! au Front ! Le combat continue car les attaques vont être encore plus rudes pour les Travailleurs !

  23. Bélatar dit :

    Le site Place au peuple se réveille ! Plein d'argumentaires à utiliser et de luttes en perspective :
    http://www.placeaupeuple2012.fr/

  24. carlo dit :

    @naïf
    Leurs stratégies étaient les mêmes. Faire de MLP la deuxième force, afin de droitiser FH ou NS (aucune importance) et d'éliminer la véritable gauche
    Il n'y a pas de complot. Les médias de masse surfent sur l'opinion. Ils la reflètent plus qu'ils ne la font.
    Qu'ils n'aiment pas "la véritable gauche" ne les oblige de toute façon nullement à "droitiser NS". Quant à FH, il est tout à fait inutile de le "droitiser".

  25. Colonel Walter Kurtz dit :

    Petit rappel
    Depuis 2007, Jean-Luc Mélenchon a la plus forte progression en voix, + 3 278 030 que les autres candidats.
    On constate que même avec un résultat de 17.90%, La Pen baisse par rapport aux scores de JMLP+Megret en 2002, qui réunissaient 19.20% des voix. Soit -1.30%.
    Et alors que le FN régresse, la médiacratie continue d'agiter l'épouvantail leupéniste qui reste l’atout-maître du Système UMP/PS pour assurer sa perpétuation.
    Je finis sur les résultats de dimanche.
    Pour obtenir les résultats de dimanche, officialisés par le ministère de la sarkozie, la france, pourtant capable de mettre au point des armes thermonucléaires par des simulations informatiques extraordinairement sophistiquées, choisi internationalt pour développer ITER, a fait appel à une sociéte privée US "Level 3 Communication" pour pour produire des résultats officiels ayant force de loi. ETONNANT !
    Je rappelle que cette Sté se trouve être en liens étroits avec les deux principaux partis US, qu’elle finance.
    Sommes nous encore en démocratie, sachant que les plus hautes institutions de notre pays, chargées de contrôler et valider les comptes de campagnes, ont validés ceux illégaux de Chirac, ceux de balladur pourtant caduques, et ceux de Sarkozy de 2007 qui semblent aussi moisis.
    Il y a, dans ce pays, des voyous qui sont près à utiliser tous les moyens pour éviter que le peuple ne viennent mettre le nez dans des affaires qui durent depuis plus de 30 ans.
    Le combat ne fait que commencer.
    Place au peuple...

  26. Michel Berdagué dit :

    Jean-Louis Charpal C'est très bon tout ça, mais combien de commentaires sont excellents,et surtout ceux qui posent des questions et des doutes et qui changent d'avis de vote comme pour ce 6 Mai comme si tout s'arrêtait ce jour-là. Au contraire où les réactionnaires sont coincés c'est qu'ils savent qu'on lâche rien et qu'on va amplifier la Résistance pour gagner.

  27. Courrierlecteur dit :

    A propos d'embrouilles et de campagne déloyale, j'ai posé la question (en réponse à un article publié sur le Nobs par un avocat) de savoir si la publication d'un article (sur le FN) dans la presse, la veille du 1er tour était légale. (Pour le moment, pas de réponse...)
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/537759-france-2-interroge-melenchon-et-brise-le-silence-obligatoire-l-election-annulee.html
    Article publié le 21 avril 2012 :
    http://tempsreel.nouvelobs.com/l-observateur-du-lepenisme/20120421.OBS6762/marine-le-pen-et-le-sens-du-peuple.htm

  28. rachel dit :

    à Carlol : "Les médias de masse surfent sur l'opinion. Ils la reflètent plus qu'ils ne la font." Je pense qu'on devrait demander aux Italiens ce qu'ils en pensent... à part ça, je suis vraiment embêtée là. Tout ce que la situation m'inspire, c'est ce slogan anar "Mon pavé ne rentre pas dans vos urnes"!
    Bon. Je vais aller faire un tour sur place au peuple 2012....

