07mar 12

Persistant et pédagogue contre l’extrême-droite

Un cap est franchi

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montpellier_641_08fev12_01Des enquêtes d’opinion qui nous sont favorables, je ne dirai rien. Je sais que les dernières donnent du courage sur le terrain. Mais je n’ai jamais construit mes raisonnements ou mon action sur une base aussi incertaine. Donc je constate, et je m’adapte. Avec le sourire. Rien de plus. Le meeting de Rouen a été de nouveau un événement de masse. Je sais maintenant que les gens qui décident de venir savent qu’ils participent à une démonstration de force et qu’ils veulent donner ce sens à leur présence personnelle.

En illustration du billet des photos prises par Stéphane Burlot lors du meeting du Front de Gauche à Montpellier le 8 février dernier. Elles montrent des visages attentifs et expressifs de participants. Et d'abord des très nombreuses femmes participantes, comme un hommage.

A Rouen, la salle était pourtant particulièrement inconfortable, toute en longueur. Les gens se sont beaucoup tassés au-delà du raisonnable vers l’avant et j’avais mal au cœur de les voir serrés comme ça et debout si longtemps. Mais on m’a dit qu’on « ne se rendait pas compte du temps ». Des milliers de gens sont restés debout car il a fallu enlever beaucoup de sièges pour faire tenir les dix mille personnes qui sont venues. Depuis la tribune on ne voyait pas au-delà des cent premiers rangs et le fond de la salle semblait aussi éloigné qu’un horizon. De la salle, au-delà des cent premiers rangs on ne voyait de nous que le dessus de nos têtes. Heureusement il y avait les écrans géants et une excellente sonorisation. Et l’ambiance ! Voilà l’extraordinaire ! De plus en plus de gens arrivent en tenue de travail pour faire la démonstration de ce que nous sommes. Une autre remarque à faire sur cette rencontre. Elle est très importante à mes yeux. J’ai eu l’impression, recoupée par plusieurs camarades que notre assemblée était très féminine. Ça collait montpellier_593_08fev12_01avec le discours ? Oui. Mais ce n’est pas cela qui me marque. Et si mon angle d’attaque contre Marine Le Pen sur la question du droit à l’avortement avait été entendu comme un signal de ralliement ?

Madame Marine Le Pen a tenu meeting à Marseille.  Elle, elle « n’éructe » pas, elle ne « tempête » pas. Elle parle de sa « voix forte », selon le Nouvel Observateur.fr. Des dizaines d’idioties ignominieuses contre les immigrés, les délinquants, et ainsi de suite sont rapportées avec un soin de notaire impartial. C’est le père qui conclut le meeting ? Le journal de Laurent Joffrin n’y voit rien à dire, ni à commenter, ni à expliquer. Le « Nouvel Observateur » n’a pas encore changé de méthode. Il n’a pas tourné. Il continue la politique criminelle de l’instrumentalisation respectueuse du Front National. Il faut que cela cesse. On ne peut admettre de laisser faire ce triste et sale boulot par des organes de presse qui se disent de gauche. Il me semble que tous ces beaux esprits n’ont pas compris ce qui s’est passé avec le discours de Le Pen à Lille. Avec l’apologie du collabo antisémite Robert Brasillach, en présence de la candidate qui n’a dit mot, un cap a été franchi. Eux-mêmes le disent : ils sont revenus à leur « fondamentaux ». Il est temps que les belles personnes se réveillent. Hallal ou casher : c’est le même abattage ! Vu ? Ceux que l’épisode « respectable » avait séduits montpellier_659_08fev12_01feraient bien de se réveiller !

