23jan 09

Ce samedi 24 janvier, au Sénat, j’ouvre les travaux du Forum sur la planification écologique proposée par le Parti de Gauche. C’est Corinne Morel Darleux et Elodie Vaxelaire, deux secrétaires nationales du PG qui ont préparé ce moment et c’est elles qui l’animeront au fil de la journée. Une série d’intervenants qualifiés vont se prononcer sur un texte qu’a préparé une commission du parti. Il sera ensuite amendé en fonction de ce que la journée aura mis en lumière. Puis nous avons l’intention de mettre en débat le résultat dans les comités du Parti jusqu’au mois d’octobre prochain. C’est le lancement du processus de l’élaboration du programme de notre parti. On commence par l’essentiel. Ce qui est préalable à la vie en société, la vie humaine elle-même et donc son écosystème mis en crise par le mode de production et d’échange des temps modernes. Dans cette note je donne mon point de vue sur la façon avec laquelle j’entre dans ce sujet. En fait le thème soulève en moi deux sortes de réflexions. La première concerne la place de la crise écologique dans le moment présent. La seconde tourne autour de l’idée de planification. Dans les deux cas il s’agit de rétablir des cohérences conceptuelles perdues dans les années où l’apothéose libérale a eu comme corollaire la dilution des visions globales venues de gauche. A présent le terrorisme intellectuel qui prévalait a desserré son poing d’acier en raison de l’éclatement de la bulle des bobards néo libéraux dans la crise du capitalisme. Plus personne n’ose dire que quiconque pense globalement est un pourvoyeur de goulag comme ce fut le refrain des années quatre vingt dix. Profitons-en. Avec, par avance, les excuses qu’exige la formulation d’une pensée en transit qui ne prétend, de plus, à aucune exhaustivité à propos des sujets qu’elle aborde.

