06mai 09

A Sète, on était plus de six cents. Le gars de "Midi Libre" qui n’est pas entré dans la salle et qui m’attendait devant la porte, à l’arrivée, a dit qu’on était quatre cents. Mais le même écrit que mon troisième de liste, René Revol, dirigeant national du PG  est maire "PRG" de Grabels. Grandiose! Bon. On s’en fout. La vie continue. Cette salle était vraiment très caractéristique de ces publics très mélangés de tous horizons qui fréquentent les rassemblements du Front de Gauche. En tous cas maintenant je crois que cette fois ci la campagne des européennes est commencée. Tout cela parce que Nicolas Sarkozy l’a lancée. Mais je crois aussi que le débat est fini. Parce que Nicolas Sarkozy l’a totalement truqué. Le trucage bat son plein en ce moment.

MORTEL BIDONNAGE

L’Europe de l’impuissance qu’il dénonce c’est celle là même qu’il a mise en place! C’est celle du traité de Lisbonne. Mais bien sûr … «the show must go on». Le spectacle doit continuer. Donc, tout le petit monde des importants va faire semblant de trouver ce que dit le président très intéressant. Les socialistes vont se décaler et en rajouter, à gauche bien sûr. D’ailleurs chacun  rajoutera son paragraphe à une lettre au Père Noël dont chacun sait pourtant qu’elle est absolument inconciliable avec le traité que tous soutiennent. Je ne regarde pas seulement tout cela avec le dégout et la colère qu’une telle mystification suggère. Je vois avec effroi que cette façon de piéger la démocratie conduit toute la société à l’abime. Quand tout est bidon, quand tout le monde ment où se déguise, quelle part reste-t-il pour l’honnête intention de trancher entre les points de vue réellement en présence? Et si on ne peut plus les trancher par le débat et le vote, quelle légitimité a la décision d’un vote ? Et que vaut le vote lui même comme méthode de règlement des problèmes? Je ne me réjouis pas de ce naufrage de la méthode démocratique. Car nous avons besoin d’elle plus que jamais. Non seulement pour régler les problèmes en cours et faire reculer la désespérance que ressentent tous ceux qui pensent que «rien ne sert à rien». Mais plus encore pour demain. Quand il faudra gouverner ce pays à gauche et faire bifurquer tout le système dans une nouvelle direction et affronter tant d’intérêts particuliers! La révolution par les urnes a besoin d’une démocratie en fonctionnement.

VILLEPIN ET MELENCHON.

Dans son édito de «Libération», Laurent Joffrin imagine un front « de Villepin à Mélenchon » pour faire face au contexte. J’ai noté ça avec beaucoup d’intérêt. Naturellement je n’adhère pas du tout à cette idée. Mais j’y vois une prise de conscience de la gravité du moment. Je pense que Joffrin aussi comprend que quelque chose est en train de mal tourner dans la profondeur du pays et qu’il faut absolument sortir du ronron de la politique spectacle actuelle. Son édito est un signal d’alerte, à mon sens. Je l’ai pris au sérieux et j’ai accepté de répondre à ce sujet dans un entretien réalisé par Rosa Moussaoui dans «l’Humanité» parue ce matin. Je place le texte de cet entretien à la suite de ces lignes. Je voudrai profiter de cette occasion pour dire à ceux qui s’intéressent à ce blog et à ses idées que ces reproductions d’interviews sont une façon pour moi d’en souligner l’importance dans mon argumentation et d’en conserver la présence au delà du jour si court où elles paraissent. Autant dire que ceux qui le veulent et les mettent en circulation dans leurs réseaux facilitent le travail de conviction et renforcent le contre pouvoir médiatique qu’est la sphère de l’internet. Non?


UNE GRANDE COALITION ?

Le quotidien Libération suggère la formation d’une « grande coalition » antisarkozyste allant de votre Parti de gauche jusqu’aux amis de l’ancien premier ministre Dominique de Villepin. Que vous inspire cette idée ?

Jean-Luc Mélenchon. Je ne me vois pas du tout dans un attelage de cette nature. La violence de la crise commande une réorganisation générale de toutes les forces politiques. Mais la solution n’est pas d’enjamber le clivage gauche-droite. Au contraire. À la droite de réinventer autre chose que le libéralisme, à la gauche de réinventer autre chose que la social-démocratie. C’est la tâche que s’assigne le Front de gauche. Cette volonté de réorganiser la vie politique autour du centre est en fait le signal d’un échec. La social-démocratie est incapable de se constituer en opposition à Nicolas Sarkozy. C’est cet espace vide que tentent aujourd’hui d’occuper les centristes. Loin de se ressaisir ou de se tourner vers une alternative de gauche, les socialistes sont plus que jamais pris dans cette spirale de l’alliance avec le centre. De ces aventures-là, on connaît l’issue. Elles se soldent immanquablement par
la destruction de la gauche, comme en Italie.

