03sept 11

Le coup d’Etat des financiers, la classe ouvrière, la pauvreté, le Chili en lutte

La tentation autoritaire

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Dans cette note, finalisée avant de monter dans le train pour Lille et sa braderie, je fais un tour d’horizon en attelant ensemble des choses que j’ai rédigées à divers moments, à mesure que je pouvais approcher un clavier et que j’avais le temps disponible pour m’adonner à la passion de l’écriture partagé avec vous. Il sera donc question du « Coup d’état des financiers », expression dont je veux progressivement éclairer ici le contenu. Puis je parle de l’invisibilité de la classe ouvrière dans les médias audiovisuels. Et cela me fait le lien avec un film que je veux vous proposer d’aller voir. Je viens ensuite sur l’extension de la pauvreté et la question stratégique qu’elle souligne. Du coup mardi vous aurez une pensée pour les ouvrier(e)s du « Thé éléphant » trainés en justice à Nanterre par leur exploiteur Unilever qui se plaint qu’ils aient mal parlé de lui. Je finis avec un message venu du Chili qui nous concerne de près.

Une nouvelle étape de la tentation autoritaire qui travaille les dirigeants libéraux commence en Europe avec l’imposition de « la règle d’or ». C’est la conséquence de leur vision dogmatique de ce qu’est « la seule politique possible ». Je voudrai souligner aujourd’hui que cette façon de voir se nourrit de l’ambiance anti-parlementaire et antipolitique dominante dans les médias. L’habitude de parler d’une « classe politique », les refrains destiné à donner une couleur politique neutre aux pires poncifs contre les gouvernements « de droite comme de gauche » fonctionnent comme un conditionnement. N’oublions pas dans ce registre le rôle de l’adulation des experts et la manie d’avaler tout rond un argument dès qu’il est présenté sous une forme chiffrée. Les têtes les plus pleines n’y échappent pas.  James Lovelock scientifique britannique : « il peut être nécessaire de mettre la démocratie de côté pour un moment ». David Shearman chercheur australien : « si la démocratie ne peut pas fournir leadership et action sur le changement climatique, sa survie doit être mise en question ». Je tire ces citations du livre d’Hervé Kempf contre l’oligarchie. Ce journaliste du « Monde » note d’ailleurs comment de bonnes têtes peuvent être emportées à la faveur de circonstances traumatisantes. Ainsi quand Nicolas Hulot a dit après l’échec de la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique en 2009 : « c’est la faillite de la démocratie ». L’idée sous-jacente selon Kempf est la suivante : « puisque la démocratie […] ne permet pas de prendre en compte les intérêts du long terme, la démocratie nuit au bien être durable de l’humanité. Et il faut confier à une élite vertueuse le soin de mener la société sur le bon chemin ».

Mais c’est évidemment dans le cœur du système que la tentation autoritaire est la plus forte. Le moment politique que nous vivons est celui du divorce entre le capitalisme mondialisé et la démocratie. Hervé Kempf propose un florilège de phrases qui font froid dans le dos. Mais elles éclairent tellement bien d’où vient ce que nous vivons. The Economist par exemple, magazine de référence libéral écrit : « les électeurs européens sont le plus grand obstacle aux ambitions [de l’Europe] de devenir plus dynamique et performante ». Plus près de nous, en France dans la nomenclature des médiacrates, si sourcilleux sur la démocratie chez les autres, on en a entendu de belles également. Ainsi Christophe Barbier, rédacteur en chef de l’Express en parlant de la nécessité d’un nouveau traité européen : « les peuples ne valideront jamais un tel traité […], un putsch légitime est nécessaire ». Et n’oublions pas Alexandre Adler, grand pourfendeur de dictature communiste qu’il voit au pouvoir avec Chavez. Cela ne l’empêche pas de préconiser une « dictature bienfaisante » pour la Grèce. Bien sûr, lui sait que c’est ce qui s’est déjà produit dans les années trente, sous le même prétexte, avec le même cheminement dans le même pays, sous la férule du dictateur Metaxás.

Les puissants ont commencé à critiquer les processus démocratiques
dès les années 1970 selon Kempf : « la Commission Trilatérale  regroupe à partir de 1973 des dignitaires politiques et économiques provenant des États-Unis, d’Europe et du Japon ». Son rapport de 1975 est rédigé par Samuel Huntington : « plusieurs des problèmes de gouvernance aux États-Unis aujourd’hui découlent d’un excès de démocratie ». Le théoricien du « choc des civilisations » avait à l’époque produit un livre où il montrait comment seuls les militaires étaient en état d’assumer l’intérêt général contre les politiciens nécessairement vissés dans une démagogie électoraliste de court terme. Ces thèses servirent de ciment et de justificatif pour la préparation et la conduite des années de dictature et de meurtres en Amérique du sud. Les prémices de la tentation autoritaire sont nombreuses et bien placées actuellement. Ainsi avec David Rockeffeler, membre de la Trilatérale et président de la Chase Manhattan Bank qui a écrit en 1999 : « une large partie du monde a tendu vers la démocratie et les économies de marché. Cela a amoindri le rôle des gouvernements […] quelqu’un d’autre doit prendre la place du gouvernement, et les entreprises me semblent être l’entité logique pour le faire ». Je suppose que ces lignes me vaudront maints ricanements et force accusation d’exagération. Un peu comme ce à quoi j’ai eu droit à propos du populisme. Et avant cela à propos de la dénonciation de la cupidité des riches. Vous avez donc vu que ces postures ne tiennent pas longtemps sous le feu des évènements. Le journalisme de l’audimat suit la pente et celle-ci va où nous disons et non là où ils préféreraient. De même la réalité du coup d’état des financiers finira par s’imposer aux esprits. J’ai noté avec orgueil que l’expression « coup d’état des financiers » était aussi un des slogans des indignés d’Espagne.  

Les ouvriers visibles ne sont que « 2% » chaque année à la télévision, toutes chaînes confondues. Ce chiffre, venu d’une enquête du CSA que je reprenais dans mon livre « Qu’il s’en aillent tous », commence à être connu désormais. Je l’ai rappelé à l’émission « Salut les Terriens » pour enfoncer le clou. J’y reviens. Invisibles, effacés, rayés du tableau, disparus ou en voie de disparition. Exception ce soir là : une employée de Sodimédical était invitée sur le plateau d’Ardisson pour parler de la délocalisation de son entreprise en Chine. La charge de violence brute de cette exclusion permanente le reste du temps n’en est que plus sévère quand on écoute cette femme décrire sa condition. Les universitaires et sociologues étudient cette « occultation ». Dans mes pérégrinations internet, je suis tombé sur un dossier du journal « La Croix » datant de 2008.  Un professeur d’université y faisait ce constat : « Chaque année, lorsqu’on demande aux étudiants combien il reste d’ouvriers en France, les réponses sont ahurissantes. Certains disent 100.000, d’autres 500.000. Il y en a toujours un qui par bravade va aller jusqu’à les estimer à un million. » Derrière l’absence d’images et l’absence de mots, il y a des hommes et des femmes qui ne travaillent pas tous dans les mêmes branches. Une ouvrière qui a vingt ans de métier dans une usine agro-alimentaire est citée dans ce même dossier : « Parfois, lorsque je leur décris mon atelier, j’ai l’impression que les gens n’imaginaient pas que le travail à la chaîne existe ailleurs que chez les constructeurs automobiles. Comme si seuls ceux qui sont employés dans la sidérurgie ou dans la construction automobile peuvent porter le nom d’ouvrier.»

Des armées de communicants veillent à ce que les mots façonnent le monde qu’ils fantasment pour que les dominants qui les payent en tirent gloire et profits. L’ordre globalitaire du capitalisme de notre temps tient par la colle d’un imaginaire reformaté et domestiqué par ses mots et ses occultations. Dans son livre sur l’oligarchie, Hervé Kempf, décrit bien (page 35) cette évacuation de la conscience de soi. « Le peuple ne se voit plus comme tel, la société se croit une collection indistincte d’individus […]. L’oligarchie, elle, a une conscience de classe aiguisée, une cohérence idéologique sans faille, un comportement sociologique parfaitement solidaire. ». Dès lors, la lutte politique que nous menons est aussi une lutte poétique, au sens radical du mot c’est-à-dire de création et d’invention contre tout un vocabulaire qui fonctionne comme une propagande permanente. La révolution citoyenne passe par ce travail d’invention. Nommer la réalité du monde sans euphémismes anesthésiants. Inventer ou réveiller  les mots ou les symboles qui portent ce que nous voulons voir se construire de nos intelligences et de nos mains. Me revient en mémoire l’appel en 2004 de treize illustres anciens résistants pour commémorer le 60ème anniversaire du Programme du CNR, celui « Des jours heureux » : « Plus que jamais, à ceux et à celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : créer, c’est résister. Résister, c’est créer. »

Des artistes, des cinéastes, créent pour résister à cette déferlante quotidienne d’images mutilantes et obscurcissantes. D’images formatées dans « le moule à tarte » des séries et reportages du vingt heures. J’emprunte l’expression à Peter Watkins, le grand documentariste anglais auteur de « La Bombe », de « Punishment Park » et des six heures magistrales de « La Commune ». Dans les films de Robert Guédiguian, de Gérard Mordillat, les ouvriers sont visibles et vivants. Plus beau le collectif de travail, plus belles les solidarités de quartier et d’usine, avec des amours et des sentiments mais sans mièvreries. Le documentaire de Gilles Perret « De mémoires d’ouvriers »,  qui sortira au cinéma en janvier 2012, est de cette veine.

