24fév 12

Un mois en une semaine

La vie sans Le Pen, un avant-goût du bonheur.

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000_gilles_perretComme je suis désolé de n’avoir pas goûté ces instants de calme, approximatifs, devant mon clavier depuis une semaine ! Ma cadence d’écriture a été ralentie par une semaine bouillonnante dont vous avez dû apercevoir quelques moments drôles l’autre soir devant Marine Le Pen. Dans les lignes qui suivent je dis ce que j’ai fait. Juste pour essayer d’évoquer une ambiance de vie. Puis je viens sur la soirée de non-débat sur le plateau de France 2. Et je reviens sur le « Mécanisme européen de stabilité », la machine infernale de l’Europe austéritaire. Pour l’information de votre argumentation je viens un moment sur les déclarations de Sarkozy sur l’emploi. Puis je me sauve en courant faire ma valise.

Deux séries de photos d'ouvriers métallurgistes au travail et dans la lutte illustrent ce billet. Les premières sont tirées du film documentaire de Gilles Perret "De Mémoires d'ouvriers" qui sort en salle le 29 février prochain. Les autres ont été prises jeudi 23 février par Rémy Blang sur le site de l'usine Arcelor-Mittal de Florange en Moselle.

Encore une semaine au pas de charge. J’en fais le récit en survol et l’on verra qu’on pourrait en faire un livre ! Le milieu de semaine déjà était dense comme une brique. Entre une grande interview à Nice avec la rédaction de « Nice matin » et « Corse matin » entre deux avions (bonjour mon bilan carbone !) et mon séjour à Bastia c’était déjà sous pression. A Bastia ensuite, quelle histoire encore ! Tant de monde, tant de visages de tous âges et cette furia incroyable qui répondait à chaque moment des discours lorsqu’ils faisaient écho aux valeurs qui nous rassemblent ! Pour moi c’était aussi la rencontre avec les communistes de l’île. Je ne les connaissais pas. J’avais seulement passé quelques instants avec Dominique Bucchini à la Fête de l’Humanité. Ici je le retrouvais chez lui, parmi les siens. Gourmand de personnages et de personnalités comme je le suis, lui fut un festin. Ces sortes d’hommes sont un mélange méditerranéen dans lequel je reconnais la pâte dont je suis moi-même pétri. Mais Dominique domine tout d’une tête, tranquille, entre sourires amusés et silences éloquents. Cependant nous étions tous au même étonnement devant tant de monde rassemblé pour une des plus importantes réunions vue dans l’Ile depuis bien longtemps, m’a-t-on dit. 00_gilles-perretDominique Bucchini était cependant le moins étonné. Lui avait déjà beaucoup tourné sur son secteur en tenant douze réunions sur la présidentielle. Il me raconte comment, quand dans un village de dix-neuf habitants il en a vu venir huit à la réunion, il s’est dit que cela valait tous les sondages !

Mardi on a fait la conférence de presse à l’Assemblée avant le « Mécanisme européen de stabilité ». L’enjeu du jour c’était le nombre de députés socialistes et écologistes qui voteraient avec nous. Pour moi c’était une affaire très émotionnante, car je retrouvais toutes le données politiques qui ont conduit à mon départ du PS avec Marc Dolez et les autres. Toute la journée de la veille, j’ai eu des socialistes au téléphone pour mesurer la situation, argumenter, rassurer. Ce n’est pas facile dans l’ambiance actuelle au PS de tenir tête. A peine cinquante députés socialistes à la réunion de groupe. Un vrai dispositif de contrôle politique était ensuite en place pour accueillir un par un ceux qui arrivaient dans l’hémicycle à l’heure du vote. Malgré cela, il y a eu des têtes dures. Et quelques incompréhensibles capitulations. Pourquoi01_gilles_perret Montebourg a-t-il cédé ? Il aurait dû être en première ligne. Dans un autre genre de registre, pourquoi ceux qui ont voté « non » en sont-ils resté à une démarche individuelle, isolée et muette ? Le PS est un astre mort.

J’en viens à la bataille contre les nouveaux traités européens. Les événements qui s’y rapportent sont couverts par une lourde et significative indifférence médiatique. En dehors de « Libération » et du « Monde », toute la bien-pensance qui pétarade son « oui-ouisme » européen aigu s’est inscrite au registre des absents. Pas là, pas au courant. Rien à signaler. Mardi 21 février, les députés devaient se prononcer sur l’instauration du « Mécanisme européen de stabilité ». Dans cette affaire rien n’est simple. Même le processus de ratification est complexe puisque les députés étaient amenés à se prononcer sur deux projets de loi. Le premier projet de loi autorise la ratification de la décision du Conseil européen modifiant un article du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne afin de permettre la mise en place d’un « Mécanisme européen de stabilité ». Un « Mécanisme » en général, sans dire lequel précisément. Le deuxième projet de loi autorise la ratification du traité instituant le « Mécanisme européen de stabilité ». Celui-là en particulier. Vu ? En résumé, les députés devaient d’abord voter sur le principe d’un « Mécanisme européen de stabilité » puis sur le projet en tant que tel du MES dont j’ai déjà parlé ici. Mardi soir, les députés du Front de Gauche ont donc voté contre à deux reprises. Les députés du Front de Gauche ont fait bloc face à « un projet qui saigne les Etats européens » et ont voté « NON » au MES. Les 3 députés d’Europe-Ecologie-Les-Verts ont également voté contre le MES. Malheureusement les socialistes ont eu besoin pour se mettre d’accord entre eux de diviser toute la gauche. Alors que nous aurions pu tous nous unir pour rejeter ce dangereux projet, les députés du groupe socialiste ont choisi de s’abstenir. Seuls 16 députés socialistes ont eu le courage de ne pas respecter la consigne et ont également voté contre. Leur vote est la preuve que contrairement à ce que dit la direction socialiste, le vote lamentable qu’elle a choisi ne va pas de soi, qu’il est critiquable. A la demande des députés du Front de Gauche, le scrutin était public pour que chaque citoyen ait le droit de connaître le vote de nos députés. La droite étant majoritaire, 02_gilles_perretl’Assemblée Nationale a donc adopté mardi le MES. Sans opposition du Parti Socialiste qui n’aura jamais voté sur la question ni en bureau national, ni en groupe. Le député de la Corrèze François Hollande, « prochain président », s’est abstenu.