Ces scénarios pour 2012 contribuent à étouffer davantage une campagne des européennes déjà bien atone. Cette absence de débat sur les enjeux européens est-elle, selon vous, délibérément entretenue ?

Jean-Luc Mélenchon. Je le crois. Nombreux sont ceux qui n’ont aucune intention de parler de l’Europe. Valérie Pécresse présente sa liste aux élections régionales un mois avant les élections européennes. Les socialistes consacrent plus de temps à leur stratégie d’alliance pour 2012 qu’à discuter de ce qu’ils comptent faire pour changer la donne en Europe. C’est incroyable. Tous ces gens tentent d’enjamber le scrutin européen du 7 juin. Ils refusent cette épreuve de force politique.

La nature même de l’élection présidentielle, qui écrase tout le débat politique, n’est-elle pas en cause ?

Jean-Luc Mélenchon. Je pense surtout que nous sommes face à une stratégie de diversion. Ils ont pris la mesure du risque que représente la mobilisation de l’opinion de gauche sur la question européenne. La mise en scène actuelle est assez frappante : elle donne les premiers rôles à tous les partis qui ont défendu le « oui » au projet de constitution européenne en 2005. On voudrait reléguer le camp du « non » aux oubliettes. Voilà la vraie raison de ces stratégies de diversion. Le débat que soulève la question européenne, est, au fond, celui de la politique nationale. Ces deux dimensions sont intrinsèquement liées. Qui rejette le traité de Lisbonne rejette les politiques qu’il contient. De là découlent des choix d’alliances. C’est là la cohérence du Front degauche, basé sur le refus de ce traité de Lisbonne et des politiques qu’il programme pour la France. De nombreux électeurs socialistes commencent d’ailleurs à poser un regard nouveau sur le Front de gauche. Ils y voient la possibilité de confirmer leur vote de 2005, mais surtout une assurance tous risques contre une recomposition au centre. Plus le Front de gauche sera fort, plus la route d’une telle alliance sera coupée.


166 commentaires à “A propos d’une grande coalition”
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  1. Christian C dit :

    @ pour Gilles et Jennifer

    Je reprends mon post, puisque les liens ne sont pas passés.

    Société Générale : états financiers consolidés au 31 décembre 2008.

    Total dettes : 1 089 116 millions d’euros.

    Total capitaux propres : 40 887 millions d’euros, soit seulement 3,75 % des dettes.

    http://library.corporate-ir.net/library/21/217/217918/items/324870/87B0CCAB-9166-4D4A-84A1-D62197186AD3_etatsfinancier.pdf

    BNP : états financiers consolidés au 31 décembre 2008.

    Total dettes : 2 016 581 millions d’euros.

    Total capitaux propres : 58 968 millions d’euros, soit seulement 2,92 % des dettes.

    http://media-cms.bnpparibas.com/file/38/4/etats-financiers-4t2008.6384.pdf

    Les caisses sont vides? Doit-on s’inquiéter?

  2. gilles dit :

    @christian c
    Attention dans les capitaux propres. Il y a les obligations longue durée, les emprunts à long terme ainsi que les apports des clients (particuliers, entreprises...) que nous sommes. Ne pas oublier si les banques nous appellent clients nous sommes des fournisseurs d'argents pour les banques.
    Voilà pourquoi (cf comptabilité) quand nous recevons nos relevés de comptes les augmentations ou recettes (apports en compte) sont au crédit et les dépenses (retraits) sont au débit idem pour les comptes d'épargne de trésorerie. Les fonds propres des entreprises strictement définis sont le capital, les réserves, les plus values réalisé, le résultat dégagé et les dettes et obligations à moyen et long terme. Les apports clients n'en font pas partie et dans le montant des capitaux propres de la banque, 58 968 millions d’euros, il y a les apports épargnes des clients constitués.

  3. gilles dit :

    @Christian C

    Le crédit bancaire ne circule qu'entre banque gràce au financement des Etats (recapitalisation, nationalisation des pertes, rachats des créances toxiques, emprunts..., autorisation de monnaie papier et électronique supplémentaire) et des banques centrales (baisse des taux directes, avances de trésorerie, report d'échéances, convertissements de créances toxiques en obligations, crédit supplétif d'aide au transfert, augmentatilon de la monnaie papier et de la monaie électronique... etc... Tout cela pour le circuit du crédit interbancaire et de spéculation sur les places boursières ! Pendant ce temps, l'économie dite'réelle" s'enfonce dans la dépression et ce n'est pas les commentaires de Obama, Fillon, Lagarde, du gouverneur de la BCE et des médias qui nous annoncent la reprise ! non s'il y a reprise ce sera la spéculation boursière interbancaire et rien d'autre et en plus cela ne va durer. Il n'ya aucun plan de relance réel et concret de l'investissement productif et de développement ni de relance réelle et concrète de la consommation populaire. Que de l'injection de crédit interbancaire, du papier monnaie, de la monnaie électronique virtuelle, de l'hyperinflation pour demain.

  4. gilles dit :

    @Christian C
    Et en plus long du G20, nos géants planétaires, dirigeants d'Etats domestiqués par le capitalisme, nous ont réservés le plus joli tour de passe passe avec les paradis fiscaux et bancaires. De la pure magie. A les entendre et entendre les médias il n'ya plus de paradis fiscaux et bancaire sur cette pauvre planète ! De qui se fichent-ils ? de nous petit peuple, de nous salariés en lutte. Les paradis fiscales et bancaires que sont Londres et New York existent toujours et ne sont pas cités une seule fois. Les autres, rien n'a changé et en plus on fait appelle aux immenses réserves d'argents et de capitaux dormants d'origine plutôt sales, douteuses, frauduleuses ou autres.
    Un peu comme si le FBI avait demandé à Al Caponne de l'aider à lutter contre la pègre et le crime. Le rédicule ne tue plus...!

  5. Christian C dit :

    @Gilles

    Tout à fait d'accord avec toi. Mais le problème majeur c'est que ces deux banques d'après leur bilan sont en quasi faillite. Alors que va faire le gouvernement à leur propos. Les laisser s'enfoncer? Les recapitaliser? Les nationaliser? Et comment se portent toutes les autres? En France le mensonge d'État a été élevé au premier rang des réalités sociétales et comme tout le monde le sait, les nuages radioactifs s'arrêtent toujours aux frontières.
    Alors je suppose qu'il en va de même pour la débâcle des institutions bancaires.

  6. gilles dit :

    @Christian C

    Personnellement, je ne vois pas dans les prochains mois, le gouvernement français nationalisé les banques. D'abord il n'ya plus assez de financement (à part fabriqué de la monnaie papier, électronique ou virtuelle qui se solderait par une hausse des taux d'intérêt de la BCE, une hausse des impôts, une purge dans les dépenses publiques, et dans des dix huit mois par de l'hyper inflation qui tuerait toute début de reprise !
    Je ne vois pas aussi Sarko annoncer la nationalisation sans indemnisation ni rachat, ni convertissement des dettes et des créances douteuses en les laissant aux actionnaires privés ou institutionnels. Bref, l'issue est qu'il y aura des immenses méga fusions de banques au niveau mondial. C'est ce qui approche ! Le capitalisme privé va devenir hyper monopolistique au niveau mondial. Un communisme capitaliste en quelque sorte !

  7. Jennifer dit :

    Bonjour Christian
    Y-a-t-il un lien où on peut trouver cette info sur Chavez et Coupat?

  8. Jennifer dit :

    Ce que tu donnes comme chiffres Christian C sur les banques est très intéressant mais je ne suis pas une experte comme Gilles. Doit-on s'inquiéter que les caisses soient vides? Nous non mais les capitalistes et les banquiers oui. En tout cas, ils ont trouvé la solution temporaire: c'est nous qui payons, pas eux. Mais néanmoins ça n'est que temporaire et la baisse de la production qui s'annonce bien plus énorme qu'on veut bien nous dire, risque de réenclencher une nouvelle crise financière.
    Non on n'a pas à s'inquiéter car la solution de la nationalisation des banques s'impose. Bien entendu pour les gérer par l'Etat et les salariés. Pour les forcer à prêter aux boîtes il faut en prendre le contrôle et c'est là que le bât blesse car ça c'est une atteinte au sacrosaint droit à la propriété privée. Les banquiers ne vont jamais mettre les banques au service du peuple, voire au service de l'économie dans son ensemble. Ce qui les motive c'est leur intérêt et non l'intérêt général et c'est pour cela qu'on court de nouveau à la catastrophe économique. C'est ce système capitaliste qui est contraire au bien de l'humanité qui est en cause.

  9. Jennifer dit :

    Bien entendu, Sarko ne va pas nationaliser les banques au service de l'économie et du pays. Or à terme c'est la seule solution à la crise car les boîtes vont continuer à fermer faute de capitaux. Virons Sarko!

