24déc 11

Le système sent le sapin

Même à noël !

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IMG_9754Mes amis, je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année. Mon fidèle webmestre se joint à moi pour cela. Pourtant mes lecteurs les plus anciens savent combien je goûte peu ces séances de congratulations à répétition qu’imposent les derniers jours de décembre et le début de ceux de janvier. Ce qui est aimable en famille et avec la poignée des siens devient une corvée singulière quand elle prend les proportions industrielles de l’action publique. Qu’à cela ne tienne. Je me mets au clavier avant de décrocher. Je pense que cela fera autant plaisir à quelques-uns de ceux qui me liront qu’à moi d’écrire en pensant à ces quinze mille personnes par jour qui passent ici me rendre visite par toutes les portes d’entrées de ce blog ! Ici il est question de la grève à Roissy. Puis de l’Europe des orgies bancaires et enfin de la campagne en cours.

Merci à Nicolas Bonnet pour cette série de photos d’une ancienne centrale électrique

Je suis allé à Roissy soutenir les grévistes des agences de sûreté aérienne. La veille il y avait déjà eu un déplacement du Front de Gauche sur place avec Marie-George Buffet et Eric Coquerel. Olivier Besancenot et Nathalie Artaud aussi étaient là. Eric et Marie-George étaient d’avis que je devais y aller le lendemain parce que les déplacements de cette sorte donnent du courage aux gens qui sont dans la lutte. J’ai donc annulé ma matinée et Pierre Laurent s’est joint à moi. Ensemble nous avons été nous porter au devant des grévistes. Ils nous ont accueillis avec une chaleur formidable ! Il y a des images de tout ça. J’attire l’attention de mes lecteurs sur le fait que c’est très important de manifester de la solidarité humaine avec les gens qui luttent. Trop souvent de l’extérieur on croit qu’il s’agit d’une démonstration purement formelle. Mais ce n’est pas du tout comme cela que c’est ressenti sur place. Les gens dont il est question sont tous à petite paye. Leur vie est simple. La grève est un événement majeur qui bouscule leur budget et toutes leurs habitudes de vie. C’est une sorte d’événement hors du commun qui les projette dans une dimension où se mélangent à la fois l’enthousiasme et l’angoisse. Et tandis qu’ils sont plongés dans cette ambiance si bouleversante, la vie continue autour. Là ce sont des gens qui vont prendre leur avion et qui passent banalement au milieu des rangs des grévistes. Puis, ensuite, de retour chez soi, tout reprend comme avant, sauf la question lancinante de l’argent perdu en pleines fêtes où d’habitude se fait une plus grosse paye que d’habitude.

Je crois que vous avez tous compris qui sont ces gens et ce qu’ils demandent. Beaucoup sont à temps partiel subi. Tous vivent sous la menace permanente du licenciement ou de la diminution des heures accordées. Car il faut beaucoup mériter et être bien docile pour avoir le droit d’avoir des heures ! Les gens sont accrédités. Cela veut dire très surveillés. Pour un oui un non l’accréditation saute ! Et le droit de travailler aussi. Ce sont les personnels les plus fichés de France. Pour tout le monde les amplitudes horaires sont énormes. Une séquence à une heure, la suivante quelques heures plus tard. Impossible de rentrer à domicile pendant ce temps-là. Obligation de rester sur le site en attendant la reprise de son temps de travail. Tout ça pour sept cent euros. D’autres pour juste à peine plus que le Smic. Le conflit porte sur la paye. La IMG_9749demande est de deux cent euros de plus. C’est dans un conflit sur les salaires qu’est réquisitionnée l’intervention de la police. Je ne dis rien ici de la démonstration sur le caractère constitutionnel du droit de grève mis en cause. Je veux juste souligner l’aspect « guerre sociale » de la manœuvre. Les patrons savent depuis cinq jours que la grève va avoir lieu. Ils ne font qu’une chose de ce délai : organiser leur résistance. De son côté, le gouvernement qui mobilise la police pour que le trafic soit maintenu ne fait absolument rien pour obliger Aéroport de Paris à venir négocier, alors même que les employeurs des boîtes de sécurité y vont ! Je trouve que c’est une signature d’un état d’esprit de « guerre de classe » comme on aurait dit autrefois. Ce qui m’a frappé c’est l’extraordinaire maturité des gens dans cette affaire. C’est d’eux évidemment que j’ai tiré les phrases à prononcer quand j’ai pris la parole, selon la méthode que je respecte toujours dans ce genre de circonstances. Dire la vie qu’ils mènent. Féminiser les mots car les femmes engagées dans cette lutte sont nombreuses, meneuses et déterminées. Dire qu’ils ne se sentent ennemis de personne, ni usagers ni même des policiers. Voilà ce dernier point qui est le plus frappant. C’est eux qui me l’ont dit : « Les policiers ne sont pas nos ennemis ». On connaît d’ailleurs les prises de position syndicales dans la police sur le sujet. J’ai eu le contact avec ces camarades. Ce que j’ai dit c’est ce qui est. Tout ce que Guéant a obtenu dans tout cela c’est que les policiers qui étaient là étaient très nombreux à être très mécontents de ce qu'on leur a fait faire ! Je ne sais pas comment va finir la lutte. Je crois que de toute façon elle aura élargi la base de révolte plutôt qu’elle ne l’aura réduite. Tous ces gens réfléchissent beaucoup à ce qui leur arrive. Il y a beaucoup de jeunes. Et beaucoup de jeunes parents. Et ceux qui sont plus âgés aussi ont impliqué toute leur famille dans l’action. J’ai posé la question dix fois pour savoir si « à la maison » ça suit. C’est important cette question. J’ai à l’esprit ce que m’ont dit les camardes de Conti l’autre fois. Tout le monde m’a dit que oui, la famille est solidaire. Je pense que ça a dû beaucoup discuter dans les familles. On m’a aussi raconté les cas où le conjoint a dit « maintenant ça suffit c’est trop la misère ». Je reviens donc à mon point de départ. Il est important de donner des signes de solidarité humaine. C’est le cœur du moteur de la lutte.

Je viens sur la question de la finance en Europe. Mario Monti, le nouveau Premier ministre italien est ancien conseiller de Goldman Sachs. Draghi, Président de la Banque Centrale Européenne est l’ancien directeur en exercice de Goldman Sachs International. La mode est lancée. Voici en Espagne Monsieur de Guindos, gros bonnet de Lehman Brothers. Ces messieurs n’ont pas seulement en commun d’être des hommes de la finance la plus concentrée, la plus manipulatrice, la plus cupide et prédatrice. Ce n’est pas rien déjà qu’une telle conjonction de tels hommes à de tels postes. Et ceci au moment où se joue dans l’Union Européenne, avec le nouveau traité, le coup d’Etat qui place les impératifs de la finance au sommet de la hiérarchie des normes politiques. Ceci explique cela, je le sais bien. C’est une prise de pouvoir. Mais ce qui me frappe c’est que ces hommes soient ceux-là mêmes qui ont ruiné tout ce qu’ils ont touché. Draghi est le nul qui a plongé la Grèce dans le chaos budgétaire. Aujourd’hui à la tête de la Banque Centrale Européenne, le personnage donne le sentiment de ne pas croire lui-même à la pérennité de la monnaie qu’il est censé défendre ! Monti est un Premier ministre italien sorti du chapeau. Qui a pensé à aller le chercher? Comment est-il sorti du chapeau ? En trois jours l’homme est devenu sénateur à vie puis deux jours plus tard Premier ministre de son pays ! En fait il s’agit d’un crétin buté, idéologue ultra-libéral qui bloquait toute intervention de la Banque Centrale Européenne lorsqu’il y siégeait. C’est aussi un anti-Français grotesque. De Guindos le nouvel homme des finances espagnol, est un ancien de Lehman Brothers ! Quelle référence ! Leur présence simultanée aux postes-clefs des dispositifs sent la grosse combine. Elle éclaire aussi leur passé. Ces gens agissaient en toute connaissance de cause. Ils n’ont aucun sens même lointain de l’intérêt général. Ils ont travaillé de façon étroitement intéressée pour le compte du système financier qui les employait. Et c’est ce qu’ils continuent à faire. Je ne pense pas surprendre en le disant. Mais la conséquence que cela suggère est IMG_9748que cela sera un facteur d’accélération du chaos. Car le système que ces hommes incarnent et défendent a été rendu hautement instable du fait même de leurs conceptions et méthodes. L’actualité récente en a encore attesté.

