14août 11

Les agences de notation sont des tigres de papier

Un devoir de résistance intellectuelle

Ce billet a été lu 27  750 fois.

Je ne suis pas « rentré », comme on dit, même si je suis bien engagé, plusieurs heures par jour, par le travail de préparation des semaines qui viennent. Et mon passage aux « Quatre vérités » de France 2 m’a aussi contraint à un travail de documentation bien envahissant. En mettant de l’ordre dans mes pensées, j’ai pensé que cela pourrait donner quelque chose d’utile de me remettre au clavier. Mon thème de réflexion, au départ portait sur le conformisme intellectuel, étroit et dangereux, des responsables politiques qui se soumettent aux injonctions d’autorités aussi bidons que ces agences de notation. Je mesure l’impact de leur soumission. Elle pousse le commun des mortels à la  résignation au moment où il va être bientôt soumis à un terrible régime de privations de toutes sortes. Comme je fouillais dans les archives de mon blog européen pour trouver la trace du débat sur ces agences de notation ma mémoire a été bien rafraichie. « Triple zéro » titrait au sujet de ces agences  « Libération » du 12 aout ! Et même davantage. Mais la faute à qui, s’il vous plait ?

Combien de fois déjà depuis dix ans ? Combien de « crises » ? Beaucoup. Plus la dérégulation s’avance plus les crises reviennent vite. Les faits que nous avons sous les yeux sont trompeurs. L’esprit s’égare à courir au fil des dépêches d’agences et des déclarations politiques. Un jour ce sont les banques en crise, le lendemain les dettes souveraines, puis ce sont les dettes privées et ainsi de suite. Bien sur chaque aspect du dysfonctionnement du système à son explication localisée, sa dynamique spécifique. Il faut en tenir compte si l’on veut hiérarchiser les répliques et formuler des propositions crédibles. Mais il reste pourtant urgent de ne jamais perdre le fil conducteur général. Ce que nous vivons est une crise du système capitaliste dans son ensemble.  Ce n’est pas la première. Et tant que durera ce système, il en ira ainsi. Le capitalisme est un système hautement instable depuis son origine. Mais cette instabilité a été aggravée du fait même des mesures avec lesquelles les précédentes crises ont été réglées depuis un siècle. J’ai lu dans la presse qu’une sortie de crise comme une  guerre ou une hyper inflation généralisée ne sont pas exclue par quelques analystes qui ne sont pas de mon bord tels qu’Alain Minc ou Jacques Attali. Pour ne pas surcharger cette note je renvoie sur ce point à ce que j’en ai déjà écrit dans des notes précédentes. Je n’en répète qu’une conclusion : le pire ne serait pas qu’il y ait la crise mais que nous soyons incapables d’en tirer un monde nouveau.
Pour l’instant, libéraux et sociaux libéraux ne se préoccupent que d’une chose. Guérir le seul système qu’ils croient indépassable. Le guérir en répondant à ses exigences, d’après ses propres normes. Et nous nous proposons de l’affronter et de soumettre l’action publique à d’autres normes.

Je voudrais m’en tenir au moment. Dans tout ce qui se dit s’écrit et s’échange à propos de la « crise » en cours, il y autant à boire qu’à manger. Du meilleur et du pire. Tout dépend du point de vue sous lequel on se place. Tout est vrai et tout est faux en même temps, pour la raison que c’est selon ce que l’on veut défendre au bout du compte. Il est juste de dire que « l’explication de la crise » est la poursuite de la politique par d’autres moyens. Elle est donc un enjeu. A présent, selon moi, notre première tâche est de résister intellectuellement. Ne rien croire sur parole. Tout vérifier, tout questionner. Ce n’est pas facile car la machine à rabâcher tourne déjà à plein régime. Quand on vous dit que « Standard and Poor’s » déclasse la note des Etats-Unis, tenez compte du fait que le propriétaire de cette agence est un gros républicain, ennemi juré des démocrates. Quand vous voyez les mines pédantes des docteurs « je sais tout » présenter les déclarations de  cette agence comme des faits scientifiquement établis, souvenez vous qu’elle a reconnu s’être trompé de deux mille milliards dans ses calculs à propos des Etats-Unis. Deux mille milliards, rien que ça ! Sous le titre « triple zéro aux agences de notation », une enquête du journal  Libération montre le degré incroyable de suffisance et d’amateurisme de ces agences. 

Pourquoi ce devoir de résistance intellectuelle est-il si  essentiel. Voyons. Une terrible cure d’austérité est en vue. Comme c’est nouveau ! Et comme c’est étrange ! Pour l’essentiel elle consiste à accélérer et approfondir la réorganisation de la société autour des objectifs, des méthodes et des  exigences du libéralisme. Moins d’Etat moins de services publics, plus de privatisation et ainsi de suite. On connait. On pensait avoir atteint une limite. La « crise de la dette » survient à point nommé pour justifier un nouvel et terrible assaut. J’entends déjà le chœur des outragés « comment ? Vous niez la gravité de la situation ? » Et ainsi de suite. Je ne la nie pas. Je pense que le système est très malade et qu’il n’y a pas de guérison en vue. C’est pourquoi je propose de rompre avec ce qui provoque la maladie. C’est cela le projet du Front de Gauche depuis le premier jour. Il n’y a aucune fatalité à devoir subir ce qui se prépare. C’est pourquoi la résistance commence par la contestation, mètre par mètre, de tout ce qui cherche à passer pour une évidence  justifiant « objectivement » la politique de privations qui est annoncée.

La lutte sera longue et il faut prendre tout de suite les bonnes habitudes. Parmi celles-ci, disqualifier la parole des autorités qui prétendent déduire de vérités révélées par des « agences » des politiques aussi cruelles que celles qui sont annoncées. Dans le moment présent c’est sur les agences de notations qu’il faut concentrer les projecteurs. C’est elle dont il faut abattre le crédit et l’autorité dans les esprits. Car face aux dangers que met en scène le système devant les peuples récalcitrant la résignation est souvent au rendez vous. Oui les gens du commun ont peur d’être traités comme des grecs. Et puis ils se représentent le budget d’un pays comme celui de leur famille. Ils se disent « on fait avec ce qu’on a ». Il faut rembourser la dette tout de suite parce que c’est dangereux. Autour d’eux on le répète à l’envie. La machine diffuse du matin au soir des arguments de soumission. Elle fait peur. Et comment se méfier quand le plus important parti d’opposition reprend à son compte les modes de calcul et les normes du système pour faire des propositions de « réduction du déficit » exactement conforme au plan de route fixé par son adversaire. Les gens en déduisent que si tout le monde est d’accord c’est que ça doit être vrai. Avoir eu raison avant l’heure ne nous servira de rien dans ce domaine. Dans un premier temps les crises n’ont jamais incité à l’audace. Cette réalité là pèse lourd sur nos épaules.
  
Pour autant tout est-il écrit ? Non, bien sur ! Car la réalité se moque des schémas qui la décrivent où la nient. Elle fait son chemin sur une ligne de probabilités, plus ou moins grandes, où l’impact de la liberté humaine reste décisif. Car il y a un détail  essentiel. En matière de rapports sociaux, comme c’est le cas en économie, maints grands penseurs négligent de se souvenir que tout commence et tout finit par de l’activité humaine. Ce sont des êtres réels en chair et en os qui produisent, échangent, consentent ou se rebellent. Certes, leur comportement est assez imprévisible! C’est pourquoi les puissants se donnent tant de mal à bourrer les crânes ! Mais pour finir, si forte que soit la part d’illusion que les quidams nourrissent à leur propre sujet comme à propos de la société dans laquelle ils vivent, eux aussi sont pris en main par des nécessités qui parfois finissent par s’imposer à eux. Tout est dans ce détail.

Ce que l’on appelle politique de rigueur est en réalité une politique de privations. L’inconvénient des politiques de privations, pourtant si rationnelles sur le papier, c’est qu’elles s’appliquent à des gens réels qui ne peuvent pas être privés de tout, tout le temps. C’est une limite objective. Dès lors, ils sont contraints de réagir un jour ou l’autre. Leurs réactions compliquent donc tout. Mais surtout, en cela même, elles rendent irrationnelles la prévision qui n’en tient pas compte. Tout le monde connait peut-être l’anecdote qui réjouit les matérialistes de mon espèce. On raconte que des philosophes de l’antiquité discutaient de la réalité. Chacun y allait de sa chanson et brillait selon son génie propre dans l’art de la discussion. Survint Diogène le cynique, libertaire à travers les âges. Son argument fut le suivant : avec un bâton il frappa tous ceux qui passaient à sa portée parmi les faiseurs de discours. La réalité de la réalité était démontrée sans contestation possible par les cris et la fuite des bastonnés. La plupart des raisonnements qui se répètent en boucle ces temps-ci ne résisterait pas à un solide coup de bâton. Tout est rapport de force. Surtout l’économie humaine. Les gouvernements européens, de droite et sociaux libéraux marchent dans les pas de leurs homologues d’Amérique du sud en matière d’aveuglement politique. Leur culture académique, leur mode de sélection, les rend absolument incapables de penser autre chose que la bonne gestion de l’ordre établi. Ce n’est pas seulement leur attachement personnel ni leur intérêt dont je parle ici. C’est de leur conditionnement. Ils ne doutent pas un instant de la formulation des problèmes qui leur sont posés. On leur dit que les agences de notation formulent un diagnostic défavorable. Ils avalent tout rond. Ils ne se posent pas de question. Ils ne se demandent pas qui sont ces agences, quelle valeur ont leurs analyses, à quels intérêts elles sont liées. Ils ne les contestent pas davantage qu’ils n’ont contesté leur système de notation dans les grandes écoles.

Pourtant ce que nous avons tous sous les yeux ne devrait-il pas au moins les intriguer ? Par exemple, la décision de rétrogradation de la note des Etats-Unis, aujourd’hui, est absurde. En toute logique elle aurait du être prise il a bien longtemps. Par exemple ce jour d’aout 1971 où les Etats-Unis ont supprimé la convertibilité du dollar en or, avouant ainsi leur défaut de paiement. Ce sera ce quinze août le quarantième anniversaire de cette décision prise par Richard Nixon. Depuis cette date les Etats-Unis vivent à crédit du reste du monde. Ils manient la planche à billet comme ils veulent, sans contrepartie ni contrôle.  Ils ont ainsi mis en circulation le poison qui gangrène depuis toute l’économie mondiale. Pourquoi alors dégrader les Etats-Unis maintenant ? Par exemple, la baisse de la note aurait pu être décidée quand la banque centrale américaine a décidé de racheter les titres de la dette de l’état pour un montant de 700 milliard de dollars. C’était l’aveu que le papier américain ne trouvait plus preneur dans la quantité voulue, non ? Et ces agences de notation. Pourquoi ne se posent-ils aucune question à leur sujet ? Même « Libération » s’en pose !

