12avr 10

La guerre des banques contre les peuples

Le bug grec s’avance

D epuis la publication de ma note à propos de la situation de la Grèce, un accord est intervenu entre les puissances européennes pour « aider » la Grèce. En fait ce plan est une honteuse démonstration de la cupidité prédatrice qui tient lieu de solidarité européenne. Avis au peuple : en plus de vos problèmes l’Union Européenne est là pour vous enfoncer en cas de malheurs. « L’Europe qui protège » est plus cruelle et couteuse quand elle met la main à la poche que le FMI lui-même. Elle est une simple structure de maintien de l’ordre libéral qui se paie sur le dos des punis. J’introduis mon commentaire à ce sujet dans cette note pour conserver la cohérence globale de l’argumentaire.

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O n se souvient des trémolos des illuminés  de l’eurolâtrie pendant le référendum sur la constitution européenne. Puis ceux des députés et sénateurs, voleurs de votes populaires, qui permirent au traité de Lisbonne d’être adopté en Congrès à Versailles? C’était « l’Europe qui nous protège », grand tube de la période ! Et ainsi de suite. Où sont passés tous ces phraseurs, à cette heure ? Je veux dire à l’heure de la Grèce ? La Grèce est le tombeau du projet européen tel qu’il est devenu, depuis qu’il est la mise en œuvre implacable d’une Europe libérale sous tutelle allemande. On ferait bien de s’inquiéter ! La Grèce c’est la France pour la raison que ce sont les banques françaises qui possèdent le plus de titres de cette dette de la Grèce que les spéculateurs sont en train de rendre insolvable. Ensuite parce que si la guerre contre le peuple grec est gagnée par la Finance ce sera ensuite, tôt ou tard, le tour de la France. Tout ce qui se dit et se fait à propos de la Grèce aujourd’hui sans que nous protestions sera demain notre propre potage. L’affaire est en train de mal tourner. Très mal. Une spirale est amorcée que plus personne ne semble contrôler. Bug à l’horizon. 

Ou sont-ils donc passés les eurolâtres? La honte doit les retenir au lit. Car « l’Europe qui protège», au nom des principes gravés dans le marbre du traité de Lisbonne est en train d’étrangler le peuple grec. Et pourtant ! Les bourreurs de cranes ne lâchent pas la pression. 070420103492Je ne compte plus le nombre de griots qui récitent que les grecs ont « trop dépensé », vécu « au dessus de leurs moyens » et truqué les comptes. C’est évidemment une façon d’imposer une vision de ce qu’est une « bonne gestion ». Et donc une façon de recommencer le rabâchage de «la seule politique possible». Comme d’habitude aussi on est émerveillé par l’effet de meute qui répète cette vulgate.

Un peu de mesure ! Le montant de la production intérieure brute (PIB) de la Grèce est l’équivalent à la moitié de celui de l'Ile-de-France…. Rien qui ne puisse être maitrisé ! Quand à la gestion du refinancement de la dette, le problème est exclusivement politique. Si la banque centrale européenne prêtait directement à la Grèce au taux auquel elle refinance les banques, c'est-à-dire à 1%, le martyr du peuple grec cesserait aussitôt. Qu’on ne vienne pas dire que c’est un 070420103515attentat communiste que cette idée. La banque fédérale américaine fait mieux (ou pire, selon les goûts) : elle rachète directement les bons du trésor qui servent à payer le déficit abyssal de l’Etat USA pour un montant qui est quarante cinq fois plus élevé que celui dont a besoin la Grèce. Elle levait 50 milliards d’euros quand les Etats-Unis levaient 2000 milliards de dollars. 

Donc, à peine le plan «d’assainissement» est-il bouclé que déjà un nouvel assaut commence contre les Grecs. Une agence de notation vient de nouveau de dégrader la « note » grecque et, du coup, le taux d’assurance risque des prêts s’envole. Voici que commence un nouvel étranglement. Pour y faire face et apaiser les marchés, il faudrait, si l’on reste dans la logique qui a prévalu jusqu'à ce jour, « un nouveau plan » de rigueur. C’est impossible. Car le précédent est déjà une saignée.  Car avez-vous su quel plan de « redressement » Bruxelles a imposé à la Grèce ? Avez-vous vu ce que c’est que «l’Europe qui protège» pour les grecs ? Globalement il s’agit de lui imposer une baisse des dépenses publiques, dès 2010, d’un montant équivalent à quatre points de la valeur de la production totale du pays (PIB). Le déficit passerait alors de 12,8 % à 8,7 % de cette PIB. Le rouge dans les comptes publics ne dépasserait pas les sacro-saint maastrichiens 3 % de PIB en 2012. Quatre points de baisse, oui, c’est bien d’une saignée dont il est question. Une saignée ! Que dis-je une amputation des membres. Même la France n’est pas sur cette trajectoire vers 3% dans un tel délai ! 