LE CORPS INORGANIQUE DE l’ETRE HUMAIN

Je voudrais rappeler que dans l’histoire des idées, la gauche a analysé de longue date le capitalisme comme producteur de barbarie. Ce point de départ est fondateur. Le capitalisme est une forme instable d’organisation du développement humain et il porte en lui des contradictions qui mettent en péril sa cohérence et sa durabilité. C’est un système en crise régulière. La barbarie a donc résulté de la dynamique même des mécanismes que le système a mis en jeu tout au long de son histoire. Les formes de cette barbarie étaient économiques, sociales, sanitaires, culturelles, et bien sûr très directement physiques par l’extension des zones et motifs de violences dans la société et entre les nations. Bref tous les processus humains pouvaient s’y trouver impliqués et leur dynamique spécifique réinvestie et pervertie par leur insertion dans le mode capitaliste de production et d’échange. La forme écologique de cette barbarie est une nouveauté pour la plus grande partie de la gauche. Plus exactement c’est la centralité de la crise écologique qui est une nouveauté pour beaucoup d’entre nous. J’en vois l’une des racines dans une méconnaissance de nos propres fondamentaux théoriques. La dialectique de la nature et des relations des êtres humains à leur écosystème est très présente dans le marxisme initial. Et d’abord dans l’œuvre de Marx. Dans «l’idéologie allemande» texte qui me fit adhérer au matérialisme historique, j’avais vu une belle phrase, aujourd’hui si parlante, mais que j’avais méconnue à l’époque. J’y voyais une banalité convenue, sans pressentir toute sa portée en ce qui concerne la rigueur de la méthode de raisonnement matérialiste. «L’histoire peut être examinée sous deux aspects. On peut la scinder en histoire de la nature et histoire des hommes. Les deux aspects cependant ne sont pas séparables; aussi longtemps qu’existent des hommes, leur histoire et celle de la nature se conditionnent réciproquement.» Et dans le «Manuscrit de 1844», une des lectures de base du petit apprenti marxiste de mon époque étudiante, il y avait aussi une leçon de méthode que nous diluions dans nos méditations sur la dialectique sans percevoir la radicalité du format proposé. Lisez ça si vous en avez la patience. «De même que les plantes, les animaux, les pierres, l’air, la lumière, etc., constituent du point de vue théorique une partie de la conscience humaine, soit en tant qu’objets des sciences de la nature, soit en tant qu’objets de l’art – qu’ils constituent sa nature intellectuelle non-organique, qu’ils sont des moyens de subsistance intellectuelle que l’homme doit d’abord apprêter pour en jouir et les digérer – de même ils constituent aussi au point de vue pratique une partie de la vie humaine et de l’activité humaine. Physiquement, l’homme ne vit que de ces produits naturels, qu’ils apparaissent sous forme de nourriture, de chauffage, de vêtements, d’habitation, etc. L’universalité de l’homme apparaît en pratique précisément dans l’universalité qui fait de la nature entière son corps non-organique, aussi bien dans la mesure où, premièrement, elle est un moyen de subsistance immédiat que dans celle où, [deuxièmement], elle est la matière, l’objet et l’outil de son activité vitale. La nature, c’est-à-dire la nature qui n’est pas elle-même le corps humain, est le corps non-organique de l’homme. L’homme vit de la nature signifie : la nature est son corps avec lequel il doit maintenir un processus constant pour ne pas mourir. Dire que la vie physique et intellectuelle de l’homme est indissolublement liée à la nature ne signifie pas autre chose sinon que la nature est indissolublement liée avec elle-même, car l’homme est une partie de la nature.» De tout ce passage m’était restée en mémoire l’expression «corps inorganique de l’homme», à propos de la nature. Je fis ma recherche à partir de ce mot avant d’écrire ces lignes. C’est dire que dans les choses de l’esprit surtout une belle image fixe aussi parfois une démonstration. A cet instant, ce que je veux souligner, c’est juste ce point de méthode. Un matérialisme aboutit ne part pas de la forme des relations entre les hommes pour les projeter sur la nature mais à l’inverse considère que la forme des relations entre les êtres humains procède de leur radicale dépendance à leur «corps inorganique». Cette dépendance spécifie l’objet de leur relation et elle est donc préalable à la forme historique de société particulière qu’elle peut prendre. Après cela, si tel est bien le cas, alors la première chose à dire à propos de l’histoire humaine n’est pas qu’elle serait d’abord l’histoire de la lutte des classes. Elle est d’abord l’histoire de la socialisation croissante des êtres humains. Et cela du fait que la forme de leur relation à la nature, leur «corps inorganique» est une forme nécessairement socialisée. Pour qu’il y ait lutte pour l’appropriation de la richesse, toute les formes de la richesse, y compris symbolique, il faut d’abord qu’il y ait une société humaine et celle-ci résulte de la dialectique de l’être à son «corps inorganique», bref de la «naturalité» de l’homme. De là un autre point. Ce qui est en cause ce n’est que, – comment écrire «que» à ce sujet!- l’écosystème humain que nous défendons. C’est à dire les conditions de vie propice à l’espèce humaine. Car la nature, en général, la terre, ne s’arrêtera pas de tourner et ses éléments physiques d’inter agir si les êtres humains n’y sont plus. Cette hiérarchie des faits a bien des conséquences selon moi. Elle modifie l’ordre des préalables de l’action politique de gauche. Ainsi ne peut-on pas dire que la question sociale est le préalable, à régler avant de s’attaquer à la crise écologique, par exemple. Il faut dire que la crise sociale doit être réglée d’après les exigences que met en scène la crise écologique.  Et ainsi de suite avec toutes conséquences que cela implique. Notamment le devoir d’examiner ce qui dans la crise sociale n’est pas seulement une revendication liée à la nature productiviste du système et dont la satisfaction revient à en prolonger les effets.

