18juil 11

l’Euro, Aubry, la crise, festival d’Avignon, révolution citoyenne

D’Avignon vers la crise

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J’étais en Avignon pour le festival. Et pendant que j’y étais, je fis un aller retour sur Vaulx en Velin, pour une rencontre dans un quartier populaire. J’ai fait des lignes en remontant vers Paris dans un TGV bien bondé. Puis je me suis mis au travail sur la crise financière qui frappe des deux côtés de l’Atlantique. J’ai tellement écrit sur ce sujet déjà ! Pour autant la convocation du sommet européen me met les nerfs en capilotade. Voir cette équipe de libéraux aveuglés, à la manœuvre me fend le cœur. Quand vont-ils se décider à punir la spéculation plutôt que les peuples ! Ces rabougris vont tout détruire.

Moment si rageant. Depuis des mois, et même des années, je fais sur ce blog, parfois en abusant sérieusement sur les longueurs, le point sur les deux crises majeures que je voyais venir comme tant d’autres dans la mouvance de l’alter mondialisme. La crise du dollar, qui est la mère de toutes les crises, et celle de la folie du dogmatisme libéral de l’Europe. Pour l’une comme pour l’autre j’écrivais ici que la question n’était pas de savoir « si » elles éclateraient mais « quand » ce serait le cas. Voici venu le moment où non seulement elles se dessinent à l’horizon proche mais où elles sont conjointes. J’enrage que nous ne soyons pas aux postes de commande pour diriger la manœuvre. Car dans cette circonstance si lourde de dangers inouïs, c’est l’action humaine la clef de tout, la volonté et l’audace. Les dirigeants en place sont totalement envoutés par les deux  décennies d’orgie libérale qui viennent de s’écouler.

Ils n’ont aucune imagination en dehors des clous, ils sont résignés, ils tournent en rond à moins qu’ils ne radotent politiquement. Je ne sais pas si notre société dispose déjà des anticorps qui lui permettront de tenir tête. Pour être franc j’en doute. Je vois beaucoup de résignation apeurée autour de nous même s’il y a aussi partout bien du courage flamboyant. Je redoute l’effet dépressif que provoquent le comportement et les discours des socialistes. Leur façon de valider la légitimité de la dette, leur discours de père et mère la rigueur, tout cela conforte la résignation. Le parti de l’ordre, celui de Nicolas Sarkozy, s’en nourrit sans effort. En désespérant tout le monde sous prétexte de réalisme, les socialistes préparent une élection présidentielle à fort taux d’abstention populaire. 

Voici donc un nouveau sommet de l’union européenne pour « sauver la Grèce », « sauver l’euro », c’est selon. Si un citoyen lambda se risque à essayer de comprendre ce qui se passe, je lui souhaite bien du plaisir. Car les explications données actuellement sont toutes soigneusement passées par un filtre. Le voici. Il faut éviter de devoir dire  qui a pris les décisions absurdes qui ont conduit à cette situation absurde, pourquoi ils l’ont fait, et pourquoi les mêmes continuent d’avoir une ligne d’action aussi absurde. Secondairement les informations données se gardent bien aussi de dire que depuis le début une autre solution a été proposée. Les lecteurs réguliers de ce blog savent qu’elle a été ici décrite sous tous ses aspects.

Si la banque centrale européenne avait prêté directement à l’état grec au taux auquel elle a prêté aux banques privées qui prêtaient à la Grèce, la spéculation aurait été immédiatement étouffée. Au point ou nous voici rendus, la Banque centrale européenne rachète des titres de la dette grecque aux banques qui les ont souscrits à des taux prohibitif. Quelle gestion stupide de la situation ! N’empêche ! On pouvait encore jouer cette partie, et peut-être même absorber la dette portugaise de la même manière. Mais depuis quelques heures c’est l’Italie qui est attaquée. L’Espagne est en attente. Le tour de la France viendra. Les symptômes d’une crise d’effondrement de la zone euro se précisent.

Ce qui a créé cet effet d’entrainement c’est le sentiment d’impunité du système spéculatif. Personne n’a résisté. Le premier coupable est Georges Papandréou qui a cédé sans combattre et a ainsi  validé la légitimité de l’agression dont son pays a fait l’objet. A cause de lui, de plus, les eurocrates se sont senti mains libres pour maintenir leurs dogmes les plus brutaux, pensant faire de la Grèce un exemple pour tous les peuples rebelles à leur médecine. A cause de lui, les spéculateurs se sont dit qu’ils pourraient décidément se gaver en Europe ! Le second coupable est DSK du FMI qui a validé toute la démarche punitive de l’Union Européenne et mis en place les remèdes qui ont conduit la Grèce à une récession sans précédent dans l’histoire européenne, finissant de vider les caisses et d’asphyxier le pays. Le troisième coupable c’est l’ensemble des partis et personnalités qui ont aveuglément défendu l’orthodoxie monétariste de l’union européenne, voté toutes les directives qui durcissaient cette orthodoxie et cela encore à la dernière session du parlement européen, et encore dans le rapport voté par le PS, la droite et les verts.

Personne parmi les partis dominants l’Europe et le parlement n’a résisté aux spéculateurs! C’est aux peuples qu’on s’en est pris. Et cela a été entendu comme un signal d’encouragement par la spéculation. C’est cela l’aliment essentiel de la propagation de la crise ! Aucun des importants qui nous montrent à présent leurs faces navrées et contrites, aucun, n’a résisté ! Au contraire, tous les commentaires officiels d’hier et pour une bonne part encore ceux d’aujourd’hui consiste à répéter que la faute est aux Etats « trop dépensiers ». Jamais les spéculateurs n’ont été mis en cause. Dorénavant la situation est telle que l’opération « rachat général » de la dette par la Banque centrale européenne n’est peut-être plus jouable sans casse, comme cela aurait été le cas auparavant. Pour avoir tout laissé trainer en s’arc boutant sur le dogme des libéraux qui obligent les Etats à se financer auprès du système financier, les aveuglés qui gouvernent l’Europe vont réellement faire tomber le système. Car à partir d’un certain point la panique est contagieuse et on ne peut plus rien lui opposer. 

Le plus atterrant de ce moment c’est bien cet incroyable double langage que l’on constate de tous côtés de la part de gens qui condamnent à présent ce qu’ils ont eux-mêmes mis en place. Ainsi à propos des agences de notation. Que d’indignés dorénavant ! Ou étaient-ils il y a quelques mois ? En décembre dernier, le Parlement européen donnait son aval à la libre circulation des agences de notation en Europe, comme il l’avait fait quelques jours plus tôt pour les hedge funds. Sachez donc que désormais ces officines peuvent exercer leur action sans entrave sur tout le territoire européen. Il leur suffira pour cela de s’enregistrer auprès de l’AEMF, l’Autorité Européenne des Marchés Financiers, agence aux mains de la Commission européenne dont le rôle premier est de protéger la libre concurrence et les investisseurs. Le but affiché du nouveau mécanisme est de permettre une concurrence accrue entre les agences de notation. Elles qui notaient sur commande pourront désormais s’autosaisir et noter qui bon leur semble. Elles peuvent même contredire les notations des autres agences à leur guise. Elles ont obtenu le droit de pouvoir exiger toute information pertinente à cette fin ! Ce sont donc elles qui vont assurer la surveillance des notations en commun avec l’entité européenne qui les protège. Tout cela a été décidé et voté par ceux là même qui à présent poussent de grands cris !

Quand j’en ai traité sur ce blog, où avez-vous lu ailleurs quelque chose de similaire ? Nulle part ! Je ne le dis pas pour me rengorger mais pour souligner une nouvelle fois ce que vaut le système informatif des médias français sur le thème européen. Ainsi quand un journaliste couteux, pourtant oublié sur place par son journal depuis onze ans, comme Jean Quatremer de « Libération », ne souffle mot de tout cela mais prétend surveiller les mœurs des élus ! Si tout cela est possible, c’est en raison de la faute originelle qui marque tous les protagonistes. Depuis le viol du « non » au référendum, les partis du « oui » et leurs affiliés sont en quelque sorte tenus à la cécité. Tous se couvrent dans une amnésie volontaire commune. Ne rien remettre en cause qui revienne sur le contenu du traité réputé bon et mieux que bon. C’est la loi de l’omerta. Elle ne se dément jamais, et même à présent, en pleine crise. Tous ceux qui s’expriment font comme si cette question du traité qui organise et rend possible l’aveuglement fanatique des libéraux ne comptait pour rien dans la situation.

J’ai lu avec attention la tribune publiée par Martine Aubry dans le journal « Libération » sur la crise européenne. Bien sûr, les bras m’en tombent de lire des diagnostics que nous avons été si seuls à porter pendant si longtemps. Et spécialement de voir demander une révision du statut de la BCE. Bien sûr je sais lire entre les lignes et repérer les effets de balanciers entre les phrases où l’une annule l’autre. Et je sais repérer les ambigüités salvatrices. Ainsi, je doute fort que les socialistes allemands mettent le même contenu à la réforme des statuts de la BCE que celui imaginé par leurs homologues français. Comme Aubry n’en dit rien, on comprend que la proposition soit au niveau des « paroles verbales ». C’est pourquoi son propos en reste au niveau de généralité où il se trouve. D’ailleurs le texte est un plaidoyer pour la solidarité avec les grecs et ne contient pas un mot de condamnation de la spéculation. Il légitime la dette grecque en attribuant la responsabilité de son creusement au gouvernement de droite. Et surtout il ne sort pas de l’épure de la gestion néo libérale de l’Europe.