Pour mémoire, je récapitule les principales mesures des deux Plans d’austérité successifs du premier ministre socialiste  Papandréou :

Non remplacement de 4 départs à la retraite sur 5 dans la fonction publique (Papandréou fait mieux que Sarkozy !) ;

070420103500Gel des salaires des fonctionnaires ;

Baisse de 30 % des primes de congés payés des fonctionnaires ;

Hausse de la TVA de 19 à 21 % ;

Hausse des taxes sur les cigarettes (+60 %) et sur l’alcool (+20 %) ;

Baisse de 10 % des dépenses d’assurance maladie ;

Privatisations et ventes d’actifs :

- Fermeture du tiers des offices de tourisme de la Grèce à l’étranger (alors que le tourisme est un des principaux moteurs du PIB grec)

- Projet de vente des parts publiques dans la banque postale grecque (34 %),

- Projet de vente des parts publiques dans Hellenic Telecom (dont Deutsche Telecom possède déjà 30 % et qui se frotte les mains à l’idée d’en récupérer 10 % supplémentaires dans des conditions d’urgence)

- Vente de bateaux et d’immeubles appartenant à l’Etat.

Cette asphyxie programmée de l’économie grecque, ce pillage organisé des avoirs de l’Etat,  quand ils furent programmés ne suffisaient encore pas aux eurocrates qui «nous protègent» ! Et encore, la Commission européenne affirme qu’il faudra aller plus loin ! Le Commissaire aux affaires économiques et financières Olli Rehn a exigé que les mesures prises « pour réduire les dépenses salariales dans le secteur public devaient avoir un effet permanent » au-delà de 2012. Et il considère que «de nouvelles mesures devront être prises en 2011 et 2012».  

Et le plan européen de secours ? Ne nous en a-t-on pas bien sévèrement rabattu les oreilles ? Il est vrai que peu de monde s’est intéressé à son contenu réel. On avait évoqué avant tout la divergence franco-allemande. Puis on chanta la louange du compromis trouvé : un « pas majeur » selon Sarkozy qui devait se donner le beau rôle mondial qu’il affecte. En réalité, l’Allemagne a imposé sur toute la ligne ses positions dans l’accord trouvé par la zone euro (16 pays), sur un plan vidé de sa substance, en faisant céder la France, les pays du Sud et même la BCE. A la sortie le plan est minimaliste et hypothétique. Il est surtout difficile à appliquer : pour être activé, ce plan d’aide devra d’abord être soumis à la Commission et à la BCE puis approuvé à l’unanimité des pays de la zone euro ! Rapide et facile comme on l’imagine. Quand on se souvient qu’il fallu neuf mois pour adopter le versement de fonds pour le ravage des forêts après la tempête Klauss, on peut faire confiance…. Après quoi il faut relever l’humour macabre des précisions données pour la mise en œuvre de ce plan.

Il s’agit nous dit-on d’un plan « en dernier recours ». Il ne serait activé qui si la Grèce ou un autre pays ne parvenait plus à se financer sur les marchés à des taux «raisonnables». Or la Grèce est justement déjà étranglée par des taux prohibitifs (6 % au moment de l'adoption du plan) ! Le plan ne lui sera donc d’aucun secours si ces taux perdurent. Et encore moins s’ils s’élèvent. Lundi 12 avril, le plan de soutien de l’Union Européenne à la Grèce donc a été complété par un accord qui en précise les moyens de financements. Notons d’abord la lourdeur de la procédure. Son adoption engageant les finances des Etats transite donc par u vote des parlements nationaux. Rien à dire si on s’y met rapidement. Mais ce n’est pas assuré à l’heure à laquelle nous parlons. Puis c’est c’est une autre affaire ensuite que son déclenchement. En effet c’est la Grèce elle-même qui devra le demander, en cas de besoin. Pas malin ! Cette demande revient à signaler qu’elle ne compte plus sur « les marchés » pour se financer. Une autre façon de dire qu’elle s’attend à ce que ceux-ci ou ne lui prête plus ou bien à un taux qui signale sa carence probable ! Autrement dit au contraire d’une ligne de crédit mise à disposition comme un crédit revolving de nature à dissuader les marchés de faire du chantage (puisque le pays peut se refinancer sans préavis), c’est au contraire c’est ici par une demande qui fonctionne comme un aveu de carence que tout peut commencer. La dureté du procédé ne s’arrête pas là. La suite est à peine croyable. L’aide des « européens » sera payée à ceux-ci par une commission. Oui, l’aide n’est pas gratuite ! En effet le prêt est prévu au taux de cinq pour cent. Ce qui veut dire, compte tenu du tarif auquel emprunte les états qui prêteront, que la France recevra une commission égale à un et demi pour cent de la somme prêtée et l’Allemagne deux et quelques ! Tel quel ! Non seulement le taux proposé n’est pas vraiment un cadeau (le taux du « marché » est à six et demi, soit un point et demi de plus que les bons amis européens), mais il revient à percevoir un impôt sur le peuple grec. Cerise sur le gâteau de la honte : ce taux de « l’Europe qui protège» est plus élevé que celui offert par le FMI !

Le plan européen s’en remet en partie au FMI. C’est dès lors 080420103565  un renoncement à l’apparence même d’une « Europe qui protège ». Les objectifs de la zone euro se montrent sans fard. Cette zone n’est pas faite pour autre chose, in fine, que pour protéger la rente. Les Etats et les populations sont seulement les exécuteurs de cet impératif. La BCE avait d’abord jugé « très mauvaise » l’idée d’un recours au FMI, avant de se raviser. Dès lors, à quoi bon avoir fait l’Euro si c’est pour renvoyer vers le FMI le premier Etat en difficulté ? Ce qui est frappant dans ce contexte c’est finalement que le plan finit par se présenter davantage comme un sauvetage de l’orthodoxie libérale en tant que doctrine dogmatique européenne plutôt que le sauvetage d’un pays dont la survie financière se fait aujourd’hui au détriment de son peuple. En effet la promulgation de ce trompe l’œil a surtout servi à faire passer en même temps la proclamation d’une rigueur renforcée  avec des instruments durcis de contrôle et de sanction contre les politiques économiques des Etats. 

Le virus grec, en cas de poussée de fièvre, passera 080420103544directement en France. Aucune magie là dedans. Le stock total de la dette grecque s’élève à 300 milliards d’euros. C’est 120 % du PIB du pays. Moins que le niveau des Etats-Unis, cela va de soi, mais aussi moins que le Japon et ainsi de suite. C’est une petite dette. Quant aux créanciers, présentés sous le vocable magico mystérieux de «marchés», cela vaut la peine de leur mettre un visage. Car ils en ont un. Commençons par les localiser, ces « marchés ». La dette grecque est détenue à 85 % par les pays de la zone euro et à 50 % par six pays de la zone euro. Donc, la dette grecque c’est une affaire totalement européenne ou presque ! La France est le premier créancier de la Grèce avec 17  % de sa dette, soit 55 milliards. L’Allemagne vient ensuite avec 10 % soit 30 milliards. Puis l’Italie 6 %, 080420103562la Belgique 6 %, les Pays-Bas 5%, le Luxembourg 5 %. Les établissements bancaires et des compagnies d’assurance françaises et allemandes sont les principaux créanciers de la Grèce. A eux seuls, ils détiennent 60 milliards de dette grecque dans leurs actifs ! Ce n’est pas tout. En dehors de la dette d’Etat négociable sur les marchés, les banques européennes sont lourdement engagées dans l’économie grecque. Les prêts souscrits auprès de banques françaises représentent 22 % du PIB grec, ceux auprès de banques suisses 18 % du PIB, ceux auprès de banques allemandes 12 % du PIB. Et voila ! En cas de défaut de paiement de la Grèce, c’est donc avant tout la France, et dans une moindre mesure l’Allemagne, qui subirait le contrecoup financier lié à la dévaluation des actifs de dette grecque que détiennent les banques et compagnies d’assurance. On voit aussitôt quelles sont les priorités que portent les gouvernements concernés. Elles sont d’abord doctrinales : la rente plutôt que le peuple. Donc le peuple doit soutenir la stabilité de la rente. Mieux, il l’engraisse. Ne l’oublions jamais : les «marchés » se refinancent à 1% auprès de la banque centrale européenne. Tout ce qui est au-delà de 1% est pour la poche des créanciers ! Vu sous cet angle il faut regarder les évènements grecs d’un autre œil. Et si c’était tout simplement un épisode de plus dans l’extension du champ des prédations financières. Mais une affaire qui serait en train de mal tourner.  

Au départ, pour les milieux d’argent, comme en Amérique latine dans les cas comparables, il s’agissait « juste » de parer le coup de l’arrivée aux affaires d’un gouvernement social démocrate. Car celui-ci avait été élu cette fois-ci, sur un programme « gauchi » par rapport aux deux précédentes élections. Le temps du blairisme semble clos. Danger pour la finance ! Pas question de laisser la mode se 080420103538répandre. Et puis il y avait un coup à jouer. Le coup part d’Allemagne. La droite Merkel est alliée au FDP, parti super libéral allemand. Bientôt des élections partielles en Allemagne, dans le cœur ouvrier et industriel du pays. La coalition doit tenir. Le FDP fait la pluie et le beau temps. L’Allemagne lève donc la main protectrice qu’elle avait posée sur la Grèce. Au lieu des péremptoires déclarations précédentes la crise, selon lesquelles, en gros, « la Grèce c’est l’euro », qui valait interdiction d’attaque, le ministre des finances allemand déclare que les Grecs doivent se corriger. Madame Merkel ira jusqu'à dire qu’il se pourrait qu’ils soient expulsés de la zone euro ! Feu vert pour l’assaut ! La punition consistait à obliger les Grecs à solder d’un coup leur dette. Un rappel de l’orthodoxie après la phase de sauvetage des banques et de « facilités » budgétaires. C’est la suite du débat qui a opposé Français et Allemands sur le modèle de sortie de crise. Une ponction juteuse pour les banques récompenserait la manœuvre. Mais un emballement imprévu se produit. C’est la dynamique propre des instruments financiers qui la déclenche.

La mise sur le marché des titres d’assurance qui couvrent les 070420103493emprunts « crée » une catégorie de financiers qui n’ont aucune participation aux emprunts grecs mais qui sont dès lors « intéressés » à la faillite de la Grèce puisque c’est elle qui augmente la valeur de leur titre. Plus la valeur de ces titres augmente, plus est fort le signal de risque de défaut de paiement, plus la note baisse, plus la prime de risque augmente, moins la Grèce peut payer, plus le risque augmente et ainsi de suite, la spirale est amorcée. Nous y sommes. La thérapie de choc de Papandréou, élu pour un programme de gauche et mis en demeure d’appliquer le plus féroce plan de rigueur qu’aucun libéral n’aurait osé proposer, entre en action. Ca rappelle le Venezuela juste avant Chavez, ou l’Argentine juste avant Kirchner…. Papandréou déclare : « Nous sommes en état de guerre pour sauver le pays ». En guerre contre qui monsieur le président de l’internationale socialiste ?  Contre les déficits déclare ce benêt qui parle comme François Hollande et Dominique Strauss Kahn réunis ! Nous on aurait dit que c’est contre les banques. J'y reviendrai.


217 commentaires à “Le bug grec s’avance”
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  1. Pulchérie D dit :

    @ BA

    Auriez-vous la gentillesse de me dire ce que vous pensez de cette assertion de Damien Millet et d’Eric Toussaint, qui se trouve p..26, de leur livre « La crise, quelles crises ? », paru en janvier 2010, aux éditions Aden ?
    « La boucle est alors bouclée : l’Etat injecte de l’argent dans les institutions financières privées en difficulté, mais sans demander que le capital qu’il apporte lui donne droit à prendre les décisions, ni même à participer aux votes ou à demander la démission des responsables de la crise. Pour trouver les fonds nécessaires, l’Etat émet des titres du Trésor public, achetés par ces mêmes banques et assurances qui sont restées dans le secteur privé et qui font de nouveaux profits en prêtant l’argent frais qu’elles viennent de recevoir des Etats à ces mêmes Etats, en exigeant bien sûr un intérêt maximum… »
    « Cette énorme arnaque bénéficie de la loi du silence ; la philosophie et le mécanisme de ces opérations de sauvetage ne sont jamais réellement analysés dans les grands médias. Le bourrage de crâne est impressionnant. ».

    Ceci se rapproche du cercle vicieux que vous stigmatisiez au début de ce fil.

  2. BA dit :

    Damien Millet et Eric Toussaint ont compris le scandale. C'est exactement comme ça que ça marche. Je vais acheter leur livre.

