13fév 11

La révolution citoyenne, la Grèce, la CGT escale Orly, le congrès du NPA

Encore une révolution populiste victorieuse!

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T raité de populiste sur tous les tons et par les plus vils, du genre Plantu, l’ami à dix mille euros du Qatar, je me réjouis du nombre de populistes aujourd’hui en action ! Sous le mot d’ordre « dégage » ou « dégagez » des foules de populistes mènent des révolutions victorieuses. Moubarak est au tapis ! Même le journal « Libération » publie une tribune où un intellectuel égyptien déclare « je comprends maintenant ce que le mot peuple veut dire ». Si seulement ça pouvait être contagieux !

Tant qu’il y a du monde plein la rue, les puissants de la terre attendent, des jours durant, en serrant les fesses, que « ça s’arrange ». Et : plouf ! Le dictateur local tombe. Tous disent aussitôt « voila comment il faut faire des révolutions : pacifiques, bla bla bla » Passez muscade ! Toutes les personnes que le pouvoir a assassinées les jours précédents sont aussitôt oubliées. Madame Merkel salue même Moubarak qui aurait rendu « un dernier service » aux égyptiens en se retirant. Tel quel. Le précédent « service » qu’il leur a rendu, la semaine d'avant, c’était sans doute de leur faire tirer dessus. Mais deux cent morts qu’est ce que c’est quand il n’y a même pas un prix Sakharov à l’horizon !

Obama est le Gorbatchev du prétendu « monde libre ». Il accompagne le mouvement d’effondrement de l’ordre établi. Que peut-il faire d’autre ? Englué dans deux guerres, en Irak et en Afghanistan, peut-être peut-il méditer ce fait : la révolution citoyenne coute moins cher que l’invasion pour faire gagner la liberté. Mais évidemment ce n’est pas la liberté le but des deux infâmes guerres des américains. Cependant, comme un éditorial du « Monde » s’est hasardé à dire que les néoconservateurs  américains avaient eu raison d’être interventionnistes, il est temps de souligner ce premier démenti apporté par les faits. La guerre d’Irak n’a amené aucun progrès démocratique où que ce soit et même le contraire. L’Irak « libérée » est nettement plus invivable que sous Saddam Hussein. Et les pays voisins, l’Arabie saoudite, le Koweït et compagnie, dont le Qatar, n’ont pas fait un mètre en avant dans la démocratie. Au contraire ils se sont sentis confortés dans leur brutalité. A l’inverse, la révolte de sidi Bouzid et le sacrifice d’un  malheureux a eu raison, pour finir,  de deux tyrans. Sans un seul coup de canon.

Je ne fais ce compte là, en passant, que pour que chacun se souvienne et sache comparer le présent à ce qui a été rabâché. Oui, faites l’effort, amis lecteurs, de comparer ce que vous avez sous les yeux et ce que l’on vous disait du futur dans les pays arabes. Souvenez-vous de tout, et retenez bien ce qui se dit encore. Soyez attentifs. Jusqu’au détail ! C’est de cette façon que vous réaliserez la présence permanente de la machine à bourrer le crane, habilement camouflée en média, dans la coulisse des évènements. Dimanche passé, j’attendais de passer sur le plateau de  BFM. Je regardais donc l’écran. Y apparaissait une « journaliste en direct ». Que nous disait-elle ? Que les cairotes « en avaient assez de ces évènements », qu’ils « aspiraient au retour à la normale ». Oui, à la normale. La normale ! Et ainsi de suite. La même semaine, la une du journal « le Point » montrait une femme voilée sur la place de la révolution au Caire et le titre était « La tentation islamiste ». Puis parut « l’Express », que les marchands de journaux placent juste à côté sur les présentoirs. On y voyait une femme soldat israélienne sur un char… « Israël face au réveil du monde arabe ». Pourquoi « face » et pas « avec ». On devine.  Grosse préparation psychologique. Mais c’est raté, mon cher Sam ! Il n’y a pas eu ni menace ni violence  contre Israël. Pas un mot sur le sujet place Tahir, une première dans le monde arabe! Donc pas de raison d’excuser ceux qui auraient tiré dans le tas de la place Tahir ! Oui, raté mon cher Sam! Votre Moubarak s’est fait jeter avant !

Le suivi des évènements a été très instructif pour réfléchir à notre propre perspective. La nature des révolutions modernes est bien celle que nous observons depuis des mois à partir des figures prototypiques initiales observées en Amérique du sud. Une société politique entièrement verrouillée, aussi verrouillée sur le mode libéral que l’étaient les sociétés soviétiques, s’effondre en quelques semaines. Toute la table politique est rasée. D’énormes partis sont rayés de la carte du jour au lendemain et la politique se recompose absolument en dehors d’eux. Cette description sommaire de l’extérieur s’accompagne d’un fait intérieur qui les différencie des schémas du manuel socialiste des deux siècles précédents. Ce ne sont pas les usines le point de départ de la lutte. Ni le lieu de l’organisation du double pouvoir qui s’instaure des jours durant. Ce sont les localités. Villages en entier ou quartier de villes. Et c’est l’Agora, la rue principale ou la place centrale, le lieu où la révolution se concentre et résume l’impuissance du pouvoir établi à en venir à bout. La révolution est, dans sa forme comme dans son contenu, urbaine. Liée à l’interdépendance du grand nombre concentré sur un territoire. D'autre part, elle est absolument mixte. Cette mixité est d'ailleurs le signal de la profondeur du processus en même temps qu'elle est un révélateur d'une uniformisation des moeurs mille fois plus vive que le discours ou les apparences le laissent  croire en temps ordinaire. Ici les bourreurs de cranes découvrent que les arabes ne sont nullement résignés à la tyrannie, ni endormis dans la religion. De même les femmes arabes ne sont nullement de pauvres objets sans conscience civique. Bref, n'en déplaise aux Le pen, ce sont des êtres humains en proie aux exigences universelles de liberté et d'égalité dont la philosophie des Lumières et la grande révolution de 1789 a montré qu'elles formaient le décalogue des temps contemporains.

Ces aspects je les avais analysés du temps où j’étais socialiste, après 1983 et j’en avais fait un texte qui servi de document de fondation à la NES, en 1988, premier groupe constitué avec Julien Dray à l’époque. Je ne le dis pas pour me vanter car le titre du texte est  calamiteux : « la social démocratie urbaine ». Nous étions obsédés par l’idée de ne pas paraitre ringard. En 1988, un an avant la chute du mur de Berlin, la social démocratie, ça le faisait encore. Le journal « Politis » de l’époque en publia des bons morceaux. Puis en 1991, dans un livre intitulé « A la conquête du Chaos », je repris et étendis l’analyse. La prémice théorique était que la croissance de la population mondiale, l’extension des villes, l’universalisation du statut salarial et la diminution de la paysannerie, enfin l’uniformisation des modes de vie,  donnaient des caractéristiques communes nouvelles à l’humanité comme jamais dans l’histoire. Pour nous, le monde était jeune, urbain, et collectif de fait. Dés lors la révolution serait à cette image. A l’époque n’existait pas internet. Il a donné depuis un support matériel et une réalité matérielle à cette interdépendance généralisée de l’humanité dans une capacité à communiquer instantanément, sans trêve et sans cout. Mais ce fut quand même, cet été 1988, un rude choc intellectuel avec divers camarades qui voyaient dans cette thèse une terrible remise en cause de l’orthodoxie marxiste telle qu’il la pensait. On s’expliqua, notamment en rappelant que le matérialisme historique consistait à étudier les faits davantage que l’idée qu’on s’en fait.

Bien sur, cette vision n’enlève rien à l’analyse de l’exploitation, de l’accumulation du capital, ni au rôle central de la forme de la répartition de la richesse qui se noue dans le travail. Mais cela remettait en cause la forme sous laquelle se constituerait « le mouvement réel qui abolit l’état actuel et sa conscience » selon la formule marxiste. Cette forme est décisive, cela va de soi. La façon avec laquelle les phénomènes se manifestent ne peut être séparée de leur nature. Des années plus tard, ce fut au club « La République Sociale » que nous avons formalisée l’articulation de l’idée républicaine avec cette forme nouvelle de la matrice révolutionnaire. Puis, au Parti de Gauche, nous avons avancé jusqu'à la thèse de la révolution citoyenne dont il a été question ici si souvent. La caractéristique nouvelle est que la question sociale, tout  comme la question écologique, se présentent sur la scène comme une demande de démocratie et de souveraineté populaire. Le processus révolutionnaire commence par un fait social ou écologique puis il transcroit en révolution démocratique dont les premières taches sont institutionnelles, civiques, constituantes. La souveraineté populaire est la question numéro un sans laquelle aucune autre ne peut être réglée. Désormais la révolution socialiste est citoyenne dans sa méthode comme dans sa finalité. Cela signifie que la forme du lien social émancipateur nouveau est civique. Dans ce contexte, les évènements de Tunisie et d’Egypte ne confirment ni n’infirment aucune thèse antérieures. Ils les refondent toutes.  

