28juin 11

Place au peuple à Athènes, Ambiance, Parti de gauche, François Hollande et Alain Madelin, un entretien à l’Est-Eclair

Jusqu’à Stalingrad et Jaurès

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Dconti-002ans cette note il est question de la lutte des Grecs, d'une victoire du syndicaliste Xavier Mathieu et des Conti, d’ambiance politique autour de moi, puis de coups bas et ensuite de François Hollande et d’Alain Madelin. Après quoi je musarde à dire des piques. Et enfin je produis un entretien de presse avec l’Est-Eclair qui me parait rendre compte de façon simple d’un ou deux messages utiles.

A l’heure où je préparais la publication de ces lignes me parvinrent des messages enthousiasmants. D’abord un message de Grèce. Sur place, Laurence Pache, du Parti de Gauche, qui s’apprête à prendre le bateau pour Gaza, et nos amis de Synaspismos, nos camarades, transmettent leurs infos de cette onzième grève conti-001générale qui commence pour deux jours. De la foule qui se rassemblait montait un mot d’ordre : « nous ne nous en irons, que quand vous vous en irez », et « nous ne nous en irons pas tant que le peuple n’aura pas le contrôle » ! Ainsi, « que se vayan todos », le « Qu’ils s’en aillent tous » a pris pied sur le continent européen devant le parlement du pays où est né la démocratie. Qu’on me pardonne cette sorte de lyrisme. Il veut exprimer pour ceux qui me lisent l’enthousiasme que procure le sentiment, lorsqu’il semble que ce soit nuit noire, l’arrivée d’une puissante lumière qui troue l’ombre et éclaire nos pas. Cette irruption du peuple qui exige toute sa place, sur une place, c’est notre temps. Et je suis spécialement heureux que notre slogan pour les meetings de commencement de campagne soit ce cri du moment politique : « place au peuple !». Loin des phrases chantournées et de l’euphémisation permanente qui est la langue de bois des « amis de l’Europe », nous parlons dru et cru la langue de ceux qui savent que sans cette forme de courage, il n’y a aucune solution à leurs problèmes.

Puis vint un message de Compiègne que me transmit Laurence Sauvage qui représentait notre Parti au procès de Xavier Mathieu. Xavier, leader des "Conti", avait été une nouvelle fois convoqué devant le Tribunal correctionnel de Compiègne le 3 maiconti-183 dernier. Cette fois, c'était pour avoir refusé de se soumettre au test ADN afin de ne pas figurer dans le fichier FNAEG. Parmi d’autres j’étais allé le soutenir. Hurra ! Il est relaxé. Dans son rendu de justice, le juge a expliqué en substance qu'un syndicaliste qui défend son emploi ne peut figurer sur un tel fichier car ne pouvant être assimilé à un délinquant ! Il s'agit évidemment d'une décision exceptionnelle qui devrait faire jurisprudence. Elle marque une victoire contre la criminalisation des mouvements syndicaux et sociaux que Nicolas Sarkozy et son gouvernement n'ont eu de cesse de développer. Xavier Mathieu et les "Conti" qui l'accompagnaient ont quitté la salle d'audience poings levés en criant "relaxé" ! Aujourd'hui, grâce à Xavier, nous sommes tous un peu des "relaxés" ! Le courage paie ! La lutte paie ! Xavier Mathieu a rendu un service formidable à la cause du combat des travailleurs. Et le juge fait honneur à la loi !

J’entre dans ma troisième semaine sans pause. Et je ne suis pas le seul. Je crois que toute l’équipe nationale du Parti de Gauche en est au même point. J’ai aussi compris que Pierre Laurent et Christian Picquet ne se ménageaient guère non plus. conti-064Autour de moi, la règle semble être de ne pas se projeter plus loin que sur les trois jours suivants pour tenir le coup. Il est temps que viennent les vacances. Mais ce n’est guère le temps d’y songer à cette heure, car ce serait se couper les jambes en plein effort. Samedi et dimanche, nous étions tous sur la brèche entre la marche des fiertés à Paris et notre Conseil National du parti. Soixante dix départements avaient envoyé leur députation et il y avait près de trois cent camarades dans une salle à température de four ! Je m’y rendis deux heures seulement. Car, revenu de la marche, je devais ensuite me préparer avec mes fiches pour mon émission sur Europe 1, le lendemain matin. Ces deux heures étaient destinées à faire le point, vu de mon balcon, et à commencer à me mettre officiellement à distance de ma fonction de co-président du parti. En fait cette fonction est déjà tenue, pour l’essentiel, au quotidien, par Martine Billard. Eric Coquerel fait le reste comme on dit et François Delapierre coordonne le démarrage de la campagne. Je ne cite pas les autres ce qui n’est pas juste. Peu importe nos modes de fonctionnement ici. Je veux seulement dire que nous sommes assez fiers de nous. Le parti est uni, ses effectifs croissent sans trêve et l’ambiance est détendue, en général.