  10. 4 Août dit :

    @ Gilles 19h49

    "Un peu comme si le FBI avait demandé à Al Caponne de l’aider à lutter contre la pègre et le crime. Le rédicule ne tue plus …!"

    Pas totalement faux:
    « en de nombreux cas, l’argent de la drogue est actuellement la seule source de liquidité disponible. (…) Pendant la deuxième moitié de 2008, le manque de liquidité étant le principal problème du système bancaire, ces capitaux liquides sont devenus un facteur important ».

    http://solidariteetprogres.org/article5066.html?var_recherche=renflouer%20drogue

  11. Jennifer dit :

    Pulchérie
    Je voudrais préciser que ce que je reproche à Nipontchik ce n'est pas de niquer en soi (grand bien lui fasse cette pratique saine en soi!) mais de niquer le npa et le PS. Je ne pense pas que ce langage soit de mise en politique quand on se pose des questions sérieuses.
    Par ailleurs, je ne suis pas non plus pour qu'on insulte notre sénateur préféré (à savoir Jean-Luc Mélenchon) en parlant de "connerie" à propos de lui car il donne assez pour qu'on ait du respect pour lui.
    De façon générale, je ne vois pas pourquoi il faut utiliser tout ce langage sexuel pour parler de politique (connerie vient de con) etc... mais sans doute tu le vois Pulchérie. Ca défoule? Ca libère notre libido etc... il doit bien y avoir mille explications.

    @Pierre L
    Quelle aubaine, Pierre L, vite à ton clavier. Je t'ai fait un post en or pour aiguiser ton esprit coquin et un tant soit peu libertin!

  12. Jennifer dit :

    A propos Nipontchik
    J'ai vu que tu es dans les petits papiers de Clémentine Autain qui te répond directement sur son blog! Wow, tu deviens célèbre!

    A part ça oui, la GU c'est bien mais je ne suis pas sûre que le MRC soit autant à gauche. L'avenir dira...

  13. 4 Août dit :

    On ne s'en lasse pas. Patrick Le Hyaric devrait reprogrammer cette pub sur téèfun!

    http://www.dailymotion.com/video/x1k4ot_merci-patron-publicite-de-lhumanite_ads

  14. Jennifer dit :

    Je viens d'écouter (sauf un morceau de 10mn) le discours de Jean Luc Mélenchon à Toulouse. C'est vraiment ce qu'il faut au peuple français à l'heure actuelle, à savoir: la politique aux postes de commande, comme dirait l'autre.
    La politique au sens "noble" du terme, pas juste les élections mais la compréhension de comment elle s'infiltre dans tous les rapports sociaux, dans toutes les classes de la société.

    Par ailleurs la question politique électorale est la clef de la situation à l'heure actuelle, celle qui peut permettre de trouver une issue au rapport de force social engagé contre Sarkozy. Ce n'est pas qu'on veuille "profiter" du mouvement social pour se présenter aux élections comme je l'ai lu dans le journal du NPA, mais que toutes les questions actuelles convergent vers cette question essentielle: changer de gouvernement. Ce sont les questions qui se posent au peuple et auquelles nous devons répondre si on ne veut pas être dépassé par l'histoire.

  15. pamphile dit :

    C'est bien ce semblant de combat d'ombres qui nourrit l'abstention ! Et puis, l'exemple de Dati, élue avant même que le vote ait eu lieu : ce mode de scrutin décidé par les états-majors décourage. L'impossible révocabilité des élus qui trahissent leurs électeurs doit jouer aussi. Sans compter la dispersion à gauche !
    Vous n'en êtes pas responsable. Je tire mon chapeau à votre courage !

  16. Toulousaine dit :

    Les Européennes...je ne cesse d'en parler autour de moi et j'irai voter comme je l'ai toujours fait depuis 40 ans à Gauche (PS) mais cette fois-ci mon vote sera pour vous le PG. Nous nous sommes croisés Mr. Mélenchon à la manifestation du 19 Mars à Toulouse et lorsque je vous ai reconnu et salué vous m'avez remis un autocollant "casse toi pôv con"... bien sûr ce n'est pas pour cette raison que j'irai voté PG mais pour vos idées qui sont plus proches des miennes que le PS (trop libéral) et si vous n'aviez pas créer votre parti je dois avouer que pour la première fois je me serai retournée vers le NPA. C'est vous dire comme la France est malade...J'avais voté NON au référendum sur l'Europe non pas que je sois contre l'Europe (loin de là) mais parce que je ne voulais pas d'une Europe Economique et Financière. Je souhaitais une Europe
    Sociale et Démocratique comme la majorité des NON ce que peu de dirigeants au PS ont compris. Alors, donne rendez-vous aux urnes le 7 Juin prochain.


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