Mais attention ! Il y a ceux qui se révoltent et font la Révolution et puis il y a ceux qui se soumettent. En Grèce, Papandréou le président de l’internationale socialiste, le parti de Ben Ali et de Moubarak, a soumis son peuple aux diktats du FMI et de l’Union Européenne « qui protège ». On se souvient des tours de vis sauvages imposés aux Grecs. Pour leur bien, cela va de soi. En 2010, les eurocrates ont consentis cent dix milliards de prêts à la Grèce pour qu’elle puisse payer les banques qui lui prêtent de l’argent à taux usuraire. Mais cet argent est donné par petite giclée. Au compte goutte. Une bonne méthode pour que le FMI tienne bien à la gorge le pays, sans relâcher l’étau. La quatrième tranche arrive. Ce sera quinze milliards. Mais attention ! Papa Fmi et maman « Europe qui protège » ne sont pas contents ! Le grec n’a pas assez fait d’efforts ! Chenapan de grec ! Mais papa Fmi a tout vu. Normal il a un représentant dans chaque ministère. C’est ça l’occupation ! Donc : le grec sera encore puni ! De « nouveaux efforts » sont demandés. Hé ! Hé ! C’est ça l’avantage de verser l’argent petite à la petite cuillère! Papandréou, le lâche, va évidemment lécher la main qui frappe la Grèce. Pas de soucis, il fera ce qu’on lui dit de faire ! C’est un caniche. Et puis c’est son pote Strauss Khan qui le lui demande. Cette fois ci, ce sont de nouvelles privatisations qui sont demandées. Pour un total de cinquante milliards d’euros !  Dont quinze milliards d’ici 2013: l’équivalent de ce qui va être prêté cette fois-ci ! Ha ! Ha ! Ha ! Les banksters sont plein d’humour ! Alors, aussitôt, le président de l’internationale socialiste, Papandréou, a accepté de vendre un bout de la Poste de son pays. Et aussi la loterie nationale. Et puis des ports ! Et aussi des aéroports régionaux ! Et même de l’industrie d’armement. Hé ! Hé ! Quelle fête pour les capitalistes, les amis, quelle fête ! Et ce n’est pas fini. Papandréou le larbin s’est aussi engagé à faire de nouvelles économie dans la santé ! Il faut dire qu’il y a six milliards d’euros de dette dans ce secteur ! Les grecs se sont trop soignés ! Salauds de malades ! Ah mais, attention les amis du débat de fond de la présidentielle en France qui attendez le communiqué de la cousine de Strauss Kahn! L’Europe qui protège, plus l’internationale socialiste, plus Strauss Kahn, c’est moins grave quand même que la peste, le choléra, ou la vérole. Faut pas confondre !Sinon "deuxième-tour-qu’est-ce-que-tu-votera-vous-sinon-sarkozy-quand-même-c’est-pas-pareil-et-ca–c’est-pas-supportable ». Pas vrai ? Ben Ali aussi ! Et Moubarak, les amis! La "seule politique possible" le reste jusqu'à ce qu’un autre s’impose. Mais pas comme le croient les belles personnes. Un conseil pour les réunions de l’internationale  socialiste : si vous allez en Grèce, payez votre billet d’avion. Sinon ça  pourrait vous être reproché bientôt. 

Je n’ai pas l’habitude de faire ça, sinon mon blog serait fait tous les jours sans que j’y glisse une ligne personnelle. Je vais pourtant reproduire un tract. Celui de la CGT de l’escale d’Orly. Je le fais pour l’humanité qu’il exprime. Pour le moral. Et pour régler aussi un compte avec tous ceux qui répètent comme des bourriques que les ouvriers communistes votent maintenant FN. L’autre jour j’y ai encore eu droit sur BFM. D’accord les deux journalistes qui avaient mis en marche cette ritournelle ont bien voulu reconnaitre que ce « n’était pas la majorité ». Encore heureux ! Seuls 6% des ouvriers votent FN ! Et comme même du temps du programme commun il restait 30 % des ouvriers qui ne votaient pas avec leur classe, on peut dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Sauf que 69 % des ouvriers s’abstiennent dans les élections. En tous cas pour faire un reportage où l’on voit trois personnes qui se disent anciens socialistes et communistes d’une même famille ouvrière, disons que, heu ! Faut être fort pour les trouver tout seul ! Alors comment les ont-ils trouvés ? Evidemment, en le demandant au FN. Jolie méthode d’enquête ! Et comment ils ont vérifié que ces trois imbéciles sont bien d’anciens communistes et socialistes ? Oui, dites le moi : comment ont-ils vérifié que ce que leur disaient trois FN désignés par leur direction nationale était bien vrai ? Comment ? Voici la réponse : ils ne l’ont pas fait ! Ils ont cru sur parole la direction nationale du FN ! Et ils ont cru sur parole des gens qui récitaient visiblement des phrases toutes faites ! Donc voici, à présent,  une autre classe ouvrière. Pas celle des nigauds sélectionnés par la direction du FN pour faire les mickey racistes à la télé. Voici ce qu’écrit la CGT escale d’Orly.  

« OUI, INDIGNEZ-VOUS ! » « A l’heure où certains témoins de l’Histoire nous interpellent et nous incitent à nous indigner, des passagers et salariés d’Air France témoins d’expulsions,  sont menacés pour l’expression de leur indignation. Le Ministère de l’Intérieur a donné la consigne à la PAF de diffuser à nos passagers sur nos lignes, et à l’intérieur des nos avions concernés, une notice d’information contenant toute une liste de peines et d’amendes, le tout accompagné de la directive de : « ne pas vous associer » aux sollicitations pour protester contre ces pratiques d’expulsions de familles sans papiers. Rappelons que ces familles n’ont, comme culpabilité, que celle de n’avoir pas de papiers. Ainsi des humains étrangers deviennent l’objet d’une politique délibérément utilitariste. Si nos gouvernants n’hésitent pas à piller les capacités et talents dans le monde, ne seraient « acceptables » que les étrangers perçus comme rentables pour l’économie française. Quant aux autres, ni leur situation personnelle, ni leur situation familiale ne leur confèrent de droits, au point que les régularisations deviennent quasiment impossibles.

« Ainsi est créée une nouvelle catégorie de travailleurs étrangers dont la durée du séjour est limitée au bon vouloir de leur patron. De plus, la suppression du droit à la délivrance d’un titre de séjour, pour les étrangers présents depuis au moins dix ans en France, les condamne à l’irrégularité perpétuelle. Par ailleurs, la réforme du droit d’asile réduisant largement les conditions d’octroi du statut de réfugié, c’est l’ensemble des droits des étrangers qui est en danger. En stigmatisant les étrangers, le gouvernement tente de nous opposer les uns aux autres et il brade les libertés fondamentales. Notre organisation syndicale qui, par ailleurs soutient le mouvement RESF (Réseau Education Sans Frontières), considère que l’indignation ne peut céder le pas devant la menace. D’ailleurs, l’article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH-1953) préserve le droit à une « vie familiale normale ». L'expulsion par un Etat, d'étrangers en situation irrégulière lorsque leurs enfants sont scolarisés, est incompatible avec la CEDH. S’il est vrai qu'en 2005 une nouvelle Loi (L622-1) du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile précise que : « Toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irrégulier, d'un étranger en France sera punie d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 30 000 Euros », nombreux sont ceux qui, fort heureusement, considèrent que cet article est contraire aux valeurs de la République Française et constitue un « délit de solidarité. Le 31 mars 2009 une proposition de loi, visant à supprimer ce délit avait été déposée.

Par ailleurs, il est inacceptable que nos avions soient le théâtre de scènes d’intimidations y compris vis-à-vis de nos passagers (comme sur le vol BKO du 20.01 où des CRS armés, casqués, boucliers à la main sont monté à bord pour procéder à l’expulsion de passagers qui manifestaient leur indignation ou la prise de photos et films des passagers). Outre le problème de fond, il faut qu’Air France arrête de participer à ces reconduites. Comme un nombre de plus en plus important de citoyens, nous affirmons que l’humanité et la solidarité sont des principes supérieurs sans lesquels il n’y a pas de Société digne de ce nom. » Telle est la parole des ouvriers et employés d’air France escales d’Orly. Merci de sauver notre honneur et notre humanité, camarades !

