24nov 10

Congrès du PG, Parti socialiste, Irlande, Audrey Pulvar

« Send them away! » « Fichez les dehors! »

Ce billet a été lu 25  438 fois.

C eci est une note spécialement longue. Commencée par petits bouts au fil des jours, elle a grossi au point que j’ai du la découper en plusieurs morceaux pour en régler la diffusion. Je pense et je fixe mes recherches en écrivant, comme vous le savez. Je traite ici du congrès du Parti de Gauche, de nos rapports avec les socialistes, de la situation en Irlande et au Portugal, du rôle des américains dans ce contexte. Puis je viens sur ce qui est arrivé à Audrey Pulvar. J’allais éditer ma note quand m’est arrivé le contenu du discours du premier ministre. Il a annoncé son intention de déposer une proposition de loi organique pour rendre possible le référendum d’initiative populaire. J’avais demandé la chose de toutes les façons et notamment dans mon discours dimanche. J’estime que maintenant il ne faut pas trainer et commencer tout de suite la collecte des signatures pour un référendum sur la réforme des retraites.

Le congrès du Parti de gauche s’est déroulé d’une façon remarquable. Je ne dis pas qu’il était parfait ni que tout fut aussi bien calé qu’il aurait fallu. Je veux juste souligner que ceux qui y participaient avaient en commun de vouloir réussir le congrès et de faire tout le temps et en toutes circonstances ce qu’il fallait pour qu’il en soit ainsi. Non pour eux-mêmes, mais parce qu’ils étaient conscient de ce que représente ce petit parti aux yeux de ceux qui scrutent la gauche pour y trouver une issue. Notre parti n’est rien ou presque. Juste une modeste passerelle lancée sur le vide. Mais parce qu’elle est là tout est de nouveau possible. La coalition du Front de Gauche ne prend son sens que parce que ce petit quelque chose donne une forme concrète au rassemblement. Faute de quoi le Parti communiste qui a aussi souhaité ce rassemblement ne pourrait rien faire d’autres qu’agiter un slogan face à un NPA volontairement isolé qui fait de sa solitude un argument identitaire. Voila ce que j’ai voulu dire a propos de notre rôle singulier. C’est ce qui a été fielleusement reproduit dans « Le Monde » comme une auto célébration, dans la veine provocatrice et méprisante des articles de ce quotidien à notre sujet. Reste que dans ces conditions, libéré des traditionnels enjeux internes nous avons pu faire de notre congrès un moment spécial de notre identification.

Notre décision la plus spectaculaire en la matière est d’avoir, peut-être exagérément, ouvert nos travaux à des personnalités extérieures dans des conditions d’exceptionnelle écoute. Il y a eu dix sept invités prenant la parole en trois jours. C’était peut-être trop dans la mesure où cela nous couta en temps de parole disponible pour les congressistes eux-mêmes, ce qui créa une certaine frustration. Mais la démonstration a été faite de ce que pourrait-être un parti organisé comme un mouvement davantage que comme une phalange, fédérant des domaines d’intervention plus ou moins autonomes mais complémentaires. Ce qui frappait dans les prises de paroles « extérieures » c’est précisément qu’elles n’étaient pas ressenties comme extérieures. Elles faisaient partie du tableau auquel chacun est confronté dans sa vie militante ou sa réflexion. Il y a beaucoup à attendre, selon moi, de cette façon de faire. Il s’agit d’un tournant à prendre où l’on passerait moins de temps à généraliser le débat et davantage à le particulariser et à le contextualiser. Illustrer une idée par le récit d’une pratique en modifie et en éclaire la perception davantage que mille batailles de verbes ou d’adjectifs sur les concepts qui s’y rapportent.

Une autre innovation vint à la fin. Ce fut la décision prise en bureau national de créer une co-présidence du parti, mixte, homme-femme. Notre intention est d’aller, à notre rythme, vers une généralisation de cette pratique. Il s’agit d’intégrer complètement et totalement la seule différence universelle, celle des genres. Cela veut dire assumer cette différence pour la libérer du lien dominateur non dit, et donc caché, que le patriarcat a introduit dans la relation de genres. Nous sommes le premier parti politique à faire ce pas et je suis certain que nous ne serons pas les derniers. Mais nous avons innové davantage que maints bavards sur ce thème. L’heureux concours de circonstances qui ajoute à la portée symbolique de notre décision, c’est que nous illustrons aussi, tels que nous sommes, Martine Billard et moi, deux aspects fondateurs  de la personnalité culturelle du parti, le socialisme et l’écologie.

La troisième nouveauté est d’ordre doctrinal. Elle se trouve formulée dans mon discours final. Il s’agit de la prise en compte  de la place du « précariat » dans les sociétés libéralisées. Je suis venu à cette question en décrivant ce qu’est « le peuple » dans notre discours. Il me faut dire qu’il s’agit d’une reconstruction de ma propre vision de l’action de gauche pour faire bifurquer le système capitaliste de notre temps. Je veux nommer quel est l’acteur de notre action, son « héros ». il s’agit du « peuple » en tant qu’acteur de l’histoire. J’ai rédigé le passage à ce sujet et je l’avais introduit dans cette note. Celle-ci, alors a explosé en longueur. J’ai donc préprogrammé son installation en ligne pour ce dimanche. J'y traiterais aussi des interventions du dimanche matin et spécialement de celle de Clémentine Autain.

Après tout cela il faut bien reconnaitre une erreur dans ce congrès. C’est celle de notre système de communication à son sujet.  Ni nos innovations, ni la co-présidence n’ont retenus l’attention des médias présents. Et pas davantage le travail sur le concept de peuple exprimé dans mon discours. Pourtant le thème avait  donné lieu à de belles polémiques finalement très abstraites. La Marseillaise finale, après l’Internationale, ni le passage sur le lien entre souveraineté nationale et souveraineté populaire n’a été retenu non plus… Et pas davantage le débat sur « l’impasse stratégique » à laquelle peut conduire le double refus qui est le notre de l’alliance avec les socialistes d’un coté et de la ligne de « l’extrême gauche plurielle » de l’autre. Le vrai sujet du congrès était tout de même : «que faire avec les socialistes et les verts ? ». Il n’en est rien apparu. Tant pis.

Ce qui a retenu l’attention c’est le supposé conflit avec le PCF  à propos du populisme. J’ai même lu que j’avais « mis le concept en sourdine »… Mais quand en ai-je fais un argument de campagne ? Je ne le saurais jamais. Par contre j’ai tout de même consacré un bon quart du discours de clôture à la question du « peuple » comme acteur politique nouveau en relation avec l’émergence du « précariat » et il n’en est rien resté. C’est le moment de dire qu’aucun conflit entre le PCF et nous n’est possible sur la question de l’élection présidentielle. Cela ne tient pas à notre amitié réciproque. Les faits commandent. Et nous le savons tous depuis le premier jour du lendemain de notre percée aux élections européennes. Le Front de Gauche n’existe que par sa diversité. Un seul parti ne peut avoir toutes les candidatures. A partir de là c’est comme ça qu’il faut lire ce que dit avec tant d’insistance le PCF sur la nécessité d’être « collectif ». L’injonction fonctionne autant comme une évidence pour nous tous, à propos de la campagne électorale présidentielle, qu’en particulier pour les adhérents du PCF troublés par les sirènes du repli sur l’identité partidaire du communisme. Mais contre nous agit une propagande incessante. Celle des gens de médias favorables aux socialistes. Ceux là ont besoin des identitaires de tous poils, inclus ceux du NPA, pour jeter de l’huile sur le feu tous les jours.

Le thème a été écrit noir sur blanc dans un argumentaire du PS lors de la création du Parti de Gauche : nous voudrions faire une OPA sur le PCF. Depuis, le disque tourne en boucle. L’autre volet est : « mon impatience » d’être candidat. Il sert à réduire tout ce que nous entreprenons à un plan de carrière personnel. Mais quelle carrière aurais-je en vue ? Comme les mêmes ne peuvent aussi écrire que je vais gagner l’élection présidentielle, alors il leur faut produire un argument complémentaire: je ferai tout cela pour être ministre de leur fichu gouvernement. C’est le maximum d’imagination politique d’un bureaucrate ordinaire du PS qui fait sa carrière. Ainsi Benoit Hamon s’est spécialisé dans les petites confidences, les indiscrets comme ils disent, où l’on apprend que « tout cela finira par l’entrée de Jean Luc au gouvernement ». Air entendu du vieux squale qui en a vu d’autres. J’ai trouvé ça dans trois ou quatre médias sous des formes différentes. Une fois pondu leur œuf les poules caquettent de satisfaction. J’ai eu des poules, je sais de quoi je parle. Donc les indiscrets font les paons. Puis, mille diables, les voila bien embarrassés aussitôt. Si je vais aller faire la gauche du gouvernement à quoi sert la gauche du parti ? Misère ! Voila Hamon sans emploi ! Et comment tendre la main aux centristes en compagnie d’épouvantail de notre acabit ? Seule la stigmatisation peut être efficace. Huchon et Valls ont fait le travail. Mais mille diables, comment concilier ça avec l’appel à se regrouper au deuxième tour ?

Car ils ont vu les sondages. Ca les agace. Quel moyen pour eux de se passer des points que nous représentons ? Et pire encore du total que cela fait avec le NPA ! A nous deux, Front de gauche et NPA cela fait treize points ! Ca craint pour se faire élire contre nous au deuxième tour. Et comment dire en même temps que je vais aller dans leur gouvernement si nous sommes les diables dans leur bénitier? Retour à la case départ ! Donc le bon plan c’est de nous affaiblir en nous divisant. Pour eux, le bon feuilleton ce n’est donc pas eux et nous mais nous et le PCF. Diversion sans effet ? Non, il y a un effet. Ca m’énerve. Ca ne va rien arranger. Car je suis mal disposé à l’égard du PS.

J’ai une sérieuse raison. Avec les Verts, ils ont décidé de présenter des candidats communs contre nos sortants. D’habitude ce genre de coalition est réservé aux cas où il y a le Front National. C’est d’autant plus scandaleux, dans ce cas, que les intéressés siègent dans les mêmes exécutifs. L’idée des socialistes est de nous passer devant de cette façon et de nous obliger à voter au deuxième tour pour eux. Je ne crois pas, si cela se produisait, que nos électeurs seraient convaincus. Au contraire ! Le dégout gagnerait d’autres cantons où nos électeurs seront rendus témoins du procédé. Je m’en chargerai personnellement dans mon ancienne commune, Massy, où l’injure bat un record puisque le candidat commun vert socialiste est celui qui m’avait fait perdre le siège cantonal en 1992 en se maintenant au deuxième tour. J’avais repris le canton en 1998. Et Marie-Pierre Oprandi, qu’ils veulent éliminer, l’a repris à son tour contre le maire de droite ! Je ne pense pas que ce Vert de convenance puisse être élu cette fois-ci davantage qu’aucune autre dans le passé puisqu’il est candidat battu à toutes les élections depuis 1983 dans le cadre du renouvellement de la politique chère aux verts. D’une façon générale je crois que partout ou cette méthode nous est appliquée comme dans la Seine Saint-Denis, le Val de Marne et l’Essonne, il faut rendre les coups. Dans les cantons concernés et autour.

