14août 11

Les agences de notation sont des tigres de papier

Un devoir de résistance intellectuelle

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Je ne suis pas « rentré », comme on dit, même si je suis bien engagé, plusieurs heures par jour, par le travail de préparation des semaines qui viennent. Et mon passage aux « Quatre vérités » de France 2 m’a aussi contraint à un travail de documentation bien envahissant. En mettant de l’ordre dans mes pensées, j’ai pensé que cela pourrait donner quelque chose d’utile de me remettre au clavier. Mon thème de réflexion, au départ portait sur le conformisme intellectuel, étroit et dangereux, des responsables politiques qui se soumettent aux injonctions d’autorités aussi bidons que ces agences de notation. Je mesure l’impact de leur soumission. Elle pousse le commun des mortels à la  résignation au moment où il va être bientôt soumis à un terrible régime de privations de toutes sortes. Comme je fouillais dans les archives de mon blog européen pour trouver la trace du débat sur ces agences de notation ma mémoire a été bien rafraichie. « Triple zéro » titrait au sujet de ces agences  « Libération » du 12 aout ! Et même davantage. Mais la faute à qui, s’il vous plait ?

Combien de fois déjà depuis dix ans ? Combien de « crises » ? Beaucoup. Plus la dérégulation s’avance plus les crises reviennent vite. Les faits que nous avons sous les yeux sont trompeurs. L’esprit s’égare à courir au fil des dépêches d’agences et des déclarations politiques. Un jour ce sont les banques en crise, le lendemain les dettes souveraines, puis ce sont les dettes privées et ainsi de suite. Bien sur chaque aspect du dysfonctionnement du système à son explication localisée, sa dynamique spécifique. Il faut en tenir compte si l’on veut hiérarchiser les répliques et formuler des propositions crédibles. Mais il reste pourtant urgent de ne jamais perdre le fil conducteur général. Ce que nous vivons est une crise du système capitaliste dans son ensemble.  Ce n’est pas la première. Et tant que durera ce système, il en ira ainsi. Le capitalisme est un système hautement instable depuis son origine. Mais cette instabilité a été aggravée du fait même des mesures avec lesquelles les précédentes crises ont été réglées depuis un siècle. J’ai lu dans la presse qu’une sortie de crise comme une  guerre ou une hyper inflation généralisée ne sont pas exclue par quelques analystes qui ne sont pas de mon bord tels qu’Alain Minc ou Jacques Attali. Pour ne pas surcharger cette note je renvoie sur ce point à ce que j’en ai déjà écrit dans des notes précédentes. Je n’en répète qu’une conclusion : le pire ne serait pas qu’il y ait la crise mais que nous soyons incapables d’en tirer un monde nouveau.
Pour l’instant, libéraux et sociaux libéraux ne se préoccupent que d’une chose. Guérir le seul système qu’ils croient indépassable. Le guérir en répondant à ses exigences, d’après ses propres normes. Et nous nous proposons de l’affronter et de soumettre l’action publique à d’autres normes.

Je voudrais m’en tenir au moment. Dans tout ce qui se dit s’écrit et s’échange à propos de la « crise » en cours, il y autant à boire qu’à manger. Du meilleur et du pire. Tout dépend du point de vue sous lequel on se place. Tout est vrai et tout est faux en même temps, pour la raison que c’est selon ce que l’on veut défendre au bout du compte. Il est juste de dire que « l’explication de la crise » est la poursuite de la politique par d’autres moyens. Elle est donc un enjeu. A présent, selon moi, notre première tâche est de résister intellectuellement. Ne rien croire sur parole. Tout vérifier, tout questionner. Ce n’est pas facile car la machine à rabâcher tourne déjà à plein régime. Quand on vous dit que « Standard and Poor’s » déclasse la note des Etats-Unis, tenez compte du fait que le propriétaire de cette agence est un gros républicain, ennemi juré des démocrates. Quand vous voyez les mines pédantes des docteurs « je sais tout » présenter les déclarations de  cette agence comme des faits scientifiquement établis, souvenez vous qu’elle a reconnu s’être trompé de deux mille milliards dans ses calculs à propos des Etats-Unis. Deux mille milliards, rien que ça ! Sous le titre « triple zéro aux agences de notation », une enquête du journal  Libération montre le degré incroyable de suffisance et d’amateurisme de ces agences. 

Pourquoi ce devoir de résistance intellectuelle est-il si  essentiel. Voyons. Une terrible cure d’austérité est en vue. Comme c’est nouveau ! Et comme c’est étrange ! Pour l’essentiel elle consiste à accélérer et approfondir la réorganisation de la société autour des objectifs, des méthodes et des  exigences du libéralisme. Moins d’Etat moins de services publics, plus de privatisation et ainsi de suite. On connait. On pensait avoir atteint une limite. La « crise de la dette » survient à point nommé pour justifier un nouvel et terrible assaut. J’entends déjà le chœur des outragés « comment ? Vous niez la gravité de la situation ? » Et ainsi de suite. Je ne la nie pas. Je pense que le système est très malade et qu’il n’y a pas de guérison en vue. C’est pourquoi je propose de rompre avec ce qui provoque la maladie. C’est cela le projet du Front de Gauche depuis le premier jour. Il n’y a aucune fatalité à devoir subir ce qui se prépare. C’est pourquoi la résistance commence par la contestation, mètre par mètre, de tout ce qui cherche à passer pour une évidence  justifiant « objectivement » la politique de privations qui est annoncée.

La lutte sera longue et il faut prendre tout de suite les bonnes habitudes. Parmi celles-ci, disqualifier la parole des autorités qui prétendent déduire de vérités révélées par des « agences » des politiques aussi cruelles que celles qui sont annoncées. Dans le moment présent c’est sur les agences de notations qu’il faut concentrer les projecteurs. C’est elle dont il faut abattre le crédit et l’autorité dans les esprits. Car face aux dangers que met en scène le système devant les peuples récalcitrant la résignation est souvent au rendez vous. Oui les gens du commun ont peur d’être traités comme des grecs. Et puis ils se représentent le budget d’un pays comme celui de leur famille. Ils se disent « on fait avec ce qu’on a ». Il faut rembourser la dette tout de suite parce que c’est dangereux. Autour d’eux on le répète à l’envie. La machine diffuse du matin au soir des arguments de soumission. Elle fait peur. Et comment se méfier quand le plus important parti d’opposition reprend à son compte les modes de calcul et les normes du système pour faire des propositions de « réduction du déficit » exactement conforme au plan de route fixé par son adversaire. Les gens en déduisent que si tout le monde est d’accord c’est que ça doit être vrai. Avoir eu raison avant l’heure ne nous servira de rien dans ce domaine. Dans un premier temps les crises n’ont jamais incité à l’audace. Cette réalité là pèse lourd sur nos épaules.
  
Pour autant tout est-il écrit ? Non, bien sur ! Car la réalité se moque des schémas qui la décrivent où la nient. Elle fait son chemin sur une ligne de probabilités, plus ou moins grandes, où l’impact de la liberté humaine reste décisif. Car il y a un détail  essentiel. En matière de rapports sociaux, comme c’est le cas en économie, maints grands penseurs négligent de se souvenir que tout commence et tout finit par de l’activité humaine. Ce sont des êtres réels en chair et en os qui produisent, échangent, consentent ou se rebellent. Certes, leur comportement est assez imprévisible! C’est pourquoi les puissants se donnent tant de mal à bourrer les crânes ! Mais pour finir, si forte que soit la part d’illusion que les quidams nourrissent à leur propre sujet comme à propos de la société dans laquelle ils vivent, eux aussi sont pris en main par des nécessités qui parfois finissent par s’imposer à eux. Tout est dans ce détail.

Ce que l’on appelle politique de rigueur est en réalité une politique de privations. L’inconvénient des politiques de privations, pourtant si rationnelles sur le papier, c’est qu’elles s’appliquent à des gens réels qui ne peuvent pas être privés de tout, tout le temps. C’est une limite objective. Dès lors, ils sont contraints de réagir un jour ou l’autre. Leurs réactions compliquent donc tout. Mais surtout, en cela même, elles rendent irrationnelles la prévision qui n’en tient pas compte. Tout le monde connait peut-être l’anecdote qui réjouit les matérialistes de mon espèce. On raconte que des philosophes de l’antiquité discutaient de la réalité. Chacun y allait de sa chanson et brillait selon son génie propre dans l’art de la discussion. Survint Diogène le cynique, libertaire à travers les âges. Son argument fut le suivant : avec un bâton il frappa tous ceux qui passaient à sa portée parmi les faiseurs de discours. La réalité de la réalité était démontrée sans contestation possible par les cris et la fuite des bastonnés. La plupart des raisonnements qui se répètent en boucle ces temps-ci ne résisterait pas à un solide coup de bâton. Tout est rapport de force. Surtout l’économie humaine. Les gouvernements européens, de droite et sociaux libéraux marchent dans les pas de leurs homologues d’Amérique du sud en matière d’aveuglement politique. Leur culture académique, leur mode de sélection, les rend absolument incapables de penser autre chose que la bonne gestion de l’ordre établi. Ce n’est pas seulement leur attachement personnel ni leur intérêt dont je parle ici. C’est de leur conditionnement. Ils ne doutent pas un instant de la formulation des problèmes qui leur sont posés. On leur dit que les agences de notation formulent un diagnostic défavorable. Ils avalent tout rond. Ils ne se posent pas de question. Ils ne se demandent pas qui sont ces agences, quelle valeur ont leurs analyses, à quels intérêts elles sont liées. Ils ne les contestent pas davantage qu’ils n’ont contesté leur système de notation dans les grandes écoles.

Pourtant ce que nous avons tous sous les yeux ne devrait-il pas au moins les intriguer ? Par exemple, la décision de rétrogradation de la note des Etats-Unis, aujourd’hui, est absurde. En toute logique elle aurait du être prise il a bien longtemps. Par exemple ce jour d’aout 1971 où les Etats-Unis ont supprimé la convertibilité du dollar en or, avouant ainsi leur défaut de paiement. Ce sera ce quinze août le quarantième anniversaire de cette décision prise par Richard Nixon. Depuis cette date les Etats-Unis vivent à crédit du reste du monde. Ils manient la planche à billet comme ils veulent, sans contrepartie ni contrôle.  Ils ont ainsi mis en circulation le poison qui gangrène depuis toute l’économie mondiale. Pourquoi alors dégrader les Etats-Unis maintenant ? Par exemple, la baisse de la note aurait pu être décidée quand la banque centrale américaine a décidé de racheter les titres de la dette de l’état pour un montant de 700 milliard de dollars. C’était l’aveu que le papier américain ne trouvait plus preneur dans la quantité voulue, non ? Et ces agences de notation. Pourquoi ne se posent-ils aucune question à leur sujet ? Même « Libération » s’en pose !

