24fév 12

Un mois en une semaine

La vie sans Le Pen, un avant-goût du bonheur.

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000_gilles_perretComme je suis désolé de n’avoir pas goûté ces instants de calme, approximatifs, devant mon clavier depuis une semaine ! Ma cadence d’écriture a été ralentie par une semaine bouillonnante dont vous avez dû apercevoir quelques moments drôles l’autre soir devant Marine Le Pen. Dans les lignes qui suivent je dis ce que j’ai fait. Juste pour essayer d’évoquer une ambiance de vie. Puis je viens sur la soirée de non-débat sur le plateau de France 2. Et je reviens sur le « Mécanisme européen de stabilité », la machine infernale de l’Europe austéritaire. Pour l’information de votre argumentation je viens un moment sur les déclarations de Sarkozy sur l’emploi. Puis je me sauve en courant faire ma valise.

Deux séries de photos d'ouvriers métallurgistes au travail et dans la lutte illustrent ce billet. Les premières sont tirées du film documentaire de Gilles Perret "De Mémoires d'ouvriers" qui sort en salle le 29 février prochain. Les autres ont été prises jeudi 23 février par Rémy Blang sur le site de l'usine Arcelor-Mittal de Florange en Moselle.

Encore une semaine au pas de charge. J’en fais le récit en survol et l’on verra qu’on pourrait en faire un livre ! Le milieu de semaine déjà était dense comme une brique. Entre une grande interview à Nice avec la rédaction de « Nice matin » et « Corse matin » entre deux avions (bonjour mon bilan carbone !) et mon séjour à Bastia c’était déjà sous pression. A Bastia ensuite, quelle histoire encore ! Tant de monde, tant de visages de tous âges et cette furia incroyable qui répondait à chaque moment des discours lorsqu’ils faisaient écho aux valeurs qui nous rassemblent ! Pour moi c’était aussi la rencontre avec les communistes de l’île. Je ne les connaissais pas. J’avais seulement passé quelques instants avec Dominique Bucchini à la Fête de l’Humanité. Ici je le retrouvais chez lui, parmi les siens. Gourmand de personnages et de personnalités comme je le suis, lui fut un festin. Ces sortes d’hommes sont un mélange méditerranéen dans lequel je reconnais la pâte dont je suis moi-même pétri. Mais Dominique domine tout d’une tête, tranquille, entre sourires amusés et silences éloquents. Cependant nous étions tous au même étonnement devant tant de monde rassemblé pour une des plus importantes réunions vue dans l’Ile depuis bien longtemps, m’a-t-on dit. 00_gilles-perretDominique Bucchini était cependant le moins étonné. Lui avait déjà beaucoup tourné sur son secteur en tenant douze réunions sur la présidentielle. Il me raconte comment, quand dans un village de dix-neuf habitants il en a vu venir huit à la réunion, il s’est dit que cela valait tous les sondages !

Mardi on a fait la conférence de presse à l’Assemblée avant le « Mécanisme européen de stabilité ». L’enjeu du jour c’était le nombre de députés socialistes et écologistes qui voteraient avec nous. Pour moi c’était une affaire très émotionnante, car je retrouvais toutes le données politiques qui ont conduit à mon départ du PS avec Marc Dolez et les autres. Toute la journée de la veille, j’ai eu des socialistes au téléphone pour mesurer la situation, argumenter, rassurer. Ce n’est pas facile dans l’ambiance actuelle au PS de tenir tête. A peine cinquante députés socialistes à la réunion de groupe. Un vrai dispositif de contrôle politique était ensuite en place pour accueillir un par un ceux qui arrivaient dans l’hémicycle à l’heure du vote. Malgré cela, il y a eu des têtes dures. Et quelques incompréhensibles capitulations. Pourquoi01_gilles_perret Montebourg a-t-il cédé ? Il aurait dû être en première ligne. Dans un autre genre de registre, pourquoi ceux qui ont voté « non » en sont-ils resté à une démarche individuelle, isolée et muette ? Le PS est un astre mort.

J’en viens à la bataille contre les nouveaux traités européens. Les événements qui s’y rapportent sont couverts par une lourde et significative indifférence médiatique. En dehors de « Libération » et du « Monde », toute la bien-pensance qui pétarade son « oui-ouisme » européen aigu s’est inscrite au registre des absents. Pas là, pas au courant. Rien à signaler. Mardi 21 février, les députés devaient se prononcer sur l’instauration du « Mécanisme européen de stabilité ». Dans cette affaire rien n’est simple. Même le processus de ratification est complexe puisque les députés étaient amenés à se prononcer sur deux projets de loi. Le premier projet de loi autorise la ratification de la décision du Conseil européen modifiant un article du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne afin de permettre la mise en place d’un « Mécanisme européen de stabilité ». Un « Mécanisme » en général, sans dire lequel précisément. Le deuxième projet de loi autorise la ratification du traité instituant le « Mécanisme européen de stabilité ». Celui-là en particulier. Vu ? En résumé, les députés devaient d’abord voter sur le principe d’un « Mécanisme européen de stabilité » puis sur le projet en tant que tel du MES dont j’ai déjà parlé ici. Mardi soir, les députés du Front de Gauche ont donc voté contre à deux reprises. Les députés du Front de Gauche ont fait bloc face à « un projet qui saigne les Etats européens » et ont voté « NON » au MES. Les 3 députés d’Europe-Ecologie-Les-Verts ont également voté contre le MES. Malheureusement les socialistes ont eu besoin pour se mettre d’accord entre eux de diviser toute la gauche. Alors que nous aurions pu tous nous unir pour rejeter ce dangereux projet, les députés du groupe socialiste ont choisi de s’abstenir. Seuls 16 députés socialistes ont eu le courage de ne pas respecter la consigne et ont également voté contre. Leur vote est la preuve que contrairement à ce que dit la direction socialiste, le vote lamentable qu’elle a choisi ne va pas de soi, qu’il est critiquable. A la demande des députés du Front de Gauche, le scrutin était public pour que chaque citoyen ait le droit de connaître le vote de nos députés. La droite étant majoritaire, 02_gilles_perretl’Assemblée Nationale a donc adopté mardi le MES. Sans opposition du Parti Socialiste qui n’aura jamais voté sur la question ni en bureau national, ni en groupe. Le député de la Corrèze François Hollande, « prochain président », s’est abstenu.

Mais le texte doit encore passer au Sénat où cette fois-ci la gauche est majoritaire. Les sénateurs du Front de Gauche continuent le combat. Ils seront présents mardi prochain pour voter contre le MES. Ce n’est pas tout. Nicole Borvo, la présidente du groupe Front de Gauche, a également interpellé l’ensemble des sénateurs de gauche afin de déposer un recours devant le Conseil constitutionnel. En effet, pour les traités précédents (Traité d’Amsterdam, TCE, Traité de Lisbonne) le Président de la République avait saisi le Conseil constitutionnel en amont de la ratification. C’est une figure imposée par l’usage car il est évident que chaque nouveau traité modifie le périmètre de la souveraineté nationale en en déléguant une part au niveau européen. Or la Constitution ne permet pas ce genre de transfert sans que cela soit expressément délimité et affirmé en congrès du parlement. Cette fois-ci Nicolas Sarkozy n’a pas osé prendre le risque d’un rejet par le Conseil constitutionnel. En effet, pour bénéficier du MES, les Etats devront se soumettre à la tutelle budgétaire de Bruxelles. Or, l’article 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, préambule de notre Constitution, établit la souveraineté du peuple en matière de politique budgétaire. Le MES et le traité Merkel-Sarkozy ne respecte donc pas notre Constitution. Il faut maintenant réussir à réunir les 60 sénateurs ou députés pour pouvoir déposer ce recours devant le Conseil constitutionnel. Il est décisif que nos amis se mobilisent partout pour exercer l’interpellation des parlementaires sans laquelle tout cet épisode03_gilles_perret sombrerait dans le néant de l’indifférence et de l’oubli auquel aspirent ceux qui organisent cette manœuvre. Je vous retrouve bientôt et à tout le moins le 29 dans les rues de Paris.