Mais le texte doit encore passer au Sénat où cette fois-ci la gauche est majoritaire. Les sénateurs du Front de Gauche continuent le combat. Ils seront présents mardi prochain pour voter contre le MES. Ce n’est pas tout. Nicole Borvo, la présidente du groupe Front de Gauche, a également interpellé l’ensemble des sénateurs de gauche afin de déposer un recours devant le Conseil constitutionnel. En effet, pour les traités précédents (Traité d’Amsterdam, TCE, Traité de Lisbonne) le Président de la République avait saisi le Conseil constitutionnel en amont de la ratification. C’est une figure imposée par l’usage car il est évident que chaque nouveau traité modifie le périmètre de la souveraineté nationale en en déléguant une part au niveau européen. Or la Constitution ne permet pas ce genre de transfert sans que cela soit expressément délimité et affirmé en congrès du parlement. Cette fois-ci Nicolas Sarkozy n’a pas osé prendre le risque d’un rejet par le Conseil constitutionnel. En effet, pour bénéficier du MES, les Etats devront se soumettre à la tutelle budgétaire de Bruxelles. Or, l’article 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, préambule de notre Constitution, établit la souveraineté du peuple en matière de politique budgétaire. Le MES et le traité Merkel-Sarkozy ne respecte donc pas notre Constitution. Il faut maintenant réussir à réunir les 60 sénateurs ou députés pour pouvoir déposer ce recours devant le Conseil constitutionnel. Il est décisif que nos amis se mobilisent partout pour exercer l’interpellation des parlementaires sans laquelle tout cet épisode03_gilles_perret sombrerait dans le néant de l’indifférence et de l’oubli auquel aspirent ceux qui organisent cette manœuvre. Je vous retrouve bientôt et à tout le moins le 29 dans les rues de Paris.

Jeudi, je suis rentré de Bastia après avoir enregistré l’émission de débat politique de France 3 – Corse qui passe ce dimanche. Quarante minutes sur une heure d’émission consacrées aux langues régionales ! Une occasion inespérée de faire le point en public. Puis, départ en courant toujours, jusqu’à l’aéroport. Là une pause plus tranquille que la veille pour parler en ami à ces jeunes gens si courageux qui campent depuis cent dix-huit jours dans le hall de l’aéroport, les indignés d’Air France. Vainqueurs en justice contre la compagnie qui nie leurs droits, ils n’ont pour autant aucune application de ces décisions de justice. Telle est la France de Nicolas Sarkozy. De retour à Paris, après une interview sur la situation à La Réunion et un long contact téléphonique avec le député européen sur place Younous Omarjee, ce fut aussitôt la réunion de mise au point pour l’émission avec Marine le Pen. De cette émission je parle plus avant dans cette note. La nuit fut courte compte tenu de la charge d’adrénaline à éponger ! Le lendemain matin, petit moment de bonheur avec la réunion nationale des Fralib à la Bourse du travail. Là, j’étais aux côtés de Pierre Laurent, Martine Billard et André Chassaigne, sans oublier Laurence sauvage et Eric Corbeau, les chevilles ouvrières du Front des luttes. J’en suis parti avant qu’Olivier ne parle, le dernier orateur des Fralib. Je suis sorti tellement vite vu mon retard que j’ai lâché toute la presse et oublié de saluer tous les amis. Puis dès le retour au pas de charge à l’Usine je me suis mis au clavier pour commencer cette note. Et ensuite recevoir le roi des boucher, Yves-Marie le Bourdonnec qui venait présenter son livre dans nos murs ! De là, je suis passé au copain qui me représente en Nouvelle Calédonie et aux réponses à la revue qui l’accompagnait. Avant cela c’était le journal « L’équipe » à propos du régime de l’athlète politique. J’ai fait une pause pour dormir vingt minutes dans mon fauteuil, ma veste sur la tête pour masquer la lumière. Une vieille technique apprise dans les nuits de congrès. L’œil à peine ouvert, voici le moment de faire le point avec le directeur de campagne François Delapierre. Puis d’examiner le bilan de la communication de campagne sur les spots à venir avec Arnauld Champremier. La suite ressemble à ce début. On court beaucoup. La vie finit par être comme suspendue et décalée. Autour de moi, selon leur poste de combat, les uns et les autres sont dans le commentaire ou le bilan de tel ou tel événement qui a eu lieu il y a 04_gilles_perretun ou deux jours. Tout cela me paraît déjà si lointain ! Il faut revenir sur terre ! Je vais faire deux pauses de quatre jours entrecoupées d’un retour à Paris pour la manifestation du 29 février à l’appel de la Confédération européenne des syndicats. Et pour aller au Salon de l’agriculture.

C’est sans doute l’événement politique le plus étrange que j’aurai vécu. Je suis obligé de dire que j’ai bien ri, ensuite, alors même que le sujet est très sérieux. Dans le véhicule du retour, l’un des nôtres fut pris d’un fou-rire inextinguible en évoquant la mine de panique et de ridicule de Marine Le Pen s’agitant avec ses papiers et faisant mine de lire son journal. Sur France 2, Madame Le Pen s’est tiré une balle dans le pied devant six millions de personnes avant de s’assommer elle-même. Je ne sais pas qui lui a suggéré cette tactique stupide ni pourquoi elle l’a appliquée alors qu’elle ne m’a pas semblé manquer de flair politique jusque-là. Je vous renvoie au récit d’Alexis Corbière qui se trouvait à mes côtés toute la soirée. Autour de moi, le groupe des spécialistes du Front National dans mon équipe se frottent les mains. Pour eux, je leur en donne acte, Madame Le Pen n’a jamais été le visage d’une nouvelle extrême-droite. Et dans le registre traditionnel de l’extrême-droite elle serait loin d’être la plus performante. Pour eux donc, la soirée marque le tournant de la carrière de Marine flor-2Le Pen à la tête du Front National. C’est son premier revers lourd, humiliant et public. Tout ne peut qu’aller plus mal pour elle désormais. Non de notre seul fait mais du fait de ses limitations visibles comme dirigeante et comme porte-parole de sa propre mouvance. Ce point doit être éclairé.

