14août 11

Les agences de notation sont des tigres de papier

Un devoir de résistance intellectuelle

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Je ne suis pas « rentré », comme on dit, même si je suis bien engagé, plusieurs heures par jour, par le travail de préparation des semaines qui viennent. Et mon passage aux « Quatre vérités » de France 2 m’a aussi contraint à un travail de documentation bien envahissant. En mettant de l’ordre dans mes pensées, j’ai pensé que cela pourrait donner quelque chose d’utile de me remettre au clavier. Mon thème de réflexion, au départ portait sur le conformisme intellectuel, étroit et dangereux, des responsables politiques qui se soumettent aux injonctions d’autorités aussi bidons que ces agences de notation. Je mesure l’impact de leur soumission. Elle pousse le commun des mortels à la  résignation au moment où il va être bientôt soumis à un terrible régime de privations de toutes sortes. Comme je fouillais dans les archives de mon blog européen pour trouver la trace du débat sur ces agences de notation ma mémoire a été bien rafraichie. « Triple zéro » titrait au sujet de ces agences  « Libération » du 12 aout ! Et même davantage. Mais la faute à qui, s’il vous plait ?

Combien de fois déjà depuis dix ans ? Combien de « crises » ? Beaucoup. Plus la dérégulation s’avance plus les crises reviennent vite. Les faits que nous avons sous les yeux sont trompeurs. L’esprit s’égare à courir au fil des dépêches d’agences et des déclarations politiques. Un jour ce sont les banques en crise, le lendemain les dettes souveraines, puis ce sont les dettes privées et ainsi de suite. Bien sur chaque aspect du dysfonctionnement du système à son explication localisée, sa dynamique spécifique. Il faut en tenir compte si l’on veut hiérarchiser les répliques et formuler des propositions crédibles. Mais il reste pourtant urgent de ne jamais perdre le fil conducteur général. Ce que nous vivons est une crise du système capitaliste dans son ensemble.  Ce n’est pas la première. Et tant que durera ce système, il en ira ainsi. Le capitalisme est un système hautement instable depuis son origine. Mais cette instabilité a été aggravée du fait même des mesures avec lesquelles les précédentes crises ont été réglées depuis un siècle. J’ai lu dans la presse qu’une sortie de crise comme une  guerre ou une hyper inflation généralisée ne sont pas exclue par quelques analystes qui ne sont pas de mon bord tels qu’Alain Minc ou Jacques Attali. Pour ne pas surcharger cette note je renvoie sur ce point à ce que j’en ai déjà écrit dans des notes précédentes. Je n’en répète qu’une conclusion : le pire ne serait pas qu’il y ait la crise mais que nous soyons incapables d’en tirer un monde nouveau.
Pour l’instant, libéraux et sociaux libéraux ne se préoccupent que d’une chose. Guérir le seul système qu’ils croient indépassable. Le guérir en répondant à ses exigences, d’après ses propres normes. Et nous nous proposons de l’affronter et de soumettre l’action publique à d’autres normes.

Je voudrais m’en tenir au moment. Dans tout ce qui se dit s’écrit et s’échange à propos de la « crise » en cours, il y autant à boire qu’à manger. Du meilleur et du pire. Tout dépend du point de vue sous lequel on se place. Tout est vrai et tout est faux en même temps, pour la raison que c’est selon ce que l’on veut défendre au bout du compte. Il est juste de dire que « l’explication de la crise » est la poursuite de la politique par d’autres moyens. Elle est donc un enjeu. A présent, selon moi, notre première tâche est de résister intellectuellement. Ne rien croire sur parole. Tout vérifier, tout questionner. Ce n’est pas facile car la machine à rabâcher tourne déjà à plein régime. Quand on vous dit que « Standard and Poor’s » déclasse la note des Etats-Unis, tenez compte du fait que le propriétaire de cette agence est un gros républicain, ennemi juré des démocrates. Quand vous voyez les mines pédantes des docteurs « je sais tout » présenter les déclarations de  cette agence comme des faits scientifiquement établis, souvenez vous qu’elle a reconnu s’être trompé de deux mille milliards dans ses calculs à propos des Etats-Unis. Deux mille milliards, rien que ça ! Sous le titre « triple zéro aux agences de notation », une enquête du journal  Libération montre le degré incroyable de suffisance et d’amateurisme de ces agences. 

Pourquoi ce devoir de résistance intellectuelle est-il si  essentiel. Voyons. Une terrible cure d’austérité est en vue. Comme c’est nouveau ! Et comme c’est étrange ! Pour l’essentiel elle consiste à accélérer et approfondir la réorganisation de la société autour des objectifs, des méthodes et des  exigences du libéralisme. Moins d’Etat moins de services publics, plus de privatisation et ainsi de suite. On connait. On pensait avoir atteint une limite. La « crise de la dette » survient à point nommé pour justifier un nouvel et terrible assaut. J’entends déjà le chœur des outragés « comment ? Vous niez la gravité de la situation ? » Et ainsi de suite. Je ne la nie pas. Je pense que le système est très malade et qu’il n’y a pas de guérison en vue. C’est pourquoi je propose de rompre avec ce qui provoque la maladie. C’est cela le projet du Front de Gauche depuis le premier jour. Il n’y a aucune fatalité à devoir subir ce qui se prépare. C’est pourquoi la résistance commence par la contestation, mètre par mètre, de tout ce qui cherche à passer pour une évidence  justifiant « objectivement » la politique de privations qui est annoncée.

La lutte sera longue et il faut prendre tout de suite les bonnes habitudes. Parmi celles-ci, disqualifier la parole des autorités qui prétendent déduire de vérités révélées par des « agences » des politiques aussi cruelles que celles qui sont annoncées. Dans le moment présent c’est sur les agences de notations qu’il faut concentrer les projecteurs. C’est elle dont il faut abattre le crédit et l’autorité dans les esprits. Car face aux dangers que met en scène le système devant les peuples récalcitrant la résignation est souvent au rendez vous. Oui les gens du commun ont peur d’être traités comme des grecs. Et puis ils se représentent le budget d’un pays comme celui de leur famille. Ils se disent « on fait avec ce qu’on a ». Il faut rembourser la dette tout de suite parce que c’est dangereux. Autour d’eux on le répète à l’envie. La machine diffuse du matin au soir des arguments de soumission. Elle fait peur. Et comment se méfier quand le plus important parti d’opposition reprend à son compte les modes de calcul et les normes du système pour faire des propositions de « réduction du déficit » exactement conforme au plan de route fixé par son adversaire. Les gens en déduisent que si tout le monde est d’accord c’est que ça doit être vrai. Avoir eu raison avant l’heure ne nous servira de rien dans ce domaine. Dans un premier temps les crises n’ont jamais incité à l’audace. Cette réalité là pèse lourd sur nos épaules.
  
Pour autant tout est-il écrit ? Non, bien sur ! Car la réalité se moque des schémas qui la décrivent où la nient. Elle fait son chemin sur une ligne de probabilités, plus ou moins grandes, où l’impact de la liberté humaine reste décisif. Car il y a un détail  essentiel. En matière de rapports sociaux, comme c’est le cas en économie, maints grands penseurs négligent de se souvenir que tout commence et tout finit par de l’activité humaine. Ce sont des êtres réels en chair et en os qui produisent, échangent, consentent ou se rebellent. Certes, leur comportement est assez imprévisible! C’est pourquoi les puissants se donnent tant de mal à bourrer les crânes ! Mais pour finir, si forte que soit la part d’illusion que les quidams nourrissent à leur propre sujet comme à propos de la société dans laquelle ils vivent, eux aussi sont pris en main par des nécessités qui parfois finissent par s’imposer à eux. Tout est dans ce détail.

Ce que l’on appelle politique de rigueur est en réalité une politique de privations. L’inconvénient des politiques de privations, pourtant si rationnelles sur le papier, c’est qu’elles s’appliquent à des gens réels qui ne peuvent pas être privés de tout, tout le temps. C’est une limite objective. Dès lors, ils sont contraints de réagir un jour ou l’autre. Leurs réactions compliquent donc tout. Mais surtout, en cela même, elles rendent irrationnelles la prévision qui n’en tient pas compte. Tout le monde connait peut-être l’anecdote qui réjouit les matérialistes de mon espèce. On raconte que des philosophes de l’antiquité discutaient de la réalité. Chacun y allait de sa chanson et brillait selon son génie propre dans l’art de la discussion. Survint Diogène le cynique, libertaire à travers les âges. Son argument fut le suivant : avec un bâton il frappa tous ceux qui passaient à sa portée parmi les faiseurs de discours. La réalité de la réalité était démontrée sans contestation possible par les cris et la fuite des bastonnés. La plupart des raisonnements qui se répètent en boucle ces temps-ci ne résisterait pas à un solide coup de bâton. Tout est rapport de force. Surtout l’économie humaine. Les gouvernements européens, de droite et sociaux libéraux marchent dans les pas de leurs homologues d’Amérique du sud en matière d’aveuglement politique. Leur culture académique, leur mode de sélection, les rend absolument incapables de penser autre chose que la bonne gestion de l’ordre établi. Ce n’est pas seulement leur attachement personnel ni leur intérêt dont je parle ici. C’est de leur conditionnement. Ils ne doutent pas un instant de la formulation des problèmes qui leur sont posés. On leur dit que les agences de notation formulent un diagnostic défavorable. Ils avalent tout rond. Ils ne se posent pas de question. Ils ne se demandent pas qui sont ces agences, quelle valeur ont leurs analyses, à quels intérêts elles sont liées. Ils ne les contestent pas davantage qu’ils n’ont contesté leur système de notation dans les grandes écoles.