  29. Diogene dit :

    MLP a un discours simple et brut qui s'adresse aux tripes (son électorat n'est pas majoritairement diplôme)
    Notre FdG a un discours construit, réfléchi, apporte des analyses, des propositions, il parle au cœur et a l'esprit.
    Il nous faut réfléchir tous et toutes ensembles a la meilleure façon de le rendre intelligible pour ceux qui ont votes FN...
    A leurs yeux, seul le FN a su leur parler !
    Quand bien même nos analyses politiques ainsi que nos projets auraient du les convaincres...
    Les causes de l'insécurité (ressenties ou vécues) ne leur " parlent " pas, ils tombent dans le panneau de la xénophobie du FN..,
    pour le chômage et la précarité, le " tous pourris" est le seul credo intelligible...
    Je pense qu'ils ont " faim" de justice, et notre devoir est de mettre a la portée de tous notre message..,
    Pour nous qui avons réfléchi, triture nos têtes et notre cœur, il nous parait même absurde d'envisager pour l'humanité une autre direction que la notre, mais pour l'électeur de base du FN, il faut trouver les mots, les argumentations "concentrées" dont il a besoins pour cesser de voter improductif pour lui...
    Je sais bien qu'au FN, une partie restera crasseuse, mais je reste convaincu qu'une autre peut exprimer son mal-vivre d'une autre manière
    .
    Nous ne pourrons pas esquiver ce point,
    Car nous ne lâcherons plus RIEN !

  30. Christophe dit :

    Je viens de regarder les deux dernières interviews de C Autain sur le site "Place au peuple 2012".
    Je suis écœuré par ces journalistes qui demandent allégeance aux vaincus. Ils ne manquent pas d'air de demander un soutient inconditionnel à FH après nous avoir traîner dans la boue.

  31. Red@rt (13) dit :

    @Florent,
    Voila la question de la sécurité. L'insécurité est l'une des questions sur laquelle nous subissons le plus d'enfumage. Je rejoins totalement les positions défendus par Jean Luc. Les stupéfiants et les armes sont nécessairement brassés par des cols blancs avant de l'être aux pieds des tours. L'insécurité est une conséquence de la misère sociale et non une conséquence d'une catégorie de population. On parle d'intégration pour des français de troisième génération. Il y a fort à parier que la majorité des crimes et délits sont commis par des personnes détentrice d'une carte d'identité française. Ce n'est donc pas une question relative à l'immigration. Les seules solutions sont celles que nous n'avons cessé de défendre:
    La répartition de la richesse, le progrès social, la préservation et la création d'emplois.
    Camarade, je serais curieux de savoir ce que nous pourrions proposer d'autre. De mémoire, les dernières mesures qui ont porté leurs fruits furent celles de Lionel Jospin. Elles confirme le discours du Front de Gauche.
    Que pourrions nous faire d'autre que de se donner les moyens de la cohésion sociale? Je ne suis pas sectaire, peut être que la droite, qui à tant ouvré pour notre sécurité, à mis en oeuvre des dispositions sensés et porteuses de résultats concrets, peut être même en accord avec notre éthique. Si tel est le cas, je serais heureux d'en connaitre la teneur.

  32. Nuno dit :

    Une intérressante analyse des causes du vote FN par Emmanuel Todd en cause le libre échange et l'euro

  33. carlo dit :

    @ Colonel Walter Kurtz
    La Pen baisse par rapport aux scores de JMLP+Megret en 2002, qui réunissaient 19.20% des voix. Soit -1.30%.
    Absolument pas. Il faut cesser de se raconter des histoires: le FN a progressé d'environ 17% entre 2002 et 2012.
    En 2002, JMLP avait obtenu 4 804 713 voix et BM 667 026 (soit au total: 5 471 739 voix). En 2012, MLP a obtenu 6 421 808 voix, soit 950 069 de plus que le total JMLP+BM. Pour mémoire, JMLP avait obtenu 5 525 032 voix au 2ème tour.