Vous en serez bien étonné tout comme je l’ai été moi-même. Mais voila : je ne saurai dire mieux que Nicolas Demorand dans son éditorial sur ces agences de notation. Ce jour là « Libération » avait titré: « enquête sur les agences de notations : triple zéro ». En dehors de « l’Humanité » ce fut le seul acte de résistance intellectuelle au rouleau compresseur des affolements de circonstances. Demorand montre quelle supercherie est la soi disant objectivité de ces agences. Je vais y ajouter, un peu plus loin, en plus de ce que j’en ai déjà dit le même jour aux « Quatre vérités » de France 2. Et comme c’est le jour des compliments, je n’en veux pas à « Libération » de n’avoir rien dit quand ces agences ont vu leur pouvoir étendu en Europe alors que son inamovible correspondant sur place préférait s’occuper de la vie privée des hommes politiques. Plus sérieusement je veux citer la conclusion de Demorand. Je crois qu’elle peut annoncer une prise de conscience dans certains milieux jusque là assez suiviste et conformiste de la presse. Ce serait une bonne nouvelle. Car dans les mois qui viennent au fond, à travers tous les courants et partis il y aura deux camps. Ceux qui décident de s’adapter en accompagnant le mouvement et ceux qui résistent.

J’en reviens à Nicolas Demorand pour citer les dernières lignes de son éditorial. « Prétendre que ces agences disent le vrai est donc une fable, voire une supercherie. Plus grave encore est de leur reconnaitre une telle légitimité et de leur accorder autant d’influence. Pourtant les états pensent aujourd’hui leurs politiques dans le seul but de complaire à ces professionnels du flou. Ici les retraites sont réformées ou les fonctionnaires non remplacés ; là des services publics seront privatisés ou des pans entiers de l’économie dérégulés. La question n’est pas de savoir comment autant de pouvoir a pu être concédé à autant d’amateurs. Mais bien d’imaginer les moyens politiques de ne plus marcher sur la tête. » En toute logique j’attends de lire, dans ses lignes à venir, compte tenu de la gravité du moment, si les propositions des socialistes, à ce qu’on en lit sous la plume de Martine Aubry ou François Hollande, sont à la hauteur de cet enjeu.

Il reste à faire savoir que ces agences de notation
ont reçu des pouvoirs étendus en Europe de la part de la commission et avec l’approbation du parlement européen. Quand ? Il y a…. deux mois ! L’histoire a commencé en fait en Septembre 2010. Cette fois là, le Parlement européen validait la proposition de la Commission et du Conseil de mettre en place d'un "Système européen de surveillance financière". Après le déclenchement de la crise grecque, la thèse des eurocrates était que « c’est de la faute des grecs » ! Strauss-Kahn les avait même accusés d’avoir pour sport national la fraude aux impôts. Donc tous les gouvernements devaient être mis sous contrôle. Le but du dispositif  était évidemment de placer les gouvernements sous surveillance et les budgets votés par les parlements des états-nations sous autorité  européenne. Cela pour garantir évidemment qu’ils soient toujours conformes aux dogmes libéraux. C’est dans cet ensemble de mesures que fut décidé d’autoriser dorénavant les agences de notations à agir sur tout le territoire de l’Union. Elles furent donc dispensées de l’autorisation d’agir qu’instruisaient jusque là au cas par cas, les autorités nationale. En effet, avant cela, le Comité européen de régulation des valeurs mobilières (CERVM) recevait les demandes d'enregistrement et les faisait valider par chaque Etat membre. Désormais, l'Autorité Européenne des Marchés financiers s'en charge seule. Elle délivre ce que l’on appelle un « passeport européen ». Elle est aussi la seule responsable de la surveillance de ses agences de notation! Ce système est directement recopié de celui des Etats-Unis d’Amérique où la « Securities and Exchange Commission (SEC) », organisme fédéral, valide et surveille les agences de notations étatsuniennes, c'est-à-dire les principales d'entre elles au niveau mondial. Il ne fait aucun doute pour moi que cette stricte reproduction des structures participe de la construction discrète du « grand marché transatlantique » sur lequel aucun débat public n’a jamais été possible.

Au cas précis, compte tenu des conséquences d’une notation pour un émetteur de titre d’emprunt, tout ce système aboutit à créer une autorité indépendante avec un gigantesque pouvoir arbitral. Première caractéristique : il s’agit d’un organisme privé.  Deuxième caractéristique, ces agences sont juges et parties compte tenu de leur mode de rémunération. Tout cela ne trouble pas les eurocrates pour qui seul l’état et la puissance publique sont suspects. Quoiqu’il en soit, une fois de plus les protestations ne furent écoutées d’aucune façon. Les moulins à prière de « l’Europe qui protège » continuèrent à tourner en pilotage automatique et les récalcitrants furent tous repeints en « populistes anti-européens » selon les normes en vigueur depuis le référendum de 2005. Je laisse à chacun le soin d’aller demander aux autres partis de gauche ce qu’ils ont voté. Et de vérifier ce qu’ont écrit certains journalistes influents et chroniqueurs célèbres sur ces questions. Ni vu ni connu, personne n’en a plus parlé du fait qu’un règlement se transpose tel quel dans le droit national. Pour les amateurs de recherches fines voici des précisions. L'ouverture des portes de l'UE aux agences de notations est entrée en vigueur le 1er Juin 2011. Le Parlement européen l'a validée en Décembre 2010. L'acte législatif définitif, finalisé en Mai 2011, est le "Règlement (UE) n° 513/2011 sur les agences de notation de crédit." On mesure, sachant cela, ce que valent les cris d’orfraies d’aujourd’hui de quelques uns des nobles personnalités qui pointent du doigt le rôle exagéré des agences de notation. Aucun journaliste perfide n’a encore été leur demander pourquoi dans ce cas ils l’ont rendu possible ! Je signale encore, et croyez bien que j’en suis désolé, qu’à la session où le parlement européen vota tout ce fourbi, il prit aussi la décision d’autoriser la libre circulation des « hedges funds » en Europe. Mais les eurocrates n’en sont pas restés là !

En effet, les agences de notations se sont vues attribuer de nouveaux pouvoirs le 1er Juin 2011, alors mêmes que les précédentes dispositions entraient seulement en vigueur. Ce n’est donc pas sur la base d’un bilan que la décision fut prise. Mais juste par a priori sur leur supposée bienfaisance. Et que décida-t-on ? Que les agences de notations concurrentes enregistrées sont désormais encouragées à émettre des notations même quand personne ne les leur a demandées. Et au moment même où ce pouvoir exorbitant leur était accordé, les institutions européennes diminuaient les leur face aux agences. Citons l’article 23 du règlement qui organise ce renoncement. "Ni l'AEMF, ni la Commission, ni aucune autorité publique d'un État membre" n'ont le droit d'"interférer avec le contenu des notations de crédit ou les méthodes utilisées"! Ainsi une note est un fait réputé objectif, indiscutable ! Les esprits les mieux disposé se diront peut-être que du moment que l’on a contrôlé les méthodes de travail au moment de l’accréditation on peut être partiellement rassuré ! Ce n’est pas le cas. Au moment de l’accréditation d’une agence auprès de l’organisme européen, l’agence de notation peut refuser de donner les précisions qui lui sont demandées sur ses méthodes de travail. C’est le règlement ! Elles peuvent demander à être exemptées de certaines exigences si elles fournissent la preuve que "compte tenu de la nature, de l'ampleur et de la complexité de son activité ainsi que de la nature et de l'éventail des notations de crédit qu'elle émet, ces exigences ne sont pas proportionnées" (article premier, quatrième modification). Et comme si ça ne suffisait pas, un autre pouvoir leur a été donné, celui d’instruire elle-même leur dossier d’agrément. Jugez plutôt. Lorsqu'un groupe d'agences de notations demande à être enregistré auprès de l'AEMF, c'est l'une des agences du groupe, mandatée par les autres agences, qui fournit les informations pour chaque agence. Tout cela est à l’article 15.2 de ce nouveau règlement.

Les appréciations des agences de notation ne sont pas purement indicatives. Elles ont un pouvoir considérable. Il ne s’agit pas d’un pouvoir moral. La note des agences modifie le bilan et donc la valeur et la crédibilité des organismes qui en font l’objet. Par exemple dans les banques. Les agences de notation se sont vues attribuer en 2004, un rôle de quasi-régulateur du système bancaire par les accords dit « Bâle II » sensés garantir la solidité des établissements bancaires. Le risque qu'un emprunteur fasse défaut ou que sa situation économique se dégrade au point de dévaluer la créance que l'établissement détient sur lui est désormais inscrit au bilan des banques. Comment évaluer ce risque ? C’est le travail de notation de nos chères agences ! Les banques pondèrent donc dans leur bilan les encours prêtés selon un système préétabli. La pondération va de 0% (généralement pour les Etats souverains) à 150% pour les dossiers les moins bien notées. Le pouvoir des agences est donc considérable, et davantage encore que ce que l’on peut croire si l’on tient compte de l’effet domino que provoque la dégradation d’un établissement à l’autre. Un tel pouvoir, je l’ai montré, n’est guère encadré. Bien au contraire. Il a été augmenté et libéré de contrôle. A cet abus s’en ajoute un autre. On a des raisons de soupçonner l’impartialité de telles agences dans leurs évaluations.

Posons la question : qui les paie ? Réponses : les "entités qui veulent recevoir une note ou celles qui utilisent la note". Aux deux bouts de la chaine de l’emprunt se tient l’agence et ce n’est pas vraiment comme un arbitre. Celui qui veut émettre un emprunt ne peut le faire sans la recommandation d’une bonne note.  Et les banques qui doivent présenter des bilans doivent « évaluer les risques », ce qui leur permet de modifier leurs taux d'intérêts en fonction de la note. Selon le barème 2009 aux Etats Unis, une grande entreprise doit verser au minimum 70.000 dollars à l'agence de notation au début du processus de notation. Puis elle doit prendre un abonnement de «surveillance». Son prix s'élève à environ la moitié de la somme initiale. A chaque fois qu'elle émettra de la dette sur les marchés, elle s'acquittera en plus d'une commission de 0,045% de la transaction. Les montants sont du même ordre en Europe. Cette description permet de comprendre que ces chères agences n’ont rien d’académies scientifiques mues par le gout du savoir pur. De mauvais esprit feront aussi remarquer que plus la note est mauvaise, plus le taux d’intérêt bancaire est élevé et plus la commission de l’agence est elle aussi, élevée.
 
Pour moi, les agences notation ont donc partie totalement liée au système bancaire et financier. Pour celui-ci, au-delà des peurs et paniques qui sont le propre du métier de trader, un Etat en déroute est une bonne affaire qui produit du taux d’intérêt très juteux. Et le risque est nul comme l’a démontré l’exemple Grec. En cas de panique, les Etats payent l’ardoise. Ca, c’est le comique de situation. Les taux d’intérêt augmentent à cause du risque. Mais le risque est en réalité nul. Premier indice de lézard. Deuxième indice : les Etats Unis ne rembourseront jamais leur dette. Ils ne l’ont jamais fait, raison pour laquelle elle a augmenté jusqu’au point où la voici rendue. Quel est donc le sens de l’injonction qui leur est faites par « Standards and Poor’s » ? Nulle. Tout ce qui compte c’est que la confiance dans la monnaie dollar continue. Et c’est le cas. Les Etats-Unis sont endettés jusqu’au cou et mal notés mais leur monnaie s’apprécie face à l’Euro. La clef de compréhension est dans la politique pas dans l’économie pure et parfaite des manuels.