Pourtant ce que nous avons tous sous les yeux ne devrait-il pas au moins les intriguer ? Par exemple, la décision de rétrogradation de la note des Etats-Unis, aujourd’hui, est absurde. En toute logique elle aurait du être prise il a bien longtemps. Par exemple ce jour d’aout 1971 où les Etats-Unis ont supprimé la convertibilité du dollar en or, avouant ainsi leur défaut de paiement. Ce sera ce quinze août le quarantième anniversaire de cette décision prise par Richard Nixon. Depuis cette date les Etats-Unis vivent à crédit du reste du monde. Ils manient la planche à billet comme ils veulent, sans contrepartie ni contrôle.  Ils ont ainsi mis en circulation le poison qui gangrène depuis toute l’économie mondiale. Pourquoi alors dégrader les Etats-Unis maintenant ? Par exemple, la baisse de la note aurait pu être décidée quand la banque centrale américaine a décidé de racheter les titres de la dette de l’état pour un montant de 700 milliard de dollars. C’était l’aveu que le papier américain ne trouvait plus preneur dans la quantité voulue, non ? Et ces agences de notation. Pourquoi ne se posent-ils aucune question à leur sujet ? Même « Libération » s’en pose !

Vous en serez bien étonné tout comme je l’ai été moi-même. Mais voila : je ne saurai dire mieux que Nicolas Demorand dans son éditorial sur ces agences de notation. Ce jour là « Libération » avait titré: « enquête sur les agences de notations : triple zéro ». En dehors de « l’Humanité » ce fut le seul acte de résistance intellectuelle au rouleau compresseur des affolements de circonstances. Demorand montre quelle supercherie est la soi disant objectivité de ces agences. Je vais y ajouter, un peu plus loin, en plus de ce que j’en ai déjà dit le même jour aux « Quatre vérités » de France 2. Et comme c’est le jour des compliments, je n’en veux pas à « Libération » de n’avoir rien dit quand ces agences ont vu leur pouvoir étendu en Europe alors que son inamovible correspondant sur place préférait s’occuper de la vie privée des hommes politiques. Plus sérieusement je veux citer la conclusion de Demorand. Je crois qu’elle peut annoncer une prise de conscience dans certains milieux jusque là assez suiviste et conformiste de la presse. Ce serait une bonne nouvelle. Car dans les mois qui viennent au fond, à travers tous les courants et partis il y aura deux camps. Ceux qui décident de s’adapter en accompagnant le mouvement et ceux qui résistent.

J’en reviens à Nicolas Demorand pour citer les dernières lignes de son éditorial. « Prétendre que ces agences disent le vrai est donc une fable, voire une supercherie. Plus grave encore est de leur reconnaitre une telle légitimité et de leur accorder autant d’influence. Pourtant les états pensent aujourd’hui leurs politiques dans le seul but de complaire à ces professionnels du flou. Ici les retraites sont réformées ou les fonctionnaires non remplacés ; là des services publics seront privatisés ou des pans entiers de l’économie dérégulés. La question n’est pas de savoir comment autant de pouvoir a pu être concédé à autant d’amateurs. Mais bien d’imaginer les moyens politiques de ne plus marcher sur la tête. » En toute logique j’attends de lire, dans ses lignes à venir, compte tenu de la gravité du moment, si les propositions des socialistes, à ce qu’on en lit sous la plume de Martine Aubry ou François Hollande, sont à la hauteur de cet enjeu.

Il reste à faire savoir que ces agences de notation
ont reçu des pouvoirs étendus en Europe de la part de la commission et avec l’approbation du parlement européen. Quand ? Il y a…. deux mois ! L’histoire a commencé en fait en Septembre 2010. Cette fois là, le Parlement européen validait la proposition de la Commission et du Conseil de mettre en place d'un "Système européen de surveillance financière". Après le déclenchement de la crise grecque, la thèse des eurocrates était que « c’est de la faute des grecs » ! Strauss-Kahn les avait même accusés d’avoir pour sport national la fraude aux impôts. Donc tous les gouvernements devaient être mis sous contrôle. Le but du dispositif  était évidemment de placer les gouvernements sous surveillance et les budgets votés par les parlements des états-nations sous autorité  européenne. Cela pour garantir évidemment qu’ils soient toujours conformes aux dogmes libéraux. C’est dans cet ensemble de mesures que fut décidé d’autoriser dorénavant les agences de notations à agir sur tout le territoire de l’Union. Elles furent donc dispensées de l’autorisation d’agir qu’instruisaient jusque là au cas par cas, les autorités nationale. En effet, avant cela, le Comité européen de régulation des valeurs mobilières (CERVM) recevait les demandes d'enregistrement et les faisait valider par chaque Etat membre. Désormais, l'Autorité Européenne des Marchés financiers s'en charge seule. Elle délivre ce que l’on appelle un « passeport européen ». Elle est aussi la seule responsable de la surveillance de ses agences de notation! Ce système est directement recopié de celui des Etats-Unis d’Amérique où la « Securities and Exchange Commission (SEC) », organisme fédéral, valide et surveille les agences de notations étatsuniennes, c'est-à-dire les principales d'entre elles au niveau mondial. Il ne fait aucun doute pour moi que cette stricte reproduction des structures participe de la construction discrète du « grand marché transatlantique » sur lequel aucun débat public n’a jamais été possible.

Au cas précis, compte tenu des conséquences d’une notation pour un émetteur de titre d’emprunt, tout ce système aboutit à créer une autorité indépendante avec un gigantesque pouvoir arbitral. Première caractéristique : il s’agit d’un organisme privé.  Deuxième caractéristique, ces agences sont juges et parties compte tenu de leur mode de rémunération. Tout cela ne trouble pas les eurocrates pour qui seul l’état et la puissance publique sont suspects. Quoiqu’il en soit, une fois de plus les protestations ne furent écoutées d’aucune façon. Les moulins à prière de « l’Europe qui protège » continuèrent à tourner en pilotage automatique et les récalcitrants furent tous repeints en « populistes anti-européens » selon les normes en vigueur depuis le référendum de 2005. Je laisse à chacun le soin d’aller demander aux autres partis de gauche ce qu’ils ont voté. Et de vérifier ce qu’ont écrit certains journalistes influents et chroniqueurs célèbres sur ces questions. Ni vu ni connu, personne n’en a plus parlé du fait qu’un règlement se transpose tel quel dans le droit national. Pour les amateurs de recherches fines voici des précisions. L'ouverture des portes de l'UE aux agences de notations est entrée en vigueur le 1er Juin 2011. Le Parlement européen l'a validée en Décembre 2010. L'acte législatif définitif, finalisé en Mai 2011, est le "Règlement (UE) n° 513/2011 sur les agences de notation de crédit." On mesure, sachant cela, ce que valent les cris d’orfraies d’aujourd’hui de quelques uns des nobles personnalités qui pointent du doigt le rôle exagéré des agences de notation. Aucun journaliste perfide n’a encore été leur demander pourquoi dans ce cas ils l’ont rendu possible ! Je signale encore, et croyez bien que j’en suis désolé, qu’à la session où le parlement européen vota tout ce fourbi, il prit aussi la décision d’autoriser la libre circulation des « hedges funds » en Europe. Mais les eurocrates n’en sont pas restés là !

En effet, les agences de notations se sont vues attribuer de nouveaux pouvoirs le 1er Juin 2011, alors mêmes que les précédentes dispositions entraient seulement en vigueur. Ce n’est donc pas sur la base d’un bilan que la décision fut prise. Mais juste par a priori sur leur supposée bienfaisance. Et que décida-t-on ? Que les agences de notations concurrentes enregistrées sont désormais encouragées à émettre des notations même quand personne ne les leur a demandées. Et au moment même où ce pouvoir exorbitant leur était accordé, les institutions européennes diminuaient les leur face aux agences. Citons l’article 23 du règlement qui organise ce renoncement. "Ni l'AEMF, ni la Commission, ni aucune autorité publique d'un État membre" n'ont le droit d'"interférer avec le contenu des notations de crédit ou les méthodes utilisées"! Ainsi une note est un fait réputé objectif, indiscutable ! Les esprits les mieux disposé se diront peut-être que du moment que l’on a contrôlé les méthodes de travail au moment de l’accréditation on peut être partiellement rassuré ! Ce n’est pas le cas. Au moment de l’accréditation d’une agence auprès de l’organisme européen, l’agence de notation peut refuser de donner les précisions qui lui sont demandées sur ses méthodes de travail. C’est le règlement ! Elles peuvent demander à être exemptées de certaines exigences si elles fournissent la preuve que "compte tenu de la nature, de l'ampleur et de la complexité de son activité ainsi que de la nature et de l'éventail des notations de crédit qu'elle émet, ces exigences ne sont pas proportionnées" (article premier, quatrième modification). Et comme si ça ne suffisait pas, un autre pouvoir leur a été donné, celui d’instruire elle-même leur dossier d’agrément. Jugez plutôt. Lorsqu'un groupe d'agences de notations demande à être enregistré auprès de l'AEMF, c'est l'une des agences du groupe, mandatée par les autres agences, qui fournit les informations pour chaque agence. Tout cela est à l’article 15.2 de ce nouveau règlement.