Le signe de cette marque de fabrique social-libérale n’est pas seulement dans le texte sur la Grèce. Il est surtout dans sa déclaration de surenchère, derrière Hollande, à propos de la réduction des déficits ! Je parle ici de cet engagement incroyable de réduire de moitié le déficit public français en un an à partir de la victoire de la gauche en 2012, pour parvenir à 3 % dès 2013 ! Une méga cure d’austérité en arrivant au pouvoir, voilà donc le programme socialiste ! Le sel, si l’on peut dire, de cette surenchère c’est que le projet socialiste qu’invoque sans cesse Martine Aubry prévoyait le même exploit en l’étalant cependant sur deux ans.

Pour mémoire et pour se faire une idée, je reproduis le résumé que Martine Aubry donne de son plan d’action dans cette tribune. Il résume je crois assez bien le niveau d’ambigüité et d’allégeance de son texte. « Je propose une stratégie de sortie de crise qui repose sur quatre principes simples. Le premier, c'est la solidarité : l'Europe doit stopper les attaques spéculatives contre la Grèce en assurant le refinancement durable de sa dette à des taux d'intérêts plus bas que ceux aujourd'hui consentis. Deuxième principe, c'est la responsabilité : les finances publiques doivent être assainies, les déficits et la dette réduits, c'est un devoir vis-à-vis des générations futures. Troisième principe, c'est la justice dans la répartition des efforts demandés. Le quatrième principe, c'est l'efficacité, et l'efficacité c'est trouver un chemin qui concilie croissance et réduction des déficits. » Je crois que le pompon c’est ce quatrième principe qui s’apparente à la poudre de Perlinpinpin. Que peut-il bien vouloir dire de concret ? 

J’ai eu le nez creux,  en ouvrant mon blog « Europe » en plein mois de juillet, alors même que nous sommes tous épuisés par une année comme celle que nous venons de vivre. Merci à ceux qui se sont dévoués pour rendre cela possible. L’objectif était de rendre accessible la masse du travail que j’ai accompli au parlement européen avec mon équipe. Non pas pour démentir les ragots de deux ou trois fielleux bavards contre mon action de député mais pour rendre plus facilement et clairement utilisable la masse des fiches et des argumentaires que nous avons mis au point au fil des séances. Tout cela était rangé dans un coin du blog classé par date ce qui est d’un faible degré de confort d’utilisation. J’ai maintenu le classement chronologique mais j’y ai adjoint un classement par type de document et un système d’entrées par thème. Progressivement tous les documents inscrits dans la chronologie seront aussi répartis par thème. D’ici là le moteur de recherche permet de balayer la totalité des documents disponibles.

Un autre aspect comptait pour moi. Je voulais aussi rendre compte de mes analyses passées sur la question européenne en les détachant des autres sujets traités dans mes notes de blog. Le travail de retour en arrière est fait sur un an. Progressivement il sera étendu jusqu'à ma première publication sur ce sujet. De cette façon, vous pourrez retrouver et utiliser directement les arguments dont vous avez besoin pour argumenter et parfois tout simplement pour comprendre. De mon côté cela me facilite les renvois pour argumenter par lien hypertexte, au fur et à mesure.

En rentrant d’Avignon, pour mon malheur j’ai acheté la presse nationale du jour. J’y ai retrouvé l’ambiance malsaine des manipulations ordinaires qui est la règle du jeu de cette arène. Pas un mot sur notre réunion du Front de Gauche de la culture qui a pourtant rassemblé plus de quatre cent personnes. Les deux cent personnes réunies par le PS avaient l’avantage d’inclure toute la bonne société et ses miroirs médiatiques ordinaire. « Le Monde » notamment qui a donc accordé une monopolisation totale de son espace disponible pour les candidats aux primaires socialistes. Ceux-ci sont venus promettre la cantine gratuite à ceux qu’ils regardent comme des bataillons de clients d’aujourd’hui et de demain. Car d’après ce que je lis, pour eux la question de la politique culturelle ce ne serait qu’une affaire de moyens publics. Aubry en promet, Valls en refuse, Hollande mégote. Le discours politique serait entièrement contenu par la glose para syndicale. Je suis stupéfait. J’ai vécu dans une agora, je lis des comptes rendus de comices agricoles. J’étais donc déjà bien malengroin quand je mis à lire les pages consacrées à « la crise de la dette », ce qui n’arrangea rien à mon humeur.

Du festival d’Avignon je n’en ai presque rien vu. Juste deux pièces l’une « in » l’autre « off ». Mon emploi du temps, plein comme un œuf, me conduisait d’une réunion à un forum. Et, entre les deux, des dizaines de rencontres impromptues au hasard des rues qui m’en apprirent tout autant. Je n’y étais pas pour y être vu, comme si cela me manquait, mais parce que j’y ai été invité par « Libération » pour son forum. Le reste de mon séjour fut construit autour de ce rendez vous car j’ai horreur de ne pas donner aussi à mes amis quand je vais donner aux autres. D’où le beau succès de notre réunion politique, la plus importante, et de loin, de ce festival. Mon fil conducteur personnel, je veux dire le lien entre ce que je voyais, disais et entendais, n’était pas dans l’instant. Car moi, mon sujet, pardon de vous déranger, c’est la révolution citoyenne. C’est pourquoi je vais essayer de dire ici deux mots à son sujet et à propos de politique culturelle.

Le débat organisé par « Libération » m’a ouvert une formidable possibilité de réflexion à haute voix, du fait du dialogue avec Frédéric Fisbach. Dialogue sans enjeu autre que le bonheur d’enchainer les idées en échos les unes aux autres. Ainsi quand l’homme de culture affirme que la politique culturelle doit « déchirer les écrans qui empêchent d’occuper le réel différemment », il m’offre un résumé qui aide à penser. Nous voici au cœur de ce qui me préoccupe. Nous vivons dans un ordre globalitaire dont tout le liant et tous les mécanismes de consentement sont d’ordre culturel. Il n’y a donc pas de « crise de la culture » au sens où celle-ci deviendrait rare. Le débat sur la marginalisation de l’action culturelle est une figure académique convenue sans rapport avec les enjeux de la politique culturelle comme la gauche devrait les formuler. L’action culturelle du système est omniprésente, le travail d’esthétisation des valeurs dominantes de la société capitaliste et productiviste est d’une amplitude sans commune mesure avec ce qui a été connu dans le passé. Dans ce bain, aucun des mécanismes de l’émergence et de la production culturelle n’échappe aux logiques dominantes.

La normalisation de la production n'est pas seule concernée. Il y a aussi, et surtout, celle du goût et de la demande. Car les êtres du monde globalitaire ingèrent la hiérarchie de l’ordre symbolique qui organise le système en même temps qu’il consomme les marchandises qui lui sont recommandées par la publicité sur un mode non utilitaire mais esthétisant. Celui qui n’achète pas du yaourt mais la minceur que contient son 0%, celui qui n’achète pas des habits mais la jeunesse qu’ils affirment, fait sien les frustrations que cette entrée leur inflige avec les biens qui sont censés la compenser. Ce n’est qu’une image mais elle me sert à rendre plus concrète cette idée que la question n’est pas celle de droit à la culture mais du droit à une contre culture. N’est pas posée la question de la liberté de création mais celle de la capacité à une création non conforme.

L’enjeu est notre humanité et nos possibilités d’émancipation. Car lorsque nous sommes scotchés aux injonctions de la culture dominante nous ne pouvons faire mieux qu’être un rouage consentant du système. Nous y abandonnons notre humanité c'est-à-dire notre singularité. Nous ne faisons retour sur nous et nous ne sommes en état de nous émanciper, c'est-à-dire de nous soustraire à la main qui nous maitrise que si, et seulement si, nous produisons et incorporons une contre culture qui met à distance la première, la culture globalitaire, qui nous a envahi et absorbé. Ainsi une conscience de gauche ne peut résumer sa pensée et son action à prôner d’augmenter les moyens disponibles pour l’action culturelle publique ni simplement à réclamer une totale liberté de création. Il lui faut poser la question du sens. Ne pas se contenter d’organiser le bal mais aussi demander une nouvelle musique à danser.