La semaine a été marquée par une massive injection de liquidités en faveur des banques. Cinq cent milliards d’euros sont ainsi passés de la caisse de la Banque Centrale Européenne vers 523 banques. Je crois que cette action mérite d’être spécialement regardée de près pour être bien méditée. A première vue beaucoup de gens ne s’arrêtent pas sur ce type d’information. Elle leur paraît très technique. Et le résultat semble souvent totalement incompréhensible. La nature même de l’opération n’est pas comprise. Mais comment expliquer en grand public que ces cinq cent milliards, la Banque Centrale ne les a pas tirés de ses coffres ? Que c’est de l’argent créé à partir de rien. Et ainsi de suite. Bref, c’est exactement le genre d’information qui ne retient pas l’attention des gens à qui pourtant, le reste du temps, on cherche à faire peur avec la « dette monstrueuse » des Etats et ainsi de suite ! Pourtant, voyons la somme d’abord. C’est cinq fois ce dont avait besoin la Grèce pour faire face au paiement de la totalité de sa dette lorsque la crise a éclaté ! C’est davantage que la somme dont dispose le fond européen de stabilité. C’est trois fois et demi la somme versée au FMI pour venir aider ensuite l’Europe selon le scénario d’usine à gaz inventé par les eurocrates « merkelisés » il y a quinze jours. Si je donne tous ces points de repères c’est évidemment pour montrer quels bobards ont été les cris poussés par ceux qui prétendaient qu’une telle somme « si elle était imprimée sur la planche à billets » provoquerait un cataclysme inflationniste. Raison pour laquelle nous fûmes moqués de tous côtés par les grands esprits et leurs perroquets médiatiques. Ce qu’il faut retenir c’est que cette opération aurait pu être conduite pour une somme trois fois moindre au départ de la crise pour tuer la spéculation en arrosant l’Etat grec de crédit bon marché !

Voyons à présent le taux d’intérêt auquel cet argent est prêté aux banques : 1% ! Cinq fois moins que le taux des prêts que la troïka consent à la Grèce chaque fois que ce pays accepte de nouvelles amputations budgétaires et de nouveaux bradages de biens publics. Dix-huit fois moins que ce que les mêmes banques consentent à la Grèce ! Ce n’est pas tout : cet argent est prêté pour trois ans et non plus pour quelques jours comme auparavant ! C’est donc une monstrueuse faveur qui leur est faite. Pourquoi ? On lit ici et là que ce serait avec un pacte plus ou moins implicite pour que ces banques rachètent le plus possible de titres de dette des Etats sur le marché. On solliciterait donc comme une faveur de leur part de bien vouloir prêter cher l’argent qui leur aura été prêté très peu cher. Quelle trouvaille ! Tout ça pour ne pas violer un dogme idéologique d’après lequel les Etats seraient, par nature, dépensiers inconséquents tandis que les banques sauraient gérer au mieux l’allocation des ressources. Du dogmatisme libéral à l’état pur. Après cela que voit-on ? Que les banques ne se servent pas de ces facilités pour acheter des titres de dettes publiques. Tout ce grand montage pour rien ! Encore une cartouche tirée en vain. Pas assez, pas au bon endroit, trop tard. La gestion de la crise par ceux-là même qui auraient le plus d’intérêt à la juguler est une collection d’aberrations. Sauf si…

Sauf si l’esprit de lucre et la cupidité sont les deux seules motivations des intéressés. Incapables de gérer leurs intérêts de classe à long ou moyen terme, les décideurs issus des grandes banques qui dorénavant gouvernent l’Europe restent le nez collé sur leur objectif de court terme. Il s’agit de réaliser des profits maximum, le plus vite possible, en comptant que le risque final retombe sur les moins malins, les moins prompts, ou les plus asservis. Jusqu’à présent, en poussant les affaires et les transactions d’un jour sur l’autre, les grosses panses se sont gorgées. Tant qu’on croit que la Grèce paiera, et que les autres états paieront eux aussi, c’est une très bonne affaire dans les bilans que ces titres à 18%, même restructurés et étalés dans le temps. On peut même suspecter ces banques de garder leur pelote d’emprunts, à 1 % et pour trois ans, que vient de leur servir la Banque Centrale Européenne pour le moment où la note de la France et d’autres sera dégradée, ce qui leur permettra de prêter beaucoup plus cher qu’elles ne peuvent le IMG_9746faire aujourd’hui. Il n’y a pas longtemps à attendre. L’argent pas cher de la BCE est tombé dans leur caisse le 22 décembre. Début janvier viendra la mauvaise note. Tout le monde aura oublié d’où sera venu l’argent dont disposeront les banques pour venir « à l’aide » des Etats !

J’évoquais il y a un instant « l’état d’esprit » des décideurs. Je le fais car j’observe que dans nos rangs beaucoup croient qu’il y a une clairvoyance de ceux-ci. Comme si toutes ces personnes avaient un plan et une méthode déterminée d’après des objectifs lointains et assurés. Je crois au contraire que ce qu’il y a d’idéologique dans la façon de procéder de ces gens, c’est la certitude qu’ils ont de vivre dans un système indépassable dont seul le bon maniement importerait quand bien même il est moralement inacceptable et grossièrement inégalitaire. D’ailleurs pour ces sortes de gens comme pour leurs griots cyniques, l’inégalité n’est même pas un inconvénient mais plutôt un stimulant. Elle est inscrite dans l’état de nature. Et bien sûr, la morale n’a rien à voir avec le sujet sérieux et objectivement hors norme qu’est le fonctionnement du marché. Je m’intéresse à cet aspect du problème que nous pose la conduite des affaires par les gens qui les mènent à présent car j’y vois une des causes qui accélèrent les crises et les catastrophes. D’un point de vue capitaliste, moins de cupidité et plus de raisonnement pourrait très bien conduire à préférer nos solutions comme un moindre mal. Notons que c’est déjà le cas à propos de notre revendication de faire financer par la Banque Centrale les emprunts des Etats. Mais pour autant cela n’aura pas lieu. C’est une caractéristique des fins de régime que cette impuissance à se tourner vers les solutions de recours efficaces tranchant les nœuds gordiens d’une situation. Naturellement il y a des exceptions à la règle. Peu nombreuses. C’est le cas quand un Roosevelt arrache les Etats-Unis aux méthodes de Hoover. L’aveuglement des élites et de leur appareil de cour est une cause puissante de révolution. Je me faisais cette remarque en lisant le journal « Les Echos » où un chroniqueur, Gilles Coville, éditorialise avec aplomb dans le sens du pire aveuglement. Voyant la manne de la BCE pompée par les banques et déplorant que le décrochage des indices boursiers attribue ce nouvel avatar aberrant aux finalités que semble viser la BCE ! « Quoi ! » proteste-t-il en substance, « prêter de l’argent aux banques pour acheter des titres de dette des Etats ! Ce serait une énorme sottise qui déprimerait les marchés ». Il donne donc un conseil. Donner à boire à l’alcoolique ! «  Privilégier la liquidité et la profitabilité des banques plutôt qu’acheter la dette des Etats pour faciliter leurs fins de mois, c’est un message difficile à faire passer aussi bien auprès des gouvernements que des opinions, voire des professionnels des marchés. Ce serait pourtant une vraie preuve d’indépendance que de faire le travail ». Je suis fasciné par ce genre de gourous qui prétendent agir au nom de vérités qui leur sont révélées et dont ils conviennent que les peuples, les gouvernements, et même les marchés qu’ils prétendent servir, ne veulent pas. Et tout cela pour permettre une « profitabilité » des banques qui n’ont pourtant manqué de rien l’an passé, ni le précédent, et fait même des bénéfices records ! Dans cette ambiance où tout peut être dit et rabâché contre toute évidence, le travail d’élucidation est rendu difficile. Il est pourtant  absolument vital de le mener.   