Les appréciations des agences de notation ne sont pas purement indicatives. Elles ont un pouvoir considérable. Il ne s’agit pas d’un pouvoir moral. La note des agences modifie le bilan et donc la valeur et la crédibilité des organismes qui en font l’objet. Par exemple dans les banques. Les agences de notation se sont vues attribuer en 2004, un rôle de quasi-régulateur du système bancaire par les accords dit « Bâle II » sensés garantir la solidité des établissements bancaires. Le risque qu'un emprunteur fasse défaut ou que sa situation économique se dégrade au point de dévaluer la créance que l'établissement détient sur lui est désormais inscrit au bilan des banques. Comment évaluer ce risque ? C’est le travail de notation de nos chères agences ! Les banques pondèrent donc dans leur bilan les encours prêtés selon un système préétabli. La pondération va de 0% (généralement pour les Etats souverains) à 150% pour les dossiers les moins bien notées. Le pouvoir des agences est donc considérable, et davantage encore que ce que l’on peut croire si l’on tient compte de l’effet domino que provoque la dégradation d’un établissement à l’autre. Un tel pouvoir, je l’ai montré, n’est guère encadré. Bien au contraire. Il a été augmenté et libéré de contrôle. A cet abus s’en ajoute un autre. On a des raisons de soupçonner l’impartialité de telles agences dans leurs évaluations.

Posons la question : qui les paie ? Réponses : les "entités qui veulent recevoir une note ou celles qui utilisent la note". Aux deux bouts de la chaine de l’emprunt se tient l’agence et ce n’est pas vraiment comme un arbitre. Celui qui veut émettre un emprunt ne peut le faire sans la recommandation d’une bonne note.  Et les banques qui doivent présenter des bilans doivent « évaluer les risques », ce qui leur permet de modifier leurs taux d'intérêts en fonction de la note. Selon le barème 2009 aux Etats Unis, une grande entreprise doit verser au minimum 70.000 dollars à l'agence de notation au début du processus de notation. Puis elle doit prendre un abonnement de «surveillance». Son prix s'élève à environ la moitié de la somme initiale. A chaque fois qu'elle émettra de la dette sur les marchés, elle s'acquittera en plus d'une commission de 0,045% de la transaction. Les montants sont du même ordre en Europe. Cette description permet de comprendre que ces chères agences n’ont rien d’académies scientifiques mues par le gout du savoir pur. De mauvais esprit feront aussi remarquer que plus la note est mauvaise, plus le taux d’intérêt bancaire est élevé et plus la commission de l’agence est elle aussi, élevée.
 
Pour moi, les agences notation ont donc partie totalement liée au système bancaire et financier. Pour celui-ci, au-delà des peurs et paniques qui sont le propre du métier de trader, un Etat en déroute est une bonne affaire qui produit du taux d’intérêt très juteux. Et le risque est nul comme l’a démontré l’exemple Grec. En cas de panique, les Etats payent l’ardoise. Ca, c’est le comique de situation. Les taux d’intérêt augmentent à cause du risque. Mais le risque est en réalité nul. Premier indice de lézard. Deuxième indice : les Etats Unis ne rembourseront jamais leur dette. Ils ne l’ont jamais fait, raison pour laquelle elle a augmenté jusqu’au point où la voici rendue. Quel est donc le sens de l’injonction qui leur est faites par « Standards and Poor’s » ? Nulle. Tout ce qui compte c’est que la confiance dans la monnaie dollar continue. Et c’est le cas. Les Etats-Unis sont endettés jusqu’au cou et mal notés mais leur monnaie s’apprécie face à l’Euro. La clef de compréhension est dans la politique pas dans l’économie pure et parfaite des manuels.

C’est la stratégie du choc. Encouragés par leur impunité face à la Grèce, au Portugal et à l’Irlande, les maitres de la finance veulent passer aux plus grosses proies. Pour cela, ils amplifient le choc de la menace qu’ils peuvent utiliser. Mais, ce faisant, ils mettent tout le système en danger de rupture et d’effondrement. La limite du test, c’est la docilité des gouvernements. De ce côté-là pour l’instant tout va bien. Partout c’est la même chanson. Il faut « rassurer les marchés ». Le monde à l’envers ! On a vu le banquier central européen donner des ordres au gouvernement italien et être immédiatement obéi ! Pour moi, il faut faire le contraire de ce que font ces gouvernements. Il faut rassurer les producteurs face aux « marchés », c'est-à-dire aux demandes des financiers. Au cas présent, il faut protéger le capital productif et les travailleurs. L’un contre l’étouffement par faute de crédit et de consommation, l’autre contre la précarisation sociale qui l’étrangle. Donc, à court terme, pour sortir de cette spirale il ne faut pas céder mais résister et contre attaquer. On peut éteindre l’incendie avec le retour de l’Etat et de la puissance publique. La banque centrale européenne doit avoir le dernier mot face aux financiers. Elle doit racheter massivement les  dettes souveraines,  laisser filer l’inflation, jusqu'à ce que l’attaque cesse. Faute de quoi la pente prise est sans fin. Là, je parle du court terme. A ce court terme devraient s’ajouter des décisions techniques touchant aux structures et aux moyens dont disposent « les marchés » pour faire régner leur tyrannie. Ce train de mesures serait destiné à donner le signal d’une riposte qui s’étendrait jusqu'à ce que cèdent ou crèvent les agioteurs. Ce qui compte c’est de faire un paquet de mesures de dissuasion. Et non de prendre en catimini et dans le désordre les mesures que nous recommandons depuis tant de temps. Par exemple cette décision de quatre pays d’interdire les « ventes à découvert », technique spéculative spécialement pourrie ! Ou bien aussi la séparation des banques de dépôts des banques d’investissements, comme après 1929. Et ainsi de suite. Je ne vais pas recopier ici tout le programme. Il existe. Il est applicable tout de suite. Il permet de retourner la situation.  Répercuter les couts sur les peuples a une limite. Mais pour l’instant les gouvernants lâches n’ont pas l’air le croire. Ils agissent comme si la résignation des citoyens n’aura pas de bornes. On va voir bientôt ce qu’il en est.

Voila une correspondance qui tombe à point nommé pour éclairer notre contexte. Elle vient d’Amérique du Sud. Présente au meeting de fin de campagne de Cristina Kirchner ce jeudi 11 août à au Théâtre Coliseo de Buenos Aires, Raquel Garrido, porte-parole  internationale du Parti de Gauche m’adresse quelques lignes d’observation.

« Il a été beaucoup question de la crise financière en Europe.  Non pas pour s’en réjouir, bien sûr, – tant la Présidente que le candidat à la Vice-présidence de la République et actuel Ministre de l’Economie Amado Boudou se sont dits désolés du déclenchement de la crise en Europe.  C’est cependant avec beaucoup de fierté que le Gouvernement argentin regarde le vent tourner et confirmer, rétrospectivement, toutes ses propres décisions de sortie de crise.  L’audace a été grande ! D’abord ce fut la rupture avec le FMI et ses politiques d’ajustement structurel. Le rejet de la surévaluation de la monnaie nationale au cours forcé d’un peso pour un dollar. Et surtout la restructuration très réussie de la dette. L’Argentine s’était déclarée en  cessation de paiement en 2002. Elle a rééchelonné unilatéralement sa dette et, comble de tout elle a baissé à 25% de leur a valeur faciale les obligations de l’Etat en 2995 et 2008 ! Le tout en refusant de recourir au marché pour le financement ! Tout cela fait de l’Argentine le lieu précis vers lequel devraient se tourner le regard de tous les Papandreou, Zapatero, Trichet, Merkel ou autre Sarkozy à l’heure où ils devrait faire face à l’attaque spéculative en cours en Europe. Ne nous payons pas de mots. L’expérience Argentine est essentielle pour nous ! Elle a montré que pour affronter toutes les théories de la bien-pensance économique  cela nécessite une volonté très ferme et un engagement total. Nestor Kirchner, avant Christina, y a laissé jusqu’à son dernier souffle d’énergie. En Europe, il est plus que temps de relever la tête et de dire stop aux spéculateurs. Mais qui se prépare à livrer cette bataille si ce n’est le Front de Gauche ? Qui a observé et étudié l’expérience Argentine ? Personne, si ce n’est nous. Dramatique absurdité que de voir la social-démocratie baisser les bras à l’heure où le système en faillite appelle à des décisions courageuses. Terrible perspective que de laisser la droite mener le pillage à son terme avec son nouveau lot de chômage de pauvreté. »

Et pour votre moral à tous, voici encore une correspondance d’Amérique du Sud. Le candidat de la gauche, Ollanta Humala a été élu président du Pérou le 5 juin dernier dans un silence médiatique européen très significatif. Rassurons nous, les insultes ne tarderont pas à venir. Par précaution je tiens à souligner que je ne souhaite pas faire d’Ollanta Humala mon modèle, ni copier son programme, ni rien de semblable comme le jaspineront pourtant bientôt les répéteurs automatique qui entretiennent mon pilori médiatique. Je vous extrais quelques passages du discours prononcé à Lima par Ollanta Humala lors de son investiture le 20 juillet dernier, tel que l’a traduit Françoise Bague. Juste pour le plaisir d’entendre une parole présidentielle sur des valeurs de gauche, dans un pays pauvre, pillé par sa classe dominante, les gouvernements de droite et les sociaux démocrates, corrompus et assassins, au portes de l’empire paranoïaque des Etats unis d’Amérique.