Si j’évoque ce moment c’est parce qu’il me permit une prise de conscience. Je montais à la tribune comme je le fais d’habitude, avec mon plan sur un petit papier, juste soucieux de ne pas abuser de mon temps de parole et répétant mon filconti-069 conducteur en mémoire. Avant que j’ai ouvert la bouche, mes amis me réservèrent un tonnerre d’applaudissements qui semblait ne plus finir, et j’ai eu la gorge serrée à en étouffer. Je réalisais alors que, le nez sur le guidon, passant d’une tache à l’autre, nous n’avions pas eu le temps de célébrer entre nous le vote libérateur des communistes et l’ère nouvelle qui venait de commencer pour nous tous, au Front de Gauche. Mais tous les amis ensuite ne me parlèrent que de cela. Ce n’était pas une affaire de personne, juste le sentiment d’avoir réalisé quelque chose en dehors du commun en politique. Quand j’évoquais la reconnaissance que nous éprouvions pour les militants communistes, les applaudissements éclatèrent de plus belle. Nous avons tourné la page de l’éclatement et de l’émiettement.

Le Front de Gauche ouvre un horizon. Je l’ai senti encore en faisant mes pas dans Paris, au hasard des gens qui me saluent et me disent des mots conti-096d’encouragements. Il y avait vraiment beaucoup d’amitié autour de nous cette semaine. Au salon du Bourget j’ai été étonné du nombre de ceux qui sont venus me toucher la main parmi les jeunes ingénieurs qui me reconnaissaient. Je crois que dans cette génération de jeunes à la tête bien pleine, le temps de la fascination pour le règne de l’argent est passé. Je pense aussi que le message de notre rassemblement passe de toute part. Sans doute parce qu’il est attendu aussi. Ce qui m’a fait dire que je me sens porté par les nôtres, ces temps. Je m’attends donc à ce que nous soyons très nombreux à Paris, sur la place Stalingrad, au métro Jaurès, mercredi 29 juin pour terminer cette saison politique en région parisienne. Et après mon passage chez les Fralibs, cette séquence vaudra investiture publique populaire sur une place du Paris révolutionnaire. Deux jours plus tard je serai à la « fête du travailleur catalan » dans les Pyrénées orientales puis à celle des communistes du Gard, à Lézan. Je ferai une pause ensuite, un jour. Avant de repartir pour le parlement européen de Strasbourg. Je mesure aussi comme un effet de cet élan le renouveau des coups bas que l’on s’efforce de nous porter de ci de là.

Dans son dernier sondage, publié par Marianne (enquête réalisée du 3 au 5 juin), Harris Interactive présentait des résultats concernant les rconti-071eports de vote dans l'hypothèse d'un second tour Sarkozy versus Le Pen. Un résultat a suscité bien des commentaires spécialement fielleux contre le Front de Gauche. Le record en la matière est le journal « les inrockuptibles » que nous avions la sottise de ne pas prendre pour un journal aligné. Voyons la « révélation ». 64 % des personnes "proches politiquement du Front de Gauche" iraient voter pour Le Pen, contre 36% pour Sarkozy. Harris présente ainsi le Front de Gauche comme le seul parti (hors FN) se reportant d'avantage sur Le Pen que sur Sarkozy ! Sur cette base s’est aussitôt publiée une bonne série d’articles de même facture. Ils tiennent pour argent comptant cette « révélation » pourtant hautement surprenante et bien peu conforme à tout ce que l’on connait de la culture moyenne des électeurs de l’autre gauche. Peu importe. Ce qui compte c’est le nouvel angle trouvé pour remettre sur le tapis la manœuvrconti-204e qu’avait tenté auparavant un Jean Plantu, l’ami à 10 000 euros du Qatar. « Front National et Front de gauche » sont les mêmes, tenez vous le pour dit par vos bons maitres ! Il est évident que ce sondage était si délicieux pour eux ! Pas besoin de démontrer ni d’argumenter ! Juste une vérité révélée, scientifique et tout et tout. Evidemment il pourrait y avoir un premier bémol. Il s’agit ici des électeurs qui se déplaceraient au second tour dans un tel cas. Une petite minorité. Cette abstention aurait plutôt dû être le sujet de la discussion. Elle prouverait que pour une écrasante majorité de nos électeurs Sarkozy et Le Pen c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Comment en est-on arrivé là ? Voila un vrai sujet plus intéressant que de salir sans preuve des gens qui n’ont aucune leçon de démocratie à recevoir. Comment en est-on arrivé là, alors que la dernière fois qu’un tel cas de figure s’est présenté, une écrasante majorité des nôtres avait accepté, contraints et forcés, de voter Chirac plutôt que de laisser la droite se débrouiller toute seule face à Le Pen !

Mais supposons que cette question soit jugée trop complexe pour de simples lecteurs que nos si intelligents commentateurs prétendent connaitre si bien ! Oui supposons. Mais alors qu’est-ce qui les empêchait de lire le chiffre suivant dans cette enquête. Un chiffre assez surprenant pour être noté. Le voici. 64% « des personnes ayant voté pour Jean-Luc Mélenchon au 1er tour, iraient voter Sarkozy contre 36% pour Le Pen ». Vous avez bien lu. C’est exactement l’inverse de l’affirmation précédente ! Ca ne dérange personne ! Dans le premier cas il s’agissait de gens qui se sentent proches du Front de gauche, dans le second de gens qui disent qu’ils voteraient pour ma candidature. Cherchez le biais, il est dans la question ! Alors que ces électeurs sont censés être les mêmes, les résultats sont exactement inversés. Ma grenouille, elle au moins, est plus claire dans ses intentions de vote.

