01sept 09

Lundi c'était le lendemain du "Remue méninges" du Parti de gauche à Clermont Ferrand. J'étais donc plutôt distrait en écoutant ma radio du matin. Une légère overdose de politique, après un tel week end, en quelque sorte. Mais je n'en étais pas rendu au point de ne plus suivre ce qui se disait. Quelque chose clochait. Toutes ces nouvelles sur les élections au Gabon. Mazette! Et sinon tant de chose sur les élections au Japon. Bigre! Mais quoi? Rien sur l'Allemagne. Rien. Madame Merkel a perdu. Et Die Linke, notre parti frère, a cartonné. Il est devenu la seconde force au total des voix sur trois länders. Ca ne valait rien. Rien de rien. Pas un mot. Ce que j'ai lu, depuis, me fait cependant sourire.

Ici où là, j'ai noté depuis, en effet, quelques commentaires, tous dans le même registre, comme d'habitude. Grace àla pluralité de la presse, nous savons que si tous disent pareil c'est donc que c'est vrai. Donc, pour "Libération", Die linke est repeint en «néo communiste». C'était le nom que le petit Benoit Hamon avait proposé au bureau national du PS de nous accoler, à nous, le Front de Gauche. Petits coquins! Ailleurs, chez les plus puissants commentateurs et connaisseurs de l'Allemagne tout s'explique facilement. Voyez plutôt. A l'est, ce bon résultat c'est parce que Die Linke ce sont des anciens communistes. Tiens, on croyait que tout le monde détestait les communistes dans les anciens pays de l'est! Et à l'ouest c'est parce que c'est Oskar Lafontaine lui-même qui était candidat. Ah bon? On avait lu, chez les mêmes, qu'Oskar était marginalisé par ses «règlements de compte avec ses anciens camarades». Juste comme disent de moi la hyène Fogiel et la baudruche Carlier qui glapissent de concert qu'en refusant les primaires je me suis «encore plus marginalisé». Je voudrai pourtant essayer de me hisser au niveau de ces grands esprits. Je propose une explication plus profonde encore que ces avis, pourtant d'un haut niveau de sagacité, justifiant les salaires de ceux qui les professent. En fait le résultat de "Die Linke" s'explique parfaitement par le nombre des bulletins déposés dans l'urne par les électeurs. Rien de plus qu'un geste ordinaire. Le même que celui fait pour mettre n'importe quel autre bulletin. Pas de quoi fouetter un chat. Ni en tirer quelques leçons politiques que ce soit. Génial, non? Soyons sérieux. Il reste que pour nous, ce résultat électoral est tout simplement un formidable point d'appui. Une nouvelle fois Oskar et ses amis nous déblayent la voie. Ils donnent un élan qui va être entendu dans toute l'Europe, la notre bien sûr, celle qui refuse la main mise de la droite et son lubrifiant social démocrate qui gouvernent ensemble en Allemagne. Une nouvelle fois, une leçon est donnée qui montre comment les élections sont un front de lutte en soi. Pas seulement une «photo», un «bon coup» et ainsi de suite. Pour le grand nombre des gens simples, la façon de voir l'avenir change selon que l'on est adossé à une force en état de gouverner ou que l'on croupit dans le témoignage impuissant. Hors de Die linke, les listes gauchistes, percluses de haine et de récriminations contre Die Linke, restent électoralement indétectables. Politiquement il en va donc de même. Le grand nombre appuie la volonté qui se donne les moyens de son ambition. A méditer bien sûr. Et pour y aider je renvoie aux articles de presse paru dans «l'Humanité» et dans «Le Monde» qui m'ont permis de présenter ma proposition, faite bien sûr au nom du Parti de gauche, d'un paquet électoral pour l'autre gauche incluant les trois prochaines élections, régionale, présidentielle, législative. Je pense être mieux entendu, et sans doute mieux compris, après ce dimanche allemand. Merci Oskar!  