« C'est avec profond respect et ferveur patriotique que je reçois le mandat de Président de la République. Je déclare devant le Congrès, devant les présidents amis réunis ici et devant le peuple péruvien que, fidèle au mandat des urnes et en total respect à l'État de Droit, je consacrerai toute mon énergie à créer les bases nécessaires pour que nous effacions définitivement de notre histoire la face poignante de l'exclusion et la pauvreté en construisant un Pérou pour tous, toujours attentif envers les plus faibles de nos frères. J'exigerai de toute l'équipe qui m'accompagne dans l'Exécutif le même engagement et la même énergie. »

« La démocratie péruvienne sera complète lorsque la justice et la paix sociale, la souveraineté nationale et la sécurité de nos familles constitueront le socle de notre nation, lorsque l'égalité sera le patrimoine de tous et lorsque l'exclusion sociale aura disparu, même dans les endroits les plus éloignés du pays. Nous voulons que l'expression même d'« exclusion sociale » soit effacée pour toujours de notre langage et de notre réalité. J'assumerai cette gageure avec ma parole et avec ma vie. (…) Péruviennes et péruviens ! Le cinq juin une majorité de citoyennes et de citoyens a exprimé son désir de voir que la croissance économique et l'inclusion sociale marchent de paire pour transformer notre pays en une patrie de chances pour tous. (…) La démocratie a exprimé dans les urnes un mandat et ce mandat doit être honnête. Reconstituer la valeur de la parole donnée devant le peuple constitue l'axe de la récupération d'un système de valeurs morales inhérentes à la République.(…) Le grand Nelson Mandela, dans un célèbre discours prononcé dans le cadre de l'UNESCO, a affirmé, avec la conviction qui le caractérisait, que l'égalité, l'équité économique et la justice sociale étaient la base de toute démocratie. Il a dit : « Il n'y a pas démocratie avec de la misère, il n'y a pas démocratie avec des disparités sociales ». Et parce que je crois dans la justice de cette phrase, j'ai juré de respecter et de défendre la démocratie. La fortifier dans ses valeurs égalitaires pour la rendre légitime devant le peuple et il en sera ainsi. »

« Aujourd'hui, devant vous je renouvelle ce serment. Je veux que vous voyiez en moi un véritable soldat de la République, un gardien jaloux de l'État de Droit et un défenseur des droits humains et de la liberté de presse et d'expression. (…) Je veux profiter de cette intervention pour communiquer que le Salaire Minimal Vital des travailleurs soumis au régime de l'activité privée subira une augmentation immédiate de 75 sols à partir d'août et de 75 sols de plus en 2012, pour atteindre ainsi 750 sols.  »

« Les adultes en situation de pauvreté et qui ne reçoivent aucune aide de l'État doivent recevoir la solidarité de la nation. Des foyers dans lesquels se conjuguent l'âge avancé et la souffrance de la pauvreté, exigent une action sociale qu’on ne peut pas reculer. À ces foyers nous ferons arriver les 250 sols du programme PENSION 65. Sa mise en œuvre sera immédiate et nous atteindrons les 800 secteurs les plus pauvres de pays progressivement. Le programme « Crèche Plus » pour les enfants de 0 à 3 années sera également appliqué progressivement dans les 800 secteurs de pauvreté extrême du Pérou, aujourd'hui sur la base du programme ENSEMBLE. Le combat CONTRE la malnutrition infantile sera une priorité, soutenu par la mise en œuvre d'un programme de nutrition infantile qui comprendra des petits-déjeuners et des déjeuners dans les écoles. » (…) Durant les 5 prochaines années nous construirons des hôpitaux dans chacune des 50 capitales de province où ils n’y en a pas encore. Nous réaliserons ainsi notre engagement d'avoir au moins un hôpital dans chaque province du Pérou. (…) »

« Une bonne partie des conflits de la planète sont dus au manque d'eau. Il n'est pas possible que le Pérou que nous voulons construire ne développe pas une politique souveraine d'utilisation des ressources naturelles, une politique qui garantisse l'exploitation rationnelle et équilibrée de l'eau, la terre, les forêts, la biodiversité, le gaz et les minéraux. Ces ressources de tous le péruviens contribueront à l'éradication de la pauvreté et de l'inégalité. On encouragera l'activité privée sur les ressources naturelles, mais celles-ci seront exploitées dans des conditions de respect des populations, des travailleurs et de l’environnement.(…) Le gouvernement en réponse à l'alerte mondiale sur le changement climatique s’engage à renforcer le règlement et se consacrer avec sérieux aux tâches de préservation de notre biodiversité, de la ressource hydrique et des glaciers. La prévention de catastrophes sera une priorité pour nous.  »

« La corruption est pour nous un élément qui affaiblit à l'État et affecte son développement. C'est, par conséquent, un problème de sécurité. En ce sens, je défends l'imprescriptibilité des infractions de corruption attaquant l'État et la déclaration d'inhabilité à perpétuité d’exercer toute fonction publique pour leurs auteurs ou complices; je propose la suppression des peines conditionnelles des condamnations pour corruption afin que la détention soit accomplie effectivement ; et je défends la suppression des revenus pénitentiaires dans les cas de corruption.(…)  »

« À mes partisans je demande responsabilité, loyauté, sacrifice, intelligence et honnêteté. J'appelle l’opposition à la responsabilité. Je lui demande d’être vigilant et que depuis sa position, elle respecte aussi la décision des urnes, sa position et  la nôtre. En terminant ce message je réitère que je suis un soldat de la démocratie.  »


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  1. Th0034 dit :

    "Et que répondre à ceux qui disent que tous les riches vont partir si on leur prend tout au-delà de 300 000 euros annuel ?"

    J'ai lu quelques part qu'au dessus de 350.000 € / année ne concernerait que 15.000 personnes, c'est juste ?
    Il restera les riches à 350.000 €, dis leurs que c'est près de 20 x le salaire d'un ouvrier

  2. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 97 - Thierry

    "Tu réponds à côté de la question. l'Argentine ne fait pas partie de la zone euro"

    Moi pas compris l'objection...
    Au départ je disais que peu importe que les riches s'en aillent à partir du moment où l'on saisira leurs usines pour les faire tourner nous-mêmes et à leur place, au profit de l'intérêt général.

    Sonia Bastille me répondait que ce n'était pas si simple parce-que la loi ne le prévoyait pas, parce-qu'ils ne se laisseraient pas faire, etc...

    Et je lui citais donc l'exemple de l'Argentine qui s'est passée de leur permission et a nationalisé ce qui devait l'être, montrant que la solution dépendait plus de la volonté politique et du rapport de forces que des lois en place.

    Je ne vois pas ce que la zone euro vient faire dans ton histoire...

    (Dans le même genre d'idée, l'exemple aussi de Humala le nouveau président du Pérou qui a refusé de prêter serment sur l'ancienne constitution dont il ne reconnait pas les valeurs. Comme quoi on n'est pas toujours obligé de respecter l'ordre en place pour agir...)

  3. L dit :

    Résistance intellectuelle.

    Pardon à ceux à qui j'avais dit que je reviendrais sur la création monétaire, mais synthétiser le discours qui dit que seule les banques centrales créent de la monnaie (P.Jorion) est au-dessus de mes moyens zintellectuels. Du coup je n'ose plus poster. C'est bête. Je ne perds pas de vue qu'au delà d'aspects économiques particuliers, on a un problème de capitalisme je l'entends comme ça aussi.

    [...]
    [Edit webmestre : hors sujet.]

    En matière de vidéo politique, les derniers spots de campagne du PC/FdG (je n'arrive pas à remettre la main dessus) sont assez bien faits; l'humour et la stratégie argumentaire façon judo appellent plutôt le récepteur à la réflexion, la visibilité militante et la luminosité rime bien avec élan optimiste, clarté du programme et légitimité des acteurs de la lutte. Ils tranchent avec la vidéo de Grignon dont l'esthétique confinée et le goût du secret surfe plus sûrement sur les affects dépressifs en plus de soulever des questions sur l'origine du message.

  4. Enjolras dit :

    @L,
    Peur-être que cela parraît compliqué parceque cela ne correspond pas à la réalité... Pour y voir plus clair voici un lien

  5. bern ike dit :

    Pourquoi dégrader la note US maintenant ? Parce que eux aussi ils ont besoin d'un choc.
    Changer un grand A en petit + suffit largement à leur mettre la téte dans le sac, parce que ça bouge la bas aussi depuis quelques mois, alors pour mieux faire passer l'austérité, coup de semonce sur la note et tout le monde rentre dans le rang et on accepte de se serrer la ceinture sans moufter. Et puis ça donne raison aux républicains de s'etre opposé à barraque (qui va s'effondrer d'ailleur) sur le relèvement du plafond de la dette.
    Demorand, j'y crois pas. C'est l'idiot utile, le bouffon, le prétexte, la bonne conscience de la droite. C'est tellement gros cette histoire des agences qu'il en faut bien un qui s'y colle à droite pour abonder un peu dans le sens du peuple et lui garder ainsi un peu de crédibilité pour faire passer plus tard d'autres idées servant leurs intérêts.
    Content de voir aussi que l'idée d'un nouveau Glass Steagall act gagne du terrain.
    Racheter de la dette des états par la BCE, n'est ce pas prendre le risque de deplacer cette dette au niveau de l'entité Europe, laquelle n'est pas, à priori, encore endettée ?
    Le citoyen qui est dejà endetté au niveau personnel, puis des collectivités locales et aussi des états, se retrouverait endetté à un niveau supplémentaire sans contrôle aucun sur la gestion future de ces créances. Et puis de quoi parlent-ils exactement ? Des emprunts de base et/ou des intérêts qui vont avec ?