Vous en serez bien étonné tout comme je l’ai été moi-même. Mais voila : je ne saurai dire mieux que Nicolas Demorand dans son éditorial sur ces agences de notation. Ce jour là « Libération » avait titré: « enquête sur les agences de notations : triple zéro ». En dehors de « l’Humanité » ce fut le seul acte de résistance intellectuelle au rouleau compresseur des affolements de circonstances. Demorand montre quelle supercherie est la soi disant objectivité de ces agences. Je vais y ajouter, un peu plus loin, en plus de ce que j’en ai déjà dit le même jour aux « Quatre vérités » de France 2. Et comme c’est le jour des compliments, je n’en veux pas à « Libération » de n’avoir rien dit quand ces agences ont vu leur pouvoir étendu en Europe alors que son inamovible correspondant sur place préférait s’occuper de la vie privée des hommes politiques. Plus sérieusement je veux citer la conclusion de Demorand. Je crois qu’elle peut annoncer une prise de conscience dans certains milieux jusque là assez suiviste et conformiste de la presse. Ce serait une bonne nouvelle. Car dans les mois qui viennent au fond, à travers tous les courants et partis il y aura deux camps. Ceux qui décident de s’adapter en accompagnant le mouvement et ceux qui résistent.

J’en reviens à Nicolas Demorand pour citer les dernières lignes de son éditorial. « Prétendre que ces agences disent le vrai est donc une fable, voire une supercherie. Plus grave encore est de leur reconnaitre une telle légitimité et de leur accorder autant d’influence. Pourtant les états pensent aujourd’hui leurs politiques dans le seul but de complaire à ces professionnels du flou. Ici les retraites sont réformées ou les fonctionnaires non remplacés ; là des services publics seront privatisés ou des pans entiers de l’économie dérégulés. La question n’est pas de savoir comment autant de pouvoir a pu être concédé à autant d’amateurs. Mais bien d’imaginer les moyens politiques de ne plus marcher sur la tête. » En toute logique j’attends de lire, dans ses lignes à venir, compte tenu de la gravité du moment, si les propositions des socialistes, à ce qu’on en lit sous la plume de Martine Aubry ou François Hollande, sont à la hauteur de cet enjeu.

Il reste à faire savoir que ces agences de notation
ont reçu des pouvoirs étendus en Europe de la part de la commission et avec l’approbation du parlement européen. Quand ? Il y a…. deux mois ! L’histoire a commencé en fait en Septembre 2010. Cette fois là, le Parlement européen validait la proposition de la Commission et du Conseil de mettre en place d'un "Système européen de surveillance financière". Après le déclenchement de la crise grecque, la thèse des eurocrates était que « c’est de la faute des grecs » ! Strauss-Kahn les avait même accusés d’avoir pour sport national la fraude aux impôts. Donc tous les gouvernements devaient être mis sous contrôle. Le but du dispositif  était évidemment de placer les gouvernements sous surveillance et les budgets votés par les parlements des états-nations sous autorité  européenne. Cela pour garantir évidemment qu’ils soient toujours conformes aux dogmes libéraux. C’est dans cet ensemble de mesures que fut décidé d’autoriser dorénavant les agences de notations à agir sur tout le territoire de l’Union. Elles furent donc dispensées de l’autorisation d’agir qu’instruisaient jusque là au cas par cas, les autorités nationale. En effet, avant cela, le Comité européen de régulation des valeurs mobilières (CERVM) recevait les demandes d'enregistrement et les faisait valider par chaque Etat membre. Désormais, l'Autorité Européenne des Marchés financiers s'en charge seule. Elle délivre ce que l’on appelle un « passeport européen ». Elle est aussi la seule responsable de la surveillance de ses agences de notation! Ce système est directement recopié de celui des Etats-Unis d’Amérique où la « Securities and Exchange Commission (SEC) », organisme fédéral, valide et surveille les agences de notations étatsuniennes, c'est-à-dire les principales d'entre elles au niveau mondial. Il ne fait aucun doute pour moi que cette stricte reproduction des structures participe de la construction discrète du « grand marché transatlantique » sur lequel aucun débat public n’a jamais été possible.

Au cas précis, compte tenu des conséquences d’une notation pour un émetteur de titre d’emprunt, tout ce système aboutit à créer une autorité indépendante avec un gigantesque pouvoir arbitral. Première caractéristique : il s’agit d’un organisme privé.  Deuxième caractéristique, ces agences sont juges et parties compte tenu de leur mode de rémunération. Tout cela ne trouble pas les eurocrates pour qui seul l’état et la puissance publique sont suspects. Quoiqu’il en soit, une fois de plus les protestations ne furent écoutées d’aucune façon. Les moulins à prière de « l’Europe qui protège » continuèrent à tourner en pilotage automatique et les récalcitrants furent tous repeints en « populistes anti-européens » selon les normes en vigueur depuis le référendum de 2005. Je laisse à chacun le soin d’aller demander aux autres partis de gauche ce qu’ils ont voté. Et de vérifier ce qu’ont écrit certains journalistes influents et chroniqueurs célèbres sur ces questions. Ni vu ni connu, personne n’en a plus parlé du fait qu’un règlement se transpose tel quel dans le droit national. Pour les amateurs de recherches fines voici des précisions. L'ouverture des portes de l'UE aux agences de notations est entrée en vigueur le 1er Juin 2011. Le Parlement européen l'a validée en Décembre 2010. L'acte législatif définitif, finalisé en Mai 2011, est le "Règlement (UE) n° 513/2011 sur les agences de notation de crédit." On mesure, sachant cela, ce que valent les cris d’orfraies d’aujourd’hui de quelques uns des nobles personnalités qui pointent du doigt le rôle exagéré des agences de notation. Aucun journaliste perfide n’a encore été leur demander pourquoi dans ce cas ils l’ont rendu possible ! Je signale encore, et croyez bien que j’en suis désolé, qu’à la session où le parlement européen vota tout ce fourbi, il prit aussi la décision d’autoriser la libre circulation des « hedges funds » en Europe. Mais les eurocrates n’en sont pas restés là !

En effet, les agences de notations se sont vues attribuer de nouveaux pouvoirs le 1er Juin 2011, alors mêmes que les précédentes dispositions entraient seulement en vigueur. Ce n’est donc pas sur la base d’un bilan que la décision fut prise. Mais juste par a priori sur leur supposée bienfaisance. Et que décida-t-on ? Que les agences de notations concurrentes enregistrées sont désormais encouragées à émettre des notations même quand personne ne les leur a demandées. Et au moment même où ce pouvoir exorbitant leur était accordé, les institutions européennes diminuaient les leur face aux agences. Citons l’article 23 du règlement qui organise ce renoncement. "Ni l'AEMF, ni la Commission, ni aucune autorité publique d'un État membre" n'ont le droit d'"interférer avec le contenu des notations de crédit ou les méthodes utilisées"! Ainsi une note est un fait réputé objectif, indiscutable ! Les esprits les mieux disposé se diront peut-être que du moment que l’on a contrôlé les méthodes de travail au moment de l’accréditation on peut être partiellement rassuré ! Ce n’est pas le cas. Au moment de l’accréditation d’une agence auprès de l’organisme européen, l’agence de notation peut refuser de donner les précisions qui lui sont demandées sur ses méthodes de travail. C’est le règlement ! Elles peuvent demander à être exemptées de certaines exigences si elles fournissent la preuve que "compte tenu de la nature, de l'ampleur et de la complexité de son activité ainsi que de la nature et de l'éventail des notations de crédit qu'elle émet, ces exigences ne sont pas proportionnées" (article premier, quatrième modification). Et comme si ça ne suffisait pas, un autre pouvoir leur a été donné, celui d’instruire elle-même leur dossier d’agrément. Jugez plutôt. Lorsqu'un groupe d'agences de notations demande à être enregistré auprès de l'AEMF, c'est l'une des agences du groupe, mandatée par les autres agences, qui fournit les informations pour chaque agence. Tout cela est à l’article 15.2 de ce nouveau règlement.

Les appréciations des agences de notation ne sont pas purement indicatives. Elles ont un pouvoir considérable. Il ne s’agit pas d’un pouvoir moral. La note des agences modifie le bilan et donc la valeur et la crédibilité des organismes qui en font l’objet. Par exemple dans les banques. Les agences de notation se sont vues attribuer en 2004, un rôle de quasi-régulateur du système bancaire par les accords dit « Bâle II » sensés garantir la solidité des établissements bancaires. Le risque qu'un emprunteur fasse défaut ou que sa situation économique se dégrade au point de dévaluer la créance que l'établissement détient sur lui est désormais inscrit au bilan des banques. Comment évaluer ce risque ? C’est le travail de notation de nos chères agences ! Les banques pondèrent donc dans leur bilan les encours prêtés selon un système préétabli. La pondération va de 0% (généralement pour les Etats souverains) à 150% pour les dossiers les moins bien notées. Le pouvoir des agences est donc considérable, et davantage encore que ce que l’on peut croire si l’on tient compte de l’effet domino que provoque la dégradation d’un établissement à l’autre. Un tel pouvoir, je l’ai montré, n’est guère encadré. Bien au contraire. Il a été augmenté et libéré de contrôle. A cet abus s’en ajoute un autre. On a des raisons de soupçonner l’impartialité de telles agences dans leurs évaluations.

Posons la question : qui les paie ? Réponses : les "entités qui veulent recevoir une note ou celles qui utilisent la note". Aux deux bouts de la chaine de l’emprunt se tient l’agence et ce n’est pas vraiment comme un arbitre. Celui qui veut émettre un emprunt ne peut le faire sans la recommandation d’une bonne note.  Et les banques qui doivent présenter des bilans doivent « évaluer les risques », ce qui leur permet de modifier leurs taux d'intérêts en fonction de la note. Selon le barème 2009 aux Etats Unis, une grande entreprise doit verser au minimum 70.000 dollars à l'agence de notation au début du processus de notation. Puis elle doit prendre un abonnement de «surveillance». Son prix s'élève à environ la moitié de la somme initiale. A chaque fois qu'elle émettra de la dette sur les marchés, elle s'acquittera en plus d'une commission de 0,045% de la transaction. Les montants sont du même ordre en Europe. Cette description permet de comprendre que ces chères agences n’ont rien d’académies scientifiques mues par le gout du savoir pur. De mauvais esprit feront aussi remarquer que plus la note est mauvaise, plus le taux d’intérêt bancaire est élevé et plus la commission de l’agence est elle aussi, élevée.
 
