29sept 08

Le meeting de Ségolène. Waw, l’affaire! Pendant ce temps l’abime de la catastrophe financière s’élargit sous les pieds de l’économie réelle. Sarkozy s’agite. La gauche "sérieuse-et-responsable" retient son souffle: god’dam… l’horizon indépassable n’est plus ce qu’il était.

 

 

LE PROBLEME DU PROBLEME Commençons par ce qui aurait pu me valoir une bonne couverture médiatique si j’avais consenti à répondre aux questions que l’on m’a posé depuis dimanche. Le Zénith de Ségolène Royal. Allons-y. Ou es le problème? Les chanteurs avant et après? C’est le cas dans tous les grands rassemblements politiques depuis déjà dix ans. Notons cependant que ceux là, au Zénith, sont tous engagés. C’est donc plutôt sympath et de gauche, non? Sa tenue à elle? On en parlera le jour où le même genre de commentaires sera possible à propos d’un homme. Idem pour la coiffure. Quand au public il était absolument dans la norme ordinaire des manifestations du PS. Que celui qui n’a jamais vu les marionnettes hystériques du MJS hurler au premier rang en agitant des cartons garnis du seul nom d’un candidat lui jettent la première pierre. Ceux là étaient enthousiastes. Qu’aurait on dit s’ils ne l’avaient pas été! Et peut-être même étaient-ils contents de participer enfin à un meeting contre la droite. Ca se comprend. Donc pour moi le problème n’est pas là. Le problème c’est qu’on crée ce type de problème a ce sujet. Mais s’il doit y avoir un problème à toute force, c’est plutôt de devoir constater qu’elle a parlé une demi-heure et que ce qu’elle a dit n’est relaté nulle part. Je dois donc aller sur le site Désirs d’avenir  pour lire le texte de son discours car, à la même heure, je faisais une conférence sur la laïcité dans l’Hérault et je ne pouvais donc pas suivre la retransmission en direct. Pas de pot, le site me dit que je dois attendre un peu pour avoir le texte et la vidéo. Dommage car je m’apprêtais à faire la seule chose digne d’un socialiste en période de congrès surtout: dépiauter le contenu de son propos, faire la part d’accords et de désaccords qu’il me suggère. Après vous avoir dit tout cela, l’honnêteté m’oblige à préciser: que nul n’aille croire que je suis touché par la grâce de l’invitation, réitérée il y a peu, à nous aimer les uns les autres. Je prends seulement mes précautions. Le lynchage de Ségolène Royal que j’observe est vide d’arguments raisonnés. Je préfère marquer tout de suite mes distances avec le genre d’auto amnistie qu’il contient pour beaucoup de ceux qui le pratiquent. Je devine qu’il s’agit de préparer un front de «tout sauf Ségolène» qui pourrait bien être la tenue de camouflage la plus portée au congrès. Prétexte! Je ne marche pas. Si Ségolène Royal est en tête des votes du parti elle aura gagné le congrès un point c’est tout. Sa diabolisation est une ruse pour fabriquer un dénominateur commun là où il n’y en a pas politiquement. Le congrès de "clarification" commence mal.