  34. Lackland dit :

    Voilà maintenant plus de cinq ans que j’ai pris les armes contre Sarkozy, et je ne vais donc pas changer mon fusil d’épaule ! Ça date de quelques mois avant cette déclaration de Jean-Luc Mélenchon, avant même que Sarkozy ne se soit déclaré officiellement : « Moi, je suis un citoyen engagé. Toute ma vie est dans l’engagement politique. Donc, je m’engagerai. Je vais essayer de trouver la forme utile. Mais vous imaginez bien, Monsieur (…), qu’on ne va pas me demander d’aller faire des meetings pour expliquer des choses auxquelles je ne crois pas. Donc, ou bien on discute pour voir comment les uns et les autres s’y retrouvent ; ou bien on ne discute pas et puis je ferai la campagne dans mon coin là-bas en Essonne. Ils seront tout contents de m’avoir sous la main. »
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2006/12/20/ce-matin-sur-rtl/
    Voilà ! Certes, depuis lors, le social libéralisme a encore évolué, de mal en pis, jusqu’à devenir austéritaire ! Certes, « Sous la conduite de la social-démocratie, la gauche historique est menacée de dissolution dans toute l'Europe. Cela au moment où déferle une terrible crise du capitalisme dans un contexte de marche au désastre écologique. … »
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/bibliotheque-virtuelle/l%e2%80%99autre-gauche/
    Certes ! Mais l’objectif N°1 demeure, virer Sarkozy ! Après, comme en 68, « Ce n’est qu’un début, continuons le combat ! »

  35. Mandrin dit :

    "Si elle gagne, la gauche n'aura aucun droit à l'erreur", ça n'est pas moi qui le dit, mais un excellent article sur Basta!, l'agence d'informations sur les luttes environnementales et sociales, un modèle de ce que doit être la presse dans la société que nous voulons mettre en place. Ce papier soulève des "interrogations fondamentales" dont nous devons avoir conscience pour pouvoir prendre notre décision du 6 mai en toute connaissance de cause.

  36. Nicks dit :

    Il n'a fallu qu'une journée pour que tout le monde soit regonflé à bloc. Nous avons réalisé une belle campagne, fait progressé notre score comme jamais. Nous avons aussi commis des erreurs, peut-être trop privilégié des positions nobles et idéalistes, mais inaudibles pour une bonne part de la population, surtout avec des media qui empêchent les nécessaires explications de fond. Il faudra discuter de tout cela avec les diverses composantes du mouvement et réaliser une deuxième synthèse, après la première qui nous a permis de proposer une force unie à ces élections, en analysant ce qui a marché dans notre discours et ce qui a moins convaincu. Nous pourrons à nouveau nous tester aux législatives, qu'il va falloir aborder avec enthousiasme et détermination. Nous serons au pouvoir avant dix ans.

  37. l'ergonomiste dit :

    Le débat qui se déroule ici devrait être attentivement lu par les responsables du FdG. Même si ça part parfois dans tous les sens, les réflexions qui sont partagées ici, les expériences de terrain, etc. sont une mine précieuse d'informations qui devraient être pris en compte. Bravo à vous tous. Nous avons ici un vrai débat citoyen !
    ON LÂCHE RIEN !

  38. Jeremy dit :

    Le vrai combat commence maintenant. La première règle est de ne plus se taire quand un amis, un membre de notre famille avoue que, quand même, le FN c'est pas si mal... Nous avons les armes : nous avons les chiffres, nous avons la passion pour les mettre au pied du mur, de démonter point par point un programme qui ne tiens debout ni politiquement, ni économiquement et enfin, idéologiquement.
    Le combat ne fait que commencer et, finalement, un score a deux chiffres pour une première participation, c'est tout simplement historique !
    La France qui souffre, elle n'est pas seulement a droite, a nous de faire comprendre que derrière un slogan simpliste se cache une souffrance durable.