Jeudi, je suis rentré de Bastia après avoir enregistré l’émission de débat politique de France 3 – Corse qui passe ce dimanche. Quarante minutes sur une heure d’émission consacrées aux langues régionales ! Une occasion inespérée de faire le point en public. Puis, départ en courant toujours, jusqu’à l’aéroport. Là une pause plus tranquille que la veille pour parler en ami à ces jeunes gens si courageux qui campent depuis cent dix-huit jours dans le hall de l’aéroport, les indignés d’Air France. Vainqueurs en justice contre la compagnie qui nie leurs droits, ils n’ont pour autant aucune application de ces décisions de justice. Telle est la France de Nicolas Sarkozy. De retour à Paris, après une interview sur la situation à La Réunion et un long contact téléphonique avec le député européen sur place Younous Omarjee, ce fut aussitôt la réunion de mise au point pour l’émission avec Marine le Pen. De cette émission je parle plus avant dans cette note. La nuit fut courte compte tenu de la charge d’adrénaline à éponger ! Le lendemain matin, petit moment de bonheur avec la réunion nationale des Fralib à la Bourse du travail. Là, j’étais aux côtés de Pierre Laurent, Martine Billard et André Chassaigne, sans oublier Laurence sauvage et Eric Corbeau, les chevilles ouvrières du Front des luttes. J’en suis parti avant qu’Olivier ne parle, le dernier orateur des Fralib. Je suis sorti tellement vite vu mon retard que j’ai lâché toute la presse et oublié de saluer tous les amis. Puis dès le retour au pas de charge à l’Usine je me suis mis au clavier pour commencer cette note. Et ensuite recevoir le roi des boucher, Yves-Marie le Bourdonnec qui venait présenter son livre dans nos murs ! De là, je suis passé au copain qui me représente en Nouvelle Calédonie et aux réponses à la revue qui l’accompagnait. Avant cela c’était le journal « L’équipe » à propos du régime de l’athlète politique. J’ai fait une pause pour dormir vingt minutes dans mon fauteuil, ma veste sur la tête pour masquer la lumière. Une vieille technique apprise dans les nuits de congrès. L’œil à peine ouvert, voici le moment de faire le point avec le directeur de campagne François Delapierre. Puis d’examiner le bilan de la communication de campagne sur les spots à venir avec Arnauld Champremier. La suite ressemble à ce début. On court beaucoup. La vie finit par être comme suspendue et décalée. Autour de moi, selon leur poste de combat, les uns et les autres sont dans le commentaire ou le bilan de tel ou tel événement qui a eu lieu il y a 04_gilles_perretun ou deux jours. Tout cela me paraît déjà si lointain ! Il faut revenir sur terre ! Je vais faire deux pauses de quatre jours entrecoupées d’un retour à Paris pour la manifestation du 29 février à l’appel de la Confédération européenne des syndicats. Et pour aller au Salon de l’agriculture.

C’est sans doute l’événement politique le plus étrange que j’aurai vécu. Je suis obligé de dire que j’ai bien ri, ensuite, alors même que le sujet est très sérieux. Dans le véhicule du retour, l’un des nôtres fut pris d’un fou-rire inextinguible en évoquant la mine de panique et de ridicule de Marine Le Pen s’agitant avec ses papiers et faisant mine de lire son journal. Sur France 2, Madame Le Pen s’est tiré une balle dans le pied devant six millions de personnes avant de s’assommer elle-même. Je ne sais pas qui lui a suggéré cette tactique stupide ni pourquoi elle l’a appliquée alors qu’elle ne m’a pas semblé manquer de flair politique jusque-là. Je vous renvoie au récit d’Alexis Corbière qui se trouvait à mes côtés toute la soirée. Autour de moi, le groupe des spécialistes du Front National dans mon équipe se frottent les mains. Pour eux, je leur en donne acte, Madame Le Pen n’a jamais été le visage d’une nouvelle extrême-droite. Et dans le registre traditionnel de l’extrême-droite elle serait loin d’être la plus performante. Pour eux donc, la soirée marque le tournant de la carrière de Marine flor-2Le Pen à la tête du Front National. C’est son premier revers lourd, humiliant et public. Tout ne peut qu’aller plus mal pour elle désormais. Non de notre seul fait mais du fait de ses limitations visibles comme dirigeante et comme porte-parole de sa propre mouvance. Ce point doit être éclairé.

La banalisation du Front National à laquelle elle aspirait est un échec. Je pense que sur ce point nous avons joué un rôle décisif en brisant l’ambiance de sidération qui l’entourait du fait de la contamination des idées hostiles aux musulmans dans de larges sphères de la bonne société. Dorénavant, de tous côtés la machine est en train de s’inverser. A l’exception notée de « L’Express » où elle garde un solide appui, tout le reste de la presse est en train de tourner.  Face à ce retour de bâton Marine Le Pen est sans stratégie de rechange. Elle a joué son va-tout. En même temps elle s’est coupée d’une partie de ses bases qui n’a jamais accepté le prix à payer pour cet objectif fumeux de « dédiabolisation ». Son engagement à revenir aux « fondamentaux du FN » dans une maigre salle comme celle qu’elle a réunie à Strasbourg sonnait comme un aveu de flor-28distance que les commentateurs ont laissé passer sans le noter. Mais pas nos analystes. Nous en avons tiré les conséquences.

Mon cap d’entrée avec elle sur le dossier de l’égalité homme-femme m’a permis d’entrer au cœur du rideau de fumée qui masque les contradictions d’orientation au FN. Notre intérêt tactique est donc de la laisser clouée là où elle est : dans cet « entre deux » asphyxiant pour le FN. Car sa tactique de quête de respectabilité l’a coupé de ses bases militantes actives et de ses milieux sociaux d’élection sans la rapprocher d’une capacité de relève sur la droite à la peine avec Sarkozy. Face à nous, cette position c’est tout bénéfice. En premier lieu son programme commun avec Sarkozy la situe dans le camp le plus détesté du point de vue de ceux qui s’opposent au système. Nous avons vu la contre-performance se jouer sous nos yeux. Même si nous avons été très exaspéré du ton et du contenu des propos d’Henri Guaino face à elle, force est de reconnaître que celui-ci l'a bien scotchée dans un espace commun et même équivalent à certains moment. Les « je vous donne raison », « vos mots me parlent » de Guaino ont certes permis à Madame Le Pen de reprendre son souffle sur le plateau. Mais cette bienveillance l’a asphyxiée. Là encore elle n’a rien vu venir du fait de l’aveuglement qu’elle s’inflige dans sa quête de respectabilité. Si bien qu’elle a fini par féliciter Guaino et se réjouir du fait que l’échange avec lui était « très agréable ».flor-3 Comme candidate « anti-système » on fait mieux. En second lieu, tout ce qui met à nu les pénombres de Madame Le Pen l’oblige à se révéler à contre-emploi.

Ainsi de la question du droit à l’avortement « réservé » à celles qui peuvent se le payer. Fin janvier, Marine Le Pen avance devant la rédaction de Rue 89 sa proposition de déremboursement de l’IVG. Le directeur de campagne de Madame Le Pen et n°2 du FN, Louis Alliot, est allé encore plus loin dans l’émission « Mots croisés » du lundi 30 janvier en osant évoquer ce qu’il appelle les « IVG de confort ». L’indignation que de tels propos soulèvent quand on les découvre fait partie du plan de communication. Vous allez voir pourquoi. A nos yeux c'est ici l'égalité humaine dans la capacité à disposer de son corps qui est mise en cause. Avec Madame Le Pen seuls les riches pourraient avorter. Que feront les femmes qui n’ont pas les moyens financiers d’avorter ? Devront-elles recourir aux « faiseuses d’anges »  comme cela été le cas pour des milliers de femmes dans le passé ? Ici, Marine Le Pen promet aux femmes les moins argentées un retour en arrière de 30 ans. En effet, après la loi Veil de 1975 légalisant l'IVG, c'est François Mitterrand qui avait permis en 1982 de concrétiser ce droit en décidant de son remboursement par la Sécurité sociale. Nous, ça nous indigne ! Mais à l’extrême-droite aussi. Pour la raison diamétralement inverse ! Car vu avec un œil de sympathisant du Front National, le tableau est tout autre. Voici ce qu’il découvre : après avoir passé 38 ans à combattre le droit à l'avortement, le Front flor-29National l’accepte. Qu’il s’agisse de le réserver à celles qui peuvent se le laisser payer ne change rien pour eux. Ils ont passé les quarante dernières années à combattre non pas le remboursement ou non, mais le droit à l’IVG lui-même. Aborder le thème coupe Madame Le Pen sur ses deux rives : celle de la respectabilité et celle de ses bases.

