24nov 10

Congrès du PG, Parti socialiste, Irlande, Audrey Pulvar

« Send them away! » « Fichez les dehors! »

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C eci est une note spécialement longue. Commencée par petits bouts au fil des jours, elle a grossi au point que j’ai du la découper en plusieurs morceaux pour en régler la diffusion. Je pense et je fixe mes recherches en écrivant, comme vous le savez. Je traite ici du congrès du Parti de Gauche, de nos rapports avec les socialistes, de la situation en Irlande et au Portugal, du rôle des américains dans ce contexte. Puis je viens sur ce qui est arrivé à Audrey Pulvar. J’allais éditer ma note quand m’est arrivé le contenu du discours du premier ministre. Il a annoncé son intention de déposer une proposition de loi organique pour rendre possible le référendum d’initiative populaire. J’avais demandé la chose de toutes les façons et notamment dans mon discours dimanche. J’estime que maintenant il ne faut pas trainer et commencer tout de suite la collecte des signatures pour un référendum sur la réforme des retraites.

Le congrès du Parti de gauche s’est déroulé d’une façon remarquable. Je ne dis pas qu’il était parfait ni que tout fut aussi bien calé qu’il aurait fallu. Je veux juste souligner que ceux qui y participaient avaient en commun de vouloir réussir le congrès et de faire tout le temps et en toutes circonstances ce qu’il fallait pour qu’il en soit ainsi. Non pour eux-mêmes, mais parce qu’ils étaient conscient de ce que représente ce petit parti aux yeux de ceux qui scrutent la gauche pour y trouver une issue. Notre parti n’est rien ou presque. Juste une modeste passerelle lancée sur le vide. Mais parce qu’elle est là tout est de nouveau possible. La coalition du Front de Gauche ne prend son sens que parce que ce petit quelque chose donne une forme concrète au rassemblement. Faute de quoi le Parti communiste qui a aussi souhaité ce rassemblement ne pourrait rien faire d’autres qu’agiter un slogan face à un NPA volontairement isolé qui fait de sa solitude un argument identitaire. Voila ce que j’ai voulu dire a propos de notre rôle singulier. C’est ce qui a été fielleusement reproduit dans « Le Monde » comme une auto célébration, dans la veine provocatrice et méprisante des articles de ce quotidien à notre sujet. Reste que dans ces conditions, libéré des traditionnels enjeux internes nous avons pu faire de notre congrès un moment spécial de notre identification.

Notre décision la plus spectaculaire en la matière est d’avoir, peut-être exagérément, ouvert nos travaux à des personnalités extérieures dans des conditions d’exceptionnelle écoute. Il y a eu dix sept invités prenant la parole en trois jours. C’était peut-être trop dans la mesure où cela nous couta en temps de parole disponible pour les congressistes eux-mêmes, ce qui créa une certaine frustration. Mais la démonstration a été faite de ce que pourrait-être un parti organisé comme un mouvement davantage que comme une phalange, fédérant des domaines d’intervention plus ou moins autonomes mais complémentaires. Ce qui frappait dans les prises de paroles « extérieures » c’est précisément qu’elles n’étaient pas ressenties comme extérieures. Elles faisaient partie du tableau auquel chacun est confronté dans sa vie militante ou sa réflexion. Il y a beaucoup à attendre, selon moi, de cette façon de faire. Il s’agit d’un tournant à prendre où l’on passerait moins de temps à généraliser le débat et davantage à le particulariser et à le contextualiser. Illustrer une idée par le récit d’une pratique en modifie et en éclaire la perception davantage que mille batailles de verbes ou d’adjectifs sur les concepts qui s’y rapportent.

Une autre innovation vint à la fin. Ce fut la décision prise en bureau national de créer une co-présidence du parti, mixte, homme-femme. Notre intention est d’aller, à notre rythme, vers une généralisation de cette pratique. Il s’agit d’intégrer complètement et totalement la seule différence universelle, celle des genres. Cela veut dire assumer cette différence pour la libérer du lien dominateur non dit, et donc caché, que le patriarcat a introduit dans la relation de genres. Nous sommes le premier parti politique à faire ce pas et je suis certain que nous ne serons pas les derniers. Mais nous avons innové davantage que maints bavards sur ce thème. L’heureux concours de circonstances qui ajoute à la portée symbolique de notre décision, c’est que nous illustrons aussi, tels que nous sommes, Martine Billard et moi, deux aspects fondateurs  de la personnalité culturelle du parti, le socialisme et l’écologie.

La troisième nouveauté est d’ordre doctrinal. Elle se trouve formulée dans mon discours final. Il s’agit de la prise en compte  de la place du « précariat » dans les sociétés libéralisées. Je suis venu à cette question en décrivant ce qu’est « le peuple » dans notre discours. Il me faut dire qu’il s’agit d’une reconstruction de ma propre vision de l’action de gauche pour faire bifurquer le système capitaliste de notre temps. Je veux nommer quel est l’acteur de notre action, son « héros ». il s’agit du « peuple » en tant qu’acteur de l’histoire. J’ai rédigé le passage à ce sujet et je l’avais introduit dans cette note. Celle-ci, alors a explosé en longueur. J’ai donc préprogrammé son installation en ligne pour ce dimanche. J'y traiterais aussi des interventions du dimanche matin et spécialement de celle de Clémentine Autain.

Après tout cela il faut bien reconnaitre une erreur dans ce congrès. C’est celle de notre système de communication à son sujet.  Ni nos innovations, ni la co-présidence n’ont retenus l’attention des médias présents. Et pas davantage le travail sur le concept de peuple exprimé dans mon discours. Pourtant le thème avait  donné lieu à de belles polémiques finalement très abstraites. La Marseillaise finale, après l’Internationale, ni le passage sur le lien entre souveraineté nationale et souveraineté populaire n’a été retenu non plus… Et pas davantage le débat sur « l’impasse stratégique » à laquelle peut conduire le double refus qui est le notre de l’alliance avec les socialistes d’un coté et de la ligne de « l’extrême gauche plurielle » de l’autre. Le vrai sujet du congrès était tout de même : «que faire avec les socialistes et les verts ? ». Il n’en est rien apparu. Tant pis.

Ce qui a retenu l’attention c’est le supposé conflit avec le PCF  à propos du populisme. J’ai même lu que j’avais « mis le concept en sourdine »… Mais quand en ai-je fais un argument de campagne ? Je ne le saurais jamais. Par contre j’ai tout de même consacré un bon quart du discours de clôture à la question du « peuple » comme acteur politique nouveau en relation avec l’émergence du « précariat » et il n’en est rien resté. C’est le moment de dire qu’aucun conflit entre le PCF et nous n’est possible sur la question de l’élection présidentielle. Cela ne tient pas à notre amitié réciproque. Les faits commandent. Et nous le savons tous depuis le premier jour du lendemain de notre percée aux élections européennes. Le Front de Gauche n’existe que par sa diversité. Un seul parti ne peut avoir toutes les candidatures. A partir de là c’est comme ça qu’il faut lire ce que dit avec tant d’insistance le PCF sur la nécessité d’être « collectif ». L’injonction fonctionne autant comme une évidence pour nous tous, à propos de la campagne électorale présidentielle, qu’en particulier pour les adhérents du PCF troublés par les sirènes du repli sur l’identité partidaire du communisme. Mais contre nous agit une propagande incessante. Celle des gens de médias favorables aux socialistes. Ceux là ont besoin des identitaires de tous poils, inclus ceux du NPA, pour jeter de l’huile sur le feu tous les jours.

Le thème a été écrit noir sur blanc dans un argumentaire du PS lors de la création du Parti de Gauche : nous voudrions faire une OPA sur le PCF. Depuis, le disque tourne en boucle. L’autre volet est : « mon impatience » d’être candidat. Il sert à réduire tout ce que nous entreprenons à un plan de carrière personnel. Mais quelle carrière aurais-je en vue ? Comme les mêmes ne peuvent aussi écrire que je vais gagner l’élection présidentielle, alors il leur faut produire un argument complémentaire: je ferai tout cela pour être ministre de leur fichu gouvernement. C’est le maximum d’imagination politique d’un bureaucrate ordinaire du PS qui fait sa carrière. Ainsi Benoit Hamon s’est spécialisé dans les petites confidences, les indiscrets comme ils disent, où l’on apprend que « tout cela finira par l’entrée de Jean Luc au gouvernement ». Air entendu du vieux squale qui en a vu d’autres. J’ai trouvé ça dans trois ou quatre médias sous des formes différentes. Une fois pondu leur œuf les poules caquettent de satisfaction. J’ai eu des poules, je sais de quoi je parle. Donc les indiscrets font les paons. Puis, mille diables, les voila bien embarrassés aussitôt. Si je vais aller faire la gauche du gouvernement à quoi sert la gauche du parti ? Misère ! Voila Hamon sans emploi ! Et comment tendre la main aux centristes en compagnie d’épouvantail de notre acabit ? Seule la stigmatisation peut être efficace. Huchon et Valls ont fait le travail. Mais mille diables, comment concilier ça avec l’appel à se regrouper au deuxième tour ?

Car ils ont vu les sondages. Ca les agace. Quel moyen pour eux de se passer des points que nous représentons ? Et pire encore du total que cela fait avec le NPA ! A nous deux, Front de gauche et NPA cela fait treize points ! Ca craint pour se faire élire contre nous au deuxième tour. Et comment dire en même temps que je vais aller dans leur gouvernement si nous sommes les diables dans leur bénitier? Retour à la case départ ! Donc le bon plan c’est de nous affaiblir en nous divisant. Pour eux, le bon feuilleton ce n’est donc pas eux et nous mais nous et le PCF. Diversion sans effet ? Non, il y a un effet. Ca m’énerve. Ca ne va rien arranger. Car je suis mal disposé à l’égard du PS.

J’ai une sérieuse raison. Avec les Verts, ils ont décidé de présenter des candidats communs contre nos sortants. D’habitude ce genre de coalition est réservé aux cas où il y a le Front National. C’est d’autant plus scandaleux, dans ce cas, que les intéressés siègent dans les mêmes exécutifs. L’idée des socialistes est de nous passer devant de cette façon et de nous obliger à voter au deuxième tour pour eux. Je ne crois pas, si cela se produisait, que nos électeurs seraient convaincus. Au contraire ! Le dégout gagnerait d’autres cantons où nos électeurs seront rendus témoins du procédé. Je m’en chargerai personnellement dans mon ancienne commune, Massy, où l’injure bat un record puisque le candidat commun vert socialiste est celui qui m’avait fait perdre le siège cantonal en 1992 en se maintenant au deuxième tour. J’avais repris le canton en 1998. Et Marie-Pierre Oprandi, qu’ils veulent éliminer, l’a repris à son tour contre le maire de droite ! Je ne pense pas que ce Vert de convenance puisse être élu cette fois-ci davantage qu’aucune autre dans le passé puisqu’il est candidat battu à toutes les élections depuis 1983 dans le cadre du renouvellement de la politique chère aux verts. D’une façon générale je crois que partout ou cette méthode nous est appliquée comme dans la Seine Saint-Denis, le Val de Marne et l’Essonne, il faut rendre les coups. Dans les cantons concernés et autour.

«Send them away.» Ce cri, c’était vers dix heures du matin, dans un reportage sur France Inter. Je ne l’ai pas entendu. C’est un ami qui écoutait la station. Il a été tellement impressionné qu’il a ressenti le besoin de m’en parler tout de suite. Des irlandais étaient interrogés. Un micro trottoir. Il s’agissait de l’arrivée de l’armée d’occupation européenne de « l’Europe qui protège » venue sur place pour tondre les irlandais au profit des banques. Le « hold up des banques » comme le titre sur un mode quasi bolchevik le tranquille journal « Libération ». Donc le journaliste interrogeait les passants. On entendit alors de la bouche d’un indigène la version locale de « que se vayan todos », le «  qu’il s’en aillent tous ». « Send them away !» répondait en effet une personne interrogée. « Fichez les dehors ! » Ach ! Encore un populiste ! Cohn-Bendit au secours ! Huchon ! Valls ! Venez vite expliquer à tous ces gens qu’ils sont un danger pour la démocratie, des antis boches, et qu’ils sont pire que leur fascistes locaux ! Enseignez-leur vite comment baisser le nez et les yeux devant les puissants. Ce serait peine perdue. Trêve d’ironie. Le temps qui passe va montrer, hélas mille fois hélas, que le mot d’ordre surgit tout seul. Spontanément. Ici, des millions d’irlandais à qui on a fait obligation de voter une deuxième fois en référendum pour avoir droit à « l’Europe qui protège » découvrent l’ampleur de la farce. C’est l’Europe qui les frappe en pleine face pour les obliger à sauver une deuxième fois des banques parasites. Ces gens voient la servilité de leurs dirigeants, ceux de droite comme les sociaux démocrates. Ils exploseront. Déjà le gouvernement est emporté par une crise politique dont le pays ne va pas sortir simplement.