UN FAIT ACTUEL

Il faut bien revenir à l’immédiat. C’est-à-dire à la forme concrète de la crise écologique. La destruction écologique est devenue aujourd’hui le facteur de barbarie le plus violent et le plus puissant résultant du capitalisme et surplombant son propre fonctionnement. Dorénavant quand on regarde les causes de mort violente au niveau mondial, ce sont les cataclysmes naturels multipliés par le dérèglement climatique qui arrivent en tête, passant devant la faim ou les guerres. En 2008, 235 000 personnes sont mortes à cause de catastrophes naturelles dans le monde. Et l’ONU a indiqué fin 2008 que 9 catastrophes sur 10 avaient désormais un lien avec le changement climatique, et donc avec le modèle capitaliste de développement. Et l’on est face à un véritable emballement: 284 tempêtes et inondations majeures en 2008 contre 255 l’année d’avant; 24 vagues de températures extrêmes contre 8 seulement en 2007 … Et non seulement la crise écologique est désormais le principal motif de destruction humaine mais elle attise en chaîne les autres facteurs traditionnels de destruction liés au capitalisme tels que les famines et les guerres liées a l’accès aux ressources naturelles … dans ces conditions, la centralité de la crise écologique, et le préalable qu’elle constitue dans l’ordre de la programmation politique n’est pas un choix idéologique, ni même à certains égards un choix. C’est juste la réalité telle qu’elle se manifeste au moment où il faut décider d’une politique. En vue cavalière, donc, l’épilogue mortel de la crise actuelle pourrait bien être la crise écologique elle-même. Qu’est ce qui va empêcher en effet les voyous qui ont mené le monde jusqu’à la catastrophe économique actuelle de nous amener jusqu’à la suivante, la totale, celle qui a commencé à détruire la planète? C’est là que l’on mesure aussi la gravité de la bifurcation à l’œuvre dans l’histoire du capitalisme. C’est en effet la première fois que le capitalisme crée, de manière maintenant tangible, non seulement les conditions de sa propre destruction mais aussi de celle de la planète et donc de l’humanité elle-même. Cette marche à la catastrophe risque de devenir irréversible non pas dans des siècles ou des décennies mais à horizon de 10 ou 20 ans. Donc, pas de sortie de la crise écologique sans rupture avec le capitalisme. Dans ces conditions le problème revient dans la tambouille politique quotidienne. C’est comme ça. Heureusement. Ça nous donne une prise. L’environnementalisme qui postule l’écologie comme ni de droite ni de gauche, sur le modèle la liste Cohn-Bendit, est une illusion mortelle aujourd’hui davantage qu’hier, alors que le lien est désormais manifeste entre la nature capitaliste du mode actuel de développement et la gravité de la crise écologique. Désolé mais il faut encore s’avancer dans les choses précises. Par exemple pour noter que cela a des conséquences politiques pratiques. Par exemple, on ne peut pas combattre la crise écologique avec le Traité de Lisbonne, qui place les institutions au service de la libre concurrence. La libre concurrence c’est la dynamo du productivisme. Je laisse ce thème à ce point de développement, lui aussi, mais c’est déjà plus facile à prolonger soi-même si besoin est.

La protection de l’écosystème exprime un intérêt général humain

Après le petit tour sur le lien entre le matérialisme historique et l’écologie, puis celui entre critique du capitalisme et critique du productivisme, je veux formuler quelques idées à propos de la façon dont se lient l’idéal républicain et les problématiques de l’écologie politique. Voila. L’unité de destin de l’espèce humaine dans l’écosystème dessine un intérêt général écologique pour les être humains. S’il y a un intérêt général humain qui s’exprime de cette façon radicale, alors tout l’édifice des exigences politiques que contient une politique de gauche est refondé. Il en tire sa légitimité. Il est sa raison d’agir. Il délégitime la proposition de l’individualisme de droite et le mythe de la main invisible par exemple comme celui de n’importe quelle auto régulation du système social humain. Seule la délibération pour définir l’intérêt général est légitime. Tout y est subordonné. Ce n’est pas un détail. En ce sens l’écologie politique de gauche formule une nouvelle entrée dans l’humanisme qui articule le projet de gauche. L’écologique n’a donc rien d’incompatible avec le projet Républicain au sens général. Au contraire. On voit que posé de cette façon c’est le même. En pratique aussi. Pour nous, la République est forcément un projet universel. On ne fait pas la République dans un seul pays si l’on veut un monde de paix et de délibération collective. Ce point de vue épouse donc naturellement la cause écologique. Enfin, je mentionne que pour moi cette approche renvoie aussi à la laïcité. En effet celle-ci postule l’unité du genre humain. Elle affirme donc ainsi par là même qu’il y a un « intérêt général » spécifiquement commun a tous les humains. Et c’est de là que part la nécessité collective de la liberté de conscience qui garantit la libre participation de chacun à la définition de cet intérêt général. Mais ces enchainements là ont été définis cent fois sur ce blog. Je les laisse de côté. Je voulais juste signaler la cohérence des deux problématiques.