J’en parle parce que les participants du « Remue Méninges » à Grenoble ont pu le voir en avant première samedi soir dernier. Pendant ce temps, j’étais cloué dans ma chambre d’hôtel à préparer mon discours du lendemain. Mais quel moment cette soirée cinéma ! Gilles Perret avait contacté de lui-même l’équipe d’organisation pour proposer de venir installer de quoi projeter son film dans le grand bar du campus universitaire. Beaucoup d’entre vous connaissent son travail, ont vu « Walter retour en résistance » ou « Ma mondialisation ». Après la projection il y a eu échanges et débats, à l’image de ces trois jours d’intenses rencontres au Remue-Méninges. Je note qu’à la même heure samedi soir, ailleurs dans un amphi, des comédiens amateurs, nos camarades, jouaient la pièce en alexandrins de Frédéric Lordon, « D’un retournement l’autre ». Comme quoi une université d’été politique peut être un moment culturel pleinement intégré.

Pour avoir écouté les camarades qui m’en ont parlé, tous très émus, j’ai hâte de voir le film de Gilles Perret. Il cite ce chiffre des « 2% » de visibleset donne la parole à des ouvriers actifs et retraités de la production d’électricité et de la métallurgie en Savoie. Son récit s’écrit dans la durée, de l’évocation de la fusillade peu connue de Cluses en 1904, où des patrons tirèrent sur leurs ouvriers en grève, aux images d’archives de la cinémathèque de Savoie qui couvrent cent ans d’histoire de grands travaux dans cette région des Alpes. Le film construit ainsi une mémoire ouvrière des mutations de l’industrie. Avec des images et des voix, de l’Histoire et du présent, avec cet art du montage propre au cinéma, les ouvriers du film décrivent le monde tel qu’il ne va pas et proposent des solutions politiques. Je le dis car un film comme celui-ci, tout comme « Pater » d’Alain Cavalier qui évoque l’idée du salaire maximum, fait avancer les causes que nous défendons autrement qu’un programme politique ou que le discours à une tribune. On adhère aussi à une idée parce qu’on a partagé l’émotion de qui la joue ou la propose. Les ouvriers de ce film évoquent la dégradation des conditions de travail à partir de la suppression du casse-croûte payé par l’entreprise à la pause. Ils montrent que la financiarisation des entreprises a fait entrer dans les usines des bataillons d’ingénieurs soucieux de rentabilité. Et que les ouvriers dans ces conditions connaissent mieux la chaîne de production et le fonctionnement des machines que l’encadrement. J’ai fait mienne cette idée dans « Qu’ils s’en aillent tous » : « Il faut éjecter des postes de commande des entreprises les financiers et les commerciaux qui les ont envahis. »

A mesure du récit cinématographique, un programme de luttes politiques s’énonce par la voix de gens du commun fiers de leur travail. Précarité, fusions-acquisitions, problèmes de sécurité liés à la sous-traitance, évolutions du droit du travail, re-nationalisation, réindustrialisation, bataille culturelle contre la communication d’entreprise qui célèbre la performance et la compétition. Les meilleurs défenseurs des outils de production et des réalisations qui concourent à l’intérêt général, ce sont les travailleurs qui ont de la mémoire, héritiers du temps long et non les financiers qui calculent à la seconde, esclaves du temps court.

Des nouvelles des riches ? Les 0,005% les plus riches sont à l’abri et vivent avec beaucoup d’argent. Le coup de rabot annoncé par Fillon la semaine dernière pour taxer les riches sera surtout symbolique. L’économiste Thomas Piketty le rappelait récemment dans un entretien au « Monde » : « Au total, 2011 a été une excellente année pour les riches » ! La France est « leader européen pour le nombre de millionnaires en dollar ». Piketty n’invente rien. Il décrit. C’est une étude de la banque Crédit Suisse qui atteste ses propos. Tel est le bilan des promesses de la mondialisation heureuse et des autres refrains du libéralisme. La pauvreté augmente en France sans discontinuer. Elle s’aggrave et se généralise. La pauvreté n’est pas un à côté du système qui laisserait sur la route les plus fragiles, les moins aptes à supporter les coups de sabre de la mondialisation. C’est le cœur, le moteur du modèle social du capitalisme de notre temps. Pour que des mégas fortunes s’accumulent il faut que le gros de la troupe puisse être pressé sans merci. Entre les deux, une masse volontairement et méthodiquement effrayée balance entre résignation et indignation. Il faut comprendre et expliquer le lien entre pauvreté et richesse. Car aussi étrange que cela puisse paraitre, beaucoup ne le font pas. Ils peuvent alors se réjouir dans une même phrase de l’augmentation du nombre des riches et déplorer l’augmentation du nombre des pauvres. La machine de propagande des dominants travaille alors à plein régime pour singulariser la pauvreté, l’expliquer par la faute des pauvres eux-mêmes.

 Ah, les pauvres ! La droite les culpabilise avec méthode. Ce sont les « assistés » dit-elle. Les « qui ne se lèvent pas assez tôt ». Si vous êtes pauvres, c’est de votre faute ! Adaptez-vous ! Rebondissez ! Vous étiez ouvriers sur la chaîne d’une entreprise délocalisée ? Pourquoi ne pas bosser dans une plate-forme téléphonique, c’est tellement plus moderne ! La métallurgie périclite dans les montagnes ? Déménagez aux abords d’un parc de loisirs, c’est là-bas que sont les nouveaux « gisements d’emplois ». Le discours ambiant tend à faire de la pauvreté un accident de parcours, une extension malheureuse du domaine de la fatalité. Comme si elle ne touchait pas tout le monde, classes populaires et classes moyennes, étudiants mal logés, chômeurs en fin de droit, précaires en sursis, parents isolés, retraités, déclassés. Ceux qui travaillent comme ceux qui ne trouvent pas à travailler. Ceux des centres villes qui crapahutent du matin au soir pour des bouts de temps partiel, comme ceux des campagnes qui vivent mal de leur bout de terre et touchent des miettes de retraite. Toute cette pauvreté visible et invisible, est infligée comme un châtiment et intériorisée faute des mots pour la mettre à distance comme un obscur arrêt du ciel.

Cette augmentation de la pauvreté, l’Insee la mesure régulièrement depuis 2002. On calcule le seuil de pauvreté à 60% du revenu médian, soit 954 euros par mois. Pour mémoire quelqu’un au RSA touche lui 455 euros. L’INSEE fait son constat dans une étude sur les niveaux de vie en 2009, il y a deux ans, publiée cet été. Elle montre que les pauvres sont de plus en plus nombreux dans notre pays. Il y a en France 13,5% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. 8,2 millions de nos concitoyens ! Je suis heureux de l’impact de cette enquête qui a été bien médiatisée. Sarkozy n’est pas seulement le président des riches. Il est celui qui aura fabriqué le plus de pauvres depuis la libération en 1945. Cent soixante mille de plus par an ! C’est une moyenne. Car de 2008 à 2009 l’Insee démontre qu’il y a eu 400.000 personnes de plus tombées dans la pauvreté. Sont touchées des catégories qui hier semblaient protégées. « Au total, le contexte de crise économique se répercute sur l’ensemble des ménages » note l’institut. « Mais ce sont les plus modestes qui sont les plus touchés. » De 2008 à 2009, le revenu médian, celui au-dessous duquel se trouvent 50% des salaires, est resté quasi stable. Mais la pauvreté a surtout augmenté avec la hausse du chômage comme conséquence des pertes d’emplois massives dans certains secteurs que la France a connu du fait des délocalisations et autres objectifs de rentabilité maximum. Un fait important à noter : la déferlante de la pauvreté concerne davantage les indépendants que les salariés. Cela laisse prévoir une convergence de situations avec les travailleurs précaires  qui peut prendre du sens politique. Car les indépendants sont le cœur de la classe qui se dit « moyenne ». Une autre observation qui fait sens politique mérite d’être examinée de près. Dans la composition des revenus des 10% les plus pauvres on constate une hausse de la part des indemnisations chômage et une baisse de la part des salaires. Autre constat : le taux de pauvreté des chômeurs baisse. La raison ? Les nouveaux chômeurs sont plus âgés et plus qualifiés que ceux de 2008. Ainsi donc le nombre de gens qui dépendent des prestations sociales pour ne pas sombrer va donc croissant. Peuvent-ils faire front ? C’est notre objectif.