La banalisation du Front National à laquelle elle aspirait est un échec. Je pense que sur ce point nous avons joué un rôle décisif en brisant l’ambiance de sidération qui l’entourait du fait de la contamination des idées hostiles aux musulmans dans de larges sphères de la bonne société. Dorénavant, de tous côtés la machine est en train de s’inverser. A l’exception notée de « L’Express » où elle garde un solide appui, tout le reste de la presse est en train de tourner.  Face à ce retour de bâton Marine Le Pen est sans stratégie de rechange. Elle a joué son va-tout. En même temps elle s’est coupée d’une partie de ses bases qui n’a jamais accepté le prix à payer pour cet objectif fumeux de « dédiabolisation ». Son engagement à revenir aux « fondamentaux du FN » dans une maigre salle comme celle qu’elle a réunie à Strasbourg sonnait comme un aveu de flor-28distance que les commentateurs ont laissé passer sans le noter. Mais pas nos analystes. Nous en avons tiré les conséquences.

Mon cap d’entrée avec elle sur le dossier de l’égalité homme-femme m’a permis d’entrer au cœur du rideau de fumée qui masque les contradictions d’orientation au FN. Notre intérêt tactique est donc de la laisser clouée là où elle est : dans cet « entre deux » asphyxiant pour le FN. Car sa tactique de quête de respectabilité l’a coupé de ses bases militantes actives et de ses milieux sociaux d’élection sans la rapprocher d’une capacité de relève sur la droite à la peine avec Sarkozy. Face à nous, cette position c’est tout bénéfice. En premier lieu son programme commun avec Sarkozy la situe dans le camp le plus détesté du point de vue de ceux qui s’opposent au système. Nous avons vu la contre-performance se jouer sous nos yeux. Même si nous avons été très exaspéré du ton et du contenu des propos d’Henri Guaino face à elle, force est de reconnaître que celui-ci l'a bien scotchée dans un espace commun et même équivalent à certains moment. Les « je vous donne raison », « vos mots me parlent » de Guaino ont certes permis à Madame Le Pen de reprendre son souffle sur le plateau. Mais cette bienveillance l’a asphyxiée. Là encore elle n’a rien vu venir du fait de l’aveuglement qu’elle s’inflige dans sa quête de respectabilité. Si bien qu’elle a fini par féliciter Guaino et se réjouir du fait que l’échange avec lui était « très agréable ».flor-3 Comme candidate « anti-système » on fait mieux. En second lieu, tout ce qui met à nu les pénombres de Madame Le Pen l’oblige à se révéler à contre-emploi.

Ainsi de la question du droit à l’avortement « réservé » à celles qui peuvent se le payer. Fin janvier, Marine Le Pen avance devant la rédaction de Rue 89 sa proposition de déremboursement de l’IVG. Le directeur de campagne de Madame Le Pen et n°2 du FN, Louis Alliot, est allé encore plus loin dans l’émission « Mots croisés » du lundi 30 janvier en osant évoquer ce qu’il appelle les « IVG de confort ». L’indignation que de tels propos soulèvent quand on les découvre fait partie du plan de communication. Vous allez voir pourquoi. A nos yeux c'est ici l'égalité humaine dans la capacité à disposer de son corps qui est mise en cause. Avec Madame Le Pen seuls les riches pourraient avorter. Que feront les femmes qui n’ont pas les moyens financiers d’avorter ? Devront-elles recourir aux « faiseuses d’anges »  comme cela été le cas pour des milliers de femmes dans le passé ? Ici, Marine Le Pen promet aux femmes les moins argentées un retour en arrière de 30 ans. En effet, après la loi Veil de 1975 légalisant l'IVG, c'est François Mitterrand qui avait permis en 1982 de concrétiser ce droit en décidant de son remboursement par la Sécurité sociale. Nous, ça nous indigne ! Mais à l’extrême-droite aussi. Pour la raison diamétralement inverse ! Car vu avec un œil de sympathisant du Front National, le tableau est tout autre. Voici ce qu’il découvre : après avoir passé 38 ans à combattre le droit à l'avortement, le Front flor-29National l’accepte. Qu’il s’agisse de le réserver à celles qui peuvent se le laisser payer ne change rien pour eux. Ils ont passé les quarante dernières années à combattre non pas le remboursement ou non, mais le droit à l’IVG lui-même. Aborder le thème coupe Madame Le Pen sur ses deux rives : celle de la respectabilité et celle de ses bases.

Même situation à propos du « salaire parental » qu’elle propose du bout des lèvres. C’est une idée aussi vieille que l’extrême-droite : les femmes à la maison avec les enfants ! Mais ce dispositif serait créé selon elle « dès que les finances publiques » le permettront. Hum ! Marine Le Pen dit permettre à chaque « parent » de « choisir » d’arrêter son activité professionnelle pour s’occuper de ses enfants. Pour cela ce parent disposerait d’une allocation équivalente à 80% du SMIC, pendant trois ans, à partir du deuxième enfant. 80% du SMIC net cela représente 878€ par mois. A comparer. Car le seuil de pauvreté pour une personne seule avec deux enfants est de 1 526€, et de 2000€ pour un couple avec deux enfants. Voilà ce que propose réellement Marine Le Pen : une allocation inférieure au seuil de pauvreté ! Comme incitation au retour à la maison il y a mieux !

Ce n’est pas la seule arnaque de son projet sur le sujet. Voyez plutôt. Aujourd’hui, un parent seul avec deux enfants et ne travaillant pas, peut prétendre au RSA. Il reçoit alors 1016€ si l’un des enfants a moins de 3 ans. Soit 330 euros de plus que le « salaire parental » de Madame Le Pen ! Marine Le Pen propose donc moins que ce qui existe aujourd’hui ! En fait, son « salaire parental » plongerait de nombreuses familles dans une situation de plus grande précarité. Encore une fois, les femmes seraient les premières victimes de cette précarité. Les femmes seules avec enfants représentent en effet plus de 85% des familles monoparentales. Et dans un couple, c’est bien plus souvent la femme plutôt que l’homme qui arrête de travailler pour s’occuper des enfants. Ainsi, au point de départ, il s’agit seulement d’une traditionnelle politique du retour des femmes à la maison. C’est le refrain « social-familial » des politiques réactionnaires depuis toujours. A l’arrivée, il s’agit juste d’une pauvre arnaque de type Sarkozyste : échanger ce qu’on a contre pire ! Dans ces conditions allumer la lumière sur ce projet révulse sur deux fronts. D’abord tous ceux qui s’opposent à la réduction du rôle des femmes aux tâches familiales qui flor-5interdit leur émancipation professionnelle. Pas une once de respectabilité et de dédiabolisation à attendre de ce côté sitôt que le projet est connu. Mais dans cette version Sarkozyste, il écœure aussi le gros réactionnaire nataliste et nuptialiste traditionnel de l’extrême-droite classique.