François Hollande est-il pris au sérieux ? A l’heure où le PMU des primaires démarre et où il est si bien placé par les bookmakers médiatiques, je m’interroge. Enconti-219 effet, dans une précédente note de ce blog, j’ai pointé un texte publié dans « Le Monde » sous sa signature et passé totalement inaperçu. Son contenu méritait pourtant débat. Le candidat socialiste y faisait une proposition spécialement bouleversante pour notre droit social et la hiérarchie des normes dans notre pays. « Il s'agirait désormais de reconnaître un domaine à cette même négociation collective, en précisant son périmètre comme son champ d'intervention, et en conditionnant la conclusion d'accords au respect des règles majoritaires. Concrètement, le gouvernement et le Parlement seraient juridiquement liés par le contenu de conventions signées entre partenaires sociaux sur des sujets bien précis et avec la vérification des mécanismes de représentativité. » Le contrat au dessus de la loi ! J’y vois une régression terrible et lui une belle avancée vers le sacro saint horizon européen que les socio libéraux de cet acabit ne se donnent même plus le mal de localiser comme si toute l’Europe était au diapason de leurs lubies. « Voilà une avancée qui nous rapprochera des grandes démocraties européennes en matière sociale. » pétarade François Hollande. Sans sous estimer l’impact d’une telle révolution. « Cette modification constitutionnelle devrait avoir, en matière de démocratie sociale, le même impact que les lois de décentralisation dans l'organisation de notre démocratie territoriale. »

Quelqu’un a dû lui souffler que c’était sans doute un peu trop d’un coup sans précaution. C’est pourquoi il se sent tenu de reconnaitre que le rapport de force dans l’entreprise et l’intérêt général ne se recoupent pas toujours. Mais, bien sûr, la phrase est assortie d’un bon coup dans les tibias dans le souvenir de la grande révolution de conti-1261789, éternelle détestation de cette gauche là. Une chose et son contraire. Le fameux balancement circonspect, figure centrale de la pensée des élèves de l’ENA. « L'Etat doit rester le garant de la cohésion nationale et de l'ordre public social mais il n'a rien à redouter de laisser une plus grande place aux partenaires dans la définition et l'élaboration des normes sociales. Dans un pays comme le nôtre qui, depuis la Révolution française, se méfie des corps intermédiaires, cette évolution ne va pas de soi, d'autant que souvent, c'est la loi qui protège et la liberté des acteurs qui menace, les rapports de force ne peuvent pas se substituer à la règle commune. » Il est curieux que personne n’ait réagi. J’ai donc pris ma plus belle plume pour donner mon avis et je suis parti en quête d’un journal que le thème pourrait intéresser au point de prendre le débat. Ce fut « la Tribune », quotidien économique qui prit en charge l’idée. Et Alain Madelin me fit le contre point. Voici le meilleur : Alain Madelin approuve et soutient l’idée de François Hollande, « expressis verbis » comme dirait Michel Denisot qui parle le latin comme on le sait.

Voici le brevet de libéralisme attribué par Alain Madelin à François Hollande. « Mettre la société en mouvement », telle est pour François Hollande la mission du prochain président de la République. » relève l’ancien ministre libéral. « L'expressionconti-230 (empruntée à Jacques Delors) est heureuse» souligne-t-il. « À rebours des tonitruantes annonces du retour de l'État, elle fixe le cap d'une société civile plus libre et plus responsable. » La suite du satisfecit accordé à la trouvaille de François Hollande mérite le détour. On y apprend l’origine du concept et les raisons des applaudissements de Madelin. « Pour cela, écrit Alain Madelin, François Hollande propose d'inscrire une véritable autonomie normative pour les partenaires sociaux dans la Constitution. En clair, donner force de loi aux contrats conclus sous certaines conditions par les partenaires sociaux. La proposition n'est pas nouvelle. Longtemps défendue par les libéraux, elle a été au cœur de la « refondation sociale » esquissée en 1999 par les partenaires sociaux. C'est dire qu'elle dépasse aujourd'hui les clivages politiques. Son retour sur la scène politique est bienvenu car la refondation du droit social est nécessaire. » On devine dans quels sens Alain Madelin voit l’évolution nécessaire. Dans le sens proposé par François Hollande.

Madelin donne donc les pistes opérationnelles pour agir juridiquement «En fait, cette démarche refondatrice se rattache plus volontiers à l'article 34 de notre Constitution. Celui-ci délimite le domaine de la loi en distinguant suivant que la loi " fixe les règles " dans certaines matières – par exemple, les crimes et délits – ou qu'elle " détermine les principes fondamentaux " dans d'autres matières, par exemple le droit du travail. Une application plus sconti-300tricte de cet article au domaine du droit du travail suffirait à libérer l'espace contractuel de cette refondation sociale. Elle permettrait de parfaire un mouvement engagé depuis longtemps avec les lois Auroux de 1982 (supériorité de l'accord collectif sur la loi), la loi Fillon de 2004 (extension de la capacité de dérogation entre accords différents), jusqu'à la loi du 20 août 2008 sur la durée du travail. Ce faisant, la refondation sociale ouvre le chantier d'une refondation juridique plus vaste qui touche à la nature du pouvoir et au rôle de la loi. » Je n’admets pas que, sur le plan des principes, les lois Auroux soient mises sur le même plan que les lois Fillon et Bertrand qui vont dans le sens inverse. En effet l’accord collectif visé par Auroux, capable d’être appliqué à la place de la loi, ne peut l’être qu’à la condition d’être plus favorable aux travailleurs. Cette obligation n’existe plus dans les deux autres exemples cités.