C’est la stratégie du choc. Encouragés par leur impunité face à la Grèce, au Portugal et à l’Irlande, les maitres de la finance veulent passer aux plus grosses proies. Pour cela, ils amplifient le choc de la menace qu’ils peuvent utiliser. Mais, ce faisant, ils mettent tout le système en danger de rupture et d’effondrement. La limite du test, c’est la docilité des gouvernements. De ce côté-là pour l’instant tout va bien. Partout c’est la même chanson. Il faut « rassurer les marchés ». Le monde à l’envers ! On a vu le banquier central européen donner des ordres au gouvernement italien et être immédiatement obéi ! Pour moi, il faut faire le contraire de ce que font ces gouvernements. Il faut rassurer les producteurs face aux « marchés », c'est-à-dire aux demandes des financiers. Au cas présent, il faut protéger le capital productif et les travailleurs. L’un contre l’étouffement par faute de crédit et de consommation, l’autre contre la précarisation sociale qui l’étrangle. Donc, à court terme, pour sortir de cette spirale il ne faut pas céder mais résister et contre attaquer. On peut éteindre l’incendie avec le retour de l’Etat et de la puissance publique. La banque centrale européenne doit avoir le dernier mot face aux financiers. Elle doit racheter massivement les  dettes souveraines,  laisser filer l’inflation, jusqu'à ce que l’attaque cesse. Faute de quoi la pente prise est sans fin. Là, je parle du court terme. A ce court terme devraient s’ajouter des décisions techniques touchant aux structures et aux moyens dont disposent « les marchés » pour faire régner leur tyrannie. Ce train de mesures serait destiné à donner le signal d’une riposte qui s’étendrait jusqu'à ce que cèdent ou crèvent les agioteurs. Ce qui compte c’est de faire un paquet de mesures de dissuasion. Et non de prendre en catimini et dans le désordre les mesures que nous recommandons depuis tant de temps. Par exemple cette décision de quatre pays d’interdire les « ventes à découvert », technique spéculative spécialement pourrie ! Ou bien aussi la séparation des banques de dépôts des banques d’investissements, comme après 1929. Et ainsi de suite. Je ne vais pas recopier ici tout le programme. Il existe. Il est applicable tout de suite. Il permet de retourner la situation.  Répercuter les couts sur les peuples a une limite. Mais pour l’instant les gouvernants lâches n’ont pas l’air le croire. Ils agissent comme si la résignation des citoyens n’aura pas de bornes. On va voir bientôt ce qu’il en est.

Voila une correspondance qui tombe à point nommé pour éclairer notre contexte. Elle vient d’Amérique du Sud. Présente au meeting de fin de campagne de Cristina Kirchner ce jeudi 11 août à au Théâtre Coliseo de Buenos Aires, Raquel Garrido, porte-parole  internationale du Parti de Gauche m’adresse quelques lignes d’observation.

« Il a été beaucoup question de la crise financière en Europe.  Non pas pour s’en réjouir, bien sûr, – tant la Présidente que le candidat à la Vice-présidence de la République et actuel Ministre de l’Economie Amado Boudou se sont dits désolés du déclenchement de la crise en Europe.  C’est cependant avec beaucoup de fierté que le Gouvernement argentin regarde le vent tourner et confirmer, rétrospectivement, toutes ses propres décisions de sortie de crise.  L’audace a été grande ! D’abord ce fut la rupture avec le FMI et ses politiques d’ajustement structurel. Le rejet de la surévaluation de la monnaie nationale au cours forcé d’un peso pour un dollar. Et surtout la restructuration très réussie de la dette. L’Argentine s’était déclarée en  cessation de paiement en 2002. Elle a rééchelonné unilatéralement sa dette et, comble de tout elle a baissé à 25% de leur a valeur faciale les obligations de l’Etat en 2995 et 2008 ! Le tout en refusant de recourir au marché pour le financement ! Tout cela fait de l’Argentine le lieu précis vers lequel devraient se tourner le regard de tous les Papandreou, Zapatero, Trichet, Merkel ou autre Sarkozy à l’heure où ils devrait faire face à l’attaque spéculative en cours en Europe. Ne nous payons pas de mots. L’expérience Argentine est essentielle pour nous ! Elle a montré que pour affronter toutes les théories de la bien-pensance économique  cela nécessite une volonté très ferme et un engagement total. Nestor Kirchner, avant Christina, y a laissé jusqu’à son dernier souffle d’énergie. En Europe, il est plus que temps de relever la tête et de dire stop aux spéculateurs. Mais qui se prépare à livrer cette bataille si ce n’est le Front de Gauche ? Qui a observé et étudié l’expérience Argentine ? Personne, si ce n’est nous. Dramatique absurdité que de voir la social-démocratie baisser les bras à l’heure où le système en faillite appelle à des décisions courageuses. Terrible perspective que de laisser la droite mener le pillage à son terme avec son nouveau lot de chômage de pauvreté. »

Et pour votre moral à tous, voici encore une correspondance d’Amérique du Sud. Le candidat de la gauche, Ollanta Humala a été élu président du Pérou le 5 juin dernier dans un silence médiatique européen très significatif. Rassurons nous, les insultes ne tarderont pas à venir. Par précaution je tiens à souligner que je ne souhaite pas faire d’Ollanta Humala mon modèle, ni copier son programme, ni rien de semblable comme le jaspineront pourtant bientôt les répéteurs automatique qui entretiennent mon pilori médiatique. Je vous extrais quelques passages du discours prononcé à Lima par Ollanta Humala lors de son investiture le 20 juillet dernier, tel que l’a traduit Françoise Bague. Juste pour le plaisir d’entendre une parole présidentielle sur des valeurs de gauche, dans un pays pauvre, pillé par sa classe dominante, les gouvernements de droite et les sociaux démocrates, corrompus et assassins, au portes de l’empire paranoïaque des Etats unis d’Amérique.

« C'est avec profond respect et ferveur patriotique que je reçois le mandat de Président de la République. Je déclare devant le Congrès, devant les présidents amis réunis ici et devant le peuple péruvien que, fidèle au mandat des urnes et en total respect à l'État de Droit, je consacrerai toute mon énergie à créer les bases nécessaires pour que nous effacions définitivement de notre histoire la face poignante de l'exclusion et la pauvreté en construisant un Pérou pour tous, toujours attentif envers les plus faibles de nos frères. J'exigerai de toute l'équipe qui m'accompagne dans l'Exécutif le même engagement et la même énergie. »

« La démocratie péruvienne sera complète lorsque la justice et la paix sociale, la souveraineté nationale et la sécurité de nos familles constitueront le socle de notre nation, lorsque l'égalité sera le patrimoine de tous et lorsque l'exclusion sociale aura disparu, même dans les endroits les plus éloignés du pays. Nous voulons que l'expression même d'« exclusion sociale » soit effacée pour toujours de notre langage et de notre réalité. J'assumerai cette gageure avec ma parole et avec ma vie. (…) Péruviennes et péruviens ! Le cinq juin une majorité de citoyennes et de citoyens a exprimé son désir de voir que la croissance économique et l'inclusion sociale marchent de paire pour transformer notre pays en une patrie de chances pour tous. (…) La démocratie a exprimé dans les urnes un mandat et ce mandat doit être honnête. Reconstituer la valeur de la parole donnée devant le peuple constitue l'axe de la récupération d'un système de valeurs morales inhérentes à la République.(…) Le grand Nelson Mandela, dans un célèbre discours prononcé dans le cadre de l'UNESCO, a affirmé, avec la conviction qui le caractérisait, que l'égalité, l'équité économique et la justice sociale étaient la base de toute démocratie. Il a dit : « Il n'y a pas démocratie avec de la misère, il n'y a pas démocratie avec des disparités sociales ». Et parce que je crois dans la justice de cette phrase, j'ai juré de respecter et de défendre la démocratie. La fortifier dans ses valeurs égalitaires pour la rendre légitime devant le peuple et il en sera ainsi. »

« Aujourd'hui, devant vous je renouvelle ce serment. Je veux que vous voyiez en moi un véritable soldat de la République, un gardien jaloux de l'État de Droit et un défenseur des droits humains et de la liberté de presse et d'expression. (…) Je veux profiter de cette intervention pour communiquer que le Salaire Minimal Vital des travailleurs soumis au régime de l'activité privée subira une augmentation immédiate de 75 sols à partir d'août et de 75 sols de plus en 2012, pour atteindre ainsi 750 sols.  »

« Les adultes en situation de pauvreté et qui ne reçoivent aucune aide de l'État doivent recevoir la solidarité de la nation. Des foyers dans lesquels se conjuguent l'âge avancé et la souffrance de la pauvreté, exigent une action sociale qu’on ne peut pas reculer. À ces foyers nous ferons arriver les 250 sols du programme PENSION 65. Sa mise en œuvre sera immédiate et nous atteindrons les 800 secteurs les plus pauvres de pays progressivement. Le programme « Crèche Plus » pour les enfants de 0 à 3 années sera également appliqué progressivement dans les 800 secteurs de pauvreté extrême du Pérou, aujourd'hui sur la base du programme ENSEMBLE. Le combat CONTRE la malnutrition infantile sera une priorité, soutenu par la mise en œuvre d'un programme de nutrition infantile qui comprendra des petits-déjeuners et des déjeuners dans les écoles. » (…) Durant les 5 prochaines années nous construirons des hôpitaux dans chacune des 50 capitales de province où ils n’y en a pas encore. Nous réaliserons ainsi notre engagement d'avoir au moins un hôpital dans chaque province du Pérou. (…) »

« Une bonne partie des conflits de la planète sont dus au manque d'eau. Il n'est pas possible que le Pérou que nous voulons construire ne développe pas une politique souveraine d'utilisation des ressources naturelles, une politique qui garantisse l'exploitation rationnelle et équilibrée de l'eau, la terre, les forêts, la biodiversité, le gaz et les minéraux. Ces ressources de tous le péruviens contribueront à l'éradication de la pauvreté et de l'inégalité. On encouragera l'activité privée sur les ressources naturelles, mais celles-ci seront exploitées dans des conditions de respect des populations, des travailleurs et de l’environnement.(…) Le gouvernement en réponse à l'alerte mondiale sur le changement climatique s’engage à renforcer le règlement et se consacrer avec sérieux aux tâches de préservation de notre biodiversité, de la ressource hydrique et des glaciers. La prévention de catastrophes sera une priorité pour nous.  »

« La corruption est pour nous un élément qui affaiblit à l'État et affecte son développement. C'est, par conséquent, un problème de sécurité. En ce sens, je défends l'imprescriptibilité des infractions de corruption attaquant l'État et la déclaration d'inhabilité à perpétuité d’exercer toute fonction publique pour leurs auteurs ou complices; je propose la suppression des peines conditionnelles des condamnations pour corruption afin que la détention soit accomplie effectivement ; et je défends la suppression des revenus pénitentiaires dans les cas de corruption.(…)  »

« À mes partisans je demande responsabilité, loyauté, sacrifice, intelligence et honnêteté. J'appelle l’opposition à la responsabilité. Je lui demande d’être vigilant et que depuis sa position, elle respecte aussi la décision des urnes, sa position et  la nôtre. En terminant ce message je réitère que je suis un soldat de la démocratie.  »


320 commentaires à “Un devoir de résistance intellectuelle”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. @ 200 toto

    Je suis bien d'accord avec toi. De plus, la réaction (sans jeu de mot et au bon sens du terme) de Léonardo confirme, s'il en était besoin, cette vérité d'évidence, que Jean-Luc devra non pas s'adresser aux seuls convaincus d'avance que nous sommes, mais à tous les citoyens et citoyennes de ce pays. Encore plus entre les deux tours, puisqu'il ne peut être question que le Front de Gauche n'y soit pas.