C’est pourquoi je recommande que nos assemblées citoyennes organisent des sessions d’explication et d’éducation populaire sur ce thème de la dette. Il existe déjà de nombreux petits films et vidéos sur le thème. Il est indispensable qu’ils circulent. Mais surtout il faut qu’ils soient ensuite expliqués aux nombreuses personnes qui n’osent pas toujours dire leurs difficultés et leurs incompréhensions sur le sujet. Naturellement il faut beaucoup de soin et de pédagogie pour faire ce travail. Rien n’est pire que d’inviter des pédants abscons à faire des phrases auxquelles nul n’entend rien mais qui se rengorgent d’avoir ébahi tout le monde. Compte tenu des événements qui vont venir, nous avons besoin qu’un nombre croissant de gens comprennent de quoi il retourne. Nous avons besoin d’un niveau d’éducation collective comparable à celui qui avait été atteint lorsque nous avons combattu le Traité constitutionnel en 2005. Dans cet état d’esprit il ne doit pas y avoir de compétition entre militants capables de faire ce travail. Tout ce qui contribue àIMG_9734 élargir les moyens d’action doit être encouragé. C’est pourquoi il vaudra mieux parfois aider Attac et la Fondation Copernic à réussir une soirée plutôt que d’organiser la même, sur le même sujet, deux jours plus tôt ou plus tard.

De façon annexe cela m’amène à donner mon point de vue sur un thème qui a donné lieu à beaucoup de commentaires sur ce blog. Il s’agit des appréciations négatives à propos de personnes comme Gérard Filoche, Montebourg et même Emmanuel Todd. Ils ne partagent pas nos conclusions politiques puisqu’ils s’apprêtent à voter pour François Hollande alors même que tout ce qu’ils expliquent devrait les conduire à militer avec nous. Pourtant, je ne crois pas que cela doivent conduire à les ostraciser, ou les montrer du doigt, quand bien même eux ne se gênent pas pour le faire à notre endroit. La vérité est que ce qu’ils disent et expliquent travaille pour nous. Encore une fois, faisons confiance à l’intelligence de ceux qui reçoivent les arguments et à leur capacité à en tirer eux-mêmes les conclusions concrètes. Quand Gérard Filoche diffuse son argumentaire contre l’abandon de la retraite à 60 ans, tout ce qu’il dit fonctionne pour nous. Il cache, dans un point au milieu des autres, son appel à voter Hollande ? Et alors ? Qui pourrait bien être dupe du fait que c’est précisément ce qu’il ne faut pas faire si l’on suit son argumentation.

Les assemblées citoyennes et les écoutes collectives ont eu un beau succès dans la dernière période. Partout où nous les avons organisées pour la première fois, il est vrai que beaucoup ont été surpris par la nouveauté des gens qui s’assemblaient. L’important est que ces assemblées ne tournent ni à l’ambiance du dernier salon où l’on cause ni au pur comité de soutien au candidat à l’élection présidentielle ou législative. Chaque réunion doit avoir son objet et son but clairement exprimé de sorte que l’implication ne se résume pas à venir recevoir la bonne parole de nos propres notables ni au défouloir sans rime ni raison. Nos premiers succès sont importants à bien enregistrer mais nous devons aussi tenir compte du fait que nous sommes la seule force en campagne militante depuis plusieurs mois. Par conséquent nous n’avons guère de concurrence. Il est peu probable que nous en ayons. S’il y en a, les nôtres doivent évidemment porter le débat là où il aura lieu.  Quel que soit le lieu et les organisateurs, il faut aller débattre. J’ai eu un rapport très stimulant de jeunes camarades enseignants qui sont allés à une réunion en Franche-Comté qu’organisaient des notables de droite. C’est une très bonne idée ! Il est évidemment très important dans ce cas de ne jamais quitter le registre de l’argumentation et de l’interrogation courtoise. Le but n’est pas de provoquer les gens mais de les faire réfléchir. Nous voulons faire vivre une façon de faire de la politique hors des formules creuses de supporters d’équipe de foot ou de PMU qui caractérisent l’ambiance actuelle.

Bien sûr, la difficulté reste considérable. Car les conditions du « débat » actuel sont calamiteuses. Je prends l’exemple des déclarations qui ont accompagné l’affaire de la grève à Roissy. Il y a eu tout un défilé de socialistes pour plaider le dialogue social. Rien à dire contre cela. Mais chacun s’est senti obligé de rajouter un petit couplet sur le fait que François Hollande aurait un vrai projet en la matière. C’est ainsi que Delphine Batho d’un côté, et Pierre Moscovici de l’autre, sont chacun revenus sur le projet d’inscrire dans la Constitution le fait que les accords d’entreprises et de branches s’imposeraient aux assemblées et au gouvernement. C’est ce que Hollande appelle la « République contractuelle ». J’ai déjà eu l’occasion d’expliquer ici quelle monstruosité est cette idée non seulement d’un point de vue républicain, mais aussi du point de vue des rapports sociaux puisque cela revient à abandonner les travailleurs aux rapports de force avec le patronat sans recours devant le parlement et l’action politique. Le passage du système français à un état IMG_9732social corporatif ne semble pas poser de problème à beaucoup de monde. En tous cas à aucun de ceux qui posaient les questions et entendaient les réponses. Je pense que beaucoup de ceux qui entendaient ça ne comprenaient pas de quoi il retourne. C’est bien dommage, si l’objet de ces prises de paroles est bien de contribuer au débat politique à la veille d’une élection qui prétend répondre aux problèmes

De notre côté tout n’est pas encore lancé à fond. D’abord notons que notre mouvance est traditionnellement assez diesel. Elle se met en mouvement par palliers. Je pense qu’en janvier nous serons plus affutés ! Surtout pour le travail dans les entreprises. Pour l’instant le premier cercle s’est décidé et engagé. Il lui reste à faire le travail sur la deuxième part, celle qui observe avec sympathie mais attend de voir. Dans le grand nombre, beaucoup ont été sonnés par les sorties de François Hollande sur les retraites. Ce genre de lâchage n’amène pas les gens vers nous par effet mécanique. Beaucoup comptaient quand même que « ça au moins » serait redonné. Dans un premier temps, il faut bien admettre que Hollande a servi la soupe à l’abstention et à Bayrou. Sans oublier le mal qu’a fait l’histoire des turpitudes socialistes du Pas-de-Calais qui a poussé les moins malins vers le Front National. Mais rien de cela n’est définitif. Dès lors que le fil s’est rompu entre la candidature social-centriste et le terrain,IMG_9725 nous pouvons reprendre la main et ramener au combat des gens que les socialistes clouent au sol le reste du temps avec leurs phrases mielleuses à triple sens.

Ce blog est resté mon principal émetteur. C’est aussi pour moi une ressource permanente d’avis motivés et de réactions que j’utilise à ma manière. Je donne donc quelques nouvelles de la tenue de ses principaux indicateurs de mesure. Dans les divers classements spécialisés, ce blog est toujours dans les dix premiers en nombre de visiteurs et parfois même le premier des blogs politiques. Il a reçu plus de trois millions de visites depuis janvier dernier. Un million trois cent mille visiteurs différents y sont passés. La liste de diffusion de la lettre hebdomadaire « le petit courrier du blog » compte quarante-quatre mille abonnés. C’est dans cette rubrique que les efforts les plus importants restent à faire pour parvenir à une diffusion de cent mille abonnés gratuits. Ce nombre nous donnerait une surface de communication considérable par ses retombées. J’appelle donc ceux qui peuvent se sentir concernés par cette interpellation et qui souhaiteraient y répondre. Chacun peut utiliser à cet effet la fenêtre d’inscription disponible en haut à droite de la page d'accueil du blog. Je veux aussi solliciter de nouveau une autre ressource. Celles des photographes qui veulent nous aider. Vous savez que la rubrique « l’œil de la campagne » est tenue par un groupe de photographes bénévoles organisés autour de Stéphane Burlot. Leur style si différent est dorénavant un atout artistique pour ces colonnes. Cette équipe se renforce au fil des jours et d’une sélection exigeante. Mais l’illustration du blog lui-même fait aussi appel à d’autres contributions. J’en ai proposé les thèmes à chacune des occasions où j’ai appelé à nous fournir en images ! Une nouvelle fois mon appel sera précis. C’est de photos de machines, de travailleurs et de gestes de travail dont nous avons besoin à présent.


