26mai 09

Aprés demain, je suis à la une de l’Humanité Dimanche. Un évènement dans ma vie de militant politique de gauche. Donc, ça vaut la peine cher lecteur que vous vous procuriez ce collector. Hum ! C’était une pub gratuite. Mais ce n’est pas la meilleure nouvelle de cette journée.  Voici la vraie bonne nouvelle politique de ce jour : non, José Bové n’a pas renié sa participation active à la campagne du non. La phrase parue dans l’interview de « Politis » de la semaine passée a souffert d’une erreur de ponctuation reconnue par le journaliste responsable de l’erreur. Ouf ! On se souvient, et on peut aller le vérifier : j’ai écrit sur le champ que je trouvais que quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire et que je ne savais pas quoi. En tous cas je suis soulagé. Et dès que je l’ai appris, c’est à dire vers midi, aujourd’hui 26 mai, par un coup de fil d’un proche de José Bové, François Simon, j’ai tenu à lui en donner acte sur ce blog. C’est le sens de ces lignes. Ce qui compte c’est que José Bové n’ait pas sombré comme son interview le laissait croire dans le déni de réalité. Pour bien faire je produis à la suite de ces lignes le communiqué du journaliste qui a fait le bouquin et l’interview. De cette façon chacun saura à quoi s’en tenir, de la bouche de l’intéressé. Quand à moi, je préfère avoir gardé un ami que de l’avoir perdu. Il n’empêche, quand même, selon moi, José Bové n’a rien à faire avec Cohn Bendit et les partisans du « oui » au Traité de Lisbonne. Mais ça c’est de la politique. C’est le fond de notre divergence. Et, bien sûr, cette divergence se suffit à elle-même, sans qu’on ait besoin d’y ajouter des motifs d’infamie s’ils sont, comme c’est le cas, sans fondement. Bonne leçon pour ne jamais croire ce qui est marqué dans le journal, même dans un bon journal comme Politis, quand ça va contre le sens commun. A la suite je donne aussi mon interview parue aujourd’hui dans « Les Echos ». Je crains en effet que ce journal ne soit pas votre lecture ordinaire. Non ?  Faites connaissance.

Un rectificatif bienvenu
Lundi 25 mai 2009 à 21:05, quatre jour après la publication du journal Politis concerné, le communiqué suivant du journaliste qui a publié l’interview est paru sous le titre « José Bové victime d’un tragique bug informatique par Claude-Marie Vadrot ». Voici le texte intégral de ce communiqué: « Le dernier numéro (1052) de Politis est paru le jeudi 21 mai avec un extrait du livre fait des conversations que j’ai eues avec José Bové pour le livre "José Bové, un paysan pour l’Europe". Un bug informatique (dont je suis peut-être le responsable au moment de la transmission du fichier d’origine) fait dire à José "Je n’ai pas fait campagne". Ce qui ne correspond pas à la réalité et est exploité depuis quelques heures par ses amis et ses ennemis. Il suffit de se reporter à la page 157 du livre qui est en librairie (éditions Delachaux et Niestlé) pour retrouver la réponse exacte à ma question, réponse qui devrait ramener le calme dans les esprits mal intentionnés qui peuvent faire l’effort de lire tout le bouquin avant de grimper aux rideaux : "Effectivement, j’ai voté non au traité constitutionnel, mais je n’ai pas fait campagne, une campagne très écoutée, au nom de vieux principes archéo-souverainistes qui nous ramèneraient au repli identitaire sur l’Etat-nation : c’est effectivement un schéma qui ne peut plus fonctionner, qui n’a plus de sens, qui nous ramène à ce qu’il y a de pire dans le nationalisme". Fin de la polémique, donc. ». Fin, bien sur. Volontiers. A la condition de ne pas accuser ceux qui ont pris l’interview au sérieux d’avoir réagi, et non « exploité » une information aussi inouïe. Et la meilleure des preuves qu’il ne s’agissait pas « d’exploiter » c’est que je suis heureux de publier ces lignes.