    Mais il y a un deuxième scandale : la complicité des grands médias, qui continuent à mentir aux citoyens. Non seulement les grands médias n'expliquent pas ce que Damien Millet et Eric Toussaint écrivent, mais en plus les grands médias mentent. Une preuve de ce mensonge a été donnée ce matin.

    Mercredi 14 avril 2010 :

    ce matin, j’ai écouté quelques radios et j’ai lu quelques journaux de la presse écrite. C’est absolument scandaleux. Les grands médias mentent. Les grands médias continuent à endormir les citoyens. Comme au début de l’année 2008.

    En clair : ce matin, les grands médias poussent un « ouf » de soulagement. Selon eux, la Grèce est sauvée. Selon eux, la Grèce est sauvée car les prêteurs sont de plus en plus nombreux à vouloir investir dans les emprunts d’Etat grecs.

    Or, c’est le contraire qui s’est produit hier : l’emprunt d’hier a prouvé que la Grèce ne contrôle plus sa dette publique. La Grèce se surendette de façon accélérée. Les taux d’intérêt explosent quand la Grèce emprunte.

    - En janvier 2010, pour emprunter à 6 mois, la Grèce avait versé 1,38 % de taux d’intérêt. Mardi 13 avril 2010, la Grèce a dû verser 4,55 %.

    - En janvier 2010, pour emprunter à 12 mois, la Grèce avait versé 2,20 % de taux d’intérêt. Mardi 13 avril 2010, la Grèce a dû verser 4,85 %.

    - Lundi 12 avril, pour emprunter à 10 ans, la Grèce devait verser 6,637 % de taux d’intérêt. Le lendemain, ces taux à 10 ans étaient repartis à la hausse : 6,815 %.

    Cette hausse est de très mauvais augure : elle signifie que les marchés internationaux n’en ont plus rien à foutre des réunions européennes, des accords européens, des engagements européens, des promesses européennes, des grandes déclarations européennes.

    Tout ça, c’est du pipeau.

    Au sommet de l’Etat grec, plus personne ne contrôle plus rien. Voilà ce qui se passe. La dette publique grecque est devenue incontrôlable. La Grèce emprunte à des taux d’intérêt qui explosent. Le surendettement de la Grèce devient de l’hyperendettement.

  3. jennifer dit :

    des officiers de Tsahal à Toulouse

    http://www.protection-palestine.org/spip.php?article8640

  4. toto dit :

    Quelle est la bonne phrase pour qualifier les rapports JLM-PCF.

    1) Il serait le coucou dans le nid d’un parti en plein doute.
    2) Il ferait une OPA (amicale?) sur le PCF pour restructurer le Front de Gauche
    3) Je t'aime moi non plus.
    Ce qui est certain c'est qu'il y a besoin d'une clarification en préparation du congrès d'étape du PCF en juin. D'autant qu'au sein du Parti certains pétitionnent pour reporter à plus tard ce congrès et les engagements qui pourraient en découler. Ces raidissements par ailleurs compréhensibles sont de mauvaise augure pour la pérennité du FdeG. Les deux parties se doivent assistance mutuelle sous peine de sombrer l'une et l'autre, mais l'impatience de Jean-Luc Mélenchon s'accommode mal de la temporisation de ses partenaires. A suivre.

    http://www.parismatch.com/Actu-Match/Politique/Actu/Melenchon-ou-la-tentation-d-une-OPA-sur-le-PC-178396/

    Les chiffres sont têtus: Le déclin du PCF
    Régionales
    2004 : 185 élus communistes
    2010 : 95 élus
    (sur 125 élus Front de gauche)

    Présidentielle
    1969: Jacques Duclos 21,27 %
    1981 : Georges Marchais 15,35 %
    1988 : André Lajoinie 6,76 %
    1995 : Robert Hue 8,64 %
    2002 : Robert Hue 3,37 %
    2007 : Marie-George Buffet 1,93 %

    Nombre d’adhérents
    1981 : 710 000
    1996 : 274 000
    2006 : 134 000

  5. Descartes dit :

    @lemexicain (#192)

    Certes, mais ne pourrait-on pas percevoir la retraite comme une pension solidaire destinée à permettre aux anciens travailleurs de vivre décemment — ce que ne permet pas le système actuel — en compensant les petites retraites par une meilleure redistribution ?

    On pourrait certainement, à condition de s'entendre sur ce que serait le montant "qui permet de vivre décemment". Seulement, l'être humain est ainsi fait qu'il est capable de prévoir. Si l'on avait un système de retraite "plat" (même retraite pour tout le monde), les classes moyennes anticiperaient leur baisse de revenu en épargnant une partie de leurs revenus d'activité. En d'autres termes, on verrait se reconstruire un système de retraite "inégalitaire", dans laquelle ceux qui peuvent épargner auraient un revenu complémentaire et les autres non... C'est en fait une porte ouverte à une retraite "minimale" par répartition pour tout le monde et à un complément par capitalisation pour les classes moyennes. Avec un grand danger: les classes moyennes auraient tout intérêt à ce que les pensions par répartition soient faibles (puisqu'au jeu de la redistribution elles seraient contributrices nettes) et donc a appuyer dans l'isoloir les retraites par capitalisation...

    Offrir aux classes moyennes et supérieures une retraite proportionnée à leur revenu d'activité est la condition sine qua non pour que ces groupes sociaux aient intérêt au maintien du système par répartition. Si l'on comprime trop la pyramide, ces groupes sociaux retireront leurs billes. Or, dans une démocratie, il est difficile de maintenir un dispositif social qui ne rencontre pas un certain consensus...

  6. martin dit :

    mouais si y avait que le bug grec ca irait mais nous on auras pas de bug parce qu'on est meilleurs que tout le monde
    un bug francais....impossible
    la verité c'est que c'est plus une perfusion qu'il faut c'est du sang frais.........
    et qu'on arrette de marcher sur la tete
    au lieu de faire bosser plus des gens qui ne vont connaitre que des periodes de chomage et des stages
    on ferait mieux de reimaginer un avenir moin euro-mondialiste mais plus pres de la réalité quotidienne
    parceque in fine que nos biens viennent de chine et que du coup on les paye moins cher c'est un plus?
    comprimer sans arret les couts de production en affaiblissant les compétences et le savoir faire...
    soit on bascule direct dans le robot et la c tout benef l'humain peut rester oisif et ca permet aux pays sous developpés oups pardon on dit emergents de prosperer et d'atterir en douceur avec un niveau de vie decent
    mais bon quand tout le monde gagnera universellement en niveau de vie la lutte se fera sur quoi pour les parts de marché?
    regardez dans les années passées plein d'usines, maintenant limite renault psa c'est un de trop et a terme il prennent tous des participation chez les uns et les autres on a vu ce que ca donnait aux us ils coulent ou revendent les marques
    morale de l'histoire c la chine et l'inde qui rachettent des marques prestigieuse
    etc limites du systemes peut etre mais de ca et de tout le reste on ne veut l'avouer...fierte arrogance etc
    le bon sens ca vaut toutes les etudes de nos chers dirigenats qui ne savent finalement pas diriger car sans reelle valeur ajouté et savoir faire que vaut une entreprise? rien
    je vous laisse decidemment j'en ai marre de payer pour les conneries des autres

  7. Humbert [PG32] dit :

    Comme Rafik (PG 14) - post # 4 du 12 avril 2010 à 12h36- je suis pour une initiative internationale des partis de la vraie gauche avec réunion "à bruit médiatique" et charte des moyens de sortir de cette crise financière autoproclamée et auto alimentée par les capitalistes, le FMI et l'Europe dite "de Bruxelles".
    Nous avons des commissions pour préparer cet évènement, des intelligences derrière nombre des utilisateurs du forum du Parti de Gauche.
    Qu'en pensez vous, Camarades ?
    Amitiés

  8. Descartes dit :

    @ydaho (#185)

    Dans ton dernier courrier, tu donnes le lien suivant: http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article02/EkZpuElFAAiGHSTCPA.shtm

    J'attire ton attention sur le ton clairement antisémite de ce site. Certains pensent que c'est très rigolo de présenter une photo de notre ministre de l'intérieur avec un rabbin surmonté du titre "Bonjour, je m'appelle Brice Hortefeuj, et je suis ministre du culte hébraïque (...)". Moi je trouve ça digne des torchons du style "Je suis partout".

    Faut faire gaffe, camarades... au nom de l'antisarkozysme, on arrive à vous faire avaler n'importe quoi...

  9. mediacideur dit :

    @ claude PG35, 0h04

    Ton "petit bémol" allait de soi : exonération d'impôt pour qui en paye, certes... Pour les autres on peut toujours en discuter en écrivant ici

    Sinon merci pour l'Observatoire des inégalités. Mais à force d'oboles (Acrimed, CQFD, Diplo...etc) mon ASS fond à vue d'oeil heureusement que je suis passé à l'AER

  10. Claude PG35 dit :

    @Descartes (208):

    "Si l’on avait un système de retraite « plat » (même retraite pour tout le monde), les classes moyennes anticiperaient leur baisse de revenu en épargnant une partie de leurs revenus d’activité. En d’autres termes, on verrait se reconstruire un système de retraite « inégalitaire », dans laquelle ceux qui peuvent épargner auraient un revenu complémentaire et les autres non…"

    Très belle démonstration... de ce qui a déjà cours depuis 30 ans ! A une différence près : les classes laborieuses ont une retraite de misère : 770€ en moyenne et plus de 50% des retraités de ces classes-là au niveau des minimas sociaux (400€).

  11. BA dit :

    Grèce : une aide de 90 milliards d’euros évoquée, au lieu de 30 milliards.

    Les ministres des Finances de la zone euro n’excluent pas la nécessité d’un volume de crédit total de 90 milliards d’euros sur plusieurs années pour aider la Grèce, loin du plan de 30 milliards d’euros annoncé dimanche, affirme le Handelsblatt mercredi 14 avril.
    Les 30 milliards d’euros ne constituent qu’un « premier pas », écrit le journal en citant un membre du conseil des ministres allemand. Au bout du compte, le montant final pourrait être « au moins deux fois plus élevé », selon cette source.
    « Un volume de crédit allant jusqu’à 90 milliards d’euros n’est pas exclu », ajoute le journal en citant cette fois des sources proches de la Commission européenne.
    Lors de leur conférence téléphonique, les ministres des Finances ont discuté d’un soutien à la Grèce « sur une période de trois ans », le temps que la Grèce mette en place solidement son programme d’assainissement des finances publiques, précise le Handelsblatt.
    En cas d’aide prolongée à la Grèce, la facture pour l’Allemagne, qui sera la plus lourde au sein de l’Union Européenne, serait donc nettement supérieure au chiffre de 8,4 milliards d’euros annoncé lundi par un porte-parole du ministère des Finances, souligne le journal.

    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i2KWq5sim0rbSV605Pd6WC0F13cQ

    ... et bien sûr, l'Allemagne acceptera de prêter 19 % du prêt total à la Grèce.

    Et la marmotte enveloppe le chocolat dans le papier alu.

    Et le petit papa Noël dépose les cadeaux dans les souliers des enfants.

  12. Thaumasios dit :

    Notre Mélenchon, excellent sur Direct 8 !

    http://www.dailymotion.com/video/xcxth4_melenchon-dans-politiquement-parlan_news

    Un vrai festival ! Savourez… Dégustez…

  13. 4 Août dit :

    Le Blogueur Super No nous dresse le décor du monde voulu et construit par nos oui-ouistes, et conclue là-dessus:

    Il serait temps de se pencher d’urgence sur la vision de la société dans les années à venir. Allons-nous vers une société d’oligarques régnant sur un pays de chômeurs qui avec les maigres subsides de Pôle-Emploi feraient travailler des coiffeuses estonniennes, des putes slovaques, des électriciens espagnols, des plâtriers lettons, ou les fameux plombiers polonais ? En plus de devoir acheter du «Made in China»? Allons-nous devoir, sous prétexte de compétitivité, aller chercher du travail où c’est moins cher, où les «pauvres entrepreneurs rackettés» n’auront pas à payer de «charges inacceptables» pour des broutilles aussi inutiles que notre santé, notre chômage ou nos retraites ? Comme l’offre faite aux ouvriers de Continental d’aller travailler en Tunisie pour 137 euros brut par mois ?

    Pas un politicien n’osera dire en face à un de ses électeurs que c’est la société qu’il souhaite. Ce qui ne les empêchera pas de voter en ce sens à la première occasion. Ne pourrait-on donc pas les envoyer, tous ces ouiouistes, en stage rémunéré 200 euros par mois, en Lettonie, logés à 11 dans 30 mètres carrés, sur des matelas pneumatiques ? Et confier en leur absence les rênes du pays à de vrais politiciens, responsables, visionnaires, désintéressés et non soumis aux diktats du MEDEF et des multinationales ?

    Bolkestein revient / Marianne2

  14. Claude PG35 dit :

    @BA (214):

    Sans oublier - petit détail négligeable - que ces prêts sont soumis à deux conditions :

    - que la Grèce ne puisse plus emprunter à des taux "normaux" sur les marchés spéculatifs (je me refuse à appeler cela des marchés financiers), sans préciser ce que l'on considère comme des taux "normaux" ; [1]
    - que la dette de la Grèce baisse drastiquement, ce qui est parfaitement impossible sans une croissance à deux chiffres.[2]

    [1] Puisque nous sommes dans un zone Euro, dite "intégrée" économiquement, ces taux devraient correspondre à la moyenne des risques-pays de ladite zone, ce qui est loin d'être le cas.
    [2] Il est peut-être utile de rappeler ici que la croissance dynamique qu'était sensée nous apporter l'intégration économique et la monnaie unique n'a jamais dépassée les 2% en 20 ans (à partir des années 90, les critères de convergence préparaient la monnaie unique par une intégration économique). Ces 2% étant le taux de croissance le plus anémique des pays de l'OCDE. On peut également constater qu'en France, un tel taux de croissance 2% permet tout juste de maintenir l'emploi et non d'en créer : qu'en est-il pour la Grèce ? Il y a tout lieu de craindre qu'il se produise pour elle le même résultat que dans la Russie post-gorbatchévienne avec l'apparition d'une économie de troc (on pourra lire avec profit les livres de Jacques Sapir sur la question russe des années 90).

  15. Descartes dit :

    @claude PG35 (#213)

    Très belle démonstration… de ce qui a déjà cours depuis 30 ans !

    Oui... et non. En fait, depuis trente ans on a inventé des retraites "complémentaires" ou "sur-complémentaires" pour rétablir une pyramide (le plafonnement de la retraite de la SS la rendant par trop égalitaire au gout des classes moyennes), mais ces régimes restent pour l'essentiel obligatoires, et couvrent toutes les catégories. Ce qui permet toujours, jusqu'à un certain point, de maintenir la redistribution. Malgré toutes les tentatives de "vendre" la retraite facultative par capitalisation, celle-ci reste marginale.

    Une retraite identique pour tous ne ferait que renforcer le mécanisme qui fait que les classes moyennes s'abstraient de plus en plus des mécanismes globaux de solidarité.

    A une différence près : les classes laborieuses ont une retraite de misère : 770€ en moyenne et plus de 50% des retraités de ces classes-là au niveau des minimas sociaux (400€).

    J'aimerais connaître l'origine de ces chiffres. Elles contredisent les chiffres publiées par la DREES (dans son rapport 2008, consultable ici). Notamment pour ce qui concerne les "minimas sociaux", qui dans le cas des retraités sont fixés autour de 650 € (minimum vieillesse). Selon la Dares, les allocataires du minimum vieillesse seraient 600.000, sur 14,5 millions de retraités. Alors soit les "classes laborieuses" sont bien moins nombreuses qu'on le dit, soit les retraites sont plus élevées que tu ne le crois...

    Tu peux aussi consulter ici un tableau fort intéressant de l'INSEE montrant la comparaison décile par décile du niveau de vie entre retraités et actifs. Tu remarqueras que la médiane du 1er décile se situait déjà à 883 € par an mais surtout qu'elle n'est pas très différente de celle des actifs du même décile. En fait, lorsqu'on lit ce tableau on s'aperçoit que le passage de l'activité à la retraite fait perdre du revenu dans tous les déciles sauf le premier, et que la perte est plus grande dans les catégories moyennes (les très faibles et très forts revenus sont ceux qui perdent le moins).

  16. Thaumasios dit :

    Attention : nouveau post de Jean-Luc Mélenchon.

    UNE GROTESQUE CAMPAGNE D'AFFOLEMENT

  17. Didier dit :

    Tout ceci est écœurant.
    Quid de la création monétaire par le système bancaire privé via le crédit qui étouffe, déjà et en amont, tous les pays de la zone euro par un racket légal ?

    Le peuple doit récupérer la création de sa monnaie (le peuple, pas le gouvernement). Monnaie qui n'a pour seule et ultime légitimité (et valeur) que de permettre l'échange d'un travail contre un autre travail. Car n'oublions pas que le papier monnaie (ou la ligne de crédit sur un ordinateur) ne crée pas de richesse. La preuve ? Essayez de laisser un valise de billets sur une île déserte et revenez 20 ans après pour voir si ces billets ont créé de la richesse.
    Seul le travail crée de la richesse… PAS le capital.
    Que cette richesse revienne donc en priorité à ceux qui la créent !

    Mes amitiés et courage Jean-Luc.
    Didier


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