347 commentaires à “Même à noël !”
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  1. Christian dit :

    Quelqu'un a-t-il vu sur une quelconque chaine des images du passage de Jean-Luc Mélenchon à Roissy ?
    Je n'ai pas eu cette chance, mais j'aurai sans doute été inattentif...
    Il va de soi que toutes ont dû donner à son intervention la place qu'elle méritait dans leurs informations politiques...

  2. Sur les Filoche et Co qu'évoque Jean-Luc, je voudrais reprendre ce qui s'est passé à l'hiver 2004-2005 qui est de + en + conforme à ce qui se passe maintenant.
    M. Billard était chez les Verts, Jean-Luc au PS, avec M. Dollez, J. Généreux, G. Filoche, C.Debons était à la Fondation Copernic, R-M Jennar était avec F. Wurtz au niveau européen. J'évoque tous ces noms car ils étaient venus à Clermont-Ferrand dans la campagne du NON. A l'automne 2004 le PS avait voté majoritairement pour le OUI. Et puis ces camarades ont fait le travail d'explication dans leur organisation, dans les meetings, relayés ensuite dans les collectifs du NON au TCE, dans les débats dans les familles.
    Regardez maintenant la vidéo du meeting de Clermont-Ferrand le 19 mai 2005 donc presqu'à la fin de la campagne. Regardez les minutes 3:45 à 4:05 quand A. Chassaigne salue les socialistes présents dans la salle et que Jean-Luc brandit les 2 poings. En effet ils étaient tous là : les députés du département, les conseillers généraux, les conseilleurs régionaux, le maire de Clermont Serge Godard et ses conseillers municipaux enfin tous les fabusiens et la gauche du PS.
    Et maintenant à la minute 8:10 quand Jean-Luc prend la parole et ensuite à 9:10 quand il dit "ceux qui ne sont pas là et qui doivent commencer à le regretter" et qu'on voit Yves Carroy Conseiller régional socialiste actuellement responsable régional du PG se retourner vers Godard.
    Car tous ces dirigeants socialistes s'étaient rendus compte que leurs électeurs avaient compris ce qu'il fallait faire le 29 mai 2005 c'est à dire voter NON et ils avaient donc suivi le "vent de l'histoire" comme de bonnes girouettes socialistes qu'ils sont.
    Eh bien je vous parie mon billet que c'est ce qui va se passer maintenant. Le NON en 2012 c'est le vote FdG et il faut que les socialistes de base en fassent leur...

  3. Alain dit :

    Monsieur Mélenchon,
    En tant qu'opérateur de sûreté sur l'aéroport Charles de Gaulle, je tenais à vous remercier pour le soutien que vous nous avez apporté durant notre mouvement revendicatif. Les propos que vous tenez nous concernant sont pleins de bons sens et d'humanité: cette dernière transparaît dans vos phrases et, ils ne sont pas légion, ceux qui en peu de mots sont capables, avec tant de justesse, d'exprimer ce que nous ressentons. J'ignore quelle sera la fin de ce conflit mais, quoi qu'il en soit, nous en sortirons la tête haute, sans avoir vendu notre âme. Merci encore !

  4. la pavana dit :

    82 el Guido j'ai passé l'après midi à écouter prendre des notes.
    Plus que jamais le Front de Gauche doit gagner!

  5. Julie-Anne Sztokman dit :

    Merci pour tout ce travail, pour cette application à donner un autre son de cloche, d'autres fondations, d'autres références, d'autres priorités, des idées même à ceux dont le cerveau est lavé et qui se disent soudainement "tiens c'est pas con ça!", du soutien à ceux qui pourraient sinon désespérer d'entendre toujours la même chanson fataliste, merci pour l'espoir donc, merci pour ton humour, pour tes efforts de vigilance, mais aussi pour ta modestie (qui défait l'image du macho ambitieux populiste arriviste égoïste où les médias tentent de te figer) et ta patience (devant cet effort pour réduire tes propos et tes actes), pour cette confiance porteuse et cette souplesse d'esprit qui n'empêche pas la fidélité à un socialisme respectueux.
    Merci à toi camarade candidat et à toute ton équipe, merci pour 2011, merci pour 2012 à venir.

  6. graine d'ananar dit :

    L'intégralité du document européen préparatoire au nouveau traité européen, initié par le tandem Merkel Sarkozy, est lisible ici

    Bonnes fêtes à tout le monde.

  7. JCM dit :

    Une petite recette pendant que vous êtes réunis en famille et amis. En entrée neuf minutes de J Généreux et comme cela va être apprécié, continuer par un peu d'histoire récente 18 mois Jean-Luc Mélenchon M Touati (1h30). Je vous garanti un super débat en dessert. Nos militants du front de gauche nous fournissant de si bon ingrédients je vous dit à bientôt.

  8. Simon dit :

    @Jean-Luc Mélenchon
    Je connais des jeunes patrons de petites entreprises qui s'intéressent aux idées du Front de Gauche mais la proposition de SMIC à 1700 euros, meme si elle me paraît nécessaire, est difficile à faire passer lorsque le patron lui-même n'arrive pas à se dégager un SMIC, et que les techniciens qu'il emploie sont déjà mieux payés que lui. Comment concrètement permet-on à des petites entreprises comme celles-là de passer le cap, de faire la transition ? Je pense qu'il faudrait être beaucoup plus précis sur ces sujets sensibles dans vos discours pour rassurer les petits entrepreneurs.

  9. David dit :

    Bon jour et très bonnes fête à Monsieur Mélenchon et tout ceux qui participe avec lui a ces multiples actions.
    Je lis ce bloc avec soulagement, de me dire qu'il existe encore des politiques qui parlent franchement, disent ce qu'ils vont faire, argumentent, expliquent. Cela change du "vent" qui traverse les ondes et journaux aujourd'hui.
    J'aimerais cependant que soit un peu plus détaillé le theme du renouveau de la démocratie et de la 6em république. C'est pour moi le coeur du problème.
    Notre démocratie se fane et perd tout ressort pour faire fonctionner notre société. Nous sommes déboussolés, ne faisons plus confiance à personne... Il nous faut reprendre le gout de la chose public, de l'échange, du partage, du débat contradictoire constructif. Et cela commence à l'échelon local, en remontant vers le haut.

    Merci encore pour vos action

  10. marechal dit :

    @ Sonia Bastille 100
    Les taux de change nominaux des monnaies nationales resteront fixés, durant cette même période, selon les parités décidées d'un commun accord. Ensuite, ils feront l'objet d'un flottement concerté sur le marché, à l'intérieur d'une marge de fluctuation de + 10 %. Un nouveau système monétaire européen pourrait alors être étudié afin de stabiliser les taux de change réels... selon les parités décidées d'un commun accord."

    C'est la 5éme proposition de votre lien. j'ai hésité avec la 4 ém (L'Etat protégera les épargnants, en prenant si besoin le contrôle d'une partie du système bancaire), qui m'est aussi apparu comme une belle usine à gaz, mais passons...
    Il n'y a pas besoin d'être très finaud pour comprendre que tout cela revient à recréer des blocs, or les blocs c'est le retour des atavismes entre nations, y avez vous songé ? avec le danger que cela représente : les tensions entre nation d'abord, et ensuite... (plus tard et personne ne peut dire quand)...les bruits de bottes... Il suffit (encore une fois je vous le redis !) de regarder l'Histoire liée aux comportements humains pour s'en convaincre, non pas qu'elle se répète invariablement, mais elle se structure en suivant l'inconscient humain (cf "j'insiste encore" voir Freud "l'homme moïse et la religion monothéiste" incontournable sur ce sujet qui "transcende" l'économie pour ne se soucier que du fond historique des décisions humaines, et ce d'un point de vue collectif !)

  11. sha1966 dit :

    Bon noel a tous et à Jean Luc Mélenchon
    Autre petite chose qui créerait du travail: exiger que les produits dit manufacturés (genre electromenager, hightech et autres) soient réparables. En effet de plus en plus, il est impossible de réparer un objet en panne voir même sa duréee de vie est inscrite dans ses composants (certaines imprimantes ne peuvent pas faire plus d'un certain nombre de copies avant de tomber en panne et donc, comme cela coute plus cher de faire venir la piece, d'en racheter une autre...)