Même situation à propos du « salaire parental » qu’elle propose du bout des lèvres. C’est une idée aussi vieille que l’extrême-droite : les femmes à la maison avec les enfants ! Mais ce dispositif serait créé selon elle « dès que les finances publiques » le permettront. Hum ! Marine Le Pen dit permettre à chaque « parent » de « choisir » d’arrêter son activité professionnelle pour s’occuper de ses enfants. Pour cela ce parent disposerait d’une allocation équivalente à 80% du SMIC, pendant trois ans, à partir du deuxième enfant. 80% du SMIC net cela représente 878€ par mois. A comparer. Car le seuil de pauvreté pour une personne seule avec deux enfants est de 1 526€, et de 2000€ pour un couple avec deux enfants. Voilà ce que propose réellement Marine Le Pen : une allocation inférieure au seuil de pauvreté ! Comme incitation au retour à la maison il y a mieux !

Ce n’est pas la seule arnaque de son projet sur le sujet. Voyez plutôt. Aujourd’hui, un parent seul avec deux enfants et ne travaillant pas, peut prétendre au RSA. Il reçoit alors 1016€ si l’un des enfants a moins de 3 ans. Soit 330 euros de plus que le « salaire parental » de Madame Le Pen ! Marine Le Pen propose donc moins que ce qui existe aujourd’hui ! En fait, son « salaire parental » plongerait de nombreuses familles dans une situation de plus grande précarité. Encore une fois, les femmes seraient les premières victimes de cette précarité. Les femmes seules avec enfants représentent en effet plus de 85% des familles monoparentales. Et dans un couple, c’est bien plus souvent la femme plutôt que l’homme qui arrête de travailler pour s’occuper des enfants. Ainsi, au point de départ, il s’agit seulement d’une traditionnelle politique du retour des femmes à la maison. C’est le refrain « social-familial » des politiques réactionnaires depuis toujours. A l’arrivée, il s’agit juste d’une pauvre arnaque de type Sarkozyste : échanger ce qu’on a contre pire ! Dans ces conditions allumer la lumière sur ce projet révulse sur deux fronts. D’abord tous ceux qui s’opposent à la réduction du rôle des femmes aux tâches familiales qui flor-5interdit leur émancipation professionnelle. Pas une once de respectabilité et de dédiabolisation à attendre de ce côté sitôt que le projet est connu. Mais dans cette version Sarkozyste, il écœure aussi le gros réactionnaire nataliste et nuptialiste traditionnel de l’extrême-droite classique.

Un sujet qui l’a aussi bien mise mal à l’aise est l’affaire de la citation de Robert Brasillach faite par Jean-Marie Le Pen lors de la réunion à Lille du Front National. Je n’y reviens que pour expliquer de quoi il retourne avec assez de soin pour que chacun de mes lecteurs situent de quoi nous parlions sur le plateau de France 2. Madame Le Pen me donnait des leçons sur ce que doit être le comportement « convenable » d’un candidat à la présidence de le République. Je lui ai répondu que le comportement correct d’un candidat est de hurler, de se lever et de quitter la salle quand on cite un collabo antisémite en exemple dans une réunion où l’on se trouve. Samedi 18 février à Lille, Jean-Marie Le Pen a conclu son discours par une citation de Robert Brasillach. Cette citation a été chaleureusement applaudie par le public composé de militants et flor-33cadres du Front National. Madame Le Pen, présente dans la salle n'y a rien trouvé à redire. C’est très grave ! C’est indigne. Voici pourquoi, afin que nul n’en ignore.

Robert Brasillach a été condamné à mort et fusillé pour « intelligence avec l'ennemi ». C'était un collabo patenté. Je le dis pour que ceux qui pensent que Madame Le Pen défend la France sachent que son parti applaudit un traître à la patrie. Pire, sous le régime du maréchal Pétain, Brasillach dirigeait le journal antisémite « Je suis partout » édité à 250 000 exemplaires. Le plus important journal de la collaboration. C'est dans ce journal infâme qu'il a notamment écrit le 25 septembre 1942 : « Il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas garder les petits ». Enfin, pour être complet, voyons les dernières paroles de Brasillach. A son procès, il affirme : « Je n'ai rien à regretter de l'intention qui m'a fait agir ». Et avant d'être fusillé, le 6 février 1945, il déclare à son avocat : « C’est aujourd’hui le 6 février, vous penserez à moi et vous penserez aussi aux autres qui sont morts le même jour, il y a 11 ans », en référence à la tentative de coup d'Etat fasciste du 6 février 1934. Madame Le Pen accepte donc sans broncher qu'on cite dans ses meetings un fasciste, collabo, appelant au crime antisémite de masse, nostalgique d’une tentative de coup d’Etat.

Pour se défendre, Madame Le Pen explique qu'il faut « détacher l'œuvre de l'homme ». Cet argument ne tient pas. Je m'explique. D'abord, Jean-Marie Le Pen fait des discours depuis suffisamment longtemps pour savoir qu'on cite autant une œuvre que son auteur. C’est donc toujours un choix politique de citer. Jean-Marie Le Pen a donc délibérément et politiquement choisi de citer Brasillach. Ensuite, le discours de Jean-Marie Le Pen est un discours de stratégie politique dans un week-end militant qui comporte un important volet de "formation" des militants du FN. Il termine son discours en parlant de la question de "l'Honneur" et c'est à ce sujet qu'il cite Brasillach et son poème « L'enfant d'honneur ». Pour ce qui est des enfants, on sait ce que Brasillach pensait. Quant à l'honneur d'un collabo, on se demande bien ce que cela peut-être. Le texte cité par Jean-Marie Le Pen est extrait du recueil « Les poèmes de Fresnes » de Brasillach. Tous les poèmes de ce recueil ont été écrits en prison en 1945. Brasillach a écrit ce poème après avoir été condamné à mort et une semaine avantflor-36 son exécution. C'est donc un testament littéraire et politique. Il est donc impossible de « séparer » les deux pour reprendre le mot de Madame Le Pen … et de Robert Brasillach. J’en reste là pour cette fois-ci.

Mercredi soir sur France 2, Nicolas Sarkozy a présenté ses propositions pour l'emploi et le pouvoir d'achat.  Il a proposé de généraliser le travail forcé pour les allocataires du RSA. Il veut obliger les allocataires qui n'ont ni emploi ni formation à travailler 7 heures par semaine. Sarkozy propose qu'ils fassent des "travaux d'intérêt général" et soient payés au SMIC. Il a même ajouté : « Tous les ans, on évaluera sa situation » et « s'il n'y a pas de problème, il continuera à avoir le RSA ». Et sinon ? Sarkozy indique clairement qu'on pourrait lui supprimer le RSA. Et donc le laisser sans ressources. Voilà jusqu'où mène la logique brutale et absurde de l'équilibre entre droits et devoirs. J'ai déjà eu l'occasion de l'écrire il y a plusieurs années sur ce blog. Pour nous, il existe des droits qui n'appellent aucune contrepartie en termes de devoirs. Par exemple, les droits de l'Homme.

Dans le détail, la proposition de Nicolas Sarkozy est tout aussi stupide. J'ai déjà démontré la bêtise du raisonnement sur BFMTV en mai 2011, au moment où Laurent Wauquiez avait fait cette proposition. Car si les 7 heures de travail hebdomadaire que veut imposer Nicolas Sarkozy étaient disponibles, il n'y aurait pas autant de chômeurs en France. Plus exactement, elles sont déjà effectuées par des gens qui en vivent et sont payés pour ça. Ce que propose Nicolas Sarkozy reviendrait à remplacer ces salariés par des bénéficiaires du RSA. Et donc de mettre les salariés actuels au chômage et demain au RSA. Faire travailler de force les allocataires du RSA pour mettre au RSA les salariés d'aujourd'hui : il fallait l'inventer ! Et la plupart de ces tâches d'intérêt général sont organisées et financées par les collectivités locales : entretien d'espaces verts, sécurisation des sorties d'écoles, etc. Comme Sarkozy répète qu'il faut supprimer des emplois dans les collectivités locales, c'est assez curieux de venir ensuite leur demander d'en créer d'autres pour les allocataires du RSA. De toute flor-9façon, cette proposition n'a pas vocation à s'appliquer. Son seul but est de dresser une catégorie de Français contre une autre, ceux qui n'ont presque rien contre ceux qui n'ont rien du tout.