Mais avant d’aller plus loin à propos de l’Irlande, observons la situation du point de vue de ceux qui prétendaient la dominer. De quoi part-on ? Du « mécanisme européen de stabilisation » tel qu’adopté le 7 mai dernier. Il est doté de 440 milliards par les Etats de la zone euro. Sa mise en œuvre est assortie d’un arsenal de mesures d’austérité dont on connait le refrain : moins d’état et de dépenses sociales. Cette méthode n’a nullement enrayé la crise dans laquelle est plongée la Grèce. Mais comme les spéculateurs ont été grassement récompensés pour leurs audaces, les banques ont pris le gout de ces spéculations contre les peuples. Un scénario de crise identique s’applique désormais à l’Irlande et au Portugal. A tel point que le plan européen, lui-même assis sur de l’endettement public, pourrait être rapidement dépassé. Rien qu’en aidant la Grèce puis l’Irlande et le Portugal, on serait à près de 300 milliards consommés … Dès lors cela rendrait impossible dans l’enveloppe prévue un éventuel sauvetage de l’Espagne qui est le pays suivant dans la ligne de mire des spéculateurs. Pourquoi en est-il ainsi ? L’arrivée du FMI égale toujours un plan d’austérité. Et celui-ci en contractant l’économie aggrave la difficulté initiale car il réduit les recettes de l’état. De plus le plan du FMI s’applique par tranche comme un étranglement lent. Il laisse toujours une part du déficit à découvert pour que le pays concerné ne puisse se défiler et sente le souffle et la morsure des taux bancaires du marché privé toujours sur sa nuque.  La preuve par la Grèce.

La Grèce ne s’en sort pas avec le plan du FMI. 110 milliards d’aide avait été promis en mai dernier. La Grèce n’a touché à ce jour que 29 milliards du FMI et de la Commission européenne. D’abord les taux exigés pour financer la dette grecque sur le marché ont d’abord  baissés, tout en restant scandaleux. Après être redescendu autour de 9 % à la fin de l’été, dès l’activation du plan d’aide européen, les taux de la dette grecque à 10 ans ont repris leur envolée depuis mi-octobre, pour atteindre 11,5 % jeudi 11 novembre. Retour à la case départ, c'est-à-dire des niveaux proches du record de 12 % atteint au printemps. La conséquence directe de ce relèvement des taux est qu’elle complique la situation budgétaire de l’Etat grec. En effet le plan de « l’Europe qui protège » ne lui a pas permis de s’affranchir totalement des marchés pour financer sa dette. Rappel : Aubry dans son discours le 29 août 2010 à l’université d’été  du PS à la Rochelle, avait salué « le courage de notre camarade Papandréou pour affronter la crise ». Il avait en effet avalé tout rond et sans une protestation le plan de son camarade Dominique Strauss Kahn. Pourtant dimanche 14 novembre Papandréou, l’ectoplasme social démocrate local, a fini par évoquer pour la première fois la possibilité d’ « un rééchelonnement du remboursement ».

Ca n’a pas duré. Evidemment la BCE s’étrangle de rage. La Grèce s’était engagée auprès de la zone euro et de la BCE à ne pas dépasser un déficit de 8,1 % du PIB en 2010 et avait même envisagé un déficit à 7,8 % du PIB. Or elle est aujourd’hui sur une trajectoire de déficit de 9,2 à 9,3 % du PIB, après révision de son déficit 2009 à 15,5 % du PIB et de la dette à 127 % du PIB. Rien de dramatique en réalité si on le rapporte en proportion de la richesse totale de l’Union Européenne. Face à ce qu’ils considèrent comme un non respect des objectifs assignés au gouvernement grec, une mission spéciale du FMI, de la Commission et de la BCE s’est rendue sur place. On ne saurait mieux montrer combien  le pays n’a plus de souveraineté réelle. Comme l’état major d’une armée d’occupation la troïka a félicité le zèle des gouvernants indigènes. « Jusqu’ici tout va bien. Le programme a été mené a un rythme impressionnant et reste dans l’ensemble sur la bonne trajectoire » aurait déclaré au journal « Le Monde » le proconsul du FMI un danois qui co-gouverne la Grèce, Poul Thomsen. Fourbe comme un journal de France 2, le monsieur identifie après cette caresse, une urgence spécialement cruelle : « mettre fin aux dépenses abusives dans le secteur de la santé améliorer encore la collecte des impôts et réformer les entreprises publiques qui paient des salaires très élevés » On se pince en lisant cela !

Cette cruelle politique, on doit s’en souvenir à chaque instant, n’est destinée qu’à permettre à la Grèce de payer les taux usuraires qu’exigent les banques ! C’est un choc d’une incroyable brutalité qui a déjà provoqué un recul de quatre pour cent de l’activité économique. Autant en moins de salaires, d’impôts et de taxes. Le nouveau train de mesures devrait créer un choc au moins aussi important. Il y en a encore pour 4 milliards d’euros. Ces économies seraient réalisées par les ministères de la santé et du travail. Conclusion ? La Grèce ne peut pas s’en sortir. Je veux dire que le plan et sa logique sont inapplicables ailleurs que sur un bout de papier. Le bug va arriver comme ce fut le cas dans toute l’Amérique latine face aux mêmes politiques du FMI.

Les nouvelles coupes sont impraticables. Il n’y a plus rien à vendre et la fiscalité est au point mort du fait de la récession de l’économie. Les conditions politiques en sont au même point. Lors des élections locales des 7 et 14 novembre qui ont fait la joie du seul Dominique Strauss Kahn, les deux partis dominants, sociaux-démocrates et droite conservatrice, responsables de la situation budgétaire, ont brutalement reculés dans les urnes. Les sociaux-démocrates ont perdu près de 10 points en un an tandis que la droite a atteint un de ses plus bas niveaux historiques. Ce rejet des partis dominants s’exprime surtout de façon spectaculaire dans l’abstention et le vote blanc et nul. La proportion est sans précédent en Grèce. Il s’agit désormais de plus d’un électeur sur deux. En dépit du vote obligatoire, il a eu 53 % d’abstention au second tour et plus de 11 % de blancs et nuls. Ce sont donc 64 % des électeurs qui ont refusé les candidats en présence. L’autre gauche, seule force politique à avoir combattu le plan d’austérité enregistre une forte progression, totalisant plus de 15 % des voix contre environ 11 % aux précédentes élections. Si elle ne fait pas un score plus élevé c’est sans aucun doute du fait qu’elle ne se présente pas comme une alternative de gouvernement et reste divisée, à mort, entre les communistes « orthodoxes » et le reste de l’autre gauche. C’est une leçon essentielle pour nous. Il ne suffit pas d’être une force protestataire connue et reconnue. Il faut être un outil à disposition du peuple. La radicalité doit être à la fois unitaire concrète et gouvernementale. Cela n’existe pas en Grèce aujourd’hui.

A présent les vampires se sont abattus sur l’Irlande. Depuis début octobre 2010, l'Irlande a vu sa note dégradée en cascade par les agences de notation. Et pourquoi ? A cause du coût du sauvetage public des banques irlandaises. C’est le comble ! Ce sauvetage est payé par les contribuables qui n’ont aucune responsabilité  dans le désastre. L’opération a du être réévaluée de 23 milliards à 45 milliards d'euros. Telle est la raison pour laquelle, le déficit public a bondi de 12 % du PIB à 32 % du PIB. Et le total de la dette s’est gonflé comme un ballon passant de 78 % du PIB à 99 % du PIB. Tout cela exclusivement à cause de la gestion hasardeuse des banques. Et pourtant on ne cesse d’entendre parler du « déficit de l’Etat», du gouffre de la dette publique comme s’il s’agissait des conséquences d’une orgie d’avantages sociaux et de dépenses publiques somptuaires. Après la dégradation par les agences de notation, l’Irlande subit exactement le même mécanisme infernal que la Grèce. Jeudi 11 novembre, les taux à 10 ans sur la dette irlandaise ont atteint le niveau record de 9 %. Et à 2 ans l’Irlande emprunte désormais à plus de 7 %. Réaction en cascade, les fonds souverains norvégiens et russes, gros investisseurs en obligations, ont décidé de stopper tout achat de dette irlandaise. Les responsables de la situation n’assument pas ses conséquences. « L’Europe qui protège » non plus, évidemment.

Cette situation dramatique a été précipitée par les déclarations provocantes de l’Allemagne. Il doit surement y avoir une réaction de messieurs  Cohn Bendit-frères sur le sujet. Le gouverneur de la Bundesbank, Axel Weber a fustigé les rachats de dette publique – pourtant timides – par la BCE. Il a obtenu de celle-ci qu’elle cesse tout rachat de dette irlandaise. Quant à Angela Merkel, elle continue d’avancer sur l’idée d’une procédure de mise en faillite d’un Etat et donc de mise sous tutelle économique par l’UE en cas d’appel aux aides financières de l’Union Européenne. La situation irlandaise devenant explosive, l’aide de l’UE a été quasiment imposée aux dirigeants irlandais peu pressés de se faire mettre en tutelle. C’est pourtant un véritable abandon de souveraineté nationale qui a été imposé.  Dans un pays qui est indépendant depuis moins de cent ans, c’est une gageure qui va se payer cher, je l’espère bien. Dés à présent, le comportement des banques, des libéraux et des proconsuls européens fait notre propagande mieux que des millions de tracts. Là-dessus l’arrogance des entreprises nord américaines qui annoncent qu’elles plieront bagages d’Irlande s’il leur faut payer des impôts terminent le tableau de ce que le peuple doit comprendre pour engager sa libération politique.

On peut ricaner devant ce désastre. Car l’Irlande comme on le sait était présentée depuis une décennie comme un modèle. Un modèle libéral, of course, une merveille de flexibilité et de compétitivité grâce au dumping fiscal. Le taux de 12,5 % d’imposition sur les sociétés contre 33 % en France est présenté comme le cœur de la politique d’attractivité de l’Irlande. Bref le moteur de cette économie est le dumping fiscal. Donc un coup tordu ! Il a été mis en place avec un accord en béton armé entre les libéraux et le parti travailliste irlandais. En même temps ces gens bombaient le torse à propos de leur pseudo rigueur budgétaire. Ils se gardaient bien de dire qui payait le « miracle irlandais » pour ce qui est des infrastructures qui poussaient comme champignons. Car tout cela a été payé par des torrents de subventions européennes ! Nombreux étaient donc ceux qui enrageaient de voir les libéraux au pouvoir à Dublin faire les marioles à la télé sur le thème « no tax », alors que c’étaient les impôts européens qui payaient à la place des fameuses taxes. Chaque irlandais a ainsi reçu neuf mille euros par an et par tête pendant dix ans d’affilé ! Au début de l’année 2010 l’Irlande était citée comme le modèle que devrait suivre la Grèce pour affronter la crise comme le raconte le dossier du numéro d’octobre du Monde Diplomatique. 

Le Portugal, prochaine victime ? En grave difficulté budgétaire, le pays est lui aussi vivement attaqué par les « marchés ». Pourquoi s’en priveraient-ils ? Mercredi 10 novembre, lors d’une émission de 1,2 milliards d’euros, l’Etat portugais a été contraint par les vampires de porter les taux de ses obligations à 6 et 10 ans à des niveaux jamais atteints jusque là. Les taux à 10 ans sont passés de 6,2 % lors de la précédente émission à 6,8 %. Si elle se confirme, cette envolée des taux suffira à mettre par terre le plan de rigueur budgétaire adopté par le Portugal au prix d’une hausse de TVA et de baisses des salaires des fonctionnaires. Samedi 13 novembre, le ministre des affaires étrangères portugais Luis Amado a même envisagé dans l’hebdomadaire «Expresso», la sortie du Portugal de l’Euro si le pays ne parvient pas une union nationale pour de nouvelles mesures d’économie : « la solution de rechange à la situation actuelle serait de quitter finalement l'euro.  C'est une situation qui peut nous être imposée par les marchés ». Hum ! C’est une rude menace. Trop rude pour être honnête.