Un sujet qui l’a aussi bien mise mal à l’aise est l’affaire de la citation de Robert Brasillach faite par Jean-Marie Le Pen lors de la réunion à Lille du Front National. Je n’y reviens que pour expliquer de quoi il retourne avec assez de soin pour que chacun de mes lecteurs situent de quoi nous parlions sur le plateau de France 2. Madame Le Pen me donnait des leçons sur ce que doit être le comportement « convenable » d’un candidat à la présidence de le République. Je lui ai répondu que le comportement correct d’un candidat est de hurler, de se lever et de quitter la salle quand on cite un collabo antisémite en exemple dans une réunion où l’on se trouve. Samedi 18 février à Lille, Jean-Marie Le Pen a conclu son discours par une citation de Robert Brasillach. Cette citation a été chaleureusement applaudie par le public composé de militants et flor-33cadres du Front National. Madame Le Pen, présente dans la salle n'y a rien trouvé à redire. C’est très grave ! C’est indigne. Voici pourquoi, afin que nul n’en ignore.

Robert Brasillach a été condamné à mort et fusillé pour « intelligence avec l'ennemi ». C'était un collabo patenté. Je le dis pour que ceux qui pensent que Madame Le Pen défend la France sachent que son parti applaudit un traître à la patrie. Pire, sous le régime du maréchal Pétain, Brasillach dirigeait le journal antisémite « Je suis partout » édité à 250 000 exemplaires. Le plus important journal de la collaboration. C'est dans ce journal infâme qu'il a notamment écrit le 25 septembre 1942 : « Il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas garder les petits ». Enfin, pour être complet, voyons les dernières paroles de Brasillach. A son procès, il affirme : « Je n'ai rien à regretter de l'intention qui m'a fait agir ». Et avant d'être fusillé, le 6 février 1945, il déclare à son avocat : « C’est aujourd’hui le 6 février, vous penserez à moi et vous penserez aussi aux autres qui sont morts le même jour, il y a 11 ans », en référence à la tentative de coup d'Etat fasciste du 6 février 1934. Madame Le Pen accepte donc sans broncher qu'on cite dans ses meetings un fasciste, collabo, appelant au crime antisémite de masse, nostalgique d’une tentative de coup d’Etat.

Pour se défendre, Madame Le Pen explique qu'il faut « détacher l'œuvre de l'homme ». Cet argument ne tient pas. Je m'explique. D'abord, Jean-Marie Le Pen fait des discours depuis suffisamment longtemps pour savoir qu'on cite autant une œuvre que son auteur. C’est donc toujours un choix politique de citer. Jean-Marie Le Pen a donc délibérément et politiquement choisi de citer Brasillach. Ensuite, le discours de Jean-Marie Le Pen est un discours de stratégie politique dans un week-end militant qui comporte un important volet de "formation" des militants du FN. Il termine son discours en parlant de la question de "l'Honneur" et c'est à ce sujet qu'il cite Brasillach et son poème « L'enfant d'honneur ». Pour ce qui est des enfants, on sait ce que Brasillach pensait. Quant à l'honneur d'un collabo, on se demande bien ce que cela peut-être. Le texte cité par Jean-Marie Le Pen est extrait du recueil « Les poèmes de Fresnes » de Brasillach. Tous les poèmes de ce recueil ont été écrits en prison en 1945. Brasillach a écrit ce poème après avoir été condamné à mort et une semaine avantflor-36 son exécution. C'est donc un testament littéraire et politique. Il est donc impossible de « séparer » les deux pour reprendre le mot de Madame Le Pen … et de Robert Brasillach. J’en reste là pour cette fois-ci.

Mercredi soir sur France 2, Nicolas Sarkozy a présenté ses propositions pour l'emploi et le pouvoir d'achat.  Il a proposé de généraliser le travail forcé pour les allocataires du RSA. Il veut obliger les allocataires qui n'ont ni emploi ni formation à travailler 7 heures par semaine. Sarkozy propose qu'ils fassent des "travaux d'intérêt général" et soient payés au SMIC. Il a même ajouté : « Tous les ans, on évaluera sa situation » et « s'il n'y a pas de problème, il continuera à avoir le RSA ». Et sinon ? Sarkozy indique clairement qu'on pourrait lui supprimer le RSA. Et donc le laisser sans ressources. Voilà jusqu'où mène la logique brutale et absurde de l'équilibre entre droits et devoirs. J'ai déjà eu l'occasion de l'écrire il y a plusieurs années sur ce blog. Pour nous, il existe des droits qui n'appellent aucune contrepartie en termes de devoirs. Par exemple, les droits de l'Homme.

Dans le détail, la proposition de Nicolas Sarkozy est tout aussi stupide. J'ai déjà démontré la bêtise du raisonnement sur BFMTV en mai 2011, au moment où Laurent Wauquiez avait fait cette proposition. Car si les 7 heures de travail hebdomadaire que veut imposer Nicolas Sarkozy étaient disponibles, il n'y aurait pas autant de chômeurs en France. Plus exactement, elles sont déjà effectuées par des gens qui en vivent et sont payés pour ça. Ce que propose Nicolas Sarkozy reviendrait à remplacer ces salariés par des bénéficiaires du RSA. Et donc de mettre les salariés actuels au chômage et demain au RSA. Faire travailler de force les allocataires du RSA pour mettre au RSA les salariés d'aujourd'hui : il fallait l'inventer ! Et la plupart de ces tâches d'intérêt général sont organisées et financées par les collectivités locales : entretien d'espaces verts, sécurisation des sorties d'écoles, etc. Comme Sarkozy répète qu'il faut supprimer des emplois dans les collectivités locales, c'est assez curieux de venir ensuite leur demander d'en créer d'autres pour les allocataires du RSA. De toute flor-9façon, cette proposition n'a pas vocation à s'appliquer. Son seul but est de dresser une catégorie de Français contre une autre, ceux qui n'ont presque rien contre ceux qui n'ont rien du tout.