«Send them away.» Ce cri, c’était vers dix heures du matin, dans un reportage sur France Inter. Je ne l’ai pas entendu. C’est un ami qui écoutait la station. Il a été tellement impressionné qu’il a ressenti le besoin de m’en parler tout de suite. Des irlandais étaient interrogés. Un micro trottoir. Il s’agissait de l’arrivée de l’armée d’occupation européenne de « l’Europe qui protège » venue sur place pour tondre les irlandais au profit des banques. Le « hold up des banques » comme le titre sur un mode quasi bolchevik le tranquille journal « Libération ». Donc le journaliste interrogeait les passants. On entendit alors de la bouche d’un indigène la version locale de « que se vayan todos », le «  qu’il s’en aillent tous ». « Send them away !» répondait en effet une personne interrogée. « Fichez les dehors ! » Ach ! Encore un populiste ! Cohn-Bendit au secours ! Huchon ! Valls ! Venez vite expliquer à tous ces gens qu’ils sont un danger pour la démocratie, des antis boches, et qu’ils sont pire que leur fascistes locaux ! Enseignez-leur vite comment baisser le nez et les yeux devant les puissants. Ce serait peine perdue. Trêve d’ironie. Le temps qui passe va montrer, hélas mille fois hélas, que le mot d’ordre surgit tout seul. Spontanément. Ici, des millions d’irlandais à qui on a fait obligation de voter une deuxième fois en référendum pour avoir droit à « l’Europe qui protège » découvrent l’ampleur de la farce. C’est l’Europe qui les frappe en pleine face pour les obliger à sauver une deuxième fois des banques parasites. Ces gens voient la servilité de leurs dirigeants, ceux de droite comme les sociaux démocrates. Ils exploseront. Déjà le gouvernement est emporté par une crise politique dont le pays ne va pas sortir simplement.

Mais avant d’aller plus loin à propos de l’Irlande, observons la situation du point de vue de ceux qui prétendaient la dominer. De quoi part-on ? Du « mécanisme européen de stabilisation » tel qu’adopté le 7 mai dernier. Il est doté de 440 milliards par les Etats de la zone euro. Sa mise en œuvre est assortie d’un arsenal de mesures d’austérité dont on connait le refrain : moins d’état et de dépenses sociales. Cette méthode n’a nullement enrayé la crise dans laquelle est plongée la Grèce. Mais comme les spéculateurs ont été grassement récompensés pour leurs audaces, les banques ont pris le gout de ces spéculations contre les peuples. Un scénario de crise identique s’applique désormais à l’Irlande et au Portugal. A tel point que le plan européen, lui-même assis sur de l’endettement public, pourrait être rapidement dépassé. Rien qu’en aidant la Grèce puis l’Irlande et le Portugal, on serait à près de 300 milliards consommés … Dès lors cela rendrait impossible dans l’enveloppe prévue un éventuel sauvetage de l’Espagne qui est le pays suivant dans la ligne de mire des spéculateurs. Pourquoi en est-il ainsi ? L’arrivée du FMI égale toujours un plan d’austérité. Et celui-ci en contractant l’économie aggrave la difficulté initiale car il réduit les recettes de l’état. De plus le plan du FMI s’applique par tranche comme un étranglement lent. Il laisse toujours une part du déficit à découvert pour que le pays concerné ne puisse se défiler et sente le souffle et la morsure des taux bancaires du marché privé toujours sur sa nuque.  La preuve par la Grèce.

La Grèce ne s’en sort pas avec le plan du FMI. 110 milliards d’aide avait été promis en mai dernier. La Grèce n’a touché à ce jour que 29 milliards du FMI et de la Commission européenne. D’abord les taux exigés pour financer la dette grecque sur le marché ont d’abord  baissés, tout en restant scandaleux. Après être redescendu autour de 9 % à la fin de l’été, dès l’activation du plan d’aide européen, les taux de la dette grecque à 10 ans ont repris leur envolée depuis mi-octobre, pour atteindre 11,5 % jeudi 11 novembre. Retour à la case départ, c'est-à-dire des niveaux proches du record de 12 % atteint au printemps. La conséquence directe de ce relèvement des taux est qu’elle complique la situation budgétaire de l’Etat grec. En effet le plan de « l’Europe qui protège » ne lui a pas permis de s’affranchir totalement des marchés pour financer sa dette. Rappel : Aubry dans son discours le 29 août 2010 à l’université d’été  du PS à la Rochelle, avait salué « le courage de notre camarade Papandréou pour affronter la crise ». Il avait en effet avalé tout rond et sans une protestation le plan de son camarade Dominique Strauss Kahn. Pourtant dimanche 14 novembre Papandréou, l’ectoplasme social démocrate local, a fini par évoquer pour la première fois la possibilité d’ « un rééchelonnement du remboursement ».

Ca n’a pas duré. Evidemment la BCE s’étrangle de rage. La Grèce s’était engagée auprès de la zone euro et de la BCE à ne pas dépasser un déficit de 8,1 % du PIB en 2010 et avait même envisagé un déficit à 7,8 % du PIB. Or elle est aujourd’hui sur une trajectoire de déficit de 9,2 à 9,3 % du PIB, après révision de son déficit 2009 à 15,5 % du PIB et de la dette à 127 % du PIB. Rien de dramatique en réalité si on le rapporte en proportion de la richesse totale de l’Union Européenne. Face à ce qu’ils considèrent comme un non respect des objectifs assignés au gouvernement grec, une mission spéciale du FMI, de la Commission et de la BCE s’est rendue sur place. On ne saurait mieux montrer combien  le pays n’a plus de souveraineté réelle. Comme l’état major d’une armée d’occupation la troïka a félicité le zèle des gouvernants indigènes. « Jusqu’ici tout va bien. Le programme a été mené a un rythme impressionnant et reste dans l’ensemble sur la bonne trajectoire » aurait déclaré au journal « Le Monde » le proconsul du FMI un danois qui co-gouverne la Grèce, Poul Thomsen. Fourbe comme un journal de France 2, le monsieur identifie après cette caresse, une urgence spécialement cruelle : « mettre fin aux dépenses abusives dans le secteur de la santé améliorer encore la collecte des impôts et réformer les entreprises publiques qui paient des salaires très élevés » On se pince en lisant cela !

Cette cruelle politique, on doit s’en souvenir à chaque instant, n’est destinée qu’à permettre à la Grèce de payer les taux usuraires qu’exigent les banques ! C’est un choc d’une incroyable brutalité qui a déjà provoqué un recul de quatre pour cent de l’activité économique. Autant en moins de salaires, d’impôts et de taxes. Le nouveau train de mesures devrait créer un choc au moins aussi important. Il y en a encore pour 4 milliards d’euros. Ces économies seraient réalisées par les ministères de la santé et du travail. Conclusion ? La Grèce ne peut pas s’en sortir. Je veux dire que le plan et sa logique sont inapplicables ailleurs que sur un bout de papier. Le bug va arriver comme ce fut le cas dans toute l’Amérique latine face aux mêmes politiques du FMI.

Les nouvelles coupes sont impraticables. Il n’y a plus rien à vendre et la fiscalité est au point mort du fait de la récession de l’économie. Les conditions politiques en sont au même point. Lors des élections locales des 7 et 14 novembre qui ont fait la joie du seul Dominique Strauss Kahn, les deux partis dominants, sociaux-démocrates et droite conservatrice, responsables de la situation budgétaire, ont brutalement reculés dans les urnes. Les sociaux-démocrates ont perdu près de 10 points en un an tandis que la droite a atteint un de ses plus bas niveaux historiques. Ce rejet des partis dominants s’exprime surtout de façon spectaculaire dans l’abstention et le vote blanc et nul. La proportion est sans précédent en Grèce. Il s’agit désormais de plus d’un électeur sur deux. En dépit du vote obligatoire, il a eu 53 % d’abstention au second tour et plus de 11 % de blancs et nuls. Ce sont donc 64 % des électeurs qui ont refusé les candidats en présence. L’autre gauche, seule force politique à avoir combattu le plan d’austérité enregistre une forte progression, totalisant plus de 15 % des voix contre environ 11 % aux précédentes élections. Si elle ne fait pas un score plus élevé c’est sans aucun doute du fait qu’elle ne se présente pas comme une alternative de gouvernement et reste divisée, à mort, entre les communistes « orthodoxes » et le reste de l’autre gauche. C’est une leçon essentielle pour nous. Il ne suffit pas d’être une force protestataire connue et reconnue. Il faut être un outil à disposition du peuple. La radicalité doit être à la fois unitaire concrète et gouvernementale. Cela n’existe pas en Grèce aujourd’hui.

A présent les vampires se sont abattus sur l’Irlande. Depuis début octobre 2010, l'Irlande a vu sa note dégradée en cascade par les agences de notation. Et pourquoi ? A cause du coût du sauvetage public des banques irlandaises. C’est le comble ! Ce sauvetage est payé par les contribuables qui n’ont aucune responsabilité  dans le désastre. L’opération a du être réévaluée de 23 milliards à 45 milliards d'euros. Telle est la raison pour laquelle, le déficit public a bondi de 12 % du PIB à 32 % du PIB. Et le total de la dette s’est gonflé comme un ballon passant de 78 % du PIB à 99 % du PIB. Tout cela exclusivement à cause de la gestion hasardeuse des banques. Et pourtant on ne cesse d’entendre parler du « déficit de l’Etat», du gouffre de la dette publique comme s’il s’agissait des conséquences d’une orgie d’avantages sociaux et de dépenses publiques somptuaires. Après la dégradation par les agences de notation, l’Irlande subit exactement le même mécanisme infernal que la Grèce. Jeudi 11 novembre, les taux à 10 ans sur la dette irlandaise ont atteint le niveau record de 9 %. Et à 2 ans l’Irlande emprunte désormais à plus de 7 %. Réaction en cascade, les fonds souverains norvégiens et russes, gros investisseurs en obligations, ont décidé de stopper tout achat de dette irlandaise. Les responsables de la situation n’assument pas ses conséquences. « L’Europe qui protège » non plus, évidemment.

Cette situation dramatique a été précipitée par les déclarations provocantes de l’Allemagne. Il doit surement y avoir une réaction de messieurs  Cohn Bendit-frères sur le sujet. Le gouverneur de la Bundesbank, Axel Weber a fustigé les rachats de dette publique – pourtant timides – par la BCE. Il a obtenu de celle-ci qu’elle cesse tout rachat de dette irlandaise. Quant à Angela Merkel, elle continue d’avancer sur l’idée d’une procédure de mise en faillite d’un Etat et donc de mise sous tutelle économique par l’UE en cas d’appel aux aides financières de l’Union Européenne. La situation irlandaise devenant explosive, l’aide de l’UE a été quasiment imposée aux dirigeants irlandais peu pressés de se faire mettre en tutelle. C’est pourtant un véritable abandon de souveraineté nationale qui a été imposé.  Dans un pays qui est indépendant depuis moins de cent ans, c’est une gageure qui va se payer cher, je l’espère bien. Dés à présent, le comportement des banques, des libéraux et des proconsuls européens fait notre propagande mieux que des millions de tracts. Là-dessus l’arrogance des entreprises nord américaines qui annoncent qu’elles plieront bagages d’Irlande s’il leur faut payer des impôts terminent le tableau de ce que le peuple doit comprendre pour engager sa libération politique.