Comme vous le savez, le Chili est en proie à une forte mobilisation étudiante. Du sans précédent depuis la chute du dictateur Pinochet. Il s’agit pour les jeunes de remettre en cause le modèle de privatisation du savoir qui est le but des réformes en cours notamment en France et dans toute l’Europe. Beaucoup  oublient que le Chili de Pinochet fut le cahier de brouillon des recettes de l’école de Chicago, c’est-à-dire du groupe d’économistes libéraux et monétaristes qui fit ensuite école dans le monde entier. L’éducation autonomisée et marchandisée, les études payées par l’emprunt personnel, toutes ces merveilles ont déjà fait leurs ravages. Une jeunesse exaspérée, des familles frustrées, venant de toutes les catégories sociales font exploser le couvercle de plomb qui muraient les esprit sous le gouvernement des socialistes et des centristes qui, bien sur, trouvaient tout cela parfait il y a encore peu. Cette bataille a une assise sociale et politique très large. Mais sa figure emblématique est une jeune femme qui est aussi membre du Parti Communiste et qui l’assume publiquement. Le Parti communiste chilien a fait le choix aux dernières élections présidentielles de soutenir un dissident socialiste, Jorge Arrate qui a rassemblé 6% des suffrages. A la suite de quoi, pour la première fois depuis la fin de la dictature, le PC a eu trois élus à l’assemblée nationale. Du côté du Parti de gauche français, une délégation s’est rendue pendant cette campagne électorale au Chili sous la houlette de l’avocate Raquel Garrido. Elle a participé de près à la fondation d’un nouveau Parti, regroupant d’anciens socialistes et des nouveaux venus au combat gagnés dans la jeune génération. Ce Parti, PAIZ (Partido de la Izquierda, Parti de gauche) s’est aussitôt allié aux communistes et il fut fer de lance de la campagne du socialiste dissident Jorge Arrate. Son jeune dirigeant Armando Uribe Echeverría s’exprime cette semaine dans la rubrique « Les invités de Mediapart » au moment où le président chilien Sebastian Piñera a accepté de rencontrer une délégation étudiante, deux jours après la mort d'un des leurs lors d'une manifestation. Il revient sur la situation politique du Chili, et sur la mobilisation entamée il y a un mois.  Je crois ce texte très à sa place ici.
 

« Le Chili est un pays de fantaisie. Après la très sombre dictature du général Pinochet, avec le retour des civils au pouvoir en 1990, le Chili se présente comme un prospectus pour touristes, avec données économiques époustouflantes et une démocratie merveilleuse. Qui pouvait penser que derrière cette «image-pays» — comme elle a longtemps été désignée sérieusement par les gouvernants successifs — survivait une réalité sinistre : le maintien intégral du système institutionnel, juridique et économique de la dictature? Personne. La «transition» était parfaite, avec un avantage considérable pour les auteurs de ce tour de passe-passe: le «modèle», comme ils l’appellent, serait désormais géré par des personnes incontestables sur le plan international: des anciens exilés, des anciens activistes anti-Pinochet, de purs démocrates. Les journalistes du monde entier, comme les spécialistes – politologues, économistes, sociologues… se sont empressés d’applaudir.
 
« Ce maintien intégral repose sur une Constitution inspirée par le franquisme et adoptée en 1980, en pleine dictature, avec un pays sous couvre-feu, avec des milliers de prisonniers politiques torturés dans des prisons secrètes, des dizaines de milliers détenus dans des camps de concentration, des centaines de milliers d’exilés, toutes garanties suspendues. Pour étonnant que cela puisse paraître, c’est cette Constitution complétée par les «Lois Organiques Constitutionnelles» adoptées par Pinochet immédiatement avant de quitter le devant de la scène, qui continuent d’encadrer la vie politique, sociale et économique du Chili plus de 20 ans après. En verrouillant toute possibilité de changement. La volonté déclarée des idéologues pinochettistes, dont la figure principale, Jaime Guzmán, reste une référence pour la droite au pouvoir, était que, quel que fussent leurs successeurs au pouvoir, ils sont contraints d’appliquer la même politique. »
 
« Parmi ces «Lois Organiques», celle de l’éducation démonétisait tout l’enseignement secondaire public en en confiant la pleine responsabilité aux municipalités bien incapables de le gérer sans moyens. La dictature avait fermé dès 1973 les exemplaires écoles normales ainsi que l’institut pédagogique, les lieux emblématiques de la formation des instituteurs et des professeurs, qui étaient un des orgueils de la République et le foyer de presque toute la vie intellectuelle de ce pays riche en écrivains, et qui avaient formé les deux prix Nobel de littérature chiliens, Gabriela Mistral et Pablo Neruda. »
 
« Les lycéens s’étaient déjà soulevés contre cette éducation au rabais, réservant l’accès au savoir à ceux qui peuvent le payer, accroissant des disparités sociales traditionnelles et insurmontables sans la possibilité d’accéder au savoir. La loi facilitait également l’installation d’universités privées pratiquement non régulées, en principe à but non lucratif et libres de délivrer des diplômes à leur guise. Fort lucratives, en réalité, grâce aux subventions versées par l’Etat pour chaque étudiant, grâce au prix exorbitant de chaque cursus -financés par des prêts à taux usuriers à chaque étudiant- et moyennant, enfin, les redevances payées par les universités aux sociétés immobilières possédant les campus et aux entreprises les entretenant, toutes aux mains des propriétaires des universités. Le Chili est le seul pays au monde où 70% du coût de l’éducation des jeunes doit être pris en charge par la famille. Le conflit lycéen s’était réglé en 2006 par un «grand accord national sur l’éducation» dont les promesses n’ont pas été tenues.

« Le mouvement étudiant et lycéen de 2011
, auquel on doit depuis trois mois les plus imposantes manifestations jamais vues depuis la fin formelle de la dictature, est mené ceux qui étaient lycéens en 2006, qui ont été floués par le gouvernement précédent et qui entendent ne pas se laisser faire cette fois-ci. Ils ont été très vite rejoints par les professeurs, puis par les recteurs des universités traditionnelles, puis par un nombre incalculable d’organisations sociales de tout ordre, qui s’étaient essayées à la mobilisation politique de masse lors des manifestations contre un projet écocide de centrale hydro-électrique dans le sud du pays. Les 24 et 25 août, c’est les syndicats qui ont rejoint le mouvement, en appelant à une grève générale. Depuis trois mois, aussi, 32 lycéens s’étaient lancés dans une grève de la faim à laquelle ils viennent de mettre un terme ce 25 août. »
 
« Toutes les manifestations ont été infiltrées par des policiers en civil et des agents provocateurs. Toutes, sauf une, ont été aussi durement réprimées que l’étaient les manifestations en pleine dictature, les Forces Spéciales des Carabiniers (la police militarisée) s’en prenant aux manifestants avec une violence excessive. Ce 25 août des détachements des Forces Spéciales ont pénétré violemment à 1h30 du matin dans trois à quatre maisons dans plusieurs banlieues pauvres de Santiago (Pedro Aguirre Cerda et La Victoria, mais probablement d’autres également) en détruisant tout sur leur passage et en tabassant toutes les personnes présentes, y compris des enfants et des personnes âgées, dans ce qui semble bien être une opération planifiée d’intimidation. Ils avaient fait de même dans plusieurs établissements scolaires de la capitale occupés par des lycéens, en provoquant également des destructions et des blessés. »
 
« Le gouvernement chilien et ses troupes parlementaires hésitent depuis trois mois entre l’affrontement sous couvert de maintien de l’ordre public et l’appel au dialogue afin d’endiguer une vague de colère sociale qui grandit de jour en jour. Les partis au pouvoir comme l’opposition officielle (la «Concertation» qui réunit les Démocrates-Chrétiens, les Socialistes, les Radicaux et les opportunistes) essayent désormais de limiter le problème aux seules questions de l’éducation, pour lesquels les uns comme les autres proposent des solutions partielles. Les lycéens et les étudiants continuent d’exiger la garantie d’une éducation gratuite et de qualité à tous les échelons et la fin du système imposé par la dictature et largement développé par la Concertation. »
 
« Lorsque les journalistes demandent aux lycéens comment ils envisagent la sortie de crise, ils répondent sans hésiter: une nouvelle Constitution au moyen d’une Assemblée constituante. Pour le monde politique chilien -régulé lui aussi par une «Loi Organique Constitutionnelle» et une loi électorale «binominale» aberrante- c’est comme proposer l’enfer ou, du moins, une promesse de purgatoire éternel. Les étudiants et les lycéens viennent de souligner, en effet, la véritable fracture politique qui traverse la société chilienne que les pouvoirs ont jusqu’ici refusé de voir, car il n’y a, en effet, que deux partis au Chili: d’un côté ceux qui ont accepté l’héritage de Pinochet et en ont fait leur propre patrimoine ; de l’autre, tous les autres, tous ceux qui ont été soumis, contre leur gré, leur avis, leurs opinions et leurs valeurs, à cet héritage néfaste qui a fait du Chili le paradis du néolibéralisme. Un pays où celui-ci a pu être mis en place avant que Reagan et Mme Thatcher en fassent leur pain quotidien et qu’il devienne une vulgate économique et politique mondialisée. Grâce aux étudiants on distingue désormais clairement les deux catégories de population: la poignée de ceux qui profitent du capitalisme contemporain et la grande majorité qui le subit. Le conte de fées de la main invisible du marché a vécu, et nous devrons certainement à la détermination des étudiants et des lycéens chiliens le retour prochain à une tradition républicaine qui avait cessé d’exister le 11 septembre 1973. »

 


430 commentaires à “La tentation autoritaire”
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  1. Poncet dit :

    Il semble que l'administration Obama se soit enfin décidé à "entrer en guerre" contre l'oligarchie financière (dépôt de plainte contre 17 banque et réclamation de 200 milliards de dollars). On peut sans doute faire le rabat-joie et soutenir qu'Obama n'ira pas jusqu'au bout, qu'il capitulera, etc.