Oui, je suis très déçu. Le congrès du NPA s’est achevé. Pour ce que nous avons à faire, il ne nous apporte rien. Pire. Il nous rend la tache plus difficile. Le final est même assez déprimant. A l’heure où j’écris se prépare une déclaration en vue de « l’unité de la gauche anti capitaliste ». Mauvaise plaisanterie qui commence par exclure le Front de Gauche que les docteurs de la vraie foi jugent impur. Alors quelle est cette « gauche anti-capitaliste » à laquelle s’adresse le NPA ? Qui est ce ? Une fois éliminés le Front de gauche et des partenaires comme la Fase ou les alternatifs, lesquels sont partisans d’un rassemblement général, qui reste-t-il ? De qui parle le NPA ? Si sa formule a un sens concret, il reste Lutte Ouvrière (LO), le Parti ouvrier indépendant (POI). C’est bien ça ? Nous avons bien compris ? Tout ça pour ça ? Admettons que ce soit bien le cas. Comment le NPA compte-t-il réussir « l’unité des révolutionnaires » qui n’a jamais pu se réaliser au cours des cinquante dernières années entre ces trois formations ? Quel est l’argument nouveau ? Quelle est la prémisse qu’une telle unité est possible ou seulement envisagée par ces deux autres organisations ? Il n’y en a aucune. Tout le monde le sait. Ni LO ni le POI n’ont l’intention de s’en remettre à Besancenot. Loin de là. D’ailleurs, de toute cette gauche seule l’ancienne LCR, ou le NPA qui a lui a fait suite, semblait vouloir faire bouger les lignes. C’est d’ailleurs cela qui fit le succès initial du NPA en plus de la personnalité militante d'Olivier Besancenot. La NPA semblait signifier la fin de l’impuissance de l’autre gauche et de sa marginalisation dans des divisions incompréhensibles. C’est fini.

La parenthèse est refermée. Le NPA a choisi. Il retourne aux formules prétextes, aux petits jeux de positionnement formels et autre « mise au pied du mur » qui stérilisent ce courant politique depuis tant de décennies. C’est le retour à la toute petite gauche, moins l’enracinement dans la classe ouvrière traditionnelle qu’ont LO et le POI. Et après avoir détruit une bonne partrie des cadres aguerris de l'ancienne LCR.  La suite est connue d’avance par tout le monde. En juin prochain, après une surenchère d’appels unitaires, qui fonctionneront en réalité comme autant de « mise au pied du mur » destinés en réalité à exclure tous ceux qui ne trouvent pas grâce  à leurs yeux, devant le vide qu’ils auront créé, les dirigeants du NPA vont s’accorder sur la candidature à l’élection présidentielle d’Olivier Besancenot. Lui s’y « résignera » pour maintenir en place la majorité du NPA qui ne s’accorde que sur son nom. Pour la troisième fois. Le NPA qui se moque de la personnalisation du Parti de Gauche, n’a bien sur aucun problème avec une triple personnalisation qui tourne au cache misère. Une fois placée cette troisième candidature sur le manège électoral, il lui faudra attraper le pompon qui offre le tour suivant gratuit. Pas d’autre horizon. Cette farce ne nous concerne pas.

Nous avons fait tout ce que nous avons pu. Jusqu'à la dernière minute. Sur le terrain, en concluant partout où on pouvait des accords de candidatures communes pour les prochaines. Dix huit départements sont dans ce cas. Dans les relations entre organisation nous avons fait plus que d’insister, avec une adresse publique au congrès du NPA. Dans la vie courante, au fil des mois, par des dizaines de contacts officieux pour examiner chaque aspect des problèmes posés et suggérer des compromis. Rien n’y a fait. Pire : au congrès du NPA des rapporteurs de la majorité n’ont pas hésité à ressortir la veille artillerie lourde des canons à merde que leurs prédécesseurs reprochaient aux staliniens. Imaginez : la rapporteuse du texte majoritaire avança comme argument contre moi que je n’étais « pas clair » sur le cas de Moubarak ! Avant cela Pierre François Grond, le numéro deux du NPA, que j’ai connu mieux inspiré, déclara dans la presse que de nouvelles divergences étaient apparues. Ce serait cette fois ci sur la Chine et sur la Wallonie. Pourquoi pas ? Au point où on en est, oui, pourquoi pas ça aussi. Mais au moins que n’y mettent-ils un peu les formes. Ou est la ligne officielle du NPA sur ces deux questions cruciales ? Il n’y en a pas, bien sur. Mais sans doute ces deux graves questions vont elles être au cœur du programme du NPA, n’est-ce pas. Pfffft ! Je suis certain que s’ils essayaient d’en parler entre eux le résultat serait encore plus confus que sur la laïcité.

Rendu à ce niveau de posture à quoi sert de répondre ? On passerait sa vie à sauter à la corde, d’un prétexte à l’autre. Y répondre c’est donner l’impression d’être devenu à son tour un coupeur de cheveu en quatre sans autre perspective de victoire que celles qui s’obtiennent dans ces  obscures joutes entre groupuscules. Sans moi. Mais tout le monde est prévenu : quitter le Parti Socialiste, rompre avec l’orientation sociale libérale, aller devant les électeurs gagner son siège sous un drapeau indépendant,  se battre pour une coalition de toute l’autre gauche sans exclusive, cela n’est rien des docteurs de la vraie foi du NPA ! Ils sont bien au dessus de ça ! Ils  exigent de nombreux certificats de baptême révolutionnaire avant d’accepter seulement l’idée de ne pas vous insulter quand ils sont en désaccord. Pureté qui s’interrompt, bien sur, à l’heure de la collecte des signatures pour les élections présidentielles. Mais même dans ce cas, en 2002, ils n’ont jamais dit merci au PS. Mais il est vrai qu’ils ont été bien sages depuis en aidant au maintien de l’ordre à gauche. Le PS devant pour toujours et la LCR au chaud derrière : voila le rêve ! Car la LCR est toujours là. C’est elle qui tient l’association de financement du NPA. Tout change pour que rien ne change. Air connu. Bon ! L’amertume est mauvaise conseillère. Mais j’avoue que je ne sais plus par quel bout prendre le problème du NPA. Peut-être ne faut-il plus s’en occuper, tout simplement. Mais quand même quel gâchis !


361 commentaires à “Encore une révolution populiste victorieuse!”
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  1. toto dit :

    Renaud Dely avait donc raison, on le croyait excessif........

    http://www.marianne2.fr/Besancenot-l-idiot-utile-du-sarkozysme_a182314.html

  2. Sonia Bastille dit :

    @ Annie

    J'ai vécu quelques années en Tunisie pour des raisons professionnelles et j'ai gardé des liens très étroits et amicaux avec pas mal de Tunisiens. Les USA ont été à la manoeuvre (plusieurs centaines de conseillers militaires du Pentagone et des conseillers diplomatiques du Département d'Etat étaient présents depuis l'été 2010 à Tunis) depuis des mois et des mois contre Ben Ali et ils ont fait de même en Egypte (où là c'est en monnaie sonnante et trébuchante que les USA soutiennent et orientent les militaires). Obama ne veut plus s'aventurer à la manière de Bush fils en envoyant la troupe et en bombardant massivement les pays (cf Irak et Afghanistan). Ils reviennent à une politique de destabilisation régionale ou continentale que l'on observait sous Carter ou sous Kennedy. L'Afrique était stratégiquement leur point faible. Avec la précédente administration, les USA ont commencé à conquérir des "territoires vierges" en Afrrique (vierges pour eux les USA) laissés à l'abandon par les anciennes puissances coloniales (France, Royaume Uni, Portugal). Ils auraient pu continuer ainsi en gagnant ces contrées "vierge"s mais patatras la Chine, elle aussi, en passe d'impérialisme, d'expansionnisme économique fait dans la conquête des terres "vierges" d'Afrique et un long processus de confrontation plus ou moins direct, plus ou moins feutré, s'engage entre ces deux super puissance en Afrique notamment dans les régions pétrolières ou densément peuplées (Nigeria, Congo Kinshasa, Egypte, Angola, Algérie, Soudan etc...). Les USA se satisfairont des Frères musulmans si leurs intérêts de grande puissance le nécessite et si la Chine (dont les conseillers au Caire ne cachent point) joue les militaires contre le peuple et les contre les religieux. Carter n'a pas agit différemment en Iran en 1978-1979, préférant les islamiques chiites que le maintien de la dictature dynastique du Shah. Sous la "Révolution Egyptienne ou Tunisienne il y a les USA et à la...

  3. ermler dit :

    Sur la Grèce et les trois vautours (UE, BCE,FMI) qui guettent son depécage, lisez-donc ça !

    http://www.romandie.com/ats/news/110213123347.87n05119.asp

    Même la carpette Papandreou est obligé de faire semblant d'avoir un sursaut de dignité face à l'arrogance inouïe de ses créanciers !

  4. François dit :

    Il ne faut pas exagerer, les désaccord entre le NPA et le FdG sont assez grand: le FdG croit a une révolution par les urnes, le NPA non. De toute façon le NPA est très claire c'est le FdG qui ne l'est pas: l'unité peut se faire autour d'un programme anticapitaliste et d'une totale indépendance au PS, l'unité ce n'est pas le ralliement et le suivisme du FdG.
    Et stop l'argument d'idiot utile de la droite, vous pensez que le FdG sera élu à la présidentielle? Alors cette argument ne veut rien dire.

  5. David dit :

    M. Mélenchon, votre discours sur le renouveau des révolutions qui sont désormais citoyennes, s'articulent entre le social, l'écologie, la démocratie et la souveraineté, est brillante.
    Et au passage, cela me sera utile dans mes recherches universitaires, je suis en master de philosophie et je traite de cette question, en lien avec l'art.
    D'ailleurs, je trouve des similitudes dans vos discours avec des orientations défendues par le chanteur-poète Renaud dans ses chansons.