Pour moi, les agences notation ont donc partie totalement liée au système bancaire et financier. Pour celui-ci, au-delà des peurs et paniques qui sont le propre du métier de trader, un Etat en déroute est une bonne affaire qui produit du taux d’intérêt très juteux. Et le risque est nul comme l’a démontré l’exemple Grec. En cas de panique, les Etats payent l’ardoise. Ca, c’est le comique de situation. Les taux d’intérêt augmentent à cause du risque. Mais le risque est en réalité nul. Premier indice de lézard. Deuxième indice : les Etats Unis ne rembourseront jamais leur dette. Ils ne l’ont jamais fait, raison pour laquelle elle a augmenté jusqu’au point où la voici rendue. Quel est donc le sens de l’injonction qui leur est faites par « Standards and Poor’s » ? Nulle. Tout ce qui compte c’est que la confiance dans la monnaie dollar continue. Et c’est le cas. Les Etats-Unis sont endettés jusqu’au cou et mal notés mais leur monnaie s’apprécie face à l’Euro. La clef de compréhension est dans la politique pas dans l’économie pure et parfaite des manuels.

C’est la stratégie du choc. Encouragés par leur impunité face à la Grèce, au Portugal et à l’Irlande, les maitres de la finance veulent passer aux plus grosses proies. Pour cela, ils amplifient le choc de la menace qu’ils peuvent utiliser. Mais, ce faisant, ils mettent tout le système en danger de rupture et d’effondrement. La limite du test, c’est la docilité des gouvernements. De ce côté-là pour l’instant tout va bien. Partout c’est la même chanson. Il faut « rassurer les marchés ». Le monde à l’envers ! On a vu le banquier central européen donner des ordres au gouvernement italien et être immédiatement obéi ! Pour moi, il faut faire le contraire de ce que font ces gouvernements. Il faut rassurer les producteurs face aux « marchés », c'est-à-dire aux demandes des financiers. Au cas présent, il faut protéger le capital productif et les travailleurs. L’un contre l’étouffement par faute de crédit et de consommation, l’autre contre la précarisation sociale qui l’étrangle. Donc, à court terme, pour sortir de cette spirale il ne faut pas céder mais résister et contre attaquer. On peut éteindre l’incendie avec le retour de l’Etat et de la puissance publique. La banque centrale européenne doit avoir le dernier mot face aux financiers. Elle doit racheter massivement les  dettes souveraines,  laisser filer l’inflation, jusqu'à ce que l’attaque cesse. Faute de quoi la pente prise est sans fin. Là, je parle du court terme. A ce court terme devraient s’ajouter des décisions techniques touchant aux structures et aux moyens dont disposent « les marchés » pour faire régner leur tyrannie. Ce train de mesures serait destiné à donner le signal d’une riposte qui s’étendrait jusqu'à ce que cèdent ou crèvent les agioteurs. Ce qui compte c’est de faire un paquet de mesures de dissuasion. Et non de prendre en catimini et dans le désordre les mesures que nous recommandons depuis tant de temps. Par exemple cette décision de quatre pays d’interdire les « ventes à découvert », technique spéculative spécialement pourrie ! Ou bien aussi la séparation des banques de dépôts des banques d’investissements, comme après 1929. Et ainsi de suite. Je ne vais pas recopier ici tout le programme. Il existe. Il est applicable tout de suite. Il permet de retourner la situation.  Répercuter les couts sur les peuples a une limite. Mais pour l’instant les gouvernants lâches n’ont pas l’air le croire. Ils agissent comme si la résignation des citoyens n’aura pas de bornes. On va voir bientôt ce qu’il en est.

Voila une correspondance qui tombe à point nommé pour éclairer notre contexte. Elle vient d’Amérique du Sud. Présente au meeting de fin de campagne de Cristina Kirchner ce jeudi 11 août à au Théâtre Coliseo de Buenos Aires, Raquel Garrido, porte-parole  internationale du Parti de Gauche m’adresse quelques lignes d’observation.

« Il a été beaucoup question de la crise financière en Europe.  Non pas pour s’en réjouir, bien sûr, – tant la Présidente que le candidat à la Vice-présidence de la République et actuel Ministre de l’Economie Amado Boudou se sont dits désolés du déclenchement de la crise en Europe.  C’est cependant avec beaucoup de fierté que le Gouvernement argentin regarde le vent tourner et confirmer, rétrospectivement, toutes ses propres décisions de sortie de crise.  L’audace a été grande ! D’abord ce fut la rupture avec le FMI et ses politiques d’ajustement structurel. Le rejet de la surévaluation de la monnaie nationale au cours forcé d’un peso pour un dollar. Et surtout la restructuration très réussie de la dette. L’Argentine s’était déclarée en  cessation de paiement en 2002. Elle a rééchelonné unilatéralement sa dette et, comble de tout elle a baissé à 25% de leur a valeur faciale les obligations de l’Etat en 2995 et 2008 ! Le tout en refusant de recourir au marché pour le financement ! Tout cela fait de l’Argentine le lieu précis vers lequel devraient se tourner le regard de tous les Papandreou, Zapatero, Trichet, Merkel ou autre Sarkozy à l’heure où ils devrait faire face à l’attaque spéculative en cours en Europe. Ne nous payons pas de mots. L’expérience Argentine est essentielle pour nous ! Elle a montré que pour affronter toutes les théories de la bien-pensance économique  cela nécessite une volonté très ferme et un engagement total. Nestor Kirchner, avant Christina, y a laissé jusqu’à son dernier souffle d’énergie. En Europe, il est plus que temps de relever la tête et de dire stop aux spéculateurs. Mais qui se prépare à livrer cette bataille si ce n’est le Front de Gauche ? Qui a observé et étudié l’expérience Argentine ? Personne, si ce n’est nous. Dramatique absurdité que de voir la social-démocratie baisser les bras à l’heure où le système en faillite appelle à des décisions courageuses. Terrible perspective que de laisser la droite mener le pillage à son terme avec son nouveau lot de chômage de pauvreté. »

Et pour votre moral à tous, voici encore une correspondance d’Amérique du Sud. Le candidat de la gauche, Ollanta Humala a été élu président du Pérou le 5 juin dernier dans un silence médiatique européen très significatif. Rassurons nous, les insultes ne tarderont pas à venir. Par précaution je tiens à souligner que je ne souhaite pas faire d’Ollanta Humala mon modèle, ni copier son programme, ni rien de semblable comme le jaspineront pourtant bientôt les répéteurs automatique qui entretiennent mon pilori médiatique. Je vous extrais quelques passages du discours prononcé à Lima par Ollanta Humala lors de son investiture le 20 juillet dernier, tel que l’a traduit Françoise Bague. Juste pour le plaisir d’entendre une parole présidentielle sur des valeurs de gauche, dans un pays pauvre, pillé par sa classe dominante, les gouvernements de droite et les sociaux démocrates, corrompus et assassins, au portes de l’empire paranoïaque des Etats unis d’Amérique.

« C'est avec profond respect et ferveur patriotique que je reçois le mandat de Président de la République. Je déclare devant le Congrès, devant les présidents amis réunis ici et devant le peuple péruvien que, fidèle au mandat des urnes et en total respect à l'État de Droit, je consacrerai toute mon énergie à créer les bases nécessaires pour que nous effacions définitivement de notre histoire la face poignante de l'exclusion et la pauvreté en construisant un Pérou pour tous, toujours attentif envers les plus faibles de nos frères. J'exigerai de toute l'équipe qui m'accompagne dans l'Exécutif le même engagement et la même énergie. »

« La démocratie péruvienne sera complète lorsque la justice et la paix sociale, la souveraineté nationale et la sécurité de nos familles constitueront le socle de notre nation, lorsque l'égalité sera le patrimoine de tous et lorsque l'exclusion sociale aura disparu, même dans les endroits les plus éloignés du pays. Nous voulons que l'expression même d'« exclusion sociale » soit effacée pour toujours de notre langage et de notre réalité. J'assumerai cette gageure avec ma parole et avec ma vie. (…) Péruviennes et péruviens ! Le cinq juin une majorité de citoyennes et de citoyens a exprimé son désir de voir que la croissance économique et l'inclusion sociale marchent de paire pour transformer notre pays en une patrie de chances pour tous. (…) La démocratie a exprimé dans les urnes un mandat et ce mandat doit être honnête. Reconstituer la valeur de la parole donnée devant le peuple constitue l'axe de la récupération d'un système de valeurs morales inhérentes à la République.(…) Le grand Nelson Mandela, dans un célèbre discours prononcé dans le cadre de l'UNESCO, a affirmé, avec la conviction qui le caractérisait, que l'égalité, l'équité économique et la justice sociale étaient la base de toute démocratie. Il a dit : « Il n'y a pas démocratie avec de la misère, il n'y a pas démocratie avec des disparités sociales ». Et parce que je crois dans la justice de cette phrase, j'ai juré de respecter et de défendre la démocratie. La fortifier dans ses valeurs égalitaires pour la rendre légitime devant le peuple et il en sera ainsi. »

« Aujourd'hui, devant vous je renouvelle ce serment. Je veux que vous voyiez en moi un véritable soldat de la République, un gardien jaloux de l'État de Droit et un défenseur des droits humains et de la liberté de presse et d'expression. (…) Je veux profiter de cette intervention pour communiquer que le Salaire Minimal Vital des travailleurs soumis au régime de l'activité privée subira une augmentation immédiate de 75 sols à partir d'août et de 75 sols de plus en 2012, pour atteindre ainsi 750 sols.  »

« Les adultes en situation de pauvreté et qui ne reçoivent aucune aide de l'État doivent recevoir la solidarité de la nation. Des foyers dans lesquels se conjuguent l'âge avancé et la souffrance de la pauvreté, exigent une action sociale qu’on ne peut pas reculer. À ces foyers nous ferons arriver les 250 sols du programme PENSION 65. Sa mise en œuvre sera immédiate et nous atteindrons les 800 secteurs les plus pauvres de pays progressivement. Le programme « Crèche Plus » pour les enfants de 0 à 3 années sera également appliqué progressivement dans les 800 secteurs de pauvreté extrême du Pérou, aujourd'hui sur la base du programme ENSEMBLE. Le combat CONTRE la malnutrition infantile sera une priorité, soutenu par la mise en œuvre d'un programme de nutrition infantile qui comprendra des petits-déjeuners et des déjeuners dans les écoles. » (…) Durant les 5 prochaines années nous construirons des hôpitaux dans chacune des 50 capitales de province où ils n’y en a pas encore. Nous réaliserons ainsi notre engagement d'avoir au moins un hôpital dans chaque province du Pérou. (…) »