55 commentaires à “Merci Oskar”
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  1. DEN dit :

    quelque peu dérouté ces derniers temps...
    cette analyse de Jean-Luc Mélenchon brève et très claire redonne tout le sens à notre démarche et espoir dans le Front de Gauche

  2. Bruno dit :

    Bonjour à tous,
    Oui, voilà enfin de bonnes nouvelles avec ces résultats de Die Linke.
    Par contre je suis un peu surpris de ne pas lire une réaction officielle ferme du PG concernant la suppression annoncée du juge d'instruction : voilà une régression incroyable et très dangereuse... au moment où les salariés en lutte de Continental sont condamnés, et où les fraudeurs du fisc sont "invités à régulariser leur situation". La justice à deux vitesses est plus que jamais en marche. Celà mériterait une initiative commune d'envergure du pôle de gauche (PG, PCF, NPA, Fédération...). A moins que j'ai zappé qq-chose...

  3. julie dit :

    en complément de la plainte sur les médias et leur oubli délibéré du succès de Die Linke aux élections régionales du dimanche dernier:
    j'ai également quelque chagrin à observer dès le début des papiers de Jean-Luc Mélenchon de l'éclipse totale sur la personne de Gregor Gysi, deuxième sinon premier personnalité de Die Linke et artisan AVEC Oskar Lafontaine du succès et surtout de la pérennité de l'alliance parti communiste de l'ex-RDA réformé et révoltés de la dé-socialdémocratisation du SPD, syndicalistes, associatifs etc. Je le regrette et aimerais connaître la raison de ce zapping.
    il faut tout de même pas oublier qu'avant la fusion en juin 2007 le PDS avait env. 60 000 militants, quelques biens dont l'actuel siège de Die Linke à Berlin, un Journal etc. et, il est vrai, une histoire....
    Le WASG par contre venait juste d'avoir 2 ans, env. 10 000 adhérents et sans Oskar c'était une plateforme d'opposants de tout bord, mais principalement de la famille à gauche y compris style NPA.
    Gregor Gysi est très médiatique, ancien avocat, il a une répartie redoutable et dans le "couple" d'avec Oskar il remplit le rôle du "traducteur" en termes compréhensible, voire crues, des méfaits du démantèlement du système social allemand commencé par le gouvernement Schroeder et poursuivi par la grande coalition CDU/SPD actuel. Il est par ailleurs le président du groupe parlementaire de Die Linke au Bundestag (54 députés).
    le lien vient de numéro d'août du journal du parti avec une interview Lafontaine/Gysi.
    http://viewer.zmags.com/publication/e9fab978#/e9fab978/4

  4. langue-rouge dit :

    Hold up tu me fais un peu peur en écrivant cela: "En France, nous avons notre boussole, le PG et l’extension du Front de Gauche : C’est la voie juste. Le peuple entendra. Il entend toujours lorsque l’on défend ses intérêts."
    C'est la voie juste, le peuple entendra. Il entent toujours lorsque... Cela fait un peu prophétique, un peu trop sûr de soi, cela fait un peu Mao, un peu Staline.
    Le Peuple a toujours raison et comme nous sommes sa boussole et ceux qui défendons ses intérêts...
    Je sais, tu ne le penses pas vraiment, c'est l'enthousiasme qui t'emportes et ça fait du bien parfois de se laisser bercer, mais quand même ne le laisses pas t'emporter trop loin.
    Moi qui suis au NPA et donc qui pense que le PG n'est pas LA BOUSSOLE, je suis loin de penser que mon propre parti en soit arrivé au point de constituer la boussole et la voie juste. Et j'espère ne jamais arriver au point de penser qu'à lui seul mon parti pourrait incarner cela.