  2. citoyenne21 dit :

    Personne n'a répondu à cette question qu'à justement soulevé hier Nano : pourquoi les citoyens qui sont les plus touchés par la crise n'adhèrent pas plus facilement aux idées du front de gauche ? Pourquoi en 2007, une partie des ouvriers ont crû qu'un Sarkozy pourrait leur rendre la vie plus facile ? Est-ce parce qu'ils pensent que la richesse de certains est susceptible de leur profiter d'une manière ou d'une autre ? Déjà il y a quelques années de cela, de mes échanges avec un militant communiste (FO), à cette question, je suis restée sur ma faim et je pense que pouvoir répondre à cette question nous permettra d'avancer. Parce que comme vous, j'ai apprécié l'intervention de Léonardo hier, ce qui prouve que des gens humanistes on peut aussi en trouver à droite. Rejeter le sarkozisme n'est pas rejeter toute la droite. Parce que l'on ne peut pas dire que le comportement de certains représentants socialistes fasse honneur à une certaine gauche !

  3. Jean Jolly dit :

    Mince, je l'avais zappé le petit robot
    @ Nano
    Il y aurait tant à dire sur ton commentaire et donc sur ta position personnelle que je ne respecte pas du tout en tant qu'être humain épris de justice, de liberté, d'égalité et somme toute de fraternité Je vais donc me limiter à ceci :
    Au delà de savoir si cela est réalisable ou pas, (je veux bien croire M. Mélenchon sur sa méthode sur les retraites) mais la retraites à 60 ans, très peu pour moi, cela ne m’intéresse pas. Selon moi, c'est la question de la place des senior dans notre société qui doit se poser et le fait que aujourd'hui, un retraité n'est plus qu'un consommateur au lieu d’être un acteur actifs de la société.
    Qui empêche qui de vivre sa vie au delà des 60 ans ? Certainement pas Jean-Luc Mélenchon. En revanche, un certain Nicolas Sarkozy, qui disait en 2007 ne pas avoir de mandat pour réformer les retraites, a vire-voltefacé (comme à son habitude) pour tuer libéralement des milliers de personnes qui sont usés par l'esclavage. Alors même que cette mesure ne peut aucunement s'expliquer, aussi bien d'un point de vue économique que sociale, puisque le chômage touche la catégorie des plus jeunes et renforce donc la précarité chez ceux-ci sans pour autant faire gagner un seul centime à l'économie nationale.
    Cette infamie n'avait et n'a que pour seul but de pousser les français (ceux qui le peuvent) à assurer leur retraite dans le privé et notamment chez le frangin de Sarkozy.
    Donc stop sur l'argument que l'on empêcherait les gens de s'épanouir après 60 ans, c'est faux et c'est meurtrier. Tu peux travailler jusqu'à la fin de ta vie si tu le souhaites, personne ne t'en empêche, mais en augmentant la durée du travail tu tues des milliers de compatriotes, ça s'appelle un crime contre l'humanité.

  4. nuria dit :

    194 je vous cite
    Celle espagnole de 1936 opposant républicains et franquistes, ces derniers s’imposant en 1939, plongeant l’Espagne dans une dictature 40 années durant ?
    l'Espagne n'a pas fait face à une révolution, mais à une riposte de l'attaque des militaires avec l'appui de l'Eglise et du Vatican, alliés à l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste. Et sous la non intervention de l'Angleterre et de la France pour protéger leur jeune IIème république1931) avec le soutien unique des russes à la II république, et dont les descendants seront présents à la fête de l'humanité pour fêter les 80ans.
    Ce fut la guerre d'Espagne et non une guerre civile ni une révolution. Elle annonce la deuxième guerre mondiale.

  5. antigone dit :

    @204 citoyenne21
    Lire pour répondre à votre question "Pourquoi les pauvres votent à droite" de Thomas Franck avec la préface de Serge Halimi. Ed. Agone (sur le cas des USA)
    Mais il faut bien considérer ici en France, le rôle des médias, de la télé, de la déculturation générale, qui fait qu'un discours un tant soit peu sophistiqué, devient inaudible.
    Je vois avec mes étudiants en Master scientifique, souvent ils ne savent absolument rien de rien de la politique ni des politiques, ils arrivent à n'être au courant de rien, en vivant une vie parallèle, avec leurs radios sans infos, leur Facebook comme vecteur unique de mobilisation etc.
    Les syndicats dans les usines ne font plus non plus cet effort d'éclairer les ouvriers puisque il se sont rendus au dogme libéral façon PS, comme la CGT et la CFDT de ces dernières années donc ils ne veulent surtout pas révéler le pot aux roses du mensonge du social libéralisme, voire ce sont les premiers à tout mélanger et à être victimes de la propagande libérale version PS. Ils n'ont surtout pas participé au travail d'éducation populaire comme cela a été fait par Attac. Mais si Attac via les syndicats conscientisait les usines, et les pôles emplois, alors là, nous aurions le levain du changement.
    Du coup il reste à un seul homme à la faveur de ses passages télévisés, d'éclairer ceux qui voudront bien aller voter, et nous tous autour de nous à relayer comme pour le non en faisant des cafés citoyens et par internet. Mais comme on disait à Attac pour les directives européennes, l'effet Dracula agit toujours dès que l'on jette la lumière sur ce qui se trame. Seul problème Marine Le Pen le fait aussi avec nos arguments mais avec une gouaille et un vocabulaire plus populo. A lire absolument le Grand bon en arrière de Serge Halimi. C'est la bible de la prise de conscience et en plus son explication la plus lumineuse.

  6. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 198 - Lionel.Mutzenberg

    "Que manque-t-il donc à Jean-Luc Mélenchon, qui a pourtant de solides explications sur le système économique qu'il faudrait mettre en oeuvre, pour convaincre"

    Encore un peu de temps. Le vent tourne.

  7. citoyenne21 dit :

    @ Antigone (206) :
    Vous avez raison, les jeunes d'aujourd'hui, pour la plupart vivent dans un monde parallèle. Ils peuvent avoir un niveau doctorat et en même temps être de vrais gosses dans leurs têtes, surtout occupés à se dépenser au travers leurs jeux vidéos (qui à petite dose n'est pas forcément une mauvaise chose). Ce n'est pas une critique, juste un constat. Ce qui pousse quelqu'un à être clairvoyant ou mature n'est pas forcément lié à son niveau d'étude du coup. Du moins ceux qui ont une perception de la réalité non tronquée ont peut être davantage de prédispositions à ne pas se laisser influencer par le discours ambiant. Il n'y a pas besoin selon moi d'un long parcours universitaire pour développer des capacités d'analyse. Celui qui a le plus de chance de s'affranchir des mensonges martelés par les médias est l'autodidacte, qui très tôt à su déjouer ces pièges de la désinformation, de par sa nature irrévérencieuse. Oui il faut un minimum de refus à l'autorité absolue pour construire sa personnalité selon ses propres schémas et refuser le prémâché. Le meilleur service qu'on peut rendre au peuple est de l'inciter à se détourner de ses tendances à vouloir à tout prix remettre son destin entre des mains supposées expertes. Merci pour les références de bouquins :)

  8. lionel mutzenberg dit :

    207 - Le prolo du Biolo -
    Certes, le vent tourne, mais prenons garde qu'il ne dérive pas trop loin. Regardez sur ce site, à lire, selon vous, combien de prolos sont présents.
    Je ne parle pas de de celles et ceux qui pensent et parlent en leurs noms, je parle de ces hommes et de ces femmes de la bases, de nos usines, de nos chantiers, qui vivent une vie de prolo. Le déficit d'écoute se situe la, ne nous y trompons pas, comme l'on fait nos révolutionnaires à la mie de pain, et à l'eau, du Mitterrandisme conquérant en lieu et place des "marchés."
    Citer Bernanos c'est chouette, mais ça ne donne pas à bouffer.

  9. lisou19 dit :

    @lionel mutzenberg
    Regardez sur ce site, à lire, selon vous, combien de prolos sont présents.

    Il y en a, j'en suis la preuve. Mais la culture des mots et des idées n'a pas besoin d'engrais. Depuis quelques temps, un bon nombre de mes commentaires ne passe plus. C'est un peu comme une divergence (légère) qui agace certains. Si vous voulez que les prolos à 1300 balles causent, il faut les accepter comme ils sont, sinon on fait comme les bourgeois: Il n'y a qu'une langue de bois. La révolution citoyenne se fera mais les prolos auront leur mot à dire. Je sais ça agace l'intellectuel, mais c'est comme ça.
    Bon, je suis pas dans le sujet, alors...

  10. Séb, c'est bien! dit :

    Réponse à Nano et Citoyenne 21
    Qui vous dit que les plus touchés ne s’intéressent pas aux idées du FdG ? A part les médias que vous suivez attentivement, je ne vois pas. Je suis au RSA et au chômage depuis 2 ans, de plus j'ai été SDF pendant près de 9 ans, de 19 à 28 ans (aujourd'hui 31), mon ami est malade psychiatrique. Bref nous sommes les plus touchés par les coupes budgétaires en matière de social.
    En revanche, si vous parlez de ceux qui travaillent tous les jours comme des chiens pour un salaire minuscule, et qui regardent la TV pour se divertir, en effet ceux-là sont leurrer par la propagande ambiante et finissent par en vouloir aux plus misérables qu'eux (pour certains) et vont du mauvais côté de la force (politique). La faute revient aux médias qui ne diffusent pas toutes les propositions des différents courants politiques, parce que ça n'est pas dans leur intérêt.
    Sur ce, courage et présidons tous ensemble (pas les uns contre les autres) !