Je ne sais pas si cette contre culture, dans le sens que je lui donne ici, émergera. Je ne sais peut-être pas la reconnaitre là où elle est peut-être déjà. Mais je retrouve ici la prémice des raisonnements que je tenais à propos du travail de journaliste. On ne peut espérer de travail indépendant sans en réunir les conditions matérielles. Ici encore les points de passages commencent par la condition sociale des producteurs. Puis par le régime de la propriété à opposer à la financiarisation du secteur. Ainsi on voit que je ne récuse nullement cette dimension « concrète » des questions à traiter. Mais j’objecte qu’elles sont entièrement déterminées par le sens que nous voulons donner à notre action. A cette étape j’ai donc voulu bien situer nos enjeux de lutte. La contribution du secteur des arts et de la culture à la révolution citoyenne est dans la subversion du contenu de ses pratiques et dans le changement de statut social de ses producteurs. La proposition de la révolution citoyenne dans le domaine de la production culturelle est de redonner une place à la souveraineté populaire dans les institutions du secteur, de repenser le modèle de la propriété qui y domine et la hiérarchie des valeurs qui l’organise. Pour faire vivre cette vision et la mise en cause du présent qu’elle contient, j’ai voulu interpeller sur les dimensions invisibles du secteur qui attestent de son implication aveuglée dans l’ordre dominant. Notamment en lisant les statistiques de la présence féminine aux postes de commande du secteur. Domination invisible qui met mal à l’aise tant elle souligne l’état d’aliénation silencieuse ordinaire des acteurs du système.

Sur le front de la « bataille culturelle » ainsi défini il existe de nombreux mouvements sociaux. Les uns sont organisés et délibérément construits. Les autres sont spontanés, provisoires et changeant. Construits, autonomes et constants, ACRIMED, « les déboulonneurs », les collectifs d’intermittents, les syndicats, les associations d'éducation populaire, par exemple. Il y a ensuite tout ce qui est provisoire et changeant, tout ce qui se propose et s’évapore, mais qui laisse toujours des traces, sur des réseaux sociaux type « facebook » au fil des invitations et des mises en ligne. Maints autres jaillissements se déploient. N’oublions pas les résistances individuelles à l’intérieur du système par ceux qui y exercent des responsabilités. On ne doit pas penser qu’il s’agit de failles mortelles à elles seules pour le système. Il n’y a pas de faille définitive dans l’ordre globalitaire. Toute chose y appartient et y revient. Tout est toujours à sa merci. Il n’existe aucun territoire « hors système » dans l’ordre globalitaire, au propre comme au figuré. Il peut tout récupérer et tout intégrer y compris la plus extrême marginalité et surtout s’il lui consent des espaces d’autonomie d’expression. Aucun assaut vraiment efficace ne peut venir mieux que de l’intérieur. Avec ses mots et ses exigences. Mais au bout du compte c’est le bouleversement de l’ordre politique qui portera le coup décisif.

Tout ce que je viens de dire tient lieu d’allégorie évocatrice à propos des autres compartiments de la « bataille culturelle ». C’est transposable. Je laisse mes lecteurs le faire et je lirai leurs commentaires si ce sujet retient leur attention. Je crois bien en accord avec ce sujet de reproduire une note que m’a signalé une alerte Google sur mon nom. Il s’agit d’un jeu à prétention politique proposé par « Rue89 », dans le plus pur style de ce que j’ai déjà souvent décrit sur la fusion du divertissement, de la publicité et de l’information. Ce jeu prétendait vous aider à savoir « de qui vous êtes politiquement le plus proche ».
Un joueur a fait un compte rendu de sa participation à ce jeu.

« Comment Rue 89 définit un Mélenchoniste. Il y a quelques minutes, perdant mon temps dans mon zapping politico-internet hebdomadaire, je me suis arrêté sur le site Rue89, afin de m'adonner à une forme de jeu-test, intitulé "2012 : De quel candidat êtes-vous le plus proche ? Le test qui fait mal". Le test qui fait mal, oui. En tout cas à la réputation de Rue89, que je prenais jusqu'ici pour un organe de presse relativement sérieux, qui sans avoir la fougue, le bagout et surtout le passif de Médiapart, s'avérait bien souvent un aiguillon, un poil à gratter particulièrement efficace. Démarrant le test, je réponds à des questions sur la décentralisation, puis l'impôt sur le revenu, appréciant au passage que ce soient ces sujets qui sortent en premier lieu. Après tout, je suis sur un site de gauche, et ma perspective de me voir assimilé à Jean-Luc Mélenchon devrait bientôt se voir comblée, cependant…

… survient une question particulièrement hors de propos : A l'école, les élèves doivent-ils se lever quand le maître entre dans la classe ? Tiens… on est loin des impôts et de la décentralisation, là, on nage même en plein Hauts de Seine. Je réponds par la positive. Bien qu'étant jeune et de gauche, et très critique à l'égard des rapports hiérarchique dans le monde du travail, je conserve un souvenir agréable du "socle" utile que constituait cette entrée en matière dans les salles qui m'ont vu défiler.

Je poursuis donc mon test : les questions portent sur la nécessité des "Etats Unis d'Europe" et de la sortie du nucléaire, et me voici associé à… Arnaud Montebourg ! Pas si curieux que ça vu ma réponse sur la décentralisation, mais pourquoi Montebourg, et pas Mélenchon… ? Je reviens alors à la question sur les élèves face à leur profs, je réponds par la négative, et là… Miracle ! Rue89 m'a entendu et me laisse pleinement partir dans mon délire chavezo-bolchevique. Jugez plutôt : "L'économie de marché, ça marche, il faut l'assumer". Répondre oui ou non. "Le Président a bien trop de pouvoir en France" Répondre oui ou non. Et enfin, la question magique, et ô combien pertinente : "Le matin, sous votre douche, vous chantez l'Internationale ou la Marseillaise ?"

« Chers amis de Rue 89, J'ai la très désagréable impression d'être pris pour nettement plus primaire que je ne le suis, de même que l'ensemble des militants et des sympathisants du Front de Gauche. En gros votre test dit la chose suivante : on ne peut être "intellectuellement proche" de Jean-Luc Mélenchon qu'à la condition de souhaiter que les élèves ignorent leur prof. Bref, à la condition de témoigner de l'irrespect. Une fois cela fait, on ne peut que répondre que "oui" à la question sur l'économie de marché, véritable provocation pour la majorité de la population depuis la crise de 2008, "non" à la question sur le pouvoir du Président de la République (thème développé précisément par le Front de Gauche), quant à la dernière, elle aura le mérite de faire sourire ceux qui ne se sentiront pas insultés, mais on est tout de même assez loin des Etats-Unis d'Europe et de la sortie du Nucléaire qu'offrait "l'orientation Arnaud Montebourg". Montebourg qui au passage n'a pas développé la planification écologique, contrairement à d'autres que vous reconnaîtrez peut-être difficilement, vu le mépris que vous leur portez.

Si j'écris cela, c'est parce qu'en aucun cas ce détail ne m'aurait autant frappé s'il émanait du Figaro ou même de Marianne, dont les accointances socialistes deviennent de plus en plus gênantes. Rue89 est un journal précieux, nécessaire, qui devrait s'interdire ce type de réduction poussive, insultante et finalement assez… démagogique. Ca y est, le mot est lâché. Il est devenu très courant pour les militants et sympathisants du Front de Gauche de se faire traiter, tantôt de doux dingues, tantôt de révolutionnaires enragés totalement inculte (sans "s"). Le problème n'est pas là. Nous en avons même pris l'habitude et l'exaspération due à ce traitement se transforme peu à peu en fierté. Le problème, le vrai, c'est qu'à travers ce test, vous insinuez que vous nous VOYEZ vraiment comme ça. Et là, c'est grave. Vous semblez oublier que bon nombre sont arrivés à espérer l'avènement du FDG par l'intermédiaire de la lecture des articles de votre site.

PS : Ah, j'oubliais, dans votre "biographie" de Jean-Luc Mélenchon, vous avez "juste" oublié de préciser 4 choses : son passage au ministère à l'Enseignement Professionnel en 2000, son combat pour le "non" au référendum du TCE en 2005, son mandat de sénateur de 1983 à 2009, et son entrée au Parlement Européen cette même année. Rien que ça. »

Puisque j’en suis à citer des textes d’amis inconnus, je reviens sur la mention faites par un commentateur de ce blog d’un sondage qui place ma candidature au-delà de 10%. Je me suis renseigné. Et j’ai trouvé. Il s’agit du « baromètre politique citoyen » du mois de juillet. Ce que cela m’apprend c’est que l’auteur de la note de synthèse de ce sondage confirme la technique du redressement qui se pratique dans les autres instituts. Il confirme que cette pondération se fait par référence  aux précédents votes comparables. Cela veut bien dire que les résultats bruts des enquêtes, tenus secrets, pour ce qui me concerne, sont « pondérés » par rapport au score de 2007 de la candidature communiste : 1,92 % !

« Contrairement aux autres instituts de sondages, ELECTION POLITIQUE CITOYEN ne procède à aucun redressement par comparaison des élections précédentes. Les résultats sont donc différents, mais peut-être plus réalistes?, que ceux qui sont largement diffusés dans la presse. Le premier enseignement de notre sondage est que Nicolas Sarkozy, Président sortant, obtient systématiquement la première place au 1er tour oscillant entre 21% et 21.5% des voix quel que soit son opposant socialiste. Ce score rappelle celui du Président Chirac à l'issu de son premier mandat et ne semble pas si maladroitement mal calculé au regard de la popularité actuelle du Président Sarkozy. Face à lui, le candidat socialiste, loin des 30% en moyenne pour les autres instituts de sondages, reste stable à 18% ou 18.5% et est finalement comparable à un score classique d'un socialiste, aujourd'hui, au premier tour d'une présidentielle.