La deuxième proposition de Nicolas Sarkozy est un copié-collé du programme de Madame Le Pen. Aucun journaliste ne l'a relevé. Comme Madame Le Pen, le candidat UMP essaie de faire croire qu'il veut augmenter les salaires. Il faut dire que celui qui promettait d'être « le président de l'augmentation du pouvoir d'achat » a beaucoup à faire oublier. Mais la proposition commune UMP-FN est de l'esbroufe. Sarkozy propose d'exonérer de cotisations sociales salariés les salaires jusqu'à 1,2 SMIC. Sur France 2 il a indiqué que cela profiterait à ceux qui gagnent jusqu'à 1 450 euros. Il ment. Un salarié qui gagne 1,2 SMIC gagne 1 315 euros net. Pas 1 450 euros. Sarkozy a annoncé qu'il verrait leur salaire augmenter de 1 000 euros par an. Mais jeudi soir, France 2 a indiqué que ce ne serait que 840 euros par an pour un salarié payé au SMIC. Sauf que la proposition de Sarkozy consiste à supprimer en contrepartie la Prime pour l'emploi (PPE). Aujourd'hui, cette PPE permet à un salarié au SMIC de toucher 770 euros par an. Donc la proposition Sarkozy revient en fait à lui donner 70 euros de plus par an. Soit 5 euros et 80 centimes de plus par mois. Voilà la grande mesure de flor-23Nicolas Sarkozy pour le pouvoir d'achat !

Nicolas Sarkozy s'en est aussi pris aux revenus indécents des grands patrons. Là encore, il propose des mesurettes pour occuper le terrain. Il a ainsi promis une nouvelle fois d'interdire  les « retraites-chapeau », comme il l'avait promis en 2007. Il a promis plus de transparence sur les salaires des dirigeants d'entreprises. Il a aussi promis que les rémunérations des PDG seraient décidées en assemblée générale des actionnaires et non en conseil d'administration. Ça ne changera rien car dans l'assemblée générale comme au conseil d'administration, l'actionnaire majoritaire est majoritaire… et décide donc comme il veut. Enfin, la promesse d'un représentant des salariés dans les comités de rémunérations est une mauvaise plaisanterie. Bien sûr, elle ne changera rien non plus car la décision des actionnaires s'imposera. Face à la flor-25cupidité sans limite, seule la loi et l'impôt sont des réponses efficaces. C'est tout le sens de nos propositions de salaire maximum et de revenu maximum.

Enfin, comme réponse au chômage des jeunes, Nicolas Sarkozy a proposé que « la troisième année du baccalauréat professionnel se fasse systématiquement en apprentissage, en alternance ». Sottise ! D'abord il entretient volontairement la confusion entre deux choses différentes : l'apprentissage et l'alternance. L'apprentissage relève du droit du travail. L'alternance relève du statut scolaire. Dans un cas, le jeune est un travailleur, dans l'autre un élève. En termes de protection et de statut, les différences sont nombreuses. L'apprentissage est un statut beaucoup plus précaire pour les jeunes : 25% des contrats d'apprentissage sont rompus dans les trois premiers mois. Ensuite, Sarkozy exploite la méconnaissance de beaucoup de monde sur ce sujet. Car tous les diplômes de l'enseignement professionnel comportent déjà de longues périodes obligatoires de formation en alternance. Ce que veut faire Sarkozy c'est remplacer cette alternance sous statut scolaire par de l'apprentissage. Et précariser les jeunes un peu plus. J’ai l’intention de m’exprimer en détail sur le sujet dans les prochaines semaines car le sujet est d’importance pour des milliers de garçons et filles dans notre pays. Et parce qu’il engage l’avenir du niveau de qualification de la main d’œuvre de notre économie. Le projet Sarkozy est une ruine pure et simple. D’ici là je crois voir que ma valise s’agite d’impatience. Il va falloir faire mon paquet de jeans et de chemises.


928 commentaires à “La vie sans Le Pen, un avant-goût du bonheur.”
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  1. Colonel walter Kurtz dit :

    Cher Jean-Luc, je pense qu'après ce que l'on peut appeler l'ultime trahison du PS, en regard de leur vote d'adhésion au MES de la pire des manières, c'est à dire sans même combattre un instant alors même qu'un simple vote "contre" aurait suffit grace à leur majorité au Sénat, nous ne devons plus considérer leur candidat à la présidentielle comme un concurrents à gauche, mais comme un véritable adversaire, un ennemi dont la nuisance au peuple n'a finalement rien à envier à un Sarkozy, ou même un Le Pen.
    Il faut être clair : le FdG n'a rien à voir avec le PS, du moins n'a plus aucune affinité ni avec la majorité de ses membres, et encore moins avec son courant politique.
    S'associer dorénavant à eux, et parler d'un report de voix dans l'éventualité d'un 2nd tour sans le FdG, mais avec Hollande et quelque soit son adversaire m'est définitivement insupportable.
    Je n'arrive plus à situer les limites qui séparent un vote Hollande d'un vote Bayrou ou Sarkozy.
    Notre programme est radical et concret.
    Aussi, aujourd'hui, notre position envers le candidat du PS pour 2012 doit l'être également.
    Pour ma part, et quelque soit les candidats au 2nd tour, si le FdG n'y est pas, les urnes se passeront de moi.
    Nous ne pouvons plus être associés à gauche avec le PS, car je crois qu'en continuant de laisser croire à un appel à voter Hollande dans l'éventualité d'un 2nd tour où il y serait et pas nous, cette démarche nous nuit terriblement.
    Par contre, libre à la poignée de parlementaires socialistes qui ont voté contre le MES, d'avoir le courage de quitter définitivement leur parti pour venir rejoindre le FdG.
    J'espère également que cet ultime bras d'honneur du PS au Peuple permettra un rapprochement de Joly et Chevènement au FdG.