« Une bonne partie des conflits de la planète sont dus au manque d'eau. Il n'est pas possible que le Pérou que nous voulons construire ne développe pas une politique souveraine d'utilisation des ressources naturelles, une politique qui garantisse l'exploitation rationnelle et équilibrée de l'eau, la terre, les forêts, la biodiversité, le gaz et les minéraux. Ces ressources de tous le péruviens contribueront à l'éradication de la pauvreté et de l'inégalité. On encouragera l'activité privée sur les ressources naturelles, mais celles-ci seront exploitées dans des conditions de respect des populations, des travailleurs et de l’environnement.(…) Le gouvernement en réponse à l'alerte mondiale sur le changement climatique s’engage à renforcer le règlement et se consacrer avec sérieux aux tâches de préservation de notre biodiversité, de la ressource hydrique et des glaciers. La prévention de catastrophes sera une priorité pour nous.  »

« La corruption est pour nous un élément qui affaiblit à l'État et affecte son développement. C'est, par conséquent, un problème de sécurité. En ce sens, je défends l'imprescriptibilité des infractions de corruption attaquant l'État et la déclaration d'inhabilité à perpétuité d’exercer toute fonction publique pour leurs auteurs ou complices; je propose la suppression des peines conditionnelles des condamnations pour corruption afin que la détention soit accomplie effectivement ; et je défends la suppression des revenus pénitentiaires dans les cas de corruption.(…)  »

« À mes partisans je demande responsabilité, loyauté, sacrifice, intelligence et honnêteté. J'appelle l’opposition à la responsabilité. Je lui demande d’être vigilant et que depuis sa position, elle respecte aussi la décision des urnes, sa position et  la nôtre. En terminant ce message je réitère que je suis un soldat de la démocratie.  »


320 commentaires à “Un devoir de résistance intellectuelle”
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  1. Nano dit :

    @ cronos
    Je présume que pour dire une bêtise comme celle que vous venez de dire, vous n'êtes surement pas chef d'entreprise. Une entreprise appartient a son dirigeant (pour les PME) et a plus grande échelle a un conseil d'administration. Les salarié peuvent se réunir autant qu'il le veulent, si un patron décide tels ou tels chose, c'est sa décision qui prime. Et si les salarié ne sont pas content, ils n'ont qu'a s'en acheter une paire, monter un projet, monter leur boite, et si ils peuvent mieux faire, on les regarde. Rien ne les en empêche.

    PS: de quels foutaises parlez vous ? je n'ai cité aucun chiffre, aucune mesure, juste ma vision (somme toute très partielle) de ce que doit être l’État.

  2. Cronos dit :

    @ Nano

    A vous lire, vous présentez les signes caractéristiques de l'eugénisme, je vous cite Notre force aujourd'hui ne se situe plus dans nos usine mais dans nos cerveaux. A nous de nous adapter a ce nouveau challenge

    Pouvez vous me dire ce que vous faites des millions de gens illettrés, mal formés, peu doués qui sortent de nos écoles depuis maintenant plus de trente ans, et qui n'ont eux que leurs mains et beaucoup de courage pour travailler, ils sont français comme vous et moi, faites attention à ce que vous allez répondre !…
    Pas de bla bla les lycées techniques sont quasiment tous fermés depuis dix ans que ça dure.

    Toujours de vous, Selon moi, la taille de ce gouffre importe peu, seul importe que ceux qui sont en bas puissent vivre dignement (avoir un toit et pouvoir manger), là c'est carrément l'esclavagisme que vous préconisez. Un homme de bien protège ses gens en les nourrissant et abritant des intempéries et du froid, n'est ce pas ? c'est selon vous cela que "vivre dignement" ?

    Effectivement votre impudence vous situe bien à droite, non pas en son centre, mais en son extrême.

  3. Louis St O dit :

    153 @Nano
    "seul importe que ceux qui sont en bas puissent vivre dignement (avoir un toit et pouvoir manger) "

    C'est ce que j'ai répondu à mon voisin qui me disait que je maltraitais mon chien, je lui ai répondu: " le principal pour lui c'est qu'il ait un toit et qu'il puisse manger "
    D'ailleurs vous auriez du rajouter "à leur faim". C'est un peu plus cher mais ce n'est tout de même pas mon chien qui, je l'avoue, se contente de peu.

    Amicalement

  4. enjolras dit :

    @nano p152
    Bien que je partage plutôt les avis qu'ont exprimé les autres, je préfère aller au bout de la discussion.
    Qu'entendez vous par "un appel a modifié notre économie" ?

  5. heim dit :

    @nano

    J'ai été diagnostiqué à l'âge de 6 ans comme étant d'un QI de 170. Mon choix professionnel est d'apporter un peu de bonheur à certains qui en manquent beaucoup à savoir les personnes polyhandicapées...
    Certes ce n'est pas un choix dicté par l'argent roi puisque mon salaire actuellement avoisine les 1600 euros (j'ai 40 ans et je n'aurai pas de Rolex dans dix ans).
    Je pourrais aisément vivre sur le dos des autres en boursicotant, les quelques expériences virtuelles que j'ai réalisées sous contrôle montrent un bénéfice brut (je n'ai pas soustrait l'ensemble des frais qui m'auraient été comptabilisés) de 123.45% 148.98% et 443.58% chacune sur 4 mois pleins mais vivre aux crochets des autres ne me satisferait nullement.
    En quoi les choix des personnes riches (vous excluez automatiquement les riches de naissance mais passons) sont ils "meilleurs" que les miens? Je dirais juste qu'ils sont plus egoïstes. Considéreriez vous alors qu'il est préférable d'être égoïste sur cette planète?

    Dans ce parti que je n'ai pas encore rejoint mais que je pense soutenir pour les prochaines élections, le bien commun est plus important que le bien individuel. L'histoire du communisme nous démontre que l'homme étant ce qu'il est, il y aura toujours des loups dans la bergerie qui chercheront avant tout leurs avantages quelque soit le système et le mal qu'il faudra faire pour y parvenir. Les partis de droite républicaine nous disent que le bien individuel rejaillira automatiquement pour le bien commun malheureusement c'est actuellement démontré au niveau mondial comme étant sans fondement. La forme de capitalisme raisonné prônée ici n'est elle pas la plus efficace finalement puisqu'elle permet aux uns de se sentir supérieurs car plus riches (salaires de 1 à 7 ou de 1 à 20 suivant ce que j'ai pu lire) et un partage des richesses créées par l'ensemble plus équitable qu'actuellement.
    j'attends impatiemment de vous lire et je suis heureux que...

  6. alexandre dit :

    @Nano :
    "C'est bien la toute la différence, je ne considère pas les délocalisations comme une fin en soi mais comme un appel a modifié notre économie. Si des entreprises partent a l’étranger, quelle partent, cela ne me dérange pas. Notre force aujourd'hui ne se situe plus dans nos usine mais dans nos cerveaux. A nous de nous adapter a ce nouveau challenge"
    Je pense que c'est une erreur de croire ça. D'abord car il est difficile de n'espérer former que des gens à haute qualification, ensuite parce que le dumping peut être de toutes formes (fiscal, social, écologique, etc.). Il ne s'agit pas seulement du petit ouvrier chinois qui travaille dans l'usine, mais des différentes distorsions qui existent entre les Etats (que ce soit l'Allemagne et les salaires gelés, l'impôt sur les sociétés en Irlande, etc.) qui favorisent un nivellement par le bas des travailleurs s'il n'y a pas de "contre-pouvoir".

    "un retraité n'est plus qu'un consommateur au lieu d’être un acteur actifs de la société."
    Drôle de conception de la retraite. Vous faites partie des gens qui pensent que si quelqu'un n'a pas un emploi dans une entreprise, il ne travaille pas. C'est dommage d'être bloqué sur cette vision du travail qui est typiquement capitaliste.

    "vous parler sans cesse des "favorisé" en opposition aux "défavorisé" comme si cela était une faveur d'être riche, comme si il avait pioché la bonne carte a la naissance. Or, si aujourd'hui certain sont plus riches que d'autres, c'est qu'il ont pris plus de risques, fait des meilleurs choix, étaient plus malins."
    Il est assez difficile de nier que certains naissent avec la bonne carte et d'autres non. Cela ne fait pas tout, certes. Mais le discours typique du risque ou d'être malin, blabla est énervant à force.
    Qui prend le plus de risques ? Un trader ou un pompier dans le Var ?
    Qui est le plus malin ? Un grand actionnaire ou un grand chercheur en maths ?
    Vous partez du principe que le salaire dépend du...

  7. lha dit :

    A n'y plus rien comprendre.
    Bon, on nous serine que les états sont endettés, qu'il va falloir qu'ils passent à la caisse. Bien que je partage l'avis de ceux qui dénoncent le pouvoir abusif des financiers, j'arrive quand même à comprendre qu'il ne faut quand même pas trop vivre au dessus de ses moyens. Mais, lu un article dans "Le Monde" de jeudi (ou vendredi) dernier : Rien ne va plus en Suisse ! Il n'y a pas de dette, mais le Franc suisse est trop fort, bref, la Suisse, état vertueux s'il en est, se porte trop bien. Résultat, les exportations baissent. Donc, les salariés sont priés de se mettre à la rigueur : baisse de salaires, etc...
    Elle est pas belle l'attaque générale du capitalisme ?

  8. Nano dit :

    @ cronos
    Vous faite surement référence au 0,01% d'analphabètes et d'illétrés qui se trouvent dans notre pays. Je parle ici des illétrés français, car vous savez très bien que la plupart sont étrangers, mais c'est autre chose.