UN VOTE DE GARANTIE
Les Echos: "Comment jugez-vous la première partie de la campagne électorale?"
JLM- "Je suis assez stupéfait d’entendre les généralités égrainées tant par l’UMP que par le PS. Ils font, l’un et l’autre, des promesses incompatibles avec le Traité de Lisbonne qu’ils veulent voir ratifier. Par exemple, l’UMP, je cite, veut « combler le fossé qui existe entre les Etats en matière de norme sociale commune ». Sauf que l’harmonisation sociale est interdite par le Traité de Lisbonne ! Quant au PS, il dit qu’il faut changer de majorité pour chasser les libéraux. Pourtant, il vote presque tout le temps avec eux au Parlement européen. Il l’a fait, par exemple, pour la directive sur la dérégulation du marché de l’énergie. Et le MoDem! Lui, il prétend limiter la libre circulation des capitaux et instaurer une taxe de type Tobin… C’est intéressant… surtout si l’on se souvient que les députés du Modem ont voté contre la taxe Tobin et que le Traité de Lisbonne interdit toute restriction aux mouvements de capitaux. Tout cela, c’est un l’enfumage généralisé! Cela interdit un débat sérieux entre des gens responsables. Je comprends que l’on puisse être libéral, mais je ne comprends pas qu’on ne l’assume pas. De la même façon, je comprends que l’on soit favorable au Traité de Lisbonne, mais je n’admet pas qu’on le dissimule."

Les Echos: "Mais vous, que proposez-vous ?
JLM- "Tout d’abord, nous voulons que soit respecté le vote des Français qui ont rejeté en 2005 le Traité constitutionnel. Nous les appelons donc à voter contre les partis qui, eux, le soutiennent. Ensuite, comme homme de gauche, face à la crise, j’estime essentiel de mettre en place un bouclier social. Nous devons harmoniser les différentes législations sociales des pays de l’Union afin de rendre impossible le dumping social. Cette proposition seuls peuvent la faire sans se moquer du monde ceux qui s’opposent au traité de Lisbonne. Le troisième point essentiel est la volonté d’indépendance de l’Europe à l’égard des Etats-Unis. Enfin, il est fondamental que l’Europe soit indépendante vis a vis des Etats Unis! Stop a l’intégration militaire avec eux. Et dans le domaine économique, aussi, nous sommes contre la création du « grand marché unique transatlantique » dérégulé qu’a décidé  le Parlement européen. Si les libéraux du PPE et les socialistes du PSE, qui ont voté ce texte, l’assumaient aujourd’hui, nous pourrions avoir un vrai débat sur l’avenir de l’Europe".

Les Echos: "Le PS et l’UMP c’est donc bonnet blanc et blanc bonnet ?"
JLM- "Non, bien sur. Mais en ce qui concerne l’Europe l’un et l’autre interprètent ici une comédie. Ils ont des postures d’opposition, et, dès qu’ils sont au Parlement européen, ils s’entendent comme d’habitude: ils cogèrent le Parlement mais également la Commission européenne".

Les Echos: "Vous ne critiquez pas le NPA d’Olivier Besancenot. C’est un oubli ou c’est volontaire ?"
JLM- "J’évite! Je constate que l’autre gauche dépasse dans les intentions de vote les 15%. C’est beaucoup. Cela montre que nous pourrions être devant le PS, si nous étions unis. Hélas, nous ne le sommes pas, en dépit de tous les efforts effectués par le Front de Gauche. J’espère que les électeurs vont nominé la gauche unitaire plutôt que la gauche solitaire. C’est l’enjeux pour l’avenir de la gauche."