La deuxième proposition de Nicolas Sarkozy est un copié-collé du programme de Madame Le Pen. Aucun journaliste ne l'a relevé. Comme Madame Le Pen, le candidat UMP essaie de faire croire qu'il veut augmenter les salaires. Il faut dire que celui qui promettait d'être « le président de l'augmentation du pouvoir d'achat » a beaucoup à faire oublier. Mais la proposition commune UMP-FN est de l'esbroufe. Sarkozy propose d'exonérer de cotisations sociales salariés les salaires jusqu'à 1,2 SMIC. Sur France 2 il a indiqué que cela profiterait à ceux qui gagnent jusqu'à 1 450 euros. Il ment. Un salarié qui gagne 1,2 SMIC gagne 1 315 euros net. Pas 1 450 euros. Sarkozy a annoncé qu'il verrait leur salaire augmenter de 1 000 euros par an. Mais jeudi soir, France 2 a indiqué que ce ne serait que 840 euros par an pour un salarié payé au SMIC. Sauf que la proposition de Sarkozy consiste à supprimer en contrepartie la Prime pour l'emploi (PPE). Aujourd'hui, cette PPE permet à un salarié au SMIC de toucher 770 euros par an. Donc la proposition Sarkozy revient en fait à lui donner 70 euros de plus par an. Soit 5 euros et 80 centimes de plus par mois. Voilà la grande mesure de flor-23Nicolas Sarkozy pour le pouvoir d'achat !

Nicolas Sarkozy s'en est aussi pris aux revenus indécents des grands patrons. Là encore, il propose des mesurettes pour occuper le terrain. Il a ainsi promis une nouvelle fois d'interdire  les « retraites-chapeau », comme il l'avait promis en 2007. Il a promis plus de transparence sur les salaires des dirigeants d'entreprises. Il a aussi promis que les rémunérations des PDG seraient décidées en assemblée générale des actionnaires et non en conseil d'administration. Ça ne changera rien car dans l'assemblée générale comme au conseil d'administration, l'actionnaire majoritaire est majoritaire… et décide donc comme il veut. Enfin, la promesse d'un représentant des salariés dans les comités de rémunérations est une mauvaise plaisanterie. Bien sûr, elle ne changera rien non plus car la décision des actionnaires s'imposera. Face à la flor-25cupidité sans limite, seule la loi et l'impôt sont des réponses efficaces. C'est tout le sens de nos propositions de salaire maximum et de revenu maximum.

Enfin, comme réponse au chômage des jeunes, Nicolas Sarkozy a proposé que « la troisième année du baccalauréat professionnel se fasse systématiquement en apprentissage, en alternance ». Sottise ! D'abord il entretient volontairement la confusion entre deux choses différentes : l'apprentissage et l'alternance. L'apprentissage relève du droit du travail. L'alternance relève du statut scolaire. Dans un cas, le jeune est un travailleur, dans l'autre un élève. En termes de protection et de statut, les différences sont nombreuses. L'apprentissage est un statut beaucoup plus précaire pour les jeunes : 25% des contrats d'apprentissage sont rompus dans les trois premiers mois. Ensuite, Sarkozy exploite la méconnaissance de beaucoup de monde sur ce sujet. Car tous les diplômes de l'enseignement professionnel comportent déjà de longues périodes obligatoires de formation en alternance. Ce que veut faire Sarkozy c'est remplacer cette alternance sous statut scolaire par de l'apprentissage. Et précariser les jeunes un peu plus. J’ai l’intention de m’exprimer en détail sur le sujet dans les prochaines semaines car le sujet est d’importance pour des milliers de garçons et filles dans notre pays. Et parce qu’il engage l’avenir du niveau de qualification de la main d’œuvre de notre économie. Le projet Sarkozy est une ruine pure et simple. D’ici là je crois voir que ma valise s’agite d’impatience. Il va falloir faire mon paquet de jeans et de chemises.


928 commentaires à “La vie sans Le Pen, un avant-goût du bonheur.”
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  1. Roland dit :

    Bonjour,
    Mille merci Jean Luc pour l'émotion ressentie à la lecture de ces lignes si denses.
    Emotion, oui, en pensant que ces idées progressent. Bon courage, bonne visite mercredi au Salon de l'Agriculture. A ce sujet (l'agriculture), on peut être irrité par les sondages qui indiquent que le monde agricole soit plutôt à droite. Quelques "raisons": les agriculteurs n'ont pas le temps, ne prennent pas le temps parfois, de s'informer et subissent la presse régionale (souvent du groupe Hersant) ainsi que la télé.
    Autre raison, un mode de vie familiale où se côtoient (encore) deux générations, et ce n'est pas faire injure à l'ancienne (génération) que de constater qu'elle est plus conservatrice que les nouvelles.
    Par ailleurs le monde agricole préfèrerait vivre des fruits de son travail plutôt que des "subventions" que beaucoup de monde lui reproche.
    Bonne visite, à tout le Front de Gauche, sur tous les fronts !

  2. Danton dit :

    Merci et bravo Jean-Luc Mélenchon!
    S'agit maintenant de taper aussi fort et dans la même lumière sur Sarkozy!

  3. totoche dit :

    Quand arrêtera-t-on de vouloir envoyer les enfants (à 14 ans), les lycéens et les étudiants apprendre en entreprise ! L'entreprise est d'abord un lieu de travail et ce travail est régi par des règles de subordination. La place des enfants et des jeunes est dans des établissements d'enseignement où ils se formeront, se cultiveront, apprendront à être des citoyens, à être responsables, ils développeront leurs qualités humaines et, aussi, ils se prépareront à exercer un métier.
    Une fois en entreprise, il apprendront à travailler selon les règles et les exigences de l'entreprise, ils auront même toute une vie professionnelle pour apprendre les métiers qu'ils pratiqueront.
    Si certains jeunes rencontrent des difficultés pour s'adapter à un modèle scolaire trop rigide ou trop standard, ne peut-on pas en inventer d'autres dans lesquels ils seront plus à l'aise ? Mais toujours dans le cadre de l'école, dans un esprit de développement personnel, pas pour en faire de la chair à machine...
    La France doit relever le défi de sa réindustrialisation, elle ne le fera qu'avec des citoyens bien formés, cultivés, ouverts aux autres, capable d'apprendre les technologies de demain, de les utiliser et de les maîtriser. N'oublions pas que l'école est un acquis de la république et des luttes sociales ; ne nous en laissons pas déposséder.
    Que ceux qui veulent envoyer nos enfants travailler trop jeunes s'en aillent...!

  4. mimi24 dit :

    Dans ce débat de 24 minutes "offert" à Jean Luc pour lui permettre d'apporter la contradiction,on voit qu'en enlevant les longues tirades de la Marine et les interventions de Pujadas ("Mr Mélenchon,laissez s'exprimer Mme Le Pen..) notre candidat a disposé de 5 plages de temps de paroles ne totalisant que 8 minutes 28 secondes. Or en période électorale, les passages télé des candidats se négocient et se vérifient par le dir. com.
    "puis examiner le bilan de la communication de campagne sur les spots à venir avec..."
    Ces spots fournis par chaque candidat passent gratuitement sur les télés d'une manière rigoureusement égale au moment de la campagne officielle qui n'est que de 2 semaines avant le 1er tour d'ou l'importance de ses spots et de leur qualité.

  5. Thierry dit :

    Je me permets de compléter sur la question de l'apprentissage par un exemple très concret :
    A Fécamp un chantier de construction navale s'est implanté depuis peu. Problème : Il ne trouve pas de salariés formés (chaudronniers, soudeurs...). Et que se passe-t-il en même temps au lycée professionnel de la ville? On retire un poste d'enseignant dans le bac pro correspondant. Belle logique!

  6. Jean-Philippe VEYTIZOUX dit :

    Nous voilà installés au coeur du "jeu" et en pointe sur des aspects non-négligeables:
    - les thèmes centraux de la campagne sont abordés en des termes connexes des nôtres ce qui nous rend audibles.
    - nous sommes maintenant, aux yeux du grand nombre, les plus déterminés contre le FN et par "contagion" contre Sarkozy.
    - nous sommes les plus clairs et les plus conséquents à gauche (voir épisode en cours MES!)
    Le 29, soyons nombreux dans les cortèges pour mesurer tout cela et aider à amplifier le mouvement.

  7. LILITTE dit :

    Bonjour a toutes et tous
    je ne vais pas en rajouter sur la prestation de notre candidat sur France 2. C'est ok mais continuons notre combat. Nous sommes le front des exploités même s'ils votent Le Pen. N'oublions pas notre histoire c'est pourquoi je vous invite a aller voir le film "De mémoires d'ouvriers" qui sort en salles le 29 fevrier. Et ainsi on verra qui défend le peuple sinon les travailleurs eux même soutenus par qui ?
    Je ne l ai pas encore vu mais des mercredi je cours le voir a l espace St-Michel a Paris mais il passe aussi dans les régions. Renseignez-vous.