Marine Le Pen n'élimine pas Nicolas Sarkozy ou l'un des socialistes et se garde une troisième place honorable en recueillant finalement ce que son père arrive à attirer sur son nom hors année néfaste pour le Front National comme ce fut le cas en 2007. Finalement, Marine reste sur une logique de 16.5% à 17% des voix. Score important mais pas au-delà de ce que son père avait fait en 2002.

La surprise de ce sondage comme des précédents reste le score très élevé de Jean-Luc Mélenchon. Même si les représentants du PG et du PCF représentent 8.5% des participants au sondage, le candidat du Front de gauche, quel que soit le candidat PS, obtient 12.5% à 13% des intentions de vote. Selon que le candidat soir Martine Aubry, François Hollande ou Ségolène Royal, Jean-Luc Mélenchon attire 2% à 12% des sympathisants socialistes. »

De son côté, le poulpe acheté par le Parti de gauche pour donner des pronostics a déclaré ne plus s’intéresser à la politique jusqu’à la mi-août ! Il faut donc en rester là.  


120 commentaires à “D’Avignon vers la crise”
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  1. Fabrice64 dit :

    J'ai fait le même sondage sur rue 89 et je suis arrivé au même résultat...forcément. Il est nul comme les autres sondages qui mélangent questions futiles et fondamentales, sur la mousse à raser et la guerre en Afghanistan (du vécu!).
    Sur rue 89 il y a à boire et à manger, mais on s'y nourrit plutôt mieux que sur les sites des beaux médias

  2. Truhania dit :

    De toute façon on connait bien les techniques de manipulations des sondages. Le seul moment ou ils disent la vérité c'est quand on est à 1-2 semaines de l'élection. Je me rappelle très bien la campagne pour le TCE, le oui était donné à une majorité écrasante par tous les instituts de sondages, ce n'est que vers la fin que la plupart des instituts se sont résolu à donner un résultat au coude à coude ou une timide victoire du non.

    Bien souvent lorsque je lis ces sondages il me revient en mémoire les paroles d'une chanson de mon enfance chantée par Carlos "Senor Météo" :

    À la télévision
    Tu annonces la neige
    Il prend ses précautions
    Je mets mon bermuda
    Si dans ses prévisions
    Il promet le soleil
    Je ressors mon parapluie à pois rouge.

    Il en va de même pour les commentateurs politiques. Que nous ont ils annoncé péremptoirement depuis la dernière présidentielle?

    - L'effondrement du FN avec le départ de Jean-Marie Le Pen
    - DSK élu dans un fauteuil (en nous intimant l'ordre d'appeler déjà à voter pour lui au 2nd tour)
    - La candidature de Fillon
    - Olivier Besancenot écrasant notre candidat et s'affirmant comme le leader incontesté de la gauche hors PS.
    - Le retrait probable d'Hollande de la primaire et/ou son ralliement de second tour à DSK
    - Le PCF n'adoubera jamais Mélenchon comme candidat du Front de Gauche
    - L'écrasante victoire de Nicolas Hulot sur Eva Joly

    Moralité de tout cela? Le seuil sondage qui vaille c'est l'élection. Il faut porter sans relâche les idées du Front de Gauche. Il faut mobiliser les abstentionnistes. Plus la campagne avancera et plus les positions droitières du PS ou son inconstance nous offrira des opportunités de convaincre des électeurs. Car nos diagnostics et nos propositions ne changent pas en fonction du vent.

    La seule chose que je souhaiterais pour les prochains mois c'est que l'on mette en avant le sérieux et l'expertise du programme surtout sur le plan économique. Il faut capitaliser...

  3. Antoine dit :

    Bonjour !

    un test un peu plus élaboré, bien que toujours imparfait... http://www.politest.fr/
    Tchau camarade !

  4. Nicolas VDR dit :

    Dans notre pays, corrompu jusqu'à la moelle, il suffit de se poser deux ou trois questions toute simples :
    - qui sont les propriétaires des ses boites de sondages ?
    - quels sont leurs commanditaires ?
    - quels sont les intérêts qu'ils servent ?

    et à partir de là, peut-on considérer que ce soit compatible avec la moindre impartialité ? Finalement, les sondages sont un peu les oracles des temps modernes !

  5. Jean-François dit :

    Et pendant que nous discutons ici, dans le "quotidien français de déférence" un article sur la "timidité des propositions" relatives aux agences de notation ignore délibérément le Front de Gauche, alors qu'il prend le temps d'aller racler les fonds de tiroirs de la nomenclature euro-libérale pour recopier des bouts de phrases indigents.
    A vomir

  6. Joel Spiggott dit :

    Un autre test politique, un peu plus sérieux que celui de RUE89 : http://www.politest.fr/

    [Edit webmestre: Comment est-il possible de proposer le exactement le même lien que Antoine vient de suggérer il y a moins d'une demi heure, et qui figure à peu près 10 centimètres sous le votre. Vous ne lisez jamais les commentaires des autres ?]

  7. Michel Matain dit :

    @ 34 Jake B
    ...Ce qui est amusant (si on peut dire), c'est de voir la tête des gens quand on leur parle de voter Jean-Luc Mélenchon. D'abord, un grand bond en arrière (c'est une image), les clichés, les lieux communs (autre façon de dire les conneries habituelles)...

    Ce qui est amusant aussi, c'est que les expériences de divers intervenants vont dans le même sens. C'est ce que racontait Jean-Louis Charpal (@ 93 du 10 juillet) et moi -même une autre fois. Il y a un tel moulage des esprits que lorsque l'on parle du Front de Gauche, de Jean-Luc Mélenchon, après avoir subi -passage obligé- la bordée de trivialités répétées par tous les médias, on peut enfin aller un peu plus loin. Un électeur plus un électeur... On a encore quelques mois !

  8. Gilbert La Porte dit :

    A lire absolument, l'interview donné par J.-L. Mélenchon à bastamag : http://www.bastamag.net/article1666.html?id_mot=30.
    Pour ma part, je prête volontiers "Qu'ils s'en aillent tous" à ceux dans mon entourage qui parviennent à sortir du troupeau de moutons bêlants, abreuvés de propagande anti-Mélenchon. Et je peux vous dire que ça leur permet de revoir leur jugement.
    Courage, le verdict ne sortira que des urnes, pas des sondages.

  9. laforcedupeuple dit :

    Septembre/Octobre vont être des mois décisifs. En effet je vois venir le pire et bien des gens vont se le prendre en pleine figure. Après les vacances, voici venir le plus fort d'une crise dont nous ne nous remettrons pas sous le contexte actuel. Celà est peut-être une "chance" pour nous, le FdG de capter l'attention de tous ceux qui vont subir cette misère annoncée car cette fois ci, tous ceux qui se croyaient jusqu'à présent à l'abri vont aussi morfler.
    La bête immonde qu'est le système capitaliste se meurt. Achevons là pour ne plus lui servir de repas.

  10. Truhania dit :

    57 (Michel Matain)

    Oui il ne faut pas se décourager, il est tout à fait possible de briser l'emprise médiatique. D'autant que lorsque l'on commence à discuter sur le fond, les gens deviennent beaucoup plus réceptifs à notre programme.

    D'autre part la campagne n'est pas encore vraiment lancée. A mon avis 1/3 des gens ne vont commencer à s'y intéresser qu'à l'automne après la fin du cirque médiatique sur les primaires du PS, et au moins 1/2 du corps électoral pas avant janvier 2012.

    Donc nous avons du temps pour faire avancer nos idées. A mon avis nous devons utiliser la situation internationale et économique du moment pour mobiliser les abstentionnistes. Je pense que nous sommes un peu comme en Juin 1940, il faut appeler tous les français à entrer en résistance et rappeler à tous et à toutes qu'un bulletin de vote peut faire la différence.

  11. Michel S. dit :

    Un grand merci à ceux qui ont signalé Bastamag. Pour ma part, je n'en avais jamais entendu parler. Après avoir fait le tour du "Qui sommes-nous", j'ai ajouté Bastamag à mes favoris et j'ai supprimé RUE 89.

  12. Michel Matain dit :

    @ 60 Truhania
    Je pense que nous sommes un peu comme en Juin 1940

    Effectivement, il y a des périodes cruciales où tout va très vite.
    Qui le 1er Mai 1940 aurait pu imaginer ce que serait la France le 1er juillet 1940, à peine deux mois plus tard ?
    La profondeur de la crise économique, sa dureté, la brutalité de ce qui va nous tomber dessus d'ici peu entre la dette "grecque" et la dette américaine font que beaucoup de choses peuvent évoluer très rapidement. Mais en même temps, ceci n'est absolument pas une garantie que les électeurs vont se tourner vers nous. La colère et le découragement que peuvent susciter l'accroissement de la crise peuvent amener une masse de gens dans des impasses (vote FN ou abstention). Surtout que nos ennemis ne vont pas rester l'arme aux pieds.