On peut ricaner devant ce désastre. Car l’Irlande comme on le sait était présentée depuis une décennie comme un modèle. Un modèle libéral, of course, une merveille de flexibilité et de compétitivité grâce au dumping fiscal. Le taux de 12,5 % d’imposition sur les sociétés contre 33 % en France est présenté comme le cœur de la politique d’attractivité de l’Irlande. Bref le moteur de cette économie est le dumping fiscal. Donc un coup tordu ! Il a été mis en place avec un accord en béton armé entre les libéraux et le parti travailliste irlandais. En même temps ces gens bombaient le torse à propos de leur pseudo rigueur budgétaire. Ils se gardaient bien de dire qui payait le « miracle irlandais » pour ce qui est des infrastructures qui poussaient comme champignons. Car tout cela a été payé par des torrents de subventions européennes ! Nombreux étaient donc ceux qui enrageaient de voir les libéraux au pouvoir à Dublin faire les marioles à la télé sur le thème « no tax », alors que c’étaient les impôts européens qui payaient à la place des fameuses taxes. Chaque irlandais a ainsi reçu neuf mille euros par an et par tête pendant dix ans d’affilé ! Au début de l’année 2010 l’Irlande était citée comme le modèle que devrait suivre la Grèce pour affronter la crise comme le raconte le dossier du numéro d’octobre du Monde Diplomatique. 

Le Portugal, prochaine victime ? En grave difficulté budgétaire, le pays est lui aussi vivement attaqué par les « marchés ». Pourquoi s’en priveraient-ils ? Mercredi 10 novembre, lors d’une émission de 1,2 milliards d’euros, l’Etat portugais a été contraint par les vampires de porter les taux de ses obligations à 6 et 10 ans à des niveaux jamais atteints jusque là. Les taux à 10 ans sont passés de 6,2 % lors de la précédente émission à 6,8 %. Si elle se confirme, cette envolée des taux suffira à mettre par terre le plan de rigueur budgétaire adopté par le Portugal au prix d’une hausse de TVA et de baisses des salaires des fonctionnaires. Samedi 13 novembre, le ministre des affaires étrangères portugais Luis Amado a même envisagé dans l’hebdomadaire «Expresso», la sortie du Portugal de l’Euro si le pays ne parvient pas une union nationale pour de nouvelles mesures d’économie : « la solution de rechange à la situation actuelle serait de quitter finalement l'euro.  C'est une situation qui peut nous être imposée par les marchés ». Hum ! C’est une rude menace. Trop rude pour être honnête.

Car les socialistes portugais ne sont pas davantage patriotes que leurs congénères des autres pays. Pour eux les lois du marché et autres dogmes libéraux sont plus important que toute autre réalité. Quand ils renoncent à la souveraineté de leur pays et acceptent d’obéir à des proconsuls en gilet de notaire comme le sont les Strauss-Kahn boys du FMI, ils n’ont pas l’impression de trahir le cœur de l’idéal démocratique. Ce qu’ils constatent quand ils obéissent, ils ne le vivent pas comme un drame car pour eux c’est seulement du réalisme, « la seule politique possible » et ainsi de suite. La nouvelle trahison des peuples a le visage d’une bonne conscience absolue qui fait perdre de vue tout sentiment de responsabilité humaine à l’égard des gens qui subissent les remèdes de Diafoirus de cette équipe d’écorcheurs.

Je dois dire que ces spéculations contre les Etats Nations ne me paraissent pas guidées que par l’appétit de lucre et la cupidité bancaire habituelle. Ces motivations sont là et bien là en effet. Mais je soupçonne autre chose. Je sais que les Etats Unis d’Amérique ont intérêt à la pulvérisation de la zone euro. D’une part elle redonne au dollar une place centrale puisque sans équivalent. C’est un élément décisif pour contrer l’actuelle fuite devant l’argent bidon des américains. Deuxièmement cela prépare utilement la mise ne place du grand marché transatlantique (GMT) sous la domination des billets verts que nous serons ainsi appelés à valider.

Les soupçons s’appuient sur de curieuses coïncidences. Dans le cas grec, la main des Etats-Uniens se voit. Plusieurs grandes banques américaines ont conseillé la Grèce dans la gestion de sa dette : Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Merill Lynch, Morgan Stanley. C'est Goldman Sachs qui a joué le rôle principal en faisant mine d'aider la Grèce à s'endetter puis en contribuant à la plomber. A partir de 2001, Goldman Sachs a aidé la Grèce à maquiller une partie de sa dette, en ayant recours à des produits dérivés. Notamment en jouant sur les devises qui ont rapporté 300 millions de dollars de commissions à Goldman Sachs. Goldman Sachs a aussi servi d'intermédiaire à l'Etat grec pour placer ses titres de dette sur les marchés non européens, notamment chinois. Puis à partir de 2010, Goldman Sachs a spéculé contre la dette grecque. Elle utilisait manifestement sa bonne connaissance de la réalité de l'endettement grec. La banque misa donc sur l'envolée de ses assurances-défaut, les CDS, et spécula sans vergogne sur la hausse des taux des obligations grecques.  Goldman Sachs jette de l'huile sur le feu des crises irlandaise et portugaises. Le 10 novembre, Goldman Sachs fut un des premiers acteurs à réclamer un plan de sauvetage de l'Irlande et du Portugal, alors qu'à cette date, ni ces pays, ni aucun dirigeant de l'UE ne l'avaient évoqué. Cet appel a amplifié la spéculation contre ces dettes et l'envolée des taux. Toujours dans le rôle d'affoleur, le chef économiste de Goldman Sachs a affirmé dans une note largement reprise par les médias que la Commission européenne avait secrètement rencontré le Portugal pendant le week-end des 13-14 novembre pour préparer un plan de sauvetage. Rien de tel pour casser un pays.

Goldman Sachs est le géant américain de la banque d'investissement avec 30 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Goldman Sachs est étroitement liée aux gouvernements états-uniens successifs à travers ses anciens dirigeants. Le ministre des finances de Bush Henry Paulson, qui a renfloué les banques, était auparavant PDG de Goldman Sachs. La banque a d'ailleurs reçu 10 milliards de dollars de fonds publics lors du sauvetage du secteur bancaire états-unien. Elle a aussi été le premier contributeur privé de la campagne de Barack Obama avec prés d'un million de dollars de dons effectués par ses dirigeants.  La révélation du rôle de Goldman Sachs dans la crise des subprimes et sa collaboration avec Madoff a momentanément terni son image. Et pourtant la banque recyclait des créances pourries dans des produits dérivés. Elle les plaçait massivement sur le marché. Puis en bonne connaissance ce que contenait ces titres elle a ensuite spéculé contre eux sachant qu'ils étaient pourris. Mais la banque a réussi à obtenir du gouvernement le retrait des poursuites pour fraude, contre le versement d'une indemnité de 550 millions de dollars. Moins les gains, reste une superbe prime au crime économique. La banque continue d'être présente dans l'administration Obama, à travers Mark Patterson, actuel directeur de cabinet du ministre des finances Timothey Geithner. Lui-même  était lobbyiste pour Goldman Sachs. Et il y a encore Gary Gensler, qui était directeur financier de la banque. Il dirige désormais une des principales agences de régulation boursière américaine, la US Commodity Futurs Trading Commission, chargée de réguler les marchés dérivés.

Cette influence ne va pas diminuer. Goldman Sachs vient de caser un des siens au FMI pour s'occuper de l'Europe ! En effet DSK vient de nommer à la tête du département Europe du FMI, Antonio Borges, qui était de 2000 à 2008 un des dirigeants de la filiale londonienne de Goldman Sachs, chargée de développer les activités de la banque en Europe. Et Antonio Borges était précisément chargé de représenter la banque américaine dans ses relations avec les gouvernements et institutions en Europe, rôle où il a dû suivre de prés les manipulations de la banque dans la crise grecque. Personne ne peut nous faire croire que ces gens se disposent au hasard et qu’ils ne savent pas ce qu’ils font en agissant de concert. Ce n’est pas tout. Goldman Sachs a aussi un de ses anciens dirigeants au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE. Il s’agit de Mario Draghi, gouverneur de la banque d'Italie. Il fut Vice-président Europe de Goldman Sachs de 2002 à 2005. Il a donc trempé lui aussi de très prés dans les montages hasardeux de la banque en Grèce. Cela ne l'a pas empêché d'être choisi par le G20 pour présider le Forum sur la stabilité financière qui supervise les réformes des marchés financiers. C’est comme ça ! Actuellement, Mario Draghi est aussi en concurrence avec l'allemand Axel Weber pour succéder à Jean-Claude Trichet  à la tête de la BCE. On sait donc à quoi s’en tenir.

Ce n’est pas le seul point d’entrée direct des étatsuniens dans la crise européenne. Le rôle des agences de notation américaines est central. Deux agences de notations de Wall Street, Standard and Poor's et Moody's contrôlent 80 % du marché mondial des notations. En faisant rapidement descendre leurs notes contre la Grèce, elles ont accru ses difficultés de financement et alimenté la spéculation sur les CDS. A noter que l’opération a directement servi les banques américaines avec lesquelles travaillent ces mêmes agences. Impitoyables avec la Grèce, Standard and Poor's et Moody's l’a été beaucoup moins dans d’autres circonstances. Ainsi avaient-elles couvert jusqu'au bout Lehmann Brothers ou Enron, dont elles avaient maintenu la note triple A jusqu'à l'aube de leurs faillites. Moody's a abaissé successivement la note de l'Irlande en juillet 2009, juillet 2010 et a annoncé un "placement sous surveillance" de la note en octobre 2010, laissant présager un nouvel abaissement de la note. De son côté Standard and Poor's a dégradé à trois reprises la note de l'Irlande de mars 2009 à septembre 2010, et a aussi annoncé fin septembre 2010 une mise sous surveillance préparant un nouvel abaissement de la note qui tue. Ce faisceau de présences intéressées montre que les opérations de notations et prêts n’ont rien à voir avec l’objective appréciation des faits à laquelle on veut nous faire croire. Tous les intervenants ont partie liées avec un système global dont aucun des paramètres ne peut les laisser indifférents dans la mesure où ils en sont directement protagonistes. Le cœur de la partie qui se joue n’est pas l’Europe mais le dollar. Tout y revient et il faut tout penser en considérant que tout est rapport de force et grand danger pour le monde du fait des étatsuniens qui le dominent.