    Il n'empêche que cette décision ne résulte pas d'un "coup de sang" d'Obama. Elle est guidée par le climat qui règne aux Etats-Unis et par la compréhension qu'a Obama de ce que ses électeurs attendent de lui. Il faut traduire cette information ainsi : l'électorat populaire aux Etats-Unis est prêt à en découdre avec l'oligarchie financière.

  2. Jacky Soulié dit :

    Je tiens à rectifier une erreur commise par tous ceux qui parlent du RSA. Il est faux d'affirmer que le RSA est de 455€, il est de 410,95€ pour tous ceux qui bénéficient d'une allocation logement ou qui sont hébergés, à savoir, au moins, 90% des allocataires du RSA socle (je ne connais pas le pourcentage exact de ceux qui touchent 455€, mais il ne doit pas être supérieur à 10%). Je n'ai jamais, d'ailleurs, rencontré 1 seule personne les touchant.
    Merci de tenir compte de cette précision.

  3. marechal dit :

    @ tous
    J'en reviens à mon coup de gueule de mon dernier post, c'était sur le coup de l’énervement, mais après, tout en y réfléchissant, pourquoi l'antiracisme ne ferait-il pas partie des thèmes de notre campagne ? : ça fait bien trop longtemps que l'UMP prend la main avec avec ses sornettes sécuritaires à l’arrière goût vichyste; pourquoi ne pas les contre attaquer avec" l'antiracisme comme valeur républicaine" ; ce serait logique et aller au bout de nous même; nous sommes bien la gauche décomplexée oui ou non? Et puis avec un tel titre à notre programme "l'humain d'abord" ça me paraît tomber sous le sens...
    @Jean Jolly ; merci de m'avoir signalé ma coquille, avec tes des "L" tu es un ange camarade.

  4. citoyenne21 dit :

    Le déficit s’alourdissant, que va-t-il se passer ?
    Après les taxes sur les sodas, les cigarettes, les mutuelles et celles qui viendront les remplacer, etc et celles-ci ne constituant que la première étape d’un plan de rigueur qui ne veut pas dire son nom ; la seconde étant prévue pour le second semestre de l’année 2012, avec – liste non exhaustive – augmentation substantielle des franchises médicales, suppression de certaines aides ou prestations sociales, baisse conséquente des allocations chômage (et pas seulement pour les cadres), réduction accélérée des effectifs dans la fonction publique (jusqu’à liquidation totale), hausse de la CSG, création d’une TVA dite « sociale », bref, toute une batterie de mesures qui touchera de plein fouet, non les riches mais les classes moyennes et populaires.
    D’autant plus si la croissance reste égale à zéro. Ou approchant.

    Voilà ce qu'il faut bien dire aux gens encore indécis ou potentiels abstentionnistes afin de les encourager à voter Front de gauche ! certains ont-ils bien conscience de ce qui les attendent ? Si non, le leur dire, leur foutre la trouille, parce qu'une fois qu'on en sera rendu là, ce sera très difficile de renverser la vapeur....

  5. Yves Resse dit :

    Tout à fait d'accord avec Jean-Louis CHARPAL # 246.
    1 - l'UMP et le PS n'hésite pas à enfumer le débat en reprenant vaguement les grands thèmes du FdG, en faisant croire qu'ils sont bien à l'écoute des revendications légitimes du peuple.
    2 - Mais surtout minimiser les solutions du FdG (ce "machin") qui n'aurait qu'une vision utopique est irréaliste en renforçant les vieux clichés, laissant croire que les seules véritables "opposants" seraient les socialistes.
    3 - Il est déjà clair pour eux que ce sera le PS qui sortira vainqueur de l'élection (et si c'est l'UMP ce sera tout bénef).
    4 - L'histoire se répèterait elle ?
    Que se vayan todos !

  6. Alain44 dit :

    J'ai enregistré "mots croisés" sur la 2 pour entendre surtout Montebourg parler de sa vision de la crise. Nous pouvons nous demander ce qu'il fait encore au PS, ou peut être que sa candidature vos déclencher un torrent de votes en sa faveur au moment des primaires et ouvrir les yeux à beaucoup de militants. Nous ne pouvons plus empêcher la crise d'avoir lieue, Hollande est vraiment la Chamberlain de circonstance.
    JL a été très bien dans l'émission C/politique, et on se demande pourquoi JL Mélenchon ne perce pas plus en popularité et ceci malgré les obstacles des médias. Je crois que notre population a peur de l'avenir et de changements brutaux, alors plutôt un Hollande bonne pâte qu'un révolutionnaire, même respectueux du suffrage universel. La pédagogie est bonne, le Fde G récoltera ce qu'il a semé, il faut être patient.

  7. vincent (vost) dit :

    L’émission C politique. Les mécanismes du format d'une telle émission.
    Avec son lot d'effets rodés.
    Le sensationnel selon Géraldine Muhlmann, le sous sujet (DSK) présenté comme essentiel (surement son idée du fait divers qu'elle considère comme une expression de la démocratie PAR les médias) http://www.acrimed.org/article2380.html.
    Le "ON (qui?) était pas habitué" (sous entendu "à un Jean Luc Mélenchon calme et posé"). Puis la séquence"un "évènement par jour".Le fameux "zapping", outil merveilleux de la quête du degré zéro de l'analyse, presque de l'hypnose, l'opposé (de l'intention) du montage dialectique images/mots d'un Brecht (Abécédaire de la guerre).
    Est ce que "on" s'y oppose ?
    Quant au mode d’énonciation (si rependu, normalisé) de la voix off. Pour donner à voir l'image d'une distance (sic) éthique du journalisme. Est ce que la voix off rêve de moutons mécaniques ? Pour finir, la position tautologique du journaliste-contradicteur (dialogisme de la pensée unique) qui ne voit pas la contradiction dans l'immanence idéologique de ses interventions.
    Bravo à Jean Luc Mélenchon, c'est une performance de proposer une telle qualité de discours dans ces conditions.

  8. Delbrayelle Gilbert dit :

    Louis St O me répond :
    Mais, vous ne regardez pas la Télé, des débats il y en a toutes les semaines, seulement le FdG ou une de ces composantes ne sont jamais invités.

    Non, non, vous ne m'avez pas bien compris. Je ne regrette pas l'absence de débats tels qu'ils sont actuellement sous la volonté de chaînes ou de journalistes. Je demande un vrai débat citoyen. (relire ma proposition au commentaire 199). Ce serait la moindre des choses.

  9. Genialle dit :

    @Gilbert..nous avons lu votre commentaire 199, et je vous ai même répondu!
    Oui nous sommes d'accord avec un vrai débat, mais où ? comment ? Exigez, allons y mais à qui ?
    Voila maintenant répondez, car vous demandez mais vous ne répondez pas. Cela me rappelle quelqu'un.

  10. C_HP dit :

    Je ne crois pas que Nicolas Hulot n'ait jamais fait l'éloge de la dictature. Il faisait simplement le constat de l'incapacité de nos grands pays "démocratiques" de s'occuper de questions (le climat, l'environnement) pourtant ô combien primordiales (on pourrait même y voir en creux une critique de l'oligarchie qui nous mène dans le mur, n'est-ce pas?).

    Vous n'êtes pas vous même un thuriféraire du "système", cela vous vaut d'être taxé de "populiste", ne faites pas subir le même genre de caricature de dénigrement, qui déforme complètement la pensée d'un homme (même pour illustrer un propos), qui de plus ne le mérite franchement pas.

  11. thierryjay93 dit :

    La seule méthode pouvant contraindre les médias audiovisuels à ouvrir les débats aux représentants du Front de Gauche est l'instance de régulation, le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) au nom du respect du pluralisme et de la règle qui, actuellement en vigueur, en découle soit un tiers pour l'exécutif, un tiers pour la majorité et un tiers pour l'opposition.

    Le Front de gauche, au regard de sa représentation parlementaire n'est, hélas, qu'une petite fraction de la dite opposition tant et si bien qu'il est à craindre qu'en définitive, les médias audiovisuels n'aient, de fait, rien à se reprocher.

    On peut le regretter mais nous ne disposons d'aucuns arguments, ni électoraux, ni sondagiers, propres à obtenir gain de cause auprès du CSA.

    Seuls les débats organisés au bon vouloir des médias audiovisuels en pésence de l'ensemble des principaux candidats (Mélenchon sera surement l'un d'eux), ou les débats organisés dans le cadre des campagnes officielles, donc dans les 15 jours précédant le 1er tour, obligeront les organisateurs à inviter Jean-Luc Mélenchon.

    Autrement dit, seuls le talent, la force de persuasion et l'impact en terme d'audimat de Jean-Luc Mélenchon sont à même capables de faire sauter les verrous des médiacrates. C'est objectivement ce qu'il est en train de réussir au prix d'un énorme travail de sape entamé depuis plus d'un an.

  12. Mario Morisi dit :

    Cette fois, on est à un Malik Oussekine italien, grec ou portugais de l'insurrection. Qu'on en juge ! En réponse au peuple italien qui est dans la rue, la nef des fous qui tient lieu de gouvernement fantôche à cette pauvre Italie viennent de voter : la hausse de la TVA à 21 %, une "contribution" (3% !) pour ceux qui gagnent plus de 500 000 euros l'an, et, tenez vous bien, après s'être envoyé la moitié du Parlement et d'avoir souillé des mineures, l'allongement de l'âge de la retraite pour les femmes !
    Cette fois c'en est trop, c'est vraiment la stratégie du chaos...
    Connaissant les Italiens, ça va chauffer, c'est le début de la fin, demain BBB, et après un film Z avec des horreurs un peu partout.

  13. vaillant dit :

    @Louis ST O-235
    D'autant plus d'accord avec vous que les temps d'antenne ne sont vraiment descomptés qu'au moment de la campagne officielle soit 2 semaines avant le 1er tour des présidentielles.
    Pour répondre à vos questions du 2 septembre;je demande gentiment à Chomsky d'enquèter dans les redactions du Monde,de Médiapart,de France-Télevision etc pour vite écrire le livre qui vous manque;"la dictature,une réalité dans le pays des droits de l'homme ou les Medias,une exception française"

    @thierryjay93-261
    vous avez raison mais on peut jouer sur le fait qu'en démocratie la liberté d'expression ne peut pas etre entraver, qu'elle est inscrite dans la Constitution et interpeler le garant de notre constitution mème si le mal vient de lui

  14. Menjine dit :

    Des nouvelles d'Italie:
    Sur le site de la CGIL entre autres il y a environ vingt minutes:
    - Grande mobilisation en Sardaigne,
    - Manifestation extraordinaire sur la place de la cathédrale à Milan: plus de 60 000 personnes
    - Haute adhésion à la grève générale à Turin, avec la plus grande manif depuis quinze ans.
    Renseignez- vous, renseignons-nous mutuellement, tenons nous au courant, car radios et télés, elles, sont Place des Vosges et au World Trade Center !
    Je crois que ça bouge aussi aujourd'hui à Madrid.

  15. Cronos dit :

    @ 260 C_HP dit:

    "Je ne crois pas que Nicolas Hulot n'ait jamais fait l'éloge de la dictature."

    Dites monsieur où avez vous lu que Jean-Luc Mélenchon dit que N. Hulot fait l'éloge de la dictature ? Ni Mr Kempf d'ailleurs.

    "(on pourrait même y voir en creux une critique de l'oligarchie qui nous mène dans le mur, n'est-ce pas?)"

    Comme vous êtes prudent pour mettre cette remarque entre parenthèse et de manière interrogative, car voyez vous je ne crois pas une seule seconde que ce monsieur puisse mettre son entreprise "Ushuaia" en péril en critiquant même en creux SES sponsors.

    "Vous n'êtes pas vous même un thuriféraire du "système", cela vous vaut d'être taxé de "populiste""

    En quoi est ce infamant d'être "taxé" de populisme (Le populisme désigne un type de discours et de courants politiques, (…) prônant le recours au peuple (d’où son nom), s’incarnant dans une figure charismatique et soutenu par un parti acquis à ce corpus idéologique.), non seulement ce titre de populiste ne nous gêne en rien, mais nous le revendiquons même.

  16. jake B dit :

    Le système explose. Personne ne sait plus quoi faire pour calmer le jeu.
    Sarko nous remet un petit coup de travailler plus pour gagner plus (courageux de dire çà à des routiers)
    Heureusement, vendredi on recommence Koh Lanta ! çà distrait et çà nous apprend à bouffer des coquillages avec une petite cuillérée de riz. L'avenir quoi....

  17. KOMOROWSKI dit :

    Dommage, pas de commentaires sur le debat BFM TV de ce matin sur la crise actuelle. Alors que nous avons entendu un coeur, ce matin, d'économistes libéraux dire en gros que les grecs et bien d'autres états européens ne pourront pas rembourser qu'ils seront en état de faillite mais que c'est les banques qui trinqueront, qu'ils faudra les nationaliser et qu'ensuite il faudra faire une politique de relance au moyen de fonds publics. Comme quoi ce que dit Mélenchon et le FdG c'est ce qui va se passer car ils ne pourront pas faire autrement !
    Cela devient une évidence pour les libéraux qui ne sont pas aveuglés par l'ENA et les sièges électoraux à venir. La différence et elle est de taille avec eux c'est qu'ils comptent sur la liquidation des acquis sociaux pour financer les dépenses publiques nécessaires pour cette relance. bien sûr la gauche du peuple, donc la seule gauche proposent de se saisir des profits et des magots des riches pour financer cette même relance. On est bien loin du débat journalistique présidentiel. Une nouvelle fois la vraie vie c'est la lutte des classes.
    Jean-Luc, tu as raison, mais comme j'ai eu déjà l'occassion de te le dire, sous une bordées d'injures et de sourires mesquins de courtisans : la raison ne triomphe pas toujours sinon le vieux monde aurait disparu depuis longtemps.

  18. saulcy dit :

    Y a un truc que je comprends pas. Bon, Jean-Luc gagne l'élection présidentielle. Donc la taxation des riches va permettre de développer le programme. Mais cette taxation ne va pas pouvoir se faire tout de suite. Il va bien falloir se donner les moyens juridiques et législatifs de le faire. En attendant il faut bien assurer la paye des fonctionnaires. Mais on sait avec ce que sont les finances publiques actuellement que pour assurer cette paie il faut emprunter sur les marchés financiers à partir d'octobre 2010. Mais puisqu'on leur a promis le bâton pourquoi il prêterait de l'argent à l'état français ? Ce que je ne comprends pas c'est comment à l'heure de l'argent électronique qui franchit les frontières à la vitesse de la nanoseconde, on gère la période qui suit juste l'élection ?

  19. Née un 19-Août dit :

    Je viens de visionner "Salut les Terriens". Très bonnes réactions de Jean-Luc (ah la Rolex...). Je me suis même demandé s'il était vraiment sincère à propos de Carla (la pauvre devrait prendre des cours de chant...) mais sincère ou pas, il a eu raison de bien séparer NS et CBS.

    Par contre, la fin avec la jeune ouvrière m'a un peu laissée sur ma faim. Ca se voyait que Ardisson lui tirait les vers du nez (intimidée ? taiseuse ? résignée ?). Je me suis même demandée à quel titre elle était là : déléguée du personnel ? déléguée syndicale ? Avait-elle été choisie pour faire misérabiliste ? (C'est l'impression que j'ai eue : le parcours perso de vie de chacun n'a rien à faire dans un combat social/syndical, même s'il peut expliquer certaines choses).

    En général, un DP ou un DS sait s'exprimer et il/elle aurait dû faire preuve d'un peu plus de combativité, surtout quand on a la possibilité d'exposer un véritable scandale aux yeux de tous. Dommage car le cas de son entreprise illustre tout à fait bien ce que Mélenchon et le FdG combatte. Mais il a fallu du temps pour qu'elle réponde, du temps précieux qui aurait pu être utilisé pour débattre par exemple de la fonction de l'entreprise dans la société, etc.

    Je suis certes dure mais il c'est l'époque où les caractères sont testés. A l'image du jeune homme, Rost, qui a eu tout à fait raison de placer le débat sur les guerres au niveau de ce néo-colonialisme qui ne dit pas son nom. Bravo à Jean-Luc pour l'attention qu'il portait aux interlocuteurs en les regardant et les écoutant avec attention. C'est très important comme attitude.

  20. Lu dans le dernier marianne :
    " Un chiffre bolchévique selon un sondage publié par l'humanité Dimanche, 99 % des sympathisants du front de gauche sont partisans de faire payer les riches. Les 1 % qui sont d'avis contraire seront traduits devant le tribunal du peuple "

    Je sais que Marianne est un journal qui a toujours dit qu'il n'est pas de gauche, mais là c'est quand même fort de café ! Je les croyais plus pluralistes que ça !
    A +

  21. Louis St O dit :

    258 @Delbrayelle Gilbert
    « Non, non, vous ne m'avez pas bien compris. Je ne regrette pas l'absence de débats tels qu'ils sont actuellement sous la volonté de chaînes ou de journalistes. Je demande un vrai débat citoyen ».

    Mais oui mon cher Gilbert, je vous ai bien lu. Pour eux ce qu'ils font c'est un vrai débat citoyen.
    Ce que je voulais dire c’est qu’ils vous répondront que les débats existent déjà.
    Et ce qu’ils ne vous diront pas c’est qu’ils n’inviteront pas le FdG comme d’habitude.
    Alors à quoi bon avoir un débat de plus si c’est pour voir pendant les 8 mois restants avant l'élection, c'est-à-dire pendant 32 semaines le PS, L’UMP et le FN débattre et peut être si ils sont magnanimes, voir le FdG 1 ou 2 fois.

  22. le Prolo du Biolo dit :

    Les pompiers pyromanes se sont trouvé des potes au P.S....

    Depuis 20 ans, les "libéraux" sabotent consciencieusement tous les systèmes de redistribution en France. Appauvrissent l'Etat par des baisses de recettes systématiques, étranglent les budgets des services publics, cassent la Sécu par des exonérations ineptes, socialisent les pertes et privatisent les bénéfices, et autres bonnes idées...