  13. Quand on s'intéresse de plus près au bilan de la Banque centrale européenne, on se rend compte que le principal soutien à la monnaie unique n'est pas si fiable que cela.
    Stress test de la BCE [par La Chronique Agora]
    Au 31 décembre 2010, les actifs de la BCE s'élevaient à 1 900 milliards d'euros. Ses capitaux et réserves à 82 milliards. Ce qui nous donne un ratio de 23/1, ce qui veut dire que si la valeur des actifs de la BCE chutent de 4,3%, elle fera faillite.
    Toute la question maintenant est de savoir ce qui compose les actifs de la BCE pour déterminer leur probabilité de perdre quelques petits pourcents de valeur.

    44% de ces actifs sont composés d'asset-backed securities (ABS), soit 480 milliards d'euros, et d'instruments financiers non-négociables, 360 milliards d'euros. Derrière ces termes barbares se cachent en partie les actifs pourris (crédits et titres hypothécaires essentiellement) que les banques européennes ont refourgués à la BCE en 2010. Evidemment, ils lui ont été vendus à leur valeur nominale, pas leur valeur du marché, forcément en forte baisse. Dans les coffres de la BCE se trouvent aussi les actifs (toujours pourris, sinon cela n'a aucun intérêt) vendus par les banques irlandaises en échange d'euros. Ces créances sont normalement garanties par l'Etat irlandais lui-même mais on voit mal comment il pourrait payer en cas de problèmes.

    Les 56% restants sont composés de tout un tas de choses pas vraiment ragoûtantes : 106 milliards de prêts à la Banque centrale irlandaise, 46 milliards à celle du Portugal et 44 milliards à celle d'Espagne, etc. Et enfin, 90 milliards d'actifs grecs, soit 4,7% du total des actifs et donc plus que les capitaux propres et de réserves de la BCE.

  14. POSTA dit :

    Il ne fait aucun doute que le FdG fera plus que le candidat socialiste au 1er tour. Il faut absolument y croire, malgré les difficultés qui vont arriver, car la grande bagarre n'est pas commencée, les vrais programmes ne sont pas débattus. Mais rappelons nous le référendum, et l'opposition systématique des médias et des éditocrates à prendre le "non" en considération. Quelle claque! Tout est possible. Sauf si tout s'écroule dans un grand vacarme avant. Mais ce sera peut-être aussi une bonne chose, pour une révolution qui sera certainement moins citoyenne, et qui pourrait faire beaucoup de dégâts, laisser beaucoup de monde au tapis, au propre comme au figuré !

  15. Baptiste (Sidney la Mèche) dit :

    Bonsoir Mr Mélenchon,

    Je suis l'auteur de l'article que vous me faites l'honneur de citer ici.
    Nous nous sommes rencontrés le 29 juin place Stalingrad, nous avons parlé de banlieues, du Front National, du Grand Marché Transatlantique. J'avais un chapeau. Bref. Deux minutes passionnantes passées en votre compagnie.

    Nous serons de plus en plus nombreux à vous soutenir et à remettre la mairie au milieu du village en cas de désinformation. A ce titre, Atlantico a mis mes propos dans votre bouche : http://www.atlantico.fr/atlantico-light/jean-luc-melenchon-test-2012-rue89-confusion-arnaud-montebourg-147149.html

    Et je les ai déjà allumés : http://www.lepost.fr/article/2011/07/19/2552179_melenchon-apres-rue89-atlantico-derape-en-beaute.html

    Bien à vous, et bonne chance.

    PS : @ Jules Imprécateur : le terme de "passif" pour Médiapart était à comprendre dans un sens très positif (j'aurais du parler de "faits d'armes") et constituait une références aux affaires Bettencourt et Karachi. Navré d'avoir été mal compris.

  16. Guillaume dit :

    Bonjour.
    Je suis un sympathisant du FdG. Mais je ne suis pas d’accord avec vous quand vous dites que des élèves qui se lèvent devant leurs professeurs en classe lui témoignent de respect. Pour moi, il s’agit d’avantage d’un signe de soumission à l’autorité et de domination de l’adulte sur l’enfant. Un simple bonjour suffit pour témoigner le respect à son professeur. Or, la phase de crise qui menace de s’intensifier dans les temps qui viennent, comme vous le décrivez, est aussi la crise d’une société qui n’en peut plus de ces rapports humains là. Je veux dire cette société qui cautionne ou encourage la libre domination de l’adulte sur l’enfant (les coups, les humiliations, l’exploitation et la soumission aveugle à l’autorité de l’adulte). Car il ne faut pas se méprendre, la scène politique d’aujourd’hui, et qui nous indigne tant, n’est pas autre chose que le théâtre de la répétition des relations de pouvoir imposées aux enfants, qui sont maintenant les acteurs de notre société. Et la soumission au dogme libéral se comprend d’autant plus facilement que nos concitoyens ont appris dès le plus jeune âge à respecter aveuglement une autorité absurde, illogique et destructrice.
    Ce lien entre la psychologie et la politique est très peu mis en relief à gauche, c’est fort dommage.
    Ne pensez-vous pas qu’un véritable changement de société ne pourra advenir que si l’on s’occupe des véritables racines émotionnelles de l’exploitation ? Oserez-vous établir des lois dans ce sens ?

  17. Rachel dit :

    @65Guillaume
    Vous n'avez donc pas compris qu'il s'agissait d'une citation d'un article d'un internaute, qui a fait ce test ? Vous lisez trop vite !

  18. Fred Barbosa dit :

    @65Guillaume
    On voit que vous n'êtes pas enseignant.
    Gérez des classes pendant une année et on en reparle.
    Mes élèves sont debout en début de mes cours et cela ne m'empêche pas de les respecter et de les apprécier(pour la plupart en tout cas).

  19. llavador jean dit :

    @Guillaume.
    "Car il ne faut pas se méprendre, la scène politique d’aujourd’hui, et qui nous indigne tant, n’est pas autre chose que le théâtre de la répétition des relations de pouvoir imposées aux enfants, qui sont maintenant les acteurs de notre société. Et la soumission au dogme libéral se comprend d’autant plus facilement que nos concitoyens ont appris dès le plus jeune âge à respecter aveuglement une autorité absurde, illogique et destructrice."

    Je suis enseignant et deux fois père. Il ne me semble pas que mon autorité dans ces deux rôles ait jamais été absurde ni illogique ou destructrice. On fait ce qu'on peut mais y'a la manière. Dur métier. Dans les deux cas.

    Votre vision des choses m'effraie un peu.

  20. Truhania dit :

    65 Baptiste (Sidney la Mèche)

    Et après on dira que notre mouvement est hostile aux journalistes et aux médiacrates. Maintenant il va falloir que nous mettions un gros bandeau déroulant "Ceci est une citation".

    En tout cas c'est quelque chose que j'apprécie (étant l'autre anonyme cité à propos d'EPOC et de ses sondages non redressés) c'est que notre candidat ne nous considère pas comme de la chair à canon. Il lit visiblement nos commentaires et nous fait l'honneur de reprendre nos trouvailles dans ces notes. Je trouve cela très réconfortant d'avoir un candidat à notre écoute et qui malgré toutes les contraintes d'une campagne prend le temps de lire nos commentaires.

  21. Menjine dit :

    J'aimerai revenir sur la question de la culture dont a parlé Mélenchon dans son billet.
    Comme je ne suis ni artiste, ni créatrice ma réflexion est celle d'une béotienne mais aussi d'une citoyenne lamda qui sent pourtant bien qu'il y a dans la culture au sens large un enjeu politique fondamental pour notre lutte.
    Vers midi j'entendais sur France Culture une citation de Jean Pierre Vincent qui opposait m'a -t-il semblé une culture -spectacle à une culture -participation.
    Je pense que cette distinction est tout à fait valide : notre problème à nous FdG va être de savoir comment intégrer le peuple dans la culture -participation, comment faire pour que nous soyons acteurs et pas simplement spectateur ou auditeur.
    Bien sûr cela pose des problèmes de statut social des créateurs, de rétribution de leur travail, et du sens de leur travail.
    Cela pose aussi à mon avis la question de ce qui peut être qualifié de "culturel" dans les activités des hommes ? Tout ? ou faut -il faire des distinctions ? des choix?
    Qui va choisir? Le groupe? mais lequel? l'Etat ? On a quelques souvenirs de crimes commis pour ce type de débat culturel.
    Que doit être une éducation à la culture? Qui doit s'en charger?
    L'école semble pour l'instant avoir renoncé à cette mission, le moindre voyage de classe peut être annulé pour cause de "vigie pirate" ou d'absence de fonds ou de prix prohibitif des voyages de groupes scolaires à la SNCF (trois expériences que j'ai vécues comme professeur).La culture ce n'est en outre pas seulement l'Art, mais c'est aussi la technique et la science.
    Où sont l éducation à la culture technique et scientifique ? Qui d'entre nous peut raisonnablement prétendre avoir idée de ce qui se passe en ces domaines sans être hyper spécialiste?
    Les formes culturelles nouvelles, inédites et fécondes sont impérativement requises pour la phase actuelle, ce serait bien que sur ce collectif qu'est devenu ce blog on en débatte.