J’en viens à mes arguments. Donc, pour réhabiliter le dialogue social, François Hollande veut l’inscrire dans la Constitution. Son idée revient à instituer l’Etat corporatif. En effet il propose de doter les « partenaires sociaux », autrement dit les patrons et les représentants des salariés, d'"une véritable autonomie normative". Avec des conséquences très lourdes: «le gouvernement et le Parlement seraient juridiquement liés par le contenu de conventions signées entre partenaires sociaux". Les conclusions d’une négociation privée de gré à gré entre patronat et syndicats pourraient s'imposer à tous avec force de loi. Le contrat serait au dessus de la loi. Le peuple ne serait plus souverain pour fixer les normes du droit social. Cette chimère tournerait au désavantage de la République et des acquis des salariés. Elle amplifierait le dumping social au détriment des entreprises elles-mêmes.

Cette trouvaille n’est pas neuve. Lors de la primaire socialiste de 2006, Dominique Strauss-Kahn avait dénoncé « une trop grande confiance accordée à la loi pour régler les problèmes ». Il voulait laisser « une plus grande part au contrat ». Auconti-320 mépris de l’institution républicaine, ce point de vue méconnait aussi la réalité de notre temps. Le contrat est basé sur la négociation d’un rapport de force. Aujourd’hui celui-ci est dominé par la pression dérégulatrice de la mondialisation. Laquelle pousse à la baisse du coût du travail en jouant sur l‘individualisation des rapports sociaux et le retrait de la régulation législative. Dans ce contexte l’obligation d’en passer, pour finir, par le vote de la loi est un appui essentiel pour les salariés et leurs syndicats. Mais aussi pour les petites entreprises qui ont avec le législateur un recours contre les abus de position dominante des grands groupes qui leur sous traite le travail de surexploitation. Oter ce recours c’est méconnaitre l’histoire du droit social en France qui n’a cessé de vouloir l’affranchissement du travail de la logique du contrat. Lacordaire en a résumé le principe : « entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, c’est la loi qui affranchit. ».

Aucune des grandes conquêtes sociales n'est venue d'un compromis entre partenaires sociaux. Toutes sont issues du couple de la lutte et de la loi. L’encadrement du travail des femmes et des enfants au 19ème siècle, c’est la loi. L’indemnisation des accidents du travail en 1895, la généralisation des retraites ouvrières et paysannes en 1910, c’est la loi. La création des congés payés et la semaine de 40 heures en 1936 c’est la loi. La création des comités d’entreprises et de la sécurité sociale à la libération, c’est la loi. L’instauration du salaire minimum en 1950, les 39 heures et la retraite à 60 ans en 1981, c’est encore la loi. Tout comme les 35 heures en 1997. Et quand la gauche a créé les conventions collectives en 1936, elle l’a fait pour renforcer les garanties posées par la loi. Ce fut le principe de faveur. Il veut qu’aucun contrat ne puisse déroger à une norme supérieure de manière défavorable au travailleur. D’ailleurs, c’est là où la loi avait laissé trop d’espace aux contrats d’entreprises que l’application des 35 heures a parfois pu se faire au détriment des travailleurs.

Sans ironie : Hollande devrait se souvenir de Jospin. De 1997 à 2002, son gouvernement a défendu le primat de la loi face aux tentatives du MEDEF d’imposer conti-900un nouvel ordre social par le contrat. Il refusa en juin 2000 d’agréer le projet de Convention sur l’assurance chômage pourtant négocié par les partenaires sociaux avec l'accord de deux centrales syndicales représentatives (CFDT, CFTC). Fruit d'un rapport de force défavorable, cette convention réduisait drastiquement l'indemnisation du chômage et prévoyait un système de sanction des chômeurs appelé PARE. Hargneux, le MEDEF suspendit sa participation à la gestion de l’assurance chômage. Jospin défendit sa décision, en désaccord avec la proposition actuelle de François Hollande : « je refuse que les contrats reçoivent une valeur plus grande que la loi. Cela signifierait que l'intérêt particulier aurait une valeur supérieure à la loi, alors que la loi est l'expression de la souveraineté du peuple. Cette conception, je la combattrai politiquement et au nom d'une certaine vision de la République. » Hollande propose d’y renoncer.