  11. Roland011 dit :

    204 citoyenne21
    « Personne n'a répondu à cette question qu'à justement soulevé hier Nano : pourquoi les citoyens qui sont les plus touchés par la crise n'adhèrent pas plus facilement aux idées du front de gauche ? Pourquoi en 2007, etc…» avec un militant communiste (FO),
    Vi, celle la, elle est à noter ! Contradiction ?
    M'enfin ! Je rêve, ou plutôt je cauchemarde ! La réponse, les un et les autres vous l’exprimez souvent, et Jean-Luc Mélenchon l’a expliqué dans sa stratégie, 30-40 ans de dépolitisation, de marchandisation, d’émotionnel, etc. mis en œuvre par toute la « bonne société » de droite ou gôôche de droite. Ne jamais parler « de politique » du pain (un peu) et des jeux. La publicité (marchands) le spectacle (amusement et rigolade) l’information ou plutôt l’absence d’information (mise en avant des faits divers et surtout pas du sérieux) les médiacrates a l’œuvre. Le bourrage de crane « économiste » sur un seul ‘’modèle possible, le classique’’ (ah les moqueries ou gémonies des Alter d’Attac et autres, qui au passage, allez prendre des militants aux orgas claquemurées dans leurs citadelles). J’en passe et des meilleurs ! Et on s’étonne du résultat d’une société auto centrée sur le moi chacun pendu a son indispensable portable pour communiquer. T’es ou ? Que voila de l’important ? Qui ne réagi (et encore) que sur l’émotion et le bon sentiment sélectif, faut pas pousser non plus.
    Alors, ça se réveille on peu, bravo, mais il va falloir y mettre le paquet, faire tomber les a priori, le soi-disant bon sens, l’habitude et la résignation. Sacré chantier !
    Ah, j’oubliais, misère, l’anticommunisme viscérale d’une bonne partie de la dite gôôche PS et verts qui leur interdis de seulement envisager une alliance quel qu’elle soit (Bon, faut dire que certain y ont mit de « la bonne volonté » mais ce n’est pas une raison, il est possible de réfléchir avec une analyse plus objective...

  12. toto dit :

    Bonne question Lionel Mutzenberg: (210)
    Regardez sur ce site, à lire, selon vous, combien de prolos sont présents..
    Etant moi-même un produit hybride, c'est à dire un prolo qui a eu quelques velléités de devenir intello sans jamais y parvenir, je me crois autorisé a faire une remarque sur l'apparente faible fréquentation des prolos sur ce blog. Je pense que parmi les milliers de lecteurs de ce site une majorité peut-être caractérisée de "prolo intimidé" par l'écriture de beaux textes émanant de belles personnes cultivées. Je n'ai pas de noms en tête mais les plus anciens contributeurs du blog ont pu aisément repérer certains participants par le passé nous faisant par de leur expérience, du vécu quotidien dans l'entreprise. Je pense qu'ils sont toujours là pour lire. Une majorité silencieuse en quelque sorte!

  13. paloma dit :

    Loin d'être une intellectuelle, je milite dans la campagne en Haute-Vienne et je vous assure que les "prolos" comme vous dites sont très intéressés par tout ce que vous dites. Mes voisins agriculteurs ou ouvriers passent à la maison régulièrement, curieux d'entendre ce que j'ai à dire, et comment je vois les choses qui se passent autour de nous. Et c'est bien sur ce blog (ou médiapart) que je récolte mes arguments. Je suis en fait la "passeuse" pour tous ceux qui n'ont pas l'habitude de se connecter sur internet et de lire 3000 lignes après le boulot. Qu'il y ait peu de gens modestes sur ce blog ne signifie en rien que les idées ne passent pas.
    Le seul hic, c'est qu'ils n'ont peut-être pas l'impression que leur situation est prise en compte. A nous de leur démontrer que défendre le service public, par exemple, c'est augmenter leur salaire du prix de l'hôpital et de la scolarité de leurs enfants. (En sachant qu'ils sont bien ceux qui s'en servent le moins malgré tout). A nous aussi de leur démontrer que l'unique manque à gagner sur les réductions d'impôts de Bétencourt est l'équivalent de 10000 RSA par ans, même attribués à des gens qui ne le "mériteraient pas" et que s'en prendre à elle est bien plus efficace que de déclarer la guerre aux pauvres gens qui n'ont comme ressource que de "gruger" le RSA. A nous de leur démontrer que la dette n'est pas "notre" dette. Bref, tout ce que vous dites dans ce blog, avec des mots et des exemples rapides, le temps d'une discussion qui ne dure jamais plus de 10 minutes. C'est un vrai sport, mais qui met tout le monde d'accord et je le répète, si je n'avais pas les idées claires et notamment éclairées par ceux qui tchatchent sur ce blog, je ne saurais jamais moi-même les simplifier.

  14. citoyenne21 dit :

    @ Toto (213)
    Eh bien que se brise cette timidité :) on a tous nos compétences et failles. Ceux qui maitrisent l'écriture n'auront pas forcément d'autres facilités en d'autres domaines et les spécificités de chacun sont complémentaires et nécessaires. Me considérant moi-même comme une sorte d'électron libre n'appartenant à aucune catégorie bien précise, je peux dire que cela libère de pouvoir s'exprimer et d’œuvrer dans un sens collectif, même si cette action n'est pas toujours pleinement physique. L'exaltation ressentie lorsque l'on s'implique (quelle que soit la manière) est tellement revigorante qu'elle fait oublier ses craintes d'être jugé. Que la parole se libère, que les motivations s'intensifient, que le peuple s'octroie le droit d'exprimer son ressenti et ses désirs d'être entendu. Je suis la première à souhaiter que tout le monde puisse avoir le bonheur de s'élever intellectuellement, pas forcément par la fréquentation des universités, mais par le simple fait d'avoir conscience de sa valeur et de s'en servir comme bouclier contre les mauvaises interprétations qui découlent des valeurs fausses, imposées par cette société prônant la sur-consommation d'objets de piètre nécessité. A bas la soumission et que raisonnent les voix, toutes les voix des citoyens qui veulent décider de leur destin !

  15. marechal dit :

    @ux derniers intervenants
    Par rapport à mon post 190 et avec ce constat qu'il y a une majorité silencieuse, puis-je en déduire un soutien possible à mon idée de forum en parallèle à ce blog ou c'est moi qui insiste lourdement ? Ou elle n'a aucun intérêt cette idée selon vous?
    PS : votre définition du "prolo" opposé à l'intello, j'ai du mal à suivre.

  16. Cronos dit :

    Le mot prolo est un mot qui me fait toujours mal, je ne sais pas vraiment pourquoi, peut-être parce que je suis issus de cette catégorie sociale, la catégorie laborieuse et pauvre. À ce mot je préfère celui éventuellement de prolétaire, mais je crois que la bonne appellation est classe ouvrière, celle qui a tant donné à notre pays, celle qui a tant été trompé par cette bourgeoisie intellectuelle et d'argent qui la méprise tellement, mais patience, tout fini par arriver, même la victoire du prolétariat qui n'a pas besoin du livre pour reconnaître le bon grain de l'ivraie.
    Sur un autre terme, ce dont je rêvais depuis des dizaines d'années est en train de se réaliser, le monde de l'argent et ses servants cupides sont en train de crever, mourir étant un mot à usage des hommes, 2011 est l'année charnière ou tout se met en place pour l'écroulement du système artificiel de la finance, les banksters sont à l'agonie et l'empire USA va crever d'avoir trop bluffé, en réalité ce n'était qu'un monstre de carton patte, il suffit de se rappeler qui a colonisé l'Amérique du nord, la lie du monde toutes religions confondues s'y est déversé.

  17. MichelD dit :

    @204 citoyenne21
    "pourquoi les citoyens qui sont les plus touchés par la crise n'adhèrent pas plus facilement aux idées du front de gauche ?"

    Il y a quelques années Mona Chollet avait écrit "Rêver contre soi-même" un texte qui reprenait le sondage de Time Magazine . Quand on demandait aux gens s’ils pensaient faire partie du 1% des Américains les plus riches, 19% répondaient affirmativement, tandis qu’un autre 20% estimait que ça ne saurait tarder. Ce sondage, disait-il, éclaire les raisons pour lesquelles l’électorat réagit avec hostilité aux mesures visant à taxer les riches : parce qu’il juge que celles-ci lèsent ses propres intérêts de futur riche. Dans ce pays, personne n’est pauvre : tout le monde est pré-riche.
    Le battage médiatique sur d'autres solutions économiques, les plus erronés les unes que les autres, embrouille la pensée voire la dévie. En 2005 le même battage n'a pas empêché le NON ! Mais les présidentielles c'est une autre histoire.

    Par exemple : aujourd'hui ils sont plus de 70% de Français à penser que ce sont les Américains qui ont battu les allemands, ils n'étaient que 30% il y a pas si longtemps... Comme quoi, le manque d'histoire, ajouté aux commentaires peu changer la vérité.

  18. NM38 dit :

    L'Europe a-t-elle donné davantage de pouvoir aux agences de notation ?
    Mélenchon accuse, Quatremer (Libé) réplique
    ......"Nous ne sommes pas parvenus à joindre Mélenchon". Enquête d'Arrêt sur images

    Nous espérons votre réponse Monsieur Mélenchon. Merci d'avance de rectifier éventuellement cette attaque...

  19. Goofa dit :

    Au Parti de Gauche.
    Je cherche un texte présentant le programme du Front de Gauche, dans une langue simple et accessible. Rien d'utilisable sur le site. N'auriez-vous pas quelque chose comme les propositions de Martine Aubry, qui soit vraiment de gauche ?
    Pour être précis, quand je dis "dans une langue simple et accessible", je prends l'exemple suivant.
    Dans le tract du Front de Gauche pour le 14 juillet, on lit : "Il faut une révolution citoyenne qui en finisse avec le libéralisme et le productivisme". Ou : "Il faut en finir avec la droite qui détruit tout".
    Ces phrases sont pour des gens déjà convaincus, habitués à utiliser ces concepts. Pour gagner en 2012 et convaincre dès maintenant, il faut apporter des faits et des propositions. Il faut convaincre les gens honnêtes qui ont cru devoir voter à droite, pour les valeurs qu'elle défend et qui sont bafouées actuellement. Le partage des richesses est une valeur commune des électeurs de droite et de gauche, par exemple, tout comme l'honnêteté, le refus des guerres, l'acceptation des différences (handicap, couleur de peau, etc.). Il faut convaincre tous ceux qui ont voté Sarkozy et le rejettent maintenant, y compris en montrant que les propositions du PS ne règleront pas les problèmes graves que nous connaissons.
    Je souhaite tracter et m'investir pour le Front de Gauche dans les mois qui viennent, mais de grâce, donnez-nous des textes utilisables. Ma petite ville a voté à 65% pour la droite et ce sont ces citoyens que nous avons à convaincre, pas les gens qui ont déjà voté PC ou PG..