    Je dois avoir une sacrée chance, car je suis allé dans un lycée technique, pour y apprendre un métier manuel. Et pourtant je vais finir en école d'ingénieur (a l'avenir évitez les stéréotype lycée technique=échec scolaire comme vous venez de faire implicitement.)
    Je ne peux répondre a votre question que par une autre question " Trouvez vous vraiment que nous somme si mal formés en France ? Allez faire un tour sur le marché de l'emploi international et vous verrez que nos diplômes français sont parmi les plus reconnus.
    C'est vous qui parlez d'esclavagisme, pas moi. Un état doit garantir a ses habitants un logement (dommage que la loi sur le logement opposable ne s'applique que très peu) et garantir un salaire qui lui permette de subvenir a leurs besoins (je vous rappelle que pas tant de pays que ça dans le monde possèdent l’équivalent d'un smic)
    Donc prenez garde aux mots que vous employez, l'esclavagisme n'a rien a...

  9. Louis St O dit :

    156 @Nano

    "vous n'êtes surement pas chef d'entreprise. Une entreprise appartient a son dirigeant (pour les PME) et a plus grande echelle a un conseil d'administration"

    Peut être que vous avez raison, cronos n'est pas chef d'entreprise, mais vous, vous n'y connaissez pas grand chose non plus, depuis quand les entreprises (à grande échelle) appartiennent au "conseil d'administration" Sarko à peut être change la loi sans nous le dire?

    Bon, arrêtons là.
    Vous pouvez rester sur ce blog je suis sûr qu'il vous fera le plus grand bien.

  10. marc dit :

    @nano 145

    Je salue votre courage et votre honnêteté intellectuelle de venir dire ici que vous êtes de droite.
    Je connais de nombreuses personnes qui se disent " de droite" et, dans la société que nous voulons avec le front de gauche et jl Mélenchon, la droite continuera d'exister.
    Car la réalité crée, de façon objective, les conditions de son interprétation subjective.

    La question plus féconde que j'ai envie de vous poser n'est pas de savoir si vous sentez "de droite" mais êtes-vous libéral ou antilibéral ?
    Selon vous qui doit décider du devenir de notre société : la majorité du suffrage universel ou 15 banquiers ?
    Qui doit décider de la politique énergétique ? la majorité du suffrage universel ou les 15 actionnaires de Total ?
    Estimez-vous correct que lorsque le peuple vote NON, des élus (UMP, PS et verts) fassent OUI ?

    Etes-vous d'accord avec les expulsions de Roms ou les rafles d'enfants sans papiers à la sortie des écoles ? (on ne peut les réprouver pour 1940 et les approuver en 2011)
    Selon entre l'intérêt particulier et l'intérêt général lequel des deux doit primer sur l'autre ?
    Approuvez-vous que des parlementaires (UMP, PS et verts) aient voté, avec le traité de Lisbonne, le recours à la peine de mort en Europe ?

    Je connais autour de loi de nombreuses personnes qui se sentent " de droite" et qui sont d'accord avec moi sur toutes ces questions.
    Que vous soyez "de droite" m'importe peu, soyez antilibéral.
    De la même façon que l'on peut être de droite tout en étant Antifasciste je pense que l'on peut être de droite sans être pour autant favorable au libéralisme, à la guerre, à la xénophobie, au racisme.

    En 1940, alors que 95 % de la droite était pétainiste et pro-hitlérienne, le général de Gaulle tout de droite qu'il était et qu'il est resté, a incarné l'honneur de la droite et même de la France.
    Et après lui la droite est restée la droite mais a eu la décence de se proclamer antifasciste.

  11. Nano dit :

    @ heim

    Je ne prône en aucun cas l'egoïsme mais la liberté de chacun de faire ce qu'il veut. Vous avez fait le choix qui est le votre et l'important est que vous ne le regrettiez pas. Mais ne stigmatisez pas ceux qui ne font pas le même choix que vous.
    Concernant les riche de naissance, je ne les oublie pas. Leurs parents, ou leurs grands parents (ou encore avant) ont pris des risques, bati quelque chose et il est normal que leur enfants en profitent. Cela s'appelle l'ascenseur social : permettre a ses enfant de partir plus haut (ou moins bas au choix) que la ou nous somme partis nous mêmes.

  12. Thomas dit :

    "le fait que aujourd'hui, un retraité n'est plus qu'un consommateur au lieu d’être un acteur actifs de la société."
    Et qu'en ont pensé vos grands-parents lorsque vous leur avait expliqué ce "problème" ?
    Je ne sais si c'est par mépris naturel chez vous ou à cause du bourrage de crâne libéral-droitard que vous arrivez à considérer qu'un "acteur actif" est le synonyme d'une personne qui travaille (avec un salaire forcément !) et que tous les autres ne sont au fond que des "charges". L'homo-economicus en action. Avec une telle logique supprimons les retraites, le chômage et même l'interdiction de travailler pour les plus jeunes. C'est vrai quoi, avec la dette énorme à rembourser on va devoir tous se retrousser les manches.

    "Non, cela ne me choque pas que certain gagne 100 ; 150 ou 200 fois ce que gagne d'autre."
    Ce sont les inégalités liées à cet état de fait qui sont choquantes. D'ailleurs où part tout cet argent ? L'ultra-riche ne peut pas acheter 50 yachts alors ça fini dans des coffres aux paradis fiscaux, en lingots d'or ou le plus souvent c'est réinjecté dans le marché boursier qui après ruine l'ensemble de l'économie mondiale puisque ne produisant strictement rien. Même d'un point de vue économique rationnel (on ne rigole pas !) il faudrait répartir plus justement les richesses et donc taxer plus ce qui peuvent contribuer le plus. C'est ce que le monde est en train d'apprendre tout doucement en ce moment. Même Warren Buffett vient d'annoncer qu'il faut taxer plus les riches, lui le premier : http://www.nytimes.com/2011/08/15/opinion/stop-coddling-the-super-rich.html?_r=2&src=ISMR_HP_LO_MST_FB

  13. Roland011 dit :

    Une entreprise n’appartient à son propriétaire financier que du fait que la loi, faite par des humains majoritairement dotés (voir Adam Smith ci-dessous) qui lui ont attribuée la personnalité juridique et le statut de propriétaire. Or, ladite entreprise ne peu vivre, fonctionner, se développer sans un territoire (implantation) des humains de divers formations du balayeur a l’ingénieur et dirigeant (s), des lois régissant le cadre de fonctionnement, etc. Donc un ensemble d’élément qui forme « l’entreprise », qui doit par ailleurs écouler sa production, et la encore des humains vendeurs acheteurs, intermédiaires.
    C’est donc une escroquerie juridique organisée par « les marchands ». Ce que le FdG propose (pas l’idole – gros malin ! Les idoles c’est de la croyance, exclue de la raison) propose, disais-je c’est de changer ce cadre en instituant une propriété commune, ou chaque partie sera représenté au conseil d’administration (qui n’est pas propriétaire mais gestionnaire, re-gros malin, ce sont les actionnaires les propriétaires- part du capital) avec représentant : du capital investi, des salariés de la dite entreprise, des élus du territoire concerné.
    Ce qui modifie la donne d’une façon fondamentale. Il faut modifier ce système qui est dans le mur, ou les agités du bocal libéral ne savent même plus comment s’en dépêtrer. En 29 en après les ultra républicain d’aujourd’hui se liguaient contre Roosevelt qui leur a pourtant sauvé le système, mais l’idolâtrie du tout fric n’a jamais de limite.

  14. le Prolo du Biolo dit :

    @ - Nano - 145

    "délocaliser un entreprise est un droit qui incombe a tout dirigeant si il estime que son entreprise a de meilleur perspectives de développement ailleurs".

    Le seul à être légitime pour prendre ce genre de décision alors ?

    Pourtant "son" entreprise n'est pas que le produit de "son" travail "à lui":

    Pour vivre et exister elle a aussi eu besoin des ressources de la Collectivité, lesquelles ont été financées par les contribuables français : routes pour transporter ses marchandises, écoles pour former ses cadres et employés, hôpitaux et sécu pour les conserver aptes au travail, lois et tribunaux pour la protéger, etc, etc...
    Une entreprise c'est donc aussi tout un tissu social pour qu'elle puisse bien fonctionner (sans doute la raison pour laquelle la France accueille beaucoup plus d'entreprises étrangères que ses voisins)

    C'est aussi la force de travail et d'imagination de ceux qui y bossent. Tous.

    Tout ceci ne vous laisse donc aucune légitimité pour planter là tout le monde et délocaliser à votre guise et à votre seul profit.

    On socialise les pertes et les coûts, et on privatise les profits, comme d'hab n'est-ce pas ? C'est grand c'est beau le libéralisme de l'entrepreneur libre et non-faussé...
    (musique walkyrienne et contre-plongée obligatoires)

    P.S.
    Et je ne parlerai même pas de la totale irresponsabilité sociale qu'il y a à laisser des gens sur le carreau du jour au lendemain sans leur proposer (dans le meilleur des cas) rien d'autre qu'un plan social lui aussi pris en charge par qui ? Ben tiens, par la Collectivité !

  15. leonardo dit :

    @nano
    J'interviens peu sur ce forum que je lis pourtant assidument pour une raison assez simple, c'est que moi aussi, je me sens de droite. Et que certaines valeurs de référence, ici, ne sont pas les miennes, c'est comme ça.
    Mais je ne me reconnais pas du tout, mais alors pas du tout, dans votre droite, du fric et du Capital.
    La question, bien posée par les intervenants de ce forum, par ailleurs, est sur l'adhésion qu'on a au mode de fonctionnement libéral, voire ultra libéral et néo conservateur, ou qu'on n'a pas.
    Osez donc me soutenir que ce dysfonctionnement économique correspond aux valeurs de la droite historique, celle de Bonald, de de Maistre, etc.
    Osez donc me soutenir que les valeurs de droite, de Peguy et de Bernanos correspondent à cet agiotage permanent auquel nous assistons, et qui mènent les peuples à la famine (et je pèse mes mots).
    Vous ne le pourrez pas. Pour peu que vous connaissiez ces références de base.
    Je vous dis simplement un truc, Nono, et vous en ferez ce que vous voudrez. Quand on est sincèrement de droite, avec les valeurs historiques qui lui sont affiliées, en particulier par rapport à l'usure, au capital et à l'argent, le seul moyen de le contester n'est il justement pas de soutenir le Front de Gauche?
    Posez vous la question, je sais, et pour cause, qu'elle n'est pas simple, mais elle mérite un minimum d'interrogation.
    A moins que votre seul parti soit celui de la prétendue "rationalité des forces économiques" et dans ce cas là, oubliez le qualificatif dont vous vous prévalez indument. Et pas que vous d'ailleurs.