Est-ce une blague corrézienne ? Hollande ici est à la suite de Chirac. En janvier 2000, celui-ci appelait à « mieux reconnaître la valeur du contrat, y compris, si nécessaire, sur le plan constitutionnel ». Il en est résulté la loi Villepin de « modernisation du dialogue social » de janvier 2007. Sous couvert de meilleure association des partenaires sociaux, c'est le pouvoir du Parlement qui était déjà entravé. Ce renforcement du contrat face à la loi est une constante du programme de la droite et du patronat depuis des années. Nostalgique du XIXème siècle où le contrat réglait entièrement les relations sociales, le MEDEF milite activement pour un renversement de la hiérarchie des normes. Ce fut le cœur de la « refondation sociale » initiée par Seillière. Depuis 1986, c’est en permettant aux contrats de déroger à l’ordre public social garanti par la loi, que la droite a fait reculer le droit du travail. C’est toujours grâce à des failles contractuelles dans le droit social, que le patronat a pu imposer plus de flexibilité et moins de sécurité aux travailleurs. En 2008, Sarkozy et Xavier Bertrand sont allés encore plus loin dans leur réforme du temps de travail en permettant à des accords d'entreprise de déroger aux garanties légales plus favorables. Pourquoi continuer leur travail ?

L’ordre public social républicain repose sur une hiérarchie des normes où chaque échelon n’est autorisé qu’à améliorer l’offre du précédent. Primo la loi, secundo la convention collective, qui peut-être meilleure que la loi, et tertio l’accord d’entreprise,conti-194 qui peut-être meilleur que la convention collective. S’il n’est pas possible de procéder dans l’autre sens, c’est parce qu’en République on suppose que tout découle de l’intérêt général incarné par la loi. Du coup, les Français font aussi par exemple de leur ministre du travail celui de la santé au travail. Ils montrent ici que la société a un intérêt propre, distinct de celui du patronat, et même de l’appréciation de chaque travailleur. Ce bon droit de la société vient de loin. L’investissement réalisé par l’Etat dans la formation du travailleur, dans l'implantation de l’entreprise, tout ceci est arbitré au nom de l’intérêt général et donne des droits à la société sur l’entreprise. De son côté celle-ci bénéficie de la bonne administration de la société qui lui permet de trouver une main d’œuvre qualifiée, en bonne santé et capable d’acheter les biens produits. Le progrès social est le moteur du progrès économique. Il ne doit pas être abandonné aux rapports de forces dans les corporations. Le modèle républicain de l’ordre public social et sa façon d’articuler démocratie sociale et démocratie parlementaire doit être amélioré. Pas aboli.

Des nouvelles d’amis des médias, et de leur incroyable capacité à transformer la scène politique en une cour de récréation dont tous les protagonistes sont méprisables. Cette fois-ci c’est dans « Le Télégramme » que j’ai trouvé un de ces conti-004exemples qui laissent un gout glauque. Je choisi le passage qui me concerne, mais je dois reconnaitre que dans le même billet d’humour moisi d’autres se font encore plus mal traiter avec davantage de mépris. Comme il y a en a autant pour certains à droite (ceux qui ne peuvent pas influer sur la carrière, bien sûr) que pour la gauche, c’est le signe que l’auteur est capable de nuire à tout le monde autant, ce qui fait de lui un nuisible impartial. Titre : « Mélenchon rentre-t-il (déjà) dans le rang ? » Aaaaah, quelle angoisse ! Lisons : « Il a prévenu : avec lui, on va voir ce qu'on va voir. Déclarations chocs, bousculades des appareils, prises à partie des uns comme des autres… Seulement voilà, depuis, Jean-Luc Mélenchon est officiellement candidat à la présidentielle. «J'étais "le bruit et la fureur", maintenant je suis le candidat commun», a-t-il indiqué cette semaine. Du point de vue médiatique, c'est moins prometteur. » Ils le payent pour écrire ça ? Waaaah ! Ce qui est sûr c’est que d’une façon ou d’une autre, bruit et fureur ou rangé des voitures, ce journal ne nous donne jamais la parole, ni a moi, ni a aucun de mes amis. En toute impartialité, cela va de soi.

Je ne voudrais pas donner l’impression d’en vouloir à toute la presse régionale ! Belle occasion pour proposer à mes lecteurs la lecture d’un entretien donné au journal « L’Est-Eclair ». Réalisé juste après le vote des militants communistes, il me permet de préciser quelques points en débat sous une présentation simple que je dois au talent du journaliste qui m’interrogeait, Jean-François Laville.

Est-Eclair : « Jean-Luc Mélenchon, vous êtes désormais officiellement le candidat du Front de Gauche, et donc aussi du parti communiste. C’est une nouvelle aventure pour vous… »
JLM
: « Au plan personnel, c’est très émouvant. J’ai gagné la confiance des communistes. Ce n’était pas évident. Et c’était une décision compliquée pour eux. J’aurais compris qu’ils puissent faire un autre choix. »

Est-Eclair : « Cette désignation va sans doute changer votre organisation et nécessiter le renforcement de votre équipe ? »
JLM : « S’agissant de l’équipe, il n’y aura pas de problème. Pour le reste, je suis quelqu’un de très organisé. J’ai eu des responsabilités, très jeune, et j’ai cultivé ce sens de l’organisation. Je l’ai aussi hérité de mes maîtres à penser. »

Est-Eclair : « Votre principal maître ? »
JLM
: « C’est une synthèse de l’organisation que j’ai connue avec François Mitterrand qui donnait le sentiment de facilité alors qu’il fournissait un énorme travail. »