  20. enjolras dit :

    Je crois qu'il serait dangereux voire néfaste de chercher à catégoriser. Bien sûr, parmi nous il y a des gens issus ou faisant partie de différentes classes sociales mais nos situations sont susceptibles d'évoluer rapidement et pas nécessairement dans le bon sens.
    Il n'y a pas d'autre légitimité pour un cadre ouvrier à participer au débat républicain que la citoyenneté.

  21. Arte dit :

    Ce n'est pas une crise, du moins pas telle qu'elle est annoncée : crise économique. C'est une guerre ! Comment gagne-t'on les guerres ? Avec ses cadres !
    Napoléon, qui savait gouverner, a recomposé une noblesse. C'est de cela qu'il s'agit. On n'assiste pas à une décomposition, un déclin, bla bla, bla. On assiste à une recomposition. Celle d'une armée. De ses capitaines. Une aristocratie, mot sans doute mal choisi étymologiquement, disons noblesse. Une noblesse dont l'oligarchie a besoin pour diffuser, assoir, ancrer, naturaliser.
    Prenez Marjorie. Ecoutez-le bien. Dit-il que son salaire de 3 million d'euros par an n'est pas justifié ? Non !
    Il dit : "Je sais pas toujours très bien expliquer pourquoi est-ce que j'ai besoin de 3 million, ou pas ?".
    Il ne sait pas "toujours" bien expliquer. Parfois, il sait expliquer, cela dépend à qui il parle. Dans les cercles restreints de la noblesse, il sait. Cela paraît même inutile de le faire. C'est naturel.
    Ce qu'il ne sait pas faire, c'est expliquer toujours bien à un public élargi. C'est qu'il faudrait d'abord expliquer que sans ses 3 million, il n'aurait pas la reconnaissance de ses pairs. Lui-même, en tant que personne, n'en a pas besoin. Il le dit, ce n'est pas pour cela qu'il travaille. Mais sans ses 3 millions, comme en d'autres temps il fallait posséder terres, serfs, domaines, territoires entiers, rentes, pour faire partie de la noblesse, aujourd'hui, avec ses 3 millions, ce monsieur possède le ticket d'entrée.
    Il ne ferait pas parti de la noblesse qui se forme, sans posséder. Il n'aurait pas l'autorité que la fonction exige, c'est à dire la reconnaissance de sa classe. Cette classe qui se recrée, dans un monde qui sort du capitalisme entrepreneurial, pour constituer une noblesse des ayant-droits.
    Et ils ne lâcheront rien. Même pas une petite explication.

  22. lionel mutzenberg dit :

    @ 215 - maréchal -
    C'est bien la le problème. Entre l'ouvriérisme forcené que j'ai connu, et le droit de parole pour la base, il doit bien exister un juste milieu, si j'ose dire, qui nous permettraient de nous comprendre. Je ne suis pas un intellectuel, et je ne le serais jamais, pour autant, ce que j'ai vécu lors de mon activité en entreprise, comme des millions d'autres, par ailleurs, devrait me donner le droit d'être entendu. Les beaux discours ne sont toujours que des discours.
    Le prolo, lui, regarde sa fiche de paie à la fin du mois, quand il a un emploi, et voit autour de lui ce monde d'une cruelle injustice.
    L'emploi, la salaire, les conditions de travail, le droit à la protection social, au logement, voilà les questions de premières importances. Il faut réformer la conduite de l'Europe, partager les richesses plus équitablement, certes, mais pour régler les questions citées précédemment, le dire et le redire. La question n'est pas de changer de système économique pour se faire plaisir, mais pour un but bien précis qu'il ne faut jamais perdre de vue.
    Nous avons été odieusement trompé par une gauche gestionnaire, et cela est, aujourd'hui, bien ancrée dans nos mémoires. Redonner la confiance envers la gauche demande à celles et ceux qui ont la prétention d'être élus pour nous représenter? Tiens la représentation parlementaire, combien d'ouvriers, combien d'employés, à l'assemblée nationale, au sénat, il n'y aurait pas un petit problème sue cette question fondamentale ?
    Vous voyez, un prolo, ça ne cite pas les grands auteurs d'hier, toutes catégories confondues, mais ça observe la société telle qu'elle est, et ça se dit qu'il faudra autre chose que des belles phrases pour reprendre le pouvoir aux nantis.
    Il y a les moyens, mais il y a aussi, la finalité, et celle ci, il ne faut jamais la perdre de vue. Nous avons régressé, et le principal responsable de cette situation est l'individualisme que nos amis du patronat ont savamment...

  23. eric dit :

    Bonjour à tous,
    Juste une petite réaction a propos des prolos. J'en suis un si tant est la définition d'un gars qui exerce un métier manuel. Ce qu'il faut savoir est que le prolo est en confrontation directe avec la vraie réalité (oxymore?) et, excusez du peu, en prend plein la gueule à tout les niveaux, sur les chantiers, dans les banlieues, dans la rue car tout ce que je peux lire sur ce blog d'ailleurs très instructif ne peut laisser quelque peut goguenard les personnes qui essaient de gagner leur croute et de vivre décemment;
    cordialement

  24. antigone dit :

    @citoyenne 21 et @ tous les débats du "prolo".
    Ecoutez cette excellent émission de Daniel Mermet, C'est la faute à Milton et vous verrez comment un agriculteur peu tout à fait relier ce qui lui arrive et la logique libérale en plus c'est très drôle et si juste.

  25. Alain44 dit :

    Depuis Socrate nous connaissons les sophistes, ceux qui parlent bien et peuvent dire tout et son contraire comme Bernard Maris par exemple. Comprendre demande un effort, un vrai travail, que l'on soit intellectuel ou non. Je remarque sur ce blog que beaucoup d'entre nous sont à la recherche d'explications, d'informations afin de les juxtaposer pour rendre la compréhension de notre monde intelligible. Nos gouvernants utilisent les sciences humaines pour endormir notre méfiance et cela marche. Nous sommes enrobés dans une culture ou chacun a été dressé pour être un agent productif et peut-être encore exploitable au cours de sa retraite pour peu qu'il possède un peu de sous. Mais jamais éduqué pour être autonome car ça, nos dirigeants en ont une trouille bleue de l'autonomie.Nous apprenons les mathématiques, la géométrie, la physique et quelques rudiments de français pour comprendre le tout mais jamais les sciences humaines, le vivre ensemble.
    J'ai déjà évoqué le cas de france télécom et les suicides liés au harcèlement au travail; Henri Laborit dit qu'il n'y a pas d'issue, c'est ou la fuite ou la lutte. La lutte était possible, mais les sciences humaines au service de l'entreprise avaient décidé de les mettre au services de la fragilisation des salariés afin de leur faire lâcher prise et démissionner et les syndicats étaient sclérosés, c'est tout de même trop fort et personne ne fait de rapprochement avec ce que nous vivons aujourd'hui! réveillons-nous.

  26. marechal dit :

    @ Lionel mutzenberg
    Je te cite camarade :
    Vous voyez, un prolo, ça ne cite pas les grands auteurs d'hier, toutes catégories confondues, mais ça observe la société telle qu'elle est, et ça se dit qu'il faudra autre chose que des belles phrases pour reprendre le pouvoir aux nantis.

    Je viens d'un milieu ouvrier, mes parents qui m'ont élevé avec la peur du lendemain n'avaient qu'une seule explication plausible pour mon cerveau d'enfant : "c'est la faute aux Arabes et aux Noires yen a trop vivement que Jean-Marie il arrive..." . Bref je ne pense pas être un intello parce que je me suis émancipé (en lisant de beaux livres), ni un prolo parce que j'ai aussi travailler avec la sueur de mon front. L'opposition intello/prolo me paraît malsaine pour notre cause, c'est juste une impression.
    On sait très bien ce que des "intellos" comme BHL valent comme fins observateurs de ce monde (...) et comme larbins de cette oligarchie. Tout cela pour arriver à vous dire à tous que les mots justes pour faire entrer la révolution citoyenne dans les cervelles conditionnées c'est pas de la tarte, et pourtant il va falloir trouver quelque chose de très percutant comme cela a été demandé par Goofa, ce quelque chose peut être dans un cerveau ou dans un bouquin... pfff...

    PS @ cronos
    Salut à toi camarade. On les aura ces empaffés.

  27. Louis St O dit :

    Je fais mes devoirs de vacances et donc j’ai lu (je suis relativement nouveau, oct 2010, et donc je n’ai pas tout lu de Jean-Luc Mélenchon). Donc j’ai lu la réplique de Jean-Luc Mélenchon au discours de Latran…
    Quel bonheur ! Que ce qui ne l’on pas encore lu le fassent, c’est que du bonheur et surtout il décortique toutes les phrases de Sarkozy sur ce sujet et démontre comment ce « président des riches et des cathos » (je n’ai rien contre les cathos dans la mesure ou ils sont laïcs) tente de détricoter la loi de 1905 sur la laïcité, je me répète. Que du bonheur.
    Et pardon pour ceux qui l’on déjà lu.

  28. Goofa dit :

    Dans le tract du Front de Gauche pour le 14 juillet, on lit : "Il faut une révolution citoyenne qui en finisse avec le libéralisme et le productivisme".
    Que veut dire aujourd’hui « le productivisme », quand tant d’emplois se perdent ou sont délocalisés ? Beaucoup voudraient bien pouvoir produire quelque chose d’utile aux gens. Le terme, s’il a un sens historique indéniable, prête aujourd’hui à confusion, il sera rejeté et une voix sera irrémédiablement perdue. Et c’est quoi, « une révolution citoyenne » ? C’est un terme qui fait peur à beaucoup de gens, alors qu’il nous fait plaisir à gauche. Arrêtons de faire des tracts pour se faire plaisir. Essayons de convaincre. Et pour cela, il faut amener les gens à réfléchir, à partir de ce qu’ils vivent.
    Leur dire, par exemple : Peut-on accepter que la vie soit de plus en plus chère, que les revenus baissent alors que tout augmente ? Peut-on accepter que les riches soient de plus en plus riches, parce que l’Etat ne redistribue plus les richesses par l’impôt ? Peut-on accepter que nos enfants n’aient plus une bonne formation parce qu’il manque de plus en plus d’enseignants ? Peut-on accepter que les riches soient protégés et que patrons voyous et les trafiquants en tout genre ne soient plus suffisamment pourchassés ? Peut-on accepter qu’on élise des députés qui, une fois élus, votent des lois qui détruisent peu à peu la sécu, privatisent les entreprises publiques qui nous appartiennent à tous, favorisent les très riches et, sans état d’âme, laissent s’appauvrir l’immense majorité de leurs.

    Dans le tract FG du 14 juillet, on lit aussi : "Il faut en finir avec la droite qui détruit tout".
    Il y a beaucoup de gens de droite, c’est-à-dire qui ont voté à droite, et qui pensent que c’est Sarkozy et consorts, pas la droite, qui détruit tout. Ce n’est pas bon d’attaquer la droite en général, car c’est s’attaquer aux gens qui se sentent de droite, mais ne supportent pas ce que fait le pouvoir actuel. Il s’agit de les convaincre de voter pour JL Mélenchon, car lui, et aucun autre candidat, a la volonté de défendre leurs valeurs, de rétablir ce qui a été détruit par la finance internationale : les salaires décents, les retraites, la sécurité sociale, l’emploi des jeunes et la formation de qualité.