    Parallèlement ils sont à l'offensive sur le plan culturel pour asservir les esprits en même temps que les corps, sur le long terme c'est plus sûr... Et pour nous persuader que toutes nos difficultés tombent du ciel et que nous devons donc les accepter :"c'est un grand malheur Mr Michu mais toutes les caisses sont vides, c'est cassé, il faut de la rigueur, se serrer la ceinture".

    Ce discours de faux-jeton martelé depuis 20 ans, certains ont fini par l'assimiler.
    Et sur cette bataille culturelle (aussi...) les dirigeants socio-libéraux du P.S. ont capitulé. Pourtant cruciale pour orienter le combat et mobiliser nos concitoyens, cette résistance-là. Et ils ont désormais totalement intégré les arguments de nos adversaires, comme s'il s'agissait d'une vérité révélée.

    Et les voilà désormais eux aussi adeptes de la rigueur, de la "règle d'or" et autres théorèmes de seconde main.
    Encore aujourd'hui, François Hollande tendait la main à DSK, "dont les compétences peuvent être utiles à la France". Utile comme à la Grèce ? Complètement hors sol le François...

    Ces gens-là se trimballent une myopie culturelle et politique désolante.
    Va falloir ramer fort pour sortir nos concitoyens de cet enfumage et de ces faux espoirs. Pas gagné...

  23. Louis St O dit :

    261 @C_HP
    « Nicolas Hulot n'ait jamais fait l'éloge de la dictature »

    Vous vous méprenez cher @C_H, ou vous avez mal lu Jean-Luc Mélenchon, il n’a jamais dit que Nicolas Hulot avait fait l'éloge de la dictature, au contraire, il essayait de démontrer qu’il n’était pas le seul à penser qu’il y avait une tentation autoritaire et donc un déni de démocratie.
    Et donc, après l’échec de la conférence, NH faisait le constat qu’il n’y avait plus de démocratie en disant «c’est la faillite de la démocratie » montrait qu’il allait dans le même sens que lui et qu'il n’était pas le seul à son être rendu compte.

  24. Genialle dit :

    Petite victoire, mais victoire quand même :
    http://www.placeaupeuple2012.fr/meilleur-2/fralib-unilever-deboutee-pour-vice-de-procedure/
    Leur usine va être délocalisée, c'est à pleurer.

  25. Séb, c'est bien! dit :

    @Jacky (253)
    Effectivement, le RSA est pour la majorité des allocataires de 410E par mois. Seuls les SDF touchent 460E; mais il faut savoir que les foyers qui accueillent les Sans Domicile, demandent une participation du tiers des revenus (salaire, allocation, AAH, RSA etc).
    A 50E près, ça représente rien, mais à ce tarif là, il faut faire le choix entre: 310E (460 - 150) par mois pour dormir dans un foyer ou 235E (410 - 125 loyer - 50 edf) pour vivre dans un studio vétuste.
    Pendant ce temps là, on continue de baisser les maigres subventions pour l'accueil des SDF, et on laisse les loyers exploser puisque la CAF enrichie les riches proprios avec l'Aide au Logement.
    Il y a plus d'une injustice dans ce pays, mais effectivement pleurons pour Mme Bettencourt (qu'est-ce que 50E ou 500E pour elle et les autres: une terrine en entrée au resto, alors c'est sûrement rien...

  26. Tar and Feathers dit :

    Il serait judicieux de rappeler ce qu'est la vraie Règle d'Or, présente dans toutes les traditions religieuses quant à son esprit : "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse". Variante : "Fais à autrui ce que tu voudrais qu'il te fasse." Mais le sens est le même.
    Sans tomber dans le prosélytisme, c'est quand même important de rappeler une règle très ancienne du vivre-ensemble, dont le nom est détourné dans un acte de novlangue orwellien typique, par ceux-là mêmes qui s'acharnent à détruire ce qui fait le vivre-ensemble dans nos sociétés : solidarité, partage, collectif.
    Cette règle d'or est même affichée dans une salle aux Nations-Unies à New York.
    Par contre, puisque les mots ont leur sens et leur importance et qu'ils agissent même à un niveau subliminal, adopter l'expression "règle de plomb", ou "règle de fer" (ça évoque la règle qu'on utilisait autrefois pour taper sur les doigts des mauvais élèves...) me paraît tout à fait judicieux. Quand on voit que des mots comme "oligarchie" sont parvenus à se frayer un chemin dans les idées et les consciences, c'est même crucial. Ditto pour le "coup d'Etat financier" et le "coup d'Etat des financiers". (Moi aussi je perçois une nuance comme relevé dans un commentaire précédent.) La langue est à nous, il faut nous en emparer pour ne pas la laisser à ceux qui la dénaturent pour faire passer leurs idées délétères.

  27. bertgil dit :

    Les interventions de Jlm sur les radios et télévisions dépendent du bon vouloir de ces radios ou télévisions. Le CSA ne pourra pas grand chose. La droite a intéret à ce que Jean-Luc Mélenchon intervienne et développe son programme ne serait ce que pour prendre des électeurs au PS. Je peux me tromper, nous verrons bien.
    Ce que les organisateurs de la campagne du FdG devraient faire c'est organiser des meetings sur tout le territoire. Ces meeting permettraient à Jean-Luc Mélenchon le contact direct avec les sympathisants, et les autres.

  28. Louis St O dit :

    264 @vaillant

    Je suis content de vous revoir parmi nous ou plutôt de vous relire.
    Et vous faites bien parti des nôtres parce que vous êtres une « tête dure » vous ne lâchez pas le morceau et vous avez raison.
    Bon je reconnais que vous avez raison sur les médias…. Mais en partie seulement !
    Restons bon camarade
    Place au peuple.

  29. Mario Morisi dit :

    Cata en Italie. A l'agonie, dans le zig puis dans le zag, refus de la Ligue, refus des uns, refus des autres. Terrorisés par les marchés, voilà que la "Nave dei Folli di Berlusconi" (Repubblica) décide de faire contribuer les plus de 500 000 euros par an (3% pendant 3 ans, décidément, ils aiment le 3 !) - de reculer l'age de départ en retraite des femmes plus tôt que prévu (2014) et de virer l'article 18 qui permettra aux enteprises de virer qui elles veulent après "négociations" avec les syndicats. Pour couronner le tout : on supprime les Provinces (les conseils généraux) et on les met sous la coupe des Provinces qui sont déjà en faillite ! Le tout sans préparation, sans plan stucturel, sans plannification. C'est du délire, les places étaient pleines, certains (la vraie gauche) veulent la grève général... pendant que les syndicaux réformistes disent "que ce n'est pas le moment" ! Debout le sel de la terre !

  30. ActuAlex dit :

    279 @bertgil :
    "...La droite a intéret à ce que jlm intervienne et développe son programme ne serait ce que pour prendre des électeurs au ps.Je peux me tromper, nous verrons bien...."

    Je ne pense pas que vous vous trompiez, cette stratégie serait logique de la part de la droite.
    J'espère que les indécis vont prendre le temps de réfléchir à leur vote. Je suis fatigué de lire qu'Hollande et Aubry caracolent en tête des sondages, et que les français se préoccupent soi-disant énormément de la dette (les français souhaitent un boulot stable et un niveau de vie décent, je me trompe ?!) : les médias me fatiguent à orienter les votes et les résultats de sondage. Que les vrais socialistes votent FdG ! Pourquoi je dis ça ici ? Ca sert à rien... Calvi et ses mots croisés me fatiguent (Montebourg n'a pas été trop mauvais mais pas excellent non plus. Et en même temps, il s'est fait tacler de tout côté, y compris par Cherèque, qui m'a scotché entre autres en disant qu'il ne croyait pas en une mesure qui rapporterait des milliards, en réponse à Montebourg qui venait d'expliquer la taxation sur les spéculations !).
    Et un grand rassemblement physique et citoyen (hors mouvements sociaux) ne serait-il pas le bienvenu ? Avec peut-être une originalité pour attirer les médias...
    Faisons entendre le FdG au plus grand nombre, luttons avec ou sans les médias !

  31. Genialle dit :

    Je ferais remarquer à Mario que Berlusconi a été élu trois fois par les Italiens. 8 mois en 1994, 5 ans en 2001 et depuis 2008 nommé à la tête du gouvernement. Dites moi allons nous pleurer sur ces Italiens qui se trompent pas 1 fois mais trois fois, ce n'est pas un peu gros ?
    Je me demande si vraiment je vais verser des larmes sur eux. Se bougent-ils un peu ? Je me pose des questions vis à vis de leur facilité à pleurer mais surtout à laisser faire, (du moins la grande majorité) car ils ont une démocratie non? Berlu n'est pas un dictateur, non? Ils votent les Italiens, mal surtout, mais ils votent.

  32. Mario Morisi dit :

    Oubli italien et pas des moindres. Les pauvres Italiennes et Italiens vont se taper 1% de TVA de plus.
    Cela dit, étant un des leurs, je sais ce qu'il va se passer. Retour au travail au noir, aux services rendus, au troc et à la grève maligne de l'impôt. Un désastre. De AA presque + à Z en six mois. Car le gouvernement de Berlusconi ne peut pas tenir entre les séparatistes/fédéraliste fiscaux de la Ligue, les Alliance Nationales aux tendances romaines et jacobines, et une armée de catholo-démocrates ou de libéraux plus que moi tu meurs.