  6. thierry dit :

    @ 102 le prolo du biolo
    Jjustement, il ne me semble pas que Jean-Luc Mélenchon ait jamais manifesté la volonté politique de quitter l'Europe et la zone euro. Donc, les remarques de Sonia Bastille sont tout à fait justifiées.

  7. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 107 - Thierry
    "il ne me semble pas que Jean-Luc Mélenchon ait jamais manifesté la volonté politique de quitter l'Europe et la zone euro."

    Je ne parle pas des problèmes nés de l'Euro, mais plus généralement du fait que l'on peut modifier les états de faits et les réglementations existantes, quelles qu'elles soient, quand une volonté politique existe.
    Et puisque tu tiens tant à impliquer cette zone euro: Jean-Luc Mélenchon ne propose pas d'en sortir, par contre il propose d'en modifier les règles. Tablant sur le fait que la 2ème puissance européenne peut taper du poing sur la table et imposer d'une façon ou d'une autre une renégociation des traités et le respect de l'intérêt général. Pourvu qu'à Paris existe une volonté politique pour le faire.
    Il n'y a pas de fatalité ou de "loi" éternelle, il n'y a que des rapports de forces.

  8. Pierre dit :

    Juste pour répondre à cette petite question qui est assez récurrente quand on parle de la politique fiscale proposée par le Front de Gauche : "Que répondre à ceux qui disent que tous les riches vont partir si on leur prend tout au-delà de 300 000 euros annuel ?"
    Vous pouvez leur dire que les USA (oui oui) ont trouvé la solution : tout citoyen américain, où qu'il soit dans le monde doit payer la différence d'impôts entre ce qu'il paie dans son pays d'accueil et ce qu'il paierait aux USA.
    Si les étatsuniens le font, pourquoi ne le ferions-nous pas ?

    Vous pouvez aussi leur dire que pour la plupart, les gens concernés ne peuvent gagner ces sommes que justement parce qu'ils travaillent en France à l'aide de salariés qui travaillent eux-même en France et bénéficient des conditions sociales françaises qui restent malgré tout assez propices à avoir une bonne productivité. Et que les riches des autres pays ne les ont pas attendu pour se goinfrer dans leurs pays respectifs et qu'ils ne sont pas tout à fait disposer à partager.

    Pour conclure, vous pouvez leur dire que si un de ces "riches" souhaite renoncer à la nationalité française et aller faire fortune ailleurs, nous lui souhaitons bonne chance, bon courage et bon vent !

  9. thierry dit :

    @ 108 le prolo du biolo
    Aucune chance de modifier quoi que ce soit à l'intérieur de l'UE.
    Le seul rapport de force qu'il puisse y avoir, c'est sortir de ce m*****r.

  10. Catherine dit :

    @ citoyenne 21
    "Ce que vous me dites à propos des 30 glorieuses et du programme du CNR, j'entends bien et ceux qui ne veulent pas que la France ressemble à Cuba, ce sont des retraités bien souvent qui ont bien gagné leur vie et qui aujourd'hui ont une très bonne retraite (+ 2000 € mois d'après ce qu'ils se vantent) et donc tout cela ils le savent pour l'avoir vécu du temps de leur jeunesse. Ces retraités qui parlent ainsi ont voté Sarko en 2007 et probable qu'ils revoteront Sarko en 2012."

    C'est un peu réducteur. L'ennemi n'est pas le retraité à 2000€/mois. Il a peut-être voté sarko en 2007 (des preuves ? personne n'était avec lui dans l'isoloir). Il y a peu de risque qu'il vote Sarko en 2012, son pouvoir d'achat a baissé, il a des enfants, des petits-enfants qui galèrent, il paie des impôts. Enfin, il fait tout comme tout le monde et il peut constater les difficultés quotidiennes pour se soigner. Et pour ceux qui ont voté Sarko, ils ont vite déchanté. L'âge ne fait rien à l'affaire.
    L'ennemi reste la grande finance et les médias aux ordres : il ne faut pas se tromper d'ennemi !

  11. Jean Jolly dit :

    @ thierry.

    Il m'a semblé entendre Jean-Luc dire qu'il suffisait de désobéir au Traité de Lisbonne qui ne nous concerne pas puisqu'il fut imposé au peuple souverain. Que pourrait-ils faire, nous mettre une fessée ?

    Plus sérieusement, quel serait le scénario le plus probable dans ce cas, nous exclure ? Impossible, ce serait l'effondrement pur et simple de l'Europe, surtout qu'il y a de fortes chances que d'autres membres de la communauté suivent notre exemple. Ils seraient donc obligés de renégocier un Traité et cette fois ci à notre sauce... et chacun sait que la cuisine française est l'une des plus appréciée, surtout en matière des droits de l'homme depuis la grande révolution, bien que nous ne soyons plus à la pointe depuis quelques temps.

  12. lemaire dit :

    Eh bien moi je vais parler tout simple, comme une femme du peuple qui en a marre de tous ces blabla !
    Voila ce que je pense. La crise, c'est du pipo. Elle ne s'adresse qu'aux gens comme moi, qui n'ont que très très peu pour vivre car, crise ou pas, celui qui a le pognon paie et se fout de son voisin.
    Celui-ci prend des vacances, va faire ses courses et pas dans les discounts, achète une belle voiture (regardez autour de vous, jamais vu autant de voitures neuves) malgré le prix du pétrole qui ne cesse d augmenter, eux roulent.
    Les impôts ils s'en foutent, ils paient. Rien ne les dérange tant que leur petite vie d'égoïste continue. Et pendant ce temps qui saigne- t-on ?
    Les petits du bas, on vous menace de vous retirer le RSA, une misère, vous faire travailler pour continuer à le percevoir. Main d’œuvre qui ne coutera vraiment pas cher. Qu'on ne parle plus de la Chine, c'est du kif kif.
    Augmentation des loyers et de toutes les charges vitales, remboursements pour la santé de plus en plus lamentables, on ne peut même plus se soigner. Ah ! aussi manger 5 fruits et légumes par jour ! Comment ? Il est de plus en plus difficile d'avoir un morceau de viande dans son assiette. Allez, arrêtez le carnage !
    Conclusion. Pour moi il va être très simple à Sarko d'endormir encore une fois les Français. Tactique, descendre la France au plus bas, pour lui promettre de la remonter quand il sera élu. Facile, non ? Et j'ai bien peur que ça marche.
    Les écœurés n'iront pas voter, car ils n'y croiront pas, chemin libre, pour les autres. Je dis Sarko, mais je ne pense pas qu'à lui, les socialistes de la gauche caviar, les Le Pen,etc.
    Un président il y en aura un, c'est certain, mais je souhaite de tout mon cœur que vous puissiez, M. Mélenchon, convaincre le plus de Français possible, comme vous m'avez convaincue !

  13. Arlequin dit :

    "Parlement européen l'a validée en Décembre 2010"

    Qui a voté pour et contre ?
    Pour déjouer les doubles voire triple discours il serait utile de savoir qui fait quoi avec qui ?

  14. jrm dit :

    @ Arlequin

    L'ensemble des votes concernant le rapport Gauzès, présenté en novembre 2010 et soumis au vote en décembre 2010, sur ladite régulation des agences de notation est disponible sur VoteWatch.eu.

    Amicalement.

  15. Jean Jolly dit :

    Je rajouterais que puisque nous changerions de République et donc de constitution, le vote des parlementaires de la Vème sur le Traité de Lisbonne deviendrait, dès lors, caduc.

    Allez hop ! Du vent la constitution européenne, tout est à redéfinir selon notre vision. Place au peuple.

  16. marj dit :

    Que les riches partent, et alors ? A quoi servent t-ils ? C'est eux qui payent le moins d'impôts proportionnellement (voir les sociétés du CAC40 qui ne payent que 8 % d'impôt tandis que les trés petites en payent 28%).
    Par contre, les riches qui ne payent pas ou peu d'impôts placent leur fric sur les marchés et se goinfrent en nous suçant jusqu'à la moelle avec les intérêts !
    Il faut que les états reprennent le contrôle de la création monétaire au lieu de laisser les banques privées spéculer avec la monnaie, après tout, l'argent n'est qu'une convention et la monnaie se crée par le crédit non ?, quant à la vraie richesse, elle vient du travail...