France 2, c’est le sujet de rigolade dans mon équipe, je l’ai déjà dit. On se souvient que j’en étais à cinq invitations à la matinale, annulées coup sur coup. Le pompon fut la sixième. Invité tandis que nous étions en train d’enregistrer « Vivement Dimanche », je fus désinvité moins d’une heure plus tard. La nouvelle fut donnée pendant la pause au public de mes amis. Tout le monde hurla de rire, tellement le mépris pour cette sorte de pratiques est grand parmi le tout venant.  Ce dimanche ci nous avons eu le plaisir de voir ce que valent les déclarations recueillies avec componction  par les confrères enamourés et béats d’admiration lorsque la rédaction de France 2 déclara qu’elle n’avait pas l’intention de me boycotter ! Cela alors que j’avais « sartrisé » Pujadas un jour où Pierre Carles me montrait comment ce médiacrate avait essayé de  dresser en public un ouvrier rebelle.  Quelle noblesse ! Quel fair play ! Quelle générosité ! Quel exemple d’ouverture de l’esprit rapportée aux mœurs féroces du populiste anti boche, dangereux pour la démocratie, que je serai pour ces gens là! Dimanche soir chacun qui s’y intéressait, pouvait voir que toutes les chaines de télévision sans exception, inclue TF1 et France 3, traitaient un sujet sur le congrès du Parti de Gauche. D’ailleurs LCI et La Chaine parlementaire avaient retransmis mon discours final. 57 journalistes avaient demandé une accréditation. Mais pas France 2. Ni journaliste, ni caméra, ni reprises de France 3. Rien. Jamais ! Pas une fois en trois jours. Même pour raconter les saloperies habituelles ou poser les questions perfides d’usage ! Rien. Un boycott franc et massif. L’exact contraire des déclarations auto-promotionnelles. Pourtant aucun récitant de la corporation ne pointera l’énormité du procédé, cela va de soi.

La meute n’aboie que pour mordre les horsins. Une telle prétention, un tel niveau d’appropriation personnelle de la télé publique pour des motifs aussi bas de vendetta montre l’urgence d’une profonde et lessivante révolution citoyenne là dedans. Et souvenez vous, vos autres  les gens qui me lisez, que ce sont des menteurs à qui vous ne devez jamais faire confiance qui font ce journal. Regardez autre chose. France 2 n’informe pas, elle saupoudre ses affections. Répandez de tous côtés le mépris pour eux. Car plus le temps passe et plus de gens se méfient. On gagne du temps pour les prochaines occasions où leur sale propagande mensongère viendra nous tirer dans le dos comme en 2005 ou pendant la bataille pour défendre le droit à la retraite. Il est très important de priver de toute autorité ces gens tout au long de l’année et pas seulement dans les moments où leur propagande sournoise ou bien ouverte fonctionne à plein régime. C’est très facile à faire de bouche à oreille, vu le niveau de grossièreté de leurs manipulations. Il faut le faire avec humour pour que ça s’installe mieux dans les esprits. La bonne technique c’est la leur. Associer, sur un mode péremptoire et sans démonstration, une chose à une autre, pour la disqualifier. Par exemple, on dira de quelque chose que c’est « louche comme un journal de France 2 », ou bien « sournois comme un reportage de France 2 ». L’idée est de fixer dans les esprits que quoiqu’il en soit France 2 ment et triche avec la vérité. Ca nous fera gagner du temps. Et ça lance une mode. Avez-vous remarqué comment depuis que je m’y suis mis nombre de responsables de tous bords se décomplexent et ne se laissent plus marcher sur les pieds dans les interviews ? C’est excellent. Il faut mener une lutte contagieuse.

Je ne suis pas d’accord avec la décision prise à propos d’Audrey Pulvar. J’estime qu’une jurisprudence insupportable s’installe : une personne serait inapte à faire son métier correctement du fait de l’activité de son conjoint. Le cas est spécialement lamentable ici. Je lis dans le journal « Le Parisien » que la décision ne signifierait aucune suspicion ni prévention à l’égard de madame Pulvar. Ce serait seulement le risque qu’un invité vienne lui reprocher sa vie privée qui serait la cause de la décision. Le directeur de la rédaction, Albert Ripamonti aurait déclaré selon «Le Parisien » : « « imaginez qu’en direct un élu vienne lui balancer dans les gencives ses relations avec un candidat à la présidentielle… Ce serait destructeur ! » Je pense que ce directeur se trompe. Il attribue aux élus et aux débatteurs d’une façon générale les mœurs désastreuses de sa profession qui a en effet beaucoup de mal à respecter vie privée des personnalités politiques.  Ce ne sont pas les élus qui achètent les photos des paparazzis, ni eux qui publient des informations sur les journalistes qui les interrogent. Sauf moi, bien sur, qu’on se le dise, car je suis près à publier en représailles jusqu’au prix du repas de communion du premier journaliste qui se mêlerait de près ou de loin de ma vie privée. En attendant, au cas précis, l’idée qu’une femme soit inapte à faire son métier du fait de l’activité de son compagnon est une affreuse régression intellectuelle et un recul lamentable pour la cause de l’égalité. Que les êtres humains soient influencés par leurs engagements affectifs et même par leur environnement est vrai, cela va de soi. Mais précisément, leur personnalité, et même surtout leur citoyenneté, se construit dans la capacité à se mettre intellectuellement à distance de leurs conditionnements et de leurs préjugés. Affirmer que quelqu’un en serait incapable c’est le traiter comme un enfant. Car les enfants, en effet, se distinguent notamment des adultes sur ce point du fait qu’ils sont des personnes en construction sur les aspects essentiels de leur personnalité.

Je crois que madame Pulvar ne doit pas être traitée comme une enfant mais comme une adulte. Si bien qu’elle seule est qualifiée pour dire si l’exercice de son métier est empêché ou rendu plus difficile dans le contexte matrimonial qui est le sien. Parmi tous les conditionnements qui s’exercent sur elle comme sur tout être humain pourquoi avoir décrété que ses sentiments à l’égard  de son compagnon annuleraient la perception que les autres ont de son autonomie de pensée ? Parce qu’elle est une femme. Il n’y a pas d’autres réponses suggérées par cette décision. Cela rappelle cette déclaration de Jean-Marie Le Pen qui avait déclaré, à l’occasion d’une rupture politique avec l’une de ses filles, qu’il était normal qu’entre père et mari une femme choisisse toujours son mari. Alors qu’il s’agissait de choix idéologiques et comme si les femmes étaient incapables de choix personnels autonomes. Si je cite Le Pen, ce n’est pas pour rendre infâme son jugement du seul fait de ses idées dans d’autres domaines. Je veux juste souligner que cette façon de voir est très typique du vieux conservatisme qui s’appuie sur une vision de la vie où les êtres ne peuvent jamais être davantage que ce que leur supposée condition naturelle est censé leur assigner : noir, blanc, homme, femme, fort, faible. Je ne dis pas que ceux qui ont pris la décision à propos d’Audrey Pulvar l’aient fait au nom de considérations consciemment sexistes. Non. Je crois au contraire qu’ils ne s’en sont même pas rendu compte. Dès lors ils ont eux-mêmes prouvé que les conditionnements les plus puissants sont ceux dont on ignore qu’ils sont à l’œuvre en soi.

Connaitre ses déterminismes permet de les maitriser ou de les mettre au service de ses choix de vie. Les ignorer c’est en être esclaves au sens littéral, c'est-à-dire ne pouvoir en être maitre d’aucune façon. Pour ma part, je suis davantage inquiet des raisonnements que suggèrent à un journaliste le niveau de sa paye que ses amours. Je crois que les médiacrates sont incapables de se mettre à distance de leur réflexes d’appartenance de classe comme l’a prouvé le comportement de David Pujadas en face de Xavier Mathieu, parce qu’ils sont persuadé que leur réaction sont libres et non faussées puisque leur origine est cachée à leur yeux. Je crois que la sympathie politique fausse la qualité du travail journalistique quand elle est cachée. Madame Myriam Lévy, quand elle était journaliste à L’AFP, ou au Parisien devait déjà être dans les idées qui lui ont permis ensuite de diriger depuis 2007 toute la communication du premier ministre. On pourrait citer d’autres noms. Cela compte davantage à mes yeux, pour soupçonner ce qu’elle faisait alors, que de savoir avec qui et comment elle vit ses sentiments amoureux. De même je récuse qu’une journaliste, femme de policier, soit inapte à parler de délinquance. Et que, si elle n’a pas d’enfant, elle ne puisse parler de puériculture. Et ainsi de suite, pour l’un et l’autre sexe. Raison pour laquelle je crois, pour finir, que la décision prise à propos d’Audrey Pulvar est une grande régression. D’autant plus grande que la scène est publique et qu’elle est donnée à voir comme l’expression d’un comportement éthique alors qu’il s’agit de l’exaltation d’un préjugé inconscient directement enracinée dans l’idéologie patriarcale. Car cette décision ne voit que la compagne en elle, là ou il ne faudrait voir que la professionnelle. Et ceux qui n’ont vu que cela ne se sont pas rendus compte qu’ils mettaient en œuvre la forme d’aveuglement qu’il craignait de lui voir reprocher à elle. Cela s’appelle un préjugé. Madame Pulvar est victime d’un préjugé…

Je dis ce que je dis sur la tentation permanente des médias à empiéter sur la vie privée des personnes engagées dans la vie publique. Je le dis, instruit que je suis par ce même journal « Le Parisien » à mon sujet. Ce journal en effet  fit mon portrait d’une façon spécialement obviée sur deux pages à charge. Se régalant de pouvoir dire que « ma compagne » était « dans les coulisses » de l’émission « vivement dimanche », invention pure et simple, qui n’eut pour effet que d’embarrasser les femmes qui s’y trouvait en effet. Puis, se croyant bien inspiré, après avoir relevé mon refus de répondre à madame Lapix à propos de ma supposée appartenance à la franc maçonnerie, de « révéler » mes soi disant fonctions dans la dite association d’après d’impossible confidences d’un soit disant membre de cette respectable association. Les gens de presse franc maçons ont apprécié, j’en suis certain. C’est évidemment un viol manifeste de ma volonté sur ces sortes de sujets de ne jamais exposer le moindre signe d’appartenance religieuse ou philosophique aussi longtemps que je serai élu.  En agissant de cette façon provocatrice, il s’agit de me pousser à démentir ou à confirmer c'est-à-dire dans les deux cas à me déjuger.

Je le répète ici et je mets en garde une fois de plus s’agissant de moi : il est interdit de parler d’une quelconque façon des miens ou de quoi que ce soit à mon sujet qui concerne si peu que ce soit ma vie privée. Non parce que j’aurai quelque chose d’indigne à cacher. Mais pour deux raisons. La première est que selon moi un élu en République est l’élu au nom de tous. Il est élu lui et non sa famille. De plus, il ne doit d’aucune façon marquer une appartenance autre que politique puisque c’est sur elle et elle seule que porte le vote de ses concitoyens. Il doit donc s’interdire scrupuleusement toute ostentation concernant sa vie privée dans tous les aspects de celle-ci. Et notamment pour celles qui pourraient induire qu’une décision est prise au nom d’autres considérations, que celles exposées en public. Seconde raison : les êtres qui m’entourent et me sont chers restent libres et ne doivent pas être assujettis à mes choix et activités.  Ils ne m’imposent rien et je ne dois rien leur imposer de plus que ce qu’ils subissent déjà du fait de l’impudence ordinaire de la vie médiatique et publique.