  39. clarke dit :

    @ Florent and co 1372
    Contre la xénophobie d'Etat.
    Contre la résurgence de la xénophobie dans le peuple.
    Allez voir les résultats en détails, notamment de Seine St Denis, où le FdG a fait dans certaines villes plus de 20% (Aubervilliers, La Courneuve etc) Ce ne sont pas des voix ouvrières ? des voix issues de génération immigrée? Bravo à nos camarades qui forment le Front des luttes.
    Bravo à Jean Luc pour son discours du Prado, très bon clivage et salvateur (loin des boules puantes, pestilentielles)
    Notre devoir est de rester unis et de construire sur notre score, dont nous pouvons être fiers.

  40. Le Rouge est mis ! dit :

    Aux camarades qui s'interrogent sur la nécessité ou pas de voter Hollande au 2e tour, je leur propose de lire le texte d'un certain Lucien Aubrac, Grand Résistant, soumis à la torture durant l'occupation, et qui nous a quitté il y a quelque jours comme vous vous en souvenez.

    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/140711/retrouver-la-republique

    Sur de nombreuses questions, je pense que nous ne pouvons pas placer François Hollande et Nicolas Sarkozy sur le même plan, quoi qu'on pense de l’orientation économique du candidat PS par ailleurs.
    Il me parait difficilement discutable que les valeurs de la République soient mieux défendues sous un gouvernement PS, avec un Front de Gauche indépendant et vigilant que sous un second quinquennat Sarkozy qui permettrait à ce dernier de poursuivre la politique de destruction des Services Publics (suite et fin de la RGPP), de privatisation de l’Enseignement (Loi LRU) et de la Santé (Loi HPST) et détricotage du Code du Travail.
    Votons en notre âme et conscience en citoyens éduqués que nous voulons être et mettons François Hollande sous surveillance au mois de juin en envoyant à l'Assemblée Nationale le groupe de députés FdG le plus large possible.

    Monsieur Aubrac nous regarde: je ne planterai pas un couteau dans sa dépouille.

  41. ico dit :

    Je m'interroge, moi aussi, sur le vote FN. Le problème c'est qu'un grand nombre de ses électeurs sont des "lepénistes" endurcis...
    @Thierry 24 avril à 9h17. Je suis d'accord. Ces électeurs-là, il sera difficile de les faire changer d'avis.
    Et non ! "ils ne veulent pas la même chose que nous" comme je l'ai lu ici dimanche (durant la nuit).
    A mon humble avis, les politiques menées par l'UMP et le PS, le comportement et le mode de vie de trop nombreux hommes et femmes politiques sont les causes principales de la situation actuelle.
    En résumé, moi, le 22 avril, je n'ai pas dit "Oui à la France". J'ai voulu que mon vote résonne "comme un signal d'espoir dans toute l'Europe", je suis pour une règle verte plutôt que la règle d'or, une politique internationale en faveur de la paix et du désarmement et je veux Partager, Partager, Partager, changer de logique et mettre fin à ce système moribond qui pollue ô combien ! notre tête depuis trop longtemps.
    Je suis fière d'avoir voté pour Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche.

  42. Elisabeth dit :

    Pour reprendre la discussion sur la stratégie anti-FN, je pense qu'on devrait beaucoup insister sur sa politique dans les villes où il a déjà été élu. Y a pas photo sur le résultat, les subventions supprimés, l'état de délation, etc... du concret, des faits,

  43. genevieve dit :