    Bref, sinon, pour le NPA, je pense que vous avez bien cerné le problème.
    Vous allez désormais devoir vous frayer un espace dans le couloir séparant l'extrême-gauche stérile (NPA), et le centre-gauche inféodé au système (PS).
    Vous êtes montés d'un ton pour séduire l'extrême-gauche, depuis quelques mois, alors que pendant la bataille des retraites, vous séduisiez pas mal les électeurs PS en jouant le rôle du socialiste-canal historique, qui reste ancré à gauche, alors que le PS chavire au centre. A cette période là, je croyais tout à fait que vous puissiez passer devant le ou la candidate PS au premier tour. Si l'alliance avec le NPA avait marché, on aurait vraiment pu être un outsider et jouer la présence au second tour.
    Désormais il va falloir trouver une ligne : tenter d'être une alternative socialistes aux électeurs du PS, face à Strauss-Kahn. Ou bien étouffer Besancenot pour tenter d'occuper un espace plus radical.
    Quoiqu'il en soit, les tergiversations de mon parti, le PCF, me désole. S'il s'était décidé avant, vous n'auriez pas eu besoin de faire ces appels du pied au NPA, qui vous ont radicalisé dans l'opinion publique et auprès des électeurs PS.
    Je crois aussi que la bataille face à la direction NPA qui est une imposture pour flouer la gauche, se gagnera en grignotant sur la base. Par exemple, en accueillant au Front de Gauche la Gauche Unitaire en 2009.
    Je pense vivement que le Front de Gauche doit s'élargir à la FASE, à République et Socialisme, au M'Pep.

  6. Daniel Roux dit :

    Jean Luc a peut-être déjà traité du sujet et je m'excuse à l'avance si c'est le cas mais il mérite que l'on y revienne.

    Les islandais semblent très en avance sur la démocratisation de leur pays. Je dirais qu'ils sont dans la phase post- sociale démocratie. Ils ont parfaitement compris que leurs précédents gouvernements ne travaillaient que pour ceux qui le contrôlaient et non pour le peuple islandais.

    Hélas, la France n'est pas l'Islande et ce qui est possible pour quelques centaines de milliers de citoyens solidaires ne l'est plus pour plusieurs dizaines de millions d'individus exacerbés par la compétition qui leur est imposée.

  7. francois dit :

    Avant j'aurai voté Besancenot, maintenant fini. Je l'ai trop entendu dire les mêmes petites phrases toujours placées au même endroit. Rien à voir avec Mélenchon qui tient un discours de fond avec des arguments crédibles.
    Qu'en est-il de Lutte ouvrière, ce parti contestataire qui n'a jamais fait avancer la moindre idée.
    Je pense que si l'on veut avancer dans un vrai changement à gauche il faudrait peut-être mettre son égo de coté.
    Le problème est de ce fait, et c'est bien dommage.
    Battez vous entre vous gens de gauche et vous donnerez un bien triste spectacle comme le font si bien les Socialistes.
    Continuez comme cela et le Front National aura de beaux jours devant lui.

  8. lionel-pg44 dit :

    Je crois qu'il est contre productif de taper à bras raccourcis sur le NPA. Nous avons des divergences au niveau national et parfois au niveau local. Il en faut pas oublier qu'il y a au NPA des camarades proches de nous, comme nous en avons avec d'autres organisations de gauche. Ne pas oublier, non plus, qu'au NPA, comme au PCF, il y a des opposants irréductibles au FdG.
    Or, en 2012, nous allons avoir besoin de tous pour la présidentielle, mais surtout pour les législatives où chaque voix comptera. Gaffe à ne pas braquer des camarades pour des querelles d'appareils qui ne sont pas celles de la base des militants, mais surtout des électeurs qui se déplacent encore dans les bureaux de vote.

  9. Air One dit :

    Décevant Besancenot.
    Le NPA fera un score marginal en 2012, mais il aura eu la satisfaction personnelle d'avoir postulé pour la plus haute fonction, en totale contradiction avec les intérêts de ceux qu'il est censé défendre et représenter !
    Je ne comprends pas que ces partis ne se joignent pas au Front de Gauche, ou plutôt, je ne comprends pas que les intérêts personnels et égocentriques prennent le pas sur l'intérêt des citoyens, c'est antinomique...

    Il fallait néanmoins essayer, ça n'a pas marché, au revoir le NPA, qu'il reste à quai mais la belle machine Front de Gauche doit continuer de mettre du charbon dans la machine et d'avancer à toutes vapeurs.

    Courage, Jean-Luc et les autres camarades !

  10. Thaumasios dit :

    Le NPA ayant achevé de se démasquer comme un groupuscule gauchiste (issu d'une purge cachée de la LCR), dont le seul but est de diviser les forces révolutionnaires en France, par bêtise, paresse ou intérêt, j'espère que nous allons enfin pouvoir commencer à travailler plus sereinement, sans perdre de temps avec ces alliés objectifs du Capital, tout en tendant la main aux militants sincères qui auront compris au fur et à mesure qu'ils se sont faits rouler dans la farine par leur direction. Avanti, popolo ! Vive la Révolution citoyenne ! Vive le Front de Gauche !

  11. jean ai marre dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon
    Du temps perdu ? Je ne pense pas, c'était un passage obligé, voila, c'est fait.
    Il me semble revenir à des années en arrière où le PC faisait de même, alors que l'Union était possible et le pouvoir prenable.
    Le temps a passé, l'histoire a été écrite, il faut simplement se souvenir.
    De toute façon, les voix n'appartiennent à personne, les électeurs quelle que soit la tendance des intentions de vote actuelle se détermineront en citoyens responsables lors des élections.
    Il est dommage que la gauche n'ait pas su remplacer ses anciennes rigidités doctrinales par une nouvelle intelligence.
    Cher JL M, pour sourire et être dans l'air du temps, peut-être aurait il fallu poser la question à la concubine d'Olivier, puisqu'aujourd'hui ce sont les dames qui répondent à la place des messieurs.

  12. Marcailloux dit :

    Jean-Luc Mélenchon écrit:
    Le suivi des évènements a été très instructif pour réfléchir à notre propre perspective. La nature des révolutions modernes est bien celle que nous observons depuis des mois.........Toute la table politique est rasée. D’énormes partis sont rayés de la carte du jour au lendemain et la politique se recompose.......
    Tout est dit ici dans la vision que nous devrions avoir, Jean-Luc Mélenchon avec nous, de la situation que nous pouvons rencontrer dans les mois futurs.
    Le peuple l’a montré en 2005 en France et actuellement en Afrique du nord, n’a que faire de tout ces partis ou formations cacochymes qui prétendent nous tenir le cerveau par la main.
    Cela ne veut pas dire que parmi ceux-là tout est à jeter, bien sur, mais en quoi leurs beaux discours éternels, la main sur le cœur, ont changé quoi que ce soit de « révolutionnaire » dans notre quotidien ? Sinon des changements de titulaires de postes convoités.
    En Belgique on s’accommode, bon gré mal gré, d’une absence de « gens importants » à la tête de leur pays et ce depuis des mois. Il existe dans les pays structurés des institutions permanentes, avec des citoyens compétents et honnêtes, tout a fait susceptibles de mener les affaires courantes pendant plusieurs mois, sans que le besoin de recourir à des organisations politiques ayant fait preuve de leur défaillance dans le passé ou dans le présent ne s’impose.
    En décembre, avant les évènements de Tunisie, dans mes premiers commentaires sur ce blog, j’ai été rabroué pour avoir mis en question l’intérêt de ce que j’appelais la danse du ventre de Jean-Luc Mélenchon devant des institutions sclérosées, résidus de groupuscules epsilonesques. Leur seule utilité, peut être, était de porter sur la place publique des coups de gueule où une partie des citoyens pouvaient se « retrouver ».
    Les évènements n’ont pas tardés à en démontrer le bien fondé. Le peuple, sans la main mise d’organisation est en marche vers son émancipation.
    En est–il moins capable en France?

  13. Jean-Paul dit :

    Mais j’avoue que je ne sais plus par quel bout prendre le problème du NPA. Peut-être ne faut-il plus s’en occuper, tout simplement. Mais quand même quel gâchis !

    Le NPA roule avant tout pour lui et de facto pour l'UMP...
    Je pense qu'il ne faut plus s'en occuper, il va se tarir tout seul devant sa propre incrédibilité... il serait peut-être plus judicieux de faire basculer les vrais socialistes qui "s'emm****nt" grave chez les sociaux-démocrates du PS...
    Et puis la planche à billet de Bernanke et l'inflation qui va exploser dans les mois à venir jouent en faveur du FG, mais aussi vers l'extrême-droite, hélas....
    Allez-y, Jean-Luc, foncez ! La route est toute tracée, nous sommes avec vous !

    "nous partîmes cinq cents; mais par un prompt renfort - nous nous vîmes trois mille en arrivant au port..."
    et vive Corneille !