JLM "C’est la première fois que le PS a une attitude aussi sectaire. Vincent Peillon a même dit que ce serait une aide pour Nicolas Sarkozy!… Leur calcul électoral est faux. Par exemple, en Île-de-France, si l’on tient compte des intentions de vote actuelles et que l’on effectue une projection, on se rend compte qu’il y a un siège qui reviendra soit à l’UMP soit au Front de Gauche. Le vote utile dans ce cas de figure est le vote en faveur du Front de Gauche. De toutes façons, nous aurons de nombreuses voix d’électeurs du PS car, nous, nous sommes en cohérence avec leur rejet du Traité constitutionnel. Et puis, les gens veulent sanctionner les querelles d’ego de la rue de Solferino. Enfin, en votant pour nous, les électeurs de gauche ont une garantie contre les tentations d’alliance au centre." Propos recueillis par Renaud CZARNES


158 commentaires à “José Bové n’a pas dit ça”
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  1. maxou dit :

    Les « recommandations » de Bruxelles à Sarkozy
    Par Francis Wurtz, eurodéputé (1)

    bla bla bla bla je raccourci (maxou)

    Voici donc quelques extraits savoureux des dernières recommandations de Bruxelles au gouvernement Sarkozy sur la base des engagements pris par les différents États, dont la France. Elles sont récentes puisqu'elles datent du 28 avril. Lisez bien ! « À la lumière de l'évaluation (…) des progrès accomplis, le Conseil recommande à la France de poursuivre la mise en œuvre des réformes structurelles. Il est notamment recommandé que le France accélère les efforts d'assainissement budgétaire (…) en respectant ses objectifs (…) de croissance zéro des dépenses publiques. Cet effort devrait aller de pair avec une nouvelle amélioration (!) des systèmes de retraite afin d'assurer la viabilité à long terme des finances publiques. » Traduction : les retraites doivent coûter moins cher à la Sécurité sociale...
    Le document poursuit : « il est recommandé que la France améliore encore le cadre global régissant la concurrence – en particulier dans les domaines suivants : gaz, électricité et fret ferroviaire – en assouplissant les réglementations restrictives appliquées au (…) secteur des services. » il est, enfin, recommandé que la France, « dans le cadre d'une stratégie (…) de flexicurité, modernise (sic) encore le marché du travail ». Traduction : démantèle encore plus le Code du travail...
    J'arrête là. On ne peut mieux confirmer combien nous avons raison de « recommander » à qui veut opposer un carton rouge aux réformes sarkozistes d'aller jusqu'au bout de sa démarche en adressant son carton au modèle libéral européen dans son ensemble. C'est tout le sens du vote pour le Front de gauche pour changer d'Europe.
    (1)président du groupe de la Gauche unitaire européenne-Gauche verte nordique (GUE-GVN).

  2. vert chez moi dit :

    @4 Août
    il ne faut pas confondre :
    - PG et Front de Gauche : même si certains font tout pour ça, pour faire un enfant dans le dos du PCF... comme l'avait fait en son temps la LCR vis à vis de LO dans ses alliances...

    - textes fondateurs (certes assez positifs, j'en conviens sur bien des points...) et applications réels : le PG a des élus... et heu... voilà quoi des fois j'ai des doutes sérieux et vérifiés par des faits

    il est vrai que ça n'a pas géné un certain Brard de travailler main dans la main avec un "centriste" pour gérer une eau privée en IDF
    et il est vrai qu'il a fallu attendre la venue de Voynet à Montreuil (et d'autres élus ailleurs) pour imaginer une eau à nouveau public
    du concret !

    @LILITTE : l'unité en 2005... enfin 2006-2007 c'est tous derrière le PCF ? sans broncher ?
    dans ce cas là TOUT le monde a sa part de responsabilité
    noyauté des comités par le pcf, lcr qui voulait aller seul aux présidentielles, Mélenchon quittant les nonistes pour Ségolène...
    je crois que Bové n'est pas le seul responsable, loin de là : il est parti aux présidentielles une fois que les autres avaient déjà tout casser coté unité

    @dudu87
    je crois que les luttes ne manquent pas chez nous ? non ?
    que cela soit dans différents collectifs ou mouvements sur des sujets précis, mais aussi auprès de certaines associations (...) notamment écologistes mais pas seulement...
    et que certaines composantes du Front de Gauche localement, à part quelques exceptions que je connais bien et dont je respecte les combats, y sont plutôt absents non ?
    tu conviendras tout de même que le PCF (au grand regret de certains militants) est collé aux fesses du PS localement : en tout cas bien plus que les Verts...
    tu peux prendre les communes une à une en commençant par Limoges : le PCF est toujours dans la majo, muet, et collé au PS...
    contrairement aux Verts : soit repoussé dans la "minorité" (pour avoir eu l'audace d'etre parti en autonomie ?) soit dans la majo (conseil régional) mais loin d'etre muet...

