17fév 10

Jura, Creuse, retraites et autres sujets de reflexion

Carnet de campagne Franc-Comtois et Limousin

D ans cette note il est question du Jura et de la Creuse. Chemin faisant je dis les choses comme elles viennent dans la foulée du quotidien. A propos de retraites, de l’union de l’autre gauche et des autres sujets qui nous préoccupent. 

JOUR DE DEUIL

Ce jour mardi, c’est jour de deuil pour moi. Me voici dans le Jura, à l’enterrement d’un très proche que j’aimais beaucoup et ma parentèle davantage encore. Du cimetière du village on domine la plaine et la ville de Lons le Saulnier. Le paysage invite au silence. Que de merveilles si facilement disponibles la hâte nous fait ignorer ! On chante le temps des cerises. Les pieds dans la neige, le symbole n’en est que plus fort. Ces coïncidences me parlent autant que de longs livres. Etrange halte dans cette campagne électorale. J’aurais dû être ce soir dans le Pas de Calais pour un meeting avec Alain Boquet, Marc Dolez et Laurence Sauvage. Jacques Généreux m’a remplacé. Je suis là dans ce quartier de Jura où j’ai vécu bien des bonheurs de jeune homme et où ma fille a commencé ses études en maternelle, sous l’œil navré du chien qui attendait son retour de classe. Celui qu’on enterre a fondé avec moi la section socialiste du village. J’allais chercher les camarades à la sortie de la messe le dimanche. C’étaient tous des personnages. Ils avaient commencé à travailler très jeunes et tous avaient été membres de l’action catholique ouvrière. Lui chantait «minuit chrétien» comme personne et on venait même d’ailleurs l’entendre ce soir là. Et moi comme les autres quand je me trouvais au village, à noël. Ca me fait penser qu’aucun d’entre eux n’aurait eu idée de mettre en avant ses sentiments religieux dans un débat public. Concilier dans la vie quotidienne la foi, la politique et tout ce qui fait une existence simple de tous les jours ne devient une gageure qu’avec l’ostentation et les fanatiques qui prétendent imposer aux autres leurs «différences». Les cathos du village se chargèrent de faire taire leur bouche aux ennemis de l’école publique du village.  Mais allez ! Ce n’est pas le sujet du jour. J’ai fait la route du retour avec Hélène Franco.

A LA FRONTIERE DU RAS LE BOL

C’est elle la première de liste du Front de gauche dans le Jura. Nous avons en effet renoncé à la tête de liste régionale, pourtant convenue dans la discussion nationale avec les dirigeants communistes. En effet, sur place il était impossible de mettre d’accord communistes et NPA alors que c’est un élémentaire bon sens. Il était évident que c’était les communistes qui bloquaient. Pourtant on était si proches d’aboutir. C’est ainsi. Ici, il y a beaucoup de violences dans les rapports humains de « l’autre gauche ». Par exemple le PCF de Haute Saône s’était publiquement opposé au Front de gauche pendant les élections européennes ! Dans ce parti où tout est possible en même temps, cela ne fit aucune vague. Mais on manqua d’une poignée de voix les cinq pour cent dans la grande circonscription. Cette fois ci aucun des nôtres n’a eu l’envie d’être sur cette liste là en Haute Saône. On fait campagne mais on ne figure pas. Il faut dire que l’ambiance est à pleurer. Nos amis ne sont pas des durs de durs de la politique. Pour beaucoup c’est leur premier engagement. Ils n’ont ni l’habitude ni le goût des bras de fer avec les partenaires. Là, c’est vrai, c’est une caricature. Le même communiste qui injuriait le Front de Gauche, une fois qu’il a eu fait le vide autour de lui non seulement de nous mais de toutes les sortes de communistes qui ne lui plaisent pas, affiche à présent à tous propos les couleurs du Front de gauche et cache sa faucille et son marteau au fond du sac. Comprenne qui pourra. Cependant il faut comprendre que puisse arriver le moment où les camarades préfèrent laisser tomber plutôt que de s’épuiser plus avant dans d’interminables discussions avec de tels bizarres. Cependant je n’oublierai pas comment les choses se sont ensuite enchainées. Mes amis s’étaient engagés jusqu’au point de rompre avec le PCF régional pour avoir l’accord du NPA car ils pensaient que ce dernier le voulait sincèrement.  De nombreux communistes approuvaient cette décision. Soudain, le comprenant, le NPA se retourna et exigea la tête de liste pour lui. Idéologique, non ? Ca se comprend. Il s’agissait juste d’une manœuvre pour que le front de gauche se divise. Hélène, que tout cela saoule autant que moi, et les amis du coin, consternés de découvrir tant de choses si peu dignes de l’idée qu’ils se faisaient de l’action politique lâchèrent le tout. On en restera au Front de gauche, cela va de soi. La tête de liste est donc communiste. C’est eux qui avaient raison semble-t-il à propos du NPA. Nous, nous militons tranquillement à notre place. Le NPA fait sa campagne de son côté. Tout est dans l’ordre dont rêvent ceux qui n’ont d’ambition que pour eux mêmes. Le Front de gauche fera cependant un score. Ce sera le meilleur point d’appui pour faire bouger les sectarismes tous azimuts, le moment venu.