    Merci David JV 1273 pour cette info sur ce qui se passe aux Pays Bas.
    Je voterai Hollande parce qu'il faut sauver les meubles, que dans la vie on n'a pas toujours le choix, qu'il faut ravaler sans broncher le triomphalisme de ceux dont on est parfois dépendants. Mais cette "dépendance" ne doit rester qu'un passage obligé. Pour autant NOUS NE DEVONS RIEN CEDER DE NOS OBJECTIFS.
    Le PS, par ses compromissions libérales, son non respect du vote de 2005 n'a jeté qu'un regard méprisant sur sa gauche (nous), et sur l'extrême droite car évidemment elle a voté non aussi, bien que pour d'autres raisons. Or ce faisant, il l'a laissée envahir le champ politique. De plus il l'a honteusement utilisée à son propre profit durant cette campagne pour arriver au pouvoir.
    La politique d'austérité, avec tout le "sens" qu'elle a pour M. Hollande, donne une prise à l'extrême droite qui du coup a tout loisir de s'installer là où est NOTRE place. Ceci est très grave.
    Pourtant il faut prendre le risque de le porter au pouvoir... Le risque de perdre en crédibilité et donc de perdre de notre force ! Quel cas de conscience !
    Il ne nous reste donc plus qu'une chose à faire : garder confiance et s'appuyer sur cette force que vous avez initiée M Mélenchon en quittant le PS, et levée avec tant de panache pendant cette campagne. Son démarrage fut fulgurant et le score de 11 % est plus qu'honorable. Donc dès le 1er mai au boulot pour mettre la pression à Hollande ! Finies les...

  44. Jakorouge dit :

    Je ne fais pas partie de ceux qui considéraient en 1969 que Poher et Pompidou c'était: "bonnet blanc et blanc bonnet" comme le disait Duclos.
    Poher permettait de sortir -déjà à l'époque- de l'état UDR (prédécesseur du RPR et de l'UMP) et des réseaux pourris genre SAC et autres barbouzeries. Bref de revenir à une règle du jeu plus républicaine.
    Je suis bien placé pour parler des socialistes actuels, je les subis quotidiennement.
    Vous savez bien que dans ce parti "attrape-tout" coexistent pas mal de crabes, mais aussi encore une poignée de "pur sucre" qui sont restés au PS par patriotisme de parti. J'en connais pas mal d'exemples. On peut trouver cette fidélité débile, mais perso je la respecte comme une sorte d'abnégation.
    Et c'est pareil au niveau des électeurs, qui ne peuvent être réduits à un ramassis de sociaux-traîtres, comme les qualifiaient les communistes des années 20.
    Je n'attends rien de FH, tout au contraire. Et je n'éprouve aucune sympathie pour ce personnage falot, que j'assimile à un Daladier des temps actuels.
    J'en ai autant au service des Moscovici, Cambadelis, Vals et consorts.
    Mais il faut être LUCIDES: tout s'accélère.
    MLP nous prépare quelque chose comme un nouveau PSF (le parti social français de La Rocque avant-guerre) et il faut prendre la manœuvre très au sérieux.
    Je préfère que nous FdG mordions les mollets (avec ou sans jeu de mots) d'un FH président que de ré-encaisser 5 années de Sarko cornaqué par l'immonde.
    Affaire...

  45. Marie dit :

    Le 6 mai, allons voter en masse contre Sarkozy!
    Petite analyse : le MEDEF ne pouvait absolument pas supporter un FdG à 17%, à partir de là les snipers de toutes espèces se sont déchaînés contre Jean Luc, notamment L. Parisot ainsi que la
    plupart des médias : bras armés des possédants. Pour eux, il n'est pas question une seconde du
    partage des richesses (pour l'instant), ils sont prêts à tout pour garder le pouvoir ainsi que leurs
    privilèges.
    Vu les obstacles permanents qui ont été mis sur notre route notamment les quinze derniers jours, les + de 11% sont donc une belle réussite et une première étape. N'oublions pas que les institutions
    de la 5e République ne sont absolument pas faites pour que le Peuple prenne le pouvoir, au contraire!
    J'ajoute que je suis entièrement d'accord avec la très grande cohérence de la ligne politique suivie par Jean Luc tout au long de cette campagne, parfaite.