  33. jefmergen dit :

    @271 phiphi le biker.
    A part quelques remarques commes celle-ci, force est de constater un certain pluralisme qu'on ne retrouve "nulle part ailleurs".
    Surtout à l'heure de la mise sous tutelle de l'ensemble des médias...par les sympathisans de l'actuelle majorité.

    Quand à l'Italie, ça va être dur. A force de rire aux "exploits" de leur clown, va falloir qu'ils se réveillent.

  34. jauresist dit :

    L'effet 21 Avril semble encore très puissant. En discutant présidentielle avec un jeune de mon âge (28 ans) qui partage globalement notre sensibilité politique, il me déclarait s'apprêter à voter PS, totalement par défaut, mais dans la crainte d'un deuxième tour à la 2002. Il me disait en revanche et sans hésiter que si Mélenchon et Joly faisaient alliance alors il changerait de vote à coup sûr.
    Cela renforce mon idée qu'il ne faut qu'un candidat sérieux à gauche du PS, pour convaincre qu'une alternative est possible dans les urnes.
    Y allant chacun de son écurie, la perspective d'un renversement de rapport de force au sein de la gauche reste trop improbable pour détourner un grand nombre de sympathisants du "vote utile".
    Ne serait-il pas possible de procéder à un sondage parmi nos sympathisants à ce sujet? L'Humanité qui commande des sondages sur la Libye ne pourrait-elle pas en commander sur ce scénario électoral "avec ou sans alliance rouge-verte"? Je ne pense pas que celà est incongru. Au contraire, après tout Eva Joly, davantage que si cela avait été Hulot, présente une proximité de sensibilité (fiscalité, corruption, oligarchie...) évidente.
    Rien n'est encore joué, les états majors des partis suivront leur base si celle-ci bouge. C'est-cà aussi la Révolution Citoyenne. N'est-ce-pas Jean-Luc? De toute façon cette alliance écologistes-vrais socialistes est inéluctable. Alors autant prendre tout de suite la mesure de l'Histoire!

  35. thomas dit :

    J'ai vu Montebourg hier soir dans mots croisés. Je pense qu'il ne vas pas tarder à rejoindre le PG. Je cite : "taxer les revenus du capital de la même manière que ceux du travail", "briser les marchés financiers" "définanciariser l'économie". Ca ne vous rappelle rien ? D'ici peu, il relativisera le poids de la dette et parlera d'éradiquer la précarité, véritable fléau de notre société libérale. A ce moment nous pourrons l'accueillir !

  36. fleximus dit :

    Je suis instit'et viens de faire ma rentrée. Tous mes collègues sont partagés entre colère et abattement. Nos inspecteurs dénoncent sans se cacher le dépeçage à l'oeuvre. Du jamais vu. En même temps qu'ils commencent à attaquer le coeur de l'os, nos gouvernants s'en prennent surtout à tout ce qui dépasse... et qui se voit moins. Un véritable inventaire à la Prévert. Les maîtres spécialisés du RASED se partagés déjà sur deux groupes scolaires? Ils le feront sur quatre. Vous aviez un intervenant pour enseigner l'anglais l'an dernier? Du jour au lendemain vous êtes déclarés "aptes" à l'enseigner vous-mêmes. Vous aviez une ASSED (en CDD d'un an, renouvelable 6 fois pour 22 heures par semaines...) pour prendre la moitié de votre classe en bibliothèque? Son contrat n'est pas renouvelé. Vous aviez une AVS (autres contrats précaires) pour vous aider avec un élève handicapé au milieu d'une classe? Son contrat passe de 24 à 20 heures, et elle se partage entre au moins deux élèves (je dis une ASSED et une AVS : bien sûr cette précarité s'impose d'abord aux femmes).
    Tout ceci sans compter ce que les mairies (mêmes socialistes) compriment elles aussi : bus, heures de piscine, classes transplantées, etc.
    "Qui veut abattre son chien l'accuse d'avoir la rage"

  37. bertgil dit :

    246 jl Charpal
    " la parade pour l'umps consiste à récuperer......"

    Vous avez tout à fait raison il suffit d'entendre les candidat du PS et ceux de l'UMP pour se rendre compte que leurs langages sont des musiques destinées à berner ceux qui écoutent.
    Les contre feux à ces mensonges ce sont
    - les interviews de Jean-Luc Mélenchon aux radios et télévisions. Mais encore faut il étre invité et pouvoir s'exprimer sans étre interrompu.
    - internet, ce blog, Jean-Luc Mélenchon y fait passer des messages. La population qui consulte ce blog et fait des commentaire est composée de militants du PG, du PC, des sympatisants.
    - les meetings comme au bon vieux temps. Ils permettent aux orateurs de développer longuement leurs arguments et programme. D'avoir un contact direct avec les militants, sympatisants et autres. C'est ce que faisait Mitterrand en 70/71/72 et suivantes.
    -

  38. ActuAlex dit :

    @thomas - 286
    Le problème de Montebourg, le problème est de savoir à quoi il "joue" exactement.
    Au niveau des idées, c'est sur qu'il en a beaucoup de communes avec le FdG (et du coup il parait plus près de ce dernier par rapport au PS), mais quelles sont ces véritables intentions ?
    Tente-t-il de se la jouer solo en espérant finir premier des primaires et d'être ainsi le "chef" de la vraie gauche (donc vrai "concurrent" de Jean-Luc Mélenchon ou alliance avec lui par la suite) ? Scénario qd-même peu probable. Mais après tout, si ces idées sont proches du FdG, il a le droit d'y croire comme Jean-Luc Mélenchon (à la grosse différence qu'il est 1 parmi N dans leur parti !).
    S'il ne veut pas se rallier au FdG maintenant (et en écartant l'objectif précédemment cité), alors il se ralliera au gagnant du PS et sa campagne de primaires aura alors été de la fumée...
    Par contre, s'il croit vraiment en ses idées et qu'il se la joue solo le temps des primaires, voyons ce qu'il va faire après les primaires s'il échoue...
    Dans mon cas, je ne doute (presque) pas de sa sincérité, mais j'attends toutefois son positionnement post-primaires.
    Parlons du FdG, Incitons au vote Mélenchon !

  39. Jean-François dit :

    @Genialle
    Ce ne sont pas les Italiens, mais, face à une décomposition extrême de la classe politique (qu'il faut souligner, mais par rapport auquel nous n'avons pas tant de leçons à donner), une majorité d'Italiens. Il faut se méfier du modèle véhiculé par nos médias, qui passe sous silence les 40% restants et leurs actions politiques. Il a fallu combien de jours pour que nos médias parlent des indignés espagnols ? Qui se souvient des grèves qui paralysaient le Chili quand Royal est allée féliciter Bachelet ? Personne ! Les journalistes français qui avaient fait le voyage n'ont "rien vu" du pays. Et, plus près de nous, des deux côtés du Rhin, ce n'est pas innocemment qu'on a qualifié "les" Grecs de cueilleurs d'olives. L'expression a fait florès et sévit encore dans les réactions de lecteurs-abonnés-libéraux-bien-pensants sur les sites de quotidiens nationaux.
    Alors, prudence avant de lancer des généralisations

  40. Mario Morisi dit :

    182 et 184
    Ne croyez pas ma première phrase, mais faites la rebondir dans la gamelle qui vous sert de tête. Cet anti-ritalisme est assez fréquent, moi qui jouit des deux passeports, la France pour la République, et l'Italie pour l'art et la passion d'être tout à la vie, j'apprécie moyennement vos saillies. Mais comme dirait notre Lider rationalis, argumentons.
    L'Italie n'a pas notre tradition jacobine, son unité date de 150 ans cette année. Elle est composée d'habitus, de cultures et de traditions totalement différentes. Genre théocratie féodale et émotive au Sud, République sociale au centre, libéralisme libertarien au Nord. Si les Italiens ont élu Berlu trois fois (mais ils l'ont viré deux et ils le pendront d'une manière ou d'une autre Piazza Loreto), c'est parce que le faux jacobinisme romain est pervers, par ce qu'ils se tapent la Croix du Vatican et parce que la gauche n'existe plus ! Alors, chacun se dit : avec ce Pantaleone de Berlusconi, on ne paie pas d'impôts, il n'y a plus de faux en écriture, et 30% des échanges sont au noir. Pour 70% de citoyens il ne s'agit pas de voter Berlusconi, mais de n'en faire qu'à sa tête. Il n'empêche que c'est la démocratie la plus absolue du monde

  41. Cohenny Jean dit :

    J'ai lu le message de la journaliste Suisse Diane Gilliard (247).
    ActuAlex (251) pense répondre en confondant égoïsme et politique. Jaurésist (285) propose une réponse plus cohérente.

    Qui suis-je d'abord ? Cofondateur du Mouvement Ecologique Rhône-Alpes et de l'Agence de Service Ecologiste Rhône-Alpes, un des neufs organisateur de la grande manif contre Malville, je n'ai jamais caché ma volonté de voir progresser l'écologie. Et je m'y suis pris tôt : dès ma présentation de diplôme en 1967 à l'Ecole Nationale des Arts et Industries de Strasbourg !
    Et pourtant, je ne voterais pas Joly à la présidentielle, alors que je suis parfaitement d'accord avec Eva. Le problème d'une élection n'est pas de se faire plaisir mais d'être efficace.
    Que voulons-nous ? Nous ne voulons plus de Sarko ! Et encore moins de Le Pen ! Les conneries de ceux qui se prétendent à "gôche" ont fait élire Chirac puis Sarko. On est de gauche pas par ce qu'on dit, mais par les conséquences de ce qu'on fait !
    Mélenchon est un très bon éducateur : il faut le remercier d'apporter une forte contribution à la compréhension de l'économie.
    Mais ne nous trompons pas d'élection. Le président de la république n'a constitutionnellement que très peu de pouvoir. A quoi ça sert de se priver d'un ministre tel que Mélenchon (et Joly) ?
    A la présidentielle tous nos efforts doivent permettre d'éliminer Le Pen et Sarko. Sans état d'âme.
    Aux législatives, il faudra faire le forcing pour que le PS ne soit qu'une composante non majoritaire de la gauche.
    Et n'oublions pas que la gauche, toutes tendances confondues, est minoritaire dans le pays !
    Un parlement de gauche restera selon l'expression de Vian un rassemblement de "parle-menteurs".

  42. Genialle dit :

    @ Jean françois
    Jje n'ai pas écrit "tous les italiens" mais une grande majorité, ce qui est normal dans une démocratie.
    Ce que je faisais remarquer c'était le nombre de fois ou Berlusconi est re re passé au pouvoir. Tu vois Sarko revenir au pouvoir trois fois ? Tu y penses en te couchant ce soir (sans faire de cauchemar) ? Je n'ai pas l'habitude de faire des amalgames car je ne suis pas "une lectrice-abonnée-libérale-bien-pensante".
    Cordialement.

  43. ActuAlex dit :

    @Cohenny Jean - 292
    Je comprends votre point de vue, mais je reste sur mes positions, et je ne pense pas mélanger égoïsme et politique.
    Que le PS intègre dans son programme (les déclarations verbales ne suffiraient pas) les programmes du FdG et d'EELV et dans ce cas, nous en reparlerons volontiers. Pourquoi devrais-je culpabiliser (ou paraitre égoïste) de ("menacer de") voter blanc quand aucun parti se présentant m'inspire ?
    Si je vous suis, nous devrions voter PS sans "garantie" et espérer que le PS applique le(s) programme(s) des autres ?
    Avez-vous entendu les déclarations d'Hollande et Aubry ? Quasiment aux antipodes du FdG.
    Et si, comme vous le dites "Le président de la république n'a constitutionnellement que très peu de pouvoir", alors que le PS se positionne à gauche, que craint-il ?
    Mais je répète que je respecte votre point de vue, mais jamais je me sentirais coupable si le PS perd l'élection présidentielle.

  44. Lyendith dit :

    @Cohenny Jean

    C'est une étrange logique tout de même. Évidemment que les législatives sont plus importantes, mais pourquoi se coltiner un président PS si on peut en élire un de gauche ?

  45. donimico dit :

    @cohenny Jean
    Je comprends ta position, les médias nous ont suffisement parlé de vote utile depuis 2002. Pour moi je me renierais en votant hollande car je ne souhaite pas voter à droite et hollande est nettement plus près de sarko dans la politique qui sera pratiquée d'après les projets de chacun que d'eelv ou du pg.
    Ta logique c'est pour moi comme si tu me disais que tu vas voter Sarkozy sur la foi des instituts de sondage car cela barrera la route du second tour à Marine Le Pen et que tu préfères Hollande/Sarko plutôt que Hollande/Le Pen au second tour.
    Cette logique est aussi une acceptation du renoncement à la démocratie car tu préfères que tes idées soient ignorées pour ne pas que ce qui te semble le plus eloigné l'emporte...
    Entièrement d'accord pour un rapprochement à gauche fdg/eelv pour les legislatives au moins.

  46. jefmergen dit :

    @292 Cohenny Jean :
    super !
    Pour voter utile, votons tous dès le 1er tour pour JL Mélenchon !
    Ou à quoi bon avoir toujours la même politique libérale, à la botte des financiers.
    N'oublions pas le congrès où l'UMP et le PS renia le referendum populaire.
    Puis maintenant tous pour "la règle d'or". Peut-on faire un bout de chemin avec des gens qui détruisent le pays ?
    Assez d'une politique "forrmatée", au fait, c'est quoi les Lumières, c'est quoi, la gauche ?

  47. marechal dit :

    @ Cronos
    Merci pour le tuyau sur Kempf, n'étant pas un fin limier du monde diplo, je retiens néanmoins le titre de son bouquin (ben oui je préfère les bouquins...). à bientôt.

    @ tous je m’étonne du manque de réaction de mon post sur l'antiracisme dans ce blog, mais la vilenie fasciste se cache toujours derrière une "tentation autoritaire" à mon sens
    Je ne dis pas cela pour rester dans les clous du billet de Jean-Luc Mélenchon, nous somme contre l'esprit de Munich et d'un autre côté notre pouvoir de communication sera vite cloisonnée dans ce que décide notre bienveillante oligarchie qui tiendra toujours comme carotte ses enfumages sécuritaires et comme bâton de pauvres flics abrutis et mal payés... la meilleur défense c'est l'attaque, c'est ce qui aurait dû être compris aussi en 38... (et j'espère avoir été clair)
    Comprenez moi bien mes camarades, je pense qu'il est possible que le FdG prenne l'initiative du débat plutôt qu'on la lui retire (La fin de l’émission "salut les terriens" est un exemple frappant, les coupures du montages sont évidentes, et je ne peux me résoudre à croire que Jean-Luc Mélenchon n'ait rien dit à propos de cette travailleuse qui se fait enfler jusqu'à l'os)
    Conclusion, c'est pas gagné...
    Que se vayan tout de même...

  48. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 292 - Cohenny Jean

    Soutenir le P.S. parce-que Les conneries de ceux qui se prétendent à "gôche" ont fait élire Chirac, puis Sarko
    Un rien simpliste, à mon humble avis.
    Ce n'est pas le trop-plein de candidats à Gauche qui a fait perdre Jospin (2002 n'a d'ailleurs pas été l'élection présidentielle comportant le plus de candidats à Gauche), mais le fait qu'il faisait le dos rond pour se faire admettre par la bonne société.
    Il s'excusait d'être à Gauche ("mon programme n'est pas socialiste", "l'Etat ne peut pas tout faire", et autres balivernes - sans même parler de sa complicité dans la privatisation notamment de l'énergie).
    Fatalement le nombre grandissant de ceux qui voulaient vraiment que ça change sont allés chercher leur bonheur ailleurs (et notamment chez Le Pen, hélas).
    S'ils avaient été satisfaits des positions de Jospin, il aurait gagné haut la main, même s'il avait eu 50 candidats concurrents à sa Gauche.
    Le meilleur moyen de refaire un 21 Avril c'est justement de ne pas soutenir le Front de Gauche et de miser sur un canasson mou du genre de Hollande !...

    P.S.
    Coïncidence: j'ai moi aussi participé au M.E.R.A. de Lyon (les Verts n'existaient pas à cette époque). Pourtant je voterai Mélenchon sans aucune état d'âme, et justement par souci d'efficacité ! Comme quoi...

  49. Menjine dit :

    Si les Italiens ont voté trois fois pour Berlusconi, nous avons voté deux fois pour Chirac, une pour Sarko...(et hélas nous ne pouvons préjuger de l'avenir qui reste contingent)
    Il y a pas de quoi se vanter !
    Je vois quant à moi depuis les dernières élections administratives italiennes, après les grandes manifs de femmes, de gens de gauche du printemps, des succès de nos amis transalpins.
    Mais les choses sont difficiles,comme pour nous.
    Démoralisation, émiettement des forces, alliances confuses des forces de gauche, captation par la décérébration télévisuelle, nécessité de la débrouille généralisée qui bouffe le temps et la vie.
    La crise du capitalisme, financière économique et morale survient ici comme là-bas, alors que nos forces politiques sont encore confuses, dispersées.
    Oui, plaignons nous, plaignons-les, c'est pas plus bien fait pour leur pomme que pour la nôtre, tous ensembles et je trouve certains mails bien mal venus (géniale (sic) par exemple, mais peut-être ai-je mal compris ce que cela voulait dire).
    Ceci dit nous au moins en France nous avons une perspective : le front de gauche, un candidat remarquable Mélenchon, et encore, mais oui, car cela reste la colonne vertébrale militante du fdg, un parti communiste qui l'est resté communiste, en Italie c'est plus confus, la dérive des démocrates au centre est problématique.

  50. Hold- up dit :

    Argumentation complémentaire : " L’Islande, sur la voie d’un désentettement rapide, demande des comptes à l’Union européenne " http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/l-islande-sur-la-voie-d-un-100081 - Souvenez-vous ! Les Islandais il y a un an se sont rebellés et ont refusé de renflouer les banques. Dans la foulée, le gouvernement félon est tombé et de nouvelles élections ont été organisés pour une nouvelle Constituante. A l'heure où l'on sait que la Grèce va faire défaut, soyons prêts ! Hauts les cœurs ! Que Se Vayan Todos !


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