  12. ric hunter dit :

    @110 (Simon)
    Récupération de 195 milliard d'euros par an passés du monde du travail vers le capital (imaginez ce que l'on peut faire avec cette somme)
    Création d'un pôle public de financement pour aider au développement des PME, avec des taux réduits dès lors que les projets seront source de création d'emplois et/ou respectant l'environnement. Le FdG veut s'appuyer sur le tissu de l'économie réelle symbolisée par les très petites et PME, source de relance économique. Les ennemis du FdG et de la nation sont bien les multinationales du CAC 40 et le monde financier qui étranglent le monde de l'économie réelle.
    Je vous invite à lire le programme du FdG "L'Humain d'abord" et le livre de Jacques Généreux "Nous, on peut" ainsi que les différents sites du FdG et de ces partis composants.

  13. Daniel du 93 dit :

    @ Sonia Bastille (100)

    Les partisans d'un retour au franc prétendent que, 6 mois après, le solde de la balance commerciale s'améliorerait, les exportations augmenteraient, tandis que les importations diminueraient. Cette hypothèse méconnait au delà des effets conjoncturels plus ou moins contradictoires, les revers structurels des dévaluations dites compétitives dans un monde capitaliste travaillé par les défis des révolutions informationnelles et monétaires.
    Dans les années 1980, le franc a été dévalué 4 fois entrainant une succession de phénomènes de détériorations suivis de redressements (courbes en J), sans redressement structurel de nos échanges et au prix d’une dégradation croissante de la situation sociale en France avec :
    - une forte augmentation du taux de pénétration de notre marché intérieur par les produits importés. En 1981, le déficit du commerce extérieur est de 50,60 milliards de francs. En 1987, il atteint 55,5 milliards de francs et passe, en 1990, à 70,3 milliards de francs.
    - une sensible augmentation des sorties de capitaux: Le solde des investissements directs passe de -1,60 milliards de francs en 1983 à -17,19 milliards de francs en 1985, puis -24,54 milliards de francs en 1987 à -97,38 milliards de francs en 1990.
    - une augmentation du chômage: De 1.542.250 chômeurs en moyenne en 1981, elle en compte 2.267.000 en moyenne en 1987.
    - la chute de près de 10 points de la part des salaires et traitements dans la valeur ajoutée nationale dans les années 1980.
    D'où le besoin d’une nouvelle monnaie commune mondiale à partir des droits de tirages spéciaux (DTS), proposition à laquelle la Chine, la Russie et l’Amérique Latine se sont ralliés. Un changement de gouvernance du FMI et de la banque mondiale est nécessaire. Il y a besoin d'un nouveau Bretton Wood.

  14. Sonia Bastille dit :

    @marechal (112)

    Cette proposition n°5 ressemble peu ou prou à ce qui fonctionnait dans l'UE de 1993 à 1998 et que je sache le Franc se portait pas trop mal y compris quand la gauche plurielle qui était aux affaires ! Au sein de l'Europe, si il y a eu des chocs et entre chocs, ce fut en ex-Yougoslavie avec des guerres à la fois ultra-nationalistes qui finiront par le démantèlement de la nation yougoslave et la re-création des nations qui existèrent avant 1914. La Slovénie est dans l'UE, la Croatie s'y joindra au 1er juillet 2013. Les chocs et entrechocs des nations, l'UE ne les a donc nullement empêcher elle a même parfois encouragé (ex-Yougoslavie, mais aussi la séparation de la Tchéquie de la Slovaquie). Ces affrontements entre nations que je viens de rappeler n'avaient rien à voir avec les questions de monnaie nationale ou de monnaie unique !

    Il y a deux façons de faire l'Europe. Il y a le processus fédéraliste (sans remonter au Conseil de l'Europe) qui a commencé avec le Traité originel de Rome en 1957 qui pousse vers l'intégration et l'unicité tant politique qu'économique. Depuis Maastricht et la monnaie unique, cette intégration et cette unicité deviennent monétaire et maintenant budgétaire. Le même processus politique de démantèlement des Etats-Nations souverains est continuellement poursuivi et amplifié. Le même processus économique capitaliste de la concurrence libre et non faussée dans le cadre d'un vaste libre échange mondial est poursuivi et amplifié. L'autre processus, c'est l'Europe des coopérations, des projets, de la libre association d'Etats-Nations souverains, permettant un développement économique mutuel et protégé.

    @ Daniel du 93 (115)

    Un retour à la souveraineté monétaire nécessitera une souveraineté économique et donc un protectionnisme de notre économie (nos marchés notamment intérieur) et un soutien aux secteurs industriels et agricoles. Cela a manqué aux relances et aux dévaluations de 1981-1982.

  15. Olmo dit :

    Joyeux Noël à Jean-Luc Mélenchon et encore merci pour ce que vous faites! Bravo !

  16. fanny R dit :

    Merci.
    Merci d'être là.
    Passez de très bonne fête de fin d'année Mr Mélenchon et a vous tous qui lisez cette rubrique.

  17. Daniel du 93 dit :

    @ Sonia Bastille (116)
    Le salut des peuples européens comme des peuples du monde passera par des changements profonds dans la politique monétaire, le rôle des banques et des institutions de régulation financière et commerciale. Cela implique des transformations touchant les principaux niveaux d’organisation de la vie politique, administrative et sociale, c’est à dire de la Région à la Nation, à l’Europe et jusqu’au Monde. Cela suppose de changer profondément le sens de l’utilisation des outils monétaires donc du crédit et des banques au premier rang duquel est pour nous la Banque Centrale Européenne. Il est effectivement temps que cela change et l’Euro peut constituer un levier. Mais naturellement il faut changer cet Euro et non penser que par un je ne sais quel retour en arrière on règlerait le problème. Une question : les monnaies nationales ont-elles empêché la financiarisation de l’économie, la suppression du financement direct des États par leur banque centrale ? En France ce principe a été abandonné en 1973, le franc existait, la Banque de France était notre banque centrale et ils ont vécu pendant presque trente ans encore pour quel résultat ? La question centrale est donc bien celle des critères de gestion appliqués.
    Cela implique que le FdG s'engage vers une transformation radicale et de portée révolutionnaire de l'économie, avec l’objectif de mettre l’argent et les banques au service du développement des capacités humaines et non à la botte des marches financiers et du capitalisme mondialisé. C'est bien l'objectif de l'Humain d'abord!

  18. Huet Annie dit :

    Ce blog est ma seule respiration dans cet univers nauséabond duquel il nous faut survivre. Merci J-Luc Mélenchon de cet oxygène indispensable. Ca donne envie de vivre !

  19. Vincent dit :

    Tant qu'à faire, pourquoi les théoriciens néo-libéraux ne prônent pas l'élimination systématique de cet état dépensier? Il n'y aurait plus que le marché pour tout réguler!
    Mais non, il leur faut un état pour les protéger, il leur faut une armée et une police prêtes à mater toute tentative de révolte! Il leur faut un état qui prélève des taxes sur les ménages les plus pauvres afin qu'ils puissent se gaver! Il leur faut un état pour les renflouer quand ils auront dilapider les fonds des déposants!
    Les néolibéraux préfèrent les états totalitaires!

  20. Jean Jolly dit :

    @ Sonia Bastille.

    Sortir de l'euro et de l'Europe n'est pas fondamentale en soi, ce n'est que le plan "B" au cas où le plan d'une Europe sociale foire, c'est clair à mon avis.

    J'ai volontairement cité Frédéric Lordon et Étienne Chouard dans un de mes derniers commentaires, alors qu'ils ne sont pas unanimes sur la finalité de la démocratie mais ils se complètent puisque la priorité de leurs priorités est de mettre un terme à la spéculation, en commençant par proposer à un audit de la "dette" tout en favorisant un minimum d'inflation pour résorber le chomâge... variomètre de l'esclavage comme chacun le sait.

    Lordon ne rejette pas l'idée de l'Europe si elle peut être "sauvable" et bénéfique alors que Chouard est branché (comme toi) sur l'article 50 du traité de Lisbonne pour la sortie pure et simple de cette union, il va même plus loin puisqu'il part sur une logique de démocratie pure. Chose impossible dans l'immédiat, pour diverses raisons, mais qui fera son petit bonhomme de chemin dans les consciences et ne pourra que fructifier... que du bonheur pour nos descendants.

    Seulement nous sommes en 2011, presqu'en 2012 et il est déjà très compliqué d'expliquer aux Français qu'il est possible de changer de République et qui mieux est, dont la constitution sera écrite par eux.

    C'est déjà beaucoup leur demander après Sarkozy... alors si Étienne Chouard et toi-même compliquent la tâche, il est vrai qu'il vaut mieux sortir de l'Europe tout de suite plutôt que de tergiverser.

    Seulement, tout sera à reconstruire et il ne faut pas croire que l'empire US pleurera sur le deuil de l'Europ, bien au contraire, ils vont danser la danse de saint-gui (à Wall Street bien évidemment)... On les a bien eu les cochons d'européens en envoyant nos experts de Goldman Sachs et de Lemahn frères et consœurs. Ils gobent tout ces débiles.

  21. yvette dit :

    A propos des grèves, ils hésitent pas à envoyer la police, l'armée, et s'il le faut un jour ils tireront à balles réelles.
    A propos de la dette, ces chiffres m'étourdissent et leur font perdre, à mes yeux, tout honneur.
    A propos des fêtes ? de ma maigre retraite j'ai essayé d'essorer un peu pour tenter de faire plaisir. J'ai évité de penser à eux. J'avais juste un peu mal au coeur, j'ai réussi à sourire... je sais de quel côté je suis.

  22. Michèle dit :

    Bonnes fêtes cher Jean-Luc, même si la frénésie "des fêtes" contraste cruellement avec l'implacable réalité dès qu'on s'écarte de l'imaginaire collectif créé et entretenu par la médiacratie en l'occurrence. Un imaginaire digne de Disneyland. Seules l'estime et la confiance qui soutiennent les relations vraies font autorité pour les souhaits.
    Oui aucune trêve de Noël pour ce que vous nommez la Guerre des classes! Bravo pour la décision de se porter solidaire en personne auprès des travailleurs grévistes. De fait, venir apporter sa solidarité est un acte qui ne trompe pas! L'accueil est même bouleversant tant l'humain reprend ses droits. Le tribunal d'Aix-en-Provence pour les Fralib m'en laisse un souvenir lumineux! A très bientôt.

  23. Jonathan L. dit :

    Sans ce blog, je serai surement perdu à l'heure actuelle. Je me sentirai seul et idiot de penser "de travers", j'aurai peut-être abandonner mes projets et mes ambitions d'être une aide dès que l'occasion se présente, et le relais de cet éclairci dans l'obscurantisme ambiant.

    Merci, mille mercis. Pas seulement pour moi, mais pour tout ceux qui espèrent et ceux qui n'osent même plus.

    Dorénavant, j'essaie de me concentrer sur la transmission, le travail militant...je ne donne plus que rarement mon avis car j'ai de plus en plus de mal à suivre l'actualité avec intensité. J'invite à mon tour chacun à réfléchir sur l'intérêt absolu que représente la prise de conscience collective des réalités qui nous sont dissimulées sous des faux-semblants, des vues de l'esprit aussi auto-réalisatrices que des agences de notation, et de la nécessité de soutenir chacun dans ses réflexions et prises de positions: ce que je trouve ici à profusion !

    Mélenchon, présidons !

  24. marechal dit :

    @ Sonia Bastille
    Ces affrontements entre nations que je viens de rappeler n'avaient rien à voir avec les questions de monnaie nationale ou de monnaie unique !
    Je ne dis pas le contraire !
    Je dis que mettre un terme à ce qui unit un groupe n'est jamais sans danger...(que ce soit la fin d'une union monétaire ou d'une union idéologique, les mécanisme des décisions humaines ont une fâcheuse tendance à se rejoidrent ensuite !) l'exemple que vous citez en est la preuve, la chute du mur de Berlin et la fin du pacte de Varsovie ont lâcher la bride aux atavismes à l’intérieur de la Yougoslavie. Et quand vous dites que l'UE a encouragée le drame il me semble que vous ne vous trompez, la réalité fut bien sombre là-bas, nos militaires en casques bleus s'en souviennent et le "laisser faire" fut longtemps un problème. Jusqu'à l'improvisation de ce qui fut la FAR pour les médias, et autre chose sur le terrain, mais c'est un autre sujet...
    PS ; Cher Sonia, depuis le temps que je vous lis je vous avoue ma sympathie, même si j'entrave guère tout à vos petits détails techniques qui me semblent fonctionner comme un carcan... pour les étrennes lâchez vous la bride, si vous me permettez cette familiarité, allez voir par exemple une expo de Picasso en vous disant bien que celui-ci a comparé ses propres tableaux à ceux du Louvres, en disant je le cite que "c'est la même chose"
    Une façon comme une autre d'être en capacité de prise de recul ou de s'envoler, pour qui le veut... (sinon il y a pierre Perret avec la cage aux oiseaux.)
    Aller, de joyeuses fêtes à tous et à toutes : Aux intervenants, au webmestre, à Jean-Luc Mélenchon.

  25. Suticos dit :

    Merci Jean-Luc et bonnes fêtes.

    Quel travail considérable et essentiel d'information.

    Il y a quelques mois, quand je disais que j'adhérais au PG et que je soutenais Mélenchon, on rigolait bien et on ne me parlait que de l'antijournalisme primaire d'un homme dépeint comme sectaire et mysogine. Aujourd'hui le ton a changé et si le travail de persuasion reste colossal, j'entends de plus en plus parler....de courage et de clairvoyance.

    Bravo, avec vous, nous ne lâcherons rien !

  26. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 116 - Sonia Bastille
    2 façons de faire l'Europe:
    "Il y a le processus fédéraliste /.../ qui pousse vers l'intégration et l'unicité tant politique qu'économique. Depuis Maastricht et la monnaie unique, cette intégration et cette unicité deviennent monétaire et maintenant budgétaire. Le même processus politique de démantèlement des Etats-Nations souverains est continuellement poursuivi et amplifié."

    Non, ça c'est le processus supra-national qui impose tout, juste dans les détails et de haut en bas. C'est l'Europe que mijote Barroso et ses copains.
    Le fédéralisme lui implique par définition que chaque état reste souverain pour ce qui le concerne seul (ce qu'on appelle aussi la subsidiarité), et ne délègue une part de sa souveraineté ou ne prend sa décision en commun avec les autres états membres que pour ce qui les concerne tous à la fois. Et que les décisions aillent du bas vers le haut.
    Quant à l'Europe "des coopérations ponctuelles" c'est celle qui existait avant le Traité de Rome, on sait que c'est le chacun pour soi et le monde des alliances opportunistes, et que faute de structure coopérative réelle et à long terme elle ne conduit finalement et tôt ou tard qu'à la guerre d'abord économique, puis à la guerre tout court.
    Marrant comme certain-e-s reprochent à l'Europe d'opposer les pays les uns aux autres par la concurrence "libre et non-faussée", et ne trouve pas mieux comme alternative que la sortie de l'Europe, c'est à dire une solution dans laquelle tous les pays se retrouveront précisément et à nouveau tous en concurrence avec leurs voisins...

  27. Les débats à n'en plus finir sur l'Europe et l'euro me paraissent totalement vains et superficiels si on perd de vue cette notion essentielle : la question n'est pas "avec qui " ou "avec quoi" mais "pourquoi faire ". Se crisper sur le cadre, le contenant et laisser de côté les politiques suivies sur le fond, est pour moi à la limite de la niaiserie.
    C'est comme si on s'interrogeait sans cesse sur la forme de la bouteille, sa contenance, la couleur de
    l'étiquette et jamais sur ce qu'il y a dedans. Le breuvage est-il excellent ou imbuvable ?
    Or, ce qui compte c'est qu'un peuple maîtrise son destin, autant que faire ce peut. A l'époque actuelle, la question centrale, incontournable, consiste à reprendre aux marchés, aux banquiers-spéculateurs, aux multinationales, un pouvoir illégitime et totalitaire. Combien de fois faudra t-il répéter que l'Europe, l'euro, sont des outils, des moyens, non des fins en soi ? Et que quelque soit le cadre institutionnel et monaitaire,si les politiques décidées sont contraires aux intérêts du peuple, le résultat sera calamiteux.
    Le Front de Gauche est, à priori, favorable au principe d'une Europe unie et d'une monnaie commune; il constate qu'aux mains des ultra libéraux, ce cadre est utilisé contre les peuples et au profit exclusif d'une petite oligarchie.
    La première choses à faire est de l'utiliser autrement. Si pour des raisons diverses, ce cadre éclate, à partir du moment où le pouvoir politique a repris le pouvoir des mains des oligarques, il est libre de s'adapter à la nouvelle situation et saura toujours quoi faire (cf "nous on peut").
    Il en est de même de la Constitution. Je suis un ardent partisan d'une VIè République. Il faut quand même garder à l'esprit que les meilleures institutions du monde, si elles peuvent contribuer au bonheur d'un peuple, ne peuvent en elles mêmes suffire. La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a.

  28. bernard hugo dit :

    Bonnes fêtes à tous, au webmaster et à l'équipe de campagne.

  29. YanDuPic dit :

    Bonnes fêtes à vous Jean-Luc Mélenchon, et à tous!
    @Alain 105: bravo pour votre courage, tenez bon, vous et vos familles!
    2012, année de la Grande Castagne!

  30. jp 29 dit :

    Rien à voir avec l'article de cette page [...]

    [Edit webmestre : En effet !]

  31. laforcedupeuple dit :

    @102 jc, et à tous,
    Oui, cette vidéo conférence c'est de la dynamite, de excellentissime et on y trouve même la solution.
    Bien penseur celui qui a dit pour la première fois: Prendre le problème à la racine.

  32. Louis St O dit :

    103 @Christian
    « Quelqu'un a-t-il vu sur une quelconque chaîne des images du passage de Jean-Luc Mélenchon à Roissy ? »

    Il suffit de lire le billet de JL au deuxième paragraphe « Je suis allé à Roissy soutenir les grévistes » ou l’on voit « il y a des images de tout ça. » cliquer dessus.

  33. Alan dit :

    Filoche, Montebourg et Todd se fichent du monde. A quoi rime leur stratégie à l'heure actuelle ? L'aile gauche du PS n'existe plus, depuis que les courants Mélenchon et Dolez on mis la clef sous la porte, plus personne n'incarne le socialisme en tant que tel au sein du PS. Filoche, Lieneman, Quiles, Emmanuelli ont rallié Hamon, qui a lui-même disparu derrière Martine Aubry, qui a elle-même été défaite par François Hollande... Le PS ne cesse de dériver à droite et personne n'a été capable de l'empêcher, et surtout pas Montebourg et ses réflexes opportunistes incompréhensibles. N'oublions pas que si DSK avait été en mesure de se présenter à la primaire socialiste, il aurait été rallié par Aubry, qui avait déjà été rallié par cette fameuse "aile gauche" déliquescente. Non vraiment à un moment donné je pense qu'il faut arrêter de se foutre du monde.

    Ok on ne va pas stigmatiser ces mecs-là, mais franchement vu la position absurde dans laquelle ils se trouvent ils seraient bien inspirés de garder le silence au lieu de nous balancer l’opprobre. S'ils avaient un peu de courage politique et moins d'ambitions personnelles, ils seraient restés fidèles à leurs idéaux et seraient partis avec nous fonder le PG. Au lieu de ça, ils continuent à végéter dans les tréfonds du PS et à servir à rien. Qu'à cela ne tienne, mais qu'ils assument ! Quand ils se retrouveront à soutenir des plans de rigueur à la Papandréou sous la présidence d'Hollande, on verra bien à quel point ces gens sont inutiles... Et peut-être qu'ils finiront eux aussi par s'en rendre compte et pas prendre leurs responsabilités !

  34. tchoo dit :

    L'envoi des policiers pour casser la grêve des agents de sécurité est une manipulation de pyromane de la part de Guéant. Qu'il continu comme cela, il risque de voir la troupe, elle aussi se révoltée.
    Mais au delà, n'est-il pas dans le rôle de la police d'assurer le rôle de la sécurité dans les aéroports, si l'activité de ceux-ci est un service public (ce que les cris effarouchés de nos éminents journalistes laissent à penser, eux qui tremblent à l'idée de ne pouvoir rejoindre leur résidence secondaire en Corse ou leur ryad à Marrakecht).
    Cela ne change rien aux revendications de nos camarades des service de sécurité privé, dont le statut pose une fois de plus la question de l'efficacité dans une activité a-économique!

  35. le révolté dit :

    Bonnes fêtes à tous,à jean luc et au webmestre et que 2012 nous apporte la victoire.

  36. Alexandria dit :

    @ Hold-up 73, @ El Guido 82
    J'ai regardé avec passion l'Encerclement. Jusqu'à 1 h 10 mn environ. Impossible de visionner la suite. N'y aurait-il pas moyen de partager cette vidéo en 3 séquences, pour ne pas buter sur cette limite de temps ?
    Si vous avez une réponse à ce problème, d'avance, merci.

  37. Jl Maillard dit :

    @102jc
    En effet, excellente conférence... un peu longue mais tellement enrichissante. la solution est bien, comme le dit j. Genereux dans son livre "Nous on peut", une décision politique qui viendra s'opposer à la puissance financière qui n'à pas de limite comme le dit le professeur Chouard s'appuyant sur Montesquieu.
    Quel courage il faudra montrer pour s'opposer à une telle puissance et, chez nous, en France, je ne vois que JL Mélenchon pour relever un tel defi.

    Tous les autres sont otages de ces puissances financières et en sont leurs clients.
    Ils vendent leur salade avec l'aide des médias dominants afin de ramasser à la fois les suffrages des citoyens façonnés par ces médias et les miettes laissées par ces puissants.
    Il est vrai que des miettes des sommes folles en jeux, celà reste juteux.

  38. Roland011 dit :

    @Alexandria
    J'ai regardé avec passion l'Encerclement. Jusqu'à 1 h 10 mn environ.

    Ça m'arrive également ! Mon truc : se reconnecter et repartir a partir de... (1h10 dans ce cas la)
    Bonne chance

  39. vaillant dit :

    Super tous ses blogs collatéraux qui s'ouvrent pour échapper à l'entreprise de destruction massive du WM

    [Edit webmestre : Alors tant mieux pour vous ! Commentez-y tout à votre aise, car ce que vous venez d'écrire ci-dessus est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et met fin à votre participation à ce blog.]

  40. QuienSabe_PG66 dit :

    Je rejoints Alan #137 concernant les "fameux" Todd, Montebourg et compagnie, et j’ajoute que je ne retire pas un mot, pas une virgule de ce que j'ai pu en dire auparavant. Le FdG ne manque pas d'hommes et de femmes de qualité qui ont le courage de leurs opinions, et donc les assument publiquement. Ceux dont il est question ne veulent pas se "commettre" avec le FdG, soit par opportunisme, soit par anticommunisme primaire, ou simple conservatisme bourgeois de circonstance.

    Jean-Luc Mélenchon dit: "C’est de photos de machines, de travailleurs et de gestes de travail dont nous avons besoin à présent." Vous commencez à m'inquiéter sérieusement avec vos machines, vos travailleurs, votre travail, etc., et d'autres avec moi. Le mot "citoyen" n’apparaît pas une seule fois dans votre billet. Quand je compare avec les précédents, il est très rarement employé aussi. Je n'accepte pas que vous réduisiez ma condition de citoyen à celle d'un travailleur. Je ne suis pas un quantum de "capital humain", moi. Le travail n'est pas une valeur (de droite), ou un idéal (de gauche), c'est un état, comme l'eau est liquide ou solide. On a ou pas du travail, et même si, en toute hypothèse, la fonction fait l'homme, on est bien davantage que cela. Attention aux dérives...

    Sinon, vous m'avez épaté sur BFM devant Estrosi.

    Place au peuple !

  41. ElGuido dit :

    @Alexandria 140
    Bonjour Alexandrai,

    Si ça coupe, si tu as internet explorer, il faut faire f5 sur ton clavier pour raffraichir la page web. Démarre la vidéo et va directement là où elle s'est arrêtée.

  42. Louis St O dit :

    144 QuienSabe_PG66
    Je ne vois pas pourquoi tu t’offusque lorsque l’on parle de travailleur, pour moi c’est plus revalorisant de dire de quelqu’un qui fournit un travail, est un travailleur, plutôt que ce qui aujourd’hui est devenu courant c'est-à-dire un salarié, donc celui qui reçoit un salaire, celui qui coûte à l’entreprise.
    D’autre part, nous sommes tous des citoyens, mais JL demande un citoyen en train de travailler, donc un travailleur, je trouve cet appellation utilisé à bon escient.

    Amitiés partisanes

  43. Gérard Sambert dit :

    Bonjour,

    Je lis votre blog avec beaucoup d'intérêt et d'attention. C'est un lieu très précieux de lucidité et de conviction, qui fait appel à la raison, bref, profondément humaniste. Alors, une critique : ne traitez pas Monti de "crétin buté" ("buté" suffit) et surtout d'"anti-Français" ("grotesque" de surcroît...). D'autant que vous n'expliquez pas ce que vous entendez exactement par là. Merci. Et continuez !

  44. Jean-Luc T dit :

    Celà peut sembler pas très politique, mais.... Bon solstice à tous citoyens de ce blog.

  45. Charitat Jean-Claude dit :

    Puisqu'il faut faire simple:
    Comment peut-on à la fois considérer un service quelconque comme étant privatisable et dans le même temps affirmer que le travail fourni par ce service ne saurait être interrompu sans pénaliser le public concerné ?
    Que ce soit dans le cadre de la SNCF ou aujourd'hui dans celui de la sécurité sur les aéroports, de deux choses l'une ou bien ces emplois sont publiquement indispensables et ne sauraient être interrompus et alors il me semble qu'on peut les qualifier d'emplois publics ; ou alors ces emplois sont des emplois privés comme bien d'autres sur lesquels il est difficile d'envisager une remise en cause du droit de grève.
    D'autre part si l'État doit fournir des forces de police pour se substituer à la carence d'un service public, il serait pour le moins indispensable que ce service soit facturé au prix fort auprès des services privés utilisateurs.
    Une facturation à prix coûtant aux aéroports permettrait d'évacuer le conflit et inciterait fortement ces derniers à intervenir

  46. Sonia Bastille dit :

    @Charitat Jean-Claude (149)
    A propos du droit de grève, le préambule de la constitution de 1946, repris dans celui de celle du 04 octobre 1958 (faisant partie du bloc de constitutionnalité) dit clairement dans son 7ème alinéa que : "Le droit de grève s'exerce dans le cadre des lois qu'il le réglementent."

    La CFDT qui avait émis un recours devant le Tribunal Administratif pour violation du droit de grève (suite à l'envoi des forces de l'ordre pour palier au personnel gréviste) {afin de faire annuler cette décision des pouvoirs publics} a été déboutée !

    Dans ce conflit,il y avait aussi les droits constitutionnels d'aller et de venir, de la libre entreprise. L'Etat devait faire valoir à la fois le respect de ces droits constitutionnels (droit de grève mais aussi le droit d'aller et de venir, droit à libre entreprise) et maintenir l'ordre public, la sûreté et la continuité du service public (fut-il confié au privé). Il a fait prévaloir l'intérêt général en portant médiation puis en envoyant les forces de l'ordre pour le maintien de l'ordre public et la continuité du service public de la sûreté.

    Le droit de grève est garanti par la constitution mais encadré selon la loi dont notamment le code du travail et les dispositions relatives à son exercice dans les fonctions publiques. Des professions comme les policiers, les gendarmes, les militaires, les pompiers professionnels, les magistrats n'ont pas le droit de faire grève. Des professions du privé ou du public sont encadrés et peuvent être soumises à réquisition ou un service minimum (personnel de santé, médecins libéraux,... transports ferroviaires et terrestres, société privée exerçant un service public (concession exemple, la distribution de l'eau, pompes funèbres,...).

  47. Berdagué dit :

    Hold up 49 à voir et à revoir,plein d'enseignement.
    Merci pour "Inside Job",même si je me doutais des mécanismes mis en oeuvre et en action,c'est le meilleur documentaire et très facile à comprendre d'où ça vient et tout ce qui nous tombe sur la tête, c'est du très lourd et du costaud,enfin le marché visible et les très courts termes initiés,décomplexés et des professeurs /experts économie/finance touchant sans scrupule, des vrais hors la loi,en "éthique" du pognon à millions voire milliards.
    Le Peuple Américain a un boulot immense à faire pour récupérer leur argent et Obama qui nomme des responsables des dérives pathologiques financières montre à quel point son élection tient aussi des subsides du système financier criminel.Après nous, 2012 sera important pour nos 99% Américains en lutte.
    Ces 3 agences de notation américaines et internationales mondialisées,aux pouvoirs étendus à noter tout,notent par impression sans réel examen de la situation, si bien que je ne sais même pas s'ils savent que notre comptabilité est totalement différente de la comptabilité anglo-saxonne,mais même s'ils s'en souviennent,leur avidité,cupidité volontaire prédomine de toute leur honnêteté intellectuelle,déontologigue et d'éthique,tellement que ces financiers investissent le champ politique à corrompre (d'ailleurs facilement à 10 puissance 6, 7,8 et infinie) avec la planche à billets.Tripot et pourriture.Qu'ils dégagent et vite! "Le système sent le sapin " "Même à noël"
    Vive le Front de Gauche.

  48. graine d'ananar dit :

    Concernant les grévistes ds les aéroports : les chefferies syndicales (CFDT, UNSA) ont trahi les AG qui, ce matin, avaient voté la poursuite de la grève (à Roissy et St Exupéry). Dans leur dos elles ont signé avec les patrons la reprise du travail ! N'écoutant que leur "courage"(c'est-à-dire les médias, unanimes ce matin pour dire que le mouvement s'essouffle" (air bien connu), et que la reprise du travail allait être votée) elles ont fait comme d'habitude : coucouche panier.

    Et c'est avec ces traîtres qu'on nous promène à intervalles réguliers en manifestations potemkine. C'est à vomir mais c'est chaque fois la même chose.

  49. aaa dit :

    Concernant le programme partagé, je trouve qu'il y a un manque, il faudrait aller plus loin dans la denonciation du racollage publicitaire et de la société de consommation, d'autant plus que l'on souhaite augmenter sensiblement les bas salaires.
    Dommage que cette propositions , par exemple n'est pas été retenue (l'experience d'une ville sans pub a deja été tenté en 2006 à Sao Paulo avec l'unanimité de la population). D'autant plus que la pub est un des plus puissants relayeur du culte de l'image et de l'individualisme que l'on cherche tous à combattre et l'effet de ce "bourrage de crane" qui cherche à exalter les désirs mène trop souvent à la frustration de l'individu.

  50. jorie dit :

    D'autant que les aéroports prélèvent 11,50 € par billet pour la sécurité...et qu'il suffirait de leur retirer 50 centimes de cette manne par billet pour accorder enfin aux salariés du privé les 200 € mensuelsqu'ils demandent !
    Si les entreprises privées nepeuvent pas payer, alors les aéroports le peuvent ! cette manne des 11.50 € représente tout de même unbénéf de 860 mio €/an !
    L'intervention de la police et ce refus total de négocier les salaires est un geste politique important : comme pour les manifs pro retraite, le signal nous est envoyé : vous pouvez faire grève, vous pouvez manifester autant que vous voudrez, on ne pliera pas. Quitte à envoyer la police ou l'armée faire votre boulot. Tenez-vous le pour dit. Ces manifestations ou grèves prévues par la constitution sont des droits. Ces droits s'exprimentdansle cadre démocratique. Ces droits nesont plus respectés, ne sont plus écoutés, ils sontdonc bafoués et onfait intervenir les forces de l'ordre....contre unemanifestation démocratique. Désolés camarades, il va falloir aller plus loin, sinon vous êtes tous morts d'avance. Que se vayan todos !


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