312 commentaires à “« Send them away! » « Fichez les dehors! »”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. Michel Matain dit :

    L'Irlande ça n'est pas fini. Les Irlandais (leur Parlement au moins) n'ont toujours pas voté le plan du FMI-Union Européenne ni le plan d'austérité présenté par le gouvernement. Ce soir Merkel et Sarkozy ensemble montrent leur impatience dans un communiqué commun. Samedi les syndicats irlandais ont convoqués une manifestation qui promet d'être impressionnante. Les élections anticipées auront lieu en janvier. Le FMI-union Européenne aimeraient que tout soit bouclé avant. Rien n'est moins sur.

    Et si les Irlandais disaient tout simplement non au plan du FMI-UE et faisaient avec leurs banques comme les USA ont fait avec Lehman Brothers : les laisser tomber ? S'ils retournaient le chantage qui leur ai fait ? Dans les Echos d'hier, cette option était balayée d'un revers de main : solution impossible. On verra après la mobilisation de samedi à Dublin si c'est aussi impossible que ça.

    Il manque à l'Irlande une opposition de gauche forte. Comme il manque à la Grèce et au Portugal l'union des forces de gauche qui dans ces pays existent (Bloc de Gauche et PCP au Portugal, KKE et Seriza en Grèce). Le résultat en est partout une absence totale de débouché politique face à ces crises graves. La France et l'Allemagne avec le Front de Gauche et Die Linke font exceptions. En Allemagne les anciens communistes de RDA et les anciens gauchistes de l'Ouest ont réussi (non sans mal mais ils l'ont fait) à s'unir. Merci Oscar Lafontaine. Si le Front de Gauche éclatait en France, si les démons de la désunion l'emportaient sur la volonté de travailler et de lutter ensemble, nous aurions nous aussi une situation à la grecque, à l'italienne, à la portugaise, à l'espagnole : de très fortes mobilisations sociales qui ne déboucheraient sur RIEN.

  2. Alan dit :

    Bravo Jean-Luc!

    Parmi toutes les remarques qu'on aimerait faire à la lecture de ce billet, je n'en retiens qu'une : le peuple est tenu trop loin des décisions qui gouvernent sa vie (bourse et finances, europe, médias...)
    Il nous manque des outils de masse pour être informés. Pour l'instant, si le Front de gauche ne nous informe pas, personne ne le fera! Il faut que ca change! "viVe la révolution citoyenne..."

  3. Didier dit :

    Salut à tous Camarade !

    Ci-dessous la dernière intervention de Mr Mélenchon ce jour :

    http://www.youtube.com/watch?v=sKpZ-6w-aQw

    Bravo pour votre courage !

  4. Antifa dit :

    Réponse à langue rouge commentaire N° 87 :

    Il est malheureusement parfaitement exact d'écrire que dand l'Est, par exemple, Bruno Golnish a été élu député européen, "grâce" à la concurrence que ce sont livrés NPA et FdG, et malheureusement la même erreur inadmissible s'est renouvelée aux régionales : les gens de gauche préférant rester chez eux plutôt qu'avoir à trancher entre ces 2 entités alors que tout électeur vraiment de gauche et non investi dans le militantisme, ne voudrait avoir à sa disposition qu'une seule liste commune !

  5. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    Budget de Classe:

    L'Etat emprunte en Décembre pour payer les fonctionnaires, nous a-t-on annoncé.

    Parallèlement un amendement UMP subrepticement glissé dans une liasse de 39 autres prévoyait d'éxonérer les entreprises Total ou Eldf-Suez d'une taxation de 40 millions d'Euros. Deux entreprises qui pourtant bénéficient déjà d'un régime plus que de faveur en matière de taux d'imposition et qui en outre n'ont pas trop de problème de fin de mois, elles.

    http://www.marianne2.fr/Budget-les-petits-cadeaux-de-Baroin-aux-grands-groupes_a200059.html?com#comments*

    "On avait prévu de l'enlever" a répondu Mme Lagarde une fois l'amendement découvert et pointé par l'Opposition.
    Ben voyons... Mme Lagarde n'a qu'une parole, c'est bien connu.

    Et si on inversait la situation ?
    Pas d'emprunt, pas d'Exonération:
    Total et Cie paient leurs impôts au taux normal et on paie les fonctionnaires avec.

  6. El Sinsé dit :

    A propos de votre paragraphe :" La meute n’aboie que pour mordre les horsins. "

    Un slogan que je balance souvent quand on me dit " t'as vu... " qui sous entends d'office déja à la télé..., je réponds invariablement :

    " Sur TF1 t'es pas fin, France 2 t'es pas mieux ou Fr 3 bonjour les dégats ? "

    Cré-@ctivement votre

    El Sinsé

  7. Descartes dit :

    @spartacus (#89)

    Deux co-présidents du parti de gauche, quelle excellente idée. J'approuve à cent pour cent. Les divers médias devront en tenir compte y compris ceux qui ne l'on pas mentionné.

    Oui, c'est le genre de gadget qui amuse les bobos. On se croirait revenu au temps ou Robert Hue était secrétaire national du PCF et sortait un truc de ce genre à chaque échéance. Qui se souvient aujourd'hui de la liste "Bouge l'Europe!" à double parité ? Celle-là, il fallait la trouver...

    Au prochain congrès du PG on pourrait élire quatre co-présidents: un homme et une femme hétéro, un homo et une lesbienne. Question com, ce serait le top. Ou bien on pourrait aller encore plus loin et prendre la tête du mouvement contre l'anthropocentrisme: faudrait prendre six co-présidents, deux appartenant au règne animal (mâle et femelle, of course), un au règne végétal (mâle et femelle, bien entendu) et deux au règne minéral (mâle et femelle... non, là, ça risque d'être dur). Enfin, les possibilités de générer des "parités" sont illimitées.

  8. CNR dit :

    Merci Didier pour la dernière intervention de Jean-Luc avec Ruth Elkrief. Je me suis régalé. Son combat médiatique a lieu d'être aujourd'hui pour faire passer le message du peuple, ses paroles sont fortes, ses arguments vérifiables, sa véhémence solide et positive. Les faits sont là, les nations crèvent rongées par les marchands du temple du libéralisme et de la finance spéculative. Il est temps de rassembler nos forces camarades du FG, du PCF, du FdG, du NPA.

  9. yan dit :

    @CNR: oui, il était solide et calme, déterminé. Il faut être solide pour dire qu'on peut s'attaquer au pouvoir bancaire mondial.. car on le peut, non?
    J'ai aussi bien aimé cette petite "fléchette" adressée à ElKrief à propos de sa derniére "malheureuse" comparaison avec Marine Le Pen, dans les 10 derniéres secondes..
    J'en profite également pour signaler une émission excellente de Guy Birenbaum avec Claude Angeli, un des rédacteurs en chef du "Canard", sur "Arrêt sur Image". Pour ceux qui ne sont pas abonnés elle sera bientôt en accés gratuit. C'est le journalisme comme on l'aime, loin des hommes/femme/tronc qui caquétent...

  10. jc de Seraing dit :

    Ce qui est important, c'est le programme partagé. J'ai commencé à lire les 5 chapitres divisés en 180 articles. Dans chaque article, on peut trouver : le principe, le constat et les propositions. Pour une personne fortement intéressée qui a des idées très claires en politique ou pour quelqu'un qui veut émettre une proposition, je trouve ceci très intéressant mais, à part les convaincus et les courageux, je ne pense pas que beaucoup de monde lira cette masse de renseignements pourtant indispensables pour élaborer le programme de gauche. Ne faudrait-il pas créer un document beaucoup plus simple et accessible à tous reprenant les 5 chapitres et informant des principaux avancements des travaux décrits d'une manière beaucoup plus condensée et percutante?
    Par exemple :
    Le smic sera porté à 1500 euros net par mois.
    A partir de 18 ans les étudiants seront payés à hauteur d'un pourcentage du smic et les années d'étude réussies compteront comme annuité pour le calcul de la retraite.
    La retraite sera ramenée à 60 ans et complète après 40 annuités de cotisation.
    Etc...
    Il faut que toutes les personnes intéressées et même les autres soient imprégnées progressivement du programme partagé et sachent pourquoi il vont voter.
    Bien sûr l'union des différentes composantes de la vraie gauche, résolument tournée contre le capitalisme (le PG, le PCF, le NPA, LO...) est importante mais les affiliés de ces partis sont déjà convaincus et vôteront FdG.
    Il faut surtout rendre de l'espoir à toutes les personnes qui, dégoûtées de la politique, se sont abstenues aux derniers scrutins mais aussi à tous ceux qui ont l'habitude de voter pour le PS mais qui ne s'y retrouvent plus parcequ'en se diluant de plus en plus à droite, il ne représente plus la plupart des travailleurs et surtout le PS refusera d'affronter les marchés et le FMI quand la France sera attaquée par les agences de notation comme le sont actuellemnt la Grèce, l'Irlande et bientôt le Portugal et l'Espagne.

  11. Menjine dit :

    Les conséquences de la liquidation d'EDF voulue par les traités européens et actée aujourd'hui, me semblent demander de façon urgente, analyse.
    J'ai du mal avec la thèse (qui est celle si j'ai bien compris du Parti de Gauche ?) de l'abandon du nucléaire, mais la question de la privatisation d'Edf me paraît poser avec acuité la question de la sécurité nucléaire: comment des groupes concurrentiels dans la distribution et dans l'acheminement de l'électricité continueront-ils à maintenir le haut niveau nécessaire et indispensable de sécurité. Je me souviens que quand l'électricité a été totalement privatisée en Californie il y a 20 ans, pannes, défauts et dysfonctionnements étaient montrés dans la presse française comme ce qui ne risquait pas d'arriver chez nous grâce à la compétence de nos ingénieurs et à leur sens du service public.
    Or justement, nous sommes à un moment où la culture scientifique, l'épistémologie, mais aussi les études et la recherche scientifiques sont abandonnées dans notre pays. Si nous avons pu développer le "nucléaire pacifique" comme on disait alors c'est parce que la Nation a impliqué ses forces productives dans cette recherche de l'atome. Certes, le nucléaire peut être dangereux, mais jusqu'à présent il a fait moins de morts que le thermique (rappelons-nous les mineurs et la silicose, sans compter le grisou) abandonner la recherche, le développement et l'exploitation aux groupes capitalistes dont le seul intérêt est le profit est criminel. Il ne s'agit pas d'une privatisation comme les autres me semble-t-il. C'est là dessus que le front de gauche devrait, je pense travailler.