  22. Baptiste (Sidney la Mèche) dit :

    @ 71 Truhania
    Tout à fait d'accord avec vous, c'est en effet très rassurant. Et ça donne envie de faire de la politique. Ou du journalisme.
    A propos de journalisme, ça y est, Atlantico a fait des petits.
    C'est hallucinant d'assister en direct à une telle charge de connerie, surtout quand vous en êtes à l'origine !
    Désolé d'avance, Mr Mélenchon, si dans les jours qui viennent on vous demande de vous expliquer sur des propos qui ne seront pas les vôtres, mais les miens. Ce qui est sûr, c'est qu'il chercheront la petite bête au sujet des élèves debout ou assis dans les salles de classe.
    Je suis halluciné, ce soir, de constater à quel point une polémique peut partir de rien. Personne ne vérifie rien. C'est fou !

  23. Gerard Blanchet dit :

    Bien sûr que Jean-Luc Mélenchon tient compte de nos commentaires! Il les sollicite même encore dans ce billet.
    Comme la culture, qui en est d'ailleurs pour partie, je pense que la question de la maitrise de l'informatique par l'homme, le travailleur, le citoyen du 21e siècle est fondamentale. Alors que le numérique envahit toute la société, l'école doit en faire une composante de la culture commune du 21e siècle.

  24. Jean Jolly dit :

    Si j'étais de philosophie humaniste, je voterais plutôt Front de Gauche, sinon, je ferais comme tout le monde, je voterais pour la gauche en solde, ou plutôt à la solde... de qui ?
    J'ai, bien entendu, lu, non seulement l'excellent rapport justifié de notre hôte ici-même, mais aussi les commentaires qui m'emplissent de joie à la seule compréhension que la gauche a encore un sens malgré que la médiacratie en dicte celui-ci.

  25. Christian B dit :

    Merci encore à Jean-Luc Mélenchon pour ce billet d’oxygène.
    Avec d'autres camarades, j'ai distribué aussi de beaux billets jeudi dernier (14 juillet) au Champs de Mars ou il y avait un concert de SOS racisme. J'ai remarqué que pas mal de gens accueillaient cette information avec le sourire, reconnaissant le visage de Jean-Luc et le sigle FdG. Alors haut les cœurs, on peut y arriver, on va y arriver, elle est belle la France, la rebelle.
    Fraternellement

  26. Mohand dit :

    Je suis totalement d'accord avec le message de Jake B N° 34. En effet, il est très important de montrer qu'il existe beaucoup de talents dans le front de gauche autre que Jean-Luc Mélenchon. Un pays comme la France, ne se gouverne pas par un seul homme, fut-il providentiel. Il est donc nécessaire de constituer un "gouvernement provisoire" avec les meilleurs talents du front de gauche, chacun dans sa spécialité. Ils doivent faire des rencontres, des conférences filmées. Toutes les vidéos doivent être consultables sur le net, bien référencées en utilisant les bons mots clés.
    J'ai remarqué que les médiacrates donnent moins d'espace d'expression à Jean-Luc Mélenchon et le FdG depuis qu'il est candidat officiel à la présidentielle. Il faut donc investir internet et les espaces publiques!

  27. Trebor dit :

    En réaction de votre billet concernant la culture, je livre quelques axes de réflexions, qui nécessiteraient un approfondissement.
    Vos interrogations portent, me semble-t-il sur la valorisation des systèmes sociaux et leur puissance à affecter des multitudes. La religion, le politique, la moral, l’économie, l’esthétique, ne sont que des systèmes de valeur.
    Lorsque vous utilisez le mot « culture » on ne voit pas bien à quoi vous faites allusion car nous pouvons l’affubler des substantifs ci-dessus. Ainsi les exemples que vous produisez (% de matière grasse et T-Shirt) sont de l’ordre de la culture économique, mais parlant du Ministère de la Culture, vous êtes dans les formes esthétiques.
    Pour ne garder que cette dernière, il existe des polémiques concernant la marchandisation de l’Art, qui serait moins de l’Art pour l’art que de l’art pour le marché. L’exposition de Murakami à Versailles et Jean-Jacques Aillagon président de l’établissement public, avaient concentré le tir et les anti-Murakami le stigmatisait en disant qu’il était le symbole d’un art financier sans intérêt artistique.
    Vous noterez que l’argument d’intérêt artistique est producteur d’une norme : ce qui serait de l’art de ce qui n’en serait pas, mais sans en donner une définition. C’est un jugement de valeur valorisant en mal les œuvres de Murakami, comme vous le faîte pour ces consommateurs de yaourts allégés en parlant de leur frustration. Pour vous c’est un mal, or il est à parier qu’ils le perçoivent comme un bien.
    L’objet n’a pas de valeur en soi, la valeur lui vient de l’extérieur par un processus de valorisation. Et le processus s’engendre par les affects, eux-mêmes qualifiés de bons ou mauvais selon notre expérience et non selon un classement préétabli.

    Ce processus de valorisation individuel peut être porté au niveau collectif. La multitude à la capacité d’affecter la multitude. La valeur sociale est le résultat de l’auto-affection collective, et l’investissement de certains objets par les affects communs les valorise en bien ou en mal. Mais le corps social est formé de groupes, ce qui provoque des conflits d’adhésion sur une valorisation. L’issue d’une confrontation de valorisation se résout par le nombre, ou le plus important ou le mieux outillé l’emporte sur le plus petit ou le moins bien armé.
    La valorisation d’un objet aussi bien soit-il, n’a aucune chance d’affecter la multitude, à partir du moment où la multitude ne le perçoit pas comme un bien.
    Mais est-ce à l’Etat, à la République de définir la norme esthétique ? Sans doute pas. Comme pour la religion, c’est de l’ordre du privé, mais la République devrait faciliter l’expression des différentes normes sans un privilégier une particulièrement.

  28. A. Terray dit :

    "(A Avignon) le « off » c’est sous la coupe de l’UMP locale."

    Non Jean-Luc, vous ne pouvez pas dire une chose pareille :-(
    Attention aux raccourcis trop rapides, qui ne peuvent que desservir votre (notre) candidature et la discréditer auprès des indécis.
    Attention, le blog peut être un piège : il faut à tout prix remplir, remplir... alors que parfois on n'a peut-être rien d'assez construit à dire.
    Allez, qui aime bien châtie bien !

  29. Michel S. dit :

    "Bons Français, dormez en paix, tout va bien en Europe et votre gouvernement s'occupe de tout".
    C'est ce qu'on doit conclure des déclarations de Baroin sur France Info ce matin à propos des problèmes financiers qui secouent l'Europe. Quelle langue de bois, quel vocabulaire pour que les Français de base n'y comprennent rien. Quelle impudence dans les réponses. "Il n'y a pas de réelle menace, tous les gouvernements européeens sont d'accord sur les valeurs à protéger, il ne s'agit que d'ajustements techniques". "Nous ferons tout le nécessaire pour protéger notre système (sous entendu, pour sauver le système bancaire une nouvelle fois sur votre dos). "Courageuse" journaliste qui ose insister à propos du fonds d'intervention européen "le contribuable devra t il mettre la main à la poche ?" Réponse évidemment biaisée "lorsque quelqu'un a du mal à rembourser, on peut discuter des délais de remboursement et des taux". C'est pire que le retour de la Pensée Unique. Sans parler de la réponse sur les agences de notation : "dont les notes créent des obligations" Ah oui, lesquelles ? (des taux d'intérêt qui grimpent, évidemment). Mais chut !
    Il n'y aura donc pas un journaliste digne de ce nom pour commenter et pour s'inquiéter de ce qui se cache derrière une pareille assurance ? Lamentable Service Public qui ne sait que faire le paillasson.
    Dehors tout ces béni-oui-oui !

  30. JeanClaudeVandale dit :

    "Si j'écris cela, c'est parce qu'en aucun cas ce détail ne m'aurait autant frappé s'il émanait du Figaro ou même de Marianne." (Jean-Luc Mélenchon à propos du jeu-sondage de rue89).
    Et justement, sur le site de Marianne2, Jack Dion, directeur adjoint de Marianne, sur son blog "Rideau !" (Le blog théâtre de Jack Dion), tire à boulet rouge sur JL Mélenchon lors de son passage à Avignon.
    Le titre de son article : "Comment Mélenchon a raté son festival d’Avignon"
    Ni une ni deux, je postais un commentaire rappelant à "Jack" que Jean-Luc Mélenchon était avant tout à Avignon sur invitation de "Libé" pour participer au forum qu'il organisait, et que malgré ses vomissures et sa bile de médiacrate inféodé, Jean-Luc Mélenchon avait connu un véritable succès lors de la réunion du Front de Gauche de la culture. M'étonnerait que mon commentaire passe le cap de la modération.
    La presse nationale, cette médiacratie inféodée qui divertie ou qui distille systématiquement des contre vérités au lieu d'informer les citoyens sur les véritables situations économiques et sociales qui les préoccupent, et ses éditocrates arrogants en particulier sont devenus un véritable fléau pour notre démocratie et le droit à l'information.
    L'article d'Acrimed nous en dit long sur le traitement de l'information par certains éditocrates de la bienpensance comme Joffrin (nouvel obs) ou Thréart (figaro) au sujet d'Eva joly et de ses propos sur le 14 juillet.