Est-Eclair : « Près de 60 % des communistes ont voté en votre faveur. Ce score vous satisfait? »
JLM : « C’est très large. Et il faut savoir que ce vote tranchait plusieurs débats. Pas seulement la désignation du candidat commun à la présidentielle. C’est surtout la stratégie politique proposée au parti communiste par Pierre Laurent et Marie Georges Buffet qui a été largement validée. C’est la raison pour laquelle je ne devais pas me mêler de ce vote. C’était une décision souveraine du PCF. L’important, c’est que le Front de Gauche soit à la fois fort de sa diversité et de son unité. Et qu’il déclenche une véritable implication populaire. Comme dans la campagne de 2005 contre la Constitution européenne, il s’agit de faire d’une indignation populaire tourbillonnante une force politique majoritaire. C’est l’analyse que nous avons faite avec Marie-Georges Buffet il y a trois ans: faire un Front sans qu’aucun parti ne soit dissous dans l’affaire. Pour le moment, on tâtonne, mais on avance bien. »

Est-Eclair : « Avec des moyens suffisants »
JLM
: « Si l’on parle de force militante, c’est simple, il ne reste que l’UMP et nous. Car aujourd’hui, le PS est une puissante nomenclature entourée d’une grosse clientèle. C’est un parti de notables. Quant à la question financière, l’UMP va dépenser 23 millions d’euros, la PS près de 21 millions, et nous 3 millions. Et encore, il faut trouver le banquier qui les prête… Notre force c’est notre nombre. Dans le peuple nous sommes comme des poissons dans l’eau. »

Est-Eclair : « Le fait d’être le candidat du PCF n’est pas anodin. C’est un parti qui draine une identité, une histoire, une culture… »
JLM
: « Pour moi, c’est source de réconfort. Nous appartenons à la même famille. Il faut se souvenir qu’il n’y a pas un seul élu de gauche sans les voix communistes. Nous avons tous en nous une conscience de gauche. Nous avons notre histoire, nos points communs, mais aussi nos face-à-face. Et le PCF garde ses dirigeants. Sur tous les engagements à prendre, ce sont les partis qui décideront, pas le candidat. »

Est-Eclair  : « Y compris pour un report des voix pour le second tour? »
JLM : « Au soir du premier tour, ce seront les cinq partis qui décideront. Et ensuite seulement, je parlerai. »

Est-Eclair : « Pour dire quoi? »
JLM
: « Que tous sachent bien qu’il est impossible de faire quoi que ce soit sans nous, sans nos idées. À bon entendeur! »

Est-Eclair : « Quelle est votre perspective pour le premier tour? »
JLM
: « Un résultat à deux chiffres, parce qu’il existe une dynamique électorale. On l’a vu lors des cantonales où nous avons réalisé plus de 10 %. Je suis confiant compte tenu de la volatilité actuelle. Aujourd’hui, on sait que DSK et Besancenot ne seront pas candidat. On ne le savait pas voilà quatre semaines Que se passera-t-il dans quelques mois? Entre l’indignation et la résignation, qui l’emportera ? »

Est-Eclair : « Que vont voter les électeurs de gauche? »
JLM
: « Le PS appelle au vote utile en sa faveur. Pour moi, c’est un vote futile. On a 30 % qui votent à gauche, 30 % qui votent à droite. Au milieu, une masse de gens désorientés pour qui tout cela est pareil. Ceux-là, ne supportent plus les astuces politiciennes. Ils veulent vraiment tourner la page mais ne savent comment. A nous de les convaincre. »

Est-Eclair : « Un 21 avril bis est-il possible? »
JLM
: « Sarkozy aussi peut être éliminé par Le Pen. Tout est possible. Mais si on part de cette peur à quoi bon une élection? Ce n’est plus une élection, c’est un chantage. »

Est-Eclair : « Vous avez quitté le PS en 2008. Mais conservez-vous l’âme socialiste? »
JLM : « Ma matrice idéologique, c’est Jaurès et le courant des Lumières. Je suis aussi très marqué par le matérialisme historique. J’ai été gagné à l’écologie politique. J’incarne une synthèse »

Est-Eclair : « Quelle est la différence entre la gauche du PS et vous? »
JLM
: « De quoi parlez-vous ? Le social libéralisme l’a digérée. L’heure est au courage d’assumer ses idées et de parler directement aux citoyens pour leur proposer le programme auquel on croit pour le bien de tous. Le programme du Front de Gauche porte une radicalité concrète. Elle veut devenir une politique gouvernementale sans avoir à demander de permission. C’est là l’essentiel. »

Est-Eclair : « Vous pensez que les électeurs s’y retrouvent et font le distinguo au sein de la Gauche? »
JLM
: « Oui, s’ils regardent les programmes. Il faut expliquer, dans un débat honnête comment on peut sortir des problèmes. J’ai confiance dans l’intelligence populaire. Mais il faut aider à comprendre. Deux éléments sont là pour ça : l’école et le système médiatique. S’il en manque un, on n’est plus en société de citoyens, mais de sujets et de clients. La vie médiatique n’est pas à la hauteur. Car elle se fait avec de moins en moins de personnel pour de plus en plus de travail. Cela pousse à la simplification. Un commentaire sur une personne ne prend pas de temps. Mais une information de qualité en prend. Les gens sont alors poussés à départager les candidats sur les apparences. Le résultat, c’est que les électeurs pensent que tous les candidats se valent, avec une seule politique possible, notamment la mondialisation libérale. Regardez où cela conduit. Voyez la Grèce. »

Est-Eclair : « Puisque vous évoquez cette question, pensez-vous qu’il faille continuer à aider la Grèce? »
JLM
: « Nous avons en France trois banques gorgées de papier grec. Si ce pays fait défaut, alors le choc va arriver chez nous. La Grèce est la démonstration de l’absurdité de notre système et de l’aveuglement de ceux qui l’animent. Aujourd’hui, la Grèce dépend du compte-gouttes européen, et chaque tranche de crédit est conditionnée par un abandon de sa souveraineté. Nous devrions avoir honte de ce que l’Union Européenne inflige aux grecs. »

Est-Eclair : « Que proposez-vous alors? »
JLM
: « Il existe trois solutions. Tout d’abord que la banque centrale européenne rachète la dette grecque. C’est ce que font les États-Unis avec la leur. Ensuite une dévaluation. Un euro pour un dollar, ce serait bon pour la croissance. Il faut une sorte de protectionnisme aux frontières de l’Europe. Et une politique de relocalisation de l’activité industrielle et agricole. »

Est-Eclair : « Mais comment faire. Faut-il rétablir les barrières douanières? »
JLM
: « Bien entendu, il faut rétablir des barrières douanières. Un protectionnisme négocié est une nécessité. Le modèle selon lequel on produit à un endroit et on consomme à un autre est une idée absurde. La relocalisation à l’échelle de l’Europe, c’est une idée de bon sens. Ce que l’on sait faire, il n’y a pas de raison d’arrêter de le faire. Je ne me réjouis pas du tout du désastre qui s’avance. Je ne suis pas un gauchiste. Le saccage de l’emploi provoque plus souvent de la résignation que de la révolte. »

Est-Eclair : « Vous êtes également très impliqué dans l’écologie politique… »
JLM
: « L’écologie politique a représenté pour moi un choc intellectuel, même choc que j’ai connu à 20 ans en découvrant la pensée de Marx ».

Est-Eclair : « On sait que les communistes n’ont jamais condamné le nucléaire. Quelle est votre position aujourd’hui? »
JLM
: « Il y a confrontation entre deux certitudes: la sortie du nucléaire, ou un système mixte. On est tous d’accord pour sortir de l’énergie carbonée. Cette question n’est pas traitée sérieusement aujourd’hui. Les économies d’énergie et le recours aux énergies alternatives sont essentiels. Pour ma part je sais que la géothermie profonde et l’énergie des mers doivent être nos futurs domaines d’excellence mondiale. Il faut un débat et un vote pour le conclure. La question du nucléaire doit être tranchée par un référendum. Je crois à l’intelligence de la démocratie et du suffrage universel. »

Est-Eclair : « Et les déchets nucléaires, faut-il les enfouir? »
JLM
: « Je suis perplexe à ce sujet. Il faut continuer la recherche. Se pose aussi la question du démantèlement des centrales. Et celui de dispositifs en cas d’accident. Je m’inquiète du peu prévu s’agissant de la centrale de Nogent-sur-Seine. Ouvrir le barrage de l’Aube pour que tout parte vers la Manche me parait faible. Je ne veux pas jouer sur la peur ou la panique. Mais l’élu est une sentinelle, un éclaireur. Sur un tel sujet, il faut savoir se remettre en cause, ne pas être dogmatique. Je l’ai fait même si je suis entier. Le goût du débat doit l’emporter sur celui des certitudes. »

Est-Eclair : « Vous êtes un militant de la laïcité. Est-elle en danger actuellement? »
JLM : « Je suis inquiet en raison de la conjonction entre les extrémismes religieux, la position de Le Pen qui a pris le drapeau de la laïcité alors qu’elle est seulement adversaire des musulmans, enfin une certaine démagogie à la tête de l’UMP ».

Est-Eclair : « Pratiquant? »
JLM
: « Sujet clos, c’est ma vie privée ».

Est-Eclair : « Au nom de l’égalité, faut-il aider à la construction de mosquées ? »
JLM
: « Si on subventionne les établissements religieux, on n’en sortira pas. Je suis donc contre. Aux croyants de financer leurs lieux de culte. Et si l’argent vient de l’étranger, où est le problème ? On veut bien de cet argent pour des projets culturels, pour construire des usines… même pour la reprise de clubs de foot. »

Propos recueillis par Jean-François LAVILLE


159 commentaires à “Jusqu’à Stalingrad et Jaurès”
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  1. JY KERGONNA dit :

    Nous sommes le mistral gagnant de la république et nous allons souffler très fort.
    Qu'ils s'en aillent tous.