  16. Nano dit :

    @Louis StO
    Vous qui devez être chef d'entreprise, vous allez donc pouvoir m’éclairer. Qui prend les décision dans un grand groupe si ce n'est le conseil d'administration. Et ne me sortez pas les actionnaire, vous savez très bien que c'est faux.

    @ marc
    Moultes questions auxquelles je vais toutes répondre :
    1) je suis libéral.
    2) C'est le ou les gouvernement élu qui doivent décider des question de société et d'environnement.
    3) j'ai voter oui a la constitution, cette question est donc délicate.
    4) concernant l'expulsion des roms, voila un point sur lequel j'étais en désaccord avec NS. Autant sur la forme que sur le fond.
    5) de l’intérêt général ou personnel, c'est le personnel qui doit primer (question difficile, ils faudrait des exemples concret, ce n'est pas toujours aussi simple).
    6) concernant la peine de mort, cela m’étonne beaucoup. Je demande une preuve.

  17. Nicolas VDR dit :

    @ Nano (163)

    Concernant les riche de naissance, je ne les oublie pas. Leurs parents, ou leurs grands parents (ou encore avant) ont pris des risques, bati quelque chose et il est normal que leur enfants en profitent. Cela s'appelle l'ascenseur social : permettre a ses enfant de partir plus haut (ou moins bas au choix) que la ou nous somme partis nous mêmes.

    Vous êtes d'une candeur qui est presque attendrissante. Vous devez avoir, à vue de nez, comme ça, entre 16 et 20 ans pour croire que l'on peut réussir dans ce pays uniquement à force de travail et/ou de prise de risque...et croire encore à l'ascenseur social, surtout de nos jours !

  18. Le webmestre dit :

    A tous...
    Vous savez, depuis le temps, que la section "commentaires" de ce blog n'est pas le lieu pour ce genre de débats stériles où une meute se jette sur le premier contradicteur venu.
    J'ai des consignes très claires quant à la suite à donner à ce genre de débordements.
    Aussi, après avoir modéré les réponses les plus agressives ou les plus sectaires faites à ce "touriste" du web, je vais me trouver dans l'obligation de mettre un terme à votre jeu.
    Nano, 8 commentaires en quelques heures, je crains que vous ayez épuisé votre temps de parole. Vous aurez du mal à jouer la carte de la censure, votre point de vue ayant été librement exposé, plus que de raison.

    Quant aux autres, puisque le débat vous passionne à ce point, je vous suggère d'inviter Nano sur le forum de notre ami Jacques (vous retrouverez bien l'URL quelque part) pour continuer avec lui cette discussion constructive.
    Vous y serez à l'abri de toute modération et pourrez continuer à vous insulter à votre guise.

  19. Nano dit :

    Bonjour au webmaster

    Ou puis je trouver l'URL de ce fameux jacque

    merci d'avance

  20. FrédéricLN dit :

    "Comme c’est le jour des compliments", je me préparais à dire à l'auteur de ce blog que je suis d'accord à 100% avec la totalité de ce long billet ! N'en déplaise à ceux des militants du FdG qui verraient dans chaque démocrate un militant de droite qui s'ignore ;-)
    Je vais tout de même contribuer au débat avec des objections sur 2 points de détail et 2 de fond.

    Détail 1 : je doute de l'interprétation de l'article 15.2 : présenter un dossier groupé n'est pas la même chose que d'instruire ce dossier.
    Détail 2, ou plutôt demande de précision : je ne connaissais pas la règle de provisionner 150% d'une créance douteuse (pourquoi plus de 100% ?), auriez-vous une source pour mieux comprendre ?
    Fond 1 : une agence de notation est en gros un média privé d'information, comme un magazine économique par exemple. Je ne trouve rien de choquant à autoriser l'exercice de ce métier. Ce qui est choquant et même très dangereux, c'est que des contrats, impliquant des Etats, soient indexés sur les notes de ces agences. Cela crée un risque (et plus qu'un risque : une certitude) que les notes soient biaisées par la pression des intérêts en jeu. La notation devrait être une simple information, d'ailleurs critiquable (et c'est bien qu'il y en ait plusieurs).
    Fond 2 : dire à la BCE de laisser filer l'inflation, c'est donc votre préconisation pour la sortie de crise ? Ça marche aux Etats-Unis pour les raisons spécifiques que vous indiquez. Mais, même si la BCE arrivait à susciter 100% d'inflation, ça ne suffirait pas à rendre soutenable la dette grecque. En revanche, ça suffirait à faire s'envoler les taux d'intérêts de tous les crédits (privés et publics), ça ruinerait le pouvoir d'achat des salaires (et les travailleurs sont-ils en position de force face aux multinationales pour obtenir 100% d'augmentation ?), entre autres conséquences graves.

    Quand un Etat est surendetté, il n'a que deux solutions, la faillite et l'inflation. Si l'inflation ne...

  21. Christian B dit :

    L'URL de Jacques ça doit être ceci.
    Bonne courage aux discoureurs.

  22. Thomas dit :

    Selon Max Keiser, la note de la France sera également dégradée et les spéculateurs attaquent sciemment le pays car ils savent nos banques insolvables :

    http://www.dailymotion.com/video/xkkbv8_max-keiser-france-c-est-une-3eme-guerre-mondiale-financiere-russia-today_news

  23. Simon Bolivar dit :

    @FrédéricLN

    Détail 2, ou plutôt demande de précision : je ne connaissais pas la règle de provisionner 150% d'une créance douteuse (pourquoi plus de 100% ?), auriez-vous une source pour mieux comprendre ?

    Jean-Luc Mélenchon n'a à aucun moment parlé de provisions, mais de pondération de la prise en compte des CDL dans l'établissement du bilan (et du ratio de solvabilité).
    Cette mesure découle directerment des accords Bâle2. Lors du calcul du ratio de solvabilité, les fonds propres réglementaires minimums sont de 8% du risque encouru. La pondération n'intervient que sur le calcul de ce risque.

    Elle permet d'adapter les fond propres à la nature des créances (et en particulier les créances douteuses et litigieuses CDL) pour conserver ce ratio de solvabilité.
    Ainsi, les dettes sans risque sont affecté du coefficient 0% puisqu'elles ne necessitent pas de contrepartie liée au risque. En revanche, les dettes les plus mal notées sont volontairement surévaluées de façon à garantir la suffisance des réserves propres.
    Tout le problème réside dans le pouvoir démesuré que détiennent les agences de notation, puisque c'est leur note qui détermine la pondération.

  24. Mohand dit :

    @Nano,

    Tu es de droite! Alors bienvenue chez les partageux.

    Tu as raison de soulever la question fondamentale de la "liberté"? Le sens que tu donnes à ce mot est différent de celui que je lui donne.
    D'abord, il n'y a pas de liberté absolue. En es-tu d'accord?
    Il y'a des limites dans toutes choses.
    Ce sont ces frontières et limites que nous voulons déplacer dans un sens ou dans un autre, c'est selon qu'on soit capitaliste, égoïste ou humaniste ou partageux.
    Tu vois, moi par exemple, je suis avec celui qui t'as dit que le patron est libre de quitter la France mais il doit laisser l'outil de production ici.
    Pour simplifier, imaginons un moment que le patron de Microsoft était seul sur terre. Pensez-vous qu'il aurait eu toute cette richesse? Bien évidemment non. Donc ce qu'il possède n'a pas vraiment été produit par lui tout seul. C'est toute l'humanité qui en a participé et ce depuis la venue de l'homme sur terre. Pourquoi alors on accepte que lui ait 50 milliards de dollars dans un compte et la moitié de l'humanité crève de faim.
    Bref, le sujet est long mais moi je t'accepte en tant que contradicteur à condition d'argumenter. Ce n'était pas le cas de quelqu'un qui nous avait pollué le blog à un certain moment.

  25. Sonia Bastille dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon

    Merkel et Sarkozy ont décidé de mettre en place le gouvernement économique de la Zone euro. Au dessus des Etats-Nations, au dessus de l'UE ! la survie de l'euro s'impose de manière a-démocratique mais aussi au détriment encore un peu plus des Etats-Nations souverains. Avec la "régle d'or budgétaire" gravée dans le marbre constitutionnel, la mise sous tutelle des budgets des Etats membres par la commission de Bruxelles, nous avons donc avec le gouvernement économique de la zone euro le troisième étage de la nouvelle prison des peuple qu'est l'UE et l'euro. L'Allemagne participera aux plans de financements des Etats européens endettés au même titre que la France mais a fait valoir que l'euro et la zone euro sont supérieurs à tous intérêts nationaux et que les Etats devront appliqués les principes mastrichiens de la zone euro avant tout plan d'aide et aussi avant tout choix budgétaire. A savoir 3 % de déficit des comptes publics par rapport au PIB. Les Etats et les peuples sont dans la seringue européenne de Maastricht.
    J'espère que Jean-Luc Mélenchon, qui pour le moment défend becs et ongles l'UE et l'euro et ne veut pas que la France sorte de l'UE et de l'euro (incompréhensible est sa position), va finir par se rendre compte que ce n'est plus possible. Que sa position est intenable. Sans rupture, sans sortie de l'UE et de l'euro toute politique économique et sociale indépendante et progressiste devient impossible !
    Peut-être que cela fera l'objet de votre prochaine note ?
    Aujourd'hui c'est clairement l'Allemagne qui impose le gouvernement économique, la France, sans soutien en UE, ne peut que suivre et accepter. Aujourd'hui c'est le retour triomphal du traité de Maastricht !

  26. Nano dit :

    @ mohand
    J'aimerai pouvoir te répondre mais je respecte le message du webmaster qui estime (et je ne lui donne pas tort) que ce n'est pas le lieu pour débattre.
    Je te propose donc, si tu le souhaite de continuer le débat par mail.
    voici mon mail : ugo.voisin@gmail.com

    Cordialement

  27. thierry dit :

    @ 128 Louis st O
    "Il suffit de voter contre toutes les lois importantes tant que l’on n’a pas obtenu satisfaction. Étant donné qu’il faut que les « 27 » pays soit d’accord pour ces lois, alors la France peut bloquer l’Europe quand elle veut."

    A l'inverse, il y aura toujours un pays pour voter contre la France. Donc des mois (des années ?) de palabres en perspective et rien qui avance. Donc le mieux est de sortir de l'UE le plus tôt possible plutôt que de perdre son temps.

  28. Jean Jolly dit :

    Quand j'étais gamin il m'arrivait d'écouter cette chansonsans vraiment en comprendre le sens, je pensais que le type qui chantait ça était vraiment le pire des pessimistes, c'était après la moitié des années soixante et pourtant tout semblait indiquer que nous vivions une période pleine d'espoirs et que ce type de chanson n'avait aucun intérêt.