  8. Cabibi dit :

    Merci pour ce billet, une fois de plus de qualité.
    L'erreur médiatique, stratégique et politique de Marine Le Pen sur France 2 ne peut que bénéficier au FdG et j'en suis ravie.
    Bonne journée à tous.

  9. El Bourezgui dit :

    Tout simplement bravo et merci pour toutes cette énérigie que vous vous évertuer à défendre nous défendre, longue vie à l'idéal commun ;-)

  10. Mihou dit :

    J'hésitais quand à mon vote; maintenant plus: le Front de gauche a ma voix. Je dis bien le Front de gauche. La colère exprimée par son candidat quand il y a lieu d'être en colère ne me dérange pas. La force de ses convictions exprimée dans son regard et son faciès, ajoutant à la persuasion des mots sont tout à fait humains, de même que la clarté de ses développements lors des débats contradictoires entre gens de bonne foi.
    Je comprends qu'on puisse lui préférer un ton convenu, un sourire de façade, un cul qui se tortille dans le style "j'vous ai apporté des bonbons...!" bref, choisir le paraître plutôt que la réalité.
    [...]
    Lutter contre la bête immonde requiert de la pugnacité! relisez l'histoire de tous ceux qui ont cru en la diplomatie pour laisser s'exprimer l'humanité de ces gens-là. Je suis aussi persuadé que les électeurs qui les suivent ne sont pas insultés quand on les dit aveugles et ignorants!
    Par contre, la mémoire de mes parents est insultée quand un dirigeant d'un parti "démocratique" applaudit aux vers de Brasillach, comme sont insultés tous ceux qui, croyant au ciel ou non, ont souffert et souffrent dans leur chair et leur âme de cette infâme idéologie.

  11. jean 28 dit :

    @ 17 Françoise,
    Je ne pense pas que Jean-Luc Mélenchon confonde alternance et apprentissage, relit la fin de son paragraphe, il indique que ce sont des droits différents,en effet, l'apprentissage dépend du code du Travail...

  12. Hopla dit :

    C'est comment votre nom ? Mélenchon c'est ça ? C'est bien Mélenchon, ça rime, Mélenchon présidons, Mélenchon présidons... c'est plus collectif, j'aime bien.
    Bon je plaisante. A propos de votre nom je veux dire.
    Faut-il encore vous féliciter pour votre prestation sur France 2 ? Vous n'allez pas attraper la grosse tête hein ? Bon, alors bravo, bravo et encore bravo. Ah ah, je me marre encore de cette mise au tapis en si peu de temps.

  13. Kugler dit :

    Tout simplement bravo ! Merci Monsieur Mélenchon pour votre travail et vos explications pertinentes. Merci d'être présent et d'informer. Je vous soutiens totalement. L'information est indispensable pour que les personnes retrouvent leur propre pouvoir et la liberté de décider du futur. Merci.

  14. Gafieira dit :

    Bravo une nouvelle fois Mr Mélenchon. Je suis de plus en plus bluffé par votre blog. Quelle intelligence de s'exprimer par ce biais et ainsi pendant ces temps d'enfumage où Sarko en tête, on essaie de nous troubler. Pourriez vous nous parler des dangers du vote utile? En effet, une grande partie de ma famille a envie de voter pour vous mais hésite à cause de la peur d'un second tour sarko le pen. Moi je pense qu'on doit voter pour le plus intelligent, c'est à dire vous, car Hollande n'a qu'à être aussi bon dans ses propositions. Mais j'avoue des fois, j'ai un peu peur. Donc j'aimerais que vos militants ou vous même puissiez nous informer de ce que vous pensez du vote utile. Merci. Cordialement.

    Matthieu

  15. anna dit :

    Ce qui intéresse l'électeur ce sont les idées, le programme normalement. Si vous n'aimez pas la personnalité de Jean-Luc, ce n'est pas un problème, souvenez-vous de Mélenchon Présidons et non Président. Basta toute cette sensiblerie.

  16. F.P-A. dit :

    Dans trente ans on nous remontrera la mine de Marine le Pen jeudi soir dernier, avec un logo "INA", comme on nous montre aujourd'hui le "Vous avez tout à fait raison, monsieur le premier-ministre" de Mitterrand à Chirac ou le "Au revoââââr..." de Giscard. Je n'avais jamais vu un candidat ou une candidate à la présidentielle se suicider en direct. Je regrette seulement que vous n'ayez pu la coincer sur la laïcité et sur les ouvriers, c'aurait été intéressant.
    Attention toutefois, sur le terrain, nous nous heurtons depuis quelques semaines à une difficulté relative à vos discours : ceux-ci parlent toujours du monde ouvrier et de son alignement consubstantiel à la Gauche. Mais nous travaillons beaucoup sur des non-ouvriers et non-employés qui ne se reconnaissent pas du tout dans un Front de Gauche "parti d'ouvriers". Cadres moyens, chefs de TPE, personnels enseignants font partie de ces gens, potentiellement intéressés par notre programme mais qui refusent de "sauter le pas" pour cette seule raison.
    Amitiés
    F.P-A., PG86.

  17. POTIER dit :

    Je regrette que Jean-Luc Mélenchon ne cite pas le texte de Brasillach lu par Le Pen, introuvable sur aucun média qui pourtant glosent autour. J'aime bien juger par moi-même, et j'apprécie sur ce site la clarté des démonstrations et la précision des éléments (ex : le lien votes à l'Assemblée).
    La seule chose logique énoncée Par Mme Le Pen est que le ralliement annoncé à François Hollande est intenable compte tenu de leur "abstention dynamique" sur le MES. Sauf Dray, Emmanuelli et quelques autres.
    A suivre de très près au Sénat.
    Bonnes infos sur l'inconstitutionnalité du MES : à poser et reposer lors de réunions UMP ou PS.

  18. archibald de la cruz dit :

    Il me semble que votre intervention virulente face à Mme Le Pen - selon moi très justifiée - a éloigné des gens modérés/centristes de vos positions... Je pense à quelques un-e-s de mes proches qui ont regardé l'émission. Ici-même vous prêchez des convertis, j'espère qu'en dehors vous n'avez pas perdu d'éventuels soutiens et/ou voix. Il est nécessaire d'attaquer le FN de front, courageusement, mais je suppose que les accusations de'semi-démence'ne sont pas les mieux dirigées en ce sens.
    Bon courage quoiqu'il en soit !

  19. Joëlle dit :

    Merci d'être pédagogue, car enfin c'est la seule solution pour faire comprendre l'absurdité de la politique actuelle tant au niveau national qu'au niveau européen.
    Dans cette ligne je vous propose d'aller plus loin, formons des universités populaires car il n'y a qu'en éduquant que l'on fera comprendre tout ce qui est en jeu. L'Europe va très mal, nous le paierons cher demain, comment ne pas le voir ?
    J'ai visionné un de vos meeting, c'est très intéressant, je vais aller voir les autres. Merci d'avoir lu un poème de Victor Hugo, non nous ne sommes pas des idiots, pas des veaux. La culture c'est comprendre le monde, tirer les leçons de l'histoire. Pour moi le front de gauche c'est juste la vrai gauche, rien ne m'y fait peur. Enfin un politique qui ne nous prend pas pour des lapins de deux semaines, ça fait du bien.
    PS: je préfère vos meetings à vos prestations télévisuelles car la politique demande du temps pour être expliquée. D'ailleurs j'ai jeté la télé depuis longtemps. Je cherche mes infos dans des livres, sur le net, et dans quelques journaux.
    Ce traité de "stabilité forcé" avait attiré mon attention, mais je n'en avait pas vue tous les aspects, on a pas fini d'en voir les conséquences désastreuses. C'est vraiment dommageable que le PS n'ai pas voulu voter contre, il se tire une balle dans le pied. Les politiciens ne seront plus que des agents de vérification, ils ne décideront plus rien. C'est tellement idiot pour le coup, que c'est à pleurer, c'est la fin de la démocratie, c'est le début du libéral fascisme.