LE GRAND RECUL

Je reviens à mon cimetière. C’est ici le village de Rouget de Lisle. Et du capitaine Lacuzon, «le médecin des pauvres», héros de la résistance à l’annexion française. Les troupes royales, composées pour l’essentiel de suédois massacrèrent la moitié de la population pour en venir à bout. Trois siècles plus tard, la fureur est éteinte, heureusement. Ne reste de ce temps et de la suite que ce que l’on s’est donné la peine de créer pour les autres. Et ainsi des êtres comme des périodes. Comme de tout un chacun, il reste de celui-ci que j’accompagnais en terre ce qu’il a donné aux autres. Et dans son cas c’était vraiment beaucoup. La méditation que son trépas m’a imposée m’a envahi si fort ! J’en ai perdu jusqu’au sens de l’à propos ! Et me voila, le matin avant le départ, disant comme une évidence au détour d’une question sur ITV à propos de l’horizon 2050 où parait-il nos retraites seront impayées : « en 2050,  nous serons tous morts » à Laurent Bazin ! Le journaliste avec qui je parlais dans cette émission a eu l’amabilité de sourire plutôt que de me brocarder. En effet, dans quarante ans la chance qu’il soit là est bien grande – je le lui souhaite- tandis que la mienne l’est moins. Je voulais seulement dire qu’une prévision économique à quarante ans n’a aucune valeur rationnelle. Comment imaginons-nous le futur et la société, en 1970, dans le monde de Yalta que dirigeaient Nixon, Mao et Brejnev ? Quel rapport avec celui que nous vivons ? J’ai d’ailleurs dit que je ne voyais pas pourquoi j’aurais confiance dans les prévisions de gens qui n’ont pas été capables de prévoir il y a un an une crise dont ils ont tous dit six mois après qu’elle était évidente ! Comment croire de tels charlatans ! Je m’arrête cependant un instant sur ma bévue. Stupéfiante illustration de notre tendance à croire que le monde est notre contemporain alors qu’il est seulement notre viatique. La simultanéité du vivant est une illusion quand il faudrait voir une conjonction accidentelle des temps particuliers. Hum ! Où suis-je envolé ? Je reviens où je me promettais d’aller en commençant. L’absent qui repose désormais avait été un syndicaliste ardent. J’ai connu pour les avoir vues ou entendues raconter ses luttes. Je me disais juste : comme il est terrible de constater que nous en sommes rendus à détricoter les conquêtes sociales que sa génération a eu tant de mal à mettre en place. La retraite à soixante ans !

CENT ANS APRES !

Combien de raisonnements je lui ai entendu tenir avant 1981 pour expliquer la nécessité de cette disposition. Il pensait surtout comme beaucoup à l’époque non seulement à la santé des gens mais aussi à l’emploi qui était occupé « à la place d’un jeune ».  Les raisonnements restent valides. Il reste juste de dire que ce qui serait peut-être économisé en maintenant les gens au travail sera perdu sûrement du côté de la maladie. Je dis cela pour ceux qui aiment se limiter aux raisonnements purement comptables. Pour ma part je crois qu’on a le droit de s’arrêter de travailler, un point c’est tout. Et de ne rien faire, aussi. Pour l’immédiat on n’en est pas là. Nos anciens se font voler leurs luttes. Mais j’étends le constat à d’autres générations de lutte. Les retraites ont cent ans. La première loi sur les retraites ouvrière et paysanne date de 1910. Jaurès les adopte dans leur imperfection de l’époque en annonçant ce qu’elles seraient dans l’avenir pour le socialisme. Et maintenant, nous voici témoins d’une tentative de les ramener au point où elles étaient il y a un siècle. Le grand recul ! Et les socialistes, genre Hollande, en sont d’accord ! Baarh ! La honte !

BILLARD CONTRE DARCOS

Je publie ici pour le cas (à peu près certain) où vous auriez manqué à la télé, sur France 3, la séance publique des questions posées au gouvernement ! Martine Billard interpellait Xavier Darcos à propos des retraites. Sa réponse donne une idée assez précise des limites de l’argumentaire de la droite sur le sujet. Evidemment vous allez voir que si beaucoup de mes contradicteurs se moquent bien de ce que je leur dis à propos de la débandade de la social démocratie européenne la droite elle ne perd pas l’affaire de vue.

L’occasion de cet échange est bonne pour rappeler un fait très souvent méconnu et largement utilisé comme argument massue par nos adversaires. N'oubliez pas que dorénavant, un patron ne peut plus mettre d'office à la retraite avant 70 ans. Donc un salarié qui le souhaite peut continuer de travailler après 65 ans sans que le patron puisse s'y opposer. S'il veut se débarrasser du salarié, il est obligé de le licencier. Ce n’est pas tout ! De plus, une fois à la retraite, un salarié peut continuer à travailler, y compris dans la même entreprise. Donc face à tous ceux qui dans le débat brandissent la liberté de prendre sa retraite plus tard, la loi le permet maintenant. Précisons que ce n’est pas une bonne nouvelle car cela entraine une pression à la baisse du niveau de ces retraites car chacun se voit objecter qu’il peut améliorer son revenu en restant au travail plus longtemps.

POURQUOI N'ETES PAS GRECS?

"Mme Martine Billard. Près de six Français sur dix se prononcent contre le recul de l'âge de départ à la retraite au-delà de soixante ans, et plus d'un sur deux est opposé à l'allongement de la durée de cotisation. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) La réforme des retraites de 2003 a provoqué une baisse des pensions avec le calcul sur les vingt-cinq meilleures années et l'indexation sur les prix et non plus sur les salaires.

Vous voulez repousser l'âge de départ en retraite et allonger la durée de cotisation. Toutes ces mesures provoqueront inexorablement une nouvelle baisse des retraites malgré vos dénégations. Or celles et ceux qui, aujourd'hui, peuvent partir à soixante ans sont justement celles et ceux qui ont commencé à travailler très jeunes. Les obliger à travailler plus longtemps serait donc injuste, d'autant plus que, comme le MEDEF, vous refusez de reconnaître l'existence de métiers pénibles, renvoyant chaque salarié à son état de santé individuel.

Cette proposition relève de plus d'une grande hypocrisie : six salariés sur dix sont hors emploi au moment où ils liquident leur retraite et les mesures homéopathiques pour l'emploi des seniors prises par les gouvernements depuis 2002 n'y ont rien changé. Le patronat continue à se débarrasser avant l'âge de la retraite des salariés âgés qu'il ne considère plus assez rentables.

Vous justifiez ce report par comparaison avec l'âge de départ en retraite dans les autres pays de l'Union européenne. Vous oubliez simplement de préciser que la France n'a pas les mêmes problèmes démographiques. La question se pose donc dans des termes différents. La solution au financement des retraites existe. Il est normal que, dans une société où il y a plus de retraités, la part de la richesse nationale qui leur est consacrée augmente. Le tabou qui doit sauter est celui contre l'augmentation des cotisations patronales ainsi que la taxation des revenus du capital. Il est temps de rééquilibrer la part de la rémunération du travail dans la valeur ajoutée. Monsieur Wauquiez l'a indiqué ce matin comme piste possible.

Monsieur le Premier ministre, allez-vous procéder à ce rééquilibrage ? (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes GDR et SRC.)

M. le président. La parole est à M. Xavier Darcos, ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville.

M. Xavier Darcos, ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville.

Pourquoi n’y a-t-il qu’en France que la gauche n’accepte pas l’idée que le vieillissement de la population entraîne forcément une relecture de notre système de pensions et de retraites ? (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes UMP et NC. – Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Pourquoi, même dans des pays dirigés par des socialistes tels que l’Espagne, la Grande-Bretagne ou la Grèce – M. Papandréou est président de l’internationale socialiste – on accepte d’ouvrir ce débat sereinement, alors que, en France, vous ne proposez rien d’autre que d’augmenter les cotisations et de ne pas toucher à l’âge du départ légal à la retraite ? (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

Cette vision n’est pas raisonnable, et elle est irresponsable à l’égard des générations futures. (« Très bien ! » sur les bancs des groupes UMP et NC. – Protestations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) C’est une vision qui parle des acquis sociaux sans prendre en compte le premier d’entre eux : le devoir de ne pas faire porter à nos enfants et à nos petits-enfants le fardeau de notre irresponsabilité. (Vives exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Par ailleurs, à propos de la question des seniors, permettez-moi de vous dire qu’elle a déjà été longuement abordée, y compris par les partenaires sociaux.

Comme vous le savez, les entreprises qui n’ont pas négocié un accord sur l’emploi des seniors au 31 décembre, sont frappées par une pénalité de 1 % de la masse salariale. Cela étant il ne faut pas que le travail des seniors soit un moyen de se détourner de ses obligations. Il n’est pas acceptable que des entreprises en bonne santé financière utilisent les facilités sociales et fiscales des plans de sauvegarde pour l’emploi normalement destinés aux entreprises en difficulté pour faire financer par le contribuable ou le cotisant social une partie des annuités de départ à la retraite de ces seniors.

Vous le voyez, nous sommes vigilants, mais nous devons une réforme aux générations futures. (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes UMP et NC. – Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) 

DE LA SOUTERAINNE

Jusqu'à présent, quand je vais en Creuse je dors à la Souterraine. A l’hôtel, pile en face de la gare. C’est un copain qui vit là et travaille dans l’audio visuel qui me ramène de Guéret le soir après la réunion et le casse croute qui suit. Un rite en quelque sorte ! Là c’était chaud pour moi car les rails ont bien failli être bloqués par la neige, à l’allée comme au retour. J’ai fait le trajet aller en train avec Patrice Bessac le secrétaire fédéral du Parti communiste à Paris, membre de la direction nationale de ce parti. Je le classe « identitaire moderne » dans la galaxie communiste, tout en étant conscient des limites de tous classements dans ce parti. Mais comme cet homme théorise beaucoup les questions stratégiques, ce qu’il dit a l’intérêt d’être éclairant. Une fois rendu chez les paysans, Bessac le citadin est aussi accro que moi aux questions soulevées et je me rends compte qu’il y connait aussi un peu quelque chose en affaire de bovins et ovins qui sont le sujet de notre débat. Ne ricanez pas. La relocalisation de l’agriculture c’est une question d’actualité là où on élève des bêtes qui montent dans des camions pour être engraissées en Italie et ramenées dans nos abattoirs ! Pour ne parler que de cela. Et la viande de moutons qui arrive de Nouvelle Zélande parce que c’est moins cher que du village d’à côté, c’est une face du libre échange qui percute bien sévèrement les certitudes et les habitudes. En fait la viande de Nouvelle Zélande est juste un sous-produit de la laine. Et les éleveurs néo zélandais qui se font à leur tour taper sur ce marché par moins cher qu’eux, ailleurs, compensent en vendant de la viande à vil prix. Et ainsi de suite. Tout bien pesé, autour de la table tout le monde convient que le libre échange c’est un problème davantage qu’une solution. Le soir venu on est reparti vers la ville et le meeting de Guéret. Routes et chemins couverts de neige ont été dissuasifs mais la rencontre est nombreuse.

UN CAS PUR

Cette fois ci le Parti de gauche de la Creuse a pour figure emblématique la tête de liste de l’élection régionale, Laurence Pache. Une jeune professeure de philosophie qui a été candidate des écologistes autrefois dans ces contrées. Nous sommes donc ici aussi une équipe qui se développe. D’ailleurs la coopérative agricole que j’ai visitée nous reçoit à l’instigation d’un camarade paysan, membre du bureau de la coopérative. Il vient de nous rejoindre après avoir quitté le PS. Ici il se passe beaucoup de choses. Drôle de région Limousin. Les nôtres sont regroupés sur la liste « limousin terre de gauche ». Un cas particulier auquel je veux m’identifier. En effet là aussi, comme en Languedoc Roussillon,  c’est une alliance large qui réunit l’autre gauche. On y est tous, PCF, PG, NPA, Alternatifs, Décroissants, Fase. On vise un score à deux chiffres. Je crois que le cas est  exemplaire. Pas de repoussoir du type Frèche pour souder tout le monde, pas de bisbilles locales. De la politique à l’état pur ! Et comme la tête de liste régionale est communiste, l’exemple vaut double. Ca prouve que c’est possible. Et comme les têtes de listes sont également réparties entre les trois formations principales de cette alliance, ça prouve aussi que c’est possible. J’aime beaucoup ce genre de démenti par les faits que les camarades limousins permettent d’opposer, certes après coups, aux flots de bonnes raisons qui m’ont été opposées dans tant d’endroits, ailleurs.


66 commentaires à “Carnet de campagne Franc-Comtois et Limousin”
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  1. Pulchérie D dit :

    @ juger par la révélation n°45, la divinité méprise l'orthographe.

  2. Guillot : faudrait penser à changer de sujet, c'est pénible toutes tes interventions qui défendent systématiquement la ligne du parti...

    Lola : ça sert à quoi encore une fois de remettre le couvert sur le voile ? Voici en lien un communiqué du PCOI (Parti Communiste Ouvier d'Iran) à propos d'une décision du NPA

  3. carlo dit :

    @ Descartes (#45)

    "s’il te plait, ne l’excites pas en lui parlant de moi."

    Que ta volonté soit faite...8)

  4. carlo dit :

    @ Vergnes (#46)

    "La taille du foulard de Ilham ne dépasse pas certaine mini-jupe, mais dans le second cas cela est perçu comme un signe ostentatoire d’émancipation."

    L'émancipation des femmes ne se réduit pas à la libération sexuelle. Le port du pantalon, en rendant possibles toutes sortes d'activités qui ne l'étaient pas auparavant, a certainement contribué davantage à l'émancipation des femmes que celui de la minijupe.

  5. Descartes dit :

    @Vergnes (#26)

    De tout temps, lorsque que le politique ne propose plus de projet de société d’avenir, le religieux comble ce vide.

    Tu veux dire que Mme Moussaïd se tourne vers le religieux parce que son parti "ne propose plus de projet de société d'avenir" ? Je te trouve bien sévère avec le NPA...

    La conscientisation de chacun et de chacune n’est pas linéaire et passe par des étapes parfois contradictoires. Faut-t-il les laisser femmes foulardées être cantonnées à leur seul milieu d’origine, ou au contraire leur laisser la liberté et la possibilité d’exprimer tout ce qu’elles sont et qui ne se résume pas au seul port du voile.

    Magnifique raisonnement. Mais... faut-il laisser les skinheads néo-nazis cantonnés à leur seul milieu d'origine, ou au contraire leur lasser la liberté et la possibilité d'exprimer tout ce qu'ils sont et qui ne se résume pas au seul port de têtes rasées et de crois celtiques ? A quand un skinhead sur les listes du NPA ?

    Un parti politique, ce n'est pas le divan d'un psychanaliste. il n'a pas pour but de "laisser la possibilité d'exprimer ce que sont" ses militants. C'est une organisation qui propose un projet politique. Et ce projet est inséparable de la symbolique qui l'entoure. Le problème n'est pas le foulard en soit, mais le fait qu'il y ait une candidate du NPA pour laquelle le foulard est si important, si vital, qu'elle ne peut se résoudre à le quitter lorsqu'elle est dans son rôle de candidate. Cela ne veut pas dire qu'elle n'ait pas le droit de se présenter, mais nous avons le droit, nous les électeurs, à nous poser la question de savoir si l'on veut être représente par quelqu'un d'aussi aliéné à un objet. Et le NPA devrait symétriquement se poser la question: est-ce qu'une femme voilée représente dignement le projet politique qui est celui du NPA ? Moi je pense que oui, malheureusement, mais je peux me tromper...

    Certes le port du voile n’est pas un signe d’émancipation, pour autant s’engager dans une organisation de la gauche radicale est un facteur d’émancipation.

    Je ne suis pas convaincu que le fait de "s'engager dans une organisation de la gauche radicale" qui présente une candidate voilée soit un "facteur d'émancipation". Au contraire, je pense qu'un tel acte politique tend justement à légitimer le port du voile et donc à perpétuer l'aliénation.

  6. JPR78370 dit :

    Camarade Mélenchon,
    Ce que je retiens de ce billet, c'est le sentiment que le front de gauche se fissure… je me doutais bien que les difficiles négociations au sujet des listes laisseraient des traces, voire des rancunes.
    Qu'est-ce donc que ces communistes qui hier marquaient leur défiance vis-à-vis de FG et aujourd'hui, au contraire, s'en réclament ? sembles-tu dire. Moi, j'aurais tendance à analyser cela comme un progrès, comme une avancée de l'idée unitaire de l'autre gauche, c'est aussi à travers de multiples imperfections humaines, parfois d'opportunismes locaux que les idées font leur chemin au-delà de quelques personnalités peut-être peu fiables. Et j'aurais envie de te retourner la question : pourquoi le PG qui a fait le forcing (que j'approuvais alors presque complètement) pour imposer le Front de Gauche, semble maintenant marquer des réticences, parfois aussi formelles et anecdotiques que le retrait d'une étoile du logo ! voire le retrait pur et simple du logo des affiches…
    En ce qui concerne le NPA, comment douter que la stratégie de ses dirigeants ne vise qu'à la mort du PCF pour en récupérer la dépouille : ce qu'ils font partout, c'est toujours —en s'alliant ou en refusant de s'allier— finalement contre le PCF, en dépit d'un discours de surface unitaire, toujours chercher, par la bande, l'affaiblissement du Parti pour se renforcer eux-mêmes et finir par s'y substituer. Cela étant, je milite pour chercher l'alliance de toute l'autre gauche, NPA compris, car il n'est pas aussi homogène qu'il y paraît et je ne confonds pas sa direction avec les compartiments de la société qu'il influence et où il faut dépasser les contradictions entre les appareils. Mais, toi-même et le PG, ne jouez-vous jamais ce jeu plutôt politicien, d'appareil très centralisé, d'alliance-bras de fer et de "coups", vis-à-vis d'un parti que le changement de stratégie (enfin !) ébranle quand même dans sa base (puisque lui, il en a une…), d'un parti (le PCF) qui a quand même donné à l'unité pratiquement la moitié des places d'élus régionaux qu'il détenait ? Tout ce chambardement explique sûrement que dans le PCF "tout soit possible à la fois" ce que je déplore, car au fond, j'ai secrètement conservé le goût du monolithisme, enfin, peut-être pas autant que toi et le PG, camarade Mélenchon.

  7. Pulchérie D dit :

    A lire :
    Les multiples déconvenues de la politique étrangère d’Obama, par Jim Lobe
    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2980

    « Que reste-t-il des espoirs levés par Obama ? Escalade de la guerre en Afghanistan, absence de progrès au Proche-Orient, échec du sommet de Copenhague, impasse de la tentative d’ouverture avec l’Iran, regain de violence en Irak, déception dans le monde arabe mais aussi en Amérique du sud, tensions croissantes avec la Chine, remise en cause de l’alliance stratégique par Tokyo, le paysage diplomatique de la Maison Blanche s’est considérablement assombri en l’espace d’un an. Analyse de Jim Lobe. IPS News, 26 janvier 2010.

    Qui est Jim Lobe ?
    Un journaliste US qui a analysé sans bienveillance la politique de Bush et des néocons, depuis 2001.
    Dans un article d’IPS News, daté du 15 juillet 2003, il n’fésite pas à déclarer que l’attentat du 11 septembre 2001 avait servi de prétexte pour attaquer l’Irak.
    POLITICS-US: Key Officials Used 9/11 As Pretext for Iraq War
    Analysis by Jim Lobe
    http://ipsnews.net/news.asp?idnews=19255
    Lobe montre comment, pendant des mois, des personnages éminents de la scène politique US s’étaient évertués à préparer l’opinion américaine à l’idée que l’Irak était responsable des attentats de septembre 2001 :
    Wolfowitz, Rumsfeld, Richard Perle, l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey et bien d’autres.

  8. Descartes dit :

    @Reykj-on-Thames (#646)

    La demande de Bragg: le plafonnement des bonus octroyés par les banques, c’est son exigence pour payer ses impôts.

    Tu m'avais parlé de "propositions". C'est tout ? En dehors du côté "moralisant", ça changerait quoi ?

    Elles ont commis une sérieuse infraction (non respect des accords de Bâle) qui a eu des conséquences financières et économiques graves. Ces accords ne sont semble t-il que des recommandations mais sont transposés dans le droit national des pays.

    Effectivement. Seulement, il ne me semble pas prouvé que les banques n'aient pas respecté les accords de Bâle tels qu'ils ont été transcrits. Pourrais-tu m'indiquer sur quels éléments tu t'appuies pour penser le contraire ?

    Ensuite j'avais écrit: En d’autres termes créer un Etat parallèle… crois-tu vraiment que ce soit raisonnable ? Tu imagines ta « caisse spéciale » créant un système fiscal parallèle pour lever l’impôt, un système contable parallèle pour s’assurer que l’argent va bien là où il devrait aller, un système de paye parallèle… Et qui gérerait cette « caisse spéciale » ? Il faudrait élire des gens pour l’administrer et la diriger, et puis les payer… Et tout ça avec pour seul et unique but de « ne pas payer les ministres et les députés » ?

    Tu réponds: On peut sérieusement y réfléchir. Une institution comme une Cour des Comptes (voire même européenne) ne me paraît pas utopique. Pour le personnel, on peut reprendre des personnels du fisc, des chômeurs compétents et du personnel compétent attiré par la mobilité professionnelle.

    Désolé, mais on ne peut pas "sérieusement" y réfléchir. Une institution comme la Cour des Comptes a un mandat précis, qui n'inclue surtout pas la gestion de quoi que ce soit (comment pourrait-on être le contrôleur des comptes et en même temps le gestionnaire ?). Pour le reste, je crois que tu ne te rends pas compte des siècles qu'il faut pour donner à un Etat sa cohérence administrative. Il n'y a qu'à voir les énormes difficultés des nations qui ont du créer des Etats ex nihilo. Je trouve d'ailleurs ta dernière phrase intéressante: "on peut reprendre...". C'est qui ce "on" ? A qui déléguerais-tu le pouvoir de choisir et recruter cette nouvelle fonction publique ?

    En GB, les building societies et les banques mutualistes comme la Co-operative Bank ont bien résisté à la crise. Il y a aussi des citoyens en GB en faveur de la création d’une banque postale.

    Tu n'as pas répondu à mon point. A la fin de l'ère Thatcher, la plupart des "building societies" sont devenues en droit des banques, en abandonnant leur statut mutualiste. Pour ce faire, il a fallu organiser des votations ou les adhérents avaient le choix entre garder l'ancien statut ou passer au nouveau. En général, les offres alléchantes de dividendes ont suffi pour que toutes ces "votations" donnent le même résultat...

  9. Descartes dit :

    @Carlo (#39)

    Entièrement d’accord. La critique du libre-échange est un thème que Jean-Luc Mélenchon devrait aborder plus souvent. Sur cette question, comme sur celle des retraites, il lui faut nettement marquer sa différence avec MA.

    Encore faudrait-il pousser un peu la réflexion et être capable de proposer quelques solutions alternatives, non ? Rejeter le libre-échange, c'est bien. Mais on fait quoi à la place ? C'est quoi les conséquences et le coût de ce qu'on propose ? Mystère...

    Au fonds, on est ramené toujours au même problème: si on rejette l'idée du marché comme seul mécanisme dans la fixation des prix et l'allocation des capitaux, il faut bien proposer une alternative. C'est cette réflexion qui conditionne en fait la crédibilité des propositions. Or, je ne vois aucun progrès dans cette direction. Tout au plus quelques idées générales...

  10. Pulchérie D dit :

    La pratique de l’infiltration

    Le site canadien Mondialisation.ca révèle qu’un certain Sustein, nommé par le président Barack Obama à la tête de l’Office of Information and Regulatory Affairs (Bureau de l’Information et des Affaires réglementaires) a recommandé l’« infiltration cognitive » des groupes qui mettaient en oeuvre la promotion des « théories de conspiration » comme celles entourant le 11 septembre.
    Il s’agit d’un professeur de droit à Harvard, qui soutient que le gouvernement devrait infiltrer furtivement les groupes présentant des théories alternatives sur des événements historiques par le biais des « forums de discussion, des réseaux sociaux en ligne ou même des groupes en espaces réels et tenter de miner » ces groupes.
    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=17419

    Quand une idée est dans l’air, elle s’exprime partout.

    Le blog de Mélenchon a connu, depuis la fondation du parti de gauche, divers types d’attaque :des insultes, qui ont eu peu d’effet, puis plusieurs « bugs » qui ont paralysé le site plusieurs jours, jusqu’à ce que le blog soit confié à un serveur efficace.

    Et depuis, l’infiltration furtive dont parle M.Sunstein est en cours.

    L’insulte reste très peu utilisée, mais l’essai de ridiculiser l’auteur d’un « post » en disséquant les phrases, en les tronquant, en essayant de lui démontrer qu’il ne connaît rien dans le domaine où il donne son avis, connaît la faveur des taupes.
    De temps en temps, on flatte un des protagonistes d’une discussion, pour lui faire admettre son accord sur une thèse qui se révèle, après analyse, apparentée à la droite. On lâche de temps en temps son mépris pour des conceptions très gênantes pour la droite : « …ces sottises, comme accorder de l’importance à Bilderberg….croire que la Round Table of European Industrials a son mot à dire dans l’élection des commissaires européens : complètement idiot ! ».
    Pour le lecteur sans opinion qui jette un coup d’œil en passant sur le blog, c’est une indication : « Bilderberg ? Mais on en parlait sur le blog de Jean-Luc Mélenchon, qui est réellement de gauche, « ils » estiment que ces gens ne jouent aucun rôle.

    Qu'en pensez-vous, amis de Jean-Luc Mélenchon ?

  11. Nipontchik dit :

    Pas mal l'article du Point aujourd'hui...

    Pero, no seas otario! Vos bien sabés que, para llevarse una minita, tanto valen los pettitorios de derechos humanos como las fiestitas de Hollande en la ENA....

    "Vos que penando un amor te condenás
    en una cárcel de hastío,
    que porque ayer te insolaste
    hoy vas temblando de frío.
    Vos que de miedo a reír casi llorás,
    endurecido'e rencor.
    Levantá una rubia copa de champán
    y olvidarás como yo.

    Aprovecha que esta vida hay que vivirla
    para encontrarle la llave...
    ¡Hoy tenés un corazón que te palpita
    pero mañana, quién sabe!...
    Hay que vivirla compadre, hay que vivirla
    y pa'sentirle el sabor
    cerrá tu corazón, dormite el alma,
    verás que el mundo es mejor..."

  12. 60 Pulchérie D : je préfère la théorie du chaos de Naomi Klein aux théories du complot, style Thierry Meyssan...

  13. andré 69 dit :

    " Nous sommes des syndicalistes, des salariés, des économistes, des sociologues, des retraités. Les retraites et le chômage concernent toutes les générations. La désinformation permanente sur ces deux dossiers, volontaire ou involontaire, est dangereuse pour notre démocratie. Ensemble nous souhaitons ouvrir une brèche dans ce mur de la désinformation.
    Le déficit des retraites, de la santé, du budget de l’Etat, mais aussi le chômage et la précarité, ne sont que les multiples symptômes d’une même maladie. Celle de l’explosion des inégalités au cours des 30 dernières années, suite aux dérégulations qui ont laissé le champ libre à la goinfrerie sans bornes des dirigeants des grands groupes financiers et de leurs principaux actionnaires..." - Lire la suite de l’Appel « Retraites, Chômage - Arrêtons la désinformation ! » et les premiers signataires sur http://reparti.free.fr/a090210.pdf

  14. VERGNES dit :

    @ Léon 49

    Il y a déjà belle lurette que le NPA est entré en campagne sur les Pays de la Loire. Dans le 44 par exemple il existe une vingtaine de comités de soutien trés actifs, avec des actions regroupant les militants de toutes le orgas, conf de presse, un meeting de lancement le 2 février regroupant 500 personnes, un à St Nazaire le 4 mars et un autre à Nantes (Bouguenais) le 10 mars où effectivement il y aura Clémentine Autain (Fédération), Jean-Luc Mélenchon (PG), Pierre-François Grond (NPA), Jean-Jacques Boislaroussie (Alternatifs), Christian Martin (PCF), Francis Sittel (Gauche Unitaire) et Marc Gicquel.

    Leçons de laïcité du PS:
    Le Conseil régional des Pays de la Loire vient de voter une subvention de 2000,00 Euros à l'association "Alliance Biblique" pour une exposition fin juillet au Croisic dont le but est la promotion et la vente de la Bible.

  15. Pulchérie D dit :

    @ 62

    Naomi Klein n'a rien à voir avec les méthodes d'infiltration.
    Type même d'une réponse "à côté".
    Ceci ne m'empêche pas d'apprécier énormément Naomi Klein.

  16. pichenette dit :

    Manteau neigeux salutaire, la campagne est lancée, les perceneige vont fleurir. Espoir de reprises en main par chacun des vrais enjeux dépassant les seuls chemins imposés par les dirigeants politiques actuels médiatisés.
    Faire le maximum pour ne pas perdre les liens sociaux squelette de la société, ne pas laisser à quelques castes le droit de vie et de mort sur la majorité. Inventer et s'appuyer sur les acteurs du passé.
    Je viens de visionner un film "l'école buissonnière" (école vers 1920), d'actualité...


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