  17. jrm dit :

    @tous

    Pour vous faire une idée de la situation où en arrive le Parlement Européen et la Commission Barroso sur le cas grec, voici une vidéo en anglais datée du 23 Juin.
    Barroso est très clair: "There is no alternative to this plan, we must act upon it" (En français: "Il n'y a pas d'alternative à ce plan, nous devons nous y tenir".)
    Il ajoute entre autre qu'il sait que les Grecs vivent des temps difficiles, mais l'objectif à atteindre, c'est la croissance économique. Il va plutôt obtenir le contraire avec ce plan d'austérité!
    Enfin, ça montre à un tel point le déficit démocratique au sein de l'UE. Si l'on veut renverser la tendance, il faudra avoir recours au rapport de forces.

    Place au peuple!

  18. Enjolras dit :

    Je suis assez gêné de la catégorisation à l'emporte-pièce: les riches/nous les autres/ceux-qui-font-pas-les-courses-au-discount-et-qui-partent-en-vacances/ceux-qui-touchent-le-RSA.
    Ce billet s'appelle résistance intellectuelle. Cela veut dire que non content de résister au matraquage médiatique, il nous faut nous-même résister aux travers de ce genre de simplification abruptes. D'abord c'est quoi un riche ? C'est à partir de combien d'euros par mois? C'est à partir de quoi comme voiture ? Il serait idiot de répondre à ces questions. Nous voulons changer le système, il ne s'agit pas de se venger de telle ou telle catégorie mais de rassembler le plus large possible pour que la révolution puisse avoir lieu.
    La résistance intellectuelle s'adresse aussi à nos propres travers.
    La monnaie au peuple et vive la révolution citoyenne!

  19. jrm dit :

    @Enjolras

    En effet, puisque c'est la justice sociale qui doit primer.

  20. toto dit :

    @ lemaire 112
    A lire et relire par les optimistes forcenés! Ce "papier" plein de réalisme est un bon recadrage pour tous ceux qui auraient tendance à prendre leurs désirs pour des réalités. Certes il est bon d'essayer de créer une dynamique mais ce doit être sans se voiler la face.

  21. rosette dit :

    Il me paraît utile de revenir à nos fondamentaux républicains pour que les gens issus des classes moyennes et plus défavorisées, les hommes de bonne volonté en somme, comprennent quelque chose dans ce galimatias politique que certains se complaisent à rendre flou et inéluctable - les agences de notation- la dette publique- l'impôt qui tue-nos enfants qui paieront pour nous etc. etc. Autant de contre vérités qui nécessitent de ré-expliquer quelle est la finalité d'un service public,quels sont les mécanismes des dettes, leurs natures et les remèdes qu'elles impliquent, quel est ce cycle dans lequel l'austérité nous entraîne. Autant de notions de bases d'économie politique que les gens sont en mesure de comprendre. Je remercie Jean Luc Mélenchon qui de façon claire le répète sans cesse ; oui il faut le ré-expliquer sans relâche, que cela parvienne aux oreilles des populations plus défavorisées, capables de comprendre et de défendre les acquis. Je remercie aussi J.Généreux qui nous propose une analyse sur ces points, passionnante: dans le journal en ligne Médiapart.
    Rosette.

  22. Rachel dit :

    Moment de pessimisme. Je me demande parfois si la société du spectacle est parvenue à abrutir le peuple à tel point qu'il n'y a pas de retour en arrière possible, et qu'en cas de catastrophe, ça ne changerait rien, sinon pousser la société davantage vers le chaos (fascisme, guerres, défaitisme, apathie généralisée). Autour de moi, j'essaie d'expliquer de simples faits, ceux que vous rappelez ici régulièrement. J'ai l'impression que l'immense majorité des gens est absolument incapable d'humilité de façon à simplement pouvoir réfléchir et se remettre en cause. Tous pensent détenir la vérité. Tous répètent les âneries qu'ils ont entendu, sans jamais rien vérifier et réfléchir. J'ai beau leur dire : "j'ai peut-être tort, mais il y a une manière de le savoir : argumenter, discuter, et trancher ensemble, rationnellement." Ils pourraient être sociaux-libéraux et avoir au moins quelques arguments à me présenter ! Même pas. Impossible. Réfléchir demande de l'humilité, de la mise à distance de soi-même, de l'ouverture d'esprit, et surtout du temps et de la volonté. Presque tous prennent le fait qu'ils se sont laissés avoir comme une grave blessure personnelle, et préfère rester dans l'ignorance plutôt que subir cette affront. "Comment ? Moi ? Tort ? MOI ?" Combien d'adultes ai-je rencontré qui réagissent ainsi comme des enfants ? Comment diable allons-nous pouvoir vaincre ça d'ici 2012, nous, militants ? Le simple mot "militant" fait horreur à ces gens ! Ils rejettent leurs vices sur nous ! Nous serions ceux qui pensent détenir la vérité selon eux, et on a beau leur répéter dix fois que non en leur donnant des exemples, ils restent bloqués, comme des bêtes, sur cette idée fixe. Seule solution : qu'ils apprennent "eux-mêmes" les faits... Mais comment à part par les médias de masse et Internet ? Puisqu'ils détestent les militants ? J'espère vraiment que ma vision des choses est erronée... Pfiou...

  23. Je ne partage pas l'analyse consistant à dire qu'au sein de l'UE, et avec l'euro, rien n'est posible. Si le Front de Gauche arrive au pouvoir, ce que je souhaite, il parlera au nom de la France. Qu'on m'explique au nom de quoi et pour quelles raisons,lorsque l'Angleterre de Tatcher a proposé pour l'Europe, l'immense bond en arrière du capitalisme le plus sauvage, elle a été considérée comme légitime à le faire, et lorsque l'Allemagne de Merkel prône l'austérité, il en est de même, mais que si la France mettait tout son poids dans la balance, elle ne réussirait jamais, sur aucun sujet, à infléchir les choses dans une direction progressiste.
    C'est une question de volonté et de courage politiques. De plus, la situation est telle que de nombreux peuples de l'UE seront derrière et avec la France, ce qui fera réfléchir certains gouvernements et suscitera des vocations.
    Se cacher derrière la complexité des choses ou la difficulté de la tâche n'aboutit qu'à la résignation et la soumission, horizon indépassable et pédagogie insupportable de l'UMP et le PS. Quand Jean-Luc appelle au devoir de résistance intellectuelle, il ne s'agit pas d'une posture, mais de vaincre la lâcheté et le manque d'imagination qui gangrènent les démocraties et qui sont le terreau de cette terrible servitude volontaire dans laquelle se complaisent trop de nos contemporains, en France et ailleurs.

  24. enjolras dit :

    @JRM
    "c’est la justice sociale qui doit primer."
    Merci! C'est un peu ce que je voulais dire. Pas besoin de boucs-émissaires, puisque nous voulons simplement la justice.

  25. olagaffe dit :

    Bonjour,
    Je ne comprends pas. Les solutions que vous défendez depuis le début pour régler la dette sont en train d'être envisagées par d'autres partis jusqu'ici hermétiques à vos propositions et le front de gauche ne décolle toujours pas dans les sondages.

  26. Nicolas VDR dit :

    @ Enjolras (118)
    c'est quoi un riche ? C'est à partir de combien d'euros par mois ? C'est à partir de quoi comme voiture ?

    Le problème, c'est que certains petits parvenus qui se payent telle ou telle voiture pour bien marquer leur niveau social dans leur village ou petite ville se croient du même côté de la barrière que ceux du Fouquet's alors qu'ils auraient tout à gagner si le niveau de vie de la population s'élevait. Mais ça, apparemment, ils n'en n'ont pas conscience ou ils refusent de l'admettre (vous comprenez, les charges, les salaires, les acquis sociaux sont un frein au développement disent-ils dans leur perpétuelle litanie de perroquets bien dressés). Et c'est pour cela que près de 80% des commerçants, artisans et autres dirigeants de petites entreprises ont mis au pouvoir ce qui nous sert de président et qu'ils n'en démordront pas.

  27. citoyenne21 dit :

    @ Catherine (110) :

    Je ne considère pas les retraités bien lotis comme des ennemis. Je pointe juste leur égoïsme pour certains parce qu'à l'abri du besoin. Ces paroles sur la France qui aura le visage de Cuba avec le Front de Gauche, émanaient d'un retraité ayant ce statut. Ces retraités bien lotis, si eux aussi, ils ont à perdre avec cette crise, peut être qu'ils deviendraient plus solidaires avec les autres, ne serait-ce déjà rien qu'en compatissant. Et quand on lit le message de Lemaire (112), on voit bien que la crise ne concerne pas tout le monde. Le chacun pour soi en France est mortel, c'est là où je voulais en venir. Si on veut une nouvelle société, cela ne pourra se faire qu'avec de nouveaux comportements.

  28. Louis St O dit :

    109 @thierry
    « Aucune chance de modifier quoi que ce soit à l'intérieur de l'UE ».

    Ah bon ? Il me semble que l’Angleterre à réussi à avoir ce qu’elle voulait grâce à une certaine dame de fer…. Faisant comme elle.
    Il suffit de voter contre toutes les lois importantes tant que l’on n’a pas obtenu satisfaction. Étant donné qu’il faut que les « 27 » pays soit d’accord pour ces lois, alors la France peut bloquer l’Europe quand elle veut.
    Après la dame de fer, ce sera le bras de fer.

  29. ddmm dit :

    @olagaffe (125)
    Si les solutions défendues depuis le début par le front de gauche sont envisagées par les autres partis, c’est que le front de gauche avait raison avant les autres depuis le début. Il est donc indispensable de bien l’écouter, afin d’enseigner à tous ces incapables ce qu’il convient de faire.
    Il y a encore mille autres solutions dans tous les domaines, proposées par le front de gauche.
    Les autres partis ont vraiment beaucoup de retard !