    Cela explique peut être l'absence du PCF local dans certains combats pour ne pas déplaire le PS local ?
    C'est malheureux mais ce sont vos oignons... en même temps... mais je me demande bien quand les militants locaux vont reprendre les choses en main

    Oui j'engage le débat : et je constate que personne n'y répond...
    tant pis : c'est sur qu'ici il y aura peut être moins de complaisance ? (ah ?), vu les commentaires ça frole surtout et souvent le ridicule parfois...

    on est pas d'accord : à bas les traitres ! certains n'ont rien à envier au stalinisme visiblement... même en fraude et manip politicienne...

  3. maxou dit :

    @vert chez moi, bravo vous avez réussi à placer PCF partout, super !

  4. Nipontchik dit :

    et en ce moment à l'assemblée:

    Intervention à l’occasion de la discussion de la proposition de loi de Mme Marie-George Buffet et des députés communistes visant à prendre des mesures urgentes de justice sociale en faveur de l'emploi, des salaires et du pouvoir d'achat (no 1621). 28 mai 2009

    Monsieur le Ministre, j’ai trouvé votre intervention sympathique, cependant cela reste un discours « chloroforme ». En fait, ce que vous avez dit ce matin masque la politique cynique du gouvernement qui abandonne l’industrie nationale et s’inscrit dans le renoncement.

    Les députés communistes, au contraire, veulent relever le défi industriel de la France et sortir du dogme du licenciement. Interdire les licenciements est une question d’actualité. On peut même interdire les délocalisations, mieux, on peut même relocaliser pour créer des emplois productifs.

    Il est surprenant que vous ne parliez pas des sous-traitants du secteur automobile qui subissent la dictature du moindre coût. On le voit dans l’attitude des groupes Renault et Peugeot qui ont touché 6 milliards d’euros pour étrangler les PME, voire les tuer.

    Que fait le gouvernement dans les deux exemples suivants ?
    1/ REP International, une entreprise de pointe profitable, leader mondial de la presse à injecter le caoutchouc : la moitié du personnel doit être licencié afin de délocaliser en Inde ! Allez-vous utiliser le fond stratégique d’investissement ?

    2/ Le secteur de la fonderie aluminium des moteurs - Saint-Jean Industries, RAINCAST, les Fonderies de Lorient – où l’attitude des grands décideurs économiques, Renault et Peugeot, étrangle ces entreprises pour les obliger à délocaliser en Inde, en Chine ou encore en Croatie.

    Le nécessité est bien d’interdire les licenciements et les délocalisations alors que le gouvernement se contente d’accompagner au nom de la crise.

    Les députés communistes veulent reconquérir le potentiel industriel de la France. C’est le sens de notre combat. En tout état de cause, aujourd’hui, le gouvernement et le président Nicolas Sarkozy sont sur le banc des accusés.

  5. Nipontchik dit :

    c'est A.Gérin, député-maire PCF de Vénissieux bien sur!

  6. Jean dit :

    @Hold-up

    Merci pour ta réponse, je partage totalement ton point de vue.

  7. marillion dit :

    Codex Alimentarius

    Pétition Européenne pour imposer l'arrêt de la directive européenne sur le Codex Alimentarius prévue pour le 31 décembre 2009

    http://www.consumersforhealthchoice.com/index.php?option=com_content&task=view&id=268&Itemid=225

  8. julie dit :

    @webmaster
    ouvrez le blog, même si Jean-Luc Mélenchon n'a pas encore fait son texte (d'ailleurs qu'il prenne tout son temps, rien qui presse!)


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