    Ces deux phrases sont destinées à des gens déjà convaincus, habitués à utiliser ces concepts. Pour gagner en 2012 et convaincre dès maintenant, il faut apporter des faits et des propositions. Il faut convaincre les gens honnêtes qui ont cru devoir voter à droite, pour les valeurs qu'elle défend, valeurs qui sont bafouées actuellement. Le juste partage des richesses est une valeur commune des électeurs de droite et de gauche, par exemple, tout comme l'honnêteté, le refus des guerres, l'acceptation des différences (handicap, couleur de peau, etc.). Il faut convaincre tous ceux qui ont voté Sarkozy et le rejettent maintenant, y compris en montrant que les propositions du PS ne règleront pas les problèmes graves que nous connaissons.
    Ma petite ville a voté à 65% pour la droite et ce sont ces citoyens que nous avons à convaincre, pas les gens qui ont déjà voté PC ou PG. Sinon, les mécontents vont se tourner vers le FN, comme on l’a vu aux cantonales, dans certaines circonscriptions.
    Pour réussir les tracts, il faudra s’adresser aux 95% des Français qui vivent de peu.

  29. paloma dit :

    @goofa:
    si je crois comprendre ce que tu cherches:

    Les remue-méninges (rendez-vous annuel et militant du PG pour débattre ensemble sur le fond des choses) aura lieu fin aout avec les militants des organisations partenaires du Front de Gauche et devrait permettre de mettre au point le programme complet. Il sera alors distribué sous forme de "petit bouquin" lors de la fête de l'Huma, et je suppose ensuite que tu pourras le trouver partout. Un petit peu de patience! Nous avons hâte aussi d'avoir cet outil. mais il encore en cours d'élaboration.
    Mais en attendant, sur le site du Parti de Gauche, de mémoire, dans la rubrique "programme partagé", et même sans doute sur le site du Front de Gauche, il y a des centaines de petites fiches, sinon simples, au moins courtes et structurées, qui devraient déjà te donner du fil à retordre.
    J'espère que tu trouveras.

  30. Genialle dit :

    Oulalala ! Je viens de lire vos écrits de toute la journée (et même celle d'hier) et j'ai été perturbée par ceux qui encore et encore parlent de la lutte des classes (entre nous).
    Mais nous ne sommes plus du tout dans cette logique. C'était l'autre siècle, nous sommes en guerre, et pas du tout la même que celle d'avant, et nous sommes tous logés à la même enseigne.
    Il faudrait vraiment arrêter de dire que je viens de là, et d'autres d'ailleurs, avec diplômes ou non.
    C'est à dire nous en sortir avec le FdG et ses propositions, ou rien !
    L'histoire nous sert à ne pas reproduire les mêmes schémas (ohhhhhhh que c'est difficile) mais en même temps à avancer. Alors sortez vos rames et avançons car nous n'avons pas un autre choix.
    Après ce ne sont que des querelles de clochers, et nous ne pouvons pas nous permettre de nous éparpiller.
    Courage, avançons. Désolée mais il fait très chaud chez moi.

  31. @213 toto
    " Je pense que parmi les milliers de lecteurs de ce site une majorité peut-être caractérisée de "prolo intimidé" par l'écriture de beaux textes émanant de belles personnes cultivées".

    Je crois qu'il ne faut pas opposer les uns aux autres, car la cause du Front de Gauche a besoin de toutes les bonnes volontés. Le grand Jaurès, issu d'un milieu extrêmement pauvre, est devenu par ses études, un intellectuel. Il n'a jamais trahi la classe ouvrière qui s'est félicitée d'être défendue par un tribun de cette envergure. Jean-Luc lui même, vient d'un milieu modeste et se considère comme un intellectuel. Nous ne pouvons que nous réjouir que ses connaissances, sa culture, son éloquence obligent de plus en plus l'oligarchie et ses chiens de garde à le respecter.

    Mais @214 paloma mérite d'être écoutée: "Loin d'être une intellectuelle, je milite dans la campagne en Haute-Vienne et je vous assure que les "prolos" comme vous dites sont très intéressés par tout ce que vous dites. Et c'est bien sur ce blog (ou médiapart) que je récolte mes arguments".

    Un peu d'humour noir. Mao a envoyé les intellectuels à la campagne pendant la révolution culturelle. Ce fut un désastre. Gardons nous, même par des paroles verbales de faire de même. Une société digne de ce nom reconnait et respecte tout le monde, ouvriers, employés, cadres, intellectuels etc. Les seuls que j'enverrais bien à la campagne, aux galères ou au diable, sont les membres de l'oligarchie et leurs complices. Je plaisante (quoique).

  32. Louis St O dit :

    Je suis entièrement d’accord avec @Goofa, mais en plus si l’on va sur le site du « Front de Gauche » (il ne faut pas oublier que ceux qui veulent nous rejoindre ne connaissent que le front de Gauche, et ce site en complètement « creux », il n’y a rien sur ce site et les textes, sur la page d’accueil, date de 1 à 3 mois sur l’onglet projet, il y a un texte qui est vraiment général, les « notes de campagne » je ne vous dis pas les dates.
    Je sais que la critique est facile.
    Mais ce que je ne comprend pas, c’est que tous les jours (bon j’abuse) on nous dit qu'on a créé un site là qui porte un nom avec « Gauche » dedans, un autre là (idem pour le nom), si bien que je n’arrive même plus à les retrouver, moi qui fais parti des sympathisants, alors les gens qui viennent pour la première fois !
    Déjà, il suffirait que sur la page d’accueil on retrouve tous ces liens qui font parti du FdG avec une petite explication.
    Et je ne vous parle pas de l’onglet « FdG TV » ou l’on voit un forum, très intéressant au demeurant, mais qui date de décembre 2010. Il y était déjà la première fois que j’y suis allé.
    Je suis désolé, mais il y avait un moment que je voulais le dire, si il n’y a pas assez de personnes pour le faire vivre, je le comprend très bien, alors faites des liens sur le Blog de Jean-Luc Mélenchon ou autres, mais faîtes quelque chose !
    C’est notre image qui en dépend.
    Mille excuses pour mon coup de gueule, mais il fallait que quelqu’un le fasse.
    Louis

  33. Cronos dit :

    @ Louis St O

    Que je vous aime vieux frère, j'aime votre mansuétude et votre humanisme si drôle et si vrai, surtout ne changez jamais.

    @ marechal

    Salut camarade, merci pour tes encouragements, bien sûr qu'on les aura, et plus vite qu'on ne le pense. Vas lire ce que dit le LEAP (google) sur l'évolution de la crise du fric que ce soit dollarUS ou Euro, c'est le début de la fin, enfin les hommes les vrais vont pouvoir se réveiller et se révéler.

    @ gouffa

    Bienvenue à vous (@ webmester, je me sens chez moi ici, j'espère que cela ne vous dérange pas, c'est Jean-Luc Mélenchon qui m'a invité), il semblerait que vous n'ayez pas commencé par le début d'une prise de conscience de Gauche, pour ce faire, je ne peux que vous conseiller de lire le livre de Jean-Luc Mélenchon "qu'il s'en aillent tous", ce n'est pas un gros investissement, 10 euros, et vous constaterez que la prise de conscience en valait le coût.

  34. Philippe Abeille dit :

    La difficulté du combat est que ceux qui ont le pouvoir de faire payer les moins favorisés ne veulent pas lâcher leur pouvoir et que les moins favorisés, qui sont les plus nombreux, sont désunis et désorganisés.

  35. Goofa dit :

    @ Louis St O
    Merci. Vous avez bien compris le sens de ma démarche. Je souhaite avant tout que le FG gagne avec Jean-Luc Mélenchon.

    @ Cronos qui écrit :
    "il semblerait que vous n'ayez pas commencé par le début d'une prise de conscience de Gauche."
    Si vous prenez les gens de haut, je crois que Jean-Luc ne sera pas élu. Car il s'agit d'élections et d'électeurs à convaincre, pas d'avoir raison coûte que coûte. Essayez seulement de comprendre le sens de ces lignes.
    Et si vous expliquiez ce que vous entendez par "une conscience de gauche" ?
    Peut-on voter pour Mélenchon sans avoir "une conscience de gauche" ?

  36. Jean Jolly dit :

    @ Alain44.
    D'après ton pseudo nous serions du même département (ce n'était que pour engager la conversation sans brutaliser les lecteurs de droite qui se perdraient sur ce site un soir où il n'y a pas de lune, désolé pour les vampires du FN).

    A la fin de ton excellente analyse tu écris :
    c'est tout de même trop fort et personne ne fait de rapprochement avec ce que nous vivons aujourd'hui ! réveillons-nous..
    Nous ça va, ce serait plutôt aux endormis du système médiacracito-politico-financier qu'il faudrait s'adresser. Mais c'est une autre paire de manches.

    Un petit clin d'œil à citoyenne 21 qui se demande comment répondre à ceux qui disent que les "riches" vont s'en aller dès l'arrivée du peuple à leurs places.
    Il me semble que c'est Nicolas Sarkozy qui aura dit : "La France, tu l'aimes ou tu la quittes !" en s'adressant, bien évidemment, aux pauvres diables (pas blancs) qui auront été oppressé à tel point que leurs enfants qui ne voulaient pas finir comme leurs esclaves de parents se sont mis à dealer, à voler, à violer, à commettre finalement ce que voulait l'ultra-libéralisme.
    Donc retour forcé du bâton, nous disons à ceux qui n'arriverons plus à se gaver sur le dos des misérables " Les Français, tu les respectes ou tu dégages !"

  37. marechal dit :

    @genialle
    Tu as tout a fait raison ma camarade, souquons souquons et souquons ferme moussaillon, Cronos et moi on prépare les plumes et on fait chauffer le goudron.
    (Au webmestre : oh mais je te vois venir avec ta petite mimine qui veut m'zapper, mais l'image est trop belle alors j'ai craqué.)

  38. leonardo dit :

    @toto
    Je ne veux pas me dérober à une interrogation qui, pour être narquoise, n'en est pas moins légitime, et que quelques commentaires suivants ont su, je pense, déceler.
    Je pense, effectivement, et pas depuis hier, qu'on peut être de droite(je parle de la vraie droite, celle qui a un attachement à la Nation, à l'honneur, au sens du devoir accompli etc. et évidemment pas du machin boursicoteur et spéculateur qui parait -il représente ce courant aujourd'hui) et raisonnablement penser que le Parti de Gauche et le Front de Gauche représentent une possibilité d'expression.
    Bien sur, ce n'est pas sans remise en cause personnelle. Mais je pense que chacun doit être à même, de temps en temps, de faire le ménage dans ses certitudes. Bien sur ce n'est pas sans désaccord sur quelques points, et pas des moindres.
    Mais à un moment il faut savoir ce qui unit et mettre de coté ce qui sépare.Le système est très habile pour monter les uns contre les autres, des gens qui peuvent avoir des points de divergence mais que le fond de la critique libérale, unit.
    Mettons hors jeu cette politique, c'est cela qui importe aujourd'hui. Et après, une fois balayée cette clique, on verra les compromis que des sensibilités au départ différentes peuvent mener à bien.
    PS/ Je précise que je ne suis en aucun cas un déçu du Sarkozysme. Rien de ce qui arrive ne me déçoit puisque c'était évidemment dans les gènes du personnage.