    Je ne suis pas du tout un fan du chanteur, même si je lui reconnais un certain talent, mais en réécoutant ces paroles elles réveillent en moi ce sentiment que nous sommes manipulés depuis longtemps et que rien n'a l'air de changer, si ce n'est en pire.

    46 années se sont écoulées depuis la mise en presse de ce disque et strictement aucune évolution flagrante n'est apparue alors que l'homme posait le pied sur la lune pour la première fois dans cette même période.

    Ce n'est pas que je désespère mais je me pose la question de savoir si je verrai l'éradication de la mafia politicienne avant de canner.

  29. thierryjay93 dit :

    @ Sonia Bastille

    La construction européenne est l’idée la plus enthousiasmante et la plus innovante du XXème siècle, siècle de toutes les horreurs, que le Président Mitterrand et le Chancelier Khôl, pour mieux préserver les pays de toute tentation nationaliste (et le nationalisme, c’est la guerre), ont eu l’extrême audace de mettre sur pied la monnaie unique, laquelle se devait être l’instrument, marchepied, d’une Europe Fédérale, démocratique et sociale.

    Seulement, leurs successeurs ont bien souvent sciemment piétiné cette Europe là pour ouvrir par leur inaction, leurs égoïsmes et les décisions aventureuses parce qu’insuffisamment préparées (notamment l’adhésion en 2005 de 10 pays de l’est européen), les voies anglo-saxonnes parfumées d’un ultralibéralisme inscrit dans le marbre du Traité de Lisbonne avec cette valeur indépassable et ô combien révélatrice « la concurrence libre et non faussée ».

    Puisque la monnaie unique n’est qu’un outil de politique monétaire, économique et financière,
    Puisque la règle de l’unanimité s’impose pour toute décision nécessitant modification des règles,
    Puisque la volonté politique reste la paix,
    Il suffit alors qu’un grand pays, tel la France, par le jeu des rapports des forces politiques, à la Tatcher, cette fois progressiste, provoque des blocages mais aussi propose des alternatives, alors la crise qui en résultera, finira bien par trouver son dénouement.

    Jean-Luc Mélenchon n’évoque, en filigrane, rien d’autre.

    Le repli nationaliste est une fuite en avant à rebours des valeurs généreuses, ouvertes et internationalistes de la gauche.

  30. jean-marc dit :

    Allain Leprest est mort. Beaucoup d'entre nous ont forcément reçu un coup de poing en plein coeur. Merci à vous de faire un écho à son départ et de donner sur ce site un lien vers son oeuvre. Un grand défenseur de la classe ouvrière et de l'homme tout simplement n'est plus. Notre devoir est de l'écouter encore en résonnance.
    Il était de moi, de vous, de nous. Il était lui et nous tous à la fois.

  31. rosay dit :

    La dette illégitime.
    Certes il faut bien convenir de cette honnête interprétation qui doit aller le plus loin possible et justement bien avant la campagne électorale.
    Un audit réalisé par un groupe compétent en matière d'analyses financières doit ou devrait être mise en œuvre et de préférence sans trop tarder, soit avant le dépôt officiel de la plate forme commune prévue pour la fête de l'Huma à Paris.
    Rosay Guy

  32. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 181 - Thierryjay91

    "Le repli nationaliste est une fuite en avant à rebours des valeurs généreuses, ouvertes et internationalistes de la gauche."

    Effectivement. Et nous avons besoin d'Europe pour faire le poids.
    Celle qui existe n'est pas la bonne, alors changeons la plutôt que de tout recommencer à zéro et en ordre dispersé.

    Si nous avons le rapport de forces pour qu'on nous laisse en sortir, cela voudra dire que nous l'aurons aussi pour y rester et pour la changer radicalement.

    Ceux qui pensent que nous sommes trop isolés pour pouvoir le tenter confondent à mon avis Peuples européens et oligarchies en place. Il n'y a pas qu'en France que cela gronde et que la situation peut évoluer rapidement.

    Tout jeter satisfait le besoin de changement et le ras-le-bol, mais n'est pas toujours la meilleure solution.

  33. Alain44 dit :

    D'après Jacques Généreux le soucis des Allemands était, que si les états membres n'avaient plus la crainte de la dévaluation de leur monnaie, ils pourraient s'envoyer en l'air avec leur déficit public. Les Allemands ont donc imposé que la banque centrale ne puisse participer au financement de la dette publique de ces pays. La libre circulation des capitaux s'exerce donc à l'intérieur de la zone euro, mais aussi avec le reste du monde. A chaque pays endetté de recherché sur le marché international la meilleure offre. Il dit aussi que ce que n'avaient pas prévu les Allemands, c'est que leurs propres banques avaient des produits pourris. Comment éteindre les incendies qui se propagent tout en conservant la libre circulation des capitaux pour ne pas déplaire aux marchés qui sont les amis de nos gouvernants.
    Réponse: faire payer la facture aux contribuables qui comme chacun sait est la meilleur source de rentrée d'argent. Vous inventez "une règle d'or" cela fait toujours vertueux et donne l'impression d'une gestion saine de père de famille.
    Mais le mal vient principalement des E.U, car si Obama avait dit aux banques privées: c'est à vous de régler vos dettes, nous veillerons seulement à ce que les intérêts publics soient préservés, nous n'en serions sans doute pas là.

  34. thierry dit :

    @181 thierryjay93

    Ton premier paragraphe, c'est de l'humour au second, troisième, dixième degré ?

  35. Jean Jolly dit :

    @ rosay.
    La dette illégitime.

    Tout à fait, pourquoi devrions nous payer ce que les autres dépensent sur notre dos ? En quoi serions nous obligés de régler, par notre sueur ou notre sang, une dette basée sur du vent, du virtuel, bref de la magouille à la nano-seconde ? Ce n'est pas qu'incompréhensible, c'est tout bonnement de la manipulation.
    Une dette veut dire "devoir à un ou plusieurs créanciers", or nous ne devons rien à personne en tant que peuple souverain.
    Remballez c'est peser, il n'y a plus rien à voir, ceux qui ne seront pas contents n'auront plus qu'a tenter de se plaindre au bureau des pleurs... Wauquiez est officiellement désigné d'office comme responsable de ce bureau.

  36. thierryjay93 dit :

    @ thierry - 186

    J'aime trop l'humour pour qu'en ce blog riche de discussions sérieuses, celles-ci puissent en être affectées.

    Je confirme chaque terme de mon premier paragraphe. Mais la contreverse peut y trouver place. Pour ma part, j'en assume totalement la portée.

  37. gaulo dit :

    A ceux qui louent la clarté des propos de Jean-Luc Mélenchon lors de son intervention sur France 2, je souhaite qu'ils m'apportent quelques précisions sur la cohérence des propositions faites. J'ai compris que la dette de la France était indue : il faudrait tout d'abord préciser les critères qui rendent cette dette indue et quelle part de cette dette est indue? (car j'imagine que les "petits" créanciers ne sont pas visés?).
    Ensuite, si une part de la dette est indue, on (l'Etat) ne va donc pas rembourser cette part là, indue, mais le reste de la dette, on en fait quoi ? Utilise-t-on une partie des impôts récupérés sur le capital pour réduire les déficits ? Merci aux exégètes du programme du FdG de m'expliquer la séquence des propositions.
    J'espère que personne n'y verra malice de ma part, je cherche juste à comprendre ce qui est proposé par les uns et les autres.

  38. marechal dit :

    Au webmestre (et à Jean-Luc Mélenchon)
    Ce type de débat entre Nano et les autres intervenants, bien qu'il ait tourné à la foire d'empoigne, est très sain il me semble.
    Il mériterait d'être redirigé sur un blog parallèle à celui-ci, afin que les échanges puissent continuer sans polluer ce blog-ci.
    La réaction de Leonardo est stupéfiante d'honnêté.
    Nous ne pouvons pas lutter contre la pensée unique sans un outil supplémentaire qui favoriserait la pluralité des paroles.
    Par curiosité, j'ai cherché des blogs de droite (histoire d'y mettre mon grain de sel) : soit il faut d'abord y montrer patte blanche et remplir un questionnaire interminable ou alors il sont inexistants, alors que nous, nous sommes un blog ouvert à tous en un coup de clic.
    Je ne sais pas quel forme ni quelle charte il pourrait avoir mais il me semble que c'est une idée à creuser.
    Peut-être s'agirait-il de plusieurs espaces de débat.
    PS : son email aurait dû être supprimé.

  39. thierryjay93 dit :

    @ Gaulo - 189

    Comme vous le savez probablement, la France comme les autres pays, empruntent sur le marché financier (le marché obligataire) à des taux, de facto, fixés par le marché compte tenu des « risques » auxquels les prêteurs estiment courir en fonction, certes des fameuses notations des agences susmentionnées mais aussi des intuitions liées à l’histoire des pays concernés.
    Au lieu d’emprunter directement auprès des banques centrales nationales (ou auprès de la BCE pour les pays européens) au taux interbancaires soit à un taux compris entre 0 et 1 %, les taux sur le marché obligataire, le plus souvent fixés par les banquiers eux-mêmes lesquelles sont les principaux prêteurs, sont évidemment bien supérieurs au taux interbancaire.
    Autrement dit, les banquiers fixent un « impôt privé » aux contribuables puisque ces derniers financent l’Etat. D’où l’utilisation du terme approprié de banksters.
    Si les Etats, pour financer les déficits, empruntaient auprès des banques centrales, un pays comme la France n’aurait aucune dette, ou du moins celle-ci, serait à un niveau très faible. Ce qui est vrai pour la France l’est pour la plupart des pays.
    Les dettes actuelles, liées au surcroit des taux d’intérêt profitant totalement aux oligarques financiers, alias les banksters, constituent la dette dite « indue ».

  40. thierry dit :

    @188 thierryjay93
    "La construction européenne est l’idée la plus enthousiasmante et la plus innovante du XXème siècle"
    Et les différentes révolutions ?

    "pour mieux préserver les pays de toute tentation nationaliste (et le nationalisme, c’est la guerre)"
    Le pacifisme bêlant aussi (voir les années 30)

    "ont eu l’extrême audace de mettre sur pied la monnaie unique"
    Tellement audacieux que ça ne peut pas fonctionner (même suivant le critères d'économistes libéraux)

    "laquelle se devait être l’instrument, marchepied, d’une Europe Fédérale, démocratique et sociale."
    On a vu. malheureusement. Mais bien sur, c'est la faute des successeurs de Mitterrand.
    Allez, sors de ce corps, Georges-Marc Benamou.