  46. mathias95 dit :

    @naif : La masse ne lit peut-être pas ces "canards" mais elle écoute les médias de masse qui eux ne se gênent pas pour reprendre les articles des dits" canards". C'est clair, il y a une alliance objective de tout ce qui n'est pas la "vraie gauche", si on n'en est pas convaincu, on tape "Le Siècle" ou l'on retrouve pêle-mêle, sans aucune pudeur, le gratin politique et journalistique du pays ! Pour l'instant, on ne trouve pas les zozos de canal+, ils doivent être sur la liste d'attente. Notons qu'Aphatie a perdu un peu de sa superbe, cela après avoir été bien sonné par NDA. Il faut rester sur nos thèmes ; la laicité, la loi scélérate de 1973 qui oblige les états à emprunter aux banques et qui a dépouillé l'état de 1400 milliards en 40 ans, des 140 milliards/an de niches fiscales (le vrai chiffre) des 80 milliards/an d'évasions/fraudes fiscales (voir le livre "les 600 milliards qui manquent à la France") des multinationales qui ne paient pas d'impôts, de l'argent gagné en dormant qui taxé, rapporterait 100 milliards.etc. Expliquer encore et encore, pour le peuple dont une grande partie n'a pas compris les 195 milliards/an qui s'évaporent. Il faut contrer l'argumentation des séides de l'oligarchie qui oeuvrent dans ces "médias" et qui distillent que le programme est "irréalisable", "infaisable". Faire notre la remarque d'un journaliste du Guardian : "Aujourd'hui la finance n'est plus une perversion du système, elle est le système"

  47. Lecabestan dit :

    Pour débattre, il y a le forum-placeaupeuple-fdg qui pourrait devenir un lieu incontournable parce qu'il permet de séparer les sujets.

    J'ai lu des propositions de titre de journal, je propose L'Humanité, c'était pas mal comme idée non ?

  48. Jakorouge dit :

    Affaire de stratégie, et rien d'autre.
    Le vote FN, très fort en milieu rural, est un vote anti-Europe.
    A nous d'en tirer les conséquences.

  49. Michel Berdagué dit :

    Oui Toutes et tous le 1er Mai : les syndicats appellent de Denfert-Rochereau - Le Lion prèt à bondir sur toute la réaction- à 15 heures et direction la Bastille reprise et libéré.

  50. naif dit :

    carlo à 12h34
    "Il n'y a pas de complot. Les médias de masse surfent sur l'opinion. Ils la reflètent plus qu'ils ne la font".

    Non, Carlo. Car si ce n'était pas le cas nous ne pourrions pas associer les médias et le pouvoir en place. La guerre est avant tout idéologique.
    Je peux vous dire que si c'est moi qui dirigeait les médias, j'aurais montré des images de JL Mélenchon souriant et plein d'humanité. Si c'était moi, j'aurais posé les questions qui développent la logique du FdG. Si c'était moi, les meetings auraient eu une autre gueule,la vrai gueule et je les auraient passées en boucle pendant 1 semaine. Si c'était moi je n'aurais pas imposé un discours de G.Marchais avec une contre plongées barricadée de micros dans une émission de prime time. Si c'était moi, je n'aurais pas laissée MLP ne pas répondre aux questions de JL Mélenchon. Si c'était moi je n'aurais pas diffusé en boucle les meilleures images de meetings de MLP et cajolé son capital séduction. J'aurais diffusé les gens qui scandent "on est chez nous". J'aurais montré les chaises vides. Les coupures dans les montages télés sont aussi importants que les phrases. Si c'était moi, je n'aurais pas donné autant d'importance à l'affaire Mérah. Si c'était moi, je n'aurais pas attisé de faits divers banals les journaux. Si c'était moi, je n'aurais pas demandé en permanence ce que les candidats du premier tour allaient faire pour le second. Si c'était moi (suite au prochain post)


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