  12. antennerelais dit :

    "Il est très important de priver de toute autorité ces gens tout au long de l’année et pas seulement dans les moments où leur propagande sournoise ou bien ouverte fonctionne à plein régime. [...] L’idée est de fixer dans les esprits que quoiqu’il en soit France 2 ment et triche avec la vérité."

    Cette analyse de détail d'un fragment du 20H de Pujadas sur France 2 (juillet 2010) reste d'actualité et utile en ce sens qu'elle paraît peu contestable :

    Nouveau « bain de foule » Sarkozyen factice au 20H de France 2 !

    Depuis il y eut quelques autres "bains de foule" sarkoziens truqués dans ce 20H de F2, mais plus courts et surtout le journaliste commentant en "voix off" ne prononça pas le mot "bain de foule" : ce qui est un progrès tout à fait notable. :-)

  13. Zapping dit :

    Voici des liens vers trois interventions au congrès du PG sur le site de la "Télé de Gauche" :

    -Dé-financiariser l'économie par Jacques Généreux
    http://www.lateledegauche.fr/index.php?pge=emission&id_departement=27&id_video=320&tag=Généreux

    -Dé-financiariser la protection sociale par Martine Billard
    http://www.lateledegauche.fr/index.php?pge=emission&id_departement=27&id_video=324&tag=Billard

    -Dé-financiariser l'environnement par Corinne Morel-Darleux
    http://www.lateledegauche.fr/index.php?pge=emission&id_departement=27&id_video=322&tag=Morel-Darleux

  14. Alin dit :

    Je viens de voir l'interview sur BFMTV, excellent. Mme Ruth est méprisante, une vraie chienne de garde du Système. Il ne faut pas lâcher l'offensive, M. Mélenchon, de jour en jour ils vont commencer à rire de plus en plus jaune.

    Un petit quelque chose pour sourire ou rire: http://www.politis.fr/Meme-la-RATP-se-melenchonise,12242.html
    Autant continuer la lutte avec le sourire, il n'y a que le rire qui nous ressource! :-)

  15. René dit :

    Alors que l'état Français frôle la faillite, la bulle immo ne cesse d'enfler sans que le gouvernement n'intervienne.
    On a vu les dégats causés en Espagne, UK, Irlande, US. Qu'attend-t-on en France, le même désastre?
    Aidez-nous! Ayuda nos!

  16. Hold-up dit :

    115- René
    Un article fort intéressant sur la bulle immobilière vu par un écrivain Irlandais ; Julian Gough qui décrit bien le phénomène illusoire qui s'empara de son pays, de la population désormais ruinée. Ceci à cause des gouvernants complaisants face aux banques qui ont pillé la nation Irlandaise.
    http://www.presseurop.eu/fr/content/article/403161-moi-survivant-du-boom-irlandais

  17. Zora dit :

    L'hiver approche... Combien de "morts de la rue" au pays des Droits de l'Homme cette année ?
    Au fil des échanges, à l'ombre des grandes manoeuvres d'états-majors, diarrhée verbeuse et masturbation intellectuelle d'apparatchik-experts... la tristesse revient...
    Pourquoi ceux d'en-bas fraternisent "tous ensemble" dès que l'espoir renaît (ils n'ont que leurs vies à donner) alors que ceux d'en-haut théorisent et marchandent l'Union pied à pied ("privilèges" à préserver ?) ?
    Bla-bla de classes moyennes majoritairement encore au chaud.
    Mais la classe ouvrière, classe "chair à canon", "chair à usine", "chair à chômage", "chair à misère", attend depuis trop longtemps déjà.
    Elle n'est pas masse informe et primaire. Elle est hommes, femmes, enfants qui depuis des lustres survivent avec dignité, se révoltent et meurent en tentant de briser les chaînes. La puissance de feu de l'ennemi et les trahisons les condamnent à cette lutte éternelle. La résignation n'est que façade et le combat toujours dans les coeurs.
    Les premiers coups et les plus durs furent pour elle, avec la complicité de tous et dans le silence assourdissant de "ses défenseurs".
    Quand serez-vous à la hauteur des espérances que vous semez ?
    "Ce qui nous est commun est supérieur à ce qui nous divise". Alors que la sincérité de chacun et le volontarisme de tous fassent renaître le CNR.

    Fraternellement

  18. CALSOU dit :

    Mr Mélenchon:cette page de votre blog est la meilleure que j'ai jamais lue sous votre plume: courage, il faut continuer et alller de l'avant! Quant aux médias, ignorez leur "fiel" et continuez à les bousculer quand il faut!

  19. raphael juy dit :

    les conditionnements les plus puissants sont ceux dont on ignore qu’ils sont à l’œuvre en soi."
    Personnellement, et en tant que militant du PG, c'est exactement pour cette raison que je suis atterré des "affabulations d'Onfray", même si je me félicite de son soutien à nos idées, car je suis avec Héraclite, pour l'union des contraires.
    J'inviterai volontiers les lecteurs qui veulent se faire une idée plus précise de l'utilisation via la publicité et le marketing des théories de Freud par son neveu (Edward Bernays), accompagnant au début du XXème, le développement de l'industrie américaine, à visiter le lien suivant: http://www.sinehebdo.eu/2009/11/24/bernard-stiegler/2/
    Il y est brillamment décrit par Bernard Stiegler, en douzes minutes, comment l'"américan way of life" embryonnaire applique les théories de Freud pour s'adresser à l'inconscient des consommateurs et ainsi capter leur "énergie libidinale".
    Aussi nous sera-t-il jamais difficile de sortir des affres de la société de consommation sans redonner du crédit aux théories ayant permis à la communication industrielle son succès centenaire.
    Il est impératif pour recouvrer notre liberté, y compris économique, puisqu'aujourd'hui l'on s'endette pour consommer (et qu'on fait d'ailleurs moins grève parce qu'on est plus endetté), de ne plus ignorer l'efficience quotidienne de l'inconscient. C'est peut être même la condition initiale à toute résistance de manipulation par les canaux en usage. [publicités visuelles, sonores, télévisuelles, industries du divertissement (étymologiquement: regarder ailleurs), et même politique...

  20. Greg dit :

    Si vous pouviez trouver un partenaire pour que, à l'instar de ce qui s'est fait en Equateur qui avait fait inscrire sur les briques de lait les articles de la nouvelle constitution pour que la population s'approprie le vote à venir, chacun de nous puisse lire le matin sur le paquet de lait ou de céréales vos analyses et s'éveiller en s'éveillant, on gagnerait du temps !..
    Pas de propagande, juste de l'info, de la vraie.

  21. emeric dit :

    Une des meilleures notes du blog bien qu'un peu long.
    Quelquefois avec vos déclarations on a un peu de mal à suivre :
    Notre décision la plus spectaculaire en la matière est d’avoir, peut-être exagérément, ouvert nos travaux à des personnalités extérieures dans des conditions d’exceptionnelle écoute.

    On serait nombreux a suivre mais les travaux c'est quoi, la finalité s'allier au PC ça représente en terme de voix:
    # 1969 : Duclos 21,27 %
    # 1974 : les communistes soutiennent la candidature de François Mitterrand
    # 1981 : Marchais 15,34 %
    # 1988 : Lajoinie 6,8 %
    # 1995 : Hue 8,65 %
    # 2002 : Hue 3,37 %
    # 2007 : Marie-George Buffet 1,93 %

    Il me semble que vous devriez prendre votre indépendance totale vis à vis des ps, pc, npa, ou verts pâles.
    Vous declarez representer 12 ou 13 points mais rappellez vous les sondages de Jospin!

    p.s. (si je puis dire) Pulvar collabore avec Nicolas Beytout à 0,6% d audience donc c'est pas grave.

  22. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ -107 - Descartes

    Au prochain congrès du PG on pourrait élire quatre co-présidents etc...

    C'est pour faire croire que tu es adhérent au PG (après toutes les vacheries que tu nous balances en permanence...) que tu écris "on" au lieu de "vous" ?
    Pour que tes "critiques" aient plus de poids ?

  23. Pierre34 dit :

    @emeric

    Je ne vois pas l'intérêt d'une telle démonstration, qui repose sur une fausse analyse de ce qu'est la gauche.

    Raisonner de manière arithmétique est une erreur fondamentale, c'est par sa diversité que la gauche permettra une dynamique populaire capable d'être majoritaire.

    Le PCF ne peut être réduit au pourcentage, certes médiocre, de la présidentielle de 2007, il représente un courant important dans la gauche française et dans l'histoire de notre pays. Ses militants sont bien enracinés dans le peuple.
    Le NPA est également un courant historique, porteur d'une lutte anticapitaliste sans faille, Ses militants apportent un + combatif à la gauche.
    Le PG représente une vision différente de la construction du socialisme, sa réflexion concernant la planification écologique et ses propositions sur les nouvelles institutions sont intéressantes pour la construction. Ses militants sont actifs.
    Les autres organisations de la gauche sont un apport essentiel à l'ensemble.

    La construction d'une dynamique unitaire, que le peuple de gauche appelle de ses voeux, ne peut pas être une addition de chiffres. Bien au contraire, l'apport de chacun permettra de rassembler bien au delà de ce que nous pouvons imaginer.

    Nous pouvons aller à la victoire si, dans le respect de nos différences, nous sommes capables de tracer un chemin clair pour dépasser ce capitalisme obsolète et dangereux.

  24. etrun dit :

    Je trouve que ce billet aurait gagné à être scindé en plusieurs parties.
    Car l'appel à un référendum d'initiative populaire vaut un titre, la dénonciation des intérêts américains à torpiller l'euro un autre, la situation de dame Pulvar, un troisième, le rôle de France 2 idem, etc...
    Je vous suggère un billet sur l'usage présidentiel de la légion d'honneur....clic sur ma signature. A bientôt!

  25. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    Le coup de pied de l'âne (baté)

    L'Irlande rechigne encore à accepter le plan du FMI malgrè les pressions de l'Allemagne.
    Mr Sarkozy au nom de la France vient d'apporter son soutien à Mme Merkel pour forcer l'Irlande à rentrer dans le rang de l'économiquement correct et que ça saute.
    A deux sur le cadavre qui bouge encore, c'est pas beau ça ?

    Il me fait honte ce type.

  26. Obelix dit :

    Bonjour à tous,
    Je viens de voir la vidéo de bfmtv. Jean Luc vous faites renaitre l'espoir chez beaucoup de gens, le chemin sera long et la difficulté proportionnelle à votre ténacité.
    Surtout ne lâchez rien !