  39. lionel mutzenberg dit :

    @ 224 maréchal
    Je n'ai pas voulu te froisser, et si tu considère ce que j'ai écrit comme étant une opposition entre intellos et prolos, je m'y suis pris comme un pied, et je m'en excuse. Je viens moi aussi d'un milieu de droite, mon père était travailleur indépendant.
    Non ce n'était pas cela, comme je lai déjà dit j'ai milité au parti communiste puis à la CGT, et souvent les deux en même temps, et les petits cadres, qui avaient des bagages, nous ont envahi, pour nous amener de plus de 20%, à moins de 2 %, pour ce qui concerne le premier, et, à CFDtisation pour les seconds. De la ma méfiance envers la prétendue connaissance, se faire expliquer ce qu'est une entreprise et ce qu'il faut faire pour lutter, par des gens qui ni ont jamais mis les pieds est dur à avaler, surtout au regard du résultat.
    Comme toi je lis, j'apprends l'histoire de mon pays, car je pense que si l'on ne connait pas son histoire l'on ne s'en sortira pas. Il fut comprendre le comportement de nos élites en ce XXème siècle qui vient de se terminer.
    Annie Lacroix-Riz, historienne, nous l'apprend dans ses livres: Industriels et banquiers sous l'occupation - Le choix de la défaite, entres autres. De Marc Bloch , un livre écrit au début des années 1940 L'étrange défaite. Il faut savoir à qui l'on a à faire, le pouvoir ne se prend pas avec la fleur au fusil. Plus proche de nous le livre de Jean-Luc Mélenchon, bien sur, mais aussi, bien plus décapant sur l'histoire récente de la gauche, le livre de Jean-Pierre Chevénement " La France est-elle finie ", Arnaud Montebourg, Bernard Rothé et Gérard Mordillat, les interventions de Jacques Généreux, un vrai régal ! Il ne s'agit pas d'étalage, mais la conscience de classe est à ce prix.
    Pardon, me voilà à dire des gros mots ! Et pourtant, bien sur que la lutte des classes existe toujours, comme la conscience de classe. Mais elle existe dans la bourgeoisie et a disparu dans la classe ouvrière ! Que dirais Karl Marx d'un...

  40. marechal dit :

    @ leonardo
    J'imagine que tu sais ce qu'est une assemblé constituante, qu'en penses-tu ?
    Et question qui doit brûler les lèvres à tout le monde ici : combien êtes-vous comme toi ?

  41. titi dit :

    Hier, sommet pour rien entre France et Allemagne.
    Et le PS qui aboie aux eurobonds. Curieux de voir Hollande négocier ça avec Merkel.
    Mais bon, autant en rire.

  42. lisou19 dit :

    Beaucoup voudraient bien pouvoir produire quelque chose d’utile aux gens.
    Voilà tout est dit dans ces quelques mots. Produire c'est créer, c'est valorisant, c'est enthousiasmant, c'est magnifique. N'oublions jamais les cathédrales et ce qu'elles ont produit, comme effet sur les hommes. Je ne suis pas croyant, mais je pense que ce qui manque et ce qui a été confisqué par les oligarques, c'est le pouvoir de création à partir d'une idée. Alors là, on est en 1968, en mai précisément, période où ce concept à été lancé. Depuis cette date, on a dévalorisé l'ouvrier et l'homme en général pour le réduire à l'état de consumériste, le pouvoir de création étant réservé à une élite. Le père de NS qui crée, qui peint et donne libre cours à son imagination, quel bonheur. Pour lui et les siens, car derrière il y a rien.
    Si l'ouvrier a de quoi manger, c'est l'essentiel, le reste importe peu a dit un intervenant. Si vous saviez ce que ces paroles font mal pour celui qui balaie ou répète son geste dix mille fois d

  43. marechal dit :

    @ goofa
    Je me permet de te demander d'excuser mon camarade Cronos, je pense qu'il est allé trop loin mais je t'assure que sa nature à l'enthousiasme en fait un très bon camarade (et là il galérait avec les sacs de plumes y en a partout il pouvait pas te répondre). Que se vayan todos. On cherche la même chose, je vais de ce pas lire ce que paloma a trouvé.

    @ lionel mutzenberg
    Tu ne m'as pas du tout froissé, abandonnons ces petites craintes inutiles.
    Je suis d'accord avec toi mais je parlerai davantage d'inconscience oligarchique, après qu'un certain nombre de gens qui se sentent perdu dans leur droit à voter et en fasse n'importe quoi, que se soit par manque de culture ou de sens de l'observation ou les deux la fois. On est bien d'accord que la société du spectacle n'arrange rien, d'où mon idée tenace de trouver les mots justes, percutant. Un jugement de dieu Artaudien, une pétaudière.
    Je crois que j'ai fait le tour.

    Et mon idée de forum parallèle alors ?

  44. titi dit :

    Je viens de voir un truc génial sur le blog de Paul Jorion. Pourquoi ne pas renommer la règle d'or, règle de plomb. Où comment retourner le pouvoir des mots à l'avantage du Peuple?

  45. Christian B dit :

    Tous ces commentaires avisés, tous ce bouillonnement d’idées, toutes ces analyses pertinentes et essentielles de Jean-Luc Mélenchon, de Jacques Généreux sont du pain béni (si j’ose dire) pour nous. Mais pour convaincre la majorité de nos concitoyens à travers les assemblées citoyennes, il nous faudra établir à partir du programme partagé, les outils pour exposer ces idées de manière limpide et pouvoir répondre avec pertinence aux questions posées.
    J’ai salué une fois Jean-Luc Mélenchon lors d’une des manifs sur les retraites, et je lui avais très brièvement et maladroitement parlé de synthèse, mais je m’étais mal exprimé, je voulais parler de documents de référence qui aident les collectifs à communiquer l’essentiel des idées.
    L’idée est simple, il ne s’agit de se conformer à des manuels établis hiérarchiquement, mais au contraire d’utiliser les talents de chaque militant dans un travail collectif pour traduire au mieux le discours du Front de Gauche.
    La révolution citoyenne, la planification écologique, la dénonciation de la monstruosité économique et nos solutions, la place de l’éducation, la justice, le partage des richesses, etc.
    Tout cela est lié, et il faut pouvoir le décrire, de façon à visualiser les réelles possibilités de chargement dans la vie quotidienne de nos concitoyens.
    Peut-être les actions sont déjà en cours, mais il faudra de toute manière se confronter au terrain dans les meilleures dispositions possibles.
    Fraternellement.

  46. Jean Jolly dit :

    @ leonardo.

    Ton scénario de conciliation avec la droite que tu penses modérée n'aura existé qu'une seule fois depuis Jésus Christ (c'est notre calendrier), ce fut à la sortie de la dernière guerre mondiale et c'est poussé par le Front Populaire que Charles fut obligé de mettre en place le CNR, sinon tu penses bien qu'il s'en serait passé.
    Il n'existe pas de droite modérée, il n'existe qu'une lutte de classes qui se livrent bataille pour déterminer si oui ou non le darwinisme peut être appliqué dans la société humaine, c'est à dire la loi du plus fort.
    Non pas que je crois au bon dieu qui va nous sauver et tout le tralala, mais il faut bien situer les choses à leurs justes mesures. Soit nous nous battons pour améliorer le sort de nos enfants et leurs progénitures ou soit nous laissons les pervers du fric mener la barque. Ce n'est qu'un choix de société après tout, le darwinisme appliqué à l'humanité ou l'éveil d'Orwell.

  47. @245 Jean Jolly
    Trés cher Jean : sur le fond tu as sans doute raison. Mais sur un plan purement politique, il y a quand même plusieurs droites, comme il y a (on est bien placés pour le savoir) plusieurs gauches. Il existe une doite dure, sectaire, cléricale et ultra réac qui se fiche de la République et ne pense qu'au fric(celle de Bush et Sarkozy), et une droite plus ouverte, républicaine, capable d'alliance dans les coups durs avec les forces de gauche (cf la Résistance et le CNR).
    Je crois que la situation est très grave et justifie des alliances objectives qui n'ont rien de dangereuses si elles se font sur un programme très précis. Il ne s'agit évidemment pas d'accord d'appareils, mais de s'adresser directement à tous les électeurs et donc aussi à ceux de droite. Je le répète souvent : les voix ne se pésent pas, elles se comptent.
    N'effarouchons pas ceux qui viennent à nous et sont prêts à voter pour le Front de Gauche, alors qu'on passe ici, comme c'est normal, notre temps à chercher la bonne méthode pour convaincre un maximum de citoyens à voter pour le Fd G.

  48. Genialle dit :

    @ Maréchal
    Alors pour la dernière fois je te laisse l'adresse du forum, qui a été mis en place par Jacques, et déjà 19 participants.
    http://escouadedunetdejlm.clicforum.fr/index.php
    A te lire camarade moussaillon !

  49. vaillant dit :

    En 2005 les Francais votent non à la constitution. En 2007 les Francais votent ultra-liberal. Pour comprendre, lire les blogs. Mainmise de Sarko sur les médias, concentration des médias et classement depuis 2002 pays liberté de la presse de RSF (désolée je ne sais pas faire les liens). Profitez-en bien, la web-censure est en marche. Si les médias dominants donnaient une tribune aussi importante à Jean-Luc Mélenchon qu'à MLP, le Front de Gauche exploserait dans les sondages.L'oligarchie a toujours préféré l’extrême-droite à la vraie gauche, l'histoire se répète. Pour sarko un duel avec MLP lui serait plus favorable croit-il. Voyez le mal qu'ils se donnent pour faire croire que le FN est devenu fréquentable. Effet désastreux dans ma campagne qui n'est pas terre de gauche comme celle de Paloma.

  50. marechal dit :

    C'est que je faisait allusion à mon post 190
    Un forum crée par nous a moins de valeur, il me semble, notamment pour accueillir des gens aussi différents entre eux que leonardo et nano, un forum également modéré et estampillé FdG. Mais pas de problème j'y viendrai chez jako, avec plaisir même.
    Je veux dire que ramer, ramer c'est bien mais que fait-on de cette merveille qui est à notre avantage qui est la pluralité ?
    (au webmestre. J'arrête mes bêtises, mais ma question est sérieuse et je m’étonne que personne n'y perçoive un intérêt pour notre lutte, ni une différence avec un forum en comité restreint)


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive