31mar 10

Singulier : un taliban, pluriel : des talibe

Un étudiant en religion médiatique démasque un mécréant!

241020091489U ne certaine caste médiatique se déchaîne contre moi! J’ai commis le crime de lèse vache sacrée. Je suis donc mis au pilori médiatique. Il est  vrai qu'a force de dénoncer les méthodes d'Arlette Chabot, je devais m'attendre à une réplique de la confrérie des griots. C'est fait! Dix jours après son tournage, un film pris sous le masque d'un travail "d'étudiant en journalisme" est diffusé sur la toile, suivi aussitôt d'une mise en une du "Monde.fr" et d'une dépêche AFP. Puis, par imitation, sans vérifications ni retenue, la dépêche passe sur tous les médias! Une belle opération. Mais l’arrosage se retourne contre les arroseurs. Je jubile. Une pluie de commentaires qui me sont favorables vilipende les utilisateurs de ce chef d’œuvre de manipulation. Vive le buzz! J'attends la consécration : la diffusion de cet important document sur France 2. Pourquoi pas une émission sur le sujet?

 

 001ALe 19 mars dernier, il y a 10 jours, avant le deuxième tour des élections régionales, à l’occasion d’une diffusion de tracts du front de gauche au village de Bercy, un « étudiant en journalisme » m’a interrogé. Je n’avais guère envie de répondre. Trop fatigué, trop pressé. Mais bon ! Allons-y. c’est un jeune, il apprend, faisons l’effort car on est tous passés par là. J’ai cru que c’était un étudiant. J’ai cru qu’il étudiait le journalisme. J’ai cru qu’il avait des enseignants qui s’occupaient de lui et parlaient avec lui de son travail et des règles de son métier! Non ! C’était une sorte de caméra visible/cachée ! Ruse. Au mépris de toutes les règles de ce métier, sans mon accord,  sans dire où, quoi, comment, le film volé est mis en circulation… dix jours plus tard ! Pour moi ce n'était pas un interview mais un essai d'interview qui tournait à la discussion puis a l'engueulade. Je me suis fait piégé. ca me mets en colère. Mais quand j'y pense, ca va m'aider. En fait je ne me plains pas. Vous allez voir pourquoi.

Donc, de façon spontanée et tout à fait innocente, dix jours après la prise de vue, parait spontanément sur internet un extrait de mon « entretien » avec cet « étudiant en journalisme ». Une200620095856 meute se jette sur moi et consacre à cet « entretien » au contenu, d’une importance fondamentale, la une de leur site. Il s’agit bien sûr de me disqualifier. Car sinon quel intérêt à un tel document ?  Il y a même une dépêche de l’AFP selon laquelle je déclarerai que le métier de journaliste est «un métier pourri» ! Tel quel, hors contexte, une fois de plus ! Une dépêche de l’AFP ! Cela revient à faire d’une phrase dans un film d’amateur une déclaration officielle de ma part. Savoir qui a écrit cette dépêche nous assurera sur les motivations de son auteur(e). Aussitôt, tous mes autres «amis» sont là pour relayer la nouvelle : « le monde.fr », le nouvel «obs.fr», et cerise sur le gâteau, même «Ouest France» qui comme chacun le sait suit toujours avec beaucoup d’intérêt mes prises de position! Et même le journal de LCI s’ouvre sur l’évènement !

Vous avez compris le mécanisme. On sort un bout de film sans donner aux visionneurs une indication de contexte ni d’origine. Le site 200620095858« le monde.fr » valide. Ca classe. Aussitôt une dépêche sort. Ca devient une info pour toute la presse comme si j’avais fait une déclaration officielle. Personne ne vérifie rien. Le reflexe pavlovien fonctionne. La corporation est outrée. Haro sur l’iconoclaste ! Que n’ont-ils téléphoné à Robert Ménard et "Reporters sans frontière" pour terminer le tableau ! Comme je suis en congés, je ne peux pas me rendre compte de tout l’impact de l’affaire. Mais je suis enchanté. Tout simplement enchanté.

Pour moi c’est un buzz inespéré dans une semaine où je ne suis pas là du fait de mes congés. Mais, plus sérieusement, l’incident m’intéresse. Je crois que nous pouvons en 200620095893profiter si nous l’utilisons correctement. Que l’occasion fasse les larrons. C’est surtout un exercice de démonstration par la preuve de ce que j’avance à propos des dérives de ce métier. Car cette vidéo a immédiatement suscité, m’a-t-on dit, des centaines de témoignages qui me donnent raison et dire que cette profession est en train de sombrer. Il est très important, pour la lutte que nous menons, de faire en sorte que les gens se décomplexent à l’égard des médias et rétablissent un rapport critique à ceux-ci.

La libération des médias dont a besoin notre pays pour sa respiration démocratique ne pourra pas se limiter à quelques arrangements de tuyauteries comme nous le pensions dans le passé (fin du monopole de l’émission, libéralisation des  ondes) ni par des restrictions sur le droit de propriété à l’égard de certains. Cela ne peut suffire. Il y faudra une révolution culturelle qui repense ce que sont ces métiers, leur éthique, leur finalité, leur responsabilité. Il y faudra des régulations démocratiques adaptées à chaque cas. Par 200620095891exemple l’élection du président de France télévisions par les téléspectateurs du service public. La libération culturelle des médias est en soi un  front de lutte qui doit bénéficier des mêmes méthodes que les autres. Et d’abord de la bataille culturelle. Il faut donc ouvrir la bouche, décoincer les esprits, ferrailler. De cette façon dans le public mais aussi dans la profession la peur que le corporatisme pavlovien fait régner reculera. Pour cela il faut créer les situations ou les utiliser. Au cas concret il en va ainsi. Notre premier média à propos des médias, c’est nous, nous même. Il faut parler, zapper, écrire, boycotter à bon escient. Je me demande si nous ne devrions pas inventer un système de punitions du genre de celles que le marché que ces gens adorent tellement inflige aux gens. Par exemple des boycotts sélectifs. Des dénonciations sur le site des annonceurs publicitaires et ainsi de suite. Il faut lutter ! Car dans nombre de cas concrets, nous ne sommes pas dans un rapport de coopération en vue de donner une information aux citoyens mais dans un rapport de force, en face de manipulateurs hostiles qui «mettent en scène» leur discours politique.

Arlette Chabot est un monument du genre. Avez-vous vu l’autre soir le « débat » sur les retraites sur France 2 (non pas l’émission de voyeurisme sur la torture) ? Un de droite (la retraite à 65 ans), un socialiste (la retraite à 62 ans), deux experts (la retraite entre 62 et 65 ans) ! Beau comme pendant le référendum de 2005. Et sur un strapontin « en duplex», comme moi le dimanche de élections, donc n’ouvrant la bouche que quand on lui demande de le faire et qu’on lui donne la parole, Bernard Thibaud, le secrétaire général de la CGT première organisation de travailleurs du pays… Pas d’illusions à avoir ! Donc pas de concessions. 

200620095859L’épisode de « l’étudiant en journalisme » doit donc être cultivé. Il est important que ceux qui ont compris la manipulation le disent à haute et intelligible voix. J’invite tous ceux qui ont de la jugeote politique à se saisir de cet épisode très concret comme d’un cas d’école. Diffusez de tous côtés la séquence, faites connaître vos commentaires, encore et encore sur les médias qui publient cette vidéo édifiante. Au premier degré il y à tous ceux qui sont d’accord avec moi. Mes propos leur feront du bien. Plus mes paroles seront diffusées plus elles se banaliseront et seront reprises par d’autres au quotidien, en toutes circonstances. Ma parole les encouragera à se lâcher, comme on dit en média. Leur clameur contribuera à faire réfléchir. Car la vérité c’est qu’à côté des voyous, comme toujours, il y a les gens bien. Ceux qui aiment leur métier, que ces trafics écœurent et qui sont scandalisés de voir que c’est justement à un étudiant que ses maitres ont enseigné de telles méthodes aussi contraires à la déontologie du métier. Quelques amis du 241020091494métier m’ont déjà appelé. Sous le sceau de la confidence, car telle est l’ambiance de terrorisme corporatiste aujourd’hui ! Ils m’ont appelé pour me dire qu’ils n’étaient pas d’accord. Donc on ne doit pas désespérer. Il ne faut pas globaliser ni faire un cas général des agissements de quelques puissants manipulateurs. C'est le panneau dans lequel on nous pousse: généraliser notre critique pour encourager le corporatisme. Ce ne serait d'ailleurs pas juste. Je viens de le dire, la ressource professionnelle existe pour que cessent un jour les façons de faire actuelles. D’ici là : feu sur le quartier général !

Que mes amis ne se soucient pas outre mesure pour moi. Je ne suis pas du tout affecté par cet assaut. Il m’amuse trop. Que mes amis soient rassurés j’en tire la leçon qui compte dans le contexte de lutte que nous menons : je ne me laisserai plus jamais approcher par un étudiant en journalisme, ni un journaliste stagiaire. Car il m’est impossible de distinguer entre un étudiant qui fait son apprentissage et un vulgaire provocateur du type de celui qui a abusé de ma disponibilité. Au téléphone je ne leur réponds plus (navré pour la poignée d’entre eux qui chaque semaine m’interrogeait) et dans les manifestations mes accompagnateurs les tiendront à distance. Je vous recommande d’en faire autant si vous êtes sollicités. Ne répondez plus. C’est trop risqué car ils ne respectent241020091502 aucune règle. Ignorez-les,  comme vous le faites avec ces jeunes en haillons qui viennent dans le métro vous proposer de signer une pétition contre l’exploitation des enfants mineurs ! D’ailleurs je crois qu’il faut vérifier à chaque fois qu’il s’agit bien d’un étudiant réel. Car dans le cas de celui qui m’a escroqué je ne suis même pas certain que cela en soit un. Et si s’en est un, je me demande s’il n’est pas militant politique car il m’a dit qu’il était de gauche comme argument pour m’apitoyer tandis que je le rabrouais.  

Dorénavant au buzz va correspondre un contre buzz. C’est une règle élémentaire de l’espace de communication politique. Donc des milliers de gens sauront que je suis en effet tout à fait hostile à la façon dont est pratiqué aujourd’hui par certains voyous ce métier qui a été le mien il y a longtemps. Ceux qui voudraient en savoir davantage aux arguments de ma critique à ce sujet  peuvent se référer à ce que j’ai écrit sur ce blog il y a déjà quelques temps, et notamment à l’occasion d’une table ronde à l’école de journaliste de Strasbourg. Pour éviter de fastidieuses recherches (plus de trois clics à faire en effet), je reproduis plusieurs textes sur la question comme la fin pour cette note. On verra que je suis constant dans mes formules et analyses. Elles méritent meilleures répliques que des provocations bas de gamme comme celle dont je viens de faire l’objet. 

16 octobre 2009

VIE MEDIATIQUE ET VIE SOCIALE

Le débat au parlement européen a donc opposé les partisans du bien et ceux du mal à propos de liberté de la presse et tout ça. Il me parait cependant assez artificiel ! Certes, je partage les critiques sur la concentration des médias comme risque avéré pour la démocratie et la citoyenneté. Ca se comprend facilement. 80 % des informations dont 231120092165disposent les citoyens viennent des télévisions. Qu’elles soient en mêmes mains et les citoyens ne disposent plus d’aucun moyen de former leur conviction de façon autonome. Mais cette façon de voir est tout à fait formelle. La concentration n’est pas l’unique cause de l’uniformisation de la parole médiatique. Loin de là. Il suffit de voir comment les choses se passent en France pour en avoir idée. Le miracle quotidien qui voit les deux grandes chaines hiérarchiser exactement de la même manière exactement les mêmes sujets doit faire réfléchir. D’ailleurs les partisans de Berlusconi s’amusent de faire des statistiques accablantes pour les imprécateurs : il y a quarante deux chaines de télé et radios et plus de cent journaux en Italie. «Comment expliquez-vous alors qu’il n’y ait qu’une tonalité » raillent-ils. On comprend l’abus que cet argument comporte. Quelle commune mesure entre une chaine nationale et une télé de communauté ? Mais soyons honnête. Comment expliquons-nous l’homogénéisation de la forme et du fond dans nos propres médias ? Quel effet de système est à l’œuvre ? Ensuite, si on veut entrer dans le détail des situations, pourquoi faisons-nous comme si la responsabilité individuelle n’était jamais engagée ? Les journalistes sont-ils des êtres humains ou des créatures d’essence pure et parfaite en contact intime avec la vérité.

BIENTOT LES FAILLITES

On comprend le mécanisme assez rustique qui bloque ce débat. Un corporatisme de mules bloque toute approche sur ce terrain. Les intéressés eux-mêmes ne se sentent plus aucune limite. Ainsi ai-je été 231120092170appelé au téléphone et fait l’objet de messages longuement injurieux de l’intéressée pour avoir mis en cause la façon dont était présentée comme « liste communiste » à Corbeil la liste du Front de Gauche. Comme si la liberté de parole critique d’un élu politique sur un blog public était par nature illégitime, en face des caractérisations manipulatoires, en tous cas jusqu’au point de mériter une intervention dans la sphère privée qu’est une messagerie téléphonique. Cet épisode conforte l’idée que je me fais de l’immense malaise social et de confusion intellectuelle qui règne dans ce secteur. A présent tout cela va s’aggraver par les défaillances d’entreprise de presse qui vont bientôt se manifester. Aux Etats unis, royaume du Bla Bla sur le pluralisme et la liberté d’être tous d’accord sur tout, plus de cent journaux ont du fermer leurs portes et je ne sais combien de radio. Le papier de Ramonet dans « le Monde diplomatique » décrit tout cela très bien, je crois. La vague passera bientôt sur la France. Ce fait extrême nous rappelle qu’il est absurde de faire comme si la production de l’information n’était pas aussi une activité menée par des personnes socialement déterminée par leur environnement. Et donc que le principe de la responsabilité individuelle est, dans ces conditions, engagé dans cette profession comme dans les autres. Mais avec des conséquences sur lesquelles il est légitime que la société demande des comptes puisque c’est son propre pouvoir d’intervention qui est conditionné par cette responsabilité des professionnels qui la rendent ou non possible.

Jeudi 8 octobre 2009

PERSONNEL ET COLLECTIF

Jeudi après midi j’ai pris l’avion depuis Bruxelles pour aller à Strasbourg. C’est stupide d’aller à Strasbourg depuis Bruxelles un jour 231120092167où il n’y a pas de session, non ? Pourtant je le fais. Reprenons notre réflexion, mon cher, puisque tu es assez sot pour te faire embarquer dans un aller retour de plus en avion. Donc disais-je, à présent, tout se passe comme si, au contraire de n’importe quelle autre activité humaine, dans les métiers de médias, personne ne serait responsable de rien personnellement. C’est dommage de laisser ainsi bloquer la réflexion. Pourtant elle nous conduirait sur un terrain plus rationnel. Il vaudrait mieux que les généralités débitées pour une confrontation qui oppose des vaches sacrées antagoniques, collées au sol par leurs ruminations dogmatiques. D’un côté les purs et honnêtes journalistes, indépendants, éthiques, et ainsi de suite, de l’autre une dénonciation aveugle et absurdement globalisante au nom d’une improbable liberté de la presse, hors sol social et culturel. Pour moi, la dimension invisible de la vie médiatique est celle de la condition sociale des professionnels des médias d’une part et des conditions matérielles de l’exercice de leurs métiers d’autre part. Eux-mêmes sont le plus souvent incapables de le formuler. C’est bien sur d’abord le fait de l’idéologie dominante dans la profession et dans les écoles de journalistes. Ensuite de l’extrême compétition entre les personnes qui règne dans la profession, bloquant toute introspection raisonnée. Mais surtout, il faut donner leur rôle essentiel aux conditions matérielles de l’exercice de leur profession. Ce sont elles qui rendent impossible la mise à 231120092169distance que cette réflexion suppose. Telle jeune journaliste qui m’interroge un samedi après midi, après m’avoir couru après dans Paris dans son véhicule qu’elle ne sait où garer, et qui en surgit avec en charge sur les bras la caméra, le micro et la fiche, qui sert à la fois à faire le réglage du blanc et noter les questions, n’est pas en état d’avoir un recul critique sur ce qu’elle accomplit. Surtout quand questions et réponses sont préformatées, surtout quand elle doit encore faire la course à trois autres personnes sur trois autres sujets, surtout quand ca dure depuis le début de la semaine sans pause ni temps de lecture, surtout quand son CDD lui interdit une attitude revendicative quelconque, même d’ordre professionnel.

 

8 janvier 2010

A STRASBOURG, PETIT JOURNALISTE DEVIENDRA GRAND

Ce sujet là c’était le débat auquel j’ai participé à Strasbourg, à l’ENA. A l’arrivé mon accueil se demandait si j’allais prendre le taxi où le tram. Elle a opté pour le taxi et ça tombe très mal car j’ai horreur de la bagnole. Une fois sur place on tombe sur une petite rangée de bœufs du Front National qui distribuent 231120092172des tracts contre Frédéric Mitterrand. En fait ils l’attendaient lui ! Mais c’était le jour de son passage sur le plateau de TF1. Donc il n’est pas venu. Dans les murs, devant la salle il y avait un groupe de jeunes qui tiraient vaguement la clope. C’était des apprentis journalistes. Plusieurs ont filmé ce qui se passait. Je pense qu’ils ont mis ça sous plastique et ensuite sur leur télé dans le salon. Ou va savoir quoi. Les gens ne s’expliquent même plus quand ils filment. On croirait que c’est naturel. J’ai chauffé des arguments avec eux avant de descendre au sous sol où se tenait la conférence. Je n’aime pas les sous sol, non plus. La bagnole, plus les sous-sols, plus le Front National ça commence à me chauffer comme séjour ! Mais sur le plateau, devant les jeunes apprentis journalistes, Clémentine Autain, Catherine Trautman, et Jean-Marie Cavada. On était les trois sur les mêmes thèmes, chacun dans son registre, bien sûr. Le plus sévère finalement c’était Jean Marie Cavada, sur le fond, sur ce qui concerne l’exercice du métier. Je dois dire que j’étais assez heureux d’entendre une telle convergence de diagnostics. Je me sentais tout rabiscoulé. Comme dirait monsieur Elkabbach, j’en avais marre de me dire que j’avais raison tout le temps. Tel quel. Il y avait un thème supplémentaire sur le plateau c’était le sexisme dans le métier de journaliste, dans leur rapport aux femmes politiques. Catherine Trautmann et Clémentine Autain ont bien disséqué cet aspect de la réalité et j’avoue que j’écoutais à grand pavillon car je découvrais. Pour ma part j’ai évoqué d’autres dimensions invisibles. Par exemple la composition sociale de l’origine des jeunes journalistes. Donc leurs préjugés idéologiques. Hum ! Mais la salle était si typiquement composée que j’ai eu droit aux applaudissements qui montrent une forte concentration d’esprits frondeurs. Ca c’est bon signe, compte tenu du métier auquel ils se préparent…. Non ? Un peu d’optimisme. Sans doute que demain sera meilleur.

Jeudi 10 janvier 2010

Dimanche soir, une aventure média m’a bien fait rire. En effet, j’ai donné un entretien dans « Le Parisien dimanche », qui est l’équivalent en ile de France des pages saumon du Figaro chez un notaire de province : une référence que personne ne peut effacer du tableau. Ca passera, bien sûr,  quand la direction de ce journal aura 231120092173réussi à faire partir le tiers des effectifs de la rédaction comme elle le prévoit.  Mais pour l’instant c’est presque aussi couru que pour une interview dans un gratuit du matin. J’étais donc spécialement satisfait. Donc, dans cet entretien,  je dis, pour illustrer mon propos et plaisanter (genre je ne parle pas la langue de bois) : « Avec les lois qu’il a fait voter, Nicolas Sarkozy ne pourrait pas être français ! Il ferait bien d'y réfléchir. Qui sait si un jour il ne trouvera pas plus sauvage que lui, quelqu'un qui contestera la carte d'identité de ses petits-enfants, puisque maintenant il est grand-père ! ». Malheureusement la journaliste a oublié de noter aussitôt « attention ! C’est une vanne (rire) ». Du coup l’agence Associated Press lance une dépêche : «Jean Luc Mélenchon s’interroge : selon les lois en vigueur le président est-il bien français ? » Même un bourrin voit bien que ce n’est pas du tout ce que j’ai dit, mais à quoi bon ergoter ? Encore un journaliste  d’agence, de garde le dimanche, avec un contrat d’intermittent du spectacle qui écrit des dépêches avec les pieds pendant que ses mains tournent un reportage en direct !  J’exagère bien sûr. Cette année il y a encore cinquante pour cent des cartes de presse qui ont été attribuée à des journalistes en CDI. Mais c’est une première qu’il y en ait cinquante pour cent en pleine précarité !


746 commentaires à “Un étudiant en religion médiatique démasque un mécréant!”
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  1. Arlequin dit :

    Ce serait le moment pour rappeler ce que sont les "médias", comment ils se répartissent, leurs propriétaires, les liens d'affaires et politiques, les concentrations, etc....la répartition des temps de parole....
    Quand aux commentaires tel Zemmour, "journaliste" irrigant la lepénisation des esprits...il s'agit d'y répondre de manière argumentée, ne pas interdire les paroles, soit, mais si elles sont émises dans le respect des Lois de la République !

    et les écoles de journalisme ? qui est propriétaire ? qui sont les "enseignants" d'où viennent-ils ?

    merci aux lecteurs de m'indiquer des sites ou trouver les réponses à ces questions.

    Salut et fraternité

  2. Michel D. (PG11) dit :

    Bjr,
    J'allais justement poster ceci :
    http://actu.orange.fr/politique/quand-melenchon-denonce-dans-le-journalisme-une-sale-corporation-voyeuriste_521388.html
    avec le commentaire : Ça y est, au lieu d'utiliser des arguments sérieux, ils ont trouvé un angle pour "démolir" médiatiquement qq'un considéré comme politiquement dangereux,
    quand je découvre que justement c'est le sujet du dernier article sur ce blog.
    Alors, rendez-vous sur le site orange pour dénoncer cette connerie, et que les internautes donnent d'autres adresses où intervenir, non ?

  3. NG34 dit :

    Actuellement, les média sont sous la coupe du marché ou de l'Etat. La question est : comment échapper à l'un et à l'autre ?
    Il faudrait déjà que la constitution protège le caractère pérenne des ressources de la télévision publique (comme ça, les journalistes seraient moins tentés d'être serviles à l'égard du pouvoir, puisque celui-ci ne pourrait plus exercer un chantage du genre : si vous n'obéissez pas, on baisse votre budget).

    Il faut aussi une vraie instance indépendante (un CSA dont les membres ne soient pas nommés par le pouvoir, ou soient nommés avec validation par une majorité des 3/5e de l'Assemblée) car on ne peut accepter l'installation d'un coporatisme qui résulterait d'une trop grande indépendane des journalistes : il faut qu'ils soient contrôlés.

    Enfin, que le peuple ait accès dans la transparence à toutes les informations relatives à la gestion de FT (comment se décident les grilles de programme, les invitations lors des émissions politiques...).

    Tout cela est bien mais ne servira à rien si les citoyens ne s'emparent pas eux-mêmes de leur télévision. Jean-Luc Mélenchon a raison, et ça ne vaut pas que pour les média : si les gens ne sont pas décidés à prendre en main leurs affaires, rien ne changera, et Arlette Chabot pourra mener la danse comme elle l'entend comme inviter systématiquement l'insupportable Alain Duhamel par exemple, et faire passer celui-ci pour la conscience "objective" du journalisme politique.

  4. jennifer dit :

    @ Ermler et à tout le monde aussi

    Sur la délinquance, je trouve le post de Hold-up remarquable. Il lie bien cette question à la pauvreté, au chomage, à la lutte des classes mais aussi à la ghettoïsation. Il précise aussi le fait que ces jeunes des quartiers sont français (montraient leur carte d'identité pendant les émeutes de 2005).

    Ce matin sur France culture des invités parlaient des banlieues et quartiers populaires fort bien aussi.

    Je cite donc un passage du post d'Hold-up mais tout le post décrit fort justement ce qui se passe. Bravo Hold-up de cette analyse remarquable!


    (...) la délinquance ? Quézaco ? à 5 millions de chômeurs je ne comprends pas le mot » habitude » ? Es tu un habitué toi et de quoi ou es- tu un candidat "au jeu du travail" sur pôle-emploi ? Dans ces cas là si l’on veut calmer le jeu, on demande les rehaussements des minimas sociaux et du Smig pour ne pas désespérer les millions de Français et en jeter certains dans les solutions foireuses du pénal et on ouvre les perspectives pour "le travail d’intérêt de salubrité publique à buts civils" dans lesquels on embauche les jeunes et on les rémunère correctement. Enfin on déploie une vaste réforme sociale de la Formation Professionnelle et on lui donne des grands moyens financiers de sa politique. Un plan quinquennal pour la formation des jeunes sans emploi, cela n’est -il pas de Gauche ? et On invente des cercles de parole et de décisions locaux dans les salles communales régulièrement et on fait participer la population, ce qui l’aidera à résoudre ses propres problèmes. On hésite pas à déléguer et à responsabiliser les gens plutôt que de les regarder de haut ou à ne pas leur faire confiance.

    En 2005 les insurgés des banlieues montraient leur carte d’identité Française, histoire qu’ils étaient bien Français et que ça, il fallait se le mettre bien dans la tête une bonne fois pour toute – droit qu’ils estimaient bafoué à juste titre, on leur déniait encore après TROIS GÉNÉRATIONS le droit au travail et à un logement décent hors des ghettos de la misère ! Ce refus de leur intégration par la population Françaises de ses enfants de "seconde zone" et le mépris dans lesquels les élites journalistiques les tiennent encore, a de quoi faire péter un plomb non ? Ils réclamaient à la suite des deux enfants morts par la police le droit de vivre en France enfin libre sans qu’on les pourchasse systématiquement dans leur pays et qu’on cesse de les emm****r continuellement par 17 contrôles réguliers par jour. Ils voulaient travailler, fonder une famille, bref, être comme "tout le monde" et avoir les signes extérieurs d’une certaine "identité Française dites normale" tandis que d’autres comme le Président UMP, grand délinquant devant les Jacobins et Grand Casseur de la République Sociale devant les Français ne cesse de les insulter pour faire monter ses voix aux élections ; Ne trouves- tu pas pitoyable, puéril et criminel une telle démarche politicienne ? - La stratégie de la Tension - au lieu de parler sérieusement des problèmes pour mieux les résoudre avec tous les acteurs de la vie locale et pas seulement par une répression plus inepte et stérile qu’efficace ? C’est la droite qui a dissous les polices de proximité qui connaissaient le terrain, alors pourquoi répéter une fois de plus que la Gauche n’a pas d’idées en ce qui concerne les faisceaux de la petite délinquance ?

    Pourquoi les "Colonies de Vacances" et autres "Centres aérés" sont-ils démantelés sur tous le territoires de la République dans ce beau pays? Pourquoi les Régions ou les Département revendent -ils ces vases territoires au Privé ? Pourquoi le ministère de la Jeunesse et des Sport n’en dit rien ? Il y avait autrefois là tout une possibilité de cohésion sociale et mentale, structurant pour l’enfant. Offrir des activités plurielles et un autre horizon aux jeunes afin qu’ils se socialisent mieux en étant acceptés et en visitant d’autres régions n’était-ce pas performatif comme lieux de vies et ouverture sur la vie future ? Bien sûr que si ! La droite est passée par là et a jugé ça "trop couteux" ! La bonne blague ! Les colonies de vacances incluaient l’enfant dans les réseaux symboliques de la République. Les dégâts aujourd’hui sont considérables. La première fois qu’un gamin de banlieue m’a dit qu’il n’avait jamais traversé le pont à 300 mètres de chez lui pour aller dans la « Grande ville » tant celle-ci l’intimidait et que ses parents ne l’avaient jamais amené non plus, j’ai personnellement compris que depuis vingt ans tout est fait pour que des Français ne se rencontrent jamais, non seulement par les hasards de l’existence mais aussi par les inerties préméditées de la topographie dans une géographie surveillée et immobile, comme figée à distance irrémédiable d’une autre jugée inaccessible et tout aussi devenue invisible."

  5. jennifer dit :

    bravo Jean Luc mais attention que cela ne se change pas en une chasse aux sorcières. Tu connais les dynamiques stupides et affectives. Sois prudent dans tes répliques. Tu maîtrises bien en général. Alors, là, pour le coup, pour une fois on va vraiment parler de toi partout! La machine de pipolisation peut se retourner contre eux et en ta faveur.

  6. iléane dit :

    La photo-montage publiée sur le site du post.fr m'est insupportable !

  7. marco polo dit :

    Illustration du journalisme de notre époque où les medias sont guidés d'une main non de fer mais d'argent. Il faut dire que l'exemple de la réussite dans ce métier est de plus en plus liée aux bassesses, même des allusions sur France Culture sur Les Matins...Quoi d'étonnant ? le monde du fric vient de se prendre une claque, il cherche à se venger et à faire diversion... Plus les changements se rapprocheront, plus nous aurons affaire à ce genre de diversion... comme dit Jacques Brel dans "l'air de la bétise" : les putains, les vraies, sont celles qui font payer, pas avant, mais après...

  8. jennifer dit :

    Sur le fond car sans doute les gens vont parler de prostitution, je n'ai jamais su trop quoi penser de tout cela. Personnellement la prostitution je trouve cela moche, cette marchandisation des corps et de cette belle chose qu'est l'amour et le désir, et que ça passe par l'argent, c'est nul et ce n'est pas l'idée que je me fais de la société. Mais je ne veux pas imposer mes vues à personne. J'ai rencontré une prostituée qui m'a expliqué son métier et j'ai compris quelque chose, c'était une femme super. Donc je ne sais pas si il faut l'interdire, la réglementer ou quoi. Pas assez informée sur le sujet. Par contre je suis pour défendre les femmes prostituées contre tous les abus et défendre leurs droits de travailleuses, leurs droits à la dignité ce que leur refuse la société, certains hommes qui les maltraitent et surtout le monde politique et institutionnel (police y compris).

  9. le niglo dit :

    Salut ami JLM

    Nous devons avoir grande méfiance vis à vis de ces "journaleux" c'est pour cela que j'ai tout de suite compris ton attitude à la fête de l'huma par rapport à mon " tarbouif ".
    cependant cette caste a des réactions particulières suivant que l'on soit petit ou grand! souvenons-nous au moment des présidentiels de l'attitude de la grande chef de la 3 (compagne du grand courbé du quai d'Orsay) qui va arranger le coup à SARKO qui menace de virer tout le monde après les élections - une vidéo circulera ensuite sous le manteau (non reprise par le Monde celle-là).

    Ne plions pas, restons naturel un jour cela finira par payer.

    Amitiés partisanes

    Le niglo

  10. Valmy dit :

    Il faudra bien un jour voir comment sont formés les journalistes. La plupart d'entre eux sortent des IEP où règne la bouillie du consensus mou et du "cercle de la raison" sans parler de la sélection sociale (souvent une khâgne préalable). Ces "braves petits" sont élevés dans le culte d'un journalisme tel que développé par "Le Monde" depuis le tournant des années André FONTAINE au milieu des années 80 qui correspondait d'ailleurs à un tournant du PS, au retour du Tocquevillisme, à la mise en avant des entrepreneurs à la TAPIE. Période où on vit la rubrique "social" remplacée par les "Faits de société" et où "Libé" se mit à publier les cours de la bourse et où JULY se plaisait à ringardiser les valeurs de base de la vraie gauche. C'est aussi à cette époque qu'on vit "France Culture" devenir le medium de la pensée "antitotalitaire". Cela s'accompagne de fausses solutions à la Descoings pour démocratiser l'accès aux dit IEP. Qu'on relise donc Armand MATTELART et surtout l'oublié Michel CLOUSCARD.
    La mode "écolo n'a fait par ailleurs que renforcer en la justifiant par des raisons "morales" l'antiouvriérisme et l'anticommunisme viscéraux d'une certaine petite et moyenne bourgeoisie qui n'a jamais pardonné au monde du travail de n'avoir pas fait "leur" révolution en 68. D'où leurattachemnt au libéralisme-libertaire ou au social-libéralisme.

  11. Descartes dit :

    @ermler (#82)

    Curieux que tu cites ces trois phrases pour dénoncer « l’amalgame ». Car je pourrais m’inclure, moi aussi, dans cet amalgame, puisque MOI AUSSI je suis contre le TCE, le libéralisme, L’Europe et que je me déclare, moi aussi, « républicain ». Histoire de rappeler, même si ça dérange, qu’entre une certaine droite et nous, la gauche radicale, il peut y avoir des positions communes. C’est pas du « terrorisme intellectuel bobo », ça ! Si ?

    Tu pourrais t'inclure, mais tu remarqueras que moi je ne l'ai pas fait. Parce que moi, je n'aime pas ce genre d'amalgames. Je déteste la technique des étiquettes...

    Je défie quiconque de me trouver une analyse, une argumentation employées par Zemmour qui -sur le fond – soit en contradiction avec les analyses du Front National. Une seule ! (Je dis bien « sur le fond »). Si le défi est relevé, j’en prendrai acte.

    Défi relevé: dans son livre "Mélancolie Française", Zemmour parle de son admiration pour de Gaulle et sa vision. Je ne me souviens pas d'avoir entendu Le Pen faire de même... plutôt tout le contraire: Le Pen est farouchement anti-gaulliste.

    Je ne suis pas pour organiser la « curée » contre Zemmour. Dire qu’il partage globalement la vision du FN, ce n’est pas une « curée », c’est un fait.

    Non, c'est une affirmation. Pour que cela devienne un fait, il faudrait en apporter la preuve incontestable. J'ajoute que le terme "globalement" dans ton affirmation permet n'importe quoi. Après tout, tu as affirmé toi aussi partager la vision du FN sur le TCE, sur le libéralisme, sur l'Europe... peut-on pour autant dire que tu partages "globalement" la vision du FN ?

    Dans ce genre de débat, il faut voir à quelle tradition chacun appartient. Le FN se place dans la tradition pétainiste de la "petite patrie", maurrassienne, conservatrice et catholique (et empreinte de l'antisémitisme catholique, qui est très différent de l'antisémitisme fasciste). Zemmour vient lui aussi d'une tradition de droite conservatrice sociétalement mais progressiste économiquement et jacobine politiquement.

    D’ailleurs ceux qui organisent « la curée » contre Zemmour, le font, comme d’habitude, avec un profonde imbécilité et en tapant, comme d’habitude, à côté de la plaque. En focalisant sur la phrase « la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes », nos « anti-racistes » donnent l’impression d’interdire à Zemmour de décrire une réalité. Car, dans la réalité, il est plus que probable que la majorité des trafiquants soient noirs ou arabes, ce qui s’explique d’ailleurs sociologiquement. Ce qui doit être contesté, c’est la première partie de sa phrase, quand il dit : « Il es normal qu’ils soient contrôlés 17 fois par jour, puisque la plupart des trafiquants etc… »

    Encore une fois, je ne vois pas en quoi il serait choquant que la police contrôle préférentiellement les gens qui ont la plus grande probabilité de commettre un délit. Si on admet que la prévalence de la criminalité est plus grande dans certains groupes sociaux, professionnels ou ethniques, je ne vois pas pourquoi il serait scandaleux qu'on concentre les contrôles sur ces populations. C'est d'ailleurs ce qu'on fait partout: les inspecteurs des impôts ne contrôlent que très rarement les salariés, alors qu'ils contrôlent beaucoup plus souvent les commerçants, les artisans et les indépendants. Est-ce que tu vois là dedans une insupportable "discrimination" ? Les inspecteurs du travail contrôlent bien plus souvent les PME du bâtiment que les entreprises à statut comme EDF ou la SNCF. Est-ce là encore une discrimination scandaleuse ?

    C’est cette justification du contrôle au faciès qui, d’un point de vue « républicain », est indéfendable, et de plus contraire à la loi !

    Pourrais-tu m'indiquer en quoi ce type de contrôle serait "contraire à la loi" ?

    Dis-moi franchement, descartes, si ton apparence physique à toi correspondait à celle d’autres personnes qui seraient « statistiquement plutôt majoritaires » dans certaines formes de délinquance, ça te plairait d’être systématiquement contrôlé – de manière courtoise ou non – uniquement en raison de cette apparence-là ?

    Ça a été en fait le cas pendant des années (j'étais jeune, basané et étranger dans ce pays... maintenant je suis vieux, français, et toujours basané). Je ne te dirai pas qu'être contrôle fut un "plaisir", mais je ne le vivais pas non plus comme une humiliation scandaleuse. Simplement, comme une nécessité, un prix normal à payer pour pouvoir vivre en sécurité et voir les délinquants mis derrière les barreaux, ce qui en fin de comptes était dans mon intérêt.

    Je dois ajouter qu'en mon expérience les policiers qui pratiquent les contrôles sont au moins aussi stressés que les personnes qu'ils contrôlent. Je les ai traités toujours avec courtoisie, et je dois dire qu'ils me l'ont toujours rendu. Si tu crois que les contrôleurs sont tous des individus sadiques qui jouissent en contrôlant, tu te trompes...

    Ca te plairait de te sentir systématiquement « suspect », d’être systématiquement considéré comme un délinquant potentiel uniquement en raison de la couleur de ta peau et d’une simple « probabilité statistique?

    Je ne te dirais pas que cela me ferait plaisir, mais cela ne me traumatiserait pas outre mesure.

    Et lorsque tout au long de l’année, de façon récurrente, tu te ferais contrôlé (parfois mains sur le capot, fouille au corps et tutoiement en prime) non pas une ou deux fois, mais dix, vingt ou cinquante fois… toujours uniquement en raison de ton apparence physique et de cette « probabilité «, tu n’aurais pas, à la longue, un tout un tout petit peu envie de te révolter…?!

    Je l'ai expérimenté... et si cela me donne "envie de me révolter", c'est contre les gens qui, en ne respectant pas les lois du pays qui les accueille, rendent nécessaire ce type de contrôle. Et aussi contre les "bonnes âmes" paternalistes, toujours prêtes à réduire le niveau d'exigence dès qu'il s'agit d'un "pauvre étranger", sans se rendre compte que c'est cette exigence qui légitime l'assimilation et l'accession aux droits.

    Mais tu penses, sans doute, que c’est là une pure hypothèse de « bobo » pratiquant le » terrorisme intellectuel ».

    Non. Je pense que c'est là une pure hypothèse de "bobo" qui, outre pratiquer le terrorisme intellectuel, ne connait pas la situation dont il parle, et qu'il plaque dessus une grille de lecture paternaliste conforme à ses préjugés. Les immigrés honnêtes sont les premières victimes de la criminalité, et donc ceux qui ont le plus d'intérêt à la voir réprimée.

    Il ne faut pas « bailloner » ces gens-là en les stigmatisant.. Il faut leur répondre, argumenter vigoureusement mais intelligemment, dans l’esprit des valeurs républicaines dont ils prétendent se réclamer.

    Tout à fait d'accord. Seulement, pour "argumenter intelligemment", il faudrait sortir des dogmes et faire face aux problèmes réels. Si tu racontes aux habitants des cités populaires que les dealers qui proposent du shit à leurs enfants dans le hall de leur immeuble sont des pauvres victimes d'une société méchante, tu vas avoir du mal à te faire entendre. L'immense majorité des immigrés sont des honnêtes gens, qui travaillent, nourrissent leur famille et veulent le meilleur avenir pour leurs enfants. Et qui, s'ils ne font pas fortune, arrivent tout de même à s'en sortir en se crevant le cul. Et tu vas leur raconter que les jeunes des cités qui passent leurs soirées à "tenir les murs" sont des "victimes" ? C'est insulter leurs efforts...

    Ras le bol des réacs qui croient pouvoir justifier n’importe quoi au nom de la lutte contre » le terrorisme intellectuel des biens pensants » !

    Eppur si muove...

    Change un peu de rengaine, descartes, pour justifier tes positions. Tes réflexes pavloviens « anti-bobo », à la longue, ça lasse autant que les postures moralisantes de ceux d’en face !

    Venant de toi, cette injonction a une certaine ironie... involontaire!

  12. Mario Morisi dit :

    @ texte de Schneidermann

    Le cheminement de la pensée et des jugements qui se succèdent dans l'article est fort intéressant.

    Membre actif du PG, je l'ai moi même suivi, me rappelant mes premiers pas dans le journalisme (mais c'était sous la férule de Roland Dhordain, un grand du journalisme).

    Un seul oubli : Jean Luc fait le tour des IEP de France... et ne cesse de tomber sur des apprentis-un peu tout noyautés par le PS...

    Alors, il joint l'utile à l'agréable, et il se défoule en dénonçant le lobbying en cours, jusque dans la vie de tous les jours.

    @ "je me demande si nous ne devrions pas inventer un système de punitions du genre de celles que le marché que ces gens adorent tellement inflige aux gens"

    Qu'elle est bonne, cette idée-là !

    Et si nous décernions, avec l'ensemble de l'autre gauche, de la gauche et de l'opposition, une agence de cotation des Médias nationaux et régionaux ?

    Il faudrait accoucher d'une grille de paramètres relativement objectifs et faire circuler...

    Pas décisif, mais amusant

  13. Lisée - PG dit :

    Monsieur Schneidermann penche du côté où il voulait tomber. Après bien des précautions oratoires, il finit par avouer sa solidarité avec ce pauvre petit journaliste méchamment agressé par cette brute de Mélenchon. Il faut dialoguer, ce pauvre petit apprenti journaliste doit apprendre, il ne sait pas tout, il n'a pas encore tout bien compris....

    Et si, comme je le pense, c'était tout le contraire. Ce larbin merdiatique a parfaitement compris comment servir le pouvoir médiatique aux mains de l'argent. Il a tout compris, et une belle carrière de lèche-botte grassement payé l'attend chez bouyges, orange, canal ou tout autre multinationale du fric bien pensante, au service du capitalisme financier prédateur.

    La quasi-totalité des médias sont nos ennemis, nous n'avons rien à attendre d'eux, si ce n'est le pire.

  14. 4 Août dit :

    @ carol #10

    "chacun réagit, depuis hier, dans nos forums et ailleurs, en fonction de facteurs multiples, parmi lesquels la réflexion ne joue pas le premier rôle. Avant le cerveau, c’est autre chose qui me jette dans un des deux camps. Mon passé, mon identité, mon état-civil, mon refoulé:" (DS)

    Intéressante cette (psych)analyse. Ca s'applique aussi à la burqa, et aux "dérapages", sujets un peu trop à la mode ces derniers temps. Marre de l'émotionnel !

  15. Mario Morisi dit :

    @ Tous

    Ca vient à peine de s'évanouir de ma radio bloquée sur France Inter...

    C'est "journalisme métier pourri à la une" aux infos de 11 heures !

    Et faut voir comment, On a d'abord "'Mélenchon s'en prend au journalisme qui est un métier pourri" et l'on n'apprend que par la suite que c'était une charge violente contre un "étudiant journaliste de Science Po"...

    Quelle honnêteté ! Pour avoir fait les 24 heures de France Inter il y a quelques années, et pour savoir la manière dont "le bocal de veille nocturne" trie les infos à l'intention des journaux du matin... et du midi, j'imagine la conférence de rédac... Sous les dehors de l'objectivité'"la news rien que la news", il y a la hiérarchie ; "d'abord l'ordure puis sa source".

    Rien en revanche sur le fait que cela s'est passé il y a quinze jours !
    Aucune recherche sur le journaliste en question.
    Aucun coup de fil aux protagonistes, ou alors seulement au prétendu journaliste.

    Bravo l'AFP, bravo France Inter.

  16. spartacus dit :

    a fond avec toi jean-luc,rentre leur dedans à ces journaleux,journalustreurs de télé et de presse aux services de leurs patrons et du systéme capitaliste.ils ne mentent pas,mais de la façon dont ils présentent les événements d'actualités,ils ne disent pas la vérité ou pas toute,vu qu'ils ne disent ou commentent ou posent des questions que d'un seul angle celui du marché libéral.ils n'en sont pas tous atteints,mais tous en sont frappés.

  17. Pierre Montoya. dit :

    Comme dans toutes professions, il en est de bons, de très bon, moins bons et très nuls, les journalistes n'y échappent pas. C'est un métier où il y a également et en plus qu'ailleurs, des "fellateurs zélés" du système, normal qu'ils le prennent parfois en pleine gueule. Chez d'autres, c'est le service d'ordre qui se charge de ce genre de journaliste, qui n'en est pas un en réalité mais bien un provocateur, avec souvent quelques "torgnolles". Jean Luc Mélenchon a plutôt été gentil, lui.

  18. Pulchérie D dit :

    Depuis le balayage de la vérité hors des médias, lors de la guerre du Kosovo, qui a commencé le 24 mars 1999, depuis l'épuration de la BBC qui en avait trop dit sur l'affaire Kelly, cette remarquable institution qui, apès l'expulsion de son directeur est devenue une machine à décerveler comme les autres, je me méfie des médias comme des serpents à sonnettes (ce sont d'ailleurs des serpents à sornettes).
    Je ne lis plus les journaux quotidiens, je n'ai pas la télévision et n'écoute que rarement les journaux parlés radiophoniques. L'information est rapide sur le Net; j'ai la chance de lire l'anglais, assez facilement l'allemand et un peu l'espagnol. Voilà une façon un peu plus objective de s'informer. On n'est que peu emmerdé par la publicité.

    Ma première réaction en voyant Mélenchon dire son fait à un futur responsable de la grande gabegie médiatique où grenouillent reporters de quotidiens et journalistes bredouillants, ce fut de battre des mains; je n'avais pas oublié l'affront fait à mon tribun préféré sur un certain "plateau télé", le soir des dernières élections.

    Tribun est un terme que j'ai toujours employé avec une certaine admiration. Les partis de gauche en manquent cruellement à l'heure actuelle. Soyons fier de celui est président du PG.

    Vive Mélenchon, même grognon ! Tant mieux d'ailleurs qu'il sache l'être, c'est souvent nécessaire.

    Pulchérie

  19. cvnes dit :

    a croc de boucher
    arrêt sur image
    J'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre participation au blog. Ce qui retient mon attention dans cette diffusion c'est autant le contenu de ce montage vidéo,que l'utilisation qui en est faite. Car autant nous pouvons avoir des avis différents sur les propos de Jean-Luc Mélenchon je n'ai aucun doute sur les intentions de la plus grande partie des médias qui les ont diffusées. Ces intentions sont au niveau du feu de la haine que les possédants vouent au peuple et à leurs représentants. Vous me direz pour un homme politique ex ministre il devrait être rompu à ce type de situation et en toutes circonstances garder son calme et rester courtois. En la circonstance et pour celles à venir j'approuve malgré tout la vindicte à l'encontre de cet "étudiant journaliste" comme d'ailleurs celle "d'aller au diable" à l'encontre d'Arlette Chabot. Pourquoi ? Parce qu'il y a des colères qui sont des indignations et nous rendent notre dignité. Bien entendu ce type d'événement ne fait pas le contenu d'un programme politique, mais il nous interroge sur le rôle de chacun et de tous dans nos rapports aux médias. Je ne me sens pas d'obligation d'être courtois avec un pouvoir médiatique qui nous méprise (je ne parle pas là simplement du PG ou du Front de Gauche) en nous considérant comme des moutons bêlants, dépourvus d'intelligence, d'esprit d'analyse et critique ou bien incapables d'avoir accès au savoir. Quant à donner une chance de changer à Félix Briaud quelle que soit l'attitude je doute vu son comportement final qu'il ne soit actuellement en mesure de changer. La dose de picotin doit le doper. Cependant je lui souhaite d'être de la veine de ces journalistes comme zola, Sampaix ou plus proche de nous Palacio (exécuté aux Honduras dans un grand silence médiatique) dont nous pour nous pouvons nous enorgueillir. Je vous renvois aussi sur la réponse de Jean-Luc Mélenchon en rapport à la peine de mort dans son interview du 27/03/2010 sur i-télé. Les gens qui nous oppressent et nous exploitent sont violents et si je suis un homme attaché à la paix il ne faut pas croire que mon pacifisme ne s'harmonise pas avec rébellion, résistance, et révolution.

  20. gueulante dit :

    Bjr,

    Ben, votre billet n'est pas terrible. Nous avions de vous, avant cette séquence, de la sympathie pour tout vous écrire ici. Sans partager toutes vos prises de positions, nous aimions ce côté volontaire. Mais quelque part, ce qui nous dérange aujourd'hui avec ce pauvre incident, c'est que vous commençez à ressembler au Président de la France, celui qui aime les médias les bons jours mais les discrédites les mauvais jours !

    Franchement cher Jean-Luc MELENCHON, vous avez fait une belle bourde. Il eut été préférable, tout en gardant certains de vos arguments très justifiés, au moins amoindrir vos mots envers cet étudiant journalsite. Après tout, novice en la matière de son métier, il a eu le cran de vous tenir tête.

    Non, franchement, on pense que pour le coup, vous faites fausse route. Mais c'est humain et dans quelques temps on vous le pardonnera tout en attendant un peu de nuances envers ce jeune journaliste stagiaire et étudiant.

    A plus Jean-Luc MELENCHON, de grâce, ne prenez pas le melon...

    JD
    Les équipes US et France
    gueulante.fr

  21. jean ai marre dit :

    JLMélenchon pète les plombs, c'est à notre tour de les remplacer pour avoir de la lumière.

    Voila notre camarade qui rentre lui aussi sans l'avoir voulu dans la pipolisation ! C'est un excellent coup de projecteur, et bon moyen pour se faire entendre et dénoncer c'est qui estl'a base de la démocratie: l'information pour mieux comprendre.

    Les journalistes sont à la recherche permanente d'un scoop. Devant la manif, quelle aubaine pour le pseudo journaliste de pouvoir accrocher : le Député Europeen, Président du Parti de Gauche, rassembleur de la vraie Gauche dans un mouvement de Front de Gauche, sur : les maisons closes !

    C'est l'illustration du journalisme de 2010 !

    Il n'y a plus de presse d'opinion, tout est géré par des annonceurs qui sont de véritables censeurs !

    Les journalistes ont changé de métiers, ils ne fixent pas l'évènement, ils doivent le devancer. Ils se transforment en Mme Soleil,, ils faut qu'ils prédisent l'avenir, et peu importe ce qu'ils écrivent si ça se vend !
    Et peut importe s'ils se trompent demain ils feront un autre papier qui prendra le relais, et ainsi de suite.
    Ce n'est pas ce qui est dit qui est intéressant, mais comment c'est écrit.

    Le SNJ-CGT sous " Sensationnalisme et mercantilisme, les deux mamelles de médias sous influence "
    dénonce les graves dérives et en particulier met en exergue les images montrant des militants de l'ETA qui n'étaient en réalité que des pompiers catalans.

    http://www.acrimed.org/article751.html

    "Pour le SNJ-CGT, l’explication de ces dérives people se trouve plutôt dans la volonté, de France-Soir de faire du chiffre à tout prix. Racheté il y a un an par Alexandre Pougatchev, fils d’un des hommes les plus riches de Russie, le titre compte sur sa nouvelle formule pour faire décoller les ventes au-delà de 150 000 exemplaires, contre actuellement 23 000.

    Il est temps comme l’a demandé le SNJ-CGT que les rédactions soient enfin indépendantes des actionnaires des grands groupes industriels à la tête des médias."

    Montreuil, le 20 mars 2010

    Nous les sans grade, les consommateurs de l'information, les citoyens libres, allons sur tous les blogs dénoncer ces pratiques, demandons la liberté de la presse. Portons un jugement de valeurs sur les journaux à emballer le poisson.
    Boudons cette presse.

  22. max dit :

    excellente reaction JEAN LUC face a ce petit m............!
    ca change un peu de voir un politique ne pas se "coucher" devant cette pseudo presse qui nous rabage les oreilles de conneries a longueur de journée et qui n'a qu'un but :nous faire avaler coute que coute une bouillie pre-digerée concoctée par tous les puissants qui dirigent ces medias !
    tu vas le payer certainement par une debauche de critiques et de mise a l'ecart..mais qu'importe tu as tjr ton bloq pour t'exprimer
    et surtout sache que bcp de monde est avec toi !
    continue dans ce sens !

  23. 4 Août dit :

    @ iléane #6

    La photo-montage publiée sur le site du post.fr m’ est insupportable !

    Celle là ? http://medias.lepost.fr/ill/2010/03/30/h-20-2011412-1269960030.jpg

  24. Thaumasios dit :

    Je n'en reviens pas de la levée de boucliers de toute la belle corporation qui vient défendre son rejeton taré et arrogant ! Pauvre, pauvre Félix Briaud… On va pleurer, tiens ! "Mais enfin, ce n'est pas un petit-bourgeois, c'est un pauvre petit boursier !". Je ne vois pas ce que ça change. Il se comporte en valet du système, il est traité comme tel : où est le problème ? Quant aux cris d'orfraie des journalopes de tous bords, il va bien falloir qu'ils se rendent compte qu'ils sont en train de payer l'humiliation qu'ils ont fait subir à la démocratie lors de leur campagne pour le Oui au TCE. Ça, c'était violent ! Ça, c'était insultant ! Les 9/10e des commentaires en bas des articles — que ces articles soient pour ou contre Mélenchon — en témoignent. La quasi-totalité sont des soutiens et des bravos, en faveur de cette dénonciation musclée du système que représente visiblement avec brio (c'était facile, je sais !) ce petit journaleux incompétent et suffisant.

  25. Alexandria dit :

    Parmi tes contributions à la compréhension de ce qu'est devenue le journalisme de pensée unique – et de caniveau – tu oublies l'une des plus magistrales à mes yeux : celle où tu analyses la mauvaise foi journalistique renvoyant tous les interviewés aux poubelles du « mensonge ». Ce qu'ils disent est sans intérêt puisqu'ils mentent, moi, journaliste je vais aller au « noyau » de leur vérité, le dévoilement de leur mensonge : je « décrypte », je « dis autrement », etc. C'est ici, chez Reversus :

    http://reversus.fr/2010/03/04/melenchonmedias/

  26. jean ai marre dit :

    @ à tous ceux qui se passionnent pour Zémour

    À quoi sert Éric Zemmour ?

    Un journaliste omniprésent ? Il n’est pas le seul…

    Éric Zemmour a rejoint le club relativement fermé des omniprésents. Chaque semaine, on peut le lire dans les colonnes du Figaro Magazine. On peut le trouver tous les samedis sur France 2 dans « On n’est pas couché », sur I-télé à 11h35, 16h36 et 20h36 dans « Ça se dispute » et sur France Ô dans « L’Hebdo ». Le vendredi, une fois par mois, il est sur Histoire à 19h dans « Historiquement Show » et tous les matins de la semaine sur RTL, pour la chronique « Z comme Zemmour » dans la matinale de Vincent Parizot. Sans compter les émissions auxquelles il participe plus ou moins occasionnellement, de France 5 à Radio Courtoisie.

    Éric Zemmour fait partie de ces « bons clients » qui transforment le débat public en spectacle de « clashs » et de « disputes ». Il doit d’abord sa popularité au rôle qu’il interprète dans l’émission « On n’est pas couché ». Et si la direction de RTL a eu recours à ses services, c’est, bien sûr, parce que ses positions politiques ne la dérangent guère, mais c’est surtout pour honorer son talent de polémiste et s’en servir. « Z comme Zemmour » : le titre de la chronique atteste que Zemmour interprète le rôle du « vengeur masqué ». Et fait librement son cinéma.

    C’est cette liberté qui serait menacée. Mais est-il indispensable pour défendre, comme il se doit, la liberté d’expression de tracer un trait d’égalité entre toutes les outrances – celles de Stéphane Guillon et celles d’Éric Zemmour - alors que ce dernier se croit sérieux et se prend au sérieux ?
    Henri Maler

    http://www.acrimed.org/article751.html

  27. le Prolo du Biolo dit :

    @ 12 - Valmy

    Je me disais bien qu'à un moment ça allait être la faute des écolos et de Mai 68...

    Ca devient laissant à force de répétition et de connerie.
    Le leitmotiv du prêt à penser.

  28. Valmy dit :

    Pour le Prolo du biolo,
    Il ne s'agit pas de mettre en cause le mouvement de 68 mais ceux qui après avoir cru faire la prise du palais d'hiver se sont (brillamment) reconvertis dans l'apologie du système économique. Quant aux "écolos" il y a un tropisme aveuglant des médias à leur égard et si pour la plupart des militants ils se situent réellement à gauche il n'est que de reprendre les déclarations de DCB, qui a micro ouvert en permanence sur toutes les chaînes, sur l'ensemble de la gauche et de l'extrème gauche pour constater son mépris, la proclamation explicite de son libéral-libertarianisme et la façon dont les "grünen" en Allemagne envisagent clairement des alliances sur leur droite.
    Tout cela cache un mépris et une ignorance fondamentales pour la classe ouvrière. A la télé seules certaines châines régionales de France3 par exemple traitent l'information.

  29. ileane dit :

    @ 4 août,

    Oui c'est celle-ci !

  30. le Prolo du Biolo dit :

    @ 31 - Bruno ANEL

    Tu devrais revoir la vidéo plus calmement et suivre l'enchaînement des faits et du dialogue.
    Ca t'aiderait.

  31. Pierre dit :

    Dans mon métier, on dit :
    "un marin sans couteau, c'est comme un bordel sans putains!"
    Vous voilà donc à couteau tiré avec les putes vierges de ce bordel en déroute.....
    "Tiens bien la barre matelot, chaque tour d'hélice te rapproche du trou qui glisse!"
    Pardonnez moi ma vulvarité. Je devrais "fermer ma bouche"..... comme vous dites si gentiment.
    A lire : "Les petits soldats du journalisme" de François Ruffin aux éditions "les arènes"

  32. Gilles dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon

    @ Demetrio @ Bastille @ Curtillat

    Salut à mes frères républicains.

    Merci de votre post et de vos amicales pensées.

    Continuons tous le combat pour la république sociale, jacobine et universelle.

    @ Jean-Luc Mélenchon

    Oui, JL Mélenchon ne te laisse pas distraire par ces tenants de la langue du politiquement correct méidatique qui se trouvent choqués là pas tes propos directs et qui ont la clarté d'être francs (par comme ce petit hyocrite que l'on voit volleter, s'émoustiller ou se mettre "en colère", gémir, pour du futil ou de l'idéologie bien pensante. Laisse les braire comme Zemmour doit laisser braire les "gueulards" du politiquement correct qui se nourrit au discours victimaire, communautaire et publicitaire.

    Aller JL Mélenchon tu as bien fait de claque le beignet à certains ; et Zemmour a bien fait de ne pas se taire. Irréverrence républicaine salutaire ! A toi, Jean-Luc mon soutien. A toi Eric Zemmour également mon soutien N'en déplaise !

    A bientôt.

    Je t'embrasse comme j'embrasse André Curtillat, Bastille et Demetrio mes frères républicains de combat et d'espoir.

    Gilles

  33. ydaho dit :

    réaction normale a question con... croyez vous qu'en ce moment la réouverture des maisons closes soit le sujet de conversation autour du repas dans les chaumières ?
    Et puis quel avenir pour la fâmme ? pute ou dans sa cuisine ?... que ce "débat" vienne a l'assemblée, c'est bien le signe de déliquescence du pouvoir en place !

    Pour ma part je rêve de voir un soir de débat, un frédéric lefebvre se faire traiter de "connard" en toutes lettres ! parce qu'après tout... c'est ce qu'ils sont !

  34. Pas mal de journaleux sont les chiens couchants des pouvoirs financiers et / ou politiques, quand ils ne s'érigent pas en gardien du temple de la langue de bois et de la pensée unique.
    Bref, cher Jean-Luc, c'est avec brio que tu as renvoyé au vestiaire cet "amateur" futur licencié es-provoc et tu as eu mille fois raison de le faire.
    Suivant !

  35. ydaho dit :

    @ gilles : Je suis pas ton frêre ! quand mon frêre tient des propos tendant a soutenir zemmour je le fout dehors ! dans ma maison pas de propos de ce type !

  36. grellety dit :

    Je souscris particulièrement à cela :

    "La libération des médias dont a besoin notre pays pour sa respiration démocratique ne pourra pas se limiter à quelques arrangements de tuyauteries comme nous le pensions dans le passé (fin du monopole de l’émission, libéralisation des ondes) ni par des restrictions sur le droit de propriété à l’égard de certains. Cela ne peut suffire. Il y faudra une révolution culturelle qui repense ce que sont ces métiers, leur éthique, leur finalité, leur responsabilité. Il y faudra des régulations démocratiques adaptées à chaque cas. Par 200620095891exemple l’élection du président de France télévisions par les téléspectateurs du service public. La libération culturelle des médias est en soi un front de lutte qui doit bénéficier des mêmes méthodes que les autres. Et d’abord de la bataille culturelle. Il faut donc ouvrir la bouche, décoincer les esprits, ferrailler. De cette façon dans le public mais aussi dans la profession la peur que le corporatisme pavlovien fait régner reculera. Pour cela il faut créer les situations ou les utiliser. Au cas concret il en va ainsi. Notre premier média à propos des médias, c’est nous, nous même. Il faut parler, zapper, écrire, boycotter à bon escient. Je me demande si nous ne devrions pas inventer un système de punitions du genre de celles que le marché que ces gens adorent tellement inflige aux gens. Par exemple des boycotts sélectifs. Des dénonciations sur le site des annonceurs publicitaires et ainsi de suite. Il faut lutter ! Car dans nombre de cas concrets, nous ne sommes pas dans un rapport de coopération en vue de donner une information aux citoyens mais dans un rapport de force, en face de manipulateurs hostiles qui «mettent en scène» leur discours politique."

    Le Parti de Gauche va t-il donc travailler sur ces points pour établir, analyser, repertorier, proposer, contredire, s'organiser ?

  37. Jicé dit :

    L'exemple du traitement de la presse par Chavez au Venezuela peut être éclairante... Voilà un homme politique puis un président qui a contre lui 90% de la presse nationale; laquelle a usé et abusé à son encontre de la propagande, de la désinformation la plus grossière voire de la diffamation (propos racistes).... A aucun moment la répression ne s'est abattue sur cette presse; ses outrances et sa crédibilité ont été mises à nu et à bas par la patience et l'attitude pédagogique de Chavez dont le charisme et l'appui populaire n'ont jamais été démentis dans les urnes... Depuis quelques années et à l'initiative des gouvernements progressistes de la zone se développe dans le continent sud-américain, de Cuba à la Patagonie, un contre-pouvoir médiatique qui veut battre en brèche la toute-puissance des grands moyens de presse (GloboVision, CNN, etc...); à travers de TeleSur notamment....La démocratie contre la médiacratie...

  38. Marc23 dit :

    Arlequin 7h06

    Un site intéressant de critique jes media
    http://www.acrimed.org/

  39. Inquiet dit :

    @ Hold up : bien. Je vais essayer de répondre correctement mais il y a beaucoup de questions dans ton message et je n'ai pas l'habitude d'écrire des pavés...

    "Reprenons …le mot » habitude » de la délinquance ? Quézaco ? à 5 millions de chômeurs je ne comprends pas le mot » habitude » ?" Je voulais dire qu'il y a une attitude laxiste des gouvernements face à la délinquance dans les quartiers populaires. Quelques connards emm****nt TOUTE la population de ces cités et ça n'a pas l'air d'émouvoir grand-monde. Mieux, la gauche fait tous les efforts possibles pour dédouaner les emm****urs. J'ai toujours l'impression que ceux qui tiennent ton discours (qui n'est pas faux mais tronqué) ne connaissent la téci que dans les livres. En tout cas, ceux qui se voient contraint d'y habiter savent d'emblée qu'ils n'auront qu'à fermer leurs gueules face à ceux qui pourrissent leur cadre de vie. C'est ça que j'appelle habitude. Quelques exemples même si ça ne sert à rien : le mongolien qui roule avec une moto à 120 décibels toute une partie de la nuit, qui frôlent les gamins qui sortent de l'école à 70 km/h, le jour où il se mange un mur ou un platane, tout le monde sera content. C'est moche mais c'est comme ça. Le jour où il fauche un gamin, tu viendras me parler de chômage ? Un autre : des amis à moi, "artistes" de gauche comme on dit, en avait marre qu'une bande de lascars fassent du bruit (beaucoup de bruit) tous les soirs sous leur fenêtre. Comme ils résistaient et s'engueulaient tous les soirs avec les zyvas ils ont été obligés de déménager avant que tout ça ne dégénère vraiment. Voilà l'habitude. D'ailleurs à ce propos, ils ont eu des contacts avec la Mairie (de gauche), la police etc... La police leur a dit que dans cette cité, il y avait TROIS meneurs qui en entraînaient d'autres et que sans ces trois là, la cité retrouverait son calme. L'intérêt général, c'est trois connards ou le reste des habitants du quartier ?

    On constate tout de même que 5 millions de chômeurs ne fait pas 5 millions de délinquants. Il y a donc autre chose.

    "Es tu un habitué toi et de quoi ou es- tu un candidat » au jeu du travail » sur pôle – emploi ? " Alors dans la série "il faut en être pour pouvoir en parler", mon CV. :mrgreen: J'ai vécu dans la téci pendant une quinzaine d'années jusqu'à mes 20 ans. Ce n'était pas la plus glauque du 93 (vu que c'était dans le sud-ouest) mais on y trouvait quand même les mêmes problèmes (à un niveau moindre). C'est depuis ce moment là que j'ai un avis clair sur les "cailles". J'ai d'ailleurs bien vu de mes yeux vu l'importation de l'idéologie victimisante du ghetto en direct : de la télé à la cité. DIRECTEMENT. Je sais qu'on me répondra que non mais je dirais comme le petit gamin à la fin des "Diaboliques" de Clouzot : "Je l'ai vu moi, je sais bien que je l'ai vu."

    Concernant le pôle emploi, il faut que j'y aille par rapport à mon vieux RMI qui se transforme en RSA mais je les laisse souffler vu qu'ils sont complètement débordés. :mrgreen: L'assistante sociale m'a d'ailleurs dit que les "réformes" sarkoziennes font que ça ne va pas marcher. C'est inévitable.

    Tout ceci fait-il que j'ai le droit de parler ?

    "tandis que d’autres comme le Président UMP, grand délinquant devant les Jacobins et Grand Casseur de la République Sociale devant les Français ne cesse de les insulter pour faire monter ses voix aux élections ; Ne trouves- tu pas pitoyable, puéril et criminelle une telle démarche politicienne ? - La stratégie de la Tension" Si, bien sur que si et je l'ai déjà dit. Sarkozy met le feu pour pouvoir jouer (le temps d'une image TV) le pompier. Personne n'a joué plus que lui à ce jeu-là. Mais ils ont tous laissé la situation s'installer.

    "au lieu de parler sérieusement des problèmes pour mieux les résoudre avec tous les acteurs de la vie locale et pas seulement par une répression plus inepte et stérile qu’efficace ?" C'est ce que j'essaie de faire, parler sérieusement des problèmes mais la gauche a du mal à parler de certains problèmes. J'y reviendrai. Une chose que tout le monde doit se mettre dans la tête est qu'un Etat possède la puissance. La police ne peut plus rentrer dans certains quartiers ? Voyez-vous ça ! Une bande de voyous tiendrait en échec les forces de l'ordre ? C'est du pur phantasme romantique. Le jour où un ministre de l'intérieur décide de rétablir l'ordre dans les banlieues, ce sera plié en deux semaines. ILS VEULENT QUE LA SITUATION POURRISE. Le dénouement n'en sera que plus laid.

    "C’est la droite qui a dissous les polices de proximité qui connaissaient le terrain, alors pourquoi répéter une fois de plus que la Gauche n’a pas d’idées en ce qui concerne les faisceaux de la petite délinquance ?" C'est vrai, il faut le dire.

    "Il est triste de voir le travailleur, celui qui bosse dur se faire insulter dès qu’il ouvre la télévision" Oui, ou dès qu'il traverse le hall d'entrée de son immeuble... "En république Française en plus ! Sous des prétextes fallacieux de racialité (!) voire d’ethnie (!) en République Française entre Français." et oui...

    "Il y a des idéologues du Figaro en culottes- courtes qui gueulent leur haine sans plus de retenue ni aucun distinction depuis combien de décennies maintenant ?" Tu sais bien que c'est plus subtil que ça. L'appel à la haine est puni de sanction au tribunal.

    "Ces pauvres » prochains » dont tu voudrais toi encore accabler leur existence" Alors ça, ça m'a l'air un peu gratuit...

    "Il est marrant tout de même que tu ne veuilles rien changer au logiciel de l’assommoir répressif policier qui vient de loin et qui laisse agir les forts en toute impunité pour que l’on frappe sans plus d’hésitation sur les plus faibles." FAUX ! Il faut changer beaucoup de choses dans la police. On peut dire que le Sarkozysme ne la pousse pas vers des comportements plus digne et respectueux. Tout le monde sait maintenant que n'importe qui peut se retrouver en garde à vue pour rien. On dirait que la nouvelle tâche de la police est de faire chier le peuple et de raquetter au maximum. Il faut reprendre les choses en main et seule la gauche (me semble-t'il) pourrait le faire correctement. Contrôler plusieurs fois une même personne, au même endroit, plusieurs fois dans la journée est de la pure provocation. C'est du Sarkozysme : mettre le feu. (A propos des contrôles, 17 fois dans la journée n'est-ce pas un brin exagéré ? Pourquoi pas 72 ?)

    "– même si tu ne le penses pas vraiment au fond de toi -même dis -moi pourquoi tu véhicules alors certaines expressions et certains schémas entendu mille fois ailleurs ?"
    "- Et puis enfin » Inquiet » ce n’est pas parce que l’on analyse une problématique des plus compexes que l’on » défend » la délinquance ? Qui t’a mis ces sales idées dans la tête ?"

    Personne ne tolère la délinquance. Il faut être sacrément idéologisé pour ne pas voir ou nier la réalité, la vraie vie des vraies gens.
    Ce que je fais est de dénoncer le fait que la gauche ne veut pas entendre parler de répression sauf en ce qui concerne les délinquants d'en haut, et qu'elle y oppose sans cesse les problèmes sociaux. Je pense qu'il faut parler DES DEUX. Sinon, dans le cas où la gauche repasse au pouvoir on aura au mieux un PS écolo de centre droit. Voilà ce que je dis. Qu'est-ce que tu entends d'autre ? Quelles idées est-ce que je véhicule (peut-être malgré moi) ? Je ne joue pas avec les pseudos sur Internet et malgré l'anonymat, j'ai toujours parlé ici honnêtement. Je viens ici parler avec les électeurs du Front de Gauche, parce que j'en suis (encore) et qu'il me semble qu'il y a des oppositions irréductibles ici (des oppositions à l'intérieur d'un mouvement qui fait 6% avec 50 % d'abstention, ça remet les pendules à l'heure. On va finir par être aussi représentatif que "CSP"). Avec de la bonne volonté, elles ne doivent pas rester irréductibles.

    Je ne t'empêcherai pas de t'énerver ou de me balancer des noms d'oiseaux mais ce n'est pas pour ça que je suis là.

  40. VERGNES dit :

    Comme à son habitude Jean-Luc Mélenchon se la joue perso comme il l'avait fait avec son appel improvisé à DCB et ensuite il passe son temps à justifier ses déclarations tonitruantes et à l'emporte pièce.

    Jean-Luc Mélenchon oublie bien vite, que de fait, il est la vitrine du PG et par contre coup du FdG (ce qui agace quelque peu ses partenaires privilégiés).
    Cette personnalisation implique un comportement médiatique moins centré sur sa propre personne, au risque de faire assumer ses humeurs personnelles par l'ensemble de ceux que l'on est censé représenter..
    Etre le porte-parole d'une organisation, c'est d'abord porter la parole des siens et non pas le contraire.

    Jean-Luc Mélenchon se félicite d'avoir créer le buzz sur le rôle des médias autour de sa personne. Ah la belle affaire! c'est une fois encore du temps médiatique occupé à autre chose que les questions sociales. Les journaleux n'en demandaient pas tant...et vont s'en donner à coeur joie pour caricaturer la gauche radicale qui s'en prend à la "liberté d'expression" comme au bon vieux temps de l'URSS.

    Quand on sait que les journalistes vous tendent des pièges, la moindre des choses est de ne pas tomber dedans...à moins que ce ne soit volontaire pour justement créer un buzz pour faire parler de soi.

  41. de passage dit :

    Au modérateur, en toute discrétion (ne publiez pas mon post)
    Ne pouvez-vous corriger les fautes du post? On ne trouve rien de mieux que d'allumer Jean-Luc Mélenchon là-dessus (cf le Nouvelobs, qui ferait mieux de relire ses propres articles)

    Une certaine caste médiatique se déchaîne contre moi! J’ai commis le crime de lèse vache sacrée. Je suis donc mis au pilori médiatique. Il est vrai qu'a force de dénoncer les méthodes d'Arlette Chabot, je devais m'attendre à une réplique de la confrérie des griots. C'est fait! Dix jours après son tournage, un film pris sous le masque d'un travail "d'étudiant en journalisme" est diffusé sur la toile, suivi aussitôt d'une mise en Une du "Monde.fr" et d'une dépêche AFP. Puis, par imitation, sans vérifications ni retenue, la dépêche passe sur tous les médias! Une belle opération. Mais l’arrosage se retourne contre les arroseurs. Je jubile. Une pluie de commentaires qui me sont favorables vilipende les utilisateurs de ce chef d’œuvre de manipulation. Vive le buzz! J'attends la consécration : la diffusion de cet important document sur France 2. Pourquoi pas une émission sur le sujet?

    Le 19 mars dernier, il y a 10 jours, avant le deuxième tour des élections régionales, à l’occasion d’une diffusion de tracts du Front de Gauche au village de Bercy, un « étudiant en journalisme » m’a interrogé. Je n’avais guère envie de répondre. Trop fatigué, trop pressé. Mais bon ! Allons-y. c’est un jeune, il apprend, faisons l’effort car on est tous passés par là. J’ai cru que c’était un étudiant. J’ai cru qu’il étudiait le journalisme. J’ai cru qu’il avait des enseignants qui s’occupaient de lui et parlaient avec lui de son travail et des règles de son métier! Non ! C’était une sorte de caméra visible/cachée ! Ruse. Au mépris de toutes les règles de ce métier, sans mon accord, sans dire où, quoi, comment, le film volé est mis en circulation… dix jours plus tard ! Pour moi ce n'était pas un interview mais un essai d'interview qui tournait à la discussion puis à l'engueulade. Je me suis fait piéger ça me met en colère. Mais quand j'y pense, ça va m'aider. En fait je ne me plains pas. Vous allez voir pourquoi.

    Donc, de façon spontanée et tout à fait innocente, dix jours après la prise de vue, paraît spontanément sur internet un extrait de mon « entretien » avec cet « étudiant en journalisme ». Une meute se jette sur moi et consacre à cet « entretien », au contenu d’une importance fondamentale, la une de leur site. Il s’agit bien sûr de me disqualifier. Car sinon quel intérêt aun tel document ? Il y a même une dépêche de l’AFP selon laquelle je déclarerais que le métier de journaliste est «un métier pourri» ! Tel quel, hors contexte, une fois de plus ! Une dépêche de l’AFP ! Cela revient à faire d’une phrase dans un film d’amateur une déclaration officielle de ma part. Savoir qui a écrit cette dépêche nous assurera sur les motivations de son auteur(e). Aussitôt, tous mes autres «amis» sont là pour relayer la nouvelle : « le monde.fr », le nouvel «obs.fr», et cerise sur le gâteau, même «Ouest France» qui comme chacun le sait, suit toujours avec beaucoup d’intérêt mes prises de position! Et même le journal de LCI s’ouvre sur l’évènement !

    Vous avez compris le mécanisme. On sort un bout de film sans donner aux visionneurs une indication de contexte ni d’origine. Le site « le monde.fr » valide. Ca classe. Aussitôt une dépêche sort. Ca devient une info pour toute la presse comme si j’avais fait une déclaration officielle. Personne ne vérifie rien. Le reflexe pavlovien fonctionne. La corporation est outrée. Haro sur l’iconoclaste ! Que n’ont-ils téléphoné à Robert Ménard et "Reporters sans frontière" pour terminer le tableau ! Comme je suis en congés, je ne peux pas me rendre compte de tout l’impact de l’affaire. Mais je suis enchanté. Tout simplement enchanté.

    Pour moi c’est un buzz inespéré dans une semaine où je ne suis pas là du fait de mes congés. Mais, plus sérieusement, l’incident m’intéresse. Je crois que nous pouvons en profiter si nous l’utilisons correctement. Que l’occasion fasse les larrons. C’est surtout un exercice de démonstration par la preuve de ce que j’avance à propos des dérives de ce métier. Car cette vidéo a immédiatement suscité, m’a-t-on dit, des centaines de témoignages qui me donnent raison et disent que cette profession est en train de sombrer. Il est très important, pour la lutte que nous menons, de faire en sorte que les gens se décomplexent à l’égard des médias et rétablissent un rapport critique à ceux-ci.

    La libération des médias dont a besoin notre pays pour sa respiration démocratique ne pourra pas se limiter à quelques arrangements de tuyauteries comme nous le pensions dans le passé (fin du monopole de l’émission, libéralisation des ondes) ni par des restrictions sur le droit de propriété à l’égard de certains. Cela ne peut suffire. Il y faudra une révolution culturelle qui repense ce que sont ces métiers, leur éthique, leur finalité, leur responsabilité. Il y faudra des régulations démocratiques adaptées à chaque cas. Par exemple l’élection du président de France télévisions par les téléspectateurs du service public. La libération culturelle des médias est en soi un front de lutte qui doit bénéficier des mêmes méthodes que les autres. Et d’abord de la bataille culturelle. Il faut donc ouvrir la bouche, décoincer les esprits, ferrailler. De cette façon dans le public mais aussi dans la profession la peur que le corporatisme pavlovien fait régner reculera. Pour cela il faut créer les situations ou les utiliser. Au cas concret il en va ainsi. Notre premier média à propos des médias, c’est nous, nous mêmes. Il faut parler, zapper, écrire, boycotter à bon escient. Je me demande si nous ne devrions pas inventer un système de punitions du genre de celles que le marché que ces gens adorent tellement inflige aux gens. Par exemple des boycotts sélectifs. Des dénonciations sur le site des annonceurs publicitaires et ainsi de suite. Il faut lutter ! Car dans nombre de cas concrets, nous ne sommes pas dans un rapport de coopération en vue de donner une information aux citoyens mais dans un rapport de force, en face de manipulateurs hostiles qui «mettent en scène» leur discours politique.

    Arlette Chabot est un monument du genre. Avez-vous vu l’autre soir le « débat » sur les retraites sur France 2 (non pas l’émission de voyeurisme sur la torture) ? Un de droite (la retraite à 65 ans), un socialiste (la retraite à 62 ans), deux experts (la retraite entre 62 et 65 ans) ! Beau comme pendant le référendum de 2005. Et sur un strapontin « en duplex», comme moi le dimanche des élections, donc n’ouvrant la bouche que quand on lui demande de le faire et qu’on lui donne la parole, Bernard Thibaud, le secrétaire général de la CGT première organisation de travailleurs du pays… Pas d’illusions à avoir ! Donc pas de concessions.

    L’épisode de « l’étudiant en journalisme » doit donc être cultivé. Il est important que ceux qui ont compris la manipulation le disent à haute et intelligible voix. J’invite tous ceux qui ont de la jugeote politique à se saisir de cet épisode très concret comme d’un cas d’école. Diffusez de tous côtés la séquence, faites connaître vos commentaires, encore et encore sur les médias qui publient cette vidéo édifiante. Au premier degré il y a tous ceux qui sont d’accord avec moi. Mes propos leur feront du bien. Plus mes paroles seront diffusées plus elles se banaliseront et seront reprises par d’autres au quotidien, en toutes circonstances. Ma parole les encouragera à se lâcher, comme on dit en média. Leur clameur contribuera à faire réfléchir. Car la vérité c’est qu’à côté des voyous, comme toujours, il y a les gens bien. Ceux qui aiment leur métier, que ces trafics écœurent et qui sont scandalisés de voir que c’est justement à un étudiant que ses maitres ont enseigné de telles méthodes aussi contraires à la déontologie du métier. Quelques amis du métier m’ont déjà appelé. Sous le sceau de la confidence, car telle est l’ambiance de terrorisme corporatiste aujourd’hui ! Ils m’ont appelé pour me dire qu’ils n’étaient pas d’accord. Donc on ne doit pas désespérer. Il ne faut pas globaliser ni faire un cas général des agissements de quelques puissants manipulateurs. C'est le panneau dans lequel on nous pousse: généraliser notre critique pour encourager le corporatisme. Ce ne serait d'ailleurs pas juste. Je viens de le dire, la ressource professionnelle existe pour que cessent un jour les façons de faire actuelles. D’ici là : feu sur le quartier général !

    Que mes amis ne se soucient pas outre mesure pour moi. Je ne suis pas du tout affecté par cet assaut. Il m’amuse trop. Que mes amis soient rassurés j’en tire la leçon qui compte dans le contexte de lutte que nous menons : je ne me laisserai plus jamais approcher par un étudiant en journalisme, ni un journaliste stagiaire. Car il m’est impossible de distinguer entre un étudiant qui fait son apprentissage et un vulgaire provocateur du type de celui qui a abusé de ma disponibilité. Au téléphone je ne leur réponds plus (navré pour la poignée d’entre eux qui chaque semaine m’interrogeait) et dans les manifestations mes accompagnateurs les tiendront à distance. Je vous recommande d’en faire autant si vous êtes sollicités. Ne répondez plus. C’est trop risqué car ils ne respectent aucune règle. Ignorez-les, comme vous le faites avec ces jeunes en haillons qui viennent dans le métro vous proposer de signer une pétition contre l’exploitation des enfants mineurs ! D’ailleurs je crois qu’il faut vérifier à chaque fois qu’il s’agit bien d’un étudiant réel. Car dans le cas de celui qui m’a escroqué je ne suis même pas certain que cela en soit un. Et si c'en est un, je me demande s’il n’est pas militant politique car il m’a dit qu’il était de gauche comme argument pour m’apitoyer tandis que je le rabrouais.

    Dorénavant au buzz va correspondre un contre buzz. C’est une règle élémentaire de l’espace de communication politique. Donc des milliers de gens sauront que je suis en effet tout à fait hostile à la façon dont est pratiqué aujourd’hui par certains voyous ce métier qui a été le mien il y a longtemps. Ceux qui voudraient en savoir davantage aux arguments de ma critique à ce sujet peuvent se référer à ce que j’ai écrit sur ce blog il y a déjà quelques temps, et notamment à l’occasion d’une table ronde à l’école de journaliste de Strasbourg. Pour éviter de fastidieuses recherches (plus de trois clics à faire en effet), je reproduis plusieurs textes sur la question comme la fin pour cette note. On verra que je suis constant dans mes formules et analyses. Elles méritent meilleures répliques que des provocations bas de gamme comme celle dont je viens de faire l’objet.

  42. Remo dit :

    Il y a une chose qu'il faut mettre en pratique de suite : La campagne pour la futur présidentielle se jouera en grande partie sur Internet. Il faut que le Front de Gauche commence des à présent à mettre en ligne des "argumentaires vidéos", sur les grands sujets qui concernent les citoyens, et que les grands médias occultent sciemment. Ne pas s'attendre une seconde à des débats équitables sur la "réforme" des rétraites, ou sur la "dette de l'Etat", ou sur la fiscalité, la redistribution des richesses, sur les grands réseaux médiatiques, c'est foutu d'avance ! Il faut donc lancer une grande campagne virtuelle, diffuser sur les sites de partages, sur les blogs, des vidéos pédagogiques qui permettront aux citoyens d'avoir un autre son de cloche, et permettra de démontrer la duplicité du système médiatique.

  43. jean dit :

    Oui exactement Remo, il faut évidement le faire et rapidement.

  44. toto dit :

    @Jean-Luc Mélenchon J'ai changé d'avis

    Quand j'ai vu la vidéo-buzz la première fois j'étais mal à l'aise, dans votre expression je voyais et j'entendais de la "Frêchitude". J'étais interloqué par des propos et une gestuelle outrancière intimant au jeune journaleux de bien vouloir la fermer.
    Réflexion faite tant pis pour le jeune blanc-bec qui s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. La presse aux ordres mérite cent fois l'harangue bien sentie qu'il s'est prise dans les gencives.
    Comme Pulchérie D je dis........... "Vive Mélenchon, même grognon ! Tant mieux d’ailleurs qu’il sache l’être, c’est souvent nécessaire."...........
    En outre la fatigue de la campagne des régionales peut à elle seule être une excuse à des expressions vigoureuses
    frisant l'incivilité.

  45. ydaho dit :

    On s'en B.L.C. des fôtes d'ortografe ! c'est la compréhension qui est primordiale..

  46. le Prolo du Biolo dit :

    Presse de m****.
    Coups bas, petites phrases et racolage.

    Pas une ligne sur les programmes aux dernières Régionales. Que des ragots sur les uns et sur les autres.
    Normal ensuite que certains s'abstiennent.

    Et que d'autres se fâchent...

  47. ydaho dit :

    je réïtère mon post :

    @ tous : Les retraites, ce sera dur de revenir a 37,5.. Pourquoi ne pas commencer par stopper l’ascension vers les 43 ans de cotisations ? et stabiliser a 40 ? (environ une moitié de vie ?)
    Une piste : pourquoi pas un fond « genre allocs, prime aux enfants, assurance.. » qui servirait a verser une cotisation retraite dés la naissance, de façon a emmener les jeunes vers le « marché du travail » avec un « capital » retraite de 10 ans par exemple ? ce qui permettrait de compenser l’arrivée tardive sur ce « marché », les probabilités de ne trouver que des petits boulots, et la réelle implication sur ce « marché » vers l’age de 28 ans.. Nous entrons bien a la sécu dès la naissance ?

    Je sais pas si c’est farfelu, mais ça me semble « honnête » ?

    (j'avais mis ça sur le précédent....Mais il a été "quitté" par les participant au profit du journalisme).. :-)....

  48. Descartes dit :

    @ydaho (#39)

    @ gilles : Je suis pas ton frère ! quand mon frêre tient des propos tendant a soutenir zemmour je le fout dehors ! dans ma maison pas de propos de ce type !

    Bonjour la tolérance...


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