Car bien sûr, sur  cette affaire les Le Pen ont réussi leur coup. Ça n’a pas traîné. Du hallal on est passé au casher comme c’était si simple de le deviner. Les rabbins se réveillent si l’on en croit « Le Monde » et se disent inquiets. Ils ont raison d’être inquiets. La stigmatisation communautaire par la dénonciation des rites alimentaires est le commencement de tous les racismes et de toutes les xénophobies. J’espère aussi qu’ils auront de la mémoire et qu’ils sauront se souvenir de qui a tenu tête et qui a laissé faire des mois durant. Comme quoi il ne suffit pas d’aller au dîner du CRIF pour être respectable et encore moins pour être une vraie sentinelle de la lutte contre l’antisémitisme. Car, n’est-ce pas leur cher Nicolas Sarkozy qui aura franchi le gué sans que madame Le Pen ait besoin d’ouvrir la bouche sur le sujet ? Un grand merci aussi aux provocateurs médiatiques et leurs « enquêtes » dans les abattoirs qui, sous couleur de leur infect « devoir d’information » qui justifie les voyeurismes les plus nauséabonds, s’autorisent à jeter des allumettes dans les poudrières pour informer du danger d’explosion. Retenez la leçon qui n’est pourtant pas neuve : ceux qui s’en montpellier_677_08fev12prennent aux musulmans du fait de leurs rites alimentaires sont des racistes, un point c’est tout.

Si je reviens sur cette histoire grotesque c’est parce qu’elle est emblématique politiquement de ce qu’est le Front National. Dès lors il faut taper sur le clou mille et une fois. Car de cette façon nous atteignons trois cibles en même temps. D’abord nous stigmatisons ceux qui pensent comme elle à droite. Nous étendons le champ de la suspicion. Le but est d’obliger la droite à se cliver. Car je sais de source sûre que nombre d’autres, à droite aussi, ne se reconnaissent pas dans ces fadaises racistes. Si nous les poussons à s’exprimer, ou au minimum à résister dans leurs rangs nous reconstruisons le cordon sanitaire autour de l’extrême-droite qui a été détricoté par les benêts médiatiques qui ont marché dans le plan dédiabolisation des Le Pen. Et cliver la droite c’est l’affaiblir ! Nous gagnons sur tous les tableaux. Deuxièmement nous réveillons tous les endormis de la lutte anti-fasciste et anti-raciste. Tous ceux-là se sont laissés gagner par la torpeur qui montpellier_274_08fev12engourdi souvent ceux qui ne se sentent plus « à la mode ». Il s’agit d’un cercle beaucoup plus large que les seuls militants politiques. Il implique des milieux sociaux extrêmement divers et des sphères d’influence très variées. C’est un nombre considérable de gens qui se mettent alors en mouvement et s’engagent dans la politique de décontamination dont nous avons besoin. Troisièmement c’est un extraordinaire outil d’éducation populaire que d’avoir ce cas pour commencer une explication de fond sur l’identité politique de chacun des camps en présence dans la lutte. Ceux qui croient qu’il y a une campagne contre Le Pen et une autre contre Sarkozy se trompent d’époque politique. C’est la même campagne. Pas seulement du fait de l’extrême-droitisation de la droite. Mais surtout du fait des contenus que nous mettons en avant. Quand on cogne contre l’anti-féminisme de Marine Le Pen, qui dirait qu’on épargne Sarkozy et les idées de droite ? Quand on cogne sur le SMIC dont elle ne veut pas, contre l’apprentissage à quatorze ans et ainsi de suite nous enfonçons le clou du programme progressiste. Son contenu s’impose alors comme une évidence d’autant plus forte que ses adversaires désignés sont vécus comme infâmes. A cette étape, l’extrême-droite est le crétin utile de la lutte anti-capitaliste. Le coin enfoncé dans le dispositif de la droite qui nous permet de la diviser. C’est le viatique qui nous permet d’introduire les thèmes de notre programme dans la matière grise de ceux que nous réveillons. Sansmontpellier_607_08fev12_01 oublier que c’est l’extrême-droite que nous finirons par avoir en face de nous dans la phase chaude des événements. Mieux vaut se préparer de longue main.