  2. ARAMIS dit :

    Très bien, très beau discours qui nous galvanise encore plus. Bravo Jean-Luc, nous sommes là. Quant au problème de justice subi par les syndicalistes. Je suis content pour la relaxe de Xavier Mathieu, ce délégué jugé un peu trop combattif par le patronat et le pouvoir et je tiens aussi à attirer l'attention du cas de Gérard Filoche qui va passer en correctionnelle sous peu, un autre élément des plus combattif dont je m'étonne qu'il reste au PS et dont les copains du PS semblent moins se préoccuper que de celui du très ultralibéral DSK. Qu'attend-il pour venir nous rejoindre au Front de Gauche ?
    Solidarité avec Gérard. Un pour tous et tous pour un.
    ARAMIS

  3. vieille dame dit :

    Ah, superbe démonstration, où le mot important est donné : rapport de force.
    Et celui-ci est tellement en défaveur des pauvres travailleurs ou des travailleurs pauvres et précaires que les syndicats nourris uniquement de subventions (et d'arrangements, voir mairie de Paris et je suppose qu'il y en a d'autres) les ont généreusement oubliés toutes ses années. Devant l'amenuisement de leurs troupes, se dessine un léger mouvement inverse (voir l'action sur les saisonniers dont j'aimerais bien connaître les ressorts exacts).
    Et considérer sur un même pied le patronat et les travailleurs... Ah les jolis gens de gauche, ça n'est plus ce "de gauche" qu'une vieille teinture bien palie par les ans, un rose bonbon destiné à nous faire avaler la modernisation du libéralisme !

  4. Fontanel suzanne dit :

    Bonjour à tous,
    Les politiques de gauche et de droite pratiquent de plus en plus un langage hermétique destiné à tromper le citoyen peu habitué à cette prose et à ce vocabulaire. Ceci n'est pas innocent et si l'on ne décortique pas, comme vous venez de le faire,cette prose enfumeuse, peu de gens comprendront le fond réel de la proposition et se laisseront abuser.
    Il faut beaucoup de pédagogie et expliquer, expliquer, pour faire apparaître en termes simples ce qui se cache dans leurs discours savants.
    J'aimerais que JL parle de ses propositions pour l'école de la République, en très grand danger, de la missin prioritaire qu'elle doit assumer, de la formation et du recrutement de ses maitres. D'eux dépendent l'éducation, l'instruction et le comportement des futurs citoyens de la France.
    A bientôt

  5. L'HEREEC JEAN YVES dit :

    Parler de partenaires sociaux (patrons-syndicats) est une escroquerie. Il y a d'un coté les organisations syndicales de salariés et les organisations patronales (MEDEF-CGPME, etc.) qui ont des intérêts obligatoirement divergents.

  6. David T. N. dit :

    Bravo Jean-Luc.
    Je suis totalement d'accord avec tout ce que je lis, et tout ce que j'entends de votre part depuis le référendum de 2005, le plus grand moment politique pour ma génération (années 80).
    Je voterais pour vous avec le Front de Gauche sans aucun doute!
    Bon courage pour la campagne à venir !

  7. jma dit :

    Jean-Luc, avec toi toujours.
    Et merci de cet espoir.
    Je t'embrasse.

  8. marie dit :

    Bonjour à tous.
    J'ai posé une question sur le mariage des homos, mais je n'ai pas eu de réponses. Je n'ai entendu aucun avis de la part des personnes du Front de Gauche à ce sujet. Est-ce hors sujet ? Marine Le Pen est contre, ça on le sait. Ce n'est pas une question dans les préoccupations actuelles peut-être mais beaucoup attendent de savoir si la France va continuer à se mettre "à part" comparée à beaucoup de pays européens (à part l'Italie). merci de votre réponse.

  9. Marc PIolot dit :

    Bonsoir Jean Luc,
    J'étais communiste avant 1981, même pas le droit de vote à l'époque. J'étais un jeune communiste, membre du bureau fédéral à Brest même, Finistère Nord! Je suis déjà un ancien combattant. Depuis, j'ai fréquenté l'élite de l'élite. Les plus belles entreprises, les plus beaux postes. Je n'ai plus envie de cela ! Pourquoi ?
    Comment nos idiots de camarades ont-ils pu laisser filer notre fraîcheur, notre ardeur, notre insolence ? Des vieux staliniens qui s'appelaient Louis ! Un pauvre minus, face à qui Madame Lagadec et Monsieur Aminot ont dû accepter de se faire dégager ! Même traitement que tous mes mes copains, tous virés, de ce parti de vieux crabes !
    Philippe, Thierry, dit TiLag, et son frère Eric. Tu sens l'odeur du quai de Brest à 4 heures du mât ? Et moi, même pas cet honneur de me faire virer. J'ai fait Sup de Co ! Que de rêves méprisés. Ca fait parti de l'héritage ca ? Berk !
    Brest, quelle ville celle là ! Dirty old town....
    Je n'imagine pas un instant que tu n'en baves pas toi aussi, et crois bien que, quand il faut soutenir des causes justes, tu pourras toujours me compter avec toi.
    Non à la haine, non à Le Pen, OK, faudrait qu'on trouve un truc plus fort. La fraternité, je trouve ça bien. On n'a plus peur quand on s'aime. Je suis marié avec la plus belle marocaine du monde. Pas photo ! Et je cherche un joli Riad à Tanger, parce que le désir de la mer ne m'a jamais quitté, ni mon besoin de liberté ! J'aimerai bien en faire une maison rouge plutôt que bleue.
    Qu'ils s'en aillent tous ces sales types, ces voleurs, dire que j'ai travaillé pour eux, Vivendi, General Electric, BASF, et même un copain de DSK... Ferrachi - Secafi alpha conseil. Je ne crois plus au travail sans engagement.
    A te lire !
    Marc


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