  41. Jean Jolly dit :

    @ gaulo.

    Je te rassure tout de suite et je suis certain que Jacques Généreux en ferait de même, ce système est basé sur l'enrichissement des pervers du fric, tu n'en fais pas partie, donc tu n'as rien à craindre.

  42. thierryjay93 dit :

    @ thierry – 192

    De quelles révolutions, du XXème siècle, parlez-vous ?
    Celle russe de 1917 mettant fin au tsarisme en février 1917 mais instaurant un régime « léniniste » en octobre pouvant expliquer la genèse de la dictature stalienne ?
    Celle bolivarienne en 1952, mettant fin à la dictature et instaurant la démocratie, soucieux du peuple mais qui n’empêche pas le renversement militaire en 1964 ?
    Celle cubaine en 1959, libérant l’île du joug américain et mais depuis lors reste sous le joug de Fidel Castro et de son frère ?
    Celle espagnole de 1936 opposant républicains et franquistes, ces derniers s’imposant en 1939, plongeant l’Espagne dans une dictature 40 années durant ?
    Toutes ces révolutions, peut-être enthousiasmantes restent controversées mais surtout inachevées.

    Entre le pacifisme bêlant, qui ne mène à rien d’autre qu’à la guerre, et la guerre elle-même, il existe une voie plus subtile et infiniment plus délicate, cela a un nom : la paix. C’est simple à dire, c’est extrêmement compliqué à la mettre en œuvre. Même en temps de paix, nous aimons nous détester !

    La monnaie unique fonctionne dans un système de type fédéral avec des règles sensiblement équivalentes. C’était l’ambition léguée par les Président Mitterrand et Chancelier Khöl à leurs successeurs lesquels ont pris un soin méticuleux de négliger.

    La politique monétaire n’est qu’un instrument au service d’une politique. Comme tout instrument, on peut en faire ce qu’on en veut, du pire comme du meilleur selon du côté que l’on regarde. De la politique monétaire, on peut la mener selon une vision tatchérienne ou à l’inverse selon une vision keynésienne.

    S’agissant de Georges-Marc Benamou, simple témoin de notre temps, il n’a rien à faire dans cette discussion.

  43. Antoine D. dit :

    Salut !
    Une petite idée qui me trotte dans la caboche depuis un moment :
    Etre de gauche exige une analyse politique et économique la plus éloignée possible de l'ethnocentrisme (ou l'eurocentrisme précisément).
    Ainsi, il n'est pas juste d'associer le "Printemps arabe" à une idée révolutionnaire "en-soi" qui pourrait trouver des motivations similaires en Europe. Il n'est pas légitime de penser que le feu méditerranéen pourrait s'étendre en Europe selon les mêmes motivations, en fonction d'idéologies similaires. Il n'est pas judicieux non plus de proposer l'idée d'une révolution citoyenne en Europe qui devrait inéluctablement sourdre du tremblement arabe, sans en remplir totalement les conditions.
    A cela je dirais : non, résistons plutôt avec nos armes et nos analyses détaillées, afin de mener une contre offensive citoyenne originale et non nécessairement révolutionnaire. Un vrai travail collectif médité, souterrain, autonome.
    En effet, le printemps arabe est complexe, et les Etats-Unis, qui cherchent à exporter leur inflation en Europe, sont un élément clé de cette réaction en chaîne (ils lâchent Ben Ali, Moubarak, Khadafi, El Assad, peut-être bientôt Israël). Car les Etats-Unis mènent une véritable guerre contre l'Europe, et cherchent aussi à redistribuer les cartes au Maghreb et dans le Moyen-Orient.
    Pourquoi : parce-qu'ils souhaitent recentrer l'axe économique international sur un rapport offensif univoque (allié peut-on dire) avec la Chine.
    Plus tard, La Chine puissante connaîtra certainement des difficultés fédérales, comme aux temps de Tchouang-Tseu.
    J'y reviendrai.

  44. Louis St O dit :

    @Gaulo - 189
    Pour ajouter aux arguments de @thierryjay93 (191) sur la part de la dette indue.
    Voir le graphique sur ce lien à la rubrique « Dette constatée et dette calculée sans intérêts »
    Ou vous pouvez regarder la vidéo N3 de Crise 2008 à la 15ième mn
    Et vous verrez ce que représente la dette indue.

  45. Alain44 dit :

    La crise actuelle n'est pas qu'une affaire d'argent, c'est aussi et toujours un rapport dominant-dominé. Le système productiviste se prête merveilleusement à ce jeux, tant que nous serons dans ce rapport il n'y aura pas d'harmonie.Les révolutions arabes ou autres n'y changeront rien.

  46. lionel.mutzenberg dit :

    "Le devoir de résistance intellectuelle", en voilà une chose qu'elle est bonne !
    Et pendant ce temps là le Front de gauche laisse à Marine Le Pen le soin de parler des vrais problèmes des Français, ces ouvriers et employés ignorés depuis des années par le parti socialiste, ces "petites gens", comme dirait Jean Luc Mélenchon.
    Lors de son interview à France inter, Marine Le Pen à parlé des salaires, de l'emploi, de l'utilisation de l'immigration à des fins partisanes. Devrais-je condamner ces propos, que j'ai défendu tout au long de ma carrière en qualité de militant du parti communiste, que je suis plus depuis la fin des années 1980, et de militant de la CGT, du simple fait que son auteure n'est pas de ma paroisse ?
    Je ne suis pas naïf, tout au long de ces années de militantisme je n'ai pas vu à nos côtés de militant du front national, ils ont ont toujours été dans le camp d'en face jusqu'aux manifs sur le CPE, c'est vous dire, et je n'ai pas souvenir que, dernièrement, lors du conflit sur les retraites, les amis de la famille Le Pen est été bien vigoureux.
    L'extrême droite sera toujours l'extrême droite, dans aucun pays elle n'a lutté pour les salariés, pour le progrès social, si ce n'est pour se faire élire, et mettre en œuvre l'exact contraire jusqu'à l'horreur.
    Certain ont peur de Marine Le Pen et de ses propos trompeurs, soit. Mais moi, ce qui me fait peur c'est de voir que les héritiers de la "pensée" de Jacque Delors, celui qui fut un des principaux artisans du virage libéral de 1983, transformé en parenthèse par Lionel Jospin, et de l'installation du libéralisme, qui s'est mué en mondialisation financière au moyen du néo libéralisme anglo-saxon, soit, aujourd'hui en tête de tous les sondages, même pris avec des pincettes, devant le candidat du Front de Gauche.
    Que manque-t-il donc à Jean-Luc Mélanchon, qui a pourtant de solides explications sur le système économique qu'il faudrait mettre en oeuvre, pour convaincre au...

  47. @195 Antoine D.
    Un des charmes de la démocratie, c'est le pluralisme. Nous allons voter pour le Front de Gauche, a avons très certainement globalement les mêmes valeurs, et pourtant je ne suis d'accord pratiquement sur rien de ce que contient votre message.
    Etre de gauche c'est rejeter l'euro centrisme, dites vous. C'est précisément pour cette raison que j'en tire une conclusion inverse de la vôtre. Etre humaniste et universaliste, consiste à considérer que toute femme et tout homme sur cette planète a les mêmes droits et les mêmes aspirations à vivre dans la dignité. Par delà les différences superficielles, il y a un fond commun à tous les êtres humains.
    Dire par exemple, que les peuples arabes agissent en fonction d'idéologies différentes de nous me paraît moralement très dangereux. Cela signifierait que la démocratie c'est bon pour nous, mais pas pour eux. Or dans tous les pays il y a des gens qui veulent vivre dignement : être respectés, bénéficier de la liberté d'opinion et d'expression, de la liberté d'association (constituer des partis et des syndicats libres) etc.
    Les peuples d'Amérique Latine, les chinois de la place Tien Anmen, les citoyens arabes, les contestataires en Israël et en Angleterre, les esclaves de Spartacus ont tous la même motivation et le même idéal : vivre debout !
    J'ai envie de dire: démocrates progressistes de tous les pays unissez vous !
    La facilité de la servitude volontaire est tellement ancrée dans l'inconscient collectif que beaucoup de gens ont peur de la puissance d'une lame de fond universelle capable de renverser la table d'un monde que pourtant ils perçoivent comme inacceptable tel qu'il est. Alors qu'ils devraient se réjouir de tout ce qui avance vers une convergence des luttes émancipatrices. Les révolutions citoyennes ne se réaliseront sans doute pas toutes en même temps mais, si c'était le cas, tant mieux: l'union fait la force.

  48. toto dit :

    Léonardo 167
    Je vous cite: "Je vous dis simplement un truc, Nono, et vous en ferez ce que vous voudrez. Quand on est sincèrement de droite, avec les valeurs historiques qui lui sont affiliées, en particulier par rapport à l'usure, au capital et à l'argent, le seul moyen de le contester n'est il justement pas de soutenir le Front de Gauche?"
    Alors là je suis bluffé! Vous êtes nombreux comme cela à droite? Est-ce de l'humour au second degré? Si ce que vous dites là est sincère me voilà ragaillardi et mon pessimisme maladif en voie de guérison. Pour y voir plus clair et décompter les soutiens de la droite pour le Front de Gauche ne pourrait-on fonder un club qui pourrait s'appeler "Initiation à droite pour les Valeurs de Gauche? I.V.G.
    Si vous êtes sincère je retire mon ton goguenard pour vous faire compliment! Sans rancune aucune.

  49. clarazed dit :

    Sont-ils trop bons, ces riches qui veulent payer plus d'impôts. Les Warren Buffett (dont la classe a gagné la guerre), Berger, Levy... Peur des réactions populaires face à ce qui nous attend ? Initiatives personnelles qui dédouanent alors que la décision devrait être politique et, comme l'indiquait finement France Info ce matin : taxer les riches n'est donc pas une proposition de gauchiste.

  50. marechal dit :

    @ toto
    Je pense qu'il est sincère, une certaine tradition de droite ne supporte pas le sarkosysme et est prête à faire la bascule : je pense par exemple aux agriculteurs. Et pour ses référence culturelles (Bernanos) il m'apparaît évident qu'il est droit dans ces bottes.
    La résistance intellectuelle, nous n'en avons pas forcément le monopole, c'est ce qui est encourageant à mon sens.


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