Il ne faut donc pas se contenter de penser comme des communicants pour lesquels « un coup chasse l’autre ». Notre labour se fait en profondeur. On ne passe pas d’un sujet à l’autre. Une campagne électorale à notre manière se construit comme une phrase qui elle-même se construit comme une démonstration. Notre pratique politique est une pédagogie de masse. Plus le message est compris dans toute son ampleur plus la conviction s’enracine. Et moins elle risque d’être prise à revers par une émotion ou un coup de communication des adversaires ou des concurrents. Donc on ne lâche rien contre l’extrême-droite. Et vous allez voir bien vite comment une certaine machine médiatique va se mettre en marche une nouvelle fois contre moi. Ce sera : « n’en fait-il pas trop ? », « est-ce qu’il ne donne pas  à l’extrême-droite trop d’importance » et ainsi de suite. A tous les coups des socialistes pontifiants et bouffis se donneront des airs importants de « nous, restons au-dessus de la mêlée des extrêmes » Bla bla bla ! Ce sera le moyen d’essayer de faire passer le débat sur le terrain de la forme et de l’arracher des questions de contenu où nous l’avons accroché. Regardez attentivement. Notez les noms de ceux qui signeront ces « décryptages ». Ça vous fera une belle liste de « salauds ». Je mets des guillemets pour signaler que le montpellier_679_08fev12mot est utilisé ici au sens sartrien du terme. En résumé, il s’agit des gens qui se donnent bonne conscience pour accepter les pires infamies.

Donc François Hollande propose qu’au-delà d’un million d’euros de revenu, le reste soit taxé à 75%. Voilà qui est mieux que le plan précédent du même auteur ! Car il taxait moins les revenus que ne le faisait Raffarin ou Villepin ! Mais là, ça va dans le bons sens ! C’est bien ! Ça va dans la bonne direction. On a intérêt à le répéter sur tous les tons pour retirer le tapis sous les pieds de ceux qui voudraient nous amener dans le « débat » de cour d’école pour savoir si Hollande « vous pique vos idées pour prendre vos électeurs… Pia Pia Pia » ! En fait je me réjouis surtout de l’impact médiatique de cette idée. Car la voie est ainsi ouverte à notre propre proposition, présentée depuis la parution de notre programme, celle du revenu maximum autorisé. On se souvient comment cette idée a été tantôt raillée sur le mode spirituel inimitable montpellier_696_08fev12des commentateurs à grosses cervelles : « comme Georges Marchais, on prend tout. » Lol ! lol ! lol ! dirais-je pour illustrer cette bonne et fine plaisanterie avec leurs mots ! D’autres fois les mêmes aigles de la pensée l’ont confondue avec le salaire maximum de un à vingt dans les entreprises ! De toute façon rien ne les intéressait, qui aurait demandé un effort intellectuel, à part les questions à deux balles sur le deuxième tour : « C’est-à-qui-comment-vous-allez-apporter-vos-voix-deuxième-tour-bien-obligé ? ». A présent les voici tous occupés à répéter en boucle cette idée et à jouer à se faire peur. Il est remarquable que cette idée finisse dans une discussion de niveau mental Kinder à propos de la fuite des footballeurs hors de France. Peut-on tomber plus bas ? Les riches marchent toujours à l’abri de catégories prétextes. Le gros agrarien argue du petit paysan, le nabab du CAC 40 de l’auto-entrepreneur et ainsi de suite. Mais là, à plus de un million d’euros de revenu, ça devient compliqué de trouver des comparses qui fassent un prétexte crédible ! Arrive donc à point nommé la figure du footballeur, bien sûr issu de milieu populaire, dont la citrouille est devenue un carrosse ! Foutaise ! Les footballeurs ? Ce sont bien les seuls ! Aucun rugbyman n’est concerné, aucun handballeur et ainsi de suite. Juste les footballeurs. Ça ne devrait pas être un trop grosmontpellier_697_08fev12 problème si le partage des richesses et la fin du privilège est seulement un problème pour le football professionnel. 

Et quelle énergie est consacrée à commenter le sondage qui apporte un soutien massif à cette idée. Voilà qui est parfait. Car c’est ainsi qu’avancent les idées. La preuve est faite que le pays est prêt pour passer le peigne sur la laine des puissants. Notre travail est facilité d’autant. Car, bien sûr, la mesure de François Hollande n’est ni vraiment réfléchie ni correctement insérée dans un programme cohérent. Mais ce qui manque se trouve dans notre programme. Si donc il devait réellement mettre en œuvre cette idée, la logique de situation le conduirait tout droit sur notre méthode. D’abord le droit de suite vis-à-vis de ceux qui fuient le pays pour se soustraire au fisc. Ensuite le lien à établir entre revenu maximum et salaire maximum. Nous avons fixé le rapport du maximum au minimum non pas de manière abstraite, symbolique ou punitive mais à partir d’une valeur de référence concrète et vérifiable. Puisque la Confédération européenne des syndicats propose que le salaire maximum autorisé soit de vingt fois le plus petit salaire constaté dans l’entreprise, alors le revenu montpellier_682_08fev12maximum ne peut être supérieur à vingt fois le revenu médian. Pour l’instant tout cela est trop compliqué pour les grosses cervelles. Contentons-nous de cueillir sans effort les fruits de la mode officielle. Les esprits sont marqués. Et le marqueur est dans notre sens.

Certes François Hollande a lui-même dit sur RTL mercredi 29 février que cela ne concernerait que « 3000 personnes » et ne rapporterait que « 200 à 300 millions d'euros » par an. Mais pour certains c'est déjà trop ! Voyons ce qu’en dit le football puisque c’est lui qui est en cause paraît-il ! Christophe Jallet, joueur du PSG s'est indigné : « Je n'ai braqué personne pour avoir ce que j'ai aujourd'hui ». Avec 1,2 millions d'euros de salaire annuel, il perdrait un peu. Pas tant que ça d’ailleurs et bien moins qu’avec notre programme. Mais il lui reste à apprendre que l'impôt n'est pas là pour punir qui que ce soit et qu'il ne s'applique pas qu'aux délinquants qui ont « braqué » quelqu'un. montpellier_654_08fev12_01C'est un mécanisme républicain qui apporte à l'Etat les moyens d'assurer la liberté et l'égalité des citoyens par des dépenses publiques. Jallet ferait bien de se souvenir que chaque fois qu’il est blessé en match, c’est la Sécu qui paye ses soins et que c’est très cher. Et il devrait aussi savoir que nul n’a oublié comment les footballeurs ont été exemptés de cotisations sociales sur leurs rémunérations sur les « droits de l’image ». Un peu de respect pour la collectivité ne serait pas de trop. Mais ce n'est pas le plus lourd parmi les bêtises entendues. Dans ce registre, l'intervention de Nicolas Sarkozy sur France Inter ce jeudi 1er mars est grave. Le président de la République en exercice a justifié l'exil fiscal des plus riches. Pour lui, montpellier_649_08fev12_01si vous êtes fortement taxés « il n'y a aucun intérêt à rester » en France. Le premier responsable de l'Etat encourage ainsi les riches du pays à frauder et à fuir plutôt que de s'acquitter de leur devoir de citoyens, de contribuables et de patriotes. Pour l’UMP, la fraude des riches sent bon. Mais bien sûr celle des autres doit être pourchassée.

A présent je veux publier un texte à propos de la bataille laïque. Au moment où la laïcité sert de prétexte à l’inspection des abattoirs, je crois très opportun de rappeler au bon souvenir de tous les nouveaux zélés de la laïcité qu’il y a un combat actuel à mener. Celui qui veut étendre à tout le territoire de la République les bénéfices de l’application de la loi de 1905. C’est-à-dire à la Guyane, la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, la Polynésie et l’Alsace-Moselle. Dans tous ces départements et territoires, le Concordat ou les décrets de Charles X sont encore la loi. Vous connaissez ce dossier évoqué ici à de nombreuses reprises. Vous pouvez retrouver mes textes en utilisant le moteur de recherche du blog. Nous avons relancé le débat à partir de la proposition de François Hollande d’inscrire le Concordat dans la Constitution. Dans la presse, Eddy Kaldi dans « Le Monde Diplomatique » et Henri Peña-Ruiz dans « Le Monde » ont argumenté puissamment dans notre sens. Mais la question est moins vendeuse que la viande hallal. Les amis du Concordat peuvent donc se dire « pas vu pas pris ». Je veux donc contribuer à vous mettre en alerte et à relancer une mobilisation contre une idée très néfaste. Bien sûr ce montpellier_644_08fev12_01combat permet de faire avancer l’idée inverse : l’extension de la loi de 1905 à tout le territoire et de reposer la question de l’unité et l’indivisibilité de la communauté légale. Dans cet esprit je vous propose de lire un texte venu « du terrain ».

« Pourquoi nous sommes Alsaciens, laïques et contre le Concordat ». Ce texte clair et direct, dont le titre est un défi lancé aux thuriféraires d’une soi-disant Alsace grégairement regroupée sur des archaïsmes, est paru en « point de vue » sur « lemonde.fr » du 17 février dernier. Il est signé par William Gasparini, professeur des universités, Josiane Nervi-Gasparini, maître de conférences en mathématiques, Université de Strasbourg. Ce sont des balises d’alerte qui marquent la mise en mouvement de secteurs de la mouvance laïque. Elle ne fait que commencer. J’appelle à l’amplifier. Lisons donc ce texte des réfractaires. Il peut être diffusé à profit par ceux qui le souhaitent.

« Dans un article publié dans Le Monde du 10 février 2012 ("Pourquoi nous sommes Alsaciens, laïcs et pour le Concordat"), Roland Ries, sénateur-maire socialiste de Strasbourg, se revendique "concordataire" et affirme appartenir, tout comme les principaux leaders politiques alsaciens – du PS à l'UMP, en passant par le Modem et Europe-Ecologie – "à la très grande majorité des Alsaciens et Mosellans, d'obédiences religieuses diverses, laïques ou même athées, qui soutiennent le régime concordataire". Aucune enquête sérieuse ne confirme à ce jour de telles affirmations. Bien au contraire, comme partout ailleurs sur le territoire français, les pratiques religieuses se sont étiolées et la fréquentation des cours de religion dans les établissements scolaires (spécificité d'Alsace-Moselle) ont considérablement diminué.

Comme de nombreux Alsaciens, nous pensons qu'il faut en finir avec le Concordat d'Alsace-Moselle, régime napoléonien dépassé, à l'opposé d'une conception républicaine et laïque de la France. Contrairement à une vision compassionnelle et erronée de la "société alsacienne", le Concordat n'assure pas le "vivre-ensemble" mais crée les conditions d'une séparation communautaire organisée entre les religions elles-mêmes (en excluant tout autre culte que les quatre cultes reconnus) et par ailleurs entre les croyants et les agnostiques ou les athées. Loi de concorde, la loi de 1905 garantit au contraire, en séparant les Eglises et l'Etat, la liberté de conscience et par conséquent celle de culte. Cette loi de liberté qui doit s'appliquer partout sur le territoire français rappelle que la République ne reconnaît ni ne salarie aucun culte en application des deux principes fondamentaux que sont l'égalité entre les citoyens et l'universalité de la dépense publique.

Le régime concordataire est en contradiction flagrante avec ces deux principes. D'une part, seuls quatre cultes (catholique, protestants réformé et luthérien, israélite) sont reconnus. D'autre part, le Concordat a un coût très élevé pour le budget de l'Etat : plus de 50 millions d'euros ont été dépensés en 2011 pour rémunérer les 1 400 ministres des cultes alors même que, depuis 2007, le gouvernement a supprimé 65 000 postes dans l'Education nationale. Pour le seul Bas-Rhin, plus de 400 postes d'enseignants seront supprimés à la rentrée 2012. L'argent public doit financer les services publics qui sont notre bien commun (école, hôpital, crèches, services sociaux, etc.) et non les cultes qui relèvent des pratiques privées. Il est paradoxal que ceux qui défendent le Concordat suppriment dans le même temps des postes dans la fonction publique d'éducation ou de la santé au nom d'une supposée gestion rationnelle des fonds publics (sous l'effet de la révision générale des politiques publiques). Outre le régime concordataire, le statut scolaire local (lois Falloux de 1850) est toujours en vigueur dans les établissements scolaires, instaurant l'enseignement religieux obligatoire à l'Ecole et la prise en charge par l'Etat des salaires des "enseignants de religion", prélevés sur les deniers publics de la totalité des citoyens français.

Les tenants du régime concordataire brouillent le débat et cultivent l'amalgame entre le Concordat et le droit social local pour créer des inquiétudes infondées auprès des Alsaciens et Mosellans. Hérité de la période allemande, ce droit local en matière de sécurité sociale est favorable aux salariés d'Alsace-Moselle qui en assument d'ailleurs la charge financière supplémentaire. Nous considérons que c'est là un modèle dont nous pourrions nous inspirer pour l'étendre aux autres départements suivant le principe d'alignement des droits sociaux par le haut. Nous, Alsaciens venant d'horizons sociaux, culturels, religieux et philosophiques très divers, attachés à notre patrimoine culturel hérité des Lumières et de la Révolution de 1789, affirmons que la laïcité est le socle de tout projet d'émancipation citoyenne. Celle-ci n'est pas la guerre aux religions, bien au contraire elle met fin aux conflits religieux et aux surenchères communautaires. En toute rationalité, on ne peut se réclamer de la loi de 1905 et soutenir simultanément l'exception concordataire. »


755 commentaires à “Un cap est franchi”
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  1. espagnet dit :

    <Felicitation Monsieur Mélenchon J ai beaucoup réflèchi (je vous fait entierement confiance) Nous sommes tres nombreux a compter sur vous.

  2. Anne-Marie dit :

    Aujourd'hui de Nation à la Bastille, c'était ENOOOOOORME ! C'était noir de monde, la foule, la multitude....
    Plus de 100 000 personnes. C'était chaleureux, vibrant, enthousiasmant. On sentait que c'était historique, qu'il se passait quelque chose. Oui, un cap est franchi !
    Aux infos de TF1, ce mouvement populaire phénoménal n'est passé qu'après des faits divers navrants et un reportage sur le siphonnage des réservoirs de camions, de qui se moque-t-on ? Une fois de plus les journalistes ne font pas leur métier, et nous endorment.... Minimisant les choses importantes et laissant un temps de paroles déraisonnable à deux artistes bobos venus faire la promo de leur spectacle débile... Il faut que cela cesse. Qu'ils arrêtent de nous abêtir, de nous abrutir... Réveillons-nous ! Faisons la révolution citoyenne, écologique, sociale et culturelle !
    Donnons-nous les moyens d'être meilleur !

  3. BOUBOU dit :

    Renversons cette société de l'argent roi mais désolée je ne voterai pas au 2ème tour pour le parti socialiste et non les socialistes car beaucoup ont encore peurs, il faut trouver le créneau pour les convaincre, je n'ai jamais voté socialiste, ce sont des tours de passe passe et on recommence je souhaite que le front de gauche passe, la réalité et la factualité voudrait que ce soit à ces élections présidentielle, mais pourquoi pas changeons desociété, évidemment certains ont tourné leur veste, mais là ce n'est plus possible

  4. espagnet dit :

    vous avez réussi (la prise de la Bastille) c est symbolique.........C est un coup de Maitre.Merci Monsieur le Président.Vive le cri du peuple.Avec vous nous serons Français.Cordialement a Bientot./.Une chose a vous dire au 2ème tour.Je ne voterai pas socialiste.Actuellement c est plus possible ......

  5. meurant dit :

    merci monsieur j'ai quatre vingt deux et j'attends le mieux pour mes enfants petits enfants et arrières, un souffle qui m'a fait un bien fou hier,nous fêtions les soixante ans de ma fille ainée quelle date historique n'est-ce pas ? votre discourt m'a rappelé ma jeunesse auprès de mon père disparu il y a seulement quatre ans et, il a raté cela, bonne route a vous pour nous.


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