  2. Oliv dit :

    Quand j'ai besoin d'air, je fais mon petit sondage personnel. Que je vous livre, ça me fait plaisir. Dans l'ordre artificiel des medias low-cost.
    Sarko : De tous les gens qui ont fini par m'avouer sous la torture qu'ils avaient voté Sarko, tous sont écoeurés et plutot remontés. Et je ne rencontre jamais un futur sarkoziste. Donc il est foutu. Aller hop sarkophage.
    Hollande : c'est du FMI déguisé en socialiste, rien qui ne se démarque, pas de positionnement, le même discours avec les mêmes mots, une rose meurtrie à la main. J'ai l'impression d'entendre mon banquier sous prozac.
    Bayrou : je n'arrive pas à me souvenir de ce qu'il veut faire. Ni à comprendre quand je m'en souviens. C'est un honnète homme de droite. Oui ca existe. C'est une forme de cohabitation interieure.
    Les Pen : Bon alors eux, maintenant qu'ils sont biodégradés, je les mentionne seulement pour faire plaisir au Figaro. Pour que Chirac fasse 82% c'est bien que personne ne veut de ca. Non? Bon.
    Les Ecolos : J'en suis depuis toujours mais ils veulent tous être le chef. Et pire, ils voudraient faire de l'écologie dans le capitalisme cinglé, à partir de là, c'est cramé. Quand j'ai connu la planification écolo comme plan industriel.. j'en aurai pleuré de joie. J'y pense depuis 15 ans. Mes respects à Mme Joly.
    Dupont-Aignan : Debout la République.. Bon il a plus d'humour que moi. Faut s'y faire. Rejoins-nous Nico.
    Villepin : Du grand gaullisme à la papa, respectable mais il s'est passé plein de trucs depuis 1958.
    Poutou et Arthaud : On est là les copains. On vous attend.
    Mélenchon :... Monsieur Mélenchon, s'il vous plait.. Pour moi c'est Jean-Luc, ou la guerre civile avant la fin du mandat du prochain traitre.

  3. Albane dit :

    Vous avez été excellent dans votre action, Monsieur Mélanchon, mais peut-être pas dans votre stratégie. Beaucoup de commentaires méritent que vous écoutiez leurs bémols, d'autant plus désolés qu'ils vous aiment et croient en vous.

  4. Jean-Luc T dit :

    Jean-Marie Le Pen veut un débat face à Jean-Luc, il veut se présenter aux présidentielles face à sa fille ? Ce sont les candidats qui doivent débattre, pas les traînes patins.

  5. zenzab dit :

    @ Oliv:
    Excellent ! Quelle entrée en matière. Bravo ! C'est un sans faute.
    Vive La VIème ! Vive La Sociale !

  6. Pierrette dit :

    Mr Mélanchon
    J'étais à Nantes à votre 1èr meeting. Quel bonheur!
    Je regarde toutes vos vidéos et distribue les tracts du FdG avec mes camarades du PCF.
    Vous donnez la pêche comme disent les gamins, prenez soin de vous, il faut tenir sur la durée.
    Je suis écoeurée par la position du PS lors du vote MES (mais pas surprise).
    Gardez votre passion.

  7. Anaïs L. dit :

    Bonjour,
    Je vous encourage à continuer d'écrire votre blog de cette façon, c'est-à-dire rédiger des articles longs, bien écrits et surtout de votre propre main.
    Merci pour l'énergie que vous mettez au service du peuple. Mélenchon président en 2012, on y croit !
    Anaïs

  8. Lavesque Manon dit :

    Enfin, quelqu'un qui réfléchis, quelqu'un qui pense, quelqu'un qui à vécu et qui sait ce qu'il dit.
    Enfin quelqu'un qui est crédible, et qui ne parle pas pour rien dire. Enfin quelqu'un qu'on a envie de voir au pouvoir.
    J-L Mélenchon, qui dit tout haut ce que les gens normalement constitué et qui ont un minimum de réflexion pense tout bas.
    Bravo, sincèrement bravo. Marine Le pen, semi-démente, quel bonheur d'entendre ça.

  9. LABSIR dit :

    Bonjour M. Mélenchon,
    Je reste convaincue de votre combat de Justice Sociale, j'adhère entièrement à votre discours pour une vraie Démocratie en commençant par l'Echelle du bas laquelle participe activement à l'essor économique de la France mais laquelle est malheureusement sous évaluée voire inexistante dans le paysage politique, nous comptons pour du Beurre globalement alors que nous sommes des milliers et + à combattre de vos côtés contre ce Capitalisme Totalitaire écrasant les ouvriers, les employés et j'en passe... Je suis une citoyenne Lambda, laquelle a toujours voté pour le Partie Socialiste et comme vous lors des dernières élections je me suis rangée plutôt de "l'Extrême Gauche" car très déçue et affectée par le mouvement socialiste lequel est pour moi est très proche de la Droite et de la mondialisation qui nous gouverne sans que nous puissions y faire face... Je ne désespère pas d'un réel retour à Une Vraie Démocratie pour Tous les Citoyens Travailleurs, lesquels chaque jour paient de leur temps, de leur vie quotidienne, s'investissent dans leur travail même pour des clopinettes ! Fille d’immigrée, mon papa a travaillé toute sa vie pour une entreprise de Chauffage et au final il s'est éclipsé de façon brutale de la vie dès lors qu'il était en très bonne santé. Je suis quasi certaine que son dévouement à son entreprise (il a eu des médailles de Mérites, jamais absent toujours à son poste ne rechignant pas, en respect total avec son usine !) a eu un impact dans son ressenti d'avoir travaillé pour rien et que ça l'a fait disparaître car sans reconnaissance aucune ! Je sais d'avance que vous allez être présent à la Belleviloise le 7 mars pour un meeting Front de Gauche. J'espère être vos côtés lors de ce meeting. Très sincèrement Moufida.

  10. Christian B dit :

    Front de gauche, pour l'Humanité avant tout, Jean-Luc Mélenchon au premier et au deuxième tour.
    Inutile de continuer à envisager le vote futile, ce serait une grave erreur, et bon nombre d'entre nous l'ont compris.
    Malgré les chiens de garde de la médiacratie, l'Humain d'abord peut franchir le pas, par la force de ses convictions.
    Il peut renverser ce mur de l’asthénie organisée et subie, et gagner la rive du possible, pour réaliser ce que nos anciens ont commencé, dans la douleur et dans le sang, la République, la seule qui mérite ce nom, la République Sociale et indivisible.
    Fraternellement

  11. A.D. dit :

    Sarkozy réinstaure la "corvée" : c'est un bon slogan. Mais sa démarche ne relèverait-elle aussi pas d'une lecture du RSA semblable à ce que firent les Britanniques avec Speenhamland entre 1795 et 1834 ?