    Cette médiacratie, dont la grande majorité est détenue par les grandes fortunes de ce pays, ou orchestrée par des personnes placées par la sarkozie devra, comme les institutions dans l'objectif d'une victoire en 2012, subir une véritable révolution.

  31. Michèle dit :

    Ce que vous énoncez au sujet de la Culture concerne également l'éducation, les soins, me semble-t-il. Le "mieux" ne peut se réduire à la revendication du "plus de moyens" et du "droit à". La culture, la pédagogie, la clinique, naissent et s'élaborent dans la rencontre. Le "droit à" et "l'accès à" ne se superposent pas.
    Vous évoquez ce qui relève de la "Servitude Volontaire" à suivre les rails existentiels que la soumission à la loi du marché libre implique. Ce concept qu'Etienne de La Boétie développe en 1547 mérite son Festival d'Avignon 2011 et s'élève à la dignité d'un concept anthropologique, la servitude et l'esclavage trouvant au fil du temps de nouvelles formes et dimensions. Un concept qui nous sert à penser et qui rejoint la question psychanalytique: "Quelle est ma part aux maux dont je me plains?" ma part de responsabilité, pas celle de l'autre? Question déterminante pour traiter celle que J Généreux nomme l'inhumanité des dissociétés peuplées d'individus dressés (au double sens du terme) les uns contre les autres.

  32. Nicolas B. dit :

    Je rejoins Mohand @76, pour la constitution d'un gouvernement de transition populaire jusqu'à la VIe République, comme le front de gauche a fait pour préparer les législatives, présentons les futures personnalités qui en feront parti, Martine Billard ministre de la planification écologique, Jacques Généreux ministre des finances et de l'économie, etc.....et collons à l'actualité pour réagir autrement à ce qui se dit et proposer une autre alternative.
    En effet les médias ne sont pas là pour informer, et il ne faut pas compter sur eux pour nous faire entendre. J'aurais bien aimé entendre Jacques Généreux sur la situation économique actuelle, si on ne regarde que les infos officielles on voit de temps en temps Jean Luc Mélenchon, et il est bien seul face à la cohorte du PS, et UMP qui défilent eux tout les jours. Cela à le mérite de montrer que nous avons là une personne exceptionnelle, mais elle parait isolée si on s'en tient à ce qu'ils nous en disent, comme pour montrer que seul il ne pourra rien changer.
    Mais gardons espoir, 2005 peut se reproduire et ils le savent bien, et ils marchent sur des œufs si leur manœuvre est trop voyante.
    Place au Peuple.

  33. @76 Mohand
    " Il est donc nécessaire de constituer un "gouvernement provisoire" avec les meilleurs talents du front de gauche, chacun dans sa spécialité."

    Sans être parano, il faut faire attention aux chiens de garde de l'oligarchie (grassement payés) prêts à bondir, à aboyer et à mordre à la moindre occasion. Je suis bien d'accord qu'il n'y aurait que des avantages à faire apparaître plusieurs personnalités du Front de Gauche sur le devant de la scène politique. Ca soulagerait Jean-Luc qui a entamé un véritable marathon, ça permettrait aux citoyens sous influence des "Murdoch français" de voir qu'il n'est pas seul et que des gens de qualité, compétents et sincères, pensent comme Jean-Luc, et cerise sur le gâteau, ça affolerait les chiens précités, contraints de courir après plusieurs lièvres à la fois.
    Cependant, dans ce contexte médiatiquement hostile, il serait catastrophique d'un point de vue formel de parler de gouvernement provisoire. Les médias rongeraient cet os avec rage, se focalisant sur les personnes, et du même coup démontreraient sans mal que le Front de Gauche ne vaut pas mieux que les autres partis : ils se distribuent les postes. Je verrais bien Machin avec Hollande, Dugenou s'entendrait bien avec Aubry, bla, bla, bla...
    La supériorité du Front de Gauche sur tous les autres partis, c'est sa préoccupation constante de traiter à fond les questions de fond, et de ringardiser la vision médiatique consistant à traiter la présidentielle comme une course de chevaux avec paris. Il faut à tout prix conserver cette longueur d'avance et cet avantage qualitatif et bien sûr le faire savoir au plus grand nombre possible de citoyens.

  34. turmel jm dit :

    J Luc Mélenchon précise: " Ils n'ont aucune imagination en dehors des clous"
    C'est exact. Mais si je partage toutes nos analyses, y compris celles de P Laurent dans l'huma d'hier (abonnement 29e mois), je ne retrouve pas une proposition qui moi me semble essentielle. L'annulation pure et simple d'une grande partie de la dette, ne serait-ce que la somme globale des intérêts. Bien évidemment, avec les conséquences politiques qui s'en suivraient, et dont il faudrait expliquer comment y résister.

    Lorsque J Luc s'interroge: "Dorénavant la situation est telle que l'opération rachat général par la BCE n'est peut être plus jouable", cela dénote une situation plus que catastrophique, et à mon tour je réfléchis. Rompre avec le dogme de l'austérité pour s'orienter dans une politique d'investissement créatrice de croissance, et taxer le capital, est ce des solutions suffisantes pour régler cet énorme problème si nous étions amenés à gouverner?
    Objectivement, je ne suis pas convaincu de la recette si nous ne parlons pas de l'annulation.
    A chaque fois que j'ai abordé cette problématique en réunion, le débat n'a pas était prolifique, contrairement à la candidature du cde Mélenchon pour nous représenter (hihi..) un peu d'humour pour terminer.

  35. lionel mutzenberg dit :

    Tout ça c'est bien gentil, mais moi, voyez vous, je suis un militant de base, cette base dont tous font référence mais semble bien ne pas entendre, ne pas comprendre.
    L'électorat des classes populaires, ces ouvriers, ces employés, que le parti socialiste à oublié afin de mettre en oeuvre sa politique sociale-libérale, ce contre quoi nous avions lutté, communistes et cégétistes, alors que de grands esprits tentaient par tous moyens de nous faire croire le contraire, n'est pas Jean-Luc ?
    Mais ne réveillons pas ces vieilles querelles qui nous desserviraient, sans pour autant oublié le passé, toujours riche d'enseignement pour l'avenir.
    Depuis la première crise mondiale du pétrole en 1973/1974, le chômage de masse a été d'une redoutable efficacité pour remettre en cause nos droits acquis. Ce qui justifie qu'aujourd'hui la première préoccupation de la base est cette question de l'emploi, du pouvoir d'achat, les salaires, qui sont les véritables moteurs de nos régressions sociales.
    Or, à lire et écouter, le futur candidat du parti socialiste à l'élection présidentielle, cette question de l'emploi à l'air facultative; pour Martine Aubry c'est la culture et la baisse à 3% de la dette pour 2013; pour François Hollande, c'est l'éducation, comme d'habitude chez les sociales depuis 25 ans, et la baisse à 3% de la dette en 2013. Comme le souhaite les marchés, ce truc sans nom et sans visage qui dirige réellement notre économie.
    Mais bon, rien d'anormal quand l'on connait le passé de nos grands dirigeants "socialistes, si proche de DSK, qu'ils ont dû le remplacer au pied-levè, candidat auto proclamé des dits marchés. Par contre ne rien entendre ou si peu, de Laurent, secrétaire général du parti communiste, lors de l'émission sur France Inter, me pose problème. Et encore plus, de la part de Jean-Luc Mélenchon.
    Il faut impérativement mettre en avant la question de la création d'emplois, ainsi que l'augmentation des salaires, c'est cela que l'on...

  36. el gaucho dit :

    Pas de programme partagé sans bonheur partagé !

    Jean-Luc Mélenchon sur RTL ce matin :
    http://www.rtl.fr/actualites/vie-pratique/politique/article/un-ete-avant-l-elysee-jean-luc-melenchon-7703951465

  37. turmel jm dit :

    @ 85 mutzemberg

    C'est l'été avec un temps de novembre, alors j'ai l'âme rieuse. T'as raison camarade, mais il n'y a que des cocos sur ce blog !