  14. Bélatar dit :

    "La caractéristique nouvelle est que la question sociale, tout comme la question écologique, se présentent sur la scène comme une demande de démocratie et de souveraineté populaire."

    En France, on n'en est pas encore là, mais ça murit lentement.

    Votre paragraphe sur la Grèce me rappelle Brecht : quel théâtre fabuleux, au-delà de ce que Brecht avait imaginé, que nous vivons !

    A propos des "révolutions" Tunisienne et Égyptienne, identifier des continuités, oui, mais les différences sont aussi très importantes et significatives. Et, pour les deux, comme l'ont fait remarquer certains, ne risque-t-on pas, surtout en Égypte, d'être dans le "tout changer pour ne rien changer" ici aussi.

    D'accord avec vous sur le rôle d'Obama : la comparaison avec Gorbatchev est éclairante.

  15. Gilbert Duroux dit :

    59 lionel-pg44

    "Je crois qu'il est contre productif de taper à bras raccourcis sur le NPA. Nous avons des divergences au niveau national et parfois au niveau local. Il en faut pas oublier qu'il y a au NPA des camarades proches de nous, comme nous en avons avec d'autres organisations de gauche. Ne pas oublier, non plus, qu'au NPA, comme au PCF, il y a des opposants irréductibles au FdG."

    Tu as raison dans ton analyse, mais il ne faut pas oublier d'ajouter, pour être complet, qu'il y a au FG des opposants irréductibles à la clarté électorale. Quand on fait campagne sur la rupture et que l'on se retrouve associé à la politique libérale conduite par le PS, il me semble que le NPA a raison de le dénoncer. Tu ne trouves pas ?
    Pour ma part, le seul regret que j'ai, c'est que le NPA a perdu 5 ans. C'est lors de la dernière présidentielle qu'il fallait appuyer un candidat du mouvement social, au lieu qu'on ait à la sortie, Bové + Buffet + Besancenot. Ce n'est pas le parcours tortueux de Bové qui doit faire changer d'avis.

  16. Hold-up dit :

    " La souveraineté populaire est la question numéro un sans laquelle aucune autre ne peut être réglée. Désormais la révolution socialiste est citoyenne dans sa méthode comme dans sa finalité. Cela signifie que la forme du lien social émancipateur nouveau est civique. Dans ce contexte, les évènements de Tunisie et d’Egypte ne confirment ni n’infirment aucune thèse antérieures. Ils les refondent toutes. "

    Écoutez ces trois formidables jeunes femmes qui parlent de "révolte contagieuse, un bon virus qui va se propager au monde entier ", partout, tout le monde se resolidarise autour de la révolte Égyptienne : " Espérons que ça va être une vraie révolution, maintenant, hein !? "..."Les Tunisiens fêtent le départ de Moubarak " : http://www.dailymotion.com/video/xgzsia_les-tunisiens-fetent-le-depart-de-moubarak_news

  17. ermler dit :

    Que de puérilités dans les justifications du NPA et des quelques uns qui, sur, ce blog, reprennent ses arguments !
    Ainsi il semblerait que la Tunisie, l'Egypte et même... la Belgique valideraient le choix du NPA de ne pas s'associer au Front de Gauche ! Que ces exemples montreraient bien que le peuple n'a pas besoin des partis politiques pour faire sa révolution ! La rue y suffirait !... A ce compte-là qu'attend donc le NPA pour se dissoudre et se "fondre" dans la rue ?!

    La Révolution Tunisienne ou Egyptienne n'a pour l'instant réalisé qu'une chose : Faire tomber leurs didacteurs respectifs.
    Pour le reste il faudra bien que qelque chose se mettent en place, s'organise pour gouverner cette Tunisie, cette Egypte nouvelles. Et cette gouvernance nouvelle devra bien s'incarner dans des forces politiques à moins qu'on ne change de didacteur. Alors, pour l'instant, la "Révolution" du magrheb, celle qui inverserait en profondeur les rapports sociaux, c'est juste "nada" !
    Je rappelle à toutes ces cervelles d'oiseau que nous nous sommes débarrassés de notre dernier monarque il y a 140 ans... et que notre révolution citoyenne à nous est à envisager sur des bases un peu différentes de celles de la Tunisie et de L'Egypte.
    Et si c'était nous qui, à présent, montrions à ces peuples qu'on peut, dans une démocratie, faire une autre politique que celle d'un capitalisme fatalement libéral ? Ca leur serait vachement utile aux tunisiens et aux égyptiens qu'ont leur montre cet exemple-là. Ca leur ferait gagner du temps, non?
    Mais pas de danger que ça se passe. Besancenot et tous les petits fûtés du genre Marcailloux préfèrent faire des youyous autour des révolutions des autres plutôt que de mouiller leur chemise chez eux.
    Reste plus qu'à espérer un vrai Front de Gauche unitaire...en Tunisie, en Egypte...ou en Belgique.

  18. Marc Aurèle dit :

    Bof,

    Effectivement...Je ne suis pas déçu, je n'attends rien de la direction du NPA...
    D'ailleurs, puisqu'on en parle y'a t'il des équivalents dans ce qui s'est passé et se passe au Maghreb ?
    Les réserves sont ailleurs : chez les abstentionnistes,les indécis, ceux qui ont voté par acquis de conscience ou utile pour le PS faute de mieux, idem au PC en dehors des caciques.Bref la gauche non inféodée au Cac 40, au FMI, aux multinationales, aux banques.
    Le train de l'espoir est en marche : inutile de faire attendre ceux qui sont partie prenante pour un ou deux retardataires.
    Restés à quai, seuls, et cons, ils auront encore la possibilité de rejoindre au prochain arrêt.
    Faire autrement c'est leur laisser penser qu'ils ont plus d'importance qu'ils s'en donnent.
    C'est le sens du voyage qui compte, la direction... Pas les nostalgiques du wagon blindé.

    A propos de blindage : le vide verbeux de notre président et ses manipulations grossières...Mûr, mûr pour être largué : d'ailleurs il l'est déjà...Qui peut en douter, même parmi ses proches !...

    Notre société continue à se disloquer de partout. Et la magistrature qui s'y met !
    Le contexte permet de marquer des points, et rapidement...
    Alors inutile de perdre de l'énergie avec des révolutionnaires de salon.

  19. BENQUET dit :

    Cette ultime pantalonnade du NPA aura, espérons-le, le mérite de dessiller les yeux de tous ceux qui comme moi ont voulu croire jusqu'au bout au Père Noël.
    Comment des gens qui se font entre eux des procès en sorcellerie à la moindre occasion et scissionnent dès qu'ils forment un groupe de plus de deux personnes peuvent-ils prétendre représenter le peuple et guider les masses laborieuses vers la victoire ? Besancenot, ingénieur en chef de la machine à perdre. A croire qu'il roule pour Sarkozy ou DSK ! Qu'il aille donc rejoindre LO et consorts, parangons autoproclamés de la pureté révolutionnaire. Si seulement ils s'entendaient entre eux, déjà ! Grotesque !

  20. clop dit :

    "Peut-être ne faut-il plus s’en occuper, tout simplement. Mais quand même quel gâchis !"

    Laissez tomber, le NPA, LO, LCR, ces vieux trostkistes à la Jospin "les coupables ce sont les autres..."
    Non, non, il ne faut plus s'en occuper.
    Chez ces gens là, on n'vit pas, monsieur, on n'vit pas, on triche...
    Parce que chez ces gens-là, monsieur, on ne s'en va pas
    On ne s'en va pas, monsieur, on ne s'en va pas
    Ils sont dans leur petit monde du refus de tout, ils n'aiment le pouvoir que dans l'opposition, ils ne prendront aucune responsabilité. Ils ne mettront pas les mains dans le cambouis. Construisez une nouvelle gauche, une grande maison avec des portes et des fenêtres, pas de résidence secondaire

  21. Agnès dit :

    comment espérer que ces démocraties balbutiantes - dont la classe politique en place est corrompue jusqu'à l'os - ne sombrent pas dans le maffiosisme à la russe ?