  20. Jérémy dit :

    "Mercredi soir sur France 2, Nicolas Sarkozy a présenté ses propositions pour l'emploi et le pouvoir d'achat. Il a proposé de généraliser le travail forcé pour les allocataires du RSA. Il veut obliger les allocataires qui n'ont ni emploi ni formation à travailler 7 heures par semaine"
    En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orban a fait passé une loi similaire il y a environ 1 an, et qui n'arrange en rien la situation, puisqu'elle engendre même encore plus de discriminations contre les Roms, qui sont les principales victimes du chômages en Hongrie. Bien sûr, les médias principaux - excepté Courrier International, Mediapart ou Arrêt sur Images - n'en ont jamais parlé. Selon moi, la proposition de Sarkozy va simplement dans la lignée d'une tendance à la radicalisation de la droite néolibérale en Europe, histoire de séduire les plus réacs de l'électorat.
    A noter que Sarkozy s'en prend aux chômeurs, mais ne fait pas grand chose pour lutter contre le chômage, tout en sachant que lui et son gouvernement intensifient la cure d'austérité, avec sûrement de nouveaux plans de naufrage du pays à venir. L'alternative pour le pays, elle réside dans la relance progressive de l'activité.
    Amitiés militantes.
    Jérémy.

  21. Gafieira dit :

    @ Anna
    Je n'ai pas peur de Jean Luc Mélenchon mais simplement d'un avril 2002 bis. Mais vous avez raison donc merci.

  22. phil68 dit :

    A propos du travail obligatoire pour les RSA...
    Hier soir, Orange.fr faisait un sondage à ce sujet (la politique référendaire de Sarkozy avant l'heure) ? Pour : 76%, Contre : 15%, NSP : 9%.
    Et je vous fais grâce de l'intelligence des commentaires (il y aurait plein d'assistés qui se complairaient dans le RSA, une bière à la main, tandis que la France qui se lève tôt)
    Bref, il y a encore du chemin pour expliquer, comme vous le faites, que le but de cette manip n'est que d'importer en France le minijob allemand et de remplacer des postes de travail réels et dignes par des RSA réquisitionnés.
    Ne faudrait-il pas, face à des mesures aussi démagogiques que dangereuses, mettre de solides contre arguments en ligne (tract et/ou vidéo expliquant cela) ?
    En tout cas merci M. Mélenchon de vous battre pour que l'âme de nos conquêtes sociales ne soit pas sacrifié sans luttes sur l'autel de l'ultralibéralisme.

  23. Maïté Ballais dit :

    Bonjour à tous, et salut à toi Jean-Luc,
    Je suis entièrement d'accord avec "l'hallebardier_95", nous nous sommes clairement positionnés par rapport au PS et FH, nous avons brisé le vernis républicain et laïque de MLP. Il faut maintenant se concentrer sur NS. Les média ont la tentation de nous cantonnés aux courants de seconde zone dans la confrontation avec le FN (cf. Le Monde - entre autres - et le match des populismes, Alexis Corbière invité en parallèle d'un représentant du FN au Téléphone sonne, etc.). Nous devons sortir de cette ornière si nous voulons passer au-delà des 10%, voire passer les 15% (ou mieux, être au 2d tour).
    Deuxième élément que je souhaite aborder : l'égalité femme-homme. Je me suis plusieurs fois fait la réflexion suivante : il n'y a quasiment pas de photos de femmes dans les séries sur le travail publiées ici. Il me semble qu'il faudrait corriger le tir. Et puis, jeudi soir, tu as aussi abordé la question des mères porteuses. Et tu ne l'as pas relaté dans ce post. (Je ne t'en veux pas, vu le rythme qui est le tiens, c'est humain d'avoir des oublis.) Or, il me semble qu'il est très important de montrer l'immense danger que cela représente pour l'autonomie, l'indépendance, la liberté des femmes. L'énorme menace de marchandisation et de transformation en outil de production du corps humain.
    Voilà les remarques que j'avais.
    Comme je trouve important pour la démocratie de savoir qui sont les intervenants, je suis militante GU et Conseillère régionale d'Auvergne.
    Bon courage à tou-te-s, fraternellement, Maïté.

  24. CedricR dit :

    Bravo à vous pour avoir renvoyer la Marine dans son coin puant.
    En militant, on s'aperçoit que les gens sont très réceptifs au programme partagé et que qu'atteindre le second tour n'est pas impossible.
    La victoire contre les marchés et la cupidité se rapproche! ;-)

  25. Charles dit :

    @Potier (132) Attention, ce n'est pas un texte qui est en cause, mais l'homme et ses actes... Pour forcer le trait grossièrement en point godwin, citer Brazillach, c'est comme faire prendre une aquarelle d'Hitler pour illustrer un propos de manière positive...
    Faites une recherche sur Brazillach, vous verrez de quoi il retourne..

  26. juba dit :

    Courtoisie et force, arguments ciselés, énergie, sang froid, humour, sens moral et fraternité, la terrible armada a pris l'eau face à cet assaut à la loyale sur son flan gauche. L'effet "dracula" patiemment distillé dans les esprits auparavant a probablement contribué à la tétanie de l'adversaire.
    Mais ne nous y trompons pas, comme nous y exhorte notre capitaine, concentrons à présent toutes nos forces sur ce big MESs qu'ils ont l'audace de vouloir faire passer à quelques jours du vote.
    Et puis, rien de tel que le déclenchement d'une guerre par ci par là pour la mise en place d'un épais brouillard médiatique aux moments critiques qui pourraient survenir, notre marquis bordelais a ressorti ses grosses binocles pour y travailler consciencieusement et hâter une coalition internationale.

  27. une partageuse de la commune dit :

    Bravo M. Mélenchon
    Elle s'est ridiculisée, la Marine, on a vu une gamine capricieuse boudant avec son petit doigt en l'air, car les arguments étaient trop forts et elle pas de répondant. Vous l'avez pliée ! Un sondage sur le Parisien en ligne vous donnait gagnant de ce duel avec 91%, contre 8% pour la châtelaine. Alexis Corbière, à l'émission le téléphone sonne sur F.Inter, a démonté son contradicteur du FN qui répondait à côté des questions qu'il lui posait.
    Concernant le MES voici ce qu'à déclaré Ayrault pour se défiler : " Notre abstention est dynamique, offensive. Le vote Non aurait donné l'impression de ne rien décider." A qui, aux marchés financiers. Certainement car le peuple a voté contre en 2005. Le PS nous prouve une fois de plus que le Peuple ne l'intéresse pas. Et bien moi, il ne m'intéresse ni au 1er, ni au second tour. Je nous souhaite victoire pour la Liberté, l'Egalité et le Fraternité de tous les Peuples. Bon courage à vous tous !

  28. Stephann dit :

    Je suis impatient de voir le score à 2 chiffre du front de gauche dans les prochains sondages. Le mouvement qui est en route devrait s'amplifier, le FN qui baisse, si cela se confirme, c'est un grand nombre de socialistes qui n'auront plus peur de voter Mélenchon, Nous somme portés par 3 dynamiques au moins :
    La force de la conviction
    L'éloignement du sentiment de vote utile grâce au matraquage du FN
    Le ras le bol de la bipolarisation
    Il ne faut rien lâcher, et continuer à gagner les électeurs tête par tête !
    Bien à vous chers camarades !
    Place au peuple

  29. Ykaj dit :

    Merci monsieur Mélenchon pour vos explications.
    Ce n'est pas toujours facile de suivre l'actualité politique de la comprendre Il y a tant de désinformations et de subtilités qu'il est difficile de tout comprendre.Restez pédagogue ça aide, mais continuez à être un tribun pugnace ça motive!

  30. lilou 45 dit :

    @ A tous.
    Mélenchon est virulent, et alors ?, Mélenchon cite un collabo fusillé, peine de mort, elle n'existe plus chez nous. Et alors ?.
    Attendez de voir, si Mélenchon arrive en tête le soir du deuxième tour, la réaction de la bourgeoisie. Elle ne reculera devant rien pour préserver ses privilèges. Vous verrez de la vraie violence et c'est contre nous qu'elle va s'exercer.
    Souvenez vous de Pinochet.

  31. l'hallebardier_95 dit :

    Je veux compléter mon post1 en ajoutant à "...il reste désormais une seule cible et unique cible, c'est: NS, "Le marquer à la culotte" sans relâche, en l'attaquant sur tous les points comme le représentant de la finance et comme le fossoyeur du modèle républicain français. "Lui pourrir la vie", c'est son tour maintenant"
    Par une contre argumentation, point par point, sur la base des propositions du programme du FdG. Démonter les fausses solutions de NS en développant celles de "l'humain d'abord", encore et encore, car ô combien de citoyens les ignorent surtout parmi les indécis et abstentionnistes qui représentent ceux qui feront la différence si nous savons les convaincre.
    Jean-Luc Mélenchon remplit admirablement la tâche, à nous de relayer, de convaincre partout où c'est possible.
    Pour info, dernier email reçu:"Je dois dire que je me sens de plus en plus proche de Jean-Luc Mélenchon."
    Encourageant, non?!