Car les socialistes portugais ne sont pas davantage patriotes que leurs congénères des autres pays. Pour eux les lois du marché et autres dogmes libéraux sont plus important que toute autre réalité. Quand ils renoncent à la souveraineté de leur pays et acceptent d’obéir à des proconsuls en gilet de notaire comme le sont les Strauss-Kahn boys du FMI, ils n’ont pas l’impression de trahir le cœur de l’idéal démocratique. Ce qu’ils constatent quand ils obéissent, ils ne le vivent pas comme un drame car pour eux c’est seulement du réalisme, « la seule politique possible » et ainsi de suite. La nouvelle trahison des peuples a le visage d’une bonne conscience absolue qui fait perdre de vue tout sentiment de responsabilité humaine à l’égard des gens qui subissent les remèdes de Diafoirus de cette équipe d’écorcheurs.

Je dois dire que ces spéculations contre les Etats Nations ne me paraissent pas guidées que par l’appétit de lucre et la cupidité bancaire habituelle. Ces motivations sont là et bien là en effet. Mais je soupçonne autre chose. Je sais que les Etats Unis d’Amérique ont intérêt à la pulvérisation de la zone euro. D’une part elle redonne au dollar une place centrale puisque sans équivalent. C’est un élément décisif pour contrer l’actuelle fuite devant l’argent bidon des américains. Deuxièmement cela prépare utilement la mise ne place du grand marché transatlantique (GMT) sous la domination des billets verts que nous serons ainsi appelés à valider.

Les soupçons s’appuient sur de curieuses coïncidences. Dans le cas grec, la main des Etats-Uniens se voit. Plusieurs grandes banques américaines ont conseillé la Grèce dans la gestion de sa dette : Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Merill Lynch, Morgan Stanley. C'est Goldman Sachs qui a joué le rôle principal en faisant mine d'aider la Grèce à s'endetter puis en contribuant à la plomber. A partir de 2001, Goldman Sachs a aidé la Grèce à maquiller une partie de sa dette, en ayant recours à des produits dérivés. Notamment en jouant sur les devises qui ont rapporté 300 millions de dollars de commissions à Goldman Sachs. Goldman Sachs a aussi servi d'intermédiaire à l'Etat grec pour placer ses titres de dette sur les marchés non européens, notamment chinois. Puis à partir de 2010, Goldman Sachs a spéculé contre la dette grecque. Elle utilisait manifestement sa bonne connaissance de la réalité de l'endettement grec. La banque misa donc sur l'envolée de ses assurances-défaut, les CDS, et spécula sans vergogne sur la hausse des taux des obligations grecques.  Goldman Sachs jette de l'huile sur le feu des crises irlandaise et portugaises. Le 10 novembre, Goldman Sachs fut un des premiers acteurs à réclamer un plan de sauvetage de l'Irlande et du Portugal, alors qu'à cette date, ni ces pays, ni aucun dirigeant de l'UE ne l'avaient évoqué. Cet appel a amplifié la spéculation contre ces dettes et l'envolée des taux. Toujours dans le rôle d'affoleur, le chef économiste de Goldman Sachs a affirmé dans une note largement reprise par les médias que la Commission européenne avait secrètement rencontré le Portugal pendant le week-end des 13-14 novembre pour préparer un plan de sauvetage. Rien de tel pour casser un pays.

Goldman Sachs est le géant américain de la banque d'investissement avec 30 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Goldman Sachs est étroitement liée aux gouvernements états-uniens successifs à travers ses anciens dirigeants. Le ministre des finances de Bush Henry Paulson, qui a renfloué les banques, était auparavant PDG de Goldman Sachs. La banque a d'ailleurs reçu 10 milliards de dollars de fonds publics lors du sauvetage du secteur bancaire états-unien. Elle a aussi été le premier contributeur privé de la campagne de Barack Obama avec prés d'un million de dollars de dons effectués par ses dirigeants.  La révélation du rôle de Goldman Sachs dans la crise des subprimes et sa collaboration avec Madoff a momentanément terni son image. Et pourtant la banque recyclait des créances pourries dans des produits dérivés. Elle les plaçait massivement sur le marché. Puis en bonne connaissance ce que contenait ces titres elle a ensuite spéculé contre eux sachant qu'ils étaient pourris. Mais la banque a réussi à obtenir du gouvernement le retrait des poursuites pour fraude, contre le versement d'une indemnité de 550 millions de dollars. Moins les gains, reste une superbe prime au crime économique. La banque continue d'être présente dans l'administration Obama, à travers Mark Patterson, actuel directeur de cabinet du ministre des finances Timothey Geithner. Lui-même  était lobbyiste pour Goldman Sachs. Et il y a encore Gary Gensler, qui était directeur financier de la banque. Il dirige désormais une des principales agences de régulation boursière américaine, la US Commodity Futurs Trading Commission, chargée de réguler les marchés dérivés.

Cette influence ne va pas diminuer. Goldman Sachs vient de caser un des siens au FMI pour s'occuper de l'Europe ! En effet DSK vient de nommer à la tête du département Europe du FMI, Antonio Borges, qui était de 2000 à 2008 un des dirigeants de la filiale londonienne de Goldman Sachs, chargée de développer les activités de la banque en Europe. Et Antonio Borges était précisément chargé de représenter la banque américaine dans ses relations avec les gouvernements et institutions en Europe, rôle où il a dû suivre de prés les manipulations de la banque dans la crise grecque. Personne ne peut nous faire croire que ces gens se disposent au hasard et qu’ils ne savent pas ce qu’ils font en agissant de concert. Ce n’est pas tout. Goldman Sachs a aussi un de ses anciens dirigeants au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE. Il s’agit de Mario Draghi, gouverneur de la banque d'Italie. Il fut Vice-président Europe de Goldman Sachs de 2002 à 2005. Il a donc trempé lui aussi de très prés dans les montages hasardeux de la banque en Grèce. Cela ne l'a pas empêché d'être choisi par le G20 pour présider le Forum sur la stabilité financière qui supervise les réformes des marchés financiers. C’est comme ça ! Actuellement, Mario Draghi est aussi en concurrence avec l'allemand Axel Weber pour succéder à Jean-Claude Trichet  à la tête de la BCE. On sait donc à quoi s’en tenir.

Ce n’est pas le seul point d’entrée direct des étatsuniens dans la crise européenne. Le rôle des agences de notation américaines est central. Deux agences de notations de Wall Street, Standard and Poor's et Moody's contrôlent 80 % du marché mondial des notations. En faisant rapidement descendre leurs notes contre la Grèce, elles ont accru ses difficultés de financement et alimenté la spéculation sur les CDS. A noter que l’opération a directement servi les banques américaines avec lesquelles travaillent ces mêmes agences. Impitoyables avec la Grèce, Standard and Poor's et Moody's l’a été beaucoup moins dans d’autres circonstances. Ainsi avaient-elles couvert jusqu'au bout Lehmann Brothers ou Enron, dont elles avaient maintenu la note triple A jusqu'à l'aube de leurs faillites. Moody's a abaissé successivement la note de l'Irlande en juillet 2009, juillet 2010 et a annoncé un "placement sous surveillance" de la note en octobre 2010, laissant présager un nouvel abaissement de la note. De son côté Standard and Poor's a dégradé à trois reprises la note de l'Irlande de mars 2009 à septembre 2010, et a aussi annoncé fin septembre 2010 une mise sous surveillance préparant un nouvel abaissement de la note qui tue. Ce faisceau de présences intéressées montre que les opérations de notations et prêts n’ont rien à voir avec l’objective appréciation des faits à laquelle on veut nous faire croire. Tous les intervenants ont partie liées avec un système global dont aucun des paramètres ne peut les laisser indifférents dans la mesure où ils en sont directement protagonistes. Le cœur de la partie qui se joue n’est pas l’Europe mais le dollar. Tout y revient et il faut tout penser en considérant que tout est rapport de force et grand danger pour le monde du fait des étatsuniens qui le dominent.

France 2, c’est le sujet de rigolade dans mon équipe, je l’ai déjà dit. On se souvient que j’en étais à cinq invitations à la matinale, annulées coup sur coup. Le pompon fut la sixième. Invité tandis que nous étions en train d’enregistrer « Vivement Dimanche », je fus désinvité moins d’une heure plus tard. La nouvelle fut donnée pendant la pause au public de mes amis. Tout le monde hurla de rire, tellement le mépris pour cette sorte de pratiques est grand parmi le tout venant.  Ce dimanche ci nous avons eu le plaisir de voir ce que valent les déclarations recueillies avec componction  par les confrères enamourés et béats d’admiration lorsque la rédaction de France 2 déclara qu’elle n’avait pas l’intention de me boycotter ! Cela alors que j’avais « sartrisé » Pujadas un jour où Pierre Carles me montrait comment ce médiacrate avait essayé de  dresser en public un ouvrier rebelle.  Quelle noblesse ! Quel fair play ! Quelle générosité ! Quel exemple d’ouverture de l’esprit rapportée aux mœurs féroces du populiste anti boche, dangereux pour la démocratie, que je serai pour ces gens là! Dimanche soir chacun qui s’y intéressait, pouvait voir que toutes les chaines de télévision sans exception, inclue TF1 et France 3, traitaient un sujet sur le congrès du Parti de Gauche. D’ailleurs LCI et La Chaine parlementaire avaient retransmis mon discours final. 57 journalistes avaient demandé une accréditation. Mais pas France 2. Ni journaliste, ni caméra, ni reprises de France 3. Rien. Jamais ! Pas une fois en trois jours. Même pour raconter les saloperies habituelles ou poser les questions perfides d’usage ! Rien. Un boycott franc et massif. L’exact contraire des déclarations auto-promotionnelles. Pourtant aucun récitant de la corporation ne pointera l’énormité du procédé, cela va de soi.

La meute n’aboie que pour mordre les horsins. Une telle prétention, un tel niveau d’appropriation personnelle de la télé publique pour des motifs aussi bas de vendetta montre l’urgence d’une profonde et lessivante révolution citoyenne là dedans. Et souvenez vous, vos autres  les gens qui me lisez, que ce sont des menteurs à qui vous ne devez jamais faire confiance qui font ce journal. Regardez autre chose. France 2 n’informe pas, elle saupoudre ses affections. Répandez de tous côtés le mépris pour eux. Car plus le temps passe et plus de gens se méfient. On gagne du temps pour les prochaines occasions où leur sale propagande mensongère viendra nous tirer dans le dos comme en 2005 ou pendant la bataille pour défendre le droit à la retraite. Il est très important de priver de toute autorité ces gens tout au long de l’année et pas seulement dans les moments où leur propagande sournoise ou bien ouverte fonctionne à plein régime. C’est très facile à faire de bouche à oreille, vu le niveau de grossièreté de leurs manipulations. Il faut le faire avec humour pour que ça s’installe mieux dans les esprits. La bonne technique c’est la leur. Associer, sur un mode péremptoire et sans démonstration, une chose à une autre, pour la disqualifier. Par exemple, on dira de quelque chose que c’est « louche comme un journal de France 2 », ou bien « sournois comme un reportage de France 2 ». L’idée est de fixer dans les esprits que quoiqu’il en soit France 2 ment et triche avec la vérité. Ca nous fera gagner du temps. Et ça lance une mode. Avez-vous remarqué comment depuis que je m’y suis mis nombre de responsables de tous bords se décomplexent et ne se laissent plus marcher sur les pieds dans les interviews ? C’est excellent. Il faut mener une lutte contagieuse.

Je ne suis pas d’accord avec la décision prise à propos d’Audrey Pulvar. J’estime qu’une jurisprudence insupportable s’installe : une personne serait inapte à faire son métier correctement du fait de l’activité de son conjoint. Le cas est spécialement lamentable ici. Je lis dans le journal « Le Parisien » que la décision ne signifierait aucune suspicion ni prévention à l’égard de madame Pulvar. Ce serait seulement le risque qu’un invité vienne lui reprocher sa vie privée qui serait la cause de la décision. Le directeur de la rédaction, Albert Ripamonti aurait déclaré selon «Le Parisien » : « « imaginez qu’en direct un élu vienne lui balancer dans les gencives ses relations avec un candidat à la présidentielle… Ce serait destructeur ! » Je pense que ce directeur se trompe. Il attribue aux élus et aux débatteurs d’une façon générale les mœurs désastreuses de sa profession qui a en effet beaucoup de mal à respecter vie privée des personnalités politiques.  Ce ne sont pas les élus qui achètent les photos des paparazzis, ni eux qui publient des informations sur les journalistes qui les interrogent. Sauf moi, bien sur, qu’on se le dise, car je suis près à publier en représailles jusqu’au prix du repas de communion du premier journaliste qui se mêlerait de près ou de loin de ma vie privée. En attendant, au cas précis, l’idée qu’une femme soit inapte à faire son métier du fait de l’activité de son compagnon est une affreuse régression intellectuelle et un recul lamentable pour la cause de l’égalité. Que les êtres humains soient influencés par leurs engagements affectifs et même par leur environnement est vrai, cela va de soi. Mais précisément, leur personnalité, et même surtout leur citoyenneté, se construit dans la capacité à se mettre intellectuellement à distance de leurs conditionnements et de leurs préjugés. Affirmer que quelqu’un en serait incapable c’est le traiter comme un enfant. Car les enfants, en effet, se distinguent notamment des adultes sur ce point du fait qu’ils sont des personnes en construction sur les aspects essentiels de leur personnalité.

Je crois que madame Pulvar ne doit pas être traitée comme une enfant mais comme une adulte. Si bien qu’elle seule est qualifiée pour dire si l’exercice de son métier est empêché ou rendu plus difficile dans le contexte matrimonial qui est le sien. Parmi tous les conditionnements qui s’exercent sur elle comme sur tout être humain pourquoi avoir décrété que ses sentiments à l’égard  de son compagnon annuleraient la perception que les autres ont de son autonomie de pensée ? Parce qu’elle est une femme. Il n’y a pas d’autres réponses suggérées par cette décision. Cela rappelle cette déclaration de Jean-Marie Le Pen qui avait déclaré, à l’occasion d’une rupture politique avec l’une de ses filles, qu’il était normal qu’entre père et mari une femme choisisse toujours son mari. Alors qu’il s’agissait de choix idéologiques et comme si les femmes étaient incapables de choix personnels autonomes. Si je cite Le Pen, ce n’est pas pour rendre infâme son jugement du seul fait de ses idées dans d’autres domaines. Je veux juste souligner que cette façon de voir est très typique du vieux conservatisme qui s’appuie sur une vision de la vie où les êtres ne peuvent jamais être davantage que ce que leur supposée condition naturelle est censé leur assigner : noir, blanc, homme, femme, fort, faible. Je ne dis pas que ceux qui ont pris la décision à propos d’Audrey Pulvar l’aient fait au nom de considérations consciemment sexistes. Non. Je crois au contraire qu’ils ne s’en sont même pas rendu compte. Dès lors ils ont eux-mêmes prouvé que les conditionnements les plus puissants sont ceux dont on ignore qu’ils sont à l’œuvre en soi.

Connaitre ses déterminismes permet de les maitriser ou de les mettre au service de ses choix de vie. Les ignorer c’est en être esclaves au sens littéral, c'est-à-dire ne pouvoir en être maitre d’aucune façon. Pour ma part, je suis davantage inquiet des raisonnements que suggèrent à un journaliste le niveau de sa paye que ses amours. Je crois que les médiacrates sont incapables de se mettre à distance de leur réflexes d’appartenance de classe comme l’a prouvé le comportement de David Pujadas en face de Xavier Mathieu, parce qu’ils sont persuadé que leur réaction sont libres et non faussées puisque leur origine est cachée à leur yeux. Je crois que la sympathie politique fausse la qualité du travail journalistique quand elle est cachée. Madame Myriam Lévy, quand elle était journaliste à L’AFP, ou au Parisien devait déjà être dans les idées qui lui ont permis ensuite de diriger depuis 2007 toute la communication du premier ministre. On pourrait citer d’autres noms. Cela compte davantage à mes yeux, pour soupçonner ce qu’elle faisait alors, que de savoir avec qui et comment elle vit ses sentiments amoureux. De même je récuse qu’une journaliste, femme de policier, soit inapte à parler de délinquance. Et que, si elle n’a pas d’enfant, elle ne puisse parler de puériculture. Et ainsi de suite, pour l’un et l’autre sexe. Raison pour laquelle je crois, pour finir, que la décision prise à propos d’Audrey Pulvar est une grande régression. D’autant plus grande que la scène est publique et qu’elle est donnée à voir comme l’expression d’un comportement éthique alors qu’il s’agit de l’exaltation d’un préjugé inconscient directement enracinée dans l’idéologie patriarcale. Car cette décision ne voit que la compagne en elle, là ou il ne faudrait voir que la professionnelle. Et ceux qui n’ont vu que cela ne se sont pas rendus compte qu’ils mettaient en œuvre la forme d’aveuglement qu’il craignait de lui voir reprocher à elle. Cela s’appelle un préjugé. Madame Pulvar est victime d’un préjugé…

Je dis ce que je dis sur la tentation permanente des médias à empiéter sur la vie privée des personnes engagées dans la vie publique. Je le dis, instruit que je suis par ce même journal « Le Parisien » à mon sujet. Ce journal en effet  fit mon portrait d’une façon spécialement obviée sur deux pages à charge. Se régalant de pouvoir dire que « ma compagne » était « dans les coulisses » de l’émission « vivement dimanche », invention pure et simple, qui n’eut pour effet que d’embarrasser les femmes qui s’y trouvait en effet. Puis, se croyant bien inspiré, après avoir relevé mon refus de répondre à madame Lapix à propos de ma supposée appartenance à la franc maçonnerie, de « révéler » mes soi disant fonctions dans la dite association d’après d’impossible confidences d’un soit disant membre de cette respectable association. Les gens de presse franc maçons ont apprécié, j’en suis certain. C’est évidemment un viol manifeste de ma volonté sur ces sortes de sujets de ne jamais exposer le moindre signe d’appartenance religieuse ou philosophique aussi longtemps que je serai élu.  En agissant de cette façon provocatrice, il s’agit de me pousser à démentir ou à confirmer c'est-à-dire dans les deux cas à me déjuger.

Je le répète ici et je mets en garde une fois de plus s’agissant de moi : il est interdit de parler d’une quelconque façon des miens ou de quoi que ce soit à mon sujet qui concerne si peu que ce soit ma vie privée. Non parce que j’aurai quelque chose d’indigne à cacher. Mais pour deux raisons. La première est que selon moi un élu en République est l’élu au nom de tous. Il est élu lui et non sa famille. De plus, il ne doit d’aucune façon marquer une appartenance autre que politique puisque c’est sur elle et elle seule que porte le vote de ses concitoyens. Il doit donc s’interdire scrupuleusement toute ostentation concernant sa vie privée dans tous les aspects de celle-ci. Et notamment pour celles qui pourraient induire qu’une décision est prise au nom d’autres considérations, que celles exposées en public. Seconde raison : les êtres qui m’entourent et me sont chers restent libres et ne doivent pas être assujettis à mes choix et activités.  Ils ne m’imposent rien et je ne dois rien leur imposer de plus que ce qu’ils subissent déjà du fait de l’impudence ordinaire de la vie médiatique et publique.


312 commentaires à “« Send them away! » « Fichez les dehors! »”
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  1. Christian dit :

    Tiens pas encore de commentaires ou de liens sur la fantastique nouvelle sur le passage a la retrait a 58 ans,
    pas un mot, dans ce blog, ni au 20 heures, mais bon c'est dans un pays sous développé, la Bolivie c'est pas la France voyons, qu'ils s'en aillent tous cela ce dit comment en quechua ?

  2. Michel Darribehaude (PG11) dit :

    A la lecture des plus récents articles de Mediapart, il est de plus en plus évident qu'à partir de la situation irlandaise (suite logique de tout le reste) nous allons droit dans le mur.
    Préparons-nous à de sacrées secousses dans les quinze prochains jours.

    En Irlande même, pendant les manifs d'hier, les Français sont cités en exemple: Mick Wallace, travaillant dans le secteur du bâtiment durement touché par la crise, déclare dans le Guardian britannique:
    "Wallace said it was time the Irish became more militant.

    "We should be more like the French and get onto the streets more often. Because our politicians go over to Europe and tell the EU that our people do not demonstrate, they don't take to the streets. It's time we changed that and openly opposed what is going on," he said.
    [Wallace a déclaré qu'il est temps que les Irlandais deviennent plus militants. "Nous devrions faire davantage comme les Français et descendre dans la rue plus souvent. Parce que nos hommes politiques vont en Europe et racontent partout que notre peuple ne manifeste pas, qu'il ne descend pas dans la rue. Il est temps de changer cela et de nous opposer ouvertement à ce qui se passe," a-t-il ajouté."]

    Au fait, la crise est partie des USA - mais parle-t-on de rigueur et d'austérité là-bas ? (N.B. : je connais la réponse)

  3. 4 Août dit :

    @ 251
    Christian dit:
    28 novembre 2010 à 9h20

    Tiens pas encore de commentaires ou de liens sur la fantastique nouvelle sur le passage a la retrait a 58 ans,

    C'est peut-être parce que ça fait un moment qu'on est au courant... Et là-bas, il y a une vraie prise en compte de la pénibilité ! Peut-être est-ce pour ça qu'on ne peut pas en parler dans les médias Français... A noter que Renault aussi pratique la retraite à 58 ans, comme quoi !

  4. Delbrayelle Gilbert dit :

    Pour la retraite à 58 ans des Boliviens, ne pas oublier que l'espérance de vie n'est pas la même, là-bas.
    (N'entendez pas par là que je sois partisan de l'argument "espérance de vie")

  5. jc de Seraing dit :

    Le président bolivien Evo Morales a envoyé le mardi 16 novembre au congrès, son projet de nouvelle loi sur les retraites, élaboré et approuvé avec les syndicats et a déclaré que celle-ci serait certainement adoptée par le sénat au cours des prochaines semaines.
    Parallèlement aux mesures déjà acquises (comme l’abaissement de l’âge légal de départ en retraite de 65 à 58 ans) Evo Morales a annoncé mardi la nationalisation des caisses de retraites privées du pays.

    http://www.legrandsoir.info/La-Bolivie-socialiste-approfondit-et-enterine-sa-reforme-des-retraites-Reflexion-sur-la-France-et-la-gauche-de-transformation.html

  6. J. Halpern dit :

    Permettez-moi quelques remarques critiques - j'espère que vous comprendrez que la critique constructive vous est plus utile que la répétition ou les marques d'adoration.

    "La prime au programme qui "colle" au vécu et à l'angoisse des gens" (250 Zora) est bien la question du moment. Des questions essentielles sont aujourd'hui au second plan face à la seule qui vaille : donner un contenu politique à l'angoisse et à la frustration populaire. C'est ce moteur là qui gonfle les voiles des partis "alternatifs" - aussi bien FG que FN... Le vote de 2012, les mouvements sociaux présents et à venir sont avant tout réactifs. Les gagnants seront ceux qui montrerons, ou feront croire, qu'ils rétabliront la sécurité économique et personnelle et arrêteront le siphonage financier.
    C'est pour cela que je vous suis avec attention. Jean-Luc Mélenchon a su amorcer une mayonnaise qui pourrait réussir. Mais ceci à condition de vous émanciper du petit monde de la "gauche de la gauche" que les tics idéologiques, les dogmes identitaires cantonnent à la marginalité.

    Le peuple dans sa majorité n'a guère à faire des "présidences bicéphales", du discours mondain sur le "réchauffement climatique", de l'"assemblée constituante" ou du statut des journalistes. On peut toujours y réfléchir, mais ce n'est pas là-dessus qu'on rassemblera au-delà du microcosme de l'extrême-gauche. L'enjeu n'est pas le minuscule Besancenot, mais le peuple.
    Retraite, sécurité de l'emploi, augmentation raisonnée des salaires, domestication de la finance, rétablissement des services publics - et aussi l'image de la France, qui est notre image à tous. Voilà ce qui devra devenir central.

    Et rien de tout cela n'est concevable sans sortie de l'Euro. Sans cette perspective, rien de ce programme ne sera jamais appliqué.
    Beaucoup d'entre-vous sont certainement prêts à l'admettre, mais reculent devant l'européisme forcené de ceux dont vous imaginez à grand tort vous faire des alliés.
    Ligoté dans les exigences de sauvegarde de la "monnaie unique" et sans avoir préparé ceux qui vous suivent à affronter cette question, vous devrez abandonner lambeau après lambeau votre programme. En 1982, le choix de la "rigueur" engagea l'abandon général du programme de la gauche. Si vous n'êtes pas prêts à sortir de l'euro, vous ferez la même chose. La finance organisera immédiatement une fuite massive des capitaux, l'explosion des taux d'intérêts. Si vous ne fracassez pas le mur d'argent, vous vous fracasserez contre lui. Ou bien vous devrez affronter cette question et en tirer les conclusions sur vos alliances futures.

    De ce point de vue, quand je lis sous la plume de de Jean-Luc Mélenchon : "Je dois dire que ces spéculations contre les États Nations ne me paraissent pas guidées que par l’appétit de lucre et la cupidité bancaire habituelle. Ces motivations sont là et bien là en effet. Mais je soupçonne autre chose. Je sais que les États Unis d’Amérique ont intérêt à la pulvérisation de la zone euro", je ne puis que craindre un dramatique contresens. L'hégémonie américaine est en perdition. Le fauve affaibli mordra certes d'autant plus que son mal s'approfondira, mais cela reste un combat d'arrière-garde. Nous n'avons rien à craindre à la planche à billets américaine pourvu que nous reprenions le contrôle de la finance nationale. Le fléau qui nous menace est bien en Europe : la déflation et la liberté des mouvements de capitaux, gravées dans le marbre des Traités Européens. Si vous vous laissez hypnotiser par l'épouvantail américain, si vous cherchez à préserver cette zone euro que vous soupçonnez les États-Unis de vouloir "pulvériser" - alors c'en est fini des espoirs que vous avez suscités.

  7. jennifer dit :

    La manif hier à Dublin c'était 150 000 ce qui est énorme pour un si petit pays de 3, 9 millions d'habitants

  8. ddmm dit :

    @Garah

    A propos de Calvi et de son émission C dans l'air promulguant la pensée unique, où je n'ai jamais vu d'invités de l'autre gauche.
    http://www.youtube.com/watch?v=FRhF6zPhdTQ&feature=related

  9. Bertrand Nigay dit :

    Bonjour,

    J'aimerais connaitre votre avis concernant les projets de la Bolivie et du Venezuela de se doter de centrales nucléaires, l'un avec l'aide de l'Iran, l'autre de la Russie.(source : Politis n° 1128 courrier des lecteurs)
    Certes, nous n'avons pas de leçon à donner sur le sujet mais Le PG a-t-il réagi à ces annonces ?
    Si elle se confirmaient, elles remettraient sérieusement en cause la singularité et l'exemplarité des gouvernements en place sur lesquelles s'appuient parfois nos argumentaires.

    Cordialement
    B. Nigay
    Comité PG du pays de Montbéliard

  10. Pierre34 dit :

    @J. Halpern

    Votre démonstration ne manque pas d'aplomb et d'aucuns pourraient se laisser prendre à ce langage identitaire et de replis sur soit.
    Cette vision de repli sur soit ne véhicule qu'un rejet des autres et nous rappelle de bien tristes périodes de notre histoire or la notre est internationaliste, nous serons intransigeants dans la défense de nos valeurs, de solutions adaptées à notre pays, contre le libéralisme, la financiarisation de tous les aspects de notre vie mais nous savons aussi que les valeurs universelles que nous portons nous donnent une responsabilité vis à vis des peuples du monde et plus particulièrement de nos voisins européen.

    Nous sommes conscients que les dirigeants européen véhiculent une idéologie qui a permis au capitalisme financier d'imposer son diktat mais cela n'implique pas que nous ne devons pas lutter pour que cela change, pour aider les autres peuples à prendre conscience qu'il n'y a pas de fatalité et qu'une autre politique est possible.

    Si les libéraux européens nous entrainent à marche forcée, sans consultation démocratique vers ce grand marché transatlantique des biens et surtout des capitaux, ne croyez-vous pas que c'est pour faire payer aux peuples européens, la nouvelle crise financière qui ne manquera pas de se déclencher aux Etats Unis dans les années qui viennent ?

  11. Descartes dit :

    @Gilbert Duroux (#245)

    C'est pas un dogme, c'est souvent une réalité. Et pourquoi toujours opposer le travail aux loisirs ? Des tas de retraités sont autrement actifs que du temps où ils subissaient le travail. Faire son jardin, c'est du boulot...

    Oui, mais c'est pas du travail (sauf si "faire le jardin" est indispensable pour bouffer, ce qui est tout de même rare). La distinction entre travail et loisir n'est pas la pénibilité, mais le fait que l'un est nécessaire à assurer la survie, et l'autre pas. Grimper l'Everest peut être infiniment plus dur qu'aller tous les jours au bureau. Cela reste quand même un loisir.

    Tout au long de l'histoire, le temps de travail a diminué, en suivant le progrès technique et les gains de productivité.

    Eh non. Le temps de travail (annualisé) au moyen-âge était inférieur à ce qu'il est aujourd'hui. L'idée que le temps de travail a toujours diminué en suivant la productivité est une idée fausse: le temps de travail augmente à partir du début de la révolution industrielle et jusqu'à la fin de la première guerre mondiale. Il diminue à partir de la fin des années 1930 mais reste constant pendant les "trente glorieuses" (et cela malgré la hausse massive de la productivité). Pourquoi ? Parce que les gens (et surtout les couches populaires) préfèrent recevoir leur part des gains de productivité sous la forme d'augmentation du niveau de vie plutôt que du loisir. "Travailler plus pour gagner plus (plutôt que travailler moins en gagnant moins)" est une constante de notre histoire économique. Pas étonnant que ce slogan ait marché quand Sarkozy l'a repris. Et pas étonnant que la gauche se plante chaque fois qu'elle essaye le slogan contraire...

    Pour que se manifeste la préférence pour les loisirs il a fallu que se constitue une classe moyenne puissante qui, pour des raisons qu'il serait trop long de développer ici, manifeste cette préférence.

  12. J. Halpern dit :

    @ Pierre34

    langage identitaire et de repli sur soi" Veuillez préciser, s'il vous plait. En quoi me suis-je attiré cette critique ?
    Pour ce qui est du "grand marché transatlantique des biens et surtout des capitaux", auriez-vous cru que j'y étais favorable ? J'ai écrit "Nous n'avons rien à craindre à la planche à billets américaine pourvu que nous reprenions le contrôle de la finance nationale. " Or ce sont justement les traités européens et la monnaie unique qui nous empêchent de nous protéger de cet envahissement par la finance dérégulée.

  13. vaz jean-philippe dit :

    @ J Halpern 256

    Sortir de l'Euro est une solution simpliste et illusoire. La simple observation du monde en est la démonstration. Si le problème était l'Euro, les anglais, les américains, et tous les autres peuples qui n'ont pas l'Euro comme monnaie iraient bien...L'indépendance pour battre monnaie aux USA ne bénéficie en rien au bien être du peuple...
    La seule chose que nous ayons tous en commun, c'est le modèle de société capitaliste, qui lui, est un problème...
    Comme le chacun pour soi, la compétition de tous contre tous, en est la conséquence, c'est bien le modèle de société qu'il convient de changer...
    Et quand on parle de changer, plutôt que d'attendre que d'autres le fassent, autant commencer par changer soi-même...
    C'est par ce processus de prise de conscience individuelle, puis collective que se construit le Front de Gauche, qui en s'élargissant, permettra le changement en France.
    Tout comme en 1789, quand la mondialisation royaliste régnait sur le monde, la prise de conscience individuelle, puis collective, a engendré la république.
    Rien n'est figé pour toujours, tout est en mouvement.
    A nous d'imprimer le mouvement, de le faire partager, et d'avancer.
    En avant le Front de gauche, en avant les citoyens!

  14. pichenette dit :

    Réactiver la capacité de discernement, discerner, devient urgentissime aux OMM, nombreux Français (Organismes Médiatiquement Modifiés) que nous sommes tous plus ou moins, désinhiber la plupart d'entre nous, les débats, forums, lectures dans le cadre du PG sont une précieuse aide sinon, "on" sombre comme tous ces thons pillés! (Il serait de bon ton de ne plus manger de thons rouges raflés par la pêche industrielle où le coût des navires entraîne dans "le triangle des Bermudes" les propriétaires non pêcheurs...)

    La bougie allumée un soir S commun par les peuples européens bafoués, ainsi les Marsiens pourraient les compter....

    Citation extraite d'un livre subtil, distillant de nombreuses informations de JP Kauffmann "La chambre noire de Longwood", phrases prononcées par Napoléon :"le travail est la faux du temps" et "nous avons une âme à tromper les tyrans".
    Ce qui se "passe" actuellement c'est bien la mort du temps...
    Il fait froid, que les esprits bouillonnent est indispensable, car les réunions à huis clos pour dévaster l'infini fini des océans sont "génocidaires". Défendre ce qui ne peut se défendre est un devoir, une nécessité, c'est l'écologie politique ou je me trompe, mais ce n'est pas grave vu l'arrogance dangereuse de ceux qui ont le pouvoir et ne seront jamais inquiétés.

  15. Pulchérie D dit :

    La Libre Belgique est un journal belge aussi conservateur que le Figaro. Pourtant, il publiait hier un article titré « Irlande: la rigueur créera une armée de "nouveaux pauvres".
    « Le nouveau plan de rigueur annoncé mercredi par le gouvernement irlandais avec le soutien de l'UE et du FMI, va faire basculer dans la pauvreté des milliers de personnes déjà rendues vulnérables par une récession sans précédent, avertissent les organisations caritatives. »
    « …le nouveau plan de rigueur annoncé mercredi va ajouter "un impact catastrophique", dénonce M. Monaghan, des œuvres de Saint-Vincent-de-Paul » « Le père Sean Healy, président de Social Justice Ireland, organisation catholique de défense des plus démunis, calcule que la réduction des aides sociales va réduire de jusqu'à 31% les allocations, une part énorme quand on doit compter. "On va voir une hausse gigantesque de la pauvreté en Irlande", prédit-il. "Les plus riches bénéficient de plus de 12 milliards d'euros de dégrèvements fiscaux. Les plus pauvres, eux, paient pour sauver les banques", affirme encore le prêtre.
    http://www.lalibre.be/actu/international/article/626138/irlande-la-rigueur-creera-une-armee-de-nouveaux-pauvres.html

    Le Monde, lui, s’engage beaucoup moins, évitant des titres à double sens, comme « une armée de pauvres » qui peut être connotée de manière agressive : des pauvres décidés à s’organiser contre l’oppresseur capitaliste.

    Rappelons que le 24 novembre, une grève générale a paralysé le Portugal, d’une ampleur unique dans l'histoire de ce pays.

    Angela Merkel a étonné l’Europe en déclarant que désormais, les créanciers devraient assumer leurs pertes, lors de financements téméraires ; se souvient-elle de son éducation marxiste ?

  16. J. Halpern dit :

    @ Vaz Jean-Philippe 263

    "Sortir de l'Euro est une solution simpliste et illusoire. La simple observation du monde en est la démonstration. Si le problème était l'Euro, les anglais, les américains, et tous les autres peuples qui n'ont pas l'Euro comme monnaie iraient bien...L'indépendance pour battre monnaie aux USA ne bénéficie en rien au bien être du peuple..."
    Sortir de l'euro est une solution nécessaire mais non suffisante. Les États-Unis ou la Chine conservent l'indépendance de leur politique économique. On peut à juste titre critiquer ce qu'ils en font. Il reste que la zone du monde la plus touchée par la crise actuelle est la zone euro. Et que si nous restons englués dans l'euro nous n'aurons d'autre choix que de nous soumettre. Or vous écrivez, et je suis totalement d'accord avec cela : "quand on parle de changer, plutôt que d'attendre que d'autres le fassent, autant commencer par changer soi-même..."

  17. dodo30 dit :

    Y-a-t-il un archiviste qui pourrait ressortir les divers commentaires émanant d'économistes libéraux, de journalistes, de commentateurs, de responsables politiques...qui nous chantaient les vertus des modèles Irlandais, Grec, Espagnol il y a encore peu de temps?

  18. vaz jean-philippe dit :

    @ J Halpern 266

    Vous dites "la région du monde la plus touchée par la crise actuelle est la zone Euro". Je vous propose une autre grille de lecture. La prédation du capitalisme, après s'être attaquée aux ressources des pays pauvres, s'est attaquée aux autres pays dits développés. Il est évident, que tant que cela ne concernait que les autres, on pouvait penser que cela nous épargnerait...
    Quand je parlais de changement, à commencer par soi-même, je faisais aussi référence à ce réflexe primaire de repli sur soi, largement stimulé par le dogme capitaliste. Les méfaits du capitalisme existent depuis la nuit des temps, ce n'est que quand vous y êtes directement confronté, qu'ils vous apparaîssent comme étant des nouveautés.
    Et oui, nous ne sommes pas épargnés, tant mieux serais-je tenté de dire...
    L'humanité est une chaîne, tous ses maillons se doivent d'être solides et connectés les uns aux autres...
    L'analyse du problème sociétal au travers du prisme économique est forcement réducteur...L'économie est un des vecteurs du lien social, mais pas le seul. Le dogme capitalisme ne prend en compte que l'économique, et le place comme seul critère d'enrichissement au mépris de tout le reste.
    L'idéologie progressiste forme un tout, une chaîne, où tous les critères sont importants...
    C'est une vision d'ensemble, pas une distinction de problèmes particuliers, mais une interconnexion de données qui font que l'ensemble fonctionne.
    C'est forcément plus complexe (ce qui ne veut pas dire compliqué) que le dogme capitaliste qui en gros, n'envisage qu'un aspect d'un ensemble.

  19. Roland011 dit :

    Je pense également qu’il est indispensable de sortir du carcan de la zone euro « monnaie unique » pour éventuellement aller vers une monnaie commune voir a se sujet les nombreuses prise de positions de J Sapir, la dernière Vers une crise terminale de la zone euro ? http://www.medelu.org/spip.php?article670 Il est en effet vital de se dégager des traités (dogmes) européistes (Lisbonne- constitution,..) afin de tenter de peut être (a voir) de reformuler a partir des peuples et de leurs diversités, la coopération plutôt que la concurrence. Lire le dernier J. généreux « La grande régression »

  20. Linéand dit :

    Ami J.L. Mélenchon, une seule chose que le parti ne pourra pas m'obliger, sera de voter pour un libéral (socialiste y compris) à un 2èmè tour d'élection.

  21. jc de Seraing dit :

    Sortir d'abord du traité de Lisbonne qui lie l'intérêt de la dette des pays aux agences de notations, aux marchés. Traité de Lisbonne qui interdirait également de renationaliser les secteurs comme l'énergie, les finances et tous les services publics privatisés par la droite mais aussi par le PS comme le transport, la poste, la santé, l'école, les télécomunications...En sortir par référendum donc avec l'aval du peuple souverain. Ensuite exiger de la BCE un taux d'intérêt pour la dette du pays égal à celui des banques privées soit environ 1%. En cas de refus, la France pourrait recréer une nouveau "franc" lié à l'euro par décret et si les marchés s'attaquent à ce nouveau "franc" alors la dette diminuera dans les mêmes proportions. Si d'autres pays, par contagion, mettent des gouvernements réellement de gauche au pouvoir, alors pourquoi ne pas imaginer qu'ils accepteraient de composer un nouveau traité social et une nouvelle monnaie où les acteurs économiques (l'entreprise, les finances privées et les finances publiques) seraient dé-financiarisés, comme l'explique parfaitement Jacques Généreux.
    http://www.lateledegauche.fr/index.php?pge=emission&id_departement=27&id_video=320&tag=G%C3%A9n%C3%A9reux

  22. Descartes dit :

    @argeles39 (#247)

    J'ai assisté il y a une dizaine d'années (avant la loi Aubry sur les 35 h) à une conférence de Pierre Larouturou où il était question de la semaine de 4 jours à 32 heures. Pierre Larouturou nous avait démontré, chiffres, courbes et calculs à l’appui, que les 35 heures étaient une erreur mais qu'en revanche les 4 jours à 32 heures étaient non seulement possibles mais souhaitables.

    Larroutourou, vieux copain de Rocard et de Delors, continue à diffuser le mythe malthusien du "partage du travail" comme solution au chômage.

    L'auditoire était principalement composé de gens ayant une culture scientifique (beaucoup d'ingénieurs, certains de grandes écoles) et à priori pas acquis à la cause du socialisme. Je peux t'assurer que si beaucoup d'auditeurs ont émis des doutes sur l'acceptabilité du projet par le patronnât, personne n'avais remis en cause la démonstration.

    Et pour cause! Si tu relis attentivement les papiers de Larroutourou, tu verras qu'il propose une reduction du temps de travail "qui soit neutre sur la masse salariale". En d'autres termes, la réduction tu temps de travail s'accompagne d'une réduction de la rémunération. Dans ces conditions, évidement, la démonstration "se tient". Reste plus qu'à persuader les travailleurs de "travailler moins pour gagner moins". L'expérience de deux siècles montre que les travailleurs préfèrent l'inverse...

    En fait, le tour de passe-passe de Larroutourou consiste en financer sa réforme en partie avec la réduction des cotisations chômage (puisque selon lui la réduction du temps de travail réduit le chômage). Ce qu'il oublie, c'est que d'une part la réduction du chômage réduit mécaniquement la productivité, et que d'autre part la réduction du temps de travail réduit elle aussi la productivité. Et que ces réductions compensent en partie la baisse du chômage.

  23. L'epagneul dit :

    Pourquoi ne pas renégocier les traités Européen?... Nous avons créer une Europe des capitaux dont les Francais ne voulaient pas et de plus, tres éloignée des Péres fondateurs. Mais rappelons nous que la Gauche était pour!...Et notre référendum et le respect de la volonté du Peuple?...Démocratie? Poubelle! Peuple de France courage, vous ne travaillerez pas pour les Européens mais pour les Chinois...

  24. J. Halpern dit :

    @ 271 jc de Seraing

    Vous proposez de d'abord sortir par référendum du traité de Lisbonne, puis de "mettre au pied du mur" la banque centrale européenne pour s'appuyer sur son refus pour reconstituer le franc. C'est peut-être en effet ce chemin tortueux que prendra le rétablissement de notre souveraineté. Encore faudrait-il avoir préparé la route en affirmant clairement cette option (qui au demeurant suppose de dénoncer aussi l'Acte Unique et le Traité de Maastricht).

    Je viens d'écouter l'intervention de Jacques Généreux à votre congrès. Je souscris totalement à ce qu'il a dit - mais cela renforce mon inquiétude sur ce qu'il ne dit pas ! Car enfin : parler pendant 25 minutes de la définanciarisation de l'économie sans prononcer ne serait-ce qu'une fois le mot "euro" c'est un tour de force qui ne saurait être dû au hasard. Or la plupart des excellentes propositions de Jacques Généreux suppose que nous prenions les décisions en lieu et place de la Banque Centrale européenne et en contradiction avec les traités. L'Europe ne le fera pas. La France ne pourra le faire qu'à condition d'être maîtresse de sa monnaie. Comment par exemple contrer le dumping social et fiscal intra-européen, pratiqué par l'Allemagne et certains nouveaux entrants sans ajuster notre taux de change ? Comment imposer à nos banques de renoncer aux opérations de "finance pour la finance" sans transférer intégralement le contrôle de la BCE vers l'État français ? Peut-on atteindre la fin sans parler des moyens ?

    Je crois que ce silence trahit une hésitation stratégique du PG. Quand Généreux affirme que le PG est le seul parti à tenir un discours aussi clair sur la finance, il sous-entend que même le reste du Front de gauche ne va pas jusque là - sans parler de vos éventuels alliés de second tour. Vous êtes empêtrés dans vos alliances et craignez, à juste titre, la fragmentation du fragile consensus qui porte aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon. J'espère que vous résoudrez...

  25. Lisa Sion dit :

    Bonjour,
    sur Agoravox, il existe un logiciel qui autorise à écouter les longs textes, certes sans la voix d'orateur tribun de Jean-Luc Mélenchon puisque féminine, mais qui aide à avaler sans difficultés les longueurs. Il s'appelle " readspaker " et je ne saurai trop vous encourager à le pratiquer merci.

  26. Descartes dit :

    @J Halpern (#256)

    J'ai trouvé votre intervention excellente, et je suis 100% d'accord avec vous. Je note particulièrement le paragraphe suivant, qui reflète tout à fait mon sentiment :

    C'est pour cela que je vous suis avec attention. Jean-Luc Mélenchon a su amorcer une mayonnaise qui pourrait réussir. Mais ceci à condition de vous émanciper du petit monde de la "gauche de la gauche" que les tics idéologiques, les dogmes identitaires cantonnent à la marginalité. Le peuple dans sa majorité n'a guère à faire des "présidences bicéphales", du discours mondain sur le "réchauffement climatique", de l'"assemblée constituante" ou du statut des journalistes. On peut toujours y réfléchir, mais ce n'est pas là-dessus qu'on rassemblera au-delà du microcosme de l'extrême-gauche. L'enjeu n'est pas le minuscule Besancenot, mais le peuple.

    Je crains, malheureusement, qu'il soit difficile à Jean-Luc Mélenchon de s'affranchir d'un certain nombre de "mauvaises compagnies" qui le tirent dans cette direction.

  27. jc de Seraing dit :

    @ 274 J. Halpern
    Effectivement l'idée que je me suis faite des différents discours ou débats de jean-Luc Mélenchon est un sénario de gauche certainement très difficile à mettre en place car il faut d'abord que le FdG soutenu par la population prenne le pouvoir et pourquoi pas ensuite être suivi par d'autres pays dont la population est écrasée par la crise comme les grecs, les irlandais et ceux qui vont suivre. Mais le sénario que nous propose le libéralisme et le FMI avec ses aides obligatoires sous forme de dettes écrasant les populations avec des plans d'austérité qui vont jeter des millions de personnes dans la rue sans emploi, sans relance possible et sans avenir pour les jeunes, avec pour issue malheureuse peut-être une troisième guerre mondiale. Comme le dit Jean-Luc, il s'agit d'un rapport de force que la France pourrait gagner. C'est pour l'instant un rêve qui pourrait devenir réalité et il faut y croire, on n'a pas le choix si on est vraiment de gauche.

  28. Christian dit :

    Agir contre les banques.

    Dénoncer, oui. Mais que faire en attendant 2012 ?

    Que penser de cette initiative internationale qui est en train de faire tâche d'huile : vider massivement nos comptes en banque le 7 décembre 2010 pour montrer qui sont les vrais patrons ?

    En même temps, sans soutien politique comme cela pourrait être le cas avec un Front de Gauche au pouvoir, on peut craindre que cela se retourne contre la population à qui l'UMP au pouvoir pourrait imposer 10 fois pire qu'à la Grèce en représailles ?

  29. Bélatar dit :

    Loin de Pulvar, près de l'Irlande...

    Les analyses de J. Généreux et JL Mélenchon diffusent de façon accélérée, à la mesure de l'accélération de la crise. Un mot revient : domino. Quel sera le prochain à tomber ?

    Cette fin de semaine, des analyses convergentes sur Libération, Rue89 (interview de Todd), Mediapart (déjà cité ici), le blog de Paul Jorion sur la ruine des économies européennes à court terme et l'incurie des dirigeant actuels.

    Les thèses conspirationnistes m'énervent car elles ne prennent pas en compte la complexité de la situation, sont manichéennes, font comme si l'histoire était écrite d'avance, et débouchent souvent sur l'appel à la violence comme seule solution.

    En fait nous assistons simplement à la phase terminale du capitalisme monopolistique et financier. Face à cela, à la violence, aux souffrance que cela entraîne et va entraîner (Minc ne disait-il pas qu'une des façons de sortir de la crise était la guerre ?), il faut un contre projet en béton armé, crédible et en phase avec ce que vit le peuple et ses aspirations à une vie bonne. Sinon, nous serons tous balayés si ce n'est par l'empire US, ce sera par les fondamentalismes religieux ou quelque nouveau Bénito aux petits pieds.

    Ce que décrit à sa façon John Perkins, avec un peu de recul historique et l'expérience "de l'intérieur" : http://www.dailymotion.com/video/xa636d_john-perkins-confessions-d-un-corru_news

  30. peppone dit :

    @ christian # 278

    C'est une des solutions qui finira par s'imposer pour faire entendre notre voix, puisque de toute façon nous ne pourrons pas faire des greves ou des manifs jusqu'en 2012

  31. vaz jean-philippe dit :

    @ Pierre Jestin 281

    A mon avis,le PG n'a pas pour but de rester un parti en tant que tel, mais de servir de catalyseur pour la constitution du front de Gauche. Donc, le but n'est pas de faire adhérer des gens au PG, mais bien de lancer le mouvement FdG et y impliquer les citoyens, pour qu'ensemble nous puissions changer de politique. Tout ceci ne se fait pas en un jour, et il serait bien illusoire de penser que tout est parfait...mais nous sommes dans l'action, et la direction principale vers laquelle nous allons, me semble être, à l'heure actuelle, la seule vraie alternative réalisable. L'apport de toutes les énergies est plus que souhaitable, les critiques y ont naturellement leur place, mais celles constructives, qui permettent de clarifier, affiner, peaufiner, pour tendre à l'objectif commun et partagé.
    Dépasser le capitalisme, en finir avec ce système.
    Dans l'offre politique actuelle, je ne vois que le FdG, qui lui même n'est pas figé, évolue, avance.
    Mais bon, c'est ce que je pense, je n'ai ni boule de cristal, ni baguette magique...

  32. fabrice loi dit :

    à "Descartes"
    Très juste, ce que vous dites sur la valeur travail, les loisirs érigés en travail par la bourgeoisie qui elle peut se payer un mode de vie subversif-cool, bobo, etc. Choses auxquelles j'avais bien sûr pensé avant de vous lire...RTT pour les uns, CDD pour les autres...question d'étage, quoi. Et après ?
    Votre savoir sur les permanences et les déterminismes à l'oeuvre chez l'homme vous sert-il à fixer les limites de l'utopie, ou bien à la déclarer nulle ? C'est un problème, ça, tout de même.
    En quoi la tendance des individus dans nos sociétés à préférer l'accumulation de biens et de richesses serait-elle une fatalité ? parce que, encore une fois, vous le dites ? ou, plus exactement, parce qu'on peut faire, éventuellement, cette lecture de ce qui a eu lieu ?
    Et le fait qu'il n'y ait plus de travail, comment le traitons nous politiquement ? La proximité de Larrouturou avec Rocard ne doit pas servir de repoussoir à des pistes de pensée qui sont loin d'être nulles. A moins de se satisfaire d'être bien en chaire, et d'y rester.
    Cela dit, si vous dites qu'il n'y a rien à faire qu'à penser, bien sur que vu notre époque, ce ne sera déjà pas mal ! Mais encore une fois est-ce suffisant ?

  33. redline69 dit :

    bonsoir,

    J'aime bien le terme de "catalyseur" pour le front de gauche. tout le monde à bien compris que le front de gauche est un outils intelligent mis au service de 3 partis " frères" peut être 4 si un jour le NPA choisi de si associer.
    Ceci dit, cette outils à des exigences difficiles à réaliser car il faut que les 3 partis en questions tirent la charette dans le bon sens.
    La clé de la défense de la gauche n'est plus dans les médias courants qui sont complètement à la botte des politiques à l'ancienne.
    Quand j'entends Aphatie sur rtl, je crois revivre l'ORTF. Le front de gauche doit affirmer grâce à sa "télé de gauche" les aspects qui sont cachés par la bande des Aphatie, Mougeotte genre dormez bonne gens nous ont vous informe... La télé de gauche peut montrer tout ce qui est caché par certains journalistes de grand médias c'est à dire les émissions de Arrêt sur image avec notamment un dossier très pointu sur Karachi et les mensonges et manipulations de hauts personnages de l'état. ou de Médiapart l'allié professionnel qui permet de dire qu'il existe des journalistes pro, honnête et indépendant. Travaillons autour de ses supports et oublions les berceuses de Aphatie et de Revel sur canal + où ailleurs.

    cordialement

  34. kalamar31 dit :

    Je tiens à faire remonter à qui de droit une remarque que nombre de personnes de mon entourage, de ma sensibilité politique (qui est la même que celle de Jean-Luc Mélenchon), de gens qui ne sont pas loin de nous rejoindre, mais aussi de personnes qui ne te connaissent pas bien.
    Cette remarque me semble importante, vu les échéances électorales qui s'avancent.
    Ces personnes me disent que Jean-Luc Mélenchon a de très bonnes idées, ils apprécient un homme politique qui ose dire la vérité au peuple, mais aussi ils ajoutent souvent que son message est brouillé par le ton qu'il emploie dans ses prises de parole.
    Le message passerait tout autant et même aurait un impact plus fort avec un ton plus calme, image d'un homme sûr de lui, qui n'a pas besoin de hausser le ton pour dire ce qu'il pense.
    J'ai été, comme de nombreux camarades transporté par ton discours de fin de congrès du PG, mais ton auditoire était un public de convaincus. Pour progresser dans l'opinion, il va falloir peut-être évoluer dans ta posture lors de tes interventions publiques.
    Jean-Luc, je pense que tu aurais tout à gagner en donnant une image plus calme et sereine, tout en conservant cette force dans tes opinions et ton raisonnement qui est lumineux.

  35. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ 278 - Christian

    "Que penser de cette initiative internationale qui est en train de faire tâche d'huile : vider massivement nos comptes en banque le 7 décembre 2010 pour montrer qui sont les vrais patrons ?"

    Ce que je me demande c'est ce qui se passe le 8.

  36. Zora dit :

    J. Halpern-256 Merci d'avoir compris et étoffé ma pensée.

    La présence massive des classes moyennes lettrées est manifeste dans le bouillonnement d'idées actuel. Mais quel espace pour l'oralité de la classe ouvrière (élargie aux chômeurs, précaires, exclus...) qu'on n'entend pas, qu'on n'écoute pas ? D'où ma crainte du "syndrome PS" : la "boboïsation" du PG. De l'écroulement de ce monde naîtrait alors un monde à l'identique.

    Le "vital" (un travail, un toit, manger, se soigner) est déjà problématique pour beaucoup. Europe Ecologie est un cheval de Troie. L'Homme doit être au coeur de tout programme et non l'écologie. Des politiques HUMAINES induisent la préservation de la planète. L'équation contraire reste à démontrer.

    Les discussions sur le "sexe des anges" donnent le sentiment d'une méconnaissance de l'âpreté des conditions de vie (de survie) de nombre de nos concitoyens.

    Il est à craindre que la lucidité d'un Mélenchon, d'un Généreux (ou d'un Lordon), quant à la gravité de la crise ne soit pas aussi aiguë chez tous les pourfendeurs du Capital. Donnons crédit à leur intelligence pour affûter les outils adéquats (euro, traité de Lisbonne, GMT...) même si, pour l'heure, ils ménagent la chèvre et le chou. L'aggravation de la crise décantera peut être les positions des uns et des autres...

  37. Annie dit :

    Pour la Pulvar, à mon sens elle ne vaut pas la peine que Jean-Luc Mélenchon s'attarde sur son cas. Je veux bien tout ce qu'on veut à propos de ses compétences (m'enfin façon de parler - liseur de prompteur professionnel qui ne fait que réciter des principes par coeur, c'est pas l'idée que je me fais du journalisme), mais il n'empêche que la promiscuité politiques/médias me gène.

  38. Jean Jolly dit :

    J'aime bien le terme de "catalyseur" pour le front de gauche. tout le monde à bien compris que le front de gauche est un outils intelligent mis au service de 3 partis " frères" peut être 4 si un jour le NPA choisi de si associer.

    Bien sûr que le terme "catalyseur" sied au Front de Gauche puisque le but est d'assembler toutes les diverses forces anticapitalistes, aussi imperceptibles soient-elles par les média alignés, pour constituer le Front de Gauche susceptible de remplacer le PS qui ne mérite plus d'être catalogué dans les partis de gauche.

    Nous vivons une période sans précédant et à savoir que 80 % des partis politiques sont inféodés au système capitaliste et que notre système républicain empêche le peuple de s'exprimer à 100 %.

    Trop c'est trop, non seulement la VIème république est envisageable selon certains mais elle devient indispensable selon la majorité de nos concitoyens.

  39. Annie dit :

    @J. Halpern à propos du message http://www.jean-luc-melenchon.fr/2010/11/send-them-away-fichez-les-dehors/comment-page-6/#comment-85091

    Je suis bien d'accord sur la fin, notamment : L'hégémonie américaine est en perdition. Le fauve affaibli mordra certes d'autant plus que son mal s'approfondira, mais cela reste un combat d'arrière-garde. Nous n'avons rien à craindre à la planche à billets américaine pourvu que nous reprenions le contrôle de la finance nationale. Le fléau qui nous menace est bien en Europe : la déflation et la liberté des mouvements de capitaux, gravées dans le marbre des Traités Européens. Si vous vous laissez hypnotiser par l'épouvantail américain, si vous cherchez à préserver cette zone euro que vous soupçonnez les États-Unis de vouloir "pulvériser" - alors c'en est fini des espoirs que vous avez suscités.

    Je pense également que les USA sont en cours d'effondrement acceléré, mais que notre attention première doit être l'UE, qui est la zone la plus touchée au monde par la crise financière. Il faut sortir du GMT et de l'OTAN certes, pour renationaliser notre politique étrangère, mais également laisser tomber le romantisme européïste.
    Par contre, tu devrais lire l'essai de Jean-Luc Mélenchon, car il évoque effectivement les brasiers par encore éteints en Europe, et la mise sous sourdine de son ancien fédéralisme.

    Pour ce qui est des non-dits que tu évoques à propos de Généreux, la Banque de France resucitée pourrait-elle émettre des euros ?

  40. jennifer dit :

    Belatar

    je ne sais pas si c'est la fin du capitalisme monopoliste ou quoi, mais en tout cas, ce qui est certain c'est que la crise c'est les pauvres qui la paient et pas les capitalistes. C'est ça le vrai problème et c'est pour cela que les classes laborieuses se mobilisent partout en europe. C'est l'injustice la plus flagrante, la plus révoltante. Alors la fin de quelque chose je ne sais pas, je pense que c'est plutôt la poursuite mais de façon plus évidente de ce système capitaliste injuste. Là ça se voit encore plus

  41. fabrice loi dit :

    La retraite à 58 ans en Bolivie, c'est génial ! De la vraie joie pour tout le monde.
    Mais la cravate et la tenue de Jean-Luc Mélenchon le bravache, c'est plus important ! Je vote pour la cravate jaune à pois verts !Et les journalistes star qu'on vire, aussi ! Y a débat ! Jean-Luc Mélenchon chauffe, s'embrouille !
    Je lis ici même : Faudrait voir à ce qu'il se police, Mélenchon ! Qu'il se professionnalise ! qu'il se lisse ! Et j'entends: Au secours ! On va quand même pas défendre un Coluche qui parle la langue de Jaurès ! Et pire, qui a de l'humour et horreur, de la fragilité ! ca fait pas mâle, ça !
    Pas très mec donc, peut-être, au fond (en plus, co-présidence avec une nana, wah la faute, elle vient d'ailleurs, ben oui, c'est une femme, eh malin, c'est ça le bonheur justement !)car si tendre (et pourtant, quel coffre!) et autant d'humour que de générosité pour un programme encore imprécis, au pays des intellos aussi rigides que cinglants (comment les unis-vers-cythère français auraient-ils financé la révolution cubaine ? je me demande...vite la facture, grave et précise, de l'utopie, lire Descartes sur son blog, c'est un cours, là on est dans le correct, non sans esprit ni raison d'ailleurs, c'est très loin des délires du Che lorsqu'il écrivait sur l'économie, pour sûr)
    Allez, on continue ! C'est pas gagné, f....e ! Qu'on est raide, quand même, à gauche ou à droite, avec un type qui se lâche et s'éclate dans son métier (une question: Mélenchon fait-il de la politique un loisir lorsqu'il s'y épanouit ? Ou magnifie-t'il son travail, ce qui devrait inspirer tout le monde ?

  42. petignat jean-pierre courtételle suisse dit :

    Constitution
    Excellente idée de notre camarade Jean-Luc Mélenchon. En Suisse, quand on n'est pas d'accord avec une décision du parlement suisse, on peut lancer un référendum contre cette décision 50000signatures sont nécessaires. Et c'est le peuple qui se prononce et si le peuple dit OUI la décision du parlement (Conseil national) est annulée! Quand on veut modifier la loi Suisse, on lance une initiative, il faut récolter 100000 signatures. La proposition est soumise au souverain.qui décide. Il faut la majorité du peuple et des cantons. En suisse nous votons souvent !

  43. marc malesherbes dit :

    sur le Congrès du PG

    j'aimerai que vous m'éclairiez sur la "motion d'orientation" adopté au congrès du PG.
    en matière de programme, je n'ai rien trouvé dans cette motion
    On me dira que c'est normal dans une motion d'orientation (sauf 4 lignes, voir ci-dessous) (1)
    Mais quel est le programme adopté par le Congrès ?
    A moins que cela ne soit de la prérogative du Bureau ? des co-Présidents ? des candidats ? ou des fiches publiées sur internet, mais validées par qui ? par JL Mélenchon ? ou à l'initiative de chaque candidat, en fonction de l'élection, de la situation nationale ou locale (les cantonales approchent) ?
    En espérant vos éclaircissements

    (1) voici les 4 lignes:
    "Nous en portons les aspirations dans notre programme. Pour le Front de Gauche, notre gouvernement devra rétablir le droit à une retraite décente dès 60 ans et refuser tout allongement de la durée de cotisation. Nous voulons également desserrer l'étau du traité de Lisbonne en pratiquant la désobéissance européenne. Nous pensons une planification écologique nécessaire face à la crise environnementale. Nous voulons en finir avec la 5ème République et fonder par la tenue d'une Assemblée Constituante une République parlementaire et sociale."
    j'ai trouvé ces lignes bizarres. On assimile le programme du PG et du Front de gauche.
    De plus cela reste très vague. Rien sur le montant des retraites (on peut fort bien garder âge et durée et diminuer le montant des retraites), rien sur quoi on va "désobéir" à Lisbonne, ni ce sur ce qu'on va planifier écologiquement...

  44. Descartes dit :

    @fabrice loi (#282)

    Votre savoir sur les permanences et les déterminismes à l'oeuvre chez l'homme vous sert-il à fixer les limites de l'utopie, ou bien à la déclarer nulle ? C'est un problème, ça, tout de même.

    L'utopie, c'est un genre littéraire et philosophique. Moi je fais de la politique. Ce qui m'intéresse, ce sont les projets réalisables, susceptibles de changer la vie des gens. Les utopies en politique c'est l'alibi pour ne rien changer.

    En quoi la tendance des individus dans nos sociétés à préférer l'accumulation de biens et de richesses serait-elle une fatalité ? parce que, encore une fois, vous le dites ?

    En rien. Et je n'ai jamais dit pareille chose. Je me limite à constater une réalité. Les choses sont aujourd'hui comme ça. Est-ce que cela veut dire qu'elles seront ainsi de toute éternité ? Je n'en sais rien. Mais il faut se dire que si les êtres humains des cinq continents se comportent d'une certaine manière depuis des milliers d'années, il doit bien y avoir une raison opératoire. Avant de chercher à changer ce comportement, il est nécessaire de comprendre cette raison.

    Par ailleurs, je me méfie des théories qui prétendent changer l'homme. Celles-ci répondent sur la négation de la liberté humaine, puisqu'elles supposent qu'il existe une élite qui "sait" comment les hommes devraient se comporter et qui a le droit moral de les "changer".

    La proximité de Larrouturou avec Rocard ne doit pas servir de repoussoir à des pistes de pensée qui sont loin d'être nulles.

    Personnellement, je pense que les "pistes" en question sont nulles. Mais si j'ai mentionné la proximité entre Larroutourou, Rocard et Delors, ce n'est pas pour en faire un "repoussoir" mais pour que les lecteurs comprennent de quel versant idéologique proviennent ces idées. C'est à dire de la "gauche démocrate-chrétienne" et malthusienne.

  45. marc malesherbes dit :

    « Send them away! » « Fichez les dehors! »

    ce slogan (voir le titre du billet précédent et le livre de JL Mélenchon) ne me plaît pas du tout (je suis sans doute minoritaire). En effet les députés ont été élus par nos concitoyens, et il me paraît normal de respecter leur vote. De plus, pour ceux qui leur ont fait confiance, cela risque de leur rendre le passage vers le vote PG plus difficile. Certes on peut soutenir que les citoyens sont trompés de diverses manières, mais si on refuse la validité de leur vote, c'est vraiment la notion de démocratie qui s'effondre.

    Nous sommes certains d'avoir raison, mais qui sait: peut-être que l'arrivée de la gauche de la gauche au pouvoir accélérerait encore, avec les meilleurs intentions du monde, les difficultés actuelles (1) ? Et c'est sans doute ce que pense la grande majorité de nos concitoyens.

    (1) se rappeler que toutes les révolutions de droite et de gauche se sont accompagnées de difficultés majeures pour la grande majorité des populations concernés (voir ce qui est arrivé en URSS, en Chine etc.., mais aussi lorsque la droite est revenue en Russie après 1989...la seule exception que je connaisse l'arrivée de Hitler au pouvoir et la relance qui s'en est suivie, notamment par l'industrie de l'armement (cela n'a pas duré), et peut-être celle de Perron en Argentine). Bien sûr ces difficultés sont en partie liées à l'activité des "contre-révolutionnaires". Néanmoins le résultat est là pour les populations.

  46. nicole dit :

    Je lis toutes vos interventions : beaucoup de réflexions (bonnes ou mauvaises) sur les dires de J.L Mélenchon.
    Mais n'oublions pas que celà fait aujourd'hui 2 ans que le Parti de Gauche existe ! Donc soyez indulgents pour ce si jeune parti qui a beaucoup à faire et qui apporte un peu de fraîcheur dans ce monde de brutes et beaucoup d'espérance pour les gens de la vraie gauche!
    Bon anniversaire et bon courage pour aboutir à redonner confiance aux Français !

  47. PREVOST dit :

    A Descartes 43,45,etc jusqu'à 294.

    17 interventions sous ta signature sur 295 interventions.
    Qui es-tu ? Le porte-parole de Jean-Luc ? Cela ne me semble guère...

    Les intervenants comme certains ont le courage de se situer politiquement, au moins c'est clair et cela permet de mieux comprendre leur approche en particulier sur la construction du FdG (membres MPA, PCF, encarté ou pas...).

    Personnellement j'ai été membre du PCF de nombreuses années, fait une escapade au PS qui m'a tellement et très vite déçu que j'ai pris part à la construction du PG à son origine et que j'y reste, y milite car c'est le seul véritable espoir politique d'une Gauche qui soit "de gauche".

    Alors que chacun et tous on se pose des questions c'est normal, encore faut-il que ce soit la bonne : quel est l'intérêt général avant mon intérêt particulier ?

    Je suis pour un Front de Gauche avec toutes ses composantes dans la clarté, avec nos différences mais unis sur nos convergences. Si des difficultés existent réellement ce n'est pas en rabâchant des loupés historiques que nous y arriveront mais bien par notre volonté d'union.

    Là où les camarades du PC sont bien implantés laissons-les agir, de même avec ceux du NPA comme du PG, Fase ou Npep c'est tellement mieux de savoir que l'on contribue chacun à la même cause.

    Un partisan du 91-6ème circonscription, sans parti pris !

  48. Née un 19 Août dit :

    Franchement, Mr Mélenchon, vous ne cessez de m'impressionner. Bravo pour cette superbe analyse politique et économique. Vous êtes le seul, à ma connaissance, qui sache faire la relation entre l'abstention à des élections importantes et les taux d'intérêts auxquels doivent emprunter les pays pour financer leur dette. C'est autre chose que ces rigolos de l'UMP et le PS qui se contentent de répéter la vulgate néo-libérale qu'ils croient comprendre pour mieux nous enfumer.

    J'ai aussi bcp apprécié ce que vous avez dit à propos d'Audrey Pulvar. Je suis tout à fait d'accord. Une hypothèse : Et si Mr Pujadas avait eu pour conjoint une femme qui se serait portée candidate à une élection importante ? Aurait-il été écarté pour autant de l'antenne ? (entre nous, ça nous aurait fait des vacances...) Non, je ne le crois pas. Donc nous sommes bien en présence d'un préjugé sexiste. Ce doute sur Mme Pulvar, c'est odieux. Si on pousse le raisonnement jusqu'au bout, alors on n'aurait plus qu'à supprimer le droit de vote des femmes, puisqu'elles seraient tentées de voter comme leurs maris... (on fait comment en cas de polyandrie ? non, là je rigole.) Comme si les couples où les conjoints qui ont des opinions politiques divergentes, ça n'existait pas ! Cette décision, c'est une intelligence à nous toutes.

    Quant à votre critique de France 2... j'ai relu votre texte en mettant TF1 à la place et ça marche tout aussi bien.
    "Télé-béton ment... Télé-béton ment... Télé-béton est pro-gouvernement..." (air connu, voir Pierre Dac).

    J'espère seulement que nous aurons le plaisir de voir le visage de notre Première Dame de France le jour où vous serez devenu notre Président...

  49. Matthius dit :

    Je vous appréciez bien au début.
    De manière générale, votre façon directe de vous exprimer me plaît et nous change des ronds de jambe habituels.
    Sachez que depuis votre diatribe anti journaliste et anti (à peu près) tout - "qu'ils partent tous" - me laisse franchement perplexe. Je ne vous suis plus. L'agressivité en politique m’horripile d'autant plus quand elle est gratuite.
    Acceptez cette réflexion comme un conseil de sorte qu'il vous permette de corriger votre image ternie.
    Vous le savez mieux que moi, on ne peut pas être contre tous en politique. Pour les médias vous n'êtes pas indispensable non plus. Besancenot fait bien le boulot sans jamais être insultant, lui.
    A un de ces jours j'espère pour approfondir !

  50. fabrice loi dit :

    A Descartes intervention 294; à Tonya du dinosaure
    J'apprécie la concision de votre réponse. Elle m'aide à clarifier ce que je pensais d'instinct en vous lisant. Je suis d'accord avec la nécessité de la méthode, et celle de la rigueur. Cependant, puisque vous notez à forte raison qu'il faut comprendre pourquoi ("mode opératoire") les êtres humains cherchent d'abord à accumuler lorsqu'ils en ont l'occasion, il me semble que l'absence principale en est le manque d'imagination, découlant elle-même d'un univers appauvri. Et c'est vrai que je n'aime guère cette part de la tradition intellectuelle européenne qui laisse une part très pauvre au coeur, à l'enthousiasme (je n'ai pas dit à l'émotion, que je n'aime guère en politique). Je pense qu'elle appauvrit, justement, le sens des choses et des mots. D'où mon estime pour Mélenchon, qui est tout sauf inconditionnelle (ah, les applaudissements incessants pendant son discours final ! quelle ringardise !). J'aime cette gauche plutôt camusienne qui a du corps et de la chaleur. Et souvent elle a grandi en Afrique...eh oui.
    Personne sur ce forum n'est réel, pas plus que notre démocratie, chaque jour plus affaiblie. L'échéance reste le vote, qui sera peut-être fort décevante comme vous le soulignez au sujet des limites de la gauche. Et peut-être pas.
    Au plaisir, sincèrement, et sans drapeau bleu-blanc-rouge pour moi, merci, rapport à votre blog.
    PS: A Tonya : je m'étonne, au fait, que vous n'ayez pas réclamé la démission de Monsieur Montebourg en lieu et place de sa compagne, par exemple. Je vous aurai suivi là-dessus. Dommage.


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