  30. Cronos dit :

    @ Sonia bastille 94

    Oh que si ! c'est très simple …!
    Toute entreprise ou société ayant pour objectif de spolier la France et les Français en voulant se délocaliser (car cela est une spoliation) sera automatiquement étatisée sans aucune indemnisation.

  31. marsouin dit :

    @ 113 qui demande qui a voté contre, voici :
    Hénin, Hoarau, Mélenchon. Tous les 3 du groupe : GUE-NGL

  32. enjolras dit :

    @nicolas vdr p 118

    "Et c'est pour cela que près de 80% des commerçants, artisans et autres dirigeants de petites entreprises ont mis au pouvoir ce qui nous sert de président et qu'ils n'en démordront pas."

    Alors qu'eux même vivent de leur propre travail et sont donc victime de la même façon... Il faut aussi se méfier de l’amalgame quand on parle de "patrons", Jean-Luc Mélenchon l'a déjà relevé... C'est peut-être une clé pour tenter de viser aussi cet électorat là.

  33. marechal dit :

    @ Rachel
    Tu as mis les mots justes sur ce que beaucoup ici doivent ressentir...
    Jean-Luc Mélenchon compte sur l'intelligence du peuple à pouvoir voter dans son son propre intérêt (ce qui a été le cas en fin de compte en 2005, on connait la suite...). Et tellement de choses nous donnent raison que nous devons pouvoir gagner.
    Je ne dis pas cela par excès d'optimisme, mais aussi parce que je le vois sur le terrain... à force de parler avec eux, beaucoup de gens de mon entourage ont fini par donner raison aux idées du FdG... et iront en fin de compte voter. Pour les "passants dans la rue" c'est une autre paire de manches...
    Je ne dis pas cela non plus pour me vanter, ce n'ai pas un concours à quel militant gagnera le plus de voix... au contraire c'est presque jouissif d'avoir apporté un peu de lumière dans cet obscurantisme ambiant.
    Bref, il y a un truc qui m'amuse en fin de compte, c'est que ce système pourri nous a peut-être déjà vendu sa corde pour se pendre : je veux parler d'internet... mais c'est un autre sujet.
    Que se vayan...

  34. Nano dit :

    @ cronos (131)

    Vous rendez vous compte de ce que affirmez ? Interdire les délocalisations, étatiser des entreprise sans leur accord, cela s'appelle freiner les libertés (au nom du groupe) et ressemble plus aux pratiques d'une dictature plus qu'a une vrai démocratie.

  35. Rico dit :

    Nous subissons une véritable guerre sociale imposée par l’hyper-classe mondialisée. Face à cette hyper-classe mondialisée il faut opposer l'hyper-république.

  36. Pulchérie D dit :

    A quel stade de fortune peut-on parler de « riches » pouvant influer sur la société ?

    Il me semble qu’on est « riche » à partir du moment où l’on peut vivre confortablement (selon les canons de notre société occidentale) en ne dépensant que les intérêts de son capital, ce qui permet l’oisiveté indépendante (ce dernier adjectif pour écarter les barbeaux).
    Mais cet échelon franchi, il y a divers degrés. Essentiellement, trois classes se présentent alors :

    a) Les riches dont la fortune permet des caprices relativement modestes : écrire des romans et les publier à compte d’auteur, posséder des appartements luxueux, éventuellement un palais dans une ville du Maroc, sans pouvoir modifier une situation politique, car ne pouvant entretenir de nombreux leviers tels que la propriété de journaux, de stations de radio-télévision, d’usines d’armement.

    b) Les riches pouvant influencer la politique nationale, leur fortune leur permettant de disposer de radio-TV, de journaux et de crédits suffisants pour soutenir la campagne d’hommes politiques.

    c) Les riches influençant la politique mondiale, grâce à la possession de nombreuses stations radio-TV, de chaînes de journaux dans divers états de la planète, de très grands moteurs de recherche sur Internet, d’usines d’armement, d’entretien de milices privées, etc. Souvent ces « grands » semblent modestes, mais sont les éléments décideurs de groupements et réseaux secrets, mais extrêment influents : ceux –là sont les oligarques.

    Telle est ma conception de cet état dénommé riche. Les riches de la catégories a) sont peu nocifs. Mais les autres !

  37. boris dit :

    Nano
    Interdire de délocaliser c'est prendre part pour l'humain avant des considérations économiques. Il faut mettre au centre des décisions collectives l'intérêt de tous au lieu et place des intérêts particuliers des patrons qui n'hésitent pas une seconde à jeter des familles à la rue pour récolter des bénéfices. Au nom de quelle liberté faudrait-il préserver le droit d'asservir et de spolier ? Pourquoi alors ne pas rétablir le droit d'esclavage ou de cuissage ? Si vous étiez vous-même jeté à la rue sans considération à la suite d'une délocalisation, que diriez-vous ? :"c'est normal il faut laisser les fonds de pensions libres et indépendants, c'est le prix de la liberté. Mes enfants en subiront les conséquences, ma femme également mais le plus important est d'être libre d'aller pointer au pole emploi". Les patrons qui délocalisent doivent être libre de partir où bon leur semble, mais tout seul. Le savoir faire et les outils de production ne feront pas partie de ses bagages : ils font partis du patrimoine commun.

  38. Roland011 dit :

    Le débat en court me semble un chouia irréaliste sur ce qu’il convient de faire ‘’avec les riches’’, certain(e)s restent figés dans le consensus mou et la situation ‘’qui fait loi’’ de nos jours, ce qui rend le changement et les alternatives problématiques. Ils – elles oublient ou occultent le fait que la construction « économiste » actuelle n’est qu’une convention établie par et entre humains (certain plus que d’autres) et qu’il est évidement possible de changer de convention (en tenant compte du passé et des erreurs commises pour ne pas les reproduire – d’autres viendrons nécessairement pas d’inquiétudes, il faut bien laisser un peu de grain a moudre aux suivant – sourire); Les réponses de Jean Jolly me semble très pertinentes, recreusaient un peu dans les interventions de Jean-Luc Mélenchon il y a beaucoup de propositions, voir également J Généreux et pour la radicalité F Lordon son blog ou articles sur le Diplo (accès gratuit) etc. Petit rappel d’un gauchiste avant l’heure : Adam Smith, 1723-1790, disait que seuls les marchands et les manufacturiers sont à même d’influencer les lois, ce qui va l’encontre de l’intérêt général ; «La proposition de toute nouvelle loi ou règlement de commerce qui part de cet ordre (les marchands…) vient d’un ordre d’hommes dont l’intérêt n’est jamais exactement le même que celui du public, et qui, dans bien des occasions, n’a pas manqué de le tromper et de l’opprimer». Mais bien sûr, on ne parle pas de ce qui dérange et ne colle pas à la belle théorie.

    Pour 136 Nano : La liberté, laquelle ? Celle des nantis d’exploiter au max le populo (le renard dans le poulailler).

  39. antigone dit :

    @136 Nano
    Démocratie. Vaste débat. Sommes-nous une démocratie quand le pouvoir est seul dévolu à une oligarchie/ploutocratie?
    - Avons nous voté pour nommer le président de la commission européenne ?
    - Notre vote majoritaire du Non au référendum de Lisbonne qui constitutionnalise un économie libérale à l'échelle européenne a-t-il été respecté ?
    - Avons-nous décidé de refinancer les dettes privées des banques avec nos fonds publics sans contrepartie(bonus aux traders gelés, nationalisation des banques, séparation des banques de gestion et de la finances sur les marchés à risques ?
    - Décidons-nous de façon démocratique de laisser les budgets de l'état souverain se décider à la commission européenne ?
    C'est bien une dictature financière des oligarchies qui s'est emparée de notre destin. Reprendre en main, par la régulation du politique nos choix économiques vous appelez cela dictature ?
    Revenons à nos fondamentaux républicains : Lacordaire : « entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit » Voyez cette émission avec Hervé Kempf.

  40. lectron dit :

    @113-114
    Si je compte bien, ça ne fait qu'entre 17 et 20% du groupe GUE-NGL qui aurait voté contre ce texte du 15 décembre suivant qu'on compte ou non les absents, la grande majorité s'étant abstenue. Ca me semble très peu. Y aurait-il une explication?