  22. Tonya dit :

    Pour qui est intéressé :

    Olivier Besancenot, à "C politique" dans quelques minutes (sur la Cinq)

  23. Annie dit :

    @Sonia : je ne nie pas la présence de "conseillers" US ni de gesticulations hystériques (euh pardon, "intenses activités diplomatiques" dit-on dans le langage courant) dans les chacelleries américanistes en Tunisie et en Egypte ; je dis juste que c'est le désordre et la stupéfaction qui caractérisent la direction politique US.
    Bien sûr, ils cherchent à récupérer a posteriori, mais la sensation d'un glacis qui craquèle s'impose d'elle-même. La surprise devant les catastrophes (golfe du Mexique, crise égyptienne, krach boursier) les rend totalement paralysés et impotents (la crise géorgienne était déjà un symtôme,et la perte d'influence en Amérique du Sud). Les administrations Carter et JFK et le soft-power qu'ils promouvaient alors, avaient eu lieu à une époque où le glacis était fort.
    Le suicide du jeune tunisien a été l'étincelle, bien plus que les gesticulations hystériquesdans les chancelleries. Il n'y a qu'à voir le sursaut d'orgueil de Moubarak ; si réellement depuis des mois en 2010, il se préparait, par les grands stratèges du soft-power US new look, son départ, sa réaction le contredit et il aurait préparé le terrain.
    Et je ne comprends pas comment tu peux mettre l'Egypte moubarakienne dans le "point faible stratégique" en Afrique pour les USA ; le pays était totalement verrouillé. C'était encore un de leurs points de chutes les plus sûrs.
    Dans le reste de l'Afrique, il suffit de voir comment ils ont du mal à imposer leur poulain Wattara face à Gbagbo.
    Sinon, je suis d'accord sur la main mise de la Chine, mais n'oublie pas qui a mis en place ce système qui permet à des prédateurs (euh pardon des "investisseurs") d'acheter des kilomètres entiers de terres africaines ; Merci au FMI, à la Banque Mondiale, et aux dictateurs locaux.

  24. lionel-pg44 dit :

    66 Gilbert Duroux

    Des faits, camarade... Raconte voir ! Dis nous aussi ce que font les élus NPA où ils ont été élus en compagnie du FdG ?

  25. Rogue dit :

    Les alliances, quelles qu'elles soient, et toutes nécessaires qu'elles sont, se font moins sur la base d'un projet commun que sur la volonté d'abattre un ennemi commun. Prenons encore comme exemple les manifestations en Égypte...

    Identifier l'ennemi principal, et avoir le même, telle est la condition requise à une alliance.

    Et c'est justement pour cela que nous seront toujours divisés, à gauche, entre les communistes partisans de l'union, et les gauchistes/trotskystes/anarchistes/luxembourgistes/*istes/*istes/*istes qui vont prêcher l'orthodoxie dans leur coin.

    Parce que les premiers ont comme ennemi principal le capitalisme, la bourgeoisie... Alors que pour les derniers, le capitalisme, la bourgeoisie est certes, un ennemi, mais nullement l'ennemi principal... Non, l'ennemi principal, pour eux (il suffit de parler 10 minutes avec l'un d'entre eux pour s'en rendre compte) est d'abord et avant tout le "faux-communiste", qui "ruine son combat", comme ils disent, en croyant de cette manière regagner un peu de respect de la part de la bourgeoisie qui, de toute façon, leur ch** à la main.

    L'ironie du sort, c'est que LO, NPA, et tout le reste, ne sauraient pas s'allier entre eux puisqu'en s'excommuniant les uns les autres comme "faux-communistes", ils se désignent eux-même comme ennemi principal. C'est pour ça que les gauchos se divisent sans cesse jusqu'à l'individu.

  26. JULIA dit :

    Oui, avec sa minorité agissante, le NPA va bénéficier d'un régime de faveur de la part des médias dominants, car pour le Medef et la bourgeoisie, il s'institue lui-même "idiot utile du système", exactement comme les intégristes musulmans furent les "idiots utiles" des tyrans arabes au sevice de l'impérialisme US.
    L'essentiel reste que le mensonge désespérant continue à désespérer la classe ouvrière : "Marx est mort, le PCF est mort". Voyez comme la chute du mur a été sacralisée, instrumentalisée pour cette grand-messe anti peuple !
    Il reste une chance pour les classes sociales prolétaires ou en voie de prolétarisation à très grande vitesse : renforcer le Front de toute la gauche populaire avec (et pas autour, ni derrière, ni contre !) le PCF, à condition que ce dernier aide la diversité de ce compagnonnage à se renforcer elle-même sans s'entre-déchirer, et c'est la démarche constructive et fraternelle du Front de gauche (où le NPA, et pour cause, refuse d'entrer !)
    On est en droit de se poser la question quant à des carrières d'anticommunistes facilitées en sous-main par le MEDEF, via des promotions médiatiques sur les plateaux TV et autres positions bien en vue: quel rôle véritable a joué un révolutionnaire populiste comme Bové, et où donc émarge-t-il aujourd'hui? Même question pour Dany le rouge, idem pour Rocard passé du PSU soixante-huitard à l'esprit des lumières septentrional qu'on connait ? La gauche entière et solidaire peut garder sa diversité et se métamorphoser, avec le PCF, avec le PG, avec la GU et contre aucune des autres forces acceptant de jouer cette dynamique populaire possible, si tout le monde joue collectif, la convergence politique de tous les fronts de lutte sociale, vers le véritable Front Populaire attendu !

  27. Rachel dit :

    Je regarde Besancenot sur France 5. C'est horrible. Je ne comprends pas pourquoi il refuse l'union. On est d'accord sur l'essentiel. On a un ennemi commun. Il reste obsédé par la personne de Jean-Luc Mélenchon, en l'insultant presque. Ça me déprime totalement.

  28. Mario Morisi dit :

    Besançenot également.
    Tout cela me rend triste. Etre contraint, par ses contradictions internes et intimes (des liens familiaux avec la LCR et des yeux pour voir la seule stratégie possible), de se ridiculiser, de "ramper sur les miroirs", comme on dit en Italien pour les contorsions que l'on doit faire quand on a perdu, c'est pathétique pour la cause qu'il défend sincèrement. Pendant ce temps-là, le peuple (un mythe ?) auquel il fait référence en Tunisie, en Egypte, dans le mouvement social, se rassemble un peu partout (20 départements où les militants NPA font pot commun avec le FdG ou avec le PG et d'autres... A ce point de blocage psy et d'absence d'argumentations, c'est tragique. Genre POI : il faut interdire les licenciements, mais on a aucun levier pour le faire, puisqu'on n'est ni des mercenaires armés jusqu'aux dents, ni des groupes d'assauts expérimentés, ni majoritaires dans les Assemblées. Alors... Olivier donne le spectacle d'un couteau sans lame ni manche...
    Ah, je passe sur les concepts repris chez nous : "oligarchie", "constituante", "de la rue aux élections"...
    Misère...

  29. Jupsy dit :

    Bonjour

    Pour le debat de demain des copains du PS m'ont dit vous attendre sur le thème de la sécurité que ne manquera pas d'évoquer le FN. N'y a t-il pas objet de se démarquer de tout ceux qui parle de sécurité (y compris le PS par le concept de "sureté" qui est plus large et en même temps plus précis, plus humaniste. Il m'apparait plus démocratique et touchant plus à la réalité des gens: sureté de l'emploi, sureté de la justice, sureté de la santé... J'en ai tellement marre d'entendre parler de "sécurité" comme si nous n'étions pas des rescapés quotidien de la vie. C'est çà aussi qui est beau à vivre....

  30. olivier dit :

    Besencenot, on s'en fou, c'est la base du NPA qui va décider, et je pense qu'une grosse partie rejoindra le FdG. Attendons le résultat des cantonales et observons les départements où le NPA part avec le Front de Gauche (Alpes de Hautes Provence) par exemple.

  31. lemarteau dit :

    lionel-pg44 a écrit :" Ne pas oublier, non plus, qu'au NPA, comme au PCF, il y a des opposants irréductibles au FdG."

    Etant PCF je suis d'accord avec ce que tu écris: il y a des communistes anti FdG et ils sont très minoritaires (en gros ce sont ceux qui sont avec Gérin et quelques uns de ceux qui soutiennent Chassaigne coute que coute).

    Mais pour être complet tu aurais pu également écrire qu'au Parti de Gauche, il y aussi des anticommunistes !

  32. odp dit :

    Moi, ce qui m'intrigue c'est que Jean-Luc Mélenchon ne se rende pas compte que les révolutions tunisienne et egyptienne sont des révolutions bourgeoises, menées par les classes moyennes, et qui n'ont rien de marxiste. Le rêve des jeunesses tunisienne et égyptiennes, c'est la société libérale à l'occidentale; certainement pas le Vénézuela de Chavez ou la Colombie de Morales.

  33. Remus dit :

    J'aimerai savoir ce qu'il reste comme chance pour que le NPA participe au FdG. Est-ce vraiment fini? Pouvons-nous nous attendre à un rebondissement de leur part dans les prochains mois ?

  34. eugene fondrier dit :

    Salut,
    J'espere aussi qu'ils ne se braqueront pas tous. Comme le disait Jean Francois Kahn dans son débat avec JL.Mélenchon : "On ne peut pas faire la révolution tout seul, il faut se rassembler". Donc peut être qu'une partie du NPA joindra le FdG. Ensuite, je suis d'accord avec Jean-Luc Mélenchon lorsqu'il s'annonce candidat, quitte à céder sa place, plutôt que d'attendre le "pere noel, la fée clochette ou l'enchanteur" comme il l'a si bien dit.
    Enfin bonne chance pour demain cher Jean-Luc Mélenchon, mais ce ne sera pas dur avec la stratégie "dracula" :)
    On attend beaucoup du FdG, réussisez, réussissons !