la planification écologique modifie la hiérarchie des temps sociaux et politiques

Si l’on applique à l’écologie la vision matérialiste du temps comme construction sociale, on sait que le temps est une propriété de l’univers social et politique et non un arrière plan fixe sur lequel le réel se déroulerait. Comme toute réalité sociale il donc enjeu de lutte de pouvoir. Tout le monde sait ce qu’est un temps contraint, par exemple. La synchronie des temps sociaux est même un enjeu central. Qui la décide? Le travail du dimanche affirme que le temps qui domine est celui de la marchandise et que celui qui est soumis est celui de l’être humain. Bien sûr ces définitions du temps et leur imposition au corps social ne se font pas tout seul. Il y faut des catégories sociales qui en profitent et des lois qui l’imposent. Bref, le temps social c’est de la politique. Il y a mille exemples de cette hiérarchie. De même chaque protagoniste vise a étendre sa propre temporalité à tout le champ social qu’il domine. C’est vrai des individus (!) comme des classes. Et cela se vérifie dans les macros systèmes. Ainsi il y a un temps aujourd’hui dominé et minoré: celui de la planète, le temps long. Il y a un temps aujourd’hui dominant et survalorisé: celui des actionnaires et des médias, le temps court. Tout le pouvoir dans notre société est à structure de temps zéro ou qui s’en approche. Contre l’immédiat, l’instantané, le temps réel, aucun individu ne peut plus rien. Seul le système qui a produit cette sorte de temporalité domine. Au cas précis, pour inverser cette domination du temps de la planète et organiser la bifurcation du développement au service du temps long, il faut une planification écologique. Le mot planification ici exprime le renversement des temporalités mises au pouvoir. Le plan c’est le temps long. Il doit imposer ces exigences en opposition à celles souvent contraires qui nécessitent la dictature du temps court.


68 commentaires à “La planification écologique. Au Sénat”
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  1. jennifer dit :

    Bonsoir Maxou
    Bien sûr que ce n'est pas une blague! Jean-Luc Mélenchon vient d'en parler à Ripostes.

    @JLM
    Ils étaient affreux les 2 de droite, cherchant systèmatiquement à "saboter" le débat par leurs ricaneries, leur bavardage perpétuel au moment où les autres parlaient.
    Mais vous avez bien posé le problème en les interpellant sur la dérive autoritaire du régime. Oui ils devraient s'inquiéter car ils seront aussi concernés. D'ailleurs, ils ont du admettre que ces atteintes aux libertés ne leur étaient pas indifférentes. Bravo pour cela dans une ambiance aussi hostile. On voit bien qu'ils ont le pouvoir et qu'ils se fichent complètement de l'opposition. Ils sont goguenards, sûrs de leur pouvoir, pourquoi se plieraient-ils à une quelconque règle de débat démocratique, à savoir simplement avoir le respect de son interlocuteur et l'écouter sans ricaner? Simplement odieux!

  2. commandant P. dit :

    lire "CFC" et pas "CHC"...
    excuses !

  3. sopadeajo dit :

    Jennifer a dit:
    "Je préfère nettement le mot de socialiste qui semble faire consensus partout: en Amérique latine, dans la gauche antilibérale anglosaxone et sûrement ailleurs. Mais certains ont tellement envie de se différencier du PS qu’il préfère ne plus utiliser ce mot. Franchement moi je préfère me différencier de la droite en n’utilisant pas le mot République. Bon d’aucuns nous expliquent que finalement si on rajoute le mot “sociale” c’est différent. La République sociale ce serait le socialisme. Alors pourquoi pas appeler un chat un chat? Pourquoi ne pas réhabiliter le mot socialisme?"

    Le grand problème est que, si bien le mot clé (le mantra) "socialisme", est, pour moi aussi meilleur que "répunblicain", les professionels du PS (Parti dit Socialiste) se sont attribués le mot; et ils ont fait telñleemnt de mal au socialisme, justement, après des décennies de trahison du concept et de la praxis du "socialisme", que nous devons faire attention quand nous utiliserons ce mot, qu´on NE NOUS CONFONDE PAS AVEC EUX; ACEC CES TRAÎTRES, avec ceux qui ont liquidé en fait le socialisme en France, en Ibérie,..

  4. sopadeajo dit :

    On comprend maintenant pourquoi la droite et les médias de droite étaient si enthousiastes avec Obama.
    http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/us_and_americas/article5575883.ece

    L´impérialisme défendu et mené à bout par un mulatre d´origine africaine. Si le Kenya dont il est originaire se déclarait socialiste, il le bombarderait, pour le faire rentrer dans les rangs de la grande pute impériale etatsunienne. Et aps un seul mot de condannation aux assassins juifs sionistes d´israel.
    Mulatre et sans cuilles.

  5. jennifer dit :

    Sopadeajo

    C'est quoi ta phrase "assassins juifs sionistes d´israel". Il y a un mot de trop: "juifs". Faut bien faire attention de ne pas amalgamer. De même qu'il est possible qu'on trouve des sionistes, ie des partisans de la colonisation de la Palestine qui ne soient pas juifs. De même que de nombreux juifs ne sont pas sionistes.
    Fais bien gaffe à tes formulations.

  6. jennifer dit :

    Sopadeajo encore!

    j'ai ouvert ton lien qui explique que des missiles ont été lancés par des drones US tuant au moins 15 personnes au Pakistan vendredi, c'est-à-dire sous l'administration d'Obama.
    C'est horrible, oui, on s'y attendait mais il faut le dénoncer haut et fort.

    Par contre cela n'a rien à voir avec le fait qu'il soit noir ("mulâtre" comme tu le dis) ou parce qu'il n'a pas de couilles (j'imagine que tu veux dire que ce n'est pas un vrai "mec") mais parce qu'il est tout simplement président des USA. Je ne le disculpe pas mais la couleur de sa peau n'a rien avec sa politique comme l'a très bien expliqué Jean-Luc Mélenchon dans son précédent billet. On a l'impression que le traiter de mulâtre est pour toi une insulte! Tu dérapes... fais gaffe Sopadeajo!

  7. Christian C dit :

    @sapadeajo
    @jennifer

    Je me permets de m'immiscer dans vos échanges pour vous recommander deux vidéos. Voici le post envoyé sur ce blog par: Brzezinski l'ennemi des Peuples le 19 janvier 2009 à 1:57
    Je me permets de le reprendre dans son intégralité.

    B.Obama : Le grand lifting de Brzezinski

    ” Voilà le changement : au lieu d’avoir un impérialisme avec des slogans de droite, ce sera un impérialisme avec des slogans de gauche, mais le programme reste exactement le même “.

    Webster G. Tarpley nov.2008

    Cette interview a été réalisée au début de l’automne 2008, c’est-à-dire avant l’élection de Barack Obama à la présidence de la République étasunienne le 4 novembre dernier. Donc également bien avant les attentats de Bombay (le 26 et 27 novembre 2008) qui ont marqué un regain des tensions entre l’Inde et le Pakistan…et bien avant Gaza dont on apprend par J.L Mélenchon que l’ Otan va remplacer Tsahal dans le maintien de l’ordre plutôt que d’offrir enfin la possibilité à l’ ONU d’interférer et d’imposer une réelle présence de ” neutralité bienveillante ” ! Quel cauchemar nouveau, pour les Palestiniens, en perspective.

    A voir si vous voulez avoir une petite idée de ce qui se trame de bien plus important. Il sera intéressant de corroborer les commentaires de nos chers dirigeants et nos chers médias avec les informations délivrées dans ces 2 interviews au fil du temps.
    La liste future des pays bombardés : Pakistan, Soudan, Birmanie … oui mais pourquoi ? Pour les droits de l’ homme ? Vous plaisantez.

    Interview de Webster G. Tarpley sur Obama (partie 1)
    http://www.dailymotion.com/video/k2kAbwiHGkZ8HsU41Z

    Interview de Webster G. Tarpley sur Obama (partie 2)
    http://www.dailymotion.com/video/k4LJ73rL87hH6sU5BG

    Surtout visionnez attentivement les vidéos. Le Pakistan est déjà une cible. Quant au Soudan et au Zimbabwe on verra bien.

  8. commandant P. dit :

    Gaza
    un article du Times qui illustre le nihilisme militariste complet
    (reprendre le site du Times)

    Selon le Times, le sentiment en Israël est délétère. Il est désormais de bon ton de louer les écrits de Gideon Levy, de Haaretz, qui était dénoncé il y a 15 jours par certains comme un traître parce qu'il montrait poliment l'absurdité de cette opération
    Effectivement, l'attaque de Gaza relevait d'une absence totale de conception stratégique d'un "nihilisme militariste" complet. On mesure aujourd'hui ce vide conceptuel, dans les effets obtenus

    Burns victim vows to be suicide bomber while Israelis ask:'Was it all worth it?'

    Sabah Abu Halima, who lost her husband and four of her nine children in attacks on Gaza, prays for revenge and dreams of killing herself among Israelis
    Sheera Frenkel in Gaza City and James Hider in Jerusalem

    Two days after their last soldiers returned from Gaza, Israelis are asking increasingly whether the offensive had achieved anything other than spawning a new generation of potential suicide bombers.

    ...

  9. commandant P. dit :

    A propos de la G4G = Guerre de 4ème génération et l'affaire de Gaza

    extrait d'un article citant Lind :

    La G4G est une dynamique de violences diverses qui s'oppose, selon des schémas transnationaux, à la violence de la globalisation telle qu'elle est conduite par le système dominant; mais pour résister à la G4G, voire l'emporter contre elle, nous dit Lind, il faut que les Etats se renforcent et renforcent ou acquièrent leur légitimité; par ailleurs, les nations, pour résister elles-mêmes à la globalisation, doivent affirmer leur identité et leur légitimité, ce qui est effectivement une voie efficace pour lutter contre la globalisation et lui résister. On peut conclure que, dans ce cas, la G4G force celui qui en est l'adversaire, sous peine de perdre dans l'affrontement, à s'orienter vers la voie que la G4G protège ou recommande implicitement pour la lutte contre la globalisation. L'avantage de la formule est qu'il n'y a aucune nécessité de "victoire" sur le terrain (on parle ici du champ de bataille pris comme sujet de la réflexion), et même au contraire. L'on voit qu'avec la G4G, la notion de "victoire", et celle de "défaite" par conséquent, n'ont plus aucune des significations classiques.
    De même mais inversement, dans la situation exposée, il apparaît que la G4G a également une fonction de démasquement des "imposteurs". Grâce au processus décrit ci-dessus, il met à jour les Etats-imposteurs, il désigne par le sort même de la bataille les usurpateurs parmi ceux qui se prétendent des Etats. C'est parfaitement le cas avec Israël, dont nous pensons qu'il s'agit de plus en plus d'une imposture d'Etat, avant de devenir une imposture de nation si la route actuelle est poursuivie. En ce sens, tous ceux qui soutiennent bruyamment l'action générale d'Israël selon l'argument que ses "ennemis" veulent son annihilation, soutiennent une évolution qui conduit objectivement à la destruction d'Israël par l'intérieur, par elle-même, par les termites qui, comme son mentor, le système américaniste, minent ce pays de l'intérieur. Effectivement, on retrouve cette même tendance que les USA, s'équipant pour affronter "les loups à sa porte" alors que les termites sont au travail en son cœur même

  10. 4 Août dit :

    Le monde est petit...

    "De 1995 à 2002, elle est membre du think tank Center for Strategic and International Studies (CSIS), au sein duquel elle coprésidait avec Zbigniew Brzezinski la commission Action USA-UE-Pologne et suivait plus particulièrement le groupe de travail Industries de défense USA-Pologne (1995-2002) et les questions liées à la libéralisation des échanges polonais[7]. En 2003, elle est également devenue membre de la Commission pour l’élargissement de la communauté euro-atlantique[8].

    En 2004, le président Jacques Chirac l'élève au grade de chevalier de la Légion d'honneur.

    En avril 2005, elle entre au conseil de surveillance de la multinationale néerlandaise ING Group, une des principales sociétés financières au monde[9], place qu'elle a quittée avant de devenir ministre déléguée[10]."
    (Wiki)

    Allez je vous aide: elle a répété en boucle "la crise est derrière nous !"

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Christine_Lagarde

  11. commandant P. dit :

    http://www.dedefensa.org/article-la_g4g_est-elle_gaulliste_23_01_2009.html

    = l'article qui cite William Sturgiss Lind

    ou bien, lire WIKIPEDIA, en anglais, sur la 4GW (la G4G)

  12. jennifer dit :

    Merci Christian C (post 56) pour ces excellentes vidéos que je recommende à toutes celles et ceux qui s'intéressent à la géopolitique et aux autres aussi...

  13. gp91 dit :

    bonsoir

    @56,à tous
    allez voir le pédigrée de Webster G. Tarpley sur wikipédia...
    vous serez renseignez.
    Si le coeur vous en dit allez voir Larouche
    bonne nuit

  14. un lecteur dit :

    Magistral billet.

    Pour aller plus loin et rassembler largement autour d'une telle priorité, et par temps de crise, il faudrait juxtaposer un système écolo, en doublon de celui que nous avons actuellement en attendant que les grands de ce monde percutent neurologiquement sur la nouvelle donne mondiale maintenant palpable...

    (L'ONU va prendre un sacré coup de vieux...)

    Il faut gérer le nouveau temps court (casse-noisettes) qui s'annonce (en France, en Europe et dans le monde) pour "tenter" de rattraper notre retard sur le temps long, le tout sans nous foutre dans des guerres.

    Et pour envoyer voler d'un revers de manche les critiques à venir sur un tel changement (dictature et compagnie...) il faut jouer cartes sur table avec la droite et inventer un système désolidarisé du système actuel pour amorcer la transition.

    Une première mondiale en somme.

    Bref, en attendant que nombre de neurones percutent, MC DO pourrait déjà mettre des poubelles à tri sur ses parkings, avec des panneaux du type " On est un peu en retard sur le recyclage carton, c'est pas faux ".

    Salutations.

  15. Hold-up dit :

    Avez-vous regardé l'émission " Ripostes " ?
    Cette émission " politique " de France 5, où de plus en plus, M.Moati, semaines après semaines, ne fait plus son métier de modérateur et semble de plus en plus complaisant avec le pouvoir en place et chacun de ses commanditaires ?

    Avez-vous vu Messieurs Roger Karoutchi, Claude Goasguen se conduire sur le plateau de télévision littéralement - je pèse mes mots tant je sais bien que l'insulte ad hominem n'est pas l'argument le meilleur - comme des porcs ?

    Oui, comme des porcs :

    Coupant toutes les 3 secondes la parole à ses contradicteurs, ricanant, insinuant, niant, insultant, méprisant les parlementaires présents et ridiculisant la démocratie et le débat démocratique, Monsieur Claude Goasguen parle de " cirque " pour caractériser l'assemblée et le combat politique de l'opposition.
    Il s'est fait un malin plaisir de rendre l'écoute de " Ripostes " carrément inaudible voire illisible. Non seulement désireux de fermer la bouche aux parlementaires la semaine, ce type se permet de venir sur le plateau de télévision du service public pour rendre inaudible ce qui devrait être grandement entendu. Se conduisant assez veulement en pitre tout au long de l'émission, en aucune manière il n'a été limité et cadré par M.Moati plutôt complice semble t-il de l'abrutissement général.

    Quand à M.Roger Karoutchi se moquant allègrement de M.Mélenchon présent sur le plateau et de M.Montebourg, celui-ci n'a eu de cesse de rire aux bonnes blagues de son collègue de foutaises et vulgaire individu, M. Goasguen.
    M.Roger Karoutchi qui pendant toute la semaine a jeté en pâture sur la place publique ses préférences sexuelles, comme si l'on en avait quelque chose à foutre, s'est permis de parler en ce qui concerne l'action parlementaire de l'opposition politique de " Théâtre " !

    Lui, qui a médiatiquement théâtralisé et instrumentalisé toute la semaine dernière son homosexualité avec l'idée de piquer des voix à M. B.Delanoë, actuel Maire de Paris dans la future bataille électorale et croyant par ce simulacre et cette basse manœuvre se rallier un supposé " vote homosexuel " sous les sales couleurs autoritaires de l'UMP se permet d'accuser
    l'opposition de faire du "Théâtre " !

    Double mépris en vérité. Et de la culture, et de la démocratie.
    L'autoritarisme spectaculaire qui veut tenir à sa botte dans un même mouvement le parlement et tout un peuple n'augure pas de doux lendemains.
    La poutinisation du régime sarkoziste propulse chaque jour un peu plus le peuple Français vers sa libération politique.
    Gageons alors que nous pourrons enfin demain à nouveau respirer dans ce pays, où actuellement un pouvoir anxiogène taillé pour 20 % d'une élite, empêche la parole de circuler et s'excite méthodiquement à la faire taire.

    " Riposte " - France 5 pour voir la vidéo en ligne de l'émission :
    http://www.france5.fr/ripostes/

    Pour info : Répression : 100 personnes arrêtées dans les rues de Paris !
    "Une centaine de militants interpellés à Paris " / article du Nouvel-Observateur.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20090124.OBS1336/une_centaine_de_militants_interpelles_a_paris.html

  16. sopadeajo dit :

    Chère jennifer

    je deteste me faire engueuler,mieux je ne supporte pas qu´on essaie de censurer des expressions, c´est laid.
    En Ibérie on dit tous les jours que quelqu´un n´a pas de couilles quand il n´a pas de courage ou que son courage est faux comme c´est le cas d´Obama le mulâtre, parce qu´il utilise de la haute technologie (comme israel) pour bombarder lâchement en faisant des morts civils comme dans tout bombardement.
    Et quand je dis que les juifs d ´ísrael sont sionistes et fascistes et des assassins, ç´est exactement ce que je dis et ce qui est.
    J´y ajoute les salauds fascistes français comme Attali qui est un vrai vrai salaud, et des centaines d´autres en la douce france qui opnt fait en défendant inconditionnelement israel que le masacre des Palestiniens et leur lente expulsion ou extermination soit possible.
    Même la France ne pourrait pas comettre les crimes affreux d´israel sans se faire sérieusement réprimander.
    Et la réaction du PG contre cette tuerie, l´absence de condannation claire et ferme d´israel est nettement insuffisante et donc honteuse.

  17. sopadeajo dit :

    "Pour info : Répression : 100 personnes arrêtées dans les rues de Paris !
    “Une centaine de militants interpellés à Paris ” / article du Nouvel-Observateur.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20090124.OBS1336/une_centaine_de_militants_interpelles_a_paris.html"

    Voilà un sujet à traiter lors de la manifestation du 29: l´extrême droite de Sarkozy camouflée, mais bien effective: qui cause de vraies pertes de liberté. Il faudrait commencer à demander la démission du mauvais Sarkozy, mauvais pour la France qu´il ne peut comprendre ni aimer, mauvais pour la démocratie populaire, mauvais pour la solidarité internationaliste, mauvais en style, mauvais en tout.

  18. Christian C dit :

    @gp91

    Le problème sur Obama et sa politique internationaliste ce n'est pas de savoir si Webster G Tarpley est pote avec LaRouche, mais de savoir si ce qu'il dit est vrai. Si cela est vrai, en ce cas, il vaut mieux se méfier d'Obama, que de Tarbley.

    Comprenne qui voudra.


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