    Face à l'augmentation du nombre de chômeurs non indemnisés (ou, à partir de 1795, ayant besoin de la charité), il s'agit de fusionner l'offre de travail avec le filet de sécurité que constitue la solidarité instituée. C'est mettre la force de travail des bénéficiaires à la disposition d'organisations (à l'époque les maisons des notables, aujourd'hui sans doute des collectivités ou des services publics en cours de privatisation) qui peuvent ainsi comprimer leurs dépenses salariales. Sarkozy "ne fait qu'"accentuer cette orientation politique.

    De même qu'il faut montrer que le FN n'est pas patriote puisqu'il se réclame de collabos, nous tenons avec l'analyse de Speenhamland par K. Polanyi (La Grande Transformation) un argument pour attaquer Sarkozy sur ses contradictions :
    a) baisse des revenus (vs "candidat du pouvoir d'achat") ;
    b) démotivation, d'où diminution rapide de la productivité du travail ramenée à celle des "indigents", d'où diminution des salaires (vs "défense de la compétitivité nationale") ;
    c) de même que le dispositif de 1795 protégeait les notables terriens contre l'exode rural industriel, celui de Sarkozy risque de fixer des travailleurs sur des tâches peu rentables (alors qu'il effectue une diminution du nombre de fonctionnaires et que la droite a fait campagne contre le nombre d'employés des collectivités locales de gauche ; et c'est bien sûr aussi en lien avec la marchandisation des services publics).

    Bonne continuation et bon courage

  12. leon dit :

    Bonsoir monsieur Mélenchon, je suis tout en accord avec vos propositions, je voudrais votre avis sur la journée de carence qui va etre appliquée aux fonctionnaires, je suis militante cgtiste et je me bats contre cette inégalité que le gouvernement veut imposer aux collectivités et j'aimerais avoir votre avis sur ce sujet, étant donné que la loi de finances et l'article 57 je crois de notre statut stipule que l'on ne perd rien à compter du 1er jour maladie, plusieurs collectivités et conseils généraux et régionaux s'engagent à ne pas l'appliquer, ma collectivité veut l'appliquer, elle n'est pas obligée étant donné que les collectivités s'administrent librement ? merci de votre réponse si vous avez le temps bien sur d'y répondre, je pense que vous devez etre très sollicité, bon courage et vous avez mon soutien et celui des mes camarades syndiqués de ma collectivité. je vous remercie.

  13. Le Cocq dit :

    Bonsoir Monsieur Mélenchon. Un parcours du combattant pour enfin entrer en contact avec vous! Cela dit, quelle mouche vous a piqué pour avoir traité Marine Le Pen de semi démente ? Allez! Vous êtes capable du plus haut niveau pour débattre, les injures ne sont pas de votre niveau, n'est ce pas. Par contre, grâce à vous, la campagne présidentielle est redevenue palpitante, motivante, intéressante, passionnante. J'ignore si votre franc-parler (pour un franc-maçon!) est réel ou un mirage mais je peux vous affirmer que vous êtes fascinant et surprenant. Je vous souhaite bon courage pour la suite. Si un jour vous passez par Le Havre, passez me faire un petit coucou! Il y a la Manche,mer inspiratrice des plus belles pensées. A très bientôt et vive votre score à 2 chiffres le 22 Avril.

  14. ritched olivier dit :

    monsieur Mélenchon, vous faites ce qu'il faut pour nous sortir de notre torpeur, de notre découragement, et aussi de notre "ignorance".merci pour tout cela et croyez-bien que l'espoir que vous portez devient le notre! vous avez ma voix acquise,et mon enthousiasme rennaissant.vive le front de gauche!

  15. Fromentin dit :

    Monsieur Mélanchon, c'est vous l'avant-goût du bonheur!

  16. POWPOW dit :

    Monsieur Mélenchon, Oooh Merci pour toutes vos brillantes interventions, votre humour et surtout votre implication. Aujourd'hui j'ai trouvé 3 votants de plus pour vous.

  17. Weiss Gilles dit :

    Il est temps maintenant de leur faire danser "la capucine " (JB Clément) à tous ceux de l'équipe Sarko-thiers. Merci à vous M. Mélenchon de tenir la Défense nationale du petit peuple par la vérité, bien génante à certains...

  18. CJM dit :

    Tout le monde se plaint de la déloclsation des industries vers des pays à cout de main d'oeuvre trés faible mais ce que l'on oublie de dire c'est que dans ces pays il n'y a pas, bien souvent de protection sociale. On nous dit que taxer les produits en provenance de ces pays poserait des problèmes.
    Personnellement je pars du principe que ce qui n'est pas fabriqué en france, du fait de la délocalisation, n'est pas Français, que les industriels Français qui rapatrient de la fabrication délocalisée doivent s'acquitter, à l'entrée sur le territoire de ces marchandises, d'une taxe au titre de la protection sociale, versée à la Sécu et aux différents régimes de retraite auquels ils ont fait défaut.
    On a là un moyen de ne pas froisser les pays exportant leurs propres productions, tout en fustigeant ceux qui ne pensent qu'au profit à court terme.

  19. raab dit :

    Bravo pour votre énergie, votre sens de l'humour, votre combativité, et pour mettre gaiement les pieds dans le plat ! Cela nous change des considérations pleurnichardes et somnifères. Nous avons besoin de gaieté et de courage. Je crois que vous avez les deux!
    Vive mai!

  20. liberman dit :

    enfin un politique qui connait ses dossiers précisément!
    marre des faux semblants d'opportunistes crapuleux!
    on vous attend, au Ministère de l'Education Nationale, peut etre?

  21. Rosée dit :

    j'ai 78 ans bientôt.........j'ai retrouvé, hier soir, grâce à vous J.L.M. de l'enthousiasme et la certitude d'avoir enfin trouvé un courant fort et juste. je vais m'employer à convaincre autour de moi que vous êtes notre seule chance de retrouver de la justice et du bon sens.
    Il faut que vous soyez au Ier tour ! gagnaren !