  35. Thomas dit :

    La LCR ou le NPA ont-ils jamais envisagé de gouverner ? Je n'en ai jamais eu l'impression. Dénoncer, c'est indispensable, mais ça ne peut pas suffire, car on finit par désespérer... Maintenant le Front de Gauche est là, et l'espoir renaît !
    Mon petit doigt me dit qu'ils seront nombreux, les électeurs qui eurent voté Besancenot (ça m'est arrivé), et qui auront trouvé mieux avec le FdG : dénonciation + volonté de gouverner + programme de gouvernement crédible.
    A fond avec le Front de Gauche !

  36. lionel-pg44 dit :

    78 Rachel

    Je regarde Besancenot sur France 5. C'est horrible. Je ne comprends pas pourquoi il refuse l'union. On est d'accord sur l'essentiel. On a un ennemi commun. Il reste obsédé par la personne de Jean-Luc Mélenchon, en l'insultant presque. Ça me déprime totalement.

    C'est ce que me disaient mes camarades du NPA jusqu'à il n'y a pas bien longtemps. Nous sommes d'accord sur tout!
    Sauf que Mélenchon ne peut pas être le candidat de l'autre gauche. Mélenchon le républicain nationaliste avec son drapeau tricolore et sa Marseillaise, Mélenchon l'ex social traitre qui trahira encore, Mélenchon avec son "qu'ils s'en aillent tous" qu'il a piqué aux sud américains, Mélenchon qui veut importer une révolution citoyenne hors sol...
    Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage... il semblerait que Jean Luc l'a attrapée !

  37. jean ai marre dit :

    Après avoir écouter Olivier B. le différent est vraiment ambigu.
    Va t il se décider à sortir de la lutte de résistance sociale pour aller vers la perspective de gouvernance ?
    Le problème est de fond pour lui.
    Il a clairement dit, en prenant l'exemple Egyptien et Tunisien, que la révolution viendra de la rue, pas des urnes.
    Que la rue, le peuple, imposera ses choix.
    Pour ma part je partage, mais comme il dit, je suis pragmatique, le réel est là, et je laisse aux syndicats leurs rôles et aux politiques le leur.

    Les électeurs trancheront, mais c'est une erreur historique de ne pas aller dans le Front de Gauche.

  38. ermler dit :

    J'ai écouté Besancenot à C politique.

    Il est accord sur l'essentiel avec les positions de Front de Gauche. (Chasser les oligarchies, la récupération des 10% perdus par le travail au profit du capital, le création d'une Constituante...).
    Proximité qui rend d'autant plus injustifiable son refus d'unité.
    Ce refus s'appuie principalement sur:
    1. Un procès d'intention.
    2. Une aversion personnelle.

    1. Il suppose comme acquis que le Front de Gauche gouvernera sans condition avec le PS. D'où tient-il cette certitude ? Certainement pas de Mélenchon qui a dit clairement qu'il ne participera pas à un gouvernement qu'il ne dirigerait pas.
    2. Il ne veut pas de Mélenchon comme candidat unitaire. Pourquoi ? Au nom de quoi déclare-t-il d'avance une candidature comme illégitime ? As-t-on jamais vu une recherche d'unité basée sur un ostracisme dirigé contre une personne ?

    Bref, avec ce double argument de parfaite mauvaise foi le NPA aura bien du mal à masquer son inchohérence et son incapacité chronique à s'inscrire dans une démarche unitaire de gouvernement. Tout le reste n'est que poudre aux yeux.
    La candidature - inévitable - de Besancenot à la présidentielle aura comme principal effet "utile" de faire baisser le score du Front de Gauche. Le petit facteur (pour lequel j'ai voté en 2007) a beau prétendre qu'il n'a pas d'ennemi de côté-là, objectivement il est le pire ennemi du rassemblement de la gauche anticapitaliste. Et le NPA n'aura aucun mal à réunir ses 500 signatures... auprès des élus du PS !
    A mon grand regret, il ne me reste plus qu'à souhaiter la marginalisation rapide (avant dispatition) d'un NPA incapable de dépasser ses vieux démons sectaires.

  39. dudu87 dit :

    Bonsoir,
    "En Belgique on s’accommode, bon gré mal gré, d’une absence de « gens importants » à la tête de leur pays et ce depuis des mois. Il existe dans les pays structurés des institutions permanentes, avec des citoyens compétents et honnêtes, tout a fait susceptibles de mener les affaires courantes pendant plusieurs mois, sans que le besoin de recourir à des organisations politiques ayant fait preuve de leur défaillance dans le passé ou dans le présent ne s’impose."

    Vive l'autogestion! ça me fait penser à une usine sans chef, sans patron...C'était exactement le langage de feu LCR!
    L'affaire LIP ça vous rappelle rien? Un beau gâchis d'une lutte exemplaire. Je vous fais une comparaison avec la lutte des ouvriers du livre contre Hersant à la même époque.

  40. Annie dit :

    @Seti 1er et odp sur le caractère bourgeois et libéral des révolutions tunisiennes et égyptiennes (à opposer aux processus sudaméricains) :
    Jean-Luc Mélenchon a surtout comparé l'effondrement d'assises politiques tenues pour acquises (et fins de l'histoire) pour ces 2 parties du monde, qu'un "petit" incident a complètement chamboulé (là une bataille du gaz, ici le suicide d'un chômeur) ;
    Je pense surtout que nous sommes en territoire inconnu, et qu'il est hâtif de plaquer des schémas préconçus.
    Que les bobos locaux manifestent car ils veulent une part du gâteau que les organisations claniques ont confisqué, c'est juste. Mais dans les manifestations à Tunis ou au Caire, des mots d'ordre sur l'injustice sociale et l'absence de dignité étaient scandés (et pas forcément par des gens qui ont le dernier iphone ou dernier foulard de luxe).

  41. guillot dit :

    lionel-pg44 @75
    "66 Gilbert Duroux Des faits, camarade... Raconte voir ! Dis nous aussi ce que font les élus NPA où ils ont été élus en compagnie du FdG ?"

    - En Limousin, les 6 élus (dont 2 NPA) du groupe Limousin Terre de gauche ce sont soit abstenus, soit ont voté contre le budget régional 2011.
    - En Aquitaine, voici la position présentée le 20 décembre dernier, jour du vote, dans le quotidien "Sud Ouest" des 3 élus régionaux sur le budget régional 2011 et le projet LGV:
    Alain Baché, Front de gauche (FdG= 3 élus dont 2 PG et 1 PCF)
    « Ce budget est marqué par le gel des dotations de l’État et par l’augmentation de la part régionale de la TIPP et une augmentation du tarif des cartes grises. Nous soutenons les opérations coup de pouce en direction des jeunes ainsi que les décisions concernant le plan campus et le logement étudiant. L’effort en faveur des trains express régionaux va dans le bon sens, mais nous estimons que nous pourrions renforcer le partenariat avec Réseau ferré de France pour ouvrir de nouvelles lignes. Nous souhaitons que se tiennent des assises régionales de l’emploi et engageons la Région à faire plus pour la garantie des ressources de la forêt aquitaine. Nous voterons ce budget tout en regrettant les crédits régionaux engagés sur la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux. »
    -En Midi Pyrénées, 6 élus régionaux du FdG ont aussi voté pour leur budget 2011, dotation budgétaire comprise. Le président de la région, Martin Malvy avait reçu l'appui du médef régional pour sa réélection lors des régionales.
    Et à ma connaissance, chez les élus du FdG, ces votes favorables pour des budgets 2011 élaborés par les majorités PS dans les conseils régionaux ne sont pas isolés.

  42. Yannick (sympathisant pdg) dit :

    Il me semble que ce n'est pas en prenant les gens de front que nous les aiderons a mieux nous écouter, et à entendre ce qu'ils ont à nous dire.
    Mélenchon et Besancenot ne sont pas d'accord ? Qu'ils s'invitent dans leur congrès, qu'ils échangent l'un l'autre.
    S'ils ne se mettent pas d'accord, ce sera hyper dommageable pour 2012. Et ce sera la faute des 2.

  43. Annie dit :

    @ermler dit:
    Il est accord sur l'essentiel avec les positions de Front de Gauche. (Chasser les oligarchies, la récupération des 10% perdus par le travail au profit du capital, le création d'une Constituante...). Proximité qui rend d'autant plus injustifiable son refus d'unité.
    Ce refus s'appuie principalement sur:
    1. Un procès d'intention.
    2. Une aversion personnelle.

    Ce qui m'exaspère, ce n'est pas tant le refus d'unité, que la reprise des arguments de cadres du PS, qu'il ne cesse de critiquer et de traiter de sociaux-traitres par ailleurs. Comment peut-on fonder l'argumentation du genre il ira aux excécutifs avec le PS sans conditions car c'est écrit même Benooit Hamon l'a dit, et dire par ailleurs que tout ce qui sort de la bouche des cadres du PS est un tissu de mensonges ? Au lieu d'aller à la source et exiger de Hamon ou autre des preuves d'accords, ce qui est le minimum de l'intégrité intellectuelle.