  41. Roland011 dit :

    Un peu de révision ne fait pas de mal, bonne écoute.
    Remue-Meninges : La nouvelle émancipation
    Contribution de Jacques Généreux sur la nouvelle émancipation humaine.
    http://www.lateledegauche.fr/index.php?pge=emission&id_departement=22&id_video=136

  42. Louis St O dit :

    133 @marsouin dit: et aussi pour 113 et 142
    « @ 113 qui demande qui a voté contre, voici : Hénin, Hoarau, Mélenchon. Tous les 3 du groupe : GUE-NGL »

    Et qui à voté Pour : Jean-Marie LE PEN, Bruno GOLLNISCH … et et et devinez qui Marine LE PEN
    Ce n’est pas ces gens du FN qui se disent contre l’Europe

  43. Nano dit :

    @tous

    Voila quelque jour que je m'interesse de relativement près a votre idole, M Mélenchon. Quelques jours que je discute avec ses sympathisants, regarde ses discours et ses débats. Voila un politique qui, pour une fois, ne fait pas de l'anti Sako (contrairement a beaucoup d'autres) c'est rare. Il se contente d'expliquer (de façon très pédagogique qui plus est) son programme et sa vision de la France.
    Sur ce blog, je suis surement le seul à ne pas être derrière lui, et au risque de me faire huer dans tout les sens, autant vous le dire de suite, je suis de droite. Peut être y aura t-il un peu de débat au lieu de parler entre convaincu..
    Et ce qui me frappe le plus quand je vous écoute, c'est qu'a vous entendre, il suffirai que tout le monde écoute M Mélenchon pour adhérer a ses idées, comme si la seul raison pour laquelle il était bas dans les sondage était sa sous représentation médiatique et que les gens méconnaissaient son programme car selon vous, dès qu'on connait ses idée, on ne peut qu'adhérer.
    Et encore d’après vos dire, si les gens ne croient pas en lui, c'est par manque de courage politique, car c'est difficile de sortir du "dogme médiatique".
    Vous êtes vous interrogés deux minute sur la question suivante : et si le peuple ne voulait pas de la société telle que vous la concevez ?

    Et pour revenir sur mon premier post : délocaliser un entreprise est un droit qui incombe a tout dirigeant si il estime que son entreprise a de meilleur perspectives de développement ailleurs.

  44. laforcedupeuple dit :

    L'Allemagne pour le dernier trimestre = 0,1% de croissance, la France = 0% et ceux sont parait-il les deux moteurs de l'Europpe.
    Paul Jorion écrivait en novembre 2010 (Le capitalisme à l'agonie) nous ne somme pas au commencement de la fin, mais bien à la fin. Il dit aussi qu'il ne reste que deux alternatives à ce système: La révolution ou la guerre.
    Ne recommençons pas l'erreur de servitude qui nous conduisit en 1930 vers la guerre de 39/45 et qui permis au capitalisme de repartir de plus belle. J'ajouterais pour ma part que je préfère la révolution qui émane d'un peuple voulant reprendre le contrôle de son destin par sa pensée, par ses idéaux, plutôt qu'une guerre par un peuple soumis aux exigences capitalistes.
    "La Révolution Française et nous aujourd'hui:"
    Pourquoi cet intérêt particulier pour les grandes figures de la Révolution Française? Parce qu'elles se trouvèrent confrontées à des situations et à des contradictions qui évoquent étonnamment celles qui nous interpellent aujourd'hui. Et qu'elles échouèrent tragiquement à les résoudre, repoussant pour plus de deux siècles au moins leurs solutions.
    "Paul Jorion."

  45. Cronos dit :

    @ Nano
    Vous parlerez de dictature, monsieur, lorsque vous l'aurez connue ! Quant à la démocratie, c'est un vœux pieux que de croire que nous y sommes. Concernant la liberté elle ne se gagne et se mérite que dans la lutte, et ceci depuis bien longtemps, mes camarades viennent de vous l'expliquer, donc inutile de répéter.

    @ Pulchérie D 138
    Tout à fait d'accord avec votre définition du riche en général, mais pas du tout, avec votre mansuétude concernant la catégorie (a), tout simplement parce qu'ils sont les plus nombreux et que ce sont essentiellement eux qui font les troupes du "Marché" (investisseurs bancaires et boursiers) leurs rentes sont créées sur le dos des travailleurs et des petits emprunteurs comme des contribuables au travers des dettes d'état, et ils sont de plus en plus exigeants.
    La catégorie (b) ce sont les loups les charognards de garde et de service, beaucoup moins nombreux, ils sont beaucoup plus dangereux, c'est eux qu'il faudra d'abord abattre comme des chiens, leurs maîtres (catégorie c) seront impuissants sans eux, et finiront par s'entretuer pour le pouvoir. Quant à la catégorie a elle s’enfuira, l'histoire m'en est témoin, et se terrera dans de lointaine contrée où leur argent ne leur servira à rien.

  46. marechal dit :

    @Nano
    Rectificatif : ce n'est pas notre idole, c'est notre porte parole.
    Question : pourquoi est tu de droite, et de quel type de droite s'agit-il?

  47. enjolrAs dit :

    @nano
    Merci de venir débattre ici: au moins on est sûrs de ne pas être dans l'entreprise-soi.
    Pour ma part Jean-Luc Mélenchon n'est pas mon idole, c'est le candidat du front de gauche qui est la seule force politique qui propose des solutions fiables et républicaines. Je pense que beaucoup ici partagent cet conception des choses. Pour le reste souffrez que l'on discute un peu... Le problème n'est pas uniquement la sous représentation médiatique mais surtout la désinformation.
    Acceptez vous que l'on débatte de vos solutions? Que proposez vous contre les délocalisations?

    @ la forcedupeuple: c'est bien, mais on peut voir plus loin

  48. Genialle dit :

    @ Nano dit :
    "et pour revenir sur mon premier post : délocalisé un entreprise est un droit qui incombe a tout dirigeant si il estime que son entreprise a de meilleur perspective de développement ailleurs.."

    OK alors tu devrais aller voir "le thé éléphant" et leur poser la question, n'est ce pas monsieur le malin.
    Fastoche d'écrire derrière une vitre, moins d'aller voir ces personnes que l'ont met à la porte pour rien.
    Pour voter Mélenchon je te laisse choisir "en ton âme et conscience". Nous avons le droit de nous tromper, mais pas cette fois ci. Tu devrais regarder une émission de A2 sur l'évolution de la dernière guerre mondiale, (de 1933 à 1945 dans tout l'Europe) elle est passée
    dimanche a 22h15. C'est fort intéressant et comme l'histoire se répète souvent.
    au plaisir

  49. Nano dit :

    @enjoirAS
    C'est bien la toute la différence, je ne considère pas les délocalisation comme une fin en soi mais comme un appel a modifié notre économie. Si des entreprises partent a l’étranger, quelle partent, cela ne me dérange pas. Notre force aujourd'hui ne se situe plus dans nos usine mais dans nos cerveaux. A nous de nous adapter a ce nouveau challenge.

    @ marechal
    Les raisons pour lesquels je suis de droite sont essentiellement économique. A noter que sur les question social, je suis plus de centre droit.
    Pour faire simple, je ne partage pas du tout cette idée de " taxons d'avantage les riches" ou " travailler moins pour vivre mieux" ou encore " plafonner les salaires".
    Non, cela ne me choque pas que certain gagnent 100 ; 150 ou 200 fois ce que gagnent d'autre.
    Au delà de savoir si cela est réalisable ou pas, (je veux bien croire M. Mélenchon sur sa méthode sur les retraites) mais la retraites à 60 ans, très peu pour moi, cela ne m’intéresse pas. Selon moi, c'est la question de la place des senior dans notre société qui doit se poser et le fait que aujourd'hui, un retraité n'est plus qu'un consommateur au lieu d’être un acteur actifs de la société.
    Enfin, et je crois que c'est notre plus grand désaccord, vous parler sans cesse des "favorisé" en opposition aux "défavorisé" comme si cela été une faveurs d'être riche, comme si il avait pioché la bonne carte a la naissance. Or, si aujourd'hui certain sont plus riches que d'autre, c'est qu'il ont pris plus de risques, fait des meilleurs choix, étaient plus malins.
    Pour finir, vous semblez préoccupé par le fossé (le gouffre) qui sépare les petit salaires des gros salaires. Selon moi, la taille de ce gouffre importe peu, seul importe que ceux qui sont en bas puissent vivre dignement (avoir un toit et pouvoir manger).
    Pour vous, l'état doit garantir que les individu vivent bien. Pour moi, l'état doit garantir que les individu vivent, les effort afin de vivre bien incombent à chacun.

  50. Cronos dit :

    @ Nano
    Vous voulez du dialogue, vous allez en avoir et je vais de ce pas vous servir.
    Homme de droite vous revendiquez la parole, nous sommes prêt à vous la donner si vous êtes capable de sortir de votre crâne autre chose que les foutaises (pour rester poli) que vous venez de débiter, et si vous êtes capable de nous présenter des arguments un peu plus évidents que ceux dont vous vous êtes servis jusqu'à présent.
    Sachez, monsieur, qu'une entreprise appartient aux gens qui la compose et qui l'enrichisse c'est à dire aux travailleurs (ingénieurs, employés et ouvriers) qui permettent à la dite entreprise d'exister et non à son dirigeant qui bien souvent n'est même pas actionnaire de l'entreprise et pas plus aux actionnaires qui n'ont fait que placer de l'argent, cette entreprise en l’occurrence à très certainement profité des largesses d'un état bien trop protecteur vis à vis du patronat et de l'actionnariat qu'il n'avait à l'être. Citez moi pour l'exemple une seule entreprise qui a fait appel à l'actionnaire pour se renflouer ou se développer ces vingt dernières années, vous allez avoir du mal. Par contre les dividendes ne cessent de progresser au détriment du salariat et du développement, notre tissus industriel est exsangue, il a été pressé comme un citron dont il ne reste plus que les pépins, un ami belge qui me rejoignait dans la région de Toulouse m'a fait par de son effarement en constatant le désert industriel qu'il a traversé pendant son voyage.
    Continuez à penser qu'un dirigeant digne de bla bla bla, et m...de, je perd mon temps.


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