    Pour répondre à Pingouin, les résultats électoraux de Die Linke qu’ils soient bons ou mauvais n’ont eu aucune influence sur la stratégie du NPA aux européennes.
    Le débat sur la construction d’une alternative crédible à gauche du PS ne peut pas se limiter à une observation attentive des sondages et/ou des résultats électoraux des uns et des autres.
    Celui qui fait le plus c’est celui qui a raison si on va jusqu’au bout du raisonnement de certains sur ce blog.
    Certains ici semble être hypnotisés par la ligne bleue des résultats électoraux d’outre-rhin oubliant tout le reste et en particulier le plus important.
    Un militant du pcf comme toi Pingouin devrait pourtant savoir qu’il ne suffit pas de faire 20% pour pouvoir construire un rapport de force favorable aux travailleurs.

    Pour dire les choses crument.
    Die Linke fait plus de 20% dans la Sarre et alors ?
    Ce qui m’intéresse et ce qui au final peut me convaincre c’est le programme et surtout la feuille de route de Die Linke pour imposer une rupture avec les politiques néo-libérales. C’est ça le juge de paix pour une organisation qui veut rompre avec le libéralisme.
    Si Die Linke fait 30% et au final une fois au pouvoir fait comme elle fait à Berlin avec le SPD alors rien à foutre. Et je m’étonne et je m’inquiète même que personne sur ce blog ne parle de cela.
    22%, 27%, ça ne veut rien dire !
    Même si je suis un peu provocateur en disant cela parce qu’évidemment, ça peut susciter de l’espoir, ça peut perturber le jeu des classes dominantes et c’est déjà pas si mal.

    Le problème dans les réactions c’est que le débat stratégique disparait derrière la magie des chiffres. Comme si finalement l’objectif se limitait à trouver la formule magique qui nous rapporterait le plus de voix. Merde alors ! Il est où le débat sur la stratégie dans tout ça ? Quels rapports avec le PS ? Peut-on siéger dans les exécutifs sans servir de faire-valoir de gauche au PS social-libéral ? Peut-on voter chaque année le budget sans cautionner l’orientation sociale-libérale d’une politique ?

    Die Linke est clairement un pas en avant dans la situation allemande. Mais attention, on ne juge pas une organisation sur sa seule capacité à récolter les voix des électeurs. Ce qui m’inquiète sur Die Linke c’est un parti entièrement structuré autour des seules élections (ce que n’étaient pas Rifondazione par exemple), c’est un parti à la moyenne d’âge très supérieure à celle du PCF (pour les infos que j’ai) et qui perd d’ailleurs des militants (il y a plus de militants qui meurt de vieillesse que de nouveaux militants recrutés), c’est un parti qui n’organise pas ou très peu la jeunesse radicalisée allemande (il suffit d’aller dans des manifs en Allemagne pour s’en rendre compte), bref c’est un parti institutionnalisé avant l’heure du fait évidemment du lourd héritage du PDS. Voir (http://www.internationalviewpoint.org/spip.php?article1499&var_recherche=die%20linke)
    La seule chose qui le sauve pour l’instant c’est le refus du SPD de diriger avec lui l’Allemagne. Mais il suffirait que le SPD dise banco pour qu’on assiste à une évolution à l’italienne à mon sens.
    Et il est là le danger même si j’espère me tromper en disant cela.

    Maintenant, j’habiterais en Allemagne, j’adhérerais à Die Linke malgré toutes les limites que je pointe.
    Donc malgré tout, bravo Die Linke !
    Mais ne nous déçoit pas !

  5. spartacus dit :

    jean-luc Mélenchon est d'une clarté limpide,il sait a quels journalistes il a faire.il a raison de ne pas les ménager.passer dans les médias publics est un droit pour les hommes politiques.le csa ne joue pas son role,le temps de parole de la droite est 10fois supérieur a celle du pcf et du pg.a cela s'ajoute tout les petits journalustres qui sous couvert d'une soit disant neutralité penchent a droite,et préchent la parole sakozyste.écrivons tous au médias pour leurs dire que nous ne sommes pas dupes dans leur façons de commenter l'actualité que ce soit en allemagne,en amérique latine,en palestine,ou ailleurs dans le monde y compris aux portes des entreprises françaises.


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