  38. @85 lionel mutzenberg

    Dans l'idéal des choses il est clair qu'une société réussie est une société de plein emploi ou en tout cas dans la quelle chacun a une place et les moyens de vivre décemment. Or, pour les ultra libéraux, partisans du capitalisme le plus sauvage possible, auxquels se sont ralliés les gauches molles, le chômage de masse n'est pas une conséquence, ou un dégât collatéral de leur politique. Installer, organiser ce chômage de masse était le but de leur politique.
    Ce qui est un cauchemar pour les peuples, est pour eux un "doux matelas" sur lequel ils se prélassent comme des rois fainéants, garant qu'ils pourront accumuler durablement des profits considérables.
    Leur concurrence "libre et non faussée" n'est en fait qu'une concurrence "imposée et complètement faussée". Mettre en concurrence des travailleurs ayant acquis quelques droits, parfois au péril de leur vie (au XIXè et au début du XXè siècle), avec d'autres travailleurs qui n'en ont aucun, relève de la fumisterie la plus cynique.
    Les quasi esclaves n'ont pas de quoi vivre décemment dans leurs pays, et les travailleurs des pays dits développés sont au chômage. On ne peut donc absolument rien faire dans ce domaine sans s'attaquer à ses causes : la libre circulation des capitaux et le libre échange entre systèmes socialement assymétriques et incompatibles. Le Front de Gauche se trouve devant un champ de ruines. C'est en luttant contre le capitalisme sauvage mondialisé qu'il fera reculer peu à peu le chômage, mais pas en disant tout à trac: je vais supprimer le chômage.
    Dans mes discussions au quotidien avec mes concitoyens je dois des fois un peu les calmer sur ce sujet. Je leur dis : vous me demandez d'un coup de baguette magique de supprimer le chômage. Je vous rappelle que ça fait 30 ans que les ultra libéraux ont bousillé l'emploi uniquement pour se remplir les poches et vous voudriez que tout soit règlé d'un claquement de doigt !

  39. tchoo dit :

    A propos de la crise, lu sur le blog de Jorion, écrit par François Leclerc (qui donne pourtant une vision assez claire de la situation généralement):
    La mondialisation réalisée sous les auspices du capitalisme financier a aboutit à une désindustrialisation et une baisse des activités productives de biens au profit des pays émergents. Ce ne sont pas seulement les particuliers qui ont été amenés à de plus en plus s’endetter, mais également les Etats des pays développés, afin de maintenir également leur train de vie. L’activité financière, qui a impulsé le mouvement, fait progressivement des pays émergents son nouveau terrain de jeu, afin d’y appliquer les mêmes recettes qui lui ont tant profité ces trente dernières années. Avec le risque que cela dure moins longtemps, si l’on observe ce qui s’y passe déjà.
    Cette partie en gras (par moi) est particulièrement choquante et m'énerve à un point.
    -Diminuer les recettes
    -augmenter les dépenses inutiles (payer des intérêts aux banques)
    Voilà les causes principales de l'endettement des Etats. Les gaspillages si ils existent, sont à combattre mais ne sont pas essentiels.

  40. lionel mutzenberg dit :

    Rire du malheur des autres est un signe de bonne santé, pas de bonne conscience. Pour ta gouverne, camarade, je ne suis plus membre du parti communiste depuis la fin des années 1980. Il m'en reste peut être quelque chose, et c'est tant mieux.
    La conscience de classe à quitté la classe ouvrière, pas la grande bourgeoisie, c'est ce qui fait la différence.
    Un point pour toi.

  41. Gauthier PG69 dit :

    Pour ce qui est de la culture dominante il faut absolument lire les textes de Pasolini à ce sujet. Certain sont édités dans le recueil Écrits Corsaires, chez Flammarion. Ce que rappelle Jean-Luc, sur l'action culturelle dominante et l'esthétisation de la société de consommation, Pasolini faisait le même constat déjà dans les années 70.

  42. JeanClaudeVandale dit :

    Je suis surpris de voir l'excellent livre de JL Mélenchon, au succès mérité, "Qu'ils s'en aillent tous", gratuitement mis en ligne à l'adresse de ce lien.

    Cela dit, pour ceux qui n'ont pas eu les moyens de se l'acheter, c'est une belle opportunité.

  43. Ghanem dit :

    @Jean-Louis CHARPAL 89

    Le plein emploi crée automatiquement l'inflation. C'est à dire augmentation des salaires et augmentation du cout de la vie.
    A partir du moment ou le travail est disponible ce n'est plus le patron qui fixe le salaire mais bien l'ouvrier. L'ouvrier qui vient d'acheter une maison en contractant une dette qui pèse sur 33% de son salaire mensuel, ou bout d'un temps assez court, il va demander une augmentation et sera accepter sans rechigner par le patron. Le plein emploi crée la rareté de la main d'œuvre.
    Et au bout de quelques années, le loyer mensuel à payer à la banque ne pèsera plus que de 20% voir moins sur le salaire.

    C'est le pire cauchemar des banquiers. L'inflation contrairement à ce qu'on entend dans les médias est bien pour le citoyen et mauvais pour les banques et les rentiers.
    Alors la politique depuis maintenant 40 ans est de maintenir un taux de chômage entre 6 et 9% par exemple pour la France. En deça c'est le début du plein emploi et donc perte financière pour les banques. Au delà c'est le début de la révolution.
    Mais qui maintient ce taux de chômage quasiment sur ce segment? c'est la BCE et son fameux taux de change.
    Le NAIRU appelé en français "Taux de chômage n'accélérant pas l'inflation" est l'outil qu'utilise la BCE et nos politiques UMP/PS pour stabiliser l'inflation. Je vous invite à chercher sur google pour bien comprendre son fonctionnement.
    Aucun candidat de l'extreme droite jusqu'au PS ne voudra résorber le chômage c'est un leurre.
    Le premier pas est de changer les statuts de la BCE.

  44. paoum dit :

    Ben, c'est quand même dommage de réduire le "off" à un faire valoir UMP.
    Dommage de ne pas en profiter pour avoir un mot de soutien pour les intermittents qui se sont battus seuls et que tout le monde a foulés au pied pour oser perturber le bôôô festival d'Avignon, par exemple.
    Ces travailleurs qui, depuis, se battent contre la misère et donnent beaucoup, beaucoup quand même, un peu plus de considération aurait été réellement bienvenue...

  45. Rachel dit :

    95 paoum
    Et il serait également bienvenu que tu regardes la vidéo de Jean-Luc Mélenchon au forum du FG de la culture, avant de sous-entendre qu'il méprise les intermittents. C'est rageant. Un mot de trop, et toutes les mouches rappliquent ! Bzzzzzzz

  46. J'ai tendance à penser que sondages = manipulations mais bon, pour une fois qu'on en a un de favorable ;-)) ne boudons pas notre plaisir !

  47. Rachel dit :

    @paoum
    Voici une petite vidéo de Jean-Luc Mélenchon à Avignon. On l'interroge justement sur le "off". Je t'invite à la regarder, ça te rassurera.

  48. mongraindesel dit :

    @ paoum 20 juillet 2011 à 18h16 @ Rachel 20 juillet 2011 à 18h44
    Ben, c'est quand même dommage que vous (paoum) ayez lu le "off" un faire valoir UMP, moi j'avais cru lire le "off" sous la coupe UMP et j'avais pu comprendre que ce qui était -non pas (rachel) un mot de trop mais- un raccourcis rageur autant qu'éloquent et qu'il valait justement mot de soutien aux intermittents qui se sont battus seuls et que tout le monde a foulés au pied pour oser perturber le bôôô festival d'Avignon. Par exemple.
    C'est sans doute parce que je sais qu'ici la considération pour les travailleurs est toujours réellement bienvenue...

  49. @94 Ghanem
    Votre analyse n'est pas en contradiction avec la mienne. Pour l'Europe, vous insistez sur le rôle de la BCE. Je suis bien d'accord avec vous quant à ses capacités de nuisance et au rôle qu'elle joue en matière de chômage.
    Mais c'est un moyen parmi d'autres, au niveau de l'Europe, pour l'oligarchie, dont le champ de bataille de la guerre économique qu'elle fait à l'Humanité est le monde entier. Il serait donc réducteur et lacunaire de se contenter d'analyser les pratiques de la seule BCE.
    L'OMC favorise à fond les délocalisations, le FMI qui saigne les peuples organise la récession et donc le chômage. Les multinationales en supprimant les emplois trop bien rémunérés, les spéculateurs en créant le moins d'emplois possibles et en en supprimant le plus possible, tout ce petit monde fabrique le chômage maximum.
    C'est donc tout un système qui a été mis en place sur la planète. Thatcher et Reagan ont donné le signal de départ et tous les autres ont suivi.
    Plus que la BCE, qui n'est qu'un outil, le règne de la sauvagerie économique mondialisée repose sur le mise en pratique de deux principes : libre circulation des capitaux et concurrence imposée et complètement faussée. Cela permet d'obtenir : un chômage de masse et des peuples couverts de dettes.
    Cet état de fait emporte deux conséquences "merveilleuses " pour l'oligarchie : tétaniser les peuples avec le chômage et les maintenir la tête sous l'eau par une dette préfabriquée. Avec pour résultat des profits colossaux pour elle. C'était le but de la manœuvre et pour l'instant,il est atteint.
    Personnellement, je ne me contenterai jamais d'une approche purement technique, même si celle-ci est indispensable. Pour comprendre toute l'horreur de la mondialisation, il faut abattre les cloisons entre la politique, l'économie, le social, l'Histoire, la philosophie, l'écologie etc. et la considérer dans toute sa globalité totalitaire.


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