  32. Jean Jolly dit :

    @ Charles.

    Je te rassure tout de suite, je suis admiratif de chaque initiative personnelle ou commune qui fera avancer le Front de Gauche, si bien que je trouve très courageux d'écrire aux "zélus", sauf qu'ils n'en ont rien à battre de leur côté. Ce système de démocratie (la Ve) arrive à bout de souffle, nous en avons la preuve chaque jour qui passe et Arnaud Montebourg en est une représentation vivante parmi cette foule de bonimenteurs professionnels.
    J'aime à reprendre cette maxime qui résume parfaitement la situation et qui ne devrait jamais quitter nos esprits : "On peut tromper une fois mille personnes mais on ne peut pas tromper mille fois une personne".
    Le Sénat, majoritairement PS, va devoir se prononcer sur le MES, ces députés ne sont pas élus directement par le peuple... Comment vont-ils interpréter l'abstention décidée par leurs amis de l'Assemblée nationale qui, eux, sont élus par le peuple ?
    De deux choses l'une, soit ils confirment le choix de la droite et il n'y aura plus aucune ambiguïté sur la direction prise par le PS, soit ils rejettent ce mécanisme odieux et inique et ce serait alors une stratégie d'une fine subtilité à deux mois de l'élection présidentielle... la balle est dans le camp du PS, comme on dit.
    Nous voyons dès lors que l'oligarchie joue avec le peuple comme le chat avec la souris, l'Assemblée Constituante doit devenir notre principal leitmotiv ;-).

  33. Red@rt (13) dit :

    @Phil 68
    Ca ne serait pas une opération de la cellule internet de l'UMP par hasard?
    Je n'ai aucune info sur ce dont vous parlez mais la lecture de votre post m'a immédiatement évoqué l'idée. Pure hypothèse en trois points:
    1) La cellule internet de l'UMP sait que Orange est sur le point (ou demande explicitement à Orange) de poser la question sur sa plateforme.
    2) Ensuite, à l'instant T, elle mobilise son réseau de "followers" pour qu'il participe au vote.
    3) Prochainement à la TV: "Selon un sondage Orange, 76% des Français soutiennent les propositions de référendum de Nicolas Sarkozy et souhaitent (ou accepte l'idée) qu'elles soit appliqués avant l'élection présidentielle."
    Je suis peut-être en plein délire. Toutefois, je ne crois pas une seule seconde à la possibilité d'un tel résultat.

  34. satanas dit :

    Fin de l’émission « Des paroles et des actes », le FN est reparti en tenant sa culotte, par la petite porte. Plus de bouton pour tenir ses bretelles pour la petite fille en culotte courte, sans même combattre.
    Les brailles à l'air, elle est certainement allée pleurer dans les bras de papa. Affligeant spectacle de celle qui se veut tribun et qui refuse le combat. Tu parles d'une prétendante au poste de Président.
    Bref, un reportage sur une petite grenouille qui se croyait plus forte que tous, mais qui préférait fermer sa grande bouche de petite grenouille quand elle était face au lion Mélanchon.
    M. Mélenchon, vous fûtes super.

  35. le métayer dit :

    Concernant le travail, depuis ses années le discours politique oligarchique est : que les travailleurs coûtent cher, que les chômeurs coûtent cher, que les rsa coûtent cher, que la solidarité coûte cher, que les étrangers coûtent cher...(la santé, l'éducation, l'énergie propre). L'être humain que nous sommes coûtons chers. Cela voudrait-il dire que nous sommes du luxe ? Non, c'est pour mieux nous pousser à l'esclavage total en nous conditionnant par cette évidence (nous coûtons cher quoiqu'il advienne) et qu'ainsi par ce lavage de cerveau médiatique nous culpabiliser et accepter cet état de chose. Une autre voie est évidente : la solidarité et l'intelligence collective qui mettra "l'humain d'abord" et alors, aucun être humain ne sera plus considéré comme une marchandise.

  36. j-jour dit :

    @ Juba "Mais ne nous y trompons pas, comme nous y exhorte notre capitaine, concentrons à présent toutes nos forces sur ce big MESs qu'ils ont l'audace de vouloir faire passer à quelques jours du vote."

    Et que le PS a l'audace de vouloir laisser passer .
    Attention, pour moi, ligne rouge définitive à l'égard des socialistes qui voteront oui ou s'abstiendront. Ils ont le moyen de dire non, et de l'emporter, qu'ils le saisissent. Ce n'est pas faute d'avoir été prévenu, me semble-t-il, ils le feront donc en pleine conscience: prévenus ils l'ont été de l'intérieur et de l'extérieur, Jean-Luc Mélenchon leur a suffisamment expliqué ici et ailleurs.

  37. Nicolas G30 dit :

    J'aimerais pouvoir écouter une radio qui ne diffuse à longueur de temps la seule pensée unique et à toute heure, ce matin j'ai zappé, tombé sur europe1 (ouais je sais) j'ai voulu écouté : entre Mr Gildas qui traite Hugo Chavez de "dictateur populiste", le sermont pour défendre le Mes, le match Sarkollande de la présidentielle, on serait déjà au deuxième tour à les entendre parler. Le duel avec Mme Le Pen ferait parti du cirque médiatique, il serait en marge de la campagne électorale, l'effort de Mme Le Pen pour se" relooker" est louable, un grand moment de télévision spectacle. M Cotta a quand même dit que "Mélenchon a été formidable", ouf. Tout ça en seulement quelques minutes d'écoute. Heureusement il y a ce blog et les sites du front de Gauche pour se dire qu'on n'est pas tout seul, sinon je serais désabusé et résigné. Alors je me dis qu'on est en résistance, et quelle honte ces journaleux de ne pas informer d'une manière impartiale, à ce niveau c'est de la collaboration, de la dictature médiatique, de la manipulation de masse. J'espère que nous serons de plus en plus nombreux à le penser, à résister pour rendre leur dignité et liberté aux journalistes et médias.
    Quand Paco Ibanez attaque Jean Luc sur ce qu'il aurait dit sur les langues régionales, le traite de faciste, c'est le monde à l'envers, c'est soit être mal informé, manipulé ou complètement sénile,ce que je ne pense pas. J'espère qu'il approfondira la position de jean Luc et du Front de Gauche sur la place des langues régionales dans la république, et de la culture surtout.

  38. Vero Mavros dit :

    A mon tour, et de la même façon que Pages Jean-Luc je m'allie aux propos l'hallebardier_95 à savoir qu'il est peut-être temps de passer à l'offensive face à l'UMP et son omni-candidat-président.
    En effet, à trop taper sur le Front National méfions-nous de ne pas en faire une victime, ce que je constate, malheureusement, chez certaines de mes connaissances qui ont vu le non-débat jeudi soir.
    N'oublions pas que bon nombre de ces personnes n'ont ni internet, ni les quelques chaînes d'information qui distillent par ci, par là, les rares infos sur le Front de Gauche et son brillant porte-parole, vous, M. Mélenchon.
    Pour ceux-là, le discours peut paraître agressif. Ils n'ont retenu que l'insulte "semi-démente" (même si nous, plus informés, savons qu'il s'agit d'un extrait et connaissons le discours dans son intégralité) et votre réponse, ô combien finaude, mais choquante pour celui qui ne vous connaît pas encore.
    Pensons donc à tous ces pauvres gens que nous devons encore convaincre, les militants vous font entièrement confiance, une confiance sans pour autant qu'elle soit aveugle, il en est pour preuve que nous débattons sur divers sujets entre nous au sein du Front de Gauche, une belle preuve de démocratie au sein de ce parti ;-)
    Quoiqu'il en soit, la militante que je suis vous félicite pour cette soirée qui aura tout de même réussie à montrer à quelques-uns des téléspectateurs, le vrai front de Marine !

  39. Sophie Rocher dit :

    Vous dire simplement que oui nous aussi nous avons ri, avec mes amis ! Souvent d'ailleurs en vous écoutant, un rire d'intelligence.
    Heureusement que le ridicule ne tue pas. La Le Pen en serait morte ! Et de vous entendre lui dire "soyez raisonnable laissez vous aller à la meilleure partie de vous même" ! Rires.
    Pas de quartier contre le FN, avec brio et intelligence. Je peux témoigner que lors de vos passages médiatiques (surtout à la TV) vous faites mouche. Plusieurs collègues me sachant très à gauche m'ont demandé ce que je pensais du Front de Gauche. Après vous avoir vu sur France 2 à Des paroles et des actes. Cela est de bon augure. J'ai de l'espoir.

  40. Cyprien dit :

    Vous redonnez de l'espoir à des gens comme moi qui ont trop souvent été déçu par les raisonnements fallacieux de ces politiques de l'argent. Marine le Pen joue, de par sa malhonnêteté intellectuelle, sur une manipulation de masse d'esprits enclins à croire à ses mensonges éhontés. Heureusement vous êtes là pour rétablir la Réalité et informer les Français qu'il ne faut pas être dupe de son discours exécrable, minable et déplorable qui fait honte à la République. Bravo à vous et encore une nouvelle fois, bon courage on vous soutien !

  41. Dardanos dit :

    Pas d'accord pour féliciter Jean-Luc Mélenchon à propos de sa prestation en présence de MLP. Grosse déception devant trop de maladresses. Il avait une occasion en or de la démythifier dont il n'a que peu profité. Qu'avons-nous à faire en ce moment de Brasillach, ou de la question des mères porteuses ?
    Il fallait taper juste, vite (sans redites) et sur des sujets essentiels. A mon avis, et contre ce qui s'affiche depuis cette soirée, match perdu.

  42. cogilles dit :

    Bonjour
    Comme toujours analyses, explications et démonstrations très claires et compréhensibles par tous.

  43. Eric UK dit :

    A propos du STO: Ca existe déjà de ce coté de La Manche: Et vu qu'il n'a pas assez de travail d'Interet Général TIG, comme dans l'armée), que par ailleurs les condamnés par la justice à des peines légères font aussi (chomeurs=delinquants) on n'a rien trouvé de mieux que les faire bosser dnas des grandes chaines de distribution. Les gens snot donc mis à la disposition de grandes compagnies, et le peu de salaires est payé par... l'Etat... Super, non? Et ils ne peuvent pas refuser...

  44. Messaoud dit :

    Ce matin au marché les tracts sont partis comme des petits pains, il suffisait de dire "Bonjour, Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon" pour avoir l'attention des passants, des sourires, des échanges avec des gens de toutes origines, de toutes générations.
    Merci à toi Jean-Luc, merci au Front de Gauche, nous sommes sur la bonne voie, de plus en plus de monde se réveille et se met à espérer.
    Résistance!

  45. cogilles dit :

    J'ai manqué le discours de Bastia. Pourrons nous visionner la vidéo et celle de l’émission de Fr3 Corse ?

  46. Paton dit :

    Moi je trouve que Jean-Luc Mélenchon a été efficace face à Le Pen. Attaquer Le Pen sur son anti féminisme n’est pas un sujet anodin ou bobo par rapport à la défense des précaires. Je n’approuve pas les commentaires qui laissent entendre que Jean-Luc Mélenchon est passé à côté du vrai sujet. L’extrême droite est anti féministe, c’est une pierre angulaire de son idéologie. En voici le résumé. Comme le capitalisme exploite les femmes, le combattre revient à prôner une société où les mecs sont des chefs de tribus. Mais à cause des féministes, les femmes se font exploiter et les mecs sont devenus féminisés et plaintifs. Leur crime est double, en quelque sorte. Les salariées précaires sont à plaindre, certes, mais elles n’ont rien à faire sur la marché du travail. Voilà pour le tableau. Tout cela a à voir aussi avec le ton très infantilisant de MLP. Elle a dit que Mélenchon insultait la classe ouvrière en s’en prenant rudement à elle. Important ! Elle n’a pas dit « Mélenchon insulte mon électorat », elle a dit « Mélenchon insulte les ouvriers ». Typiquement extrême droitier là-aussi…. Elle pose un regard réactionnaire, maternel, sur le monde du travail qui serait composé de faibles qu’elle aurait en charge de défendre. « Pas touche à mes petits monsieur Mélenchon. En me maltraitant, vous les enfoncez ». Pauvre femme, vraiment. Chaque fois que MLP défendra le monde du travail, il faudrait lui rappeler qu’elle n’aime pas les gens qui lèvent la tête et luttent pour que le travail gagne des points sur le capital. Elle aime les gens qui voient en elle une « môman ». Que cette élection signe le basculement définitif du peuple du côté de la lutte !

  47. Annie Laute dit :

    Encore une fois, merci pour ta détermination et ton courage face à Le Pen, mais aussi ton sang froid. L'attitude de Le Pen est révélatrice de ce que serait une République avec une semi-démente comme présidente !
    Mais j'ai un doute sur l'attitude de Pujadas... Savait-il qu'elle ferait son cinéma ? Il n'avait pas l'air d'être surpris du tout...
    Nous continuons à tracter, à discuter. Bon courage et si tu pars en vacances, repose-toi, nous avons besoin de toi et de tes explications. Annie

  48. margotte dit :

    Monsieur Mélanchon.
    Mon dieu comme je suis décue !
    MLP incarne la vulgarité et la méchanceté c'est vrai mais, était-il utile de copier son comportement en l'insultant publiquement ? Je ne pense pas que ce soit dans notre avantage. La haine et les insultes,laissons les au FN et cette fois çi, j'ai bien peur que ce comportement vous fasse aller droit dans le mur
    Dommage et bien que mon suffrage vous soit acquis, je continue à penser que les insultes ne sont pas dignes d'un candidat qui prétend diriger un pays.Salutations

  49. C2P dit :

    Bonjour a tous, tres bon billet qui montre de plus le recul et la lucidité de Jean Luc face a Mme Le Pen, que d'aucun dans les médias ne caricaturaient en "obsession". Il ne faut pas a mon sens commencer les comptes d'apothicaires en disant qu'on risque de perdre tel type d'electorat ou tel autre... nous sommes la et toujours plus fort meme apres le cirque médiatique sur l'etudiant en journaliste, apres l'amalgame Le Pen / Mélenchon, apres les indignations en cartons du petit journal qui crie a la censure ! Si nous perdons quelques electeurs potentiel, on en gagne aussi de nouveaux !

    Le moment est quand même historique, nous avons MLP mal a l'aise, bouter en toucher, baisser les yeux, perdre completement pied ! Souvenez vous il y a quelques mois encore, l'image qu'on lui pretait (meme ici dans les coms) on la croyait dangereuse, on en faisait un adversaire redoutable, on s'alarmait (et moi le premier) sur le pouvoir de seduction du FN aupres des electeurs potentiels. Aujourd'hui tout cela n'est plus que poussière, dehors Mme Le Pen !

    Et qu'en penser sur le long terme, quand l'exitation sera retombé dans plusieurs mois, voir plusieurs années de quoi les gens se souviendrons ? Des non-arguments de mme Le Pen pour refuser le débat ? que cirque médiatique qu'a organise France 2 pour l'audimat ? ou que MLP s'est fait rétamé en direct par Jean Luc Mélenchon ? Non nous avons gagné sur toute la ligne, et les petits dommages collateraux qui poussent aujourd'hui les plus modérés a se mefier de notre véhémence seront déja oublié dans quelques mois, a la faveur des nouveau combats que nous auront engagés contre Sarkozy et la clique UMP.

  50. mafifan dit :

    Une très belle lettre de ce jeune de 22 ans (cf article Médiapart cité ci dessus) qui conclut ainsi:
    "Je souhaite à tous ceux qui se reconnaîtront dans mes propos qu’ils puissent faire de même : reconnaître leurs convictions, les confronter au monde et leur donner un sens. Parce que l’avenir nous appartient à tous, et qu’il appartient à chacun d’entre nous de le faire advenir, j’en appelle à la formation d’une Assemblée Constituante.
    Pour toutes ces raisons, et plus encore, je voterai pour le candidat du Front de Gauche, Jean Luc Mélenchon. Pas pour un homme ni pour un parti, mais pour les idées qu’ils défendent et pour le changement de société qu’ils proposent. Pour la première fois dans ma vie d’électeur, j’irai voter avec conviction et avec enthousiasme : pour quelque chose en quoi je crois."

    Merci de ces mots. Continuons à débattre partout pour faire voter Front de Gauche.


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