21sept 08

Samedi je participais à la manifestation contre la guerre d’Afghanistan avec Marc Dolez député socialiste du nord. Mes amis de PRS ont formé une petite délégation groupée autour de leurs drapeaux. Au moment où je les rejoins, il fait beau et chaud si bien que la manifestation est aussi un moment où l’on peut lever le nez pour jauger les façades du Paris populaire. J’en ai besoin. L’ambiance stressante de la préparation du congrès socialiste m’a asphyxié. Chemin faisant, vers Barbés, je bavarde avec les représentants du Mouvement pour la paix. On convient de se revoir pour approfondir la conversation tout en prenant rendez vous pour les conférences de presse qui vont précéder le débat et le vote à l’assemblée et au Sénat cette semaine. L’actualité sera sur ce sujet. Les figures de la paix et de la guerre reviennent dans le débat public. Elles ne vont pas en sortir de si tôt. Dans ce registre plus que dans tout autre, l’examen soigneux des arguments, leur comparaison et leur vérification est un devoir de précaution constant pour qui veut agir en connaissance de cause. Car très traditionnellement, la guerre nécessite une consommation considérable de mensonges et de zone de silence pour son entretien. Leur mise à nu fournit souvent un éclairage précieux vers la vérité. De cette violence crue du mensonge asséné avec l’aplomb tranquille de l’évidence, nul meilleur exemple que la volte face du président de la République sans autre argumentation que la force de l’affirmation. Le 26 avril 2007, entre les deux tours de la présidentielle, sur France 2, il déclare : « La présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive. Si je suis élu, les troupes françaises quitteront l’Afghanistan ». Puis en novembre 2007, au cours de sa visite à Washington, il affirme: « la France restera engagée en Afghanistan aussi longtemps qu’il le faudra, car ce qui est en cause dans ce pays, c’est l’avenir de nos valeurs et celui de l’Alliance Atlantique ». Du retrait au renfort, la France a pris un virage sur l’aile sans autre explication que la décision de son chef des armées. Tout est donc bien possible dès qu’il s’agit de propagande. Ma conviction contre cette guerre est connue. je n’y reviens pas ici. Je veux seulement poser les questions qui peuvent éclairer le moment, si elles trouvaient réponse.
D’un bobard à l’autre
Les Etats-Unis et la France sont allés « en Afghanistan pour défendre la liberté du monde » ? C’est ce que proclame Nicolas Sarkozy,le 20 août à Kaboul et le 21 août en Conseil des ministres. Personne n’a pourtant jamais démontré de lien positif entre les actes de guerre de la coalition en Afghanistan et la « liberté du monde ». Sans excès de mauvais esprit, on pourrait même aisément démontrer l’inverse, à savoir que c’est l’intensification des actes de guerre de la coalition qui nourrit le terrorisme et fait reculer la liberté. Sarkozy n’en est pas à sa première affirmation péremptoire. Dès son discours devant la conférence des ambassadeurs le 27 août 2007, il avait affirmé que pour « prévenir une confrontation entre l’Islam et l’Occident », « notre devoir est d’accentuer nos efforts en Afghanistan ». On ne voyait pourtant pas non plus très bien le lien logique entre les deux, ni d’ailleurs quelle pouvait bien être la réalité d’une confrontation globale entre des entités aussi floues que l’ « Islam » et l’ « Occident ». Le ronflement des phrases creuses de cet acabit n’a jamais cessé pour justifier une présence militaire française dont en réalité plus personne n’énonce clairement les objectifs. Du coup l’emphase éclate comme une bulle de savon a la première question même la plus banale. Ainsi quand le président de la Commission de la défense de l’Assemblée nationale proclame que « la présence militaire française en Afghanistan est l’opération extérieure la plus décisive pour la sécurité de la France » (le 26 août à l’assemblée nationale). Faudrait-il donc en conclure que si la France ne combattait pas en Afghanistan, sa sécurité aurait gravement été compromise ? Par qui ? Comment ? Pourquoi ? Un argument massue de Bernard Kouchner tente de balayer la question : «le terrorisme qui frappe aujourd’hui à Kaboul pourrait frapper demain plus prés de chez nous ». C’est le même argumentaire qui avait été utilisé par les Américains pour justifier leur invasion de l’Afghanistan en 2001 au nom de la légitime défense suite aux attentats du 11 septembre.Nous sommes en danger ? Pourquoi ?

UN PASSE OBSCUR
Une bonne preuve de l’effet d’opportunité qui a été à l’origine de l’invasion militaire de l’Afghanistan est qu’elle a été préparée par les Américains et les Britanniques plusieurs mois avant le 11 septembre. Dès l’été 2001, les Américains avaient commencé à envoyer des commandos en Afghanistan et avaient pré positionné d’importantes forces en Egypte tout en déployant avec les Britanniques leurs flottes en mer d’Oman pour préparer l’invasion du pays. Les vrais motifs de l’invasion étaient donc ailleurs que dans la réplique à Oussama Ben Laden, qui n’avait d’ailleurs d’autres lien avec l’Afghanistan que de s’y être réfugié dans les montagnes. Mais qui se souviens que le régime taliban qui gouvernait à l’époque à Kaboul avait déclaré accepter au lendemain du 11 septembre de livrer Ben Laden pour qu’il soit jugé. Peu importait alors aux Américains. Colin Powell affirme alors au monde entier que les Etats-Unis détiennent des preuves de l’implication afghane dans les attentats du 11 septembre et qu’elles seront fournies au Conseil de sécurité. Personne ne les a pourtant jamais vues. Personne ne les réclame depuis. Ce tableau est donc couvert d’une ombre inquiétante depuis l’origine. En effet, les Américains sont très actifs en Afghanistan et au Pakistan depuis la fin des années 1970. Ils se sont fortement appuyés sur les islamistes pour contrer l’influence soviétique dans la région. C’est eux qui ont constitué « Al-Qaïda » à l’époque pour combattre les russes. A ce titre, ils avaient directement armé les Talibans. La prise de pouvoir de ceux-ci à Kaboul en 1996 avait été soutenue par deux alliés de poids des Etats-Unis : l’Arabie Saoudite et le Pakistan. Tout ce passé semble s’être évanoui des souvenirs officiels et des « argumentations » du  présent. Pourquoi ?
 
LE PETROLE BIEN SÛR
Dans cette région du monde, la succession des événements montrent que souvent les motifs d’action sentent très fortement le pétrole. Depuis la chute de l’URSS en 1991, les Etats-Unis font tout pour contrer l’influence russe et iranienne en Asie centrale. En particulier pour désenclaver sous leur contrôle les importantes réserves de pétrole et de gaz du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan et du Turkménistan. Les Etats-Unis conçoivent alors un projet de pipe line géant allant de la mer Caspienne jusqu’à la mer d’Oman via l’Afghanistan et le Pakistan. Pour cela ils négocient via la compagnie pétrolière californienne Unocal avec tous les pouvoirs locaux en place. A partir de janvier 2001, le vice-président Dick Cheney suit personnellement le déroulement de ces tractations qui butent sur le refus du régime taliban. On notera que le régime taliban à peine renversé, le 27 décembre 2001, le Turkménistan, l’Afghanistan et le Pakistan signaient un accord relançant le projet de pipeline. Bush a aussitôt comme émissaire spécial à Kaboul un ancien collaborateur du groupe Unocal, le diplomate Zalmay Khalizay et le président Hamid Karzaï a lui aussi été consultant du groupe pétrolier, tout comme le futur ministre afghan des Mines et de l’Industrie Mir Sediq. Cette caricature à peine croyable de main mise est une toile de fond avérée. Mais elle est toujours absente du débat sur les objectifs de guerre en Afghanistan et le bilan de la présence "occidentale". Pourquoi ? 
 
UN BILAN ?
Officiellement, la coalition internationale (37 pays aujourd’hui) qui est intervenue derrière les Etats-Unis, d’abord sous mandat de l’ONU en 2001, puis par délégation à l’OTAN depuis 2003, ne mène pas de guerre. Elle est censée assurer la « stabilisation » et la « pacification » du pays. Avec pour la France, une prédilection théorique pour la formation de l’armée afghane et la reconstruction. Une rhétorique qui continue d’être servie par Bernard Kouchner. « Ca n’est pas une guerre, c’est une mission de paix » tonne-t-il lors de son audition à l’assemblée nationale le 26 août 2008. Pourtant la réalité militaire en Afghanistan n’a plus rien à voir avec les objectifs de départ au nom desquels des troupes françaises ont été engagées en 2001. Le chef d’état major des armées lui-même a reconnu le 25 août que « la France conduit des actions de guerre en Afghanistan » Tout cela dans un immense gâchis technologique : les avions Mirage et Rafale stationnés à Kandahar tirent par exemple chaque mois une vingtaine de bombes à guidage laser dont le prix unitaire se situe autour de 130 000 euros, sur des cibles aussi dérisoires qu’une grotte ou une charrette supposées abrités quelques talibans. La dégradation rapide du bilan de la présence militaire de la coalition fournit une autre preuve du gouffre qui se creuse entre les objectifs affichés et la réalité. Alors que le nombre de soldats occidentaux a cru de 40 000 à plus de 60 000 le nombre de soldats tués a explosé passant de 58 en 2004 à 230 en 2007. La situation militaire ne cesse de se dégrader avec la recrudescence des attaques suicides à raison de 3 à 4 par semaine alors qu’elles étaient quasi inexistantes en 2004. Les affrontements qui ont coûté la vie à 10 soldats français le 18 août sont très révélateurs de cette dégradation : ils ont démontré une puissance tactique et opérationnelle inédite de ce que les généraux français appellent désormais les « forces insurgées » plutôt que les « Talibans ». Ces forces ont en effet soutenu les combats pendant plusieurs heures contre les soldats français, y compris une fois des renforts parvenus sur place. Le lieu est aussi révélateur : à moins de 50 kilomètres de Kaboul, c’est-à-dire dans une zone qui n’est pas du tout réputée comme "talibane". Tout cela indique que l’opposition armée à la coalition est manifestement en train de s’élargir dans une dynamique nationaliste que nourrit l’occupation. Est-ce étonnant ? Car afin de minimiser ces pertes au sol, la coalition intensifie les frappes aériennes dites « chirurgicales » et les vols incessants d’intimidation au dessus des villages afghans dont la population est plongée dans la terreur. La polémique enfle aussi sur les armes « sales » qu’utiliseraient les américains: munitions à uranium appauvri pour percer d’éventuels bunkers ou parois montagneuses et bombes incendiaires au phosphore qui transforment en fournaise les zones où elles sont lâchées. Ces exactions déclenchent des rejets de masse dans la population que les Occidentaux sont censés aider. Il est frappant de voir que le vocabulaire pour nommer l’ennemi suit cette évolution. D’abord il s’agissait de terroristes, à présent il s’agit tantôt de « rebelles » et d’autre fois « d’insurgés »…. Cela n’a pas empêché le ministre français de la défense de continuer à affirmer aux députés : « Allez dans les vallées afghanes, où vous verrez les populations qui sont heureuses que les troupes occidentales soient là » A coup sûr pas les familles des 8 000 afghans tués en 2007. Ni celles des civils tués par erreur par une frappe américaine le 22 août : un dommage collatéral que les portes parole de la coalition ont chiffré à « 5 civils tués » là où le représentant de l’ONU en a dénombré 90. Ce bilan des actions de la coalition et de la situation militaire nous ne pouvons l’établir qu’en recoupant les informations disponibles dans la presse spécialisée et sur les sites internet qui s’intéressent à la situation. Aucun gouvernement n’en produit devant ses assemblées. Pourquoi ? 
 
LA LOI ISLAMIQUE EST TOUJOURS LA
Dans le registre des arguments de propagande, on trouve celui selon lequel « sous le régime des Talibans les droits de l’homme étaient bafoués » (Hervé Morin le 26 août 2008 à l’assemblée nationale). On pourrait lui objecter que c’est le cas de beaucoup de régimes, y compris auxquels la France vend des armes comme l’Arabie saoudite. Mais la situation depuis la chute des Talibans s’est elle améliorée ? Plus de la moitié de la population vit dans l’extrême pauvreté : 53 % des habitants ont moins de 1 dollar par jour. L’Afghanistan est classé depuis 2004 à la 174ème place mondiale sur 178 pays pour l’indice de développement humain. Une situation a rapprocher des sommes englouties par la guerre sur place…La coalition consomme 100 millions de dollars de dépenses militaires par jour et 10 fois moins pour les dépenses civiles de reconstruction. La condition des femmes ? Elle est officiellement meilleure en vertu d’une constitution qui garantit théoriquement l’égalité hommes-femmes. Pour autant, les femmes ne sont considérées par la même constitution que comme une minorité politique, au même titre que des groupes ethniques ou tribaux, auxquels sont réservés des quotas (25 % de femmes à l’assemblée nationale et 16 % au sénat). La même constitution écrite sous l’égide américaine confirme le pays comme république islamique, dans laquelle la base fondamentale du droit reste la charia. A tel point que la cour suprême est chargée de contrôler la conformité des lois à la loi musulmane. Ou encore que l’abandon de la religion musulmane ou la conversion à une autre religion sont toujours punis de la peine de mort. Autant de points qui avaient été salués par l’Iran au moment de l’adoption de cette constitution par la Loya Djirga, assemblée coutumière. Car telle avait été la « Constituante » afghane ! Cette domination du religieux sur les institutions, confortée et défendue les armes à la main par nos soldats en même temps que le régime qui les assume n’est jamais évoquée ni discutée d’aucune façon. Pourquoi ?
 
Le retour de l’Opium

Depuis 2001, à intervalles réguliers, des conférences internationales pour l’Afghanistan permettent aux occidentaux d’afficher de gigantesques promesses de dons pour la reconstruction. Mais sur les 25 milliards de dollars de promesses cumulées, 10 milliards n’ont jamais été versés, les Etats-Unis détenant le record de promesse non tenue (seule 45 % de l’aide américaine promise a été versée). Et encore, quand l’aide est versée, 40 % est engloutie dans sa gestion et revient donc aux pays donateurs, sous la forme de contrats de sécurité ou de services. Le déséquilibre entre l’effort militaire et l’aide civile est donc béant : depuis 2001 140 milliards de dollars ont déjà été dépensés sur le plan militaire et seulement 7 milliards versés pour l’aide civile ! Cela décrédibilise largement la présence « occidentale » aux yeux de la population. Ce n’est pas tout. 7 ans d’occupation ont progressivement polarisé l’économie afghane autour des besoins des occidentaux présents qui concentrent l’essentiel des investissements, au détriment du développement économique du pays. Celui-ci ne produit plus rien d’autre que de l’opium. Alors que la production de pavot avait commencé à décliner à l’époque des Talibans, l’Afghanistan est redevenu depuis 2004 le premier producteur mondial d’opium avec 95 % de la production mondiale représentant plus de la moitié du PIB du pays. Un record historique a été atteint en 2006 avec la plus grande production d’opium jamais réalisée, encore dépassée en 2007 où l’ONU parle de « nouveau record effrayant » avec une hausse de production de 34 %. Il faut dire que les Américains ont directement utilisé les chefs de guerre, barons de la drogue, pour reprendre les territoires contre les talibans. Ce sont ainsi dans les zones « sécurisées » par les occidentaux et les forces afghanes que la culture de drogue a explosé. Dans son rapport officiel d’étape à l’administration Bush, l’émissaire spécial américain James Dobbins affirmait ainsi en 2005 : « Les drogues sont la principale source d’argent pour financer la reconstruction, dépassant largement les aides internationales cumulées ». Alors même qu’il s’agit du principal motif d’ingérence des USA en Amérique latine, le bilan de la reprise incroyable de la culture du pavot sous les yeux des troupes américaines et de l’absence totale d’action pour l’en empêcher n’est jamais évoqué. Pourquoi ? 
 
La vassalisation des coalisés
L’Europe fournit, à travers ses 25 états membres sur 27 qui sont engagés dans la coalition américaine, plus de la moitié des soldats étrangers présents en Afghanistan. Elle représente 30 % de l’aide publique mondiale versée à l’Afghanistan qui se retrouve 4ème bénéficiaire mondial de l’aide extérieure européenne derrière Turquie, l’ex Yougoslavie et le Maroc. Pourtant l’Europe n’a pris aucune initiative pour changer le cap de la présence occidentale en Afghanistan, alors même que les Etats-Unis sont entièrement dépendants des soldats européens dont le retrait rendrait le maintien américain intenable. Alors que les Talibans avaient quasiment disparu du territoire en 2004, c’est donc la décision américaine de maintenir durablement l’occupation militaire du pays en y installant d’immenses bases qui leur a donné progressivement l’occasion de reprendre pied dans la population à partir de 2005. Les alliés des Etats-Unis l’ont bien vu. Et la coalition elle-même a commencé à battre de l’aile fin 2007 : les Canadiens ont menacé de quitter le sud afghan, l’Italie et l’Allemagne ne maintiennent leur présence que provisoirement et au prix de débats nationaux houleux et enfin la Corée du sud se retire carrément. De la sorte on peut dire que ceux qui font du zèle aujourd’hui sont ceux qui acceptent une véritable vassalisation a l’égard des Etats-Unis d’Amérique dans la conduite de la guerre. Ils paient, combattent et se taisent devant les décisions de leurs chefs. La demande américaine de renforts français était donc vitale pour la coalition elle-même. La réponse positive de Sarkozy a ainsi été saluée par Bush comme une « initiative majeure » et par le très conservateur premier ministre canadien Harper comme « un virage, une rupture historiques ». Tout dans la décision française a d’ailleurs été fait pour envoyer un signal très fort d’alignement atlantiste. Dans la forme avec une première annonce par Sarkozy devant le parlement britannique. Et sur le fond puisque le nouveau bataillon français de 800 homme va soulager les Américains dans l’est afghan, qui pourront se redéployer sur le sud. Avec ce renfort, la France passe de la place de 7ème contributeur à la 4ème, quasi ex-aequo avec l’Allemagne en 3ème position. La décision de Sarkozy conforte aussi au passage la légitimité de l’extension des missions de l’OTAN voulue par les Etats-Unis au-delà de sa vocation purement défensive, comme son intervention hors de la zone européenne. Avec désormais plus de 3 000 soldats français mobilisés sur place ou dans les pays voisins, l’Afghanistan devient la plus importante intervention française à l’étranger, devant les contingents présents au Liban, en Côte d’Ivoire ou en Ex-Yougoslavie. Le tout pour une dépense supplémentaire d’environ 150 millions d’euros par an, alors que l’enlisement du conflit afghan a déjà contribué à l’envolée des surcoûts budgétaires liés aux opérations extérieures, qui sont passés de 100 millions d’euros en 2005 à 360 millions d’euros en 2007, avec un surcoût 2008 qui devrait dépasser les 400 millions. . Et dans ce contexte, de tout côtés va l’antienne : « cette guerre est perdue, cette guerre ne peut pas être gagnée ». A tout le moins, en réponse,  devrait-il être expliquée comment elle pourrait être gagnée, en effet. Cela n’est jamais dit. Pourquoi ?
 
Une impasse reconnue
Les perspectives actuelles de fin du conflit sont si incertaines que le chef d’état major des armées le général Georgelin le qualifiait encore à la mi-mars de « merdier ingérable où nous n’avons aucun intérêt à nous impliquer davantage » (cité par le canard enchaîné). Tous les états-majors ont en effet à l’esprit le précédent de l’occupation soviétique de l’Afghanistan qui s’était soldée par un désastre et plus de 10 000 russes tués en dépit d’une présence de 130 000 hommes pendant 10 ans. Interrogé le 26 août à l’assemblée nationale sur les échéances de l’engagement des forces françaises, Kouchner a carrément avoué : « pour combien de temps ? Personne ne le sait » Pour rassurer l’opinion, le gouvernement insiste aussi sur « l’afghanisation du conflit » qui serait à portée de main. Ainsi, d’après Kouchner, « l’armée afghane c’est l’avenir » ! La réalité est très éloignée. Un évènement récent a fourni la preuve de la déliquescence de l’ « armée nationale afghane » : en mars 2008, le gouvernement afghan a dû lancer un mandat d’arrêt contre le chef d’état major de l’armée afghane, le général Dostom, après que celui-ci a commis diverses exactions. Loin de se soumettre au gouvernement, celui-ci s’est enfui et a rejoint son armée privée, qui était d’ailleurs une des composantes de la fameuse « armée nationale afghane ». Ancien seigneur de la guerre, ce général avait d’ailleurs été imposé par les Américains en 2003 comme vice ministre de la défense puis comme chef d’état major afghan en 2005 ! Le bilan de l’afganisation de la guerre n’est donc jamais fait. Mais on comprend cette fois ci clairement pourquoi. Cette guerre ne se fait pas « avec » les afghans mais contre eux.


291 commentaires à “La guerre en questions ?”
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  1. Martin P. dit :

    assez exhaustif cet exposé

    Jean-Luc Mélenchon partage peu de choses avec Lionel Jospin, mais peut-etre reconnaitra-t-il un gout commun pour l"’examen soigneux des arguments, leur comparaison et leur vérification".

    Aussi j'attire votre attention sur une prestation certes moins exhaustive mais extremement dense et à propos de sa part, sur france inter vendredi matin. on peut la voir et l'entendre ici:
    http://sauce.over-blog.org/article-22937091.html

  2. Les Etats-Unis envahissent l'Afghanistan dit :

    Jean-Charles Brisard, Guillaume Dasquié, ” Ben Laden, la vérité interdite “, Folio Gallimard.

    Ce livre génial raconte l'alliance entre les talibans et les Etats-Unis de 1994 jusqu'au 11 septembre 2001.

    Ce livre génial raconte pourquoi les Etats-Unis ont envahi l'Afghanistan en novembre 2001.

    Prologue :

    http://www.ben-laden-la-verite-interdite.com/guillaume-dasquie/category/extrait-du-livre/prologue/

  3. Les Etats-Unis envahissent l'Afghanistan dit :

    Partie 1 : Les liaisons secrètes Etats-Unis / talibans.

    http://www.ben-laden-la-verite-interdite.com/guillaume-dasquie/category/extrait-du-livre/chapitre-1/partie-1/

  4. Les Etats-Unis envahissent l'Afghanistan dit :

    Partie 2 : Le département d'Etat, ” parrain ” des talibans.

    http://www.ben-laden-la-verite-interdite.com/guillaume-dasquie/category/extrait-du-livre/chapitre-1/partie-2/

  5. Les Etats-Unis envahissent l'Afghanistan dit :

    Partie 3 : Un gazoduc pour les talibans.

    http://www.ben-laden-la-verite-interdite.com/guillaume-dasquie/category/extrait-du-livre/chapitre-1/partie-3/

  6. Les Etats-Unis envahissent l'Afghanistan dit :

    Partie 4 : Mollah Omar, un allié encombrant.

    http://www.ben-laden-la-verite-interdite.com/guillaume-dasquie/category/extrait-du-livre/chapitre-1/partie-4/

  7. Les Etats-Unis envahissent l'Afghanistan dit :

    Partie 6 : Chronique d'une négociation interdite (5 février 2001 - 2 août 2001).

    http://www.ben-laden-la-verite-interdite.com/guillaume-dasquie/category/extrait-du-livre/chapitre-1/partie-6/

    Conclusion : les 10 soldats français morts en Afghanistan ne sont pas morts pour la liberté du peuple afghan. Les 10 soldats français morts en Afghanistan sont morts pour sécuriser le futur pipeline " TAPI ". Les 10 soldats français sont morts pour le gaz naturel.

  8. DiGeo dit :

    Il est des raccourcis révélateurs. Point n'est besoin de faire des développements qui se veulent exhaustifs.

    : « La guerre est le prolongement de la politique par d’autres moyens ».

    Aucune sentence ne s’est vérifiée avec autant de constance depuis un siècle mais en même temps aucune affirmation n’est aussi contestée dans ses fondements mêmes.
    Certes la guerre est le prolongement de la politique, nous l’observons quotidiennement mais elle est aussi sa négation profonde. La politique n’est-elle pas d’abord l’art de résoudre les conflits hors de la violence. La guerre n’est-elle pas dès lors l’impuissance ou la défaite de la politique ? Ou peut-être même sa perversion ultime ?

    Extrait de chronique signée Hugues Le Paige.

  9. damien dit :

    J'approuve Hugues Le Paige.

    Et que font les politiciens que nous avons soi-disant choisis ? Où est la voix du stop et du non ? Combien gagnent tous ces beaux parleurs, quels avantages... alors qu'on décide d'aller tuer à l'autre bout du monde, et que l'on pleure ensuite nos enfants morts au combat pour les soi-disant valeurs de la France ?...

    Le système est à jeter tellement il est pourri, et le temps de la machine a broyer l'homme ne doit plus être !

  10. robespierre dit :

    Encore un petit effort, Monsieur le Sénateur, et vous prendrez enfin le risque de dénoncer les ombres sur le 11 septembre. Mais attention la fatwa de nos médias "éclairés" vous tombera dessus. Mutins et Matons de Panurge (cf Philippe Murray) seront nombreux à vous lapider....

    Mais malgré tout, le problème n'est pas là. Le 11/9 est un mensonge officiel utile. La vérité peut être plus dangereuse. L'excès de vertu peut être funeste (cf mon pseudo). Nous (i.e l'occident qui n'est pas seulement une vision politique mais aussi une réalité géo-politique) avons besoin de pétrole avec une particularité propre à ce pétrole : son approvisionnement doit être sécurisé. Notre démocratie roulerait combien de kilomètre sans essence ? Les soviets sans électricité n'ont rien donné alors la République en panne d'essence je vous laisse deviner la vitesse à laquelle elle virerait au brun. Les appels à la république, à la démocratie seraient alors ce qu'ils sont une forme de cynisme petit bourgeois.

    Reste l'autre aspect des choses : envoyer nos soldats avec des Opinels, est proprement scandaleux. Sarkozy a sa part de responsabilité, certainement. Mais tous les gouvernements qui se sont succédés depuis 81 (gauche et droite réunis) et qui ont laissé les finances publiques dans cet état avec les conséquences que l'on mesure sur l'état des forces armées m'est insupportable. Nous avons parait-il des sous-marins nucléaires stratégiques. Ils servent de ligne Maginot.

    Nous ne sommes pas en Afghanistan pour des raisons morales mais pour des intérêts essentiels que nous ne pouvons assumer seuls, sans les américains. Voila la vérité crue celle du Monde. Le reste n'est que propagande pour peuple endormi, lecteur de BHL.

    Permettez moi de vous demander une faveur : ne pas serrer la main du Président du Sénat. Son comportement ne relève plus de la dignité inhérente à sa fonction mais de gangstérisme.

  11. Bill dit :

    Bravo Jean-Luc ! Toujours un plaisir de vous lire ! Hélas, votre poids politique au PS risque de ne pas trop d'augmenter dans les prochains mois... Avez-vous encore quelque chose à faire au sein d'un PS bayrouisé ? Il est des moments où il faut savoir rompre avec que l'on a aimé, avec le que l'on a été. Ca peut être douloureux, effrayant, mais ça peut aussi être salutaire. Pourquoi ne pas rejoindre le "NPA" de Besancenot pour donner un peu plus de corps politique et idéologique à ce futur parti, afin qu'il ne sombre pas dans une sorte de libertarisme "bobo" pour adolescent révolté ?

  12. commandant P. dit :

    rendons à César...

    « La guerre est le prolongement de la politique par d’autres moyens »
    Carl Von Clausewitz

  13. Pierre L dit :

    posté dans le billet précèdent :

    Crash programmes en Afghanistan

    Par « crash programmes », il faut entendre des projets et commandes rendus urgents par les exigences de la situation et qui doivent donc s’affranchir des habituels obstacles administratifs, qu’il s’agisse de planification, d’essais, de contrôles, de législation, de finances.
    http://www.rfi.fr/actufr/articles/105/article_72335.asp

    Les “colonel Kurtz” seraient-ils les bienvenus en Afghanistan ?

  14. Pierre L dit :

    posté dans le billet précèdent :

    Les guerres anti-insurrectionnelles sont-elles condamnées à échouer ?
    http://fr.danielpipes.org/article/5898
    cf commandant P.

  15. Pierre L dit :

    robespierre dit:
    21 septembre 2008 à 17:21
    "Permettez moi de vous demander une faveur : ne pas serrer la main du Président du Sénat. Son comportement ne relève plus de la dignité inhérente à sa fonction mais de gangstérisme."

    OUI.

    "On se trompe chaque fois que l'on veut expliquer quelque chose en opposant la Mafia à l'Etat : ils ne sont jamais en rivalité.La théorie vérifie avec facilité ce que toutes les rumeurs de la vie pratique avaient trop facilement montré. La Mafia n'est pas étrangère dans ce monde; elle y est parfaitement chez elle. Au moment du spectaculaire intégré, elle règne en fait comme le modèle de toutes les entreprises commerciales avancées".

  16. commandant P. dit :

    pour une remettre une couche :

    Extraits de « Pour les Afghans, les forces de l’OTAN sont une armée d’occupation »
    par Gérard Fussman (« Le Monde » du 30/08/08, p. 17)

    « L’embuscade qui a coûté la vie à dix soldats français a rappelé aux Français que l'Afghanistan était toujours en guerre, sept ans après l'intervention des troupes américaines censées le libérer du joug des talibans, et qu'elles ont effectivement libéré de celui-ci. (…) La patrouille a été surprise. Les commentateurs militaires nous disent que c'est faute de reconnaissance aérienne et qu'il faudrait des soldats des forces spéciales pour recueillir davantage d'informations. Mais il y a là de nombreux villages, peuplés de gens parlant pachaï ou/et pachto. Au bout de sept ans, sommes-nous si impopulaires que ceux-ci ne livrent aucun renseignement aux troupes venues les libérer ? (…) La réalité est que les troupes de l'OTAN sont dans une situation pire que les troupes soviétiques. Les Soviétiques tenaient contre le monde entier. Le Pakistan, les pays du Golfe, l'Arabie saoudite, les Etats-Unis d'Amérique et, bien sûr, la France aidaient les “combattants de la liberté”. Les talibans, les héritiers de ces “combattants de la liberté”, (…) sont théoriquement seuls au monde, condamnés même par les Etats issus de la disparition de l'URSS et les Etats à majorité musulmane. Mais les troupes de l'OTAN ne contrôlent pas plus l'Afghanistan que ne le faisaient les Soviétiques. La raison en est simple : elles se conduisent et sont perçues comme une armée d'occupation. (…) Quand une patrouille américaine (…) sort, les soldats sont en tenue de camouflage comme s'ils partaient en expédition dans la jungle. Mieux vaut ne pas suivre une de leurs voitures, et encore moins une voiture des “mercenaires civils” nombreux en Afghanistan : ils n'hésitent pas à tirer sans avertissement dès qu'ils se croient menacés. Quant aux coopérants civils, ils ne sortent pas de leur quartier aux murs hérissés de barbelés. S'ils circulent en ville, c'est dans des 4x4 aux vitres teintées, blindés souvent, et hérissés d'antennes. Leur salaire est sans commune mesure avec le salaire d'un Afghan moyen et leur prétention vis-à-vis des Afghans qui travaillent avec eux incommensurable. Comment veut-on que les Afghans ne se sentent pas dans un pays occupé ? Comment veut-on qu'ils ne se sentent pas plus proches des combattants qui vivent comme eux et qui meurent pour une foi qui est la leur que d'étrangers dont ils ne voient que les armes, les gilets pare-balles, les blindés et les bombardements ? Comment veut-on qu'ils se sentent proches d'un gouvernement théoriquement élu, en fait héritiers d'un commandant Massoud haï par les Hazaras et à Kaboul pour les massacres qu'il y a commis, haï par les Pachtounes parce qu'il n'était pas pachtoune et qu'à leurs yeux il a usurpé le pouvoir ? (…) Ce n'est pas à un historien de dire aux politiques ce qu'ils doivent faire. Mais pour battre les talibans, il faut d'abord les couper de la population. Cela implique que les troupes occidentales se fassent discrètes dans leur action, que les Afghans aient au moins l'impression d'être maîtres chez eux, et que l'idéologie des talibans soit combattue, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Tout cela dépend des Etats-Unis : militairement, économiquement, politiquement, nous ne sommes que leurs supplétifs. C'est auprès d'eux que nous devons agir.

  17. Tiago_Jaïme dit :

    Excellent !
    Bonne base de travail pour ceux qui veulent faire le point.

    Alors combien de temps la majorité des militants du PS va t'elle continuer à ne rien voir, à ne se poser aucune question et à ne rien dire.

    Camarades socialistes réagissez ! Contestez l'argumentation de Jean-Luc Mélenchon point par point ! Ne vous laissez pas manipuler sans rien dire !

    Or je suis pas loin de penser que tout ce que vient d'écrire Jean-Luc Mélenchon ce sont les vérités. Cependant si Jean-Luc Mélenchon se trompe il faut lui expliquer ! Et si il ne se trompe pas ! Alors :

    "Que faisons nous en Afghanistan

  18. eric dit :

    Bonjour,

    Pour la première fois, des économistes africains donnent leurs solutions concernant la dette africaine dans un ouvrage de référence pour qui s'intéresse à l'économie africaine.
    Selon monsieur Désiré Mandilou la dette entre pays ne se rembourse pas ! Il le démontre dans sa contribution à l'ouvrage collectif
    "LA DETTE AFRICAINE L'ÉTAT DES SAVOIRS par MANDILOU DÉSIRÉ".

    http://www.myspace.com/desiremandilou

    Qu'en pensez-vous ?

  19. Pierre L dit :

    à Jean-Luc Mélenchon : LA GUERRE EN QUESTIONS?
    à commandant P. (21 septembre 2008 à 18:43)

    Et, mutatis mutandis, l'Irak.

  20. agustin moreno dit :

    Merci de votre billet M le senateur Melouch.
    Le declin de l'empire risque de etre fatal pour la planete.
    Le petrole est la pomme de la discorde en ce moment.
    Les Usa ont deja perdu la guerre economique.
    Ils veulent se ratrapper par la force militaire, mais cest inutile
    Le gouverenment Usa va se renouveller il se pourrait que cela soit une equipe moins beliqueuse et plus presentable. la voie ouverte par BushCheney et representee par McCainPalin nous mene tout droit a l'hecatombe. leur effort est Iran pour le petrole mais aussi le Venezuela et la Bolivie. le battement des ailes de un petit moustique peut etre le resultat de la presidentielle americaine. ce qui peut faire la diference entre plus o moins de souffrances

  21. jennifer dit :

    Digeo
    Pour info, je t'ai répondu sur l'autre billet, au cas où tu n'aurais pas lu

  22. jennifer dit :

    il me semble que ce n'est pas par hasard qu'au moment où la crise économique commence aux USA après la crise financière, ils décident d'augmenter leur effort de guerre en Afghanistan, on découvre 3 coups d'Etat en Amérique latine.

  23. jennifer dit :

    A propos du terrorisme, je voudrais citer cette dépêche de l'AFP qui montre bien que les musulmans européens dans leur immense majorité refusent le terrorisme. Combattons les amalgames vite faits entre la guerre en Afghanistan, le danger du terrorisme en France, la guerre entre l'islam et occident, toutes ces choses qui mènent à un climat terrible pour nos libertés en france, en désignant par avance toute la communauté musulmane comme responsable de "leur" guerre (à Bush, Blair et Sarkozy)

    Voici la dépêche qui rappelle des vérités que nous devons dire et redire:

    DES RESPONSABLES MUSULMANS EUROPEENS AFFICHENT LEUR REJET DU TERRORISME

    dimanche 2 juillet 2006, par Agence France Presse

    ISTANBUL, 2 juil 2006 (AFP)

    Quelque 180 responsables musulmans ont affirmé la volonté des musulmans d’Europe d’être des citoyens à part entière et leur rejet de la violence et du terrorisme, lors d’une conférence ce week-end à Istanbul.

    Dans une déclaration adoptée à l’issue de leurs travaux dimanche soir, ils ont souligné que les quelque 15 millions de musulmans européens « sont aujourd’hui chez eux en Europe » et condamnent « les actions violentes d’une petite minorité de musulmans qui ont déclenché la violence et la terreur en détournant les enseignements de l’islam ».

    « Nous rejetons le cancer du terrorisme », poursuit le texte, « l’islam n’autorise en aucune circonstance le terrorisme et le meurtre de civils ».

    Après les attentats de Londres et de Madrid et la controverse sur les caricatures de Mahomet, ce message va dans le sens de déclarations similaires, faites notamment au sommet de l’Organisation de la conférence islamique en décembre.

    La conférence, organisée avec le soutien du Foreign Office, réunissait des sensibilités musulmanes très diverses.

    (...)

  24. jennifer dit :

    Je viens de finir de lire le billet. Il est vraiment excellent, très documenté et complet. Merci de vos recherches et de vos prises de position courageuses. Quelqu'un disait que vous allez être de plus en plus isolé au PS. Je n'en sais rien mais je pense qu'au contraire d'avoir le courage de prendre des positions aussi claires risque de vous rendre très populaire. Cela va tellement tranché dans le PS que ce message sera entendu et répercuté. Enfin c'est ce que je crois. Ce n'est pas en étant timide et "adapté" qu'on joue un rôle de leader mais en disant la vérité comme vous le faites, Jean Luc Mélenchon.

  25. commandant P. dit :

    la question de la présence de nos soldats en Afghanistan pose aussi la question des moyens
    Si on décide d'envoyer de jeunes hommes là-bas (on verra ce qu'il en sera du débat parlementaire...), qu'on leur donne au moins le maximum de moyens pour en revenir vivant, comme des mortiers, et des chefs qui savent manœuvrer !:

    je site le Général Michel Yakovleff
    (je vous vois venir avec vos gros sabots : NON, Michel Yakovleff n'est pas un maréchal héros de l'Union Soviétique !
    ;-)
    mais un général commandant depuis cet été la 7ème Brigade blindée à Besançon, et ancien de l'Ecole de Guerre.
    Il a écrit en 2006, "Tactique théorique" (Economica 2006), un ouvrage remarquable.

    dans ce livre,
    Michel Yakovleff consacre plusieurs pages à "l'embuscade". S'appuyant sur des exemples historiques, en particulier la bataille du lac Trasimène (217 av JC), l'auteur affirme que "l'embuscade nécessite que certaines conditions soient remplies". Les voici (extraits) :

    "1) Un terrain favorable, restreignant considérablement la liberté de manoeuvre ennemie, ce que l'on appelle un défilé. Le terrain doit offrir une zone de destruction, où la troupe attaquée sera dépourvue de masques ou d'abris, mais où elle sera contrainte de demeurer. De l'autre côté, le terrain doit bloquer physiquement le mouvement.

    2) Un renseignement de qualité. Il faut en savoir assez sur l'ennemi pour pouvoir se prononcer sur ses mouvements à venir. Il faut en savoir assez pour pouvoir déterminer peu ou prou son dispositif en marche.

    3) Un minimum d'incompétence de la part de la victime désignée... Un défilé, cela se voit rien qu'en lisant la carte et avant de s'engager il suffit de regarder. Toutes les embuscades sont au départ imputables à une faute de la "victime". Généralement, excès de confiance, sous_estimation de l'ennemi, précipitation...

    4) Accepter le risque. Paradoxalement, l'embuscade est une manoeuvre à risque pour l'assaillant. L'ennemi, s'il est prudent, décèlera l'embuscade avant d'être tombé dedans et manœuvrera en conséquence, retournant à son détriment l'orientation de celui qui voulait tendre l'embuscade."

  26. commandant P. dit :

    Dans le même bouquin de Yakovleff en 2006 (toujours remarquable)
    sur le surarmement mondial et le rôle des USA, on y trouve les chiffres suivants :

    il y a en 2006, dans le monde :
    103 000 blindés (dont 7 600 pour les USA)
    plus de 23 000 aéronefs (4 700 pour les USA)
    834 navires de guerre de haute mer (114 pour les USA)

    il y a 639 M d’armes à feu en circulation dans le monde
    plusieurs millions sont produites chaque année

    1249 sociétés dans 92 pays produisent des Armes légères de Petit Calibres (ALPC) et leurs munitions

    les dépenses militaires mondiales
    1000 G$ en 2004
    800 G$ en 1995

    je complète par les chiffres 2007 : elles ont atteint 1 339 milliards de dollars

  27. 4 Août dit :

    Rien à voir avec nos soldats qui surveillent les gazoducs...:

    Ce soir sur la chaine du parti, on nous a annoncé que les contribuables américains allaient renflouer les voleurs à hauteur de 700 milliards de $. Mais on nous a surtout annoncé que les Européens allaient contribuer à ce renflouement. Elle est où Lagarde que je lui mette sa claque ?

  28. jennifer dit :

    Bolivie : l’ONU dénonce des actions indépendantistes égoïstes et meurtrières

    le 20/09/2008

    Le rapporteur spécial de l’ONU sur lasituation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales des populations autochtones, James Anaya, a condamné jeudi la récente vague de violence qui a touché les communautés autochtones dans les départements de Beni, Pando, Santa Cruz et Tarija, en Bolivie.

    « Je condamne les actes de violence perpétrés contre les populations autochtones et rurales ainsi que les menaces contre leurs représentants », a déclaré M. Anaya dans un communiqué. La vague de violence a entraîné des dizaines de morts, des centaines de blessés et un nombre indéterminé de disparus.

    Une opposition égoïste et meurtrière

    Le rapporteur de l’ONU s’est inquiété du fait que ces attaques interviennent dans un contexte d’opposition systématique des responsables de ces départements, qui adoptent des politiques visant à contrecarrer les initiatives prises par le gouvernement de Boliviepour garantir les droits des populations autochtones.

    Il a aussi noté avec inquiétude que la série d’attaques a entraîné l’occupation et la destruction d’un certain nombre de bureaux d’organisations autochtones et rurales.

    « Je suis particulièrement préoccupé par les assassinats commis le 11 septembre 2008 à Porvenir, dans le département de Pando, où des groupes paramilitaires ont pris en embuscade et tué des membres du syndicat des travailleurs agricoles de Pando (Federacion Sindical Unica de Trabajadores Campesinos de Pando) et des étudiants du centre de formation des enseignants de Filadelphia, dont la majorité étaient autochtones », a ajouté M. Anaya.

    Un soutien'unanime'des chefs d’État de l’Unasur

    Les gouverneurs des départements boliviens de Santa Cruz (est), Tarija (sud), Chuquisaca (sud-ouest), Beni(nord) et Pando refusent un projet de constitution gouvernemental qu’ils jugent trop étatiste et indigéniste, comprenant une réforme agraire qui réduirait la taille des exploitations agricoles, et une nouvelle répartition des recettes provenant des taxes sur les hydrocarbures.

    Le président américain, George W.Bush, a placé mardi la Bolivie sur une liste noire estimant que le pays andin n’avait pas respecté ses obligations de lutte contre le trafic de drogue. Une soixantaine d’agents du service américain de lutte anti-drogue (DEA) ont déjà évacué la semaine dernière la zone de plantation de coca du Chapare, au sud de La Paz.

    Le gouvernement bolivien a expulsé dimanche l’ambassadeur des Etats-Unis à La Paz, Philip Goldberg, l’accusant de conspirer avec l’opposition.

    A Santiago du Chili, Evo Morales,premier président amérindien de Bolivie, a reçu lundi le soutien de neuf chefs d’Etat de l’Union des nations sud-américaines (Unasur).

    L’ONU a appelé à la fin de laviolence et exhorté les autorités de l’Etat à prendre toutes les mesuresnécessaires pour protéger les droits de l’Homme et les libertés fondamentales des communautés autochtones touchées.

    source : http://www.linternationalmagazine.com

  29. 4 Août dit :

    Mieux vaut en rire:

    "dans la catégorie « meilleure équipe américaine d’analystes – Revenus Fixes », elle avait interrogé 1330 gestionnaires de fonds et analystes financiers choisis dans 490 institutions financières gérant plus de 11 trilliards (!) d’actifs à revenu fixe, un joli pactole quand même…

    Et le verdict est tombé : Il fait l’effet d’une bombe. C’est chez Lehman Brothers, en faillite depuis l’avant-veille, qu’on a trouvé en 2007 et pour la neuvième année consécutive, la meilleure équipe d’analystes financiers dans la catégorie."

    http://www.bakchich.info/article5112.html

  30. jennifer dit :

    23 nouveaux sénateurs en plus pour la gauche.

  31. BA dit :

    Georges Pébereau est l'ancien patron de la Compagnie Générale d'Electricité. Le 17 septembre, dans le journal Le Monde, il écrit :

    " A laisser se creuser l'écart entre quelques privilégiés et les classes moyennes, la France s'expose à des secousses incontrôlables. "

    http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1051118

    Son article est intitulé : " A quand l'étincelle de la révolution ? "

  32. jennifer dit :

    Comme quoi, il suffit de ne rien faire pour gagner des voix puisqu'aux municipales et aux sénatoriales le PS progresse tout en étant le plus passif qu'il soit possible d'imaginer. Mais peut être le pire est encore à venir en termes d'atermoiements.
    Cela montre donc surtout l'impopularité de Sarkozy. par contre il faudrait combiner cela dans l'analyse avec les sondages qui remontent pour lui. Si quelqu'un a des lumières...

  33. BA dit :

    Les sondages sont en chute libre pour Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy bat des records d'impopularité. Dernier sondage en date :

    " Nicolas Sarkozy voit sa cote de popularité baisser de trois points en septembre, avec seulement 37 % de Français qui sont satisfaits de lui comme président de la République, selon un sondage Ifop publié par Le Journal du dimanche daté du dimanche 21 septembre.

    Les personnes interrogées sont 62 % à se déclarer mécontentes du chef de l'Etat, soit trois points de plus qu'en août.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20080921.OBS2068/62_de_francais_mecontents_de_sarkozy.html

  34. maxou dit :

    Réseaux numériques : la poule aux oeufs d'ors
    Par Alain Paulien, responsable CGT télécoms en Provence-Alpes-Côte d'azur.
    Depuis des années, les collectivités locales investissent dans les télé-communications. Leurs projets nombreux et disparates, ont souvent comme objectifs affichés de réduire la fracture numérique, couvrir en haut débit les zones blanches, augmenter les débits jugés insuffisants, etc. Mais pas seulement. Ils visent également à mettre en place une couverture très haut débit, à favoriser la concurrence par le dégroupage, à faire baisser les coûts pour le client final, ou encore à maintenir ou attirer des entreprises sur ces territoires. La plupart du temps,ces collectivités font appel à des cabinets de consultants qui sont chargés de dresser un état des lieux et proposer des solutions. Mais la diversité des situations, la complexité des problématiques de besoins et d'usages, ou encore la nécessité de l'intervention publique, font que les élus décideurs au sein de ces collectivités n'ont pas toujours tous les éléments pour prendre les bonnes décisions.
    Ce sont en général les consultants qui apportent des solutions clés en main à soumettre à la délibération des élus. Des lobbies puissants et actifs se partagent ces marchés. Bien souvent, les solutions proposés sont très éloignées des objectifs annonces et consistent à doubler un réseau de transport déjà existant. En octobre 2007, la lettre le pli parlait d'un marché de 1,5 milliard d'euros au niveau national. Au niveau local, dans le sud-est, trois projets, par exemple, pourraient engloutir d'énormes financements publics. Celui de la région PACA (87 millions d'euros pour recréer une dorsale-réseau de transport - de 1954 kilomètres de génie civil) ; celui de la communauté du pays d'Aix (16,5 millions d'euros pour une nouvelle dorsale) et le projet (Ardèche Drôme Numérique) (125 millions d'euros). Au total, cinquante millions d'euros d'argent public répartis entre trois collectivités et l'Europe. Pourtant, aucun de ces trois projet ne résout les problèmes de boucle locale (si ce n'est par la pose d'antennes hertziennes), aucun n'apporte le très haut débit ni la concurrence sur les services aux clients. ils prévoient de recréer un réseau de transport, financé en grande partie par l'argent public. Rien ne justifie ces doublons, ni ces dépenses exorbitantes. La France est couverte à plus de 98 % en haut débit par l'ADSL (le réseau de téléphone), vire à plus de 99% en PACA !
    Personne n'ignore que les infrastructures principales construites dans les années 1980 pour le réseau de téléphone sont pléthoriques et que les opérateurs disposent de dorsales concurrentes en fibre optique partout où c'est rentable.On sait aussi que les problèmes d'infrastructure se concentrent sur la partie terminale du réseau, que les dysfonctionnements de transport sont concentrés dans le zones non rentables telles les vallées alpines ou drômoises. Les infrastructures existantes du réseau historique sont systématiquement ignorées. A la marge, il est prévu d'utiser les réseaux de certains (opérateurs), comme ceux des autoroutes, de RTE (por les points hauts), de réseau férré de France (RFF), de Bouygues, Neuf Cegetel, etc.
    Depuis 2007, l'autorité de régulation des télécommunications (ARCEP) a mis en place les offres de gros qui imposent à l'opérateur historique de louer aux autres opérateurs le haut débit (nu) la ligne du client sur la boucle locale est disponible pour chaque opérateur, qui peut proposer ses services partout en France, au même prix, sans que le client final n'ait à louer cette ligne à France Télécom. Quel est l'intérêt dans ces conditions pour une collectivité publique d'investir de l'argent alors que les services sont déjà en totale concurrence ? La mise en concurrence des télécommunications orchestrée par l'ACERP n'est ni libre ni non faussée. On construit ainsi des réseaux d'initiative publique qui sont donnés en délégation de service public à des consortiums prives dont l'opérateur principal devient pratiquement la seule alternative à l'opérateur historique. Aveuglées par les études des consultants en tout genre, les collectivités doivent être plus vigilantes sur toutes ces questions. La région PACA, interpellée par les syndicats CGT, aurait stoppé son projet de dorsale numérique et se dirigerait vers la couverture à 100 % par le haut débit en travaillant sur la boucle locale. On peut s'en féliciter. qu'une collectivité tienne compte de l'avis des syndicats et rompe le cercle infernal des lobbyistes, il s'agirait là d'une première !

  35. maxou dit :

    Jean-Paul Lecoq, après sa visite en Afghanistan : " Le peuple afhgan doit pouvoir organiser ses institutions Lui-même"
    Jean-Paul lecoq. Député de la, circonscription de la Seine-Maritime, s'est rendu en Afghanistan en tan que membre de la délégation parlementaire française. il a pu, sur le terrain, constater une réalité complexe grâce aux échanges qu'il a eus avec des soldats, officiers et sous-officiers français. L'armée française dite (la grande muette), s'est exprimée avec simplicité et franchise ce qui a permis d'entendre des points de vus très divers.
    Ainsi, si certains militaires estimes que l'intervention française en Afghanitan empêchera le terrorisme de se développer, et si d'autres pensent que cette intervention permettra aux institutions locales de s'établir, d'autres encore s'interrogent sur les intérêts réels qu'ils servent. ces derniers voient davantage dans la présence de forces armées étrangères, la possibilité pour les occidentaux - et surtout pour le gouvernement des États-Unis - d'y implanter des bases militaires et d'utiliser le territoire afghan comme base arrière pour contrôler l'Iran, notamment dans ce contexte de course à larme nucléaire.
    Jean-Paul Lecoq quant à lui appelle de ses voeux une intervention militaire d'un autre genre. Il souhaite que soit mis fin aux combats militaires classiques qui ont pour objectif de traquer les membres du parti Taliban dans la cadre d'une insurrection nationale, ce qui doit intéresser les Afghans et leur gouvernement exclusivement. Le député communiste voudrait au contraire que l'armée française ait pour rôle de sécuriser l'action civils et d'accompagner le développement économique, industriel, énergétique, culturel, etc, du pays. Ainsi, la création d'infrastructures telles que des routes est fondamentale pour la modernisation du territoire et des modes de vie, ce que refuse aujourd'hui les Talibans. Il est également du rôle de l'armée française de contribuer à la formation d'une Armée nationale afghane. En agissant ainsi, les occidentaux respecteraient l'engagement qu'ils avaient pris au sein de l'Organisation des Nations Unies en 2001.
    Ce n'est qu'ensuite et par lui-même, que le peuple afghan pourra organiser ses institutions étatiques et faire des choix de société conformes à ses valeurs. Il ne s'agit donc pas de plaquer un modèle occidental prédéterminé en Afghanistan. Il ne s'agit pas d'organiser une immixtion dans les affaires intérieures afghan par le biais militaire. Mais bien de mener une bataille d'idée afin de faire admettre que ce n'est pas les armes que les Talibans serons vaincus mais par les idées. Celles portées par les Afghans eux-mêmes qui auront, avec notre soutien, pris leur destin en main.

  36. jennifer dit :

    Merci BA, c'est plus cohérent comme cela!

  37. commandant P. dit :

    article dans Le Monde du 21/09/08

    Deux jours avant l'ouverture du débat au Parlement, lundi 22 septembre, sur la présence des troupes françaises en Afghanistan, la vingtaine d'organisations non gouvernementales (ONG) françaises présentes dans ce pays est en ébullition.
    "Il faudra combien de soldats français morts en Afghanistan pour que l'on se pose la question du retrait de nos troupes ?", s'est interrogé François Grunewald, président du groupe Urgence réhabilitation et développement (URD), au terme de la conférence de presse qui a rassemblé, vendredi à Paris, l'ensemble de ces ONG. "C'était une erreur de les envoyer là-bas, actuellement, on va tous dans le mur !", déplore-t-il.

    Les ONG françaises appellent les parlementaires français et le gouvernement à "une rupture stratégique" de l'engagement de la France et de la communauté internationale en Afghanistan. "Nous voulons tirer la sonnette d'alarme sur une situation qui s'est détériorée et sur les dangers du tout-militaire", explique Alain Boinet, directeur général de Solidarités.
    L'insécurité croissante pour les personnels, qu'ils soient afghans ou expatriés, a été évoquée par les participants. "Le débat parlementaire n'aurait pas eu lieu si les soldats français n'étaient pas morts, mais dans le même temps quatre employés d'ONG et 90 civils ont été tués en Afghanistan", poursuit M. Boinet. Plusieurs provinces sont inaccessibles aux ONG à cause des combats.
    Mais le constat dépasse les seules conditions de travail. Selon elles, cinq millions de personnes seraient en situation "d'insécurité alimentaire" sur une population d'une vingtaine de millions de personnes ; avec 80 % des puits asséchés, on ne parle plus de sécheresse mais de désertification ; enfin, les institutions internationales et les médias seraient dans le déni de la "souffrance" du peuple afghan.
    Les ONG françaises admettent que de nombreux projets ont vu le jour en Afghanistan en matière de reconstruction et d'aide d'urgence. Mais le constat globalement négatif a généré, selon Pierre Lafrance, président de Madera, "un ressentiment" au sein de la population à l'égard d'une communauté internationale "qui n'a pas répondu aux attentes formulées en 2001 et 2002".
    Si le pessimisme semble régner dans les rangs des ONG françaises en Afghanistan, il existerait des raisons d'espérer, dès lors que l'on cessera "d'ajouter la guerre à la guerre". L'envoi de renforts de troupes françaises ou américaines désespère les humanitaires, qui "réclament une solution politique et sociale pour sortir le pays de la guerre".
    Ils appellent les députés français à sortir "des débats simplistes et caricaturaux". "L'absence de mémoire sur l'Afghanistan est confondante", souligne M. Boinet. "L'histoire de ce pays n'a pas débuté le 11 septembre 2001 ; justifier notre présence en Afghanistan par la lutte contre le terrorisme mondial est une grave erreur, elle se joue autant en Palestine et en Irak", renchérit M. Grunewald.

    Jacques Follorou

  38. jennifer dit :

    Alors si il est si impopulaire, comment on fait pour s'en débarrasser? C'est vrai qu'il a toujours sa majo UMP au parlement et au sénat quand même. Il faudrait un referendum révocatoire (comme il y en a eu en Bolivie et au Venezuela). Il sauterait immédiatement. Comment les gens ont-ils pu voter pour lui? Qu'on ne me sorte pas l'argument de S. Royal. Je ne vois pas un autre candidat qui aurait été plus populaire.
    En attendant il vérouille tout, alors qu'il n'a plus aucune légitimité. Il l'avait peut être il y a un an mais maintenant c'est un président illégitime qui ne règne que par la "terreur". Je mets les guillemets car on peut connaître plus comme terreur, néanmoins, il n'arrête pas de restreindre nos libertés, nos droits élémentaires à la santé, à l'éducation, à une retraite décente, le droit à l'information etc... Un régime qui devient de plus en plus autoritaire. Avez vous lu dans les journaux l'histoire de ce jeune qui a insulté Rachida Dati par un mail et qui risque la prison et une forte amende?

  39. julie dit :

    @commandant P
    profitons de votre connaissance du "terrain militaire", je rappelle le site du régiment de castres qui a perdu les 10 soldats en Afghanistan récemment.
    http://famillesdu8.verygames.net/index.php?file=Sections&op=article&artid=3

    et en particulier de cette action "ruban jaune", avec comme justification d'améliorer le quotidien de nos soldats. j'avoue que je suis restée estomaquée, lisant le témoignage d'un apparent dénuement de nos troupes comparé aux sommes astronomiques dépensés pour l'équipement militaires pur.
    est-ce la norme dans l'armée française?

  40. jennifer dit :

    Qui est Human Right Watch?

    Pedro Mellado

    Le Directeur pour l'Amérique latine de l'organisation Human Right Watch, José Miguel Vivanco, et le sous-directeur, Daniel Wilkinson, ont quiité le Venezuela dans la nuit de jeudi, expulsés en raison de la présentation, ce même jeudi à Caracas, du rapport : « Une décennie Chávez. Intolérance politique et occasions perdues pour le progrès des droits de l'homme au Venezuela »; rapport qui affirme que les « acquis importants » de la Constitution de 1999 sont devenus « occasion perdue ».

    Avant de parler de qui est l'organisation Human Right Watch, il y a lieu de raviver dans la mémoire collective la notion qu'est-ce qu'une ONG. Nous ne devons pas oublier qu'une ONG est une organisation privée munie d'intentions et d'objectifs clairement définis, choisis en fonction des intérêts de leurs membres. Ces intérêts seront altruistes ou égoïstes, selon la composition de l'ONG. Ceci dit, le fait de ne pas appartenir à un organisme gouvernemental ne signifie pas absence d'intentions idéologiques.

    Cette mise au point effectuée, il convient de se demander quels sont les intérêts des dirigeants de Human Right Watch, ou encore, les intérêts de qui défendent-ils, qu'il s'agisse de particuliers ou de groupes. Dans le cadre de cette réflexion, nous devons prendre en compte l'aspect qui finance ce groupe, et là, il convient de souligner, entre autre, une organisation jésuite usaméricaine (Church World Service) ou encore les multinationales, elles aussi usaméricaines, Winston et Ford.1

    L'agression dont les moyens de communication bourgeois se sont fait l'écho, et qui a motivé l'expulsion de José Miguel Vivanco, n'est pas la première que supporte la démocratie vénézuélienne, et ce n'est pas un hasard si elle a lieu maintenant. Si nous remontons à 2004, en juillet, un mois avant le référendum présidentiel, nous constatons que Human Right Watch entreprit une campagne2 contre le gouvernement à propos de la Loi Organique du Tribunal Suprême, accusant le Venezuela de manquer d'indépendance au niveau du pouvoir judiciaire [A].

    Que cette affaire soit d'une importance vitale, ou que cette accusation, au cas où elle serait exacte, soit le symbole d'un manque de démocratie ne laisse pas de surprendre, surtout quand on sait qu'en Espagne ce sont les partis politiques qui nomment le Conseil Général du Pouvoir Judiciaire3, soit la politisation maximale du sommet de la magistrature. Mais avant cela encore, Human Right Watch fit aussi partie du cirque médiatique international touchant la prétendue fermeture d'une télévision qui continue d'émettre, appelée RCTV; campagne qui affirmait qu'il s'agissait d'une action de Chávez pour s'approprier le contrôle des moyens de communication, alors qu'au Venezuela 80 % des médias sont privés et, partant, opposants aussi. Et ce, sans parler des contenus plus que douteux quant à respect démocratique de ladite chaîne.4

    En 2005, ils sortirent à nouveau sur la scène publique pour défendre les quatre personnes mises en accusation pour financement illégal de leur organisation politique. 5 Rappelons que ces individus payèrent leur campagne avec l'argent du Fonds National pour la Démocratie. Ce fonds, créé par le tolérant Ronald Reagan, est financé par le Congrès d'Etats-Unis et se consacre à promouvoir la seule vision de la démocratie que les puissants Usaméricains veulent que nous connaissions. A titre d'exemple, on compte parmi les membres honorifiques de cette association le sénateur de l'Arizona, aujourd'hui candidat à la présidence d'USA, John McCain. 6

    Leur deuxième apparition opportune eut lieu en octobre 2007, deux mois avant le référendum constitutionnel de décembre de la même année. 7 Dans ce cas-ci, l'intention est claire. Pour eux, une constitution socialiste est une attaque à leur intérêts, et ils en ont fait leur drapeau. L'excuse, les pouvoirs exceptionnels que s'accorderait le président dans un cas d'urgence. Est-ce que par hasard cela n'existerait pas dans les constitutions de pays européens ? 8

    Cette toute dernière intervention a aussi, de toute évidence, un but; et ce but n'est autre que les élections municipales de novembre prochain. Apparemment, rapprocher l'oligarchie vénézuélienne du pouvoir - municipal dans le cas présent - représente, pour ces défenseurs des droits de l'homme, quelque chose de bien plus nécessaire que d'enquêter, par exemple, sur le massacre effectué par l'oligarchie bolivienne à Pando, sur lequel leur page web n'a pas encore été capable de publier même la plus minime condamnation.

  41. BA dit :

    Nicolas Sarkozy bat des records d'impopularité, mais il s'en fout ! Nicolas Sarkozy sait qu'en 2012, ces amis seront toujours propriétaires des journaux de la presse écrite, des radios privées, des chaînes de télévision privées. D'autre part, le patron des chaînes de télévision publiques sera nommé par Nicolas Sarkozy.

    Conclusion : un an avant l'élection présidentielle de 2012, les médias sarkozistes vont entrer en action. Les médias sarkozistes vont faire une propagande dont nous n'avons même pas idée. Ce qui se passe aujourd'hui dans les médias, c'est de la rigolade à côté de ce qui va se passer en 2011 - 2012.

    En attendant, voici donc le dernier sondage d'impopularité de Nicolas Sarkozy :

    " Nicolas Sarkozy voit sa cote de popularité baisser de trois points en septembre, avec seulement 37 % de Français qui sont satisfaits de lui comme président de la République, selon un sondage Ifop publié par Le Journal du dimanche daté du dimanche 21 septembre.

    Les personnes interrogées sont 62 % à se déclarer mécontentes du chef de l'Etat, soit trois points de plus qu'en août.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20080921.OBS2068/62_de_francais_mecontents_de_sarkozy.html

  42. Claire Strime dit :

    Exposé long, complet (ou presque) et utile face à la propagande émotionnelle largement servie par les chaînes de télé complices/complaisantes...

    J'ai loupé la manif samedi, arrivé(e) en retard il n'ya vait plus place de la République que quelques sparts, j'ai voulu me guider sur les camions des flics pour retrouver le parcours et en fait je suis tombé(e) sur la Techno Parade! (l'attirance de la chair fraîche, expulsez le naturel...).

    Mais promis la manif du 27/09 à l'Elysée j'y serai! D'autant que j'avais amené de mes CV à refiler à M-Mmes les élu(e)s locaux (tjrs ma recherche de poste dans la territoriale suite à réussite à 1 concours républicain...).

  43. DiGeo dit :

    Pas de souci Jennifer,

    Entre la portée réelle des mots et l'interprétation qu'on en fait il y a parfois tout un monde.
    As-tu remarqué? Qui tu sais n'a plus rien posté depuis le 21 septembre à 13h21.
    Mais chut ne le réveillons pas.
    Tu vois je suis incorrigible.

  44. Bruno dit :

    Bonjour tout le monde,

    Très intéressant ce billet sur l'Afghanistan. C'est stupéfiant comment décennies après décennies, guerre après guerre, les sociétés et leur dirigeants continuent à croire que les armes puissent enfanter la démocratie. Je viens de relire les derniers textes de Jean-Jaurès écrits juste avant son assassinat en juillet 1914. Bientôt un siècle ! Qu'avons-nous appris ?

    A Jennifer et BA concernant la popularité de Sarkozy.
    Les sondages de semaine en semaine reflètent les aléas de l'actualité. En période de crise (Caucase, Afghanistan, finances) certains ressentent le besoin de l'aile protectrice du chef, d'où une remontée des sondages ces dernières semaines estivales. Avec la rentrée les questions économiques et sociales reprennent leur importance. Plus profondément je ressens dans mon entourage un doute diffus de plus en plus prégnant face au fonctionnement de notre économie. J'entends de plus en plus de personnes dénoncer les inégalités, l'absurdité de la concurrence érigée en dogme, les rémunérations indécentes de quelques-uns... mais c'est comme si pour la majorité tout celà relevait d'une sorte de fatalité. Il me semble que l'évolution des consciences se heurte d'une part à deux obstacles intellectuels et d'autre part à une sorte d'indécison stratégique pour les plus convaincus.
    Au plan conceptuel, personne ne pose clairement la question de l'évolution du statut de la propriété dans notre société. On reste enfermé dans une approche binaire : propriété collective ou propriété privée. Je comprends que le sujet soit très délicat politiquement, car abordé sans précaution le risque est grand d'effrayer inutilement les millions de petits propriétaires d'une simple maison ou d'un bout de terrain. Il me semble qu'on pourrait avancer dans la réflexion en avançant une distinction entre la propriété d'usage (par exemple une résidence principale) et la propriété d'autres biens ou actifs. La visée serait une évolution de notre constitution qui ne garantirait plus que la première forme de propriété, celle que j'appelle "d'usage".
    Le second obstacle conceptuel est et a été abordé par de nombreux auteurs. (A. Gorz, D. Méda...) Il s'agit du rapport entre travail / rémunération de ce travail et autres allocations dans un contexte invitant à renouveler la notion même de richesse incluant l'éducation, la santé, l'accès à la culture, un environnement sain.... C'est un terrain important, puisque c'est celui sur lequel la droite a gagné avec le "travailler plus pour gagner plus".
    Concernant l'indécision stratégique, elle porte sur le niveau à privilégier pour organiser la riposte : niveau national ou Europe ? PRS porte cette indécison : à la fois (heureusement) opposé au traité de Lisbonne mais silencieux sur la stratégie à suivre si après les élections européennes les libéraux et sociaux-libéraux sont toujours largement majoritaires au parlement européen.

    Enfin, je suis tout à fait d'accord avec BA, les positions prises par Sarkozy dans les médias déploieront tous leurs effets en fin de mandat. On peut craindre le pire. Je ne comprends pas la mollesse des réactions à gauche sur la question.

    A Bill, je me pose la même question : pourquoi rester au PS à l'issue du congrès si ce dernier confirme la dérive sociale-démocrate actuelle ?

  45. Claire Strime dit :

    Bon article d'El Pais (Espagne) sur l'Ossétie du Sud (que les hispanophones aillent le lire en entier sur le site du journal!):

    "Osetia del Sur comienza a andar
    El Estado nacido a la sombra de Rusia intenta enterrar cualquier vestigio que le recuerde que hasta agosto pasado era parte del territorio de Georgia
    PILAR BONET - Tsjinvali - 22/09/2008
    Con ayuda de Rusia, Osetia del Sur se prepara para el crudo invierno del Cáucaso. Centenares de obreros levantan muros, cubren tejados y recogen los escombros dejados por la expedición militar que Georgia emprendió contra el territorio independentista en la noche del 7 al 8 de agosto. Los trabajadores llegados de la Federación Rusa dan un aire febril a la capital de Osetia del Sur, Tsjinvali, que no ha superado aún la pesadilla. (…)
    Por su estado, la escuela número cinco recuerda la escuela número uno de Beslán (Osetia del Norte) tras la toma de rehenes de 2004. Sus 500 escolares han sido distribuidos entre otros dos centros, explica Aza Bestáyeva, la directora, que cuenta que una profesora y 14 de sus ex alumnos murieron víctimas del ataque de agosto.(…)
    Los georgianos abastecían Tsjinvali de frutas y verduras, y su ausencia ha empobrecido el surtido y ha encarecido los comestibles, que ahora llegan de Rusia. En la ciudad aparecieron vendedores de hortalizas azerbaiyanos, que afirmaban haber cruzado la frontera desde Georgia con su mercancía al hombro. Los habitantes de Tsjinvali protestaron por miedo a que estos azerbaiyanos puedan ser "utilizados por los georgianos para espiar o para cometer actos de sabotaje", dice Irina Glagóieva, responsable de información de Osetia del Sur. "Hay que establecer una frontera clara con Georgia y unas reglas iguales para todos", afirma.
    En privado, georgianos de Tsjinvali, leales y con buenos contactos en el Gobierno osetio, dicen temer por su seguridad y sus propiedades. Su porvenir dependerá de si la Administración osetia forja una comunidad étnica o una sociedad civil plurinacional. (…).
    En conversaciones con esta corresponsal, interlocutores osetios fluctuaban entre la animadversión ante lo "georgiano" en general y sus buenas relaciones con georgianos concretos, como el médico de Tbilisi que, en pleno conflicto, llamó por el móvil a un paciente osetio para recomendarle que no se excitara y recetarle medicación. El paciente, operado en Tbilisi en 2006, sigue su tratamiento en Vladikavkaz, en Osetia del Norte.(…)"Los principales defensores de la ciudad fueron los jefes militares que durante años nos protegieron de las agresiones georgianas", dice Glagóieva, que sitúa a estos "comandantes austeros y poco dados a la publicidad" en la tradición de los abreki del Cáucaso, especie de Robin Hood que se enfrentaron al zarismo.(…)"

  46. jennifer dit :

    BA
    est-ce du réalisme ce que tu dis ou du pessimisme? ou du pessimisme basé sur du réalisme? Tu oublies une donnée: le peuple qui en a marre. Bon je ne veux pas dire comme l'extrème gauche que la révolution gronde mais qu'il y a des contradictions et aussi des contradictions latentes au sein de l'UMP. Edvige en est un premier exemple. Je pense que cela va continuer car évidemment Sarkozy ne pourra pas résoudre la crise économique.
    En réalité le peuple qui en a marre mais c'est pas pour dire qu'il va y avoir une grève générale mais que les organisations vont sans doute commencer à se recomposer, les gens à prendre conscience au sein d'elles et sans doute à bousculer les dirigeants. Je trouve que c'est significatif que les 3 groupes verts ont décidé de s'unir. Enfin si ça marche...

    Digeo
    Néanmoins je ne préconise pas de se taire pour ménager la susceptibilité. Mais avoir un débat ouvert avec lui jusqu'à présent ça s'est révélé inutile. Bon on verra...

  47. jennifer dit :

    Former Mayor of London Ken Livingstone Condemns Assassination Plot in Venezuela
    Statement by Ken Kivingstone Former Mayor of London

    “The revelations of a plot to assassinate Hugo Chavez, the democratically elected President of Venezuela, must be condemned by democrats throughout the world. This illegal conspiracy to murder a democratically elected President clearly shows who is defending democracy and who is attacking democracy in Venezuela. It is the responsibility of democratic governments throughout the world and, given its record, in particular the government of the US to call for full support for the elected government of Venezuela against all attempts to illegally overturn the democratic process.”

  48. jennifer dit :

    Cette déclaration de Livingstone est le bon sens même: Chavez a été élu démocratiquement et on découvre des complots pour l'assassiner. Tous les gouvernements démocratiques du monde devraient condamner ces tentatives d'assassinat, à commencer par les USA qui se posent en défenseurs de la démocratie


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