"FICHONS LES TOUS DEHORS!" Pendant ce temps la crise du capitalisme financier déroule ses anneaux. Bien sur ce n’est pas fini. Bien sur ça va aller plus mal. La dynamique de la crise est sans aucun mystère. On trouve des choses très instructives dans les livres d’histoire à ce propos. Les plus futés peuvent aussi se référer à ce qui s’est passé dans les crises d’effondrement en Amérique latine. Par exemple en Argentine. Là comme me l’a dit un ami: «ces gens là, ont réussi a rendre le pays invivable même pour eux!» Le slogan des nuées de mécontents dévalisés par l’ineptie des dirigeants pourtant nominés aux oscars de Davos étaient «qu’ils s’en aillent tous!». Ailleurs, en Equateur, c’était «fichons les tous dehors!». Ca fait réfléchir, non? Après les dégâts économiques et sociaux, le tsunami va mettre sous tension tous les secteurs de la vie en société. Il en ira de même entre les nations. Ce sera aussi une crise morale et politique. Toute la légitimité acquise par le système au prix de l’intense bourrage de crâne qui a suivi l’effondrement du mur de Berlin est par terre. Et comme la sociale démocratie, ultra majoritaire dans la gauche, s’est identifiée à cet alignement (Blair Santo subito!), l’envoutement idéologique qui finit en ce moment laisse la place au vide ou presque. Chacun est mis au pied du mur d’imaginer un autre futur sans en avoir la première idée. Nombre de dirigeants de gauche (devinez lesquels!) n’ont aucune idée de ce qui se dit, se cherche, s’écrit ou se revendique dans le mouvement alter mondialiste depuis bientôt presque dix ans. Les voila seuls avec la gueule de bois et les tics des vieilles starlettes passées de mode. Tout le folklore du verbiage libéral pendouille depuis le plafond des paradis artificiels de la finance comme autant d’oripeaux dans les têtes de lendemain d’ivresse. Rien ne veut plus rien dire de ce qui était certain encore hier. Les mots glorieux de la veille sont de tristes plaisanteries d’aujourd’hui. Pour l’immédiat, on peut mesurer l’immense bienfait qu’est une nouvelle fois l’Europe Libérale. Grace à elle et à son ignoble et kafkaïen système de protection du libre échange contre les protections nationales aucune stratégie commune n’est possible pour faire ce que font par exemple les USA face à la déroute bancaire. Grace au traité de Lisbonne l’état continue à être le problème et pas la solution. J’en dis des mots de colère parce que je ressemble a la plupart de ceux qui n’aiment pas les catastrophes et voient venir celle-là depuis assez longtemps pour savoir que ce ne sont ni les mises en garde, ni les alertes ni les interpellations qui ont manqué pour tacher de les éviter. Et aussi parce que je trouve à vomir que l’on fasse venir de nouveau sur le devant de la scène les experts, politiciens et commentateurs «pour nous aider à comprendre» un désastre qu’ils ont été incapables de prévenir et dont ils sont les premiers responsables par leur veulerie et le sectarisme en béton qu’ils ont opposé à tous ceux qui osaient les contredire..


363 commentaires à “”
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  1. J.M dit :

    4aout, vu que tu es le dernier rempart ici un peu stable contre la sottise (pour rester poli...), remarque : laisse tomber les développement sur capitalisme socialisme république etc, ils ne veulent PAS comprendre ou apprendre quoi que ce soit sur ces choses complexes qui puisse remettre en cause leurs pauvres apriori, aidés dans cet aveuglement par ceux que j'appelle les garde chiourmes.

    par contre insiste sur le fait qu'il faut absolument que le peuple, donc la société civile, tente de sauver ce qui peut encore l'être de notre Démocratie et de la République, et s'empare du projet de redéfinir les règles du jeu.

    en effet, comme tu l'as compris, les syndicats et la gauche de la gauche, Mélenchon y compris, font tout pour que cela n'arrive pas...

  2. bernard01 dit :

    @jennifer.Alire sur alterinfo(POUR QUE L'ARGENT NOUS SERVE,AU LIEU DE NOUS ASSERVIR.;;;;A l'heure du pouvoir d'achat chancelant et des caisses vides,ce forfait ne peut rester sans suite;nous nous proposons donc d'agir par une MOBILISATION CITOYENNE,pour restaurer le droit légitime des nations a emettre leur propre monnaie.LA CREATION MONETAIRE NOUS APPARTIENT.....OU naissent les pommes de terres?dans le champ du cultivateur......OU naissent les veaux?dans l'étable......OU naissent les prunes?sur le prunier..TOUT LE MONDE SAIT CELA;;MAIS posez maintenant la meme question au sujet de l'argent.

  3. dudu 87 dit :

    En 40 ans de carrière professionnelle:
    - j'ai vu la productivité multipliée par 30; Ici, je parle de main d'oeuvre directe, celle qui fabrique. Vous devez prendre en compte que nous n'étions pas "robotisé". De plus les liaisons informationnelles n'étaient pas mise en place sur les machines à mon départ.
    - Mon salaire net multiplié par 18, promotions sociales et toutes primes comprises;
    - Mes cotisations sociales (part salariale) passées de 6.5 à 23%;
    - Mon temps de travail est passé de 45 heures à 35 heures;
    - Le prix d'une machine (monnaie constante) multiplié par 12 mais une machine actuelle en remplace 15 (base de départ).
    Pour les "puristes", sachez que ma base de départ est 1 homme/1 machine en 1/9 heures de travail, et mon analyse se termine 1 homme/2machines en 3/8.

    Pour le personnel indirect (celui hors production, techniciens, maîtrises, administratifs) avec l'arrivée de la révolution informationnelle (informatique de réseau et de calcul), le service "paye" (25 pers) disparu, le service "gestion de production, 1/3 ateliers nous avions au départ 3 poste/atelier sans parler des chefs de programme et les caristes.... ECT...

    Pour ceux qui ont les idées mal placées, la crise et son corolaire, le chômage, n'est pas la conséquence du progrès techniques.
    j'ai vu arrivé 2 révolutions:
    - la numérique qui a remplacé la main de l'homme;
    - Et pratiquement en simultanée, la révolution informationnelle qui,elle, a remplacé le cerveau de l'homme (exemple la "paye").

    Pour la révolution informationnelle, j'aurai surement l'occasion d'y revenir mais l'exemple se passe là dans une entreprise, IMAGINEZ les réseaux informationnels dans le monde!

  4. dudu 87 dit :

    Je viens de vous parler de ce qui est capitalisable dans une entreprise, c'est-à-dire machines, systèmes informatiques, logiciels..ect...
    Mais votre ordinateur, il vous appartient et les informations que vous collecter sont universelles et souvent gratuites. Ces informations sont en plus contradictoires au système économique et politique.
    1° Conséquence: Hadopi, le paquet Télécoms...ect...
    2° Conséquence:
    Tout le monde a accès aux données financières de la planète, tout le "zinzin" financier mais aussi tous les particuliers. Devant l'appât du gain, une masse énorme de capitaux est venue se greffer sur le capital traditionnel sans "toit, ni lois". Et les traders et la spéculation ont fait le reste... Les politiques ont encouragé cette démarche "sans filet" (le laisser tout faire) souvenez-vous de l'époque Mitterand où la bourse ne s'est jamais aussi bien comportée et où la bourgeoisie française applaudissait des 2 mains, et nous, pauvres incrédules, nous suivions!
    Ca s'est le coté noir du tableau, la révolution informationnelle.
    Il y a donc un tableau...blanc!
    Communications universelles, sortie des cycles de production capitalistique ( informatique open source), démocratie participative, logiques sous-jacentes...
    Nous verrons ça au prochain numéro, laissez-moi lire!

  5. dudu 87 dit :

    Bonsoir Jean Marc,
    Très beau texte, j'y travaille et je suis pas jeune.
    Alors la jeunesse où est vous?

  6. maxou dit :

    Le service de presse de Élysée avait bien fait les choses pour que des cris d'extase accueillent les chefs d'États ou de gouvernement - français, allemand, anglais et italien - à l'issue de leurs travaux.
    Face au krac, une claque ! Quant aux décisions, le mini-sommet a accouché d'une mini-souris, nos alpinistes de l'économie mondiale s'étant séparés sur la seule intention de ne pas laisser tous les établissements financiers sombrer dans des faillites...
    C'était bien moins. Une petite phrase - qui avait demandé pour sa préparation les gros sabots d'Henri Guaino - a cependant retenu l'attention. Tous quatre ont réclamé de Bruxelles de la (flexibilité) sur les critères du traité de Maasticht (qui exigent notamment un maximum de 3 % de déficit...), bien que leur respect reste (la priorité), aux dires de Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée. omprenne qui pourra ou qui voudra !
    Toujours est-il qu'à nouveau les fondements sur lesquels se construit l'Europe libérale se lézardent comment poursuivre le passage en force du traité de Lisbonne, alors que les dogmes qui le fondent - Maastricht, circulation sans entrave des capitaux, indépendance de la BCE, euro fort... - s'avèrent néfastes à la lumière de la crise et que leurs promoteurs eux-mêmes jugent inefficaces ? C'est d'ailleurs sur cet écueil que bute le parti socialiste lorsqu'il évoque le peu de résultat du sommet restreint de ce week-end. Pour le critiquer vraiment, il faudrait qu'il s'émancipe des principes de la mondialisation capitaliste.

    Tandis que les ténors de droite ont adopté pour credo (tout accuser- les parachutes, les financiers, les banquiers... - pour ne rien bousculer), d'autres acteurs viennent troubler ce jeu de dupes et le grand théâtre de la communication de crise. Demain, des centaines de milliers de salariés du monde vont opposer la première riposte de masse aux ravages semés par la spéculation capitaliste et à la volonté des gouvernants d'en faire payer la facture aux peuples. En France, les huit syndicats s'engages dans cette journée mondiale pour un travail décent. La manifestation parisienne sera l'un des 170 temps forts de cette journée qui débutera aux îles Fidji pour se terminer en Alaska. A l'origine se cette crise on trouve l'acharnement des tenants du capital à comprimer le coût du travail, à réduire les dépenses sociales et les investissements à terme, pour privilégier la rentabilité élevée des jeux financiers et spéculatifs. Puisque les multinationales bloquaient les salaires, il fallait ouvrir un autre espace aux profits, celui de l'endettement massif des travailleurs, notamment pour acquérir leur logement. Le système a fait ouvertement faillite. Des richesses formidables, accumulées dans les sphères financières, sont détruites depuis quelques mois et les secours que leur distribuent les grands États capitalistes n'ont pour ambition que de rafistoler le système. Pas pour combattre la récession. Il y aurait ainsi toujours quelque chose de pourri dans ce royaume... Jusqu'au krach...

    (pour ne pas perdre les fruits de la civilisation, écrivait Marx, les hommes sont forcés, du moment où le mode de leur commerce ne correspond plus aux forces productives acquises, de changer toutes leurs formes sociales traditionnelles.) Peut-être est-ce cela qui est à l'ordre du jour.

  7. dudu 87 dit :

    Il se peut que je n'ai pas la même finalité que toi mais je crois avoir trouvé le fil conducteur dans cette...botte de foin. La révolution informationnelle, je serai peut-être déçu mais j'essaie!

  8. 4 Août dit :

    Un scoop dans cette vidéo: Véritas est filmé vers la fin. ;-)

  9. dudu 87 dit :

    Jennifer, je te laisse ce lien mais tu ne commente pas STP!
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=45300

  10. 4 Août dit :

    "Spécialiste des prêts aux collectivités locales, Dexia a été sauvée la semaine dernière de la faillite grâce à un plan de sauvetage de 6,4 milliards d'euros financé à hauteur de trois milliards par les autorités et actionnaires belges, un milliard d'euros par l'Etat français et deux milliards d'euros par la Caisse des dépôts et consignations (CDC).

    Selon l'Elysée, le milliard d'euros investi par l'Etat sera financé par la dette et cet investissement n'aura "pas d'impact sur le budget de l'Etat", excepté un supplément au niveau de la charge de la dette. AP"

    Bref, le contribuable va payer des intérêts à DEXIA pour les prêts en cours, mais aussi des intérêts pour le prêt qui a servi à renflouer DEXIA.

    Ils vont nous mener en bateau combien de temps ?

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?&news=5943180

  11. jennifer dit :

    Dudu
    Ne m'envoie pas de lien si c'est pour me dire de me taire! De quel droit me dis-tu de me taire? On a quand même la liberté d'expression. De toute façon je n'ai pas envie de parler du pape donc tu seras satisfait mais ne me traite plus ainsi!

  12. jennifer dit :

    vraiment Dudu, tu m'as mise en colère! le pape j'en ai rien à fiche, preuve que tu ne lis pas mes posts. D'ailleurs as-tu lu les posts dont je t'avais parlé ci-dessus?

  13. jennifer dit :

    Bernard 01
    Vraiment je ne comprends pas ce que tu veux dire. Peux-tu un peu développer?


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