    Quant au refus d'un leader d'orga politique pour être le candidat de la gauche anti-capitaliste, c'était une exigence absente de la part de l'ex-LCR en 2007 lorsqu'on a tenté un rassemblement anti-TCE. En fait, c'était une exigence de... José Bové. Là encore, absence de cohérence.

    Bref, avec ce double argument de parfaite mauvaise foi le NPA aura bien du mal à masquer son inchohérence et son incapacité chronique à s'inscrire dans une démarche unitaire de gouvernement.

    Je parlerais surtout d'incapacité chronique à avoir une emprise sur le réel (aucun des grands acquis sociaux type sécurité sociale, congés payés, etc, depuis la guerre ne provient de "l'extrème" gauche, mais de ceux qui ont mis les mains dans le cambouis).

    Allez la page de énième tentative de rassemblement est tournée, ça n'a pas marché. Pas d'aigreur ou de perte de temps en critiques, il faut à tout prix réussir les cantonales (pour que les communistes se rassurent de la pertinence du FdG) et faire connaître nos points...

  44. clop dit :

    à Yannick (sympathisant pdg)
    "Il me semble que ce n'est pas en prenant les gens de front que nous les aiderons a mieux nous écouter, et à entendre ce qu'ils ont à nous dire. Mélenchon et Besancenot ne sont pas d'accord ? Qu'ils s'invitent dans leur congrès, qu'ils échangent l'un l'autre. S'ils ne se mettent pas d'accord, ce sera hyper dommageable pour 2012. Et ce sera la faute des 2."

    Clop, sympathisante pdg : alors, là non ! c'est déjà insupportable de penser que Jean-Luc Mélenchon va devoir ferrailler avec La fifille à Le Pen, imaginer un face à face même interne avec Besancenot, c'est comme faire jouer une équipe de Ligue 1 contre une B de 3e division. D'accord, d'accord, Jean-Luc Mélenchon est dans l'équipe de Ligue et il n'en fera qu'une bouchée de la 3e division, mais que de temps et d'énergies perdus. Je n'ai pas trouvé le temps d'écrire sur le dernier post de Mélenchon, mais contente de savoir qu'il va ouvrir des ateliers (commission) sur des thèmes pour simplifier les messages auprès de l'électeur moyen, sympathisant ou non.

  45. jorie dit :

    Je viens d'écouter Besancenot avec une forte sympathie...
    Mais hélas, après tous les points de convergence entre nous et qui nous permettent de manifester ensemble, OB s'est un peu paumé dans les grandes largeurs pour justifier son non ralliement avec le FdG.
    Il parle de mouvement social, mais bon sang, la révolution citoyenne de Mélenchon, c'est quoi sinon "mouvement social et implication populaire" ?
    Le désaccord viendrait des urnes, au prétexte que notre démocratie n'en est plus une. Il me semble que le PG notamment envisage une 6e république permettant de mettre 1 terme à la présidentialisation.
    Alors quoi ? passer par les urnes est bien le seul moyen aujourd'hui en France ! Que veut OB ? renverser le pouvoir par la force, pour être "légitime" ?
    C'est quand même dingue cette histoire! OB est intelligent, qu'est-ce qui le verrouille, lui le révolutionnaire ? la LCR, sa base ? Ce soupçon mal placé envers Mélenchon, parce qu'il a été socialiste et qu'il se ralliera au socialisme ? Pour le moment, Jean-Luc Mélenchon cherche un score à 2 chiffres pour le FdG, il faut que cette mouvance gagne une taille critique pour agir, c'est évident pour se faire entendre par le plus grand nombre de français sont la majorité est à droite quand même, il suffit de voir les mobilisations (même fortes) et le vote Sarko ou la frilosité socialiste pour le comprendre !
    Enfin, 1 personne "représentative " du mouvement social plutôt que Mélenchon, c'est carrément idiot. Il suffit de voir en France comment on fonctionne aujourd'hui pour voir à quel point cette vision est erronée dans le réel. Je suis sûre que les adhérents du NPA vont réfléchir à tout ça, on a vraiment besoin d'eux et de la grande gueule de Besancenot pour réussir !
    Je n'arrive pas à croire qu'il soit sectaire de nature, ça me dépasse complètement. Enfin, du moins, il n'a pas "tapé" sur Mélenchon, c'est déjà ça.
    Mais qu'il ne se fasse pas piéger encore pour la 3e fois dans les élections!

  46. Sycophage dit :

    Juste une petite contribution vespérale teintée de grisaille. Il y a eu cette semaine une journée de grève et quelques manifestations dans l’éducation nationale. J’étais gréviste jeudi, je suis allé manifester. J’en suis revenu désespéré. Il y avait peut-être moins de monde dans la rue jeudi que de postes supprimés l’année prochaine… L’établissement dans lequel je travaille perd 8 postes d’enseignant à la rentrée prochaine ce qui représente environ 15 % de l’effectif. 16 000 postes au niveau national. Nous avons reçu la fameuse DGH. Verdict : nous n’avons même plus les moyens de garantir le quota horaire prévu par les textes pour chaque discipline. Tous les dispositifs d’accompagnement personnalisé prévus par la réforme sont morts nés : pas de moyens. Voilà pour la saignée. Mais il y a pire. La révolution culturelle version l’Oréal est en bonne marche dans l’éducation nationale. L’individualisme est maintenant la règle. Les collègues se jettent tels des hyènes affamées sur les heures supplémentaires défiscalisées et sont trop occupés à se disputer la carcasse pour s’inquiéter du reste. C’est un tableau un peu noir, je l’admets, mais l’humeur l’est aussi.
    Votre énergie et votre courage sont remarquables. Comment lutter contre des médias qui s’emploient à discréditer toute pensée alternative de façon consciente ou inconsciente au profit d’un système qui se veut démocratique ? Les travaux de Chomsky sur la fabrique du consentement sont remarquables à ce sujet…

  47. GdeC dit :

    @Mélenchon : étonné que tu n'évoques pas le FSM, dont la déclaration finale adoptée me semble mettre en perspective les événements tunisiens et égyptiens en perspective d'un combat bien plus large, qui nous rassemble tous.

  48. Yannick (sympathisant pdg) dit :

    @ clop

    Dans mon esprit, avec le NPA c'est plus côte à côte que face à face, pas besoin de débat interne, une réunion informelle où les 2 hommes doivent tout mettre à plat, puisqu'apparement il s'agit plus d'une question d'homme que d'une question d'idée...
    Un peu de respect tout de même pour Besancenot, il a souvent été de nos combats. Nous souhaitons tous que la gauche (j'en exclus le PS) sorte en tête du premier tour en 2012... alors faisons tout pour. Et surtout eux, il en est de leur responsabilité.
    Une querelle comme celle-ci n'est pas dans rappeler l'ambiance des primaires du PS.

  49. Rachel dit :

    @ermler : je partage totalement votre analyse. Ce qui me semble le plus pervers, c'est son appel à une alliance anti-capitaliste. Non mais c'est vraiment gonflé de sa part. On a envie de lui dire : Helloooo ?! Et le Front de Gauche, tu crois que c'est quoi au juste, patate ? Et puis il exige une indépendance totale de son parti, tout en appelant à une alliance qu'il rejette... Allez comprendre... En gros, tu te ranges derrière le NPA ou tu dégages. Super. Il sait ce que veut dire une alliance ? Oui, monsieur respecte ses camarades anti-capitalistes, et partage l'essentiel de leurs idées ; mais il refuse de s'allier avec eux ; tout en appelant à une alliance.

    Comme disent les Américains : WTF ?

    Oh oui, et j'adore le grand prétexte : le FdG s'est allié localement à des méchants du PS qui les ont avalés ? Okay... Déjà, il faudrait donner les détails de ces accusations et entendre la version des gens du FdG impliqués. Ensuite, discutons. Et le NPA, pourquoi s'allie-t-il donc au FdG dans des dizaines de cantons ? Et Besancenot, pourquoi as-tu accepté les signatures d'élus du PS pour te présenter à la présidentielle ? Tu vois, c'est facile de faire dans l'argumentaire de bas étage. Ça suffit ! Il y a urgence ! Il y a un programme partagé. Vous êtes d'accord avec ce programme, oui ou non ? Oui ? Alors quoi ? Qu'est-ce qui ne va pas au point de mettre en danger toute la gauche anti-capitaliste ? Grrrr...

  50. Michel Matain dit :

    @ 89 jean ai marre
    Olivier a clairement dit, en prenant l'exemple Egyptien et Tunisien, que la révolution viendra de la rue, pas des urnes.

    En 36 on a gagné dans les urnes avant qu'il y ait la grève générale.
    En 68 on a gagné dans la rue avant que de ne perdre dans les urnes.

    Il faut gagner partout, l'un s'appuyant sur l'autre : urnes et luttes. Sans prédire à l'avance où se fera le premier pas.
    Il n'y pas d'exemple qui vienne de l'étranger : chaque pays a son histoire, sa culture, ses modes d'organisation et de représentation. La France n'est pas la Tunisie aujourd'hui, comme elle n'était pas le Chili hier et non plus la Russie en 1917.


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