  27. rodfab dit :

    Je viens de voir l interview sur Bmf tv. Rude combat.
    J'aurais aimé que vous saisissiez l occasion pour expliquer à la télé comment les banques allaient payer et comment l'épargnant qui place sa paye dans celles-ci ne serait pas ruiner. Vous auriez pu exposer vos idées de manière pédagogiques et les rendre crédibles aux yeux du plus grand nombre.(nous on est déjà convaincu) Dommage ce sera pour une prochaine fois.
    Je me doute que c'est un exercice difficile quand on est en territoire ennemi.
    Bon courage et merci encore

  28. Henri Borsenberger dit :

    Militant PG 92 (comité Boulogne-Issy-Meudon)
    Je viens de recevoir cet appel de détresse de la recherche bulgare sur mon adresse professionnelle. Je pense que ça doit sortir du cadre de la recherche car ce qui s'y passe est une conséquence directe de la situation politique en Bulgarie. Le gouvernement bulgare a décidé de mettre un terme à la recherche et à l'enseignement supérieur publics.

    Ce ne sont pas des bonnes nouvelles. Elles sont dans la langue de l'occupant; Je ne dispose pas pour l'instant de traduction en français, mais si quelqu'un le désire je peux la faire.

    http://www.science.nauka2010.com/

  29. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ - 129 - Henri Borsenberger

    "Le gouvernement bulgare a décidé de mettre un terme à la recherche et à l'enseignement supérieur publics".

    Assez terrible comme nouvelle. Ca sonne comme la fin de la Civilisation...

  30. Forcadolmu dit :

    Je suis d'accord avec Descartes, deux co-présidents pourquoi faire sinon ménager les susceptibilités!
    Et en cas de désaccord entre les deux on en choisira un troisiéme ?
    C'est la compétence qui doit justifier le pouvoir et non la parité, et la compétence n'est pas une question de sexe!
    Attention on dérive! on dérive!

  31. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ - 131 - Forcadolmu

    "Je suis d'accord avec Descartes, deux co-présidents pourquoi faire sinon ménager les susceptibilités !"/..../ c'est la compétence qui doit justifier le pouvoir/..../ on dérive, on dérive

    C'est bien, vous faites la paire.

    Juste une remarque:
    Un ou une président-e (au PG en tous cas) c'est fait pour présider et pour représenter, pas pour avoir "le pouvoir". De la symbolique politique pour donner à voir ce que nous sommes, rien d'autre.
    Il n'y aura donc pas à les départager.

    D'autre part sauf erreur la parité n'exclus pas la compétence.

  32. Pierre34 dit :

    @Forcadolmu

    Il ne s'agit pas de lancer des affirmation pour que ça devienne la vérité.

    cet acte de parité n'est pas seulement fait pour la parité, c'est une reconnaissance au rôle essentiel de Martine Billard dans le développement du PG et dans sa réflexion.
    Il ne s'agit pas de promouvoir une femme parce que c'est une femme, mais parque ses compétences et son militantisme sont reconnues dans son parti.
    L'apport de l'écologie est d'une importance capitale dans le projet de société proposé par le Front de Gauche.

    Ces remarques sur la forme ne sont que des conversations de salon !

    Un sympathisant FdG non membre du PG

  33. pichenette dit :

    Lire les textes et voir les vidéos proposées par les uns et les autres, vive le temps libre que l'on remplit avec un immense bénéfice et une certaine jouissance. Oui un autre monde est possible!
    Incroyable, l'incorrection de l'interviouveure qui coupe la parole, ne sait pas écouter, qui n'a comme objectif que de faire passer son message personnel, c'est elle qui a à dire aux téléspectateurs, fort heureusement en face il y a un Homme qui la dépasse, à la carrure d'Homme d'Etat, cela donne une respiration si nécessaire..Enthousiasmant pour la jeunesse un peu beaucoup désorientéée, réconfortant pour les Anciens.

  34. Julien dit :

    @ 128 et 129
    Rappelons-nous que c'est une des propositions de Jean-Paul Huchon. Dans son dernier bouquin, il dit :

    « Est-ce vraiment le rôle de l’État de s’occuper de l’implantation d’un laboratoire de recherche ? (...) Il peut la favoriser, la cofinancer, imposer un certain nombre de conditions, par exemple d’éthique de la recherche, mais il n’y a aucune raison que des milliers de fonctionnaires de la recherche relèvent de l’État. »

    Source : http://www.politis.fr/Le-molletisme-se-porte-bien-Voyez,9879.html

  35. Descartes dit :

    @Hold-up (#116)

    Julian Gough qui décrit bien le phénomène illusoire qui s'empara de son pays, de la population désormais ruinée. Ceci à cause des gouvernants complaisants face aux banques qui ont pillé la nation Irlandaise.

    J'ai du mal à comprendre cette vision qui fait de la "nation irlandaise" un pantin dans les mains des "gouvernements complaisaints" ? N'est ce pas la "nation irlandaise" qui les a élus, ces gouvernants ? N'est ce pas la "nation irlandaise" qui les a laissé gouverner ? N'est ce pas la "nation irlandaise" qui a profité pendant dix ans du "boom" du "tigre celtique" ? Qui s'est goinfré de 4x4 rutilants, de caddys de supermarché pleins à ras bord, de vacances à l'étranger ? Un peu facile, tout ça. On s'offre une superbe soirée au restaurant, et quand vient l'addition, c'est les grands cris: "comment ? Il faut payer ? Mais c'est un scandale ! Que se vayan todos!" et de rejeter la faute sur celui qui nous a recommandé le restaurant.

    La "nation irlandaise", comme hier les islandais et avant hier les argentins ne sont pas des victimes. Quand on fait le choix de vivre à crédit, on sait qu'un jour où l'autre il faudra rembourser. Ce sont les classes moyennes qui à chaque fois font le coup: elles profitent a fonds d'abord, elles se présentent comme "victimes" ensuite. Il ne faut pas admettre ce tour de passe-passe idéologique.

  36. Gerard Blanchet dit :

    je viens de regarder la vidéo de BFM-TV
    http://www.dailymotion.com/video/xfshg3_jean-luc-melenchon_news
    Tout est bon mais j'attire votre attention sur la tranche 4'25" à 6'10" où Jean-Luc Mélenchon fait l'addition FdeG+NPA=15% donc en concurrence directe avec "les grands candidats" et propose une candidature commune à la présidentielle ET des candidatures communes aux législatives pour former "un bloc à l'assemblée qui choisirait librement ce qu'il ferait par rapport au gouvernement qui se mettrait en place". Il me semble qu'il y a là, et à la base puisque le NPA est en train de préparer son congrès, une proposition sérieuse à faire au NPA. Cela inclue donc la stratégie quant aux conditions de participation à un gouvernement comme le texte du 28 octobre le précisait pour les régionales. Rappelons que ce texte du 28 octobre a été accepté en Limousin. Et on connait le résultat auprès des électeurs : 19% au 2e tour. Jean-Luc Mélenchon dit aussi tranquillement que lui et OB feront plier les banques.

    Gérard

  37. William dit :

    Mr Mélanchon, concernant le cas de Mme Pulvar, je pense que le principe de conflit d'intérêt doit être respecté.
    Faut pas tout mélanger, dans le cas contraire vous seriez le premier à monter au créneau.
    La règle est la même pour tout le monde.

  38. Michel S. dit :

    J'ai regardé Jean-Luc "interviewé" sur BFM. De quoi enrager ! Mais quand donc aura t on affaire à des interlocuteurs qui laissent parler les personnes qu'ils invitent ! Il y a des moments ou on ne comprend plus rien tellement les mots des 2 personnes se superposent. Impossible de terminer une phrase, impossible de développer une idée sur 30 ou 40 secondes. Mais à quoi ça sert de se rendre à de telles invitation où il est impossible de s'exprimer ! Ou alors, il faut se contenter de crier un slogan par ci par là, de balancer une pique, de jeter un "bon mot" à la figure de quelqu'un ? Lamentable !

  39. ecocolo dit :

    Et pas davantage le débat sur « l’impasse stratégique » à laquelle peut conduire le double refus qui est le notre de l’alliance avec les socialistes d’un coté et de la ligne de « l’extrême gauche plurielle » de l’autre. Le vrai sujet du congrès était tout de même : «que faire avec les socialistes et les verts ? ». Il n’en est rien apparu. Tant pis.

    cette question ne se pose pas vraiment en fait.
    les socialistes ont visiblement choisi d'estimer que nous le pg reviendront à la niche au 2nd tour et que toi (Mélenchon) tu accepterais une place au gouvernement.
    Ils vont donc défendre la ligne qu'ils veulent défendre en 2012 sans se soucier de nous.
    Reste l'extréme gauche plurielle (front de gauche élargi au NPA en fait). Idée séduisante mais pas forcément facile à mettre en place du fait de la relative braquitude des NPISTES à l'encontre de toi (Mélenchon) et du PCF.
    De plus nous savons que cette idée n'emballe pas tous les militants du PG et qu'une telle alliance sera clivante pour notre parti. C'est un peu notre souci en fait. Nous sommes des centristes de la gauche (Entre PS et NPA) et la question des alliances est aussi complexe et épineuse à gérer que pour les centristes du type Bayrou

  40. Christian dit :

    a 135
    Descartes

    C'est un raccourcit désespérant, si on t'écoute, le bouclier fiscale, les lois anti roms, la retraite a 67, c'est la nation Française qui en choisissant l'UMP l'a voulu, alors c'est bien fait pour nous !
    Ce sont les banques qui ont des déficit, pas l'état. il est en déficit parce que les gouvernants ont choisi d'aider le système financier.

  41. Descartes dit :

    @le Prolo du Biolo (#131)

    Un ou une président-e (au PG en tous cas) c'est fait pour présider et pour représenter, pas pour avoir "le pouvoir". De la symbolique politique pour donner à voir ce que nous sommes, rien d'autre.

    Meuh voyons... bien, sur, il ne s'agit jamais de "pouvoir" au PG. Sans aller plus loin, il est évident pour quiconque a suivi le PG ces dernières années que Jean-Luc Mélenchon n'a pas le moindre "pouvoir" sur l'orientation de l'organisation, qu'il n'est là que pour "représenter" et pour "présider". Comment avons nous pu manquer une vérité si évidente ?

    Il n'est pas inutile de rappeler ici la formule utilisée par Mélenchon lorsque Billard a rejoint le PG: "Martine Billard a accepté de co-organiser le congrès du PG". Et oh! miracle: a l'issue du congrès qu'elle avait "accepté de co-organiser", elle se retrouve "co-présidente". Le hasard fait bien les choses, n'est ce pas ? En fait, la formule utilisée naguère par Mélenchon montrait sans ambiguïté que Martine Billard ne rejoignait pas le PG comme une adhérente de plus, mais qu'il y avait entre elle et la direction du PG un dialogue de puissance à puissance, avec un accord de partage du pouvoir à la clé.

    Oui, du pouvoir. Je sais bien qu'on aime dans la "gauche radicale" faire semblant de retrousser le nez devant ce petit mot. C'est comme ça qu'on a mené des générations de militants en leur racontant que "chez nous" ça n'existe pas, que "nos" dirigeants sont des purs esprits, intéressés exclusivement par le bonheur du peuple. Foutaises! Il y a "chez nous" comme dans toute collectivité humaine la volonté chez chacun de voir sa volonté traduite en actes. Or, la capacité à traduire sa volonté en acte est la définition même du "pouvoir". Et cela n'a rien de "sale". En tout cas, beaucoup moins sale que le discours qui consiste à faire croire qu'on suit "la volonté du peuple" alors qu'on plaque sur le "peuple" sa propre volonté.