  22. bouachria dit :

    Monsieur,
    enfin quelqu'un qui parle en notre nom sans nous trahir. Je suis mère de 5 enfants et épouse d'un prof remplaçant, autrement dit des précaires qui donnent beaucoup pour une misère et un statut très aléatoire. Pour ma part j'ai repris des études car un bac ce n'est pas suffisant et que nous voulons un avenir plus serein pour nos enfants.
    Je regarde chacunes de vos interventions tv avec attention, et j'avoue connaitre le grand dilemne du vote, car pour rien au monde je ne veux revivre 2002 et avoir à choisir entre la peste et le choléra!
    Voter utile pour éviter ce dilemne ou voter pour celui qui à l'air de réellement nous comprendre?
    Et en même temps si on n'affirme pas nos choix comment les faire entendre et respecter?
    Vous êtes notre voix, nous les oubliés, les laissés pour compte et pourtant sans nous les riches ne sont rien.
    Merci et bonne continuation

  23. RE dit :

    bonsoir ; ce Mélenchon est génial
    plus je l'entends, plus il me botte
    je voulais voter Hollande pour extraire Sarko de l'Elysée
    mais après tout, je me risque à voter Mélanchon dès le 1er tour
    d'autant que le plus farci en votes donnera à l'autre
    C'était tout sauf sarko
    Maintenant c'est...
    Mélanchon, quel homme, quel surhomme, quel puits de science, quelle puissance, quelle force, quel charisme, quel bagou (à bon escient) et quel sourire charmeur, très charmeur.. ça va, suis une femme !
    Mais il doit charmer tout le monde je pense, il est très à l'écoute et toujours aimable même face à des contradictions sauf la contradiction Marine, mais bon, il est resté gentil avec elle la dernière fois
    Moi je l'aurais giflée.. bon dans ma tête seulement ... sinon...
    Mélanchon.. au pouvoir ! vous avez d ores et déjà ma voix et cela quels que soient les futurs sondages
    car là vous avez monté d'un bon cran
    A chaque prestation vous grimpez.. continuez.. je prie pour vous.. même si vous n'êtes pas croyant ! j'y crois !

  24. wanner dit :

    Bravo pour les 10 %, mais il faut aller plus haut, tous au boulot.

  25. Léila dit :

    Merci Mr Mélenchon pour ce que vous faite. Je suis algérienne, je vis en Algerie donc je n'ai rien à voir avec les élections en France, mais à partir de mon Pc je vous aide dans votre campagne. Je ne rate aucune de vos émissions et celle avec Mme Le Pen vous a encore hisser de quelques marches. Je vous souhaite beaucoup de courage et beaucoup de chance.
    Inchallah de tout coeur avec vous.

  26. kaci dit :

    Monsieur Mélenchon,bonjour!
    C'est avec une immense joie que j'ai suivi votre meeting de Rouen hier à la télé.Quelle intelligence,beaucoup d'idées républicaines,philosophie,populisme;j'en déduis que vous avez goutté à la misère,parceque vous vivez et comprenez ce que le peuple francais attend de vous; je parle de celui qui se trouve en bas de l'échelle.Quand on veut changer la situation d'un peuple il faut commencer par ceux qui détiennent le pouvoir par l'argent, puis arriver au délinquant qu'il ne faut pas excuser ;mais qu'on essayera de comprendre le pourquoi de sa dérive, il ya une explication à tout.Toute la nuit j'ai révé de vous entrain de parler encore de la France.On saisis que celle ci est dans votre coeur et non dans votre porte- monnaies ;merci encore! pour vos éfforts, votre courage ;je sais que vous ne faites pas ca que pour l'Elysee, vos ambitions sont plus nobles et votre vision des choses pèse plus lourd que d'autres.Ma voie vous encouragera dans les urnes,parce qu'elle sera juste ;je ne la regretterai pas aussi longtemps que je vivrai.Quelle chance que de savoir que des milliers d'hommes et femmes vous aiment et vous attendent pour changer leur vie,approter de l'amour,de la joie,de la sérinité dans leur petites cellules; vous réaliserez un rève colossal,qui pèsera longtemps sur vos épaules,je sais que vous y parviendrez,car vous ètes sincère et très humain;merci encore;

  27. Richard dit :

    Monsieur Mélenchon.
    Voici un avis qui n'engage que le modeste citoyen que je suis  : aujourd'hui, 3 candidats favorables au Non pour le référendum sur le traité pour la Constitution européenne partagent des avis convergents comme mener à bien une planification écologique salutaire et indispensable. Juste une analyse : nous vivons une période exceptionnelle au niveau de la crise financière mondiale et au niveau des enjeux économiques et politiques, voire, nous sommes quasiment dans une impasse et les 2 principaux partis politiques en lice ne permettront pas d'en sortir. A situation exceptionnelle, solutions exceptionnelles. Pourquoi ne pas envisager, à titre d'exemple à suivre, sur le plan européen, un consensus politique, qui regrouperait des hommes et femmes politiques désirant tirer un trait sur les politiques néfastes au peuple européen. Pourquoi ne pas envisager une concertation et un accord pour créer une entité politique à part entière, un groupe politique dont la mission serait de prendre à contre-pied, l'oligarchie structurée et les responsables politiques qui épousent celle-ci. Pourquoi ne pas accepter de passer outre, exceptionnellement le clivage droite/gauche et créer une liste de candidats communs assumant les responsabilités suprêmes en cogérance? Osons, pour cette cogérance à 3, en suggestion : vous-même, Mme Joly, M. Bayrou, par exemple, mais maintenant.

  28. Bartherote Mireille dit :

    J.-Luc Mélenchon, merci pour tous vos discours si pleins d'intelligence, de bon sens, d'enthousiasme, de chaleur humaine, d'humour; et portés par votre personnalité empreinte à la fois d'élégance et de modestie avec ce sourire qui est un vrai sourire (à l'opposé du rictus contacté et carnassier de M. Le Pen et des contorsions névrotiques de N. Sarcozy). J'ai déploré que vous n'ayez eu que 40 mn après Mme Le Pen; cependant, vous, aucun journaliste ne vous a contredit: ils semblaient sous le charme. Prenez soin de vous. Nous avons besoin de vous.


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