  42. CAT dit :

    Je tiens à remercier :
    didier 103 pour la mise en ligne sur son billet de la toute dernière intervention télévisuelle de Jean Marc Mélenchon,
    Pierre 34 pour la qualité de son message qui appelle à une union de Front de Gauche, qui en accompagnement de l'intervention de JL Mélenchon, au terme du congrès du parti de gauche dimanche, disponible sur ce blog en vidéo, nous rappelle à tous la dignité et l'intégrité politique de notre euro député qui ne prône aucunement le mythe du chef d'un mouvement de gauche mais qui en appelle à un rassemblement d'une force mobilisatrice et consensuelle de prise de conscience par ses notes sur son blog, de notre rôle, de notre responsabilité démocratique et l'impératif de s informer, de s impliquer.
    Nous sommes tous conscients, je le crois, que la sympathie à 70 % de soutien des manifestations témoigne d un malaise dans notre pays : d information sans langue de bois, de respect de nos institutions (passage en force au sénat relaté par Mr; Mélenchon), de respect de concertation et de négociation avec les syndicats.
    Il ne faut plus avoir peur de se syndiquer, à la télé, lors du débat entre représentants CGT et CFDT et la représentante du Médef n'avez vous remarqué après une stature relative de mépris, une peur, elle n'était pas à l'aise. Rappelons nous que la paix sociale est un impératif aux affaires, que la relative stabilité de l'équipe gouvernementale, du tour de passe passe de notre président versus son premier ministre, ne dépendait plus que de lui, dans son propre partie d'unité des droite çà commence à se désolidariser et les acteurs, banques, assurances, possédants du capital de tout poil n'aiment pas çà. Gardons nous bien de l'élitisme des élites aux informations de 20 h, çà fait longtemps que l'on flatte l'image de JFK, souvent présenté comme "l'homme de gauche" "intelligent", DANS le paysage politique français qui plaît à la droite de notre pays ! où on va...

  43. Descartes dit :

    Christian (#140):

    C'est un raccourcit désespérant, si on t'écoute, le bouclier fiscale, les lois anti roms, la retraite a 67, c'est la nation Française qui en choisissant l'UMP l'a voulu, alors c'est bien fait pour nous !

    Si tu trouves cela "désespérant", c'est parce que tu crois que le peuple a toujours raison. Mais ce n'est pas vrai: le peuple peut se tromper, il peut sacrifier le long terme au court terme, il peut même voter ou consentir à des choses qui - au moins de notre point de vue - vont contre son intérêt. Oui, la "nation française" a choisi "le buclier fiscal, les lois anti-roms, la retraite à 67 ans" en votant pour l'UMP. Cela ne suppose pas qu'on doive l'accepter, ou qu'il ne faille pas se battre pour ouvrir les yeux de la "nation français" de sorte que la prochaine fois, il vote autre chose. Mélenchon l'a d'ailleurs expliqué magistralement dans son discours: si nous demandons un referendum sur les retraites, que le peuple valide la loi, "alors nous nous soumettrons tout en pensant qu'il a tort" (je cite de mémoire).

    Ce que je critique, c'est cette vision qui fait du peuple une "victime" de ses dirigeants. C'est infantiliser le peuple que de penser qu'il n'a aucune responsabilité lorsqu'il vote.

    Ce sont les banques qui ont des déficit, pas l'état. il est en déficit parce que les gouvernants ont choisi d'aider le système financier.

    C'est vrai. Les dirigeants auraient pu laisser le système financier faire faillite, comme ils l'ont fait en 1929. Ce qui a provoqué la Grande Dépression, avec un chômage massif (sans commune mesure avec ce qu'on a aujourd'hui), une récession maousse, l'hyperinflation... tu crois que c'était préférable ?

    Une fois l'incendie allumé, il fallait l'éteindre. Rester assis sur son cul en criant "nous n'éteindrons pas l'incendie que vous avez allumé" est une attitude irresponsable et puérile.

  44. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ 135 - Descartes

    "J'ai du mal à comprendre" en substance : que les irlandais se posent en victimes alors qu'ils ont bien profité du libéralisme pendant 10 ans.

    C'est juste qu'il n'y a pas "les" Irlandais, 100% homogènes et agissant tous comme un seul homme pour défendre les mêmes intérêts.

    Quand je suis retourné en Irlande il y a trois ans, avant que la « crise » ne se déclare, les "4X4 rutilants" ou les "caddies pleins" dont tu parles je ne les ai pas vu dans les quartiers populaires de Dublin. J'ai au contraire été frappé par l'extrême pauvreté de ces endroits, et je ne pense pas qu'on puisse dire que ceux-là (la grande majorité de la population) ont gaspillé et qu'ils sont responsables de ce qui leur arrive.

    Et pour ce qui est de la classe moyenne, elle a juste de bonne foi fait confiance à ces économistes beau-parleurs et prétendus experts qui, comme en France, expliquaient sur toutes les télévisions et dans tous les journaux le fabuleux eldorado qu'était libéralisme économique.
    Mais faute d'avoir d'autres références, quel moyen avait-elle de savoir qu'on la bernait et qu'on la manipulait ?

    Les Irlandais se rendent compte peut-être un peu tard du marché de dupes qu'ils avaient signés, mais de là dire que ce sont eux qui l'ont voulu et que tous en ont profité....

    Suivre ta position serait exonérer un peu facilement la toute petite caste de vrais privilégiés qui tiraient les ficelles et qui eux savaient ce qu’ils faisaient : oligarques irlandais et expatriés étrangers par l'odeur alléchés qui aujourd'hui font leurs valises fortune faite.
    Ce sont ceux-là qui ont failli, et l'immense majorité des autres qui sont effectivement victimes.

    Send them Away !

  45. jean louis dit :

    Fichez-les dehors, cela va être dur.
    Il semble bien que les puissances d'argent, les médias, le parti socialiste et des centristes vont dérouler le tapis rouge à DSK pendant tous ces mois à venir.
    Ils ont le temps d'annoncer, de préparer sa venue, de fabriquer son image, d'en faire un nouveau messie. Ils ont déjà commencé. Ce sera grandiose !
    La radicale Eva Joly va-t-elle avaler son chapeau au second tour ?

  46. Pierre34 dit :

    @ecocolo

    Je crois qu'il ne sert à rien de penser à la place des autres et de donner des bons ou mauvais points à la cantonade. Les militants du PCF et du NPA ainsi que ceux du PG doivent être conscients que le chemin de l'unité est une demande impérative du peuple de gauche, sans laquelle notre projet anticapitaliste ne sera qu'une belle utopie.

    Quand au PS, c'est son projet dangereux d'accompagnement du capitalisme, déjà mis en oeuvre par la sociale démocratie dans de nombreux pays et en échec partout, qui est dangereux.

    Le monde a changé, la France a changé, chacun a pu prendre conscience d'où vient le mal, et la lutte pour défendre nos retraites y a beaucoup contribué.
    Les gens qui ont accompagné le PS pendant un certain temps doivent prendre conscience qu'une autre voie est possible, car la finance internationale est entrée en guerre contre les états et notre réponse ne doit pas être une demi-mesure.

    Pour nous, aucune hésitation n'est possible !

    Le Front de Gauche élargi au maximum et l'intervention populaire comme moteur.

  47. vayliess dit :

    Excellent article sur comment les Anglais ressentent la crise Irlandaise!
    http://www.courrierinternational.com/article/2010/11/25/pas-un-penny-pour-ce-paradis-fiscal

  48. marc dit :

    @Gérard Blanchet 136

    Je suis bien d'accord avec toi.

    De surcroît il faudrait :

    - le FdG désigne au plus vite son ou sa candidat(e) et lance dans la foulée un appel à candidature unitaire au NPA.pour la présidentielle ET les législatives.

    - Le FdG intègre au plus tôt la FASE et le MPEP qui nous ont fait l'honneur de le solliciter. Sur le plan quantitatif c'est peu mais le signal politique serait très fort : nous passerions de 3 à 5.

    Le NPA ne pourrait pas refuser ou alors la situation deviendrait intenable pour lui.

  49. bertgil dit :

    Mr Mélenchon,
    -Vous écrivez:" mais mille diables comment concilier çà avec l'appel à se regrouper au 2éme tour "
    J'espére que tout ce qui a été fait (création du pdg, dévouement des militants etc...) pour demander de voter pour le ps au 2éme tour de l'élection présidentielle quel que soit le candidat.
    La stratégie fondatrice du parti de gauche c'est la parité avec l'autre gauche
    -il est souhaitable que le candidat du front de gauche soit jl Mélenchon. Si le front de gauche de gauche désigne un autre candidat vous serez le candidat naturel du pdg.
    -Il ne peut y avoir de report automatique des voix que vous obtiendrez vers le candidat socialiste si celui ci est présent au 2éme tour, ça serait un suicide politique du pdg. Pour reporter des voix vers un candidat de 2éme tour il doit y avoir accord sur un programme avec papiers signés, publicité.Ce programme devra reprendre les éléments incontournables du pdg.
    -Je ne sais pas si lors de votre congrés il a été question du traité de Maastrich et de l'euro, Actuellement il n'est question,que de restrictions imposées aux peuples européens, pour essayer de sauver l'euro.Dans tous les débats, la question d'abandonnée l'euro n'est jamais envisagée (une exception emmanuel todd chez taddei a souhaité que l'on sorte de l'euro).A mon avis la sortie de l'euro serait la seule et moins mauvaise des solutions, pour notre pays.En laissant flotter notre monnaie cela redonnerait de l'air à nos entreprises qui subissent un euro surévalué depuis trop longtemps.Bien entendu il faudrait mettre en place des protections pour des secteurs malades;Je souhaiterais que nous puissions savoir,connaitre les positions du parti de gauche sur cette importante question.Dans le domaine monétaire la france doit récupérer sa souveraineté pleine et entiére.Ce n'est pas à l'Allemagne de gérer l'euro comme si c'était son mark, dans son seul intéret.L'euro n'est pas sa monnaie mais celle des pays de la zone euro

  50. Papa dit :

    Ne mettons pas la charrue avant les boeufs!
    La bonne nouvelle aujourd'hui c'est que le "Front de gauche"lance ses forums.
    Et le premier rendez-vous c'est le 2 Décembre à 19heures à la maison de la chimie à Paris.
    Il s'agit de matérialiser un programme partagé avec tous ceux et toutes celles qui souhaitent participer à sa construction.
    Il y aura 9 forums.Le premier sera la question des retraites avec la participation de Pierre Laurent,Jean-Luc Mélenchon et René Piquet.
    Viendra par la suite la désignation de celle ou celui qui portera le projet partagé.
    C'est le projet qui sera décisif!
    Pour ma part je souhaite ses échanges dans ces forums.Il nous faut dessiner "une alternative globale et concrète au système actuel.


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive