04août 08

 

Je me tiens à distance de mon clavier. Banal.  Apres la fin de la session parlementaire j’ai souvent cette nausée de tout qui signale le temps venu de la grande décompression… Ce soir c’est la radio qui me ramène au besoin d’exprimer contre un vent dominant une pensée critique. Bernard Henri Levy fait sur France info l’apologie de cet inepte rebouteux d’Alexandre Soljenitsyne qui vient de décéder. Il affirme que trois causes sont à l’origine de l’effondrement du communisme : « les USA, le pape, et Soljenitsyne ». Pitoyable résumé! Et l’ancien maoïste militant, ancien "nouveau philosophe",  de conclure «  un homme qui fait jeu égal avec les deux plus grandes puissances matérielles et spirituelles de notre époque, cela mérite bla bla bla… ». Je coupe la phrase car je crois bien qu’on connaît l’écœurante logorrhée des repentis. Certes, pour bon nombre de personnes qui réfléchissent, l’avis de BHL n’a aucune espèce d’importance. J’en suis conscient. Je sais parfaitement aussi que le dernier épisode de son « engagement intellectuel » contre le dessinateur Sine a fini de le situer du côté où finit la pensée et commencent les aboiements des serre files de tous les temps et tous les camps. Mais comme il a parlé, tout le monde sait donc de quel côté est la « bonne pensée »qui va tourner en boucle.  Je n’y suis pas, cette fois ci encore. J’ai de la mémoire. Soljenitsyne en visite en France, à l’occasion d’une cérémonie de circonstance à l’invitation de monsieur De Villiers, déclara dans son discours que la  devise de notre république, « liberté-égalité-fraternité »,  était « intrinsèquement perverse ». Après quoi il s’était lancé dans une apologie de la chouannerie aussi ridicule que peut l’être une transposition entre la situation de la Russie tsariste arriérée face aux bolcheviks avec la grande révolution française résistant à l’invasion anglaise qu’appuyaient les chouans. Minable. Le préfet du coin, une potiche administrative sans consistance, resta planté sur place à sourire comme un benêt au lieu de s’en aller séance tenante. Interrogé par mes soins  à propos de ce comportement le gouvernement de l’époque me fit répondre qu’il ne fallait pas « raviver les cicatrices du passé ». C’est la formule consacrée pour dire que les ennemis de la République sont libres de parler au nom de la liberté d’expression des idées modernes et ses amis priés de se taire au nom de la paix des cicatrices. On connaît. Mais rien ne nous oblige à ces révérences. Devant le flot de pieuses pensées émues que le décès de l’inepte griot de l’anti communisme officiel va déclencher il faut rester de marbre.Il faut maintenir un coin d’insolence. Je dis que le départ de Soljenitsyne ne manquera pas à la pensée de notre temps. Soljenitsyne était une baderne passéiste absurde et pontifiante, machiste, homophobe, et confis en bigoteries nostalgiques de la grande Russie féodale et croyante. Je n’oublie pas. Je ne pardonne pas.C’était un perroquet utile de la propagande «occidentale». Utile car au contraire de tous ceux qui avaient dénoncé avant lui le goulag et les camps staliniens, Soljenitsyne était une voix de droite parmi les plus réactionnaire. Les textes de Christian Rakovski et combien d’autres (oserais je mentionner Léon Trotski ?) ne reçurent ni prix Nobel, ni grasses subventions, ni hébergement fastueux, ni aucun des colifichets dorés dont Soljenitsyne fut gorgé comme une bête de commémorations anti progressiste mise à l’engrais. Ces lignes sont dédiées à leur mémoire.

 


498 commentaires à “Pompes funèbres”
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  1. 4 Août dit :

    Toujours la même tactique: cette fois on utilise les gros pour augmenter la nourriture... Bon alors le paquet de chips va passer de 1€ à 1€14.... Ah oui là c'est sûr, les obèses ne vont plus en acheter et perdre 50kg !

    "Au programme, les principales mesures sont une augmentation de la TVA de 5,5 % à 19,5 % sur les produits "trop gras, trop sucrés, trop salés qui ne sont pas de stricte nécessité" et une augmentation de la fiscalité applicable aux boissons alcoolisées et sucrées. Enfin, le "snacking" sera également touché par une hausse de la TVA. Ainsi, sandwichs, hamburgers et autres pizzas pourraient faire l'objet de cette augmentation des prix."

    qui ne sont pas de stricte nécessité... Et les yachts, le caviar, les rolex, toussa, on pourrait pas leur mettre +14% aussi ?

    Et si au lieu de taxer les produits de m****, on permettait à la populace de s'acheter de la qualité ? Je sais pas moi, en interdisant de faire un coef 10 entre le paysan producteur et le supermarché par exemple !

  2. JM dit :

    Le premier qui ose toucher au prix du foie gras en augmentant sa Tva, je le tue en le gavant au Figaro!

    Non mais, c'est qu'il y a des choses sacrées quand même!

  3. H2 dit :

    ALERTE ! ALERTE !

    UNE RAFLE VIENT DE SE PASSER A PAU EN TOUTE ILLEGALITE !
    Des réfugiés kosovars viennent d'être raflés cet après-midi et transférés à Prisitina en toute illégalité !

    Du panier à salade direct à l'aéroport ! Au mépris de la Loi !

    Et ils nous parlent après d'Etat de Droit !

    Monsieur Mélenchon ! Il vous faut réagir !
    Merci !

  4. commandant P. dit :

    @beauland
    "Lenine et trotski avaient déjà préparé les choses puisque ces saints représentants du socialisme triomphant avaient crée les premiers camps de sibérie et les avaient remplis, staline ne fit que reprendre et amplifier ce que ces deux premiers téhoriciens avaient mis en oeuvre."
    ?

    et mon post sur la guerre des Boers / les origines du système concentrationnaire ? (post246)

    et le système tsariste des camps (relire Dostoevski, et Henri Troyat, "La vie quotidienne en Russie au temps du dernier tsar"...) ?

    il y a quelques invariants, qui transcendent les options économiques ou politiques, à prendre en compte !

    après, ce n'est affaire que d'opinion ("le socialisme ne peut être que concentrationnaire"), mais cela n'a aucune valeur de démonstration...

  5. H2 dit :

    @ JM

    C'est parce que j'étais d'accord avec toi que j'ai copicollé tes propos !
    Tu as bien raison ! Comment comuniquerons-nous demain ?
    Quelle est cette censure nouvelle en France- le- beau-pays-des-libertés -bla-bla-bla et- vas-y-que-j'en-ai-rien-à-foutre !

    Le " Allo Londres ? " était un clin d'oeil au Général de Gaulle...
    No problémo JM !

  6. Blue_Djinn dit :

    Comme toujours lorsque vous prenez la parole, M. Mélenchon, vous perdez une bien belle occasion de vous taire et nous faites rire aux larmes dans votre français fort souvent approximatif, à tel point qu'on en vient à guetter vos sorties qui demeurent pourtant, je vous le concède, aussi inattendues que ridicules.

    Vous faites en effet partie, M. Mélenchon, de ces hommes politiques mineurs dont la carrière pourrait se résumer uniquement par vos erreurs et vos bourdes. On se souvient très difficilement de ce qu'a été votre action jusqu'à ce jour (et pourtant vous faites partie de l'ancienne garde du PS), mais il est vrai que sous ce jour la postérité ne pourra rien vous reprocher.

    Après avoir oeuvré dans des sous-courants gauchistes du monde universitaire, après vous être opposé au traité européen, après avoir utilisé le terme d'"identitaires ethnicistes" à l'endroit des fondateurs des écoles Diwan enseignant le Breton par immersion, vous avez décidé de salir la mémoire d'un homme, celle de Monsieur Alexandre Soljénitsyne. Evidemment, il s'agit de cohérence avec vous-même. Un fervent opposant à l'idéologie qui vous a tant fait rêvé ne peut être qu'un personnage mineur, xénophobe et antisémite. Antisémite, Soljénitsyne ne l'était assurément pas. Il suffit pour s'en rendre compte de lire ses livres, mais votre emploi du temps ne vous en a sûrement pas laissé le loisir. Réactionnaire ou xénophobe en revanche, je dois dire que cette critique m'étonne de vous qui justement avez une conception ultra nationaliste du socialisme comme l'a prouvé votre lutte contre l'Europe et contre l'enseignement d'une langue minoritaire.

    Bref, fidèle à vous même, continuant de n'être rien que l'ombre d'un délire idéologique passé, vous avez tenté de souiller la mémoire d'un mort, acte politique emprunt d'une valeur que seuls les grands poètes marxistes sauraient rendre. Comme l'écrivait La Bruyère aux sujets des puissants, mais qui peut s'appliquer ici : "L’on doit se taire sur les puissants: il y a presque toujours de la flatterie à en dire du bien; il y a du péril à en dire du mal pendant qu’ils vivent, et de la lâcheté quand ils sont morts". Vous rentrez de plein pied, M. Mélenchon, dans la troisième catégorie.

  7. ctoileblog dit :

    Même si je ne suis pas tout à fait d'accord avec les arguments de ce billet, on ne peut qu'apprécier pour la forme la liberté de ton de Monsieur Mélenchon ;)

    Retenons tout de même que Soljenitsyne a écrit "Une journée d'Ivan Denisovitch" en 1962, jusqu'alors rien n'avait jamais été publié sur les Goulag en URSS.
    Pour le lecteur russe bouleversé par la force du témoignage à une époque où liberté rime avec censure- pour cette bouffée d'oxygène dans un monde clos, nous devons saluer la mémoire d'Alexandre Soljenitsyne.
    Il a fait du bien à quelques anonymes un matin de 1962, cet instant d'émotion est son chef d'oeuvre.

  8. H2 dit :

    C'est la tactique des friedmaniens de réduire tous LES Socialismes nécessairement au blochevisme de la Terreur.
    Faire en sorte que la Révolution soit toujours associés à la tyrannie plutôt qu'à la Liberté reconquise.
    Faire en sorte de laver les cerveaux pour nous faire croire au mépris de la vérité historique que le capitalisme a toujours été associé à la liberté et jamais à l'asservissement.
    Bref, après les communo-staliniens qui effaçaient les visages sur les photographies, aujourd'hui on efface l'histoire directement dans les cerveaux.
    C'est plus propre et ça laisse pas de traces.
    Avec ces gens là même Franklin Delano Roosevelt est un "rouge " !
    Alors ?
    Alors Basta !

  9. H2 dit :

    Merci JM pour le lien sur les numéros " Sur - taxés " !
    Encore un coup des "Gauchistes " les taxeurs !
    Remarquez eux, ils voudraient taxés certains qui s'en prenent déjà plein de pognon sur notre gueule mais le génie des ultralibéraux c'est de taxer TOUT LE MONDE !
    Il rafle la mise à tous les coups !
    Nous les vaches à lait !
    Pour n'importe quel bordel, aujourd'hui, tu ne paie pas le prix + la plus value, tu paie le prix + la plus value + la plus value de la plus value !
    A quand la sur-surtaxe de la surtaxe ?
    Une invention pour demain ?

  10. Woland dit :

    Un seul mot, M. le sénateur: MERCI !
    Je me sens moins seul :-)

    Et à l'attention de certains beaux-parleurs: Soljenitsyne ne fut ni le premier ni le seul à dénoncer les camps soviétiques (y compris en traduction française); il fut seulement le seul à être loué et porté aux nues, nuance...!
    D'autres ont décrit la véritable horreur des camps du Goulag (Chalamov,...) (véritable horreur que n'a pas connu Soljenitsyne, rappelons-le), et en sont revenus encore plus ancrés dans leurs convictions "de gauche" et leur haine des dérives droitières d'un régime qui a baffoué l'individu et ses droits essentiels!

    Le plus effrayant de l'anecdote (car pour moi cette mort en est une), c'est de constater que l'absence de culture, ou tout simplement de connaissances historiques, fait dire bien des âneries !

  11. H2 dit :

    Et puis quand tu tombes sur un numéro qui T'OBLIGE à payer la surtaxe, elle est où la Liberté ?
    La fameuse liberté du marché ?
    De ne pas téléphoner ?
    C'est plus du commerce, c'est du racket !
    L'impôt "révolutionnaire " tu le paie une fois à date fixe.
    Les Libertariens, eux ils ont inventé l'impôt révolutionaire à chaque minute !
    La voilà leur révolution ! Ils racketent des populations entières !
    Pour leur seule pomme !

  12. Véritas dit :

    D'abord une bonne claque amicale mais ferme néanmoins à l'inamovible JM qui trouve pertinent de me comparer à ce johnyou pour le moins excité. Sur quelles bases concrètes SVP ?

    Ensuite, ceci, histoire de nuancer vos mensonges :
    Traduction de la critique du livre de Naomi Klein « La stratégie du choc »
    par Johan Norberg.

    « « La stratégie du choc de Naomi Klein prétend être un exposé sur la nature impitoyable du capitalisme libéral et sur son plus moderne représentant, Milton Friedman. Klein argue du fait que le capitalisme va de pair avec la dictature et que les dictateurs et d'autres figures politiques sans scrupules tirent profit des « crises » : véritables catastrophes ou fabriquées de toutes pièces appelées à consolider les pouvoirs et les réformes impopulaires. Klein cite le Chili sous le Général Augusto Pinochet, la Grande-Bretagne sous Margaret Thatcher, la Chine pendant la crise de Tiananmen, et la guerre actuelle en Irak comme exemples de ce processus. L'analyse de Klein est discutable à plusieurs niveaux. Les propres mots de Friedman le montrent plutôt comme un avocat de la paix, de la démocratie, et des droits individuels. Il a argué du fait que les réformes économiques progressives étaient souvent préférables à des réformes rapides et que le public devrait être pleinement informé au sujet de celles-ci, pour mieux s’y préparer. De plus, Friedman a condamné le régime de Pinochet et s'est opposé à la guerre en Irak. Les exemples historiques de Klein tombent également après un examen minutieux. Par exemple, Klein allègue que la répression de la Place Tiananmen a été destinée à écraser des réformes pro-marchés, quand en fait elle a ralenti la libéralisation pendant des années. Elle argue du fait également que Thatcher a utilisé la guerre des Malouines comme couverture pour ses politiques économiques impopulaires, quand en fait sa politique économique a eu un fort soutien populaire.

    Les études sur la liberté politique et économique indiquent que moins libérés politiquement, les régimes tendent à résister à la libéralisation du marché, alors que des états avec une plus grande liberté politique tendent à poursuivre la liberté économique.
    Depuis l'automne dernier le livre de Naomi Klein est devenue une bible pour de jeunes activistes anticapitalistes. Les critiques établies l'ont félicitée. Comme le philosophe John Gray l'explique dans The Guardian : « Il y a très peu de livres qui nous aident vraiment à comprendre le présent. « La stratégie du choc » est l'un de ces livres. » Dans le New York Times, le Prix Nobel Joseph Stiglitz écrit que c'est « une riche description des machinations politiques nécessaires pour renforcer des politiques économiques néfastes dans les pays émergents. » Selon Amazon.com, il est l'un des 10 meilleurs essais de 2007. La thèse de Klein est que la libéralisation économique est impopulaire et peut, en conséquence, seulement triompher en trompant ou en contraignant les citoyens. En particulier, les idées propres au libre-échange se bâtissent sur des crises. Lors d'une catastrophe naturelle, d’une guerre, ou d’un coup militaire, les gens sont désorientés et luttent pour leur propre survie ou leur bien-être immédiat, ceci est une bonne opportunité pour des sociétés, des politiciens, et des économistes pour libérer les échanges, privatiser, et pour abaisser les dépenses publiques sans faire face à la moindre opposition. Selon Klein, les économistes du « néo-libéralisme » ont accueilli l'ouragan Katrina, le tsunami 2004 indonésien, la guerre d'Irak, et les coups militaires sud-américains des années 70 comme des opportunités d'effacer des politiques passées et d’introduire des modèles de marchés radicaux. Si les guerres et les désastres ne sont pas suffisants pour choquer les citoyens, les néolibéraux sont soi-disant heureux de voir les adversaires de la réforme attaqués et torturés. Le « bandit en chef » dans le scénario de Klein est Milton Friedman, l'économiste de Chicago qui a fait plus que n'importe qui, au 20ième siècle pour vulgariser les sciences économiques du libre-échange. Pour son cas, Klein exagère les réformes de marché qui ont eu lieu en période de crise, souvent en ignorant les événements principaux et en réécrivant des chronologies. Elle emploie des métaphores légères et des déformations hasardeuses pour affirmer que le libre échange est une forme de violence. Elle confond le libéralisme avec le corporatisme et le néo-conservatisme et blâme Milton Friedman de réformes qu’il aurait encouragé en secret. Ce faisant, elle s'engage dans une distorsion des plus malveillantes qui se puisse concevoir dans un travail important ces dernières années. Klein tente de dépeindre le bon Dr. Friedman en tant que monstre froid, une espèce de M. Hyde des marchés…

    Dr. Friedman et M. Hyde

    Selon Klein, Milton Friedman voit les crises comme une manière de désorienter les gens. Le public étant préoccupé, l'économie peut être drastiquement libéralisée sans tenir compte des coûts humains. C'est « La stratégie du choc » selon Klein, la source même d'inspiration pour tous ces réformateurs qui plébiscitent apparemment les conflits, les désastres, et la guerre. Dans le court-métrage peu subtil qui accompagne le livre, Klein affiche des citations au-dessus des images des prisonniers torturés, pour donner l'impression que c'est le genre de crise que Friedman plébiscite. Les citations ne sont pas extraites d’un des essais les plus influents de Friedman. Elles sont tirées de l'introduction très brève à l'édition 1982 de « Le capitalisme et la liberté » (qui a été initialement éditée en 1962) et ce livre n'a pas pour sujet les crises. Il parle du fait relativement indiscutable que les gens changent leurs façons de faire, quand les vieilles méthodes tombent en panne. Quelque chose que Klein ne contredit pas. La thèse de Klein est que le libéralisme économique est impopulaire et peut, en conséquence, seulement l’emporter en trompant ou en contraignant. (Cet intérêt pour les marchés libres s'est développé pendant que le communisme échouait en Chine et en Union Soviétique, et que les Etats-Unis et le Royaume-Uni souffraient de la stagflation), il est évident que Friedman n'a pas préconisé des chocs et des crises pour forcer à abandonner les vieilles voies.
    Mais dans le reste du livre, Klein prétend montrer que Friedman était en faveur des crises délibérément provoquées. Klein fournit également des citations pour renforcer cette idée, et elles sont placées hors du contexte initial. Elle avance que le concept de Friedman de la « tyrannie du statu quo » signifie la tyrannie des citoyens, et qu'une crise était nécessaire pour que les politiciens passent outre le processus démocratique. La « tyrannie du statu quo » était une idée différente. Elle décrivait un triangle de fer constitué de politiciens, de bureaucrates, et de lobbies particuliers (entreprises, par exemple) prêts à mettre en avant leur propre intérêt au détriment des citoyens. Quand Klein parle des suggestions de Friedman pour réduire l'inflation, elle écrit, « Friedman a prévu que la vitesse, la précipitation et la portée des changements économiques provoqueraient des réactions psychologiques et que cela faciliterait les ajustements ». Klein donne l'impression que Friedman était brutal et voulait provoquer des difficultés pour désorienter et pour pousser ses réformes. L'utilisation des mots « réactions psychologiques » est également importante, parce que Klein essaie d'associer des réformes libérales à la torture psychologique et aux chocs électriques. Mais les citations prouvent que Friedman a eu quelque chose de très différent à l'esprit : « Je crois que les réformes devraient être annoncées publiquement dans le plus grand détail…. Plus le public est informé, plus ses réactions facilitent la réforme. » En d'autres termes, si les personnes ne sont pas ignorantes, mais pleinement informées, elles facilitent la réforme en changeant leur comportement. La vue de Friedman était à l'opposé de celle de Klein.

    De la même manière, Klein donne l'image d’une « école de Chicago » remplie de dogmatiques et de fondamentalistes, soumettant leurs étudiants à un lavage de cerveau.
    La réalité est que l'école de Chicago est devenue éminente, pas simplement pour sa qualité, mais pour sa tolérance. Toutes les idées étaient bienvenues tant que vous pouviez les discuter. Tolérance mentionnée par Friedman lui-même « pour sa diversité » qui est une des raisons du succès de l'école de Chicago. Ayant parlé aux anciens collègues et aux étudiants de Friedman, son biographe, Lanny Ebenstein écrit qu'il a encouragé des étudiants à prendre d'autres approches que les siennes propres et il n'a pas essayé de les convertir à ses positions. Sa méthode était le test rigoureux des hypothèses avec des données empiriques, et il était prompt à admettre ses erreurs.

    Six jours au Chili

    Klein cite l'influence des idées de Milton Friedman sur la dictature militaire d'Augusto Pinochet au Chili dans les années 70 comme une nouvelle preuve que le libre-échange se fonde sur la tyrannie et la torture. Elle écrit que Friedman a agi en tant que « conseiller du dictateur chilien. » Ceci est erroné. Friedman n’a jamais fonctionné comme un conseiller et n’a jamais reçu un penny du régime chilien. Il a même décliné deux diplômes honorifiques des universités chiliennes qui avaient reçu l’aval du gouvernement parce qu'il a pensé qu’ils pourraient être interprétés comme un soutien du régime. Cependant, il était au Chili pendant six jours en mars 1975 pour donner des conférences publiques, invité sur initiative privée. Là, il a rencontré Pinochet pendant environ 45 minutes, et lui a écrit une lettre peu après, discutant d’un plan pour juguler l'hyper-inflation et libéraliser l'économie. C'était le même genre de conseil que Friedman a donné aux dictatures communistes comme l'Union Soviétique, la Chine, et la Yougoslavie, pourtant personne ne songerait à le dénoncer comme communiste.
    Selon Klein, Friedman ne s'est pas inquiété du coût social de la fin de l'hyper-inflation, ce qui est faux. Elle ne mentionne jamais qu'il a proposé des réformes qui abaisseraient le chômage temporaire ou qu'une de ses recommandations était de créer un programme d’aide pour les chômeurs. Klein écrit que le coup d’état chilien en 1973 était néolibéral, exécuté de sorte que les économistes libéraux chiliens (« les garçons de Chicago ") puissent réformer l'économie. Elle veut donner l'impression que les néolibéraux ont du sang sur leurs mains, la période la plus violente s’étant produite peu de temps après le coup. Dans ce dessein, elle doit inventer une nouvelle chronologie et prétendre que la libéralisation a commencé le premier jour où la junte a pris le pouvoir. Ceci crée un problème dans son argumentation. Si la libéralisation avait commencé le premier jour, alors il est impossible que la visite de Friedman ait eu une importance si considérable et ait lancé la vraie transformation, parce que cette visite n'a pas eu lieu avant mars 1975. La réalité était que les fonctionnaires militaires qui étaient responsables de l'économie au début, étaient souvent corporatistes et paternalistes et que leurs idées s’opposaient aux « Chicago boys » au sujet des réformes. Par exemple, l'armée de l'air a bloqué des réformes pro-marché dans la politique sociale jusqu'à 1979. Lorsqu’elle ne fut plus en mesure de régir l'inflation qui s’emballait au moment de la visite de Friedman, Pinochet a soutenu la libéralisation et a offert à des civils des ministères. Cela a été un succès. Klein aurait pu employer la vraie chronologie pour blâmer Friedman d'aller à la rencontre d’une dictature qui a torturé ses adversaires. Pour soutenir sa thèse que le libéralisme économique a besoin de violence, elle doit faire admettre que la torture et la violence faisaient partie du plan de Friedman.
    Plusieurs chapitres après, Klein admet dans de brèves citations que Friedman n'a pas soutenu les politiques autoritaires de Pinochet, ce qui est une image plutôt faible de son désaccord avec un régime qu'il a qualifié de « terrible » et d’« ignoble. » Pour Klein, la définition de Friedman de la liberté signifie que « les libertés politiques sont fortuites, même inutiles, comparées à la liberté du commerce sans restriction. » Ce n'était pas la vision de Friedman. Il a pensé qu'il y avait un lien, parce que les personnes plus riches dans une économie croissante commençaient rapidement à exiger des droits politiques. Dans sa dernière entrevue, Milton Friedman a averti qu'il était beaucoup plus pessimiste au sujet de la Chine que de l'Inde, en raison du système politique autoritaire de la Chine. Selon lui, la Chine « se dirige vers le trouble, parce que la liberté économique et le collectivisme politique ne sont pas compatibles. » Du point de vue de Friedman, une des raisons principales de tenter d'obtenir des communistes et des régimes militaires d’adopter des politiques économiques libérales est d’augmenter leur chance de devenir démocratiques. Comme il l’a écrit en 1975 : « Je n'approuve aucun de ces régimes autoritaires - les régimes communistes de la Russie et de la Yougoslavie ni les juntes militaires du Chili et du Brésil. …. Je ne considère visiter aucune d'entre elles comme un privilège. …. Je ne considère pas donner des conseils sur la politique économique comme immorale si les conditions semblent être telles que l'amélioration économique contribuerait au bien-être des gens et à leur donner l’espoir d’une libération politique. »
    Friedman pensait que la libéralisation économique menait à la libéralisation politique.
    Quand Friedman est venu au Chili, l'inflation était de 340 %. Il a pensé qu'il était mieux pour le bonheur des personnes et leur liberté future que ce pays ait une bonne économie. Les vues réelles de Friedman sont ainsi contraires à une stratégie de choc.
    L'exemple chilien traduit l'opposé de ce que Klein pense.

    Couper-coller

    Comme indiquée ci-dessus, une des méthodes préférées de Klein pour donner de Friedman l’image du méchant est de faire des citations hors contexte. Mais parfois les mots sont éloignés de ce que Klein veut montrer, alors elle reste silencieuse au sujet des vraies idées de Friedman. L'exemple le plus évident est qu'elle juge Milton Friedman responsable de la guerre d'Irak, à laquelle elle consacre la plus longue partie de son travail. Elle prétend que Friedman était « néoconservateur » et favorable à une politique extérieure américaine agressive, arguant que l'Irak a été envahi de sorte que des politiques du modèle de Chicago aient pu être implantées. Klein va même jusqu’à suggérer que les fonctionnaires de l’administration Bush ont congédié l'armée irakienne et le parti Baas parce qu’ils étaient trop assujettis au secteur public. Nulle part, elle ne mentionne les vues réelles de Friedman au sujet de la guerre. Friedman lui-même a dit : « J'ai été opposé à l'invasion de l'Irak dès le début. Je pense que c'était une erreur, pour la simple raison que je ne crois pas que les Etats-Unis d'Amérique doivent être impliqués dans une agression. » En 1995, il a décrit sa position de politique extérieure en tant qu’ « anti-interventionniste. » Klein blâme également les sciences économiques de Friedman et de l’école de Chicago, les actions du Fonds monétaire international pendant la crise financière asiatique et la confiscation de la terre des pêcheurs du gouvernement sri-lankais pour construire les hôtels de luxe après le tsunami. Pourtant Friedman pensait que le FMI ne devrait pas être impliqué en Asie, et il a soutenu qu'on devrait interdire des gouvernements d’exproprier et de donner des propriétés privés aux promoteurs. Naturellement, Klein pourrait arguer du fait que Friedman était dans un certain sens une source d'inspiration pour ces politiques, quoiqu'il ait été opposé à elles. Mais elle ne fait pas cela. Elle laisse entendre qu'il était d'accord avec eux. Elle cite des entrevues réelles où il s'oppose à la guerre d'Irak et aux actions du FMI en Asie, mais elle ne cite pas les passages de ses dénonciations. Peut-être essaie-t-elle de tromper le lecteur ? Ou quelqu'un la trompe-t-il ? Voici mon hypothèse : Ce livre n'était pas vraiment au sujet de Friedman. Il a commencé comme un livre sur la guerre d'Irak, mais Klein s'est bientôt rendu compte qu'il pourrait être étendu à la crise et au capitalisme en général.

    Mais même dans son premier article sur le « capitalisme du désastre » en mai 2005, il n'y a aucune mention de Friedman. Mais pendant sa recherche, peut-être même à la mort de Friedman, elle s'est rendu compte qu'elle pourrait faire entrer le gourou du marché libre dans son histoire. Klein a fait un collage de citations pour adapter son argumentation. Cela pourrait expliquer pourquoi elle fait dire aux mots de Friedman l'opposé de ce qu’ils indiquent dans leur contexte réel, et pourquoi elle est silencieuse quand ses mots contredisent sa thèse, même lorsque les contradictions apparaissent dans les mêmes entrevues et articles qu’elle cite. C'est juste une hypothèse. Mais c'est une explication plus attrayante que l'autre, qui serait qu'elle trompe consciemment les lecteurs, bien que des contrôles simples de ses sources dévoilent ses erreurs.

    Choquer et intimider

    Quoique Klein se trompe au sujet de Friedman, elle pourrait être dans le vrai dans sa thèse montrant qu'il est plus facile de libéraliser en période de crise, et qu'il y a une connexion proche entre la libéralisation économique et la violence des dictatures. Elle donne des exemples de dictatures qui ont libéralisé l'économie, comme le Chili et la Chine, mais elle construit également une métaphore au sujet du rapport entre la « thérapie de choc » dans les sciences économiques et les chocs électriques de la torture. Cette métaphore hasardeuse considère que les pays usant de réformes libérales ont tendance à torturer par l’électricité, comme dans le Chili de Pinochet ou en Irak avec les forces américaines. Elle commence par Ewen Cameron, le psychiatre qui a utilisé des chocs électriques et d'autres techniques altérant le cerveau des patients. Le chapitre suivant, sur Milton Friedman et ses tentatives de favoriser le libre échange s'appelle « l'autre docteur Shock. » Et naturellement, plus tard dans le livre, les chocs électriques et la thérapie de choc sont associés à la stratégie militaire des États-Unis du « choc intimidant » comme l'invasion de l'Irak. Comment provoquer ce choc? Plusieurs dictatures ont libéralisé leurs économies ces dernières années et certaines ont également torturé leurs adversaires. Mais que signifie cette liaison ? Si nous regardons l’indice de la liberté économique de l'Institut Fraser des statistiques du monde (EFW Economic Freedom of the World), nous trouvons seulement quatre économies qui n'ont pas du tout libéralisé depuis 1980. Toutes les autres l’ont fait. Évidemment ceci signifie également que nous verrons la libéralisation économique dans les dictatures brutales, comme dans des démocraties paisibles. Klein se fonde sur sa traduction personnelle des anecdotes et n'essaie jamais de donner des preuves. C'est une omission compréhensible, parce que les données ne supportent pas son argument.
    Il y a une corrélation très forte entre la liberté économique d'une part et les droits politiques et les libertés civiles de l'autre. Le quart des pays avec les points 1.8 de liberté économique en moyenne (1 = le plus libre, 7 = minime) ; le deuxième quart le plus libre obtient 2.0 ; le tiers : 3.4, et le dernier quart obtient 4.4. En moyenne, le quart économiquement le plus libre est plus démocratique que Taiwan, et le quart le moins économiquement libre est moins démocratique que le Nigéria.

    Rendre le libéralisme violent

    Une étude 2007 prouve qu'il y a une majorité dans 41 des 46 pays sondés qui pensent que la plupart des personnes vivent plus aisément dans une économie de marché.
    Dans la plupart des pays, une majorité écrasante pense ainsi. Klein ne nous fournit jamais aucune étude comparative pour prouver que les marchés libres sont impopulaires. Elle ne parle pas des démocraties rapidement libéralisées comme l'Islande, l’Irlande, l’Estonie, l’Australie. Il y a une corrélation très forte entre la liberté économique d'une part et les droits politiques et les libertés civiles de l'autre.
    Ces pays ne sont pas antidémocratiques et brutaux. Cependant, elle étudie la Grande-Bretagne sous Margaret Thatcher, et argue du fait qu'elle a également compté sur des chocs et la violence pour réformer. Thatcher a remporté l'élection en 1983 en raison de l’appui qu'elle a obtenue avec la guerre des Malouines- ce qui ne prouve pas le « capitalisme de désastre » comme stratégie délibérée, sachant que c'était une guerre que Thatcher n'a pas déclaré. Klein ne mentionne jamais qu'une autre raison de la popularité croissante de Thatcher était que l'économie britannique s'est améliorée rapidement, ce qui contredit l'argument consistant à dire que la libéralisation atteint les personnes de plein fouet. Klein tente plus loin d’associer Thatcher à la violence en notant qu'elle a fermé les mines de houille en dépit des grèves de 1984-85, une action qui a mené, pour maintenir l'ordre à la violence. « Thatcher a lâché la pleine puissance de l'état sur les mines, » selon Klein, et elle mentionne spécifiquement l'attaque de Orgreave par 8.000 policiers anti-émeutes en juin 1984. Klein n'entre pas dans les détails, et elle avance que Thatcher a envoyé la police parce qu'ils étaient en grève. Mais la violence avait commencé parce que les grévistes bloquaient les mines et arrêtaient les mineurs qui voulaient travailler, en usant de brutalités. Évidemment il y a eu brutalité de la police, mais elle a commencé afin de protéger les mines, les mineurs, et les policiers, mais pas comme un moyen d'imposer une idéologie par la force. Plus préjudiciable pour le cas de Klein, Thatcher n'implantait pas des réformes impopulaires. Au contraire, les études pendant la grève ont prouvé que le public s'est systématiquement opposé aux grévistes, et que l'opposition s'est développée pendant la grève. En décembre 1984, 26 % ont eu de la sympathie pour les mineurs, et 51 % pour les employeurs. Seulement 7 % ont approuvé les méthodes des grévistes, et 88 % ont désapprouvé. Ce n'était pas principalement Thatcher qui avait institué la violence pour mettre en place des idées impopulaires, c’étaient les grévistes qui employaient la violence pour bloquer des idées populaires de Thatcher.

    Fabrication d’un libéralisme violent

    L'essence de l'argument de Klein est que les réformes des marchés coexistent avec les plus brutales des dictatures. Dans le monde de Klein, la brutalité et la torture dans les régimes autoritaires sont une manière pour que la classe dirigeante force les réformes économiques libérales. Il est important pour elle que le Chili ne soit pas une exception, parce que s’il l’était, alors Friedman pourrait avoir raison quand il dit que la chose étonnante n'était pas que le marché ait fonctionné, mais que les généraux lui aient permis de fonctionner. En effet, elle tente de prendre le Chili comme contre-exemple de l'argument de Friedman qu'une économie réussie pourrait modérer un régime brutal et au final restaurer la démocratie. Par conséquent Klein doit montrer que plusieurs autres dictatures brutales étaient le fait de réformateurs libéraux. Pour éviter de parler seulement du Chili, elle inclut également la dictature militaire argentine de 1976-83.
    Avec ces deux exemples, elle prétend que la région méridionale de l'Amérique latine est l’endroit où « le capitalisme contemporain est né. » Elle appelle même les deux juntes : École de Chicago des gouvernements. En Argentine, il existait en effet des conseillers de l'Université de Chicago. Il y a une forte demande d’économistes de Chicago partout, ainsi ils ont été dans beaucoup d'endroits, et cette idée suffit à alimenter la théorie de la conspiration de Klein. Ce que Klein ne mentionne jamais comme une autre raison de la popularité croissante de Thatcher était que l'économie britannique s'est améliorée rapidement en même temps. Une comparaison avec la Suède prouve que l'Argentine était en retard en terme de gains en liberté économique, allant de 5.62 à 6.63 entre 1975 et 1985. Selon Klein, le cône méridional de l'Amérique était « le premier endroit où la religion contemporaine des marchés libres sans entrave échappés des ateliers de sous-sol de l'Université de Chicago a été appliqué dans le monde réel. » En fait, après la dictature militaire censée appliquer ces idées avec une ardeur religieuse, l'économie de l'Argentine était moins libre que nombre de pays de l’Est, y compris la Pologne, la Hongrie, et la Roumanie. Comment Klein parvient à transformer une économie qui était moins libérale que les économies planifiées de l'Europe de l'Est en 1985 en laboratoire de Chicago ? À nouveau, elle s’appuie sur des métaphores hasardeuses. Par exemple, quelques prisonniers argentins ont été déshumanisés en étant forcé de choisir entre plus de torture pour eux-mêmes ou plus de torture pour un autre prisonnier. Puisque Klein pense que le marché libre est un jeu à somme nulle, elle interprète cet abus comme une manière de forcer les prisonniers à plus d’individualisme. Selon Klein, « ils avaient succombé à l'éthos impitoyable du capitalisme de laissez-faire. » et sur la page suivante, elle présente une image : Un centre commercial snob à Buenos-Aires a été construit où il y avait par le passé un centre de torture. La conclusion de Klein : « Le projet d'école de Chicago en Amérique latine a été tout à fait littéralement établi sur les camps secrets de la torture. » ainsi s'ils avaient construit un bureau de sécurité sociale à la place, aurait-ce été une preuve de la proche connexion entre l'état providence et la torture ? Ses arguments ne sont pas aussi souvent tirés par les cheveux, mais Klein exagère souvent les éléments du marché dans tout ce qu'elle peut associer à une crise. Par exemple, elle écrit que l'ouragan Katrina est utilisé par les politiciens des États-Unis pour introduire « une version fondamentaliste du capitalisme » à la Nouvelle-Orléans. Dans un autre exemple elle déforme les idées de l'économiste John Williamson, qui a inventé le terme « consensus de Washington, » à propos de sa recommandation que des « entreprises publiques devraient être privatisées. » En fait, Williamson s'est opposé à la privatisation générale. Au lieu de cela, il a recommandé que les gouvernements se montrent prudents avec les entreprises quand il est difficile de créer la concurrence (il mentionne le transport en commun) ou des cas d’externalités (par exemple, approvisionnement en eau). Mais il est important que Klein dépeigne Williamson comme radical pour deux raisons. La première raison est que ceci aide à dépeindre le consensus de Washington (le gouvernement des États-Unis, le FMI, la banque mondiale) comme un organisme atteint de Friedmanite aigu et comme la partie radicale d'une croisade globale de l’école de Chicago. La deuxième raison est que Williamson est le seul économiste dont elle a trouvé réellement des citations demandant s'il pouvait être bon de provoquer une plus petite crise (inflation) pour obtenir l'accord pour des réformes. C'était juste une question à une conférence en 1993 pour provoquer la discussion, mais ce seul mot était suffisant pour que Klein écrive sur la page suivante que cela faisait « partie d'une stratégie globale ». Klein exagère souvent l’influence du marché dans tout ce qu'elle peut associer à une crise. La réécriture de la Place Tiananmen Klein voit la Chine en tant qu'autre exemple d'un pays ayant adopté les idées de Friedman et imposé la réforme du marché de façon violente. Pour construire son argumentation, elle réécrit l'histoire du massacre de la Place Tiananmen de 1989 et prétend que les protestataires ont été principalement opposés à la libéralisation économique. Selon Klein, le parti communiste, mené par Deng Xiaoping, a attaqué les étudiants afin de poursuivre son programme de libre-échange et passer avec les réformes les plus rapides encore, alors que les gens étaient toujours sous le choc.

    Comme elle le fait dans beaucoup de cas, Klein commence avec précaution à citer un intellectuel et un protestataire de gauche chinois en disant que c'est une traduction.
    Mais bientôt, sans fournir plus de preuves, elle énonce avec confiance que les protestataires se sont opposés « à la nature spécifiquement Friedmanienne des réformes » et que le « massacre… a rendu la thérapie du choc possible. » Et dans le reste du livre, elle voit ceci en tant qu'un nouvel exemple de la façon dont marché et violence vont de pair. Mais si les étudiants protestaient contre la réforme économique, ils ont rarement exprimé ce grief. Au lieu de cela, ils ont manifesté en faveur de la démocratie, de la transparence du gouvernement, et de l'égalité devant la loi, et contre la bureaucratie et la violence.
    Zhao Ziyang a été mis sur la touche parce qu'il a soutenu les protestataires, et a passé le reste de sa vie sous assignation à domicile. Friedman l'avait rencontré dans Pékin en 1988 et lui a écrit une lettre de conseil, une autre association avec un tyran que Klein blâme. Les rivaux de Zhao, y compris Li Peng, qui poussait pour une répression violente des protestataires, maintenant essaient de revenir en arrière sur les réformes du marché et de réintroduire des contrôles de l'économie. Loin d'être le début de la thérapie de choc, la Place Tiananmen était presque la fin de la libéralisation économique en Chine. Klein écrit que « Tiananmen a préparé le terrain pour une transformation radicale exempte de la crainte de la rébellion. » mais la Chine étaient réellement moins économiquement ouverte en 1990 qu'en 1985, (de 5.11 à 4.91 sur une échelle de 1 à 10.) Klein transforme la chronologie, et elle le sait, parce qu'elle écrit que Deng a ouvert l'économie chinoise « en trois années juste après le massacre. » elle doit changer la signification « d'immédiat » à « trois ans, » parce que pendant trois années après la Place Tiananmen, le mouvement de réforme a hésité.

    Loin d'être le début de la thérapie de choc, la Place Tiananmen était presque la fin de la libéralisation économique en Chine. Klein truque la chronologie. Pour prouver que les réformes économiques radicales peuvent se produire seulement dans les dictatures, Klein récapitule en comparant la Chine et la Pologne démocratique pendant la fin des années 1980 et le début des années 90 : En Chine, où l'état a utilisé une méthode sans gants usant de terreur, de torture et d'assassinat, le résultat aurait été, du point de vue du marché, un succès sans réserve. Dans la Pologne, où seulement le choc de la crise économique et de l'évolution rapide était amortie, il n'y avait aucune violence manifeste que les effets du choc et les résultats furent bien plus ambigus. Á nouveau, Klein énonce simplement des conclusions sans aucun chiffre pour les prouver. Si nous jetons un coup d'œil aux données de libération économique, nous voyons les erreurs de Klein dans son effort de dessiner un lien entre la violence et le libéralisme économique. La Chine est loin de la Pologne dans la liberté économique, et elle s'est améliorée beaucoup plus lentement. En 1985, l'économie de la Pologne était beaucoup moins ouverte, avec 3.93 contre la Chine 5.11. En 1995, la Pologne avait rattrapé son retard et toutes les deux obtenaient 5.3. En 2005, la Pologne démocratique était devant avec 6.83, alors que la Chine marquait 5.9.
    La suggestion de Klein que les crises bénéficient aux marchés libres est sujet à controverse pour ne pas dire plus. En fait, les politiciens et les fonctionnaires de gouvernement utilisent souvent les crises pour augmenter leurs budgets et leur pouvoir. La Première Guerre Mondiale a mené au communisme en Russie, et l'hyperinflation et la dépression ont mené au national-socialisme en Allemagne. La guerre et les désastres sont rarement des amis de la liberté. Quand la crise se termine, le gouvernement ne revient pas à son état précédent, au lieu de cela il garde une partie du pouvoir et de l'argent qu'il a saisi pour affronter la crise. L'état, pas le marché, se développe sur des crises. La « guerre est un ami de l'état.
    En temps de guerre, le gouvernement fera des choses qu'il ne ferait pas d'habitude, » a dit un économiste célèbre expliquant pourquoi il s'est opposé à la guerre d'Irak. Cet économiste était Milton Friedman. L'administration Bush a utilisé la guerre pour augmenter excessivement les pouvoirs du gouvernement fédéral, et Bush a augmenté la dépense fédérale davantage que n'importe quel autre président depuis Lyndon Johnson (un autre président guerrier) et ceci n'est pas simplement l'impression des libertariens déçus. Un sondage, juste avant les élections de 2006 a prouvé que plus de 55 % des votants américains pensaient que les républicains étaient un grand parti de gouvernement. On pourrait penser que Klein devrait trouver difficile d'expliquer cette exception majeure à sa thèse. Mais elle ne le fait pas. Au lieu de cela elle utilise les Etats-Unis après 9/11 comme un exemple important justifiant sa thèse. Elle prétend que les attaques terroristes ont donné à l'administration Bush la possibilité d'implémenter les idées de Friedman, en faisant bénéficier ses amis dans la défense et des industries de la sécurité de nouveaux contrats et montants sans précédent. Klein n’explique jamais clairement pourquoi c'est de la Friedmanite. Dans le monde réel, Friedman « avait toujours souligné la dispersion dans des dépenses excessives et le danger pour la liberté politique posée par le militarisme, ». Voir les mots de son biographe, Lanny Ebenstein.
    Ainsi Klein confond le libéralisme du gouvernement limité de Friedman avec le néoconservatisme et le corporatisme par l'octroi pur de privilèges particuliers aux sociétés dépassant ce qu'elles pourraient gagner sans l’aide des gouvernements. Car Klein le voit, dans l’Amérique de Bush « vous avez le corporatisme : importantes affaires et grand gouvernement combinant leur pouvoir formidable de régler et contrôler l'ensemble des habitants. » et ceci résonne, assez improbablement, comme une critique libertarienne saine de la gestion de Bush. Le seul problème est que Klein pense que c'est l’« apogée de la contre - révolution lancée par Friedman » et que l'équipe de Bush l'a implantée. » Même lorsque le gouvernement fédéral viole toutes les règles dans le livre de Milton Friedman, Klein blâme Friedman. Klein écrit au sujet du manque de franchise dans l'économie irakienne : « Toutes les… sociétés des États-Unis qui étaient en Irak pour tirer profit de la reconstruction faisaient partie d’un vaste racket protectionniste par lequel le gouvernement des États-Unis a créé des marchés avec la guerre, empêché les concurrents de se présenter, tout en leur garantissant un bénéfice au dépens des contribuables ». De nouveau, ceci serait une excellente critique de Friedman de la façon dont les gouvernements enrichissent leurs amis aux dépens des contribuables, mais Klein termine le paragraphe de cette façon : « La croisade de l'école de Chicago… avait finalement atteint son zénith dans ce nouveau contrat. » Klein confond à plusieurs reprises le libéralisme (ou « le néolibéralisme ") et le néoconservatisme. Elle semble penser qu'ils sont identiques, et elle appelle même l'institut Cato un groupe de réflexion néoconservateur. Elle écrit au sujet « du mouvement Friedmanien qu’il est neoconservateur par essence. » Ainsi chaque fois que Bush agrandit le gouvernement pour favoriser des buts conservateurs, Klein tient Milton Friedman et d'autres instituts libéraux tels que Cato comme responsable, quoique chacun se soit opposé à l'expansion du gouvernement et à la guerre d'Irak. Il est évident que Klein ne sait pas ce qu'est et n'a pas pris la peine d’analyser le néoconservatisme. Elle écrit dans son élan que Friedman était néoconservateur et préconise que les néoconservateurs depuis longtemps sont pour « l'élimination du domaine public, la libération totale pour des sociétés et une dépense sociale squelettique. » Le fondateur du néoconservatisme américain, Irving Kristol, définit les idées du mouvement très différemment. En 1979, il explique déjà: « Les néoconservateurs ne sont pas libéraux. Un état-providence conservateur est parfaitement compatible avec le néo-conservatisme. » Il a réitéré ce point de vue dans un manifeste récent. Si les néoconservateurs et les libéraux proposent des différences importantes sur la politique intérieure, leurs différences sur la politique extérieure sont encore plus rigides. Le noyau dur des Friedmaniens doit être massif en effet pour contenir de telles vues largement divergentes !

    Une impulsion suicidaire

    Klein confond également le libéralisme avec le corporatisme, arguant du fait que l’Etat-providence corporatiste est le zénith de la révolution de marché de l’école de Chicago. Klein conçoit que les libéraux de Chicago n’aient pas initialement promu l’État-providence: « Mais ce n'est pas une aberration ; la croisade entière de l'école de Chicago est cette triple obsession privatisation, déréglementation et éclatement des corporations. » mais elle n'explique pas pourquoi ces idées conduiraient à plus d’Etat providence et de copinages. Klein ne définit jamais clairement ce que sont les idées de Friedman, et elle ne donne aucune indication sur l’interprétation qu’elle leur donne. Son seul argument s’appuie sur le fait qu'elle considère les personnes qui ont mené les réformes comme des disciples de Friedman, car ils enrichissent des compagnies quand ils ont une opportunité. L'idée semble être que Friedman comme d'autres libéraux aiment des sociétés privées, ainsi si les gouvernements distribuent des contrats, des subventions, des privilèges, ils doivent être Friedmanien. Parfois il semble que n'importe quelle politique est néolibérale si des entreprises privées sont impliqués - même si un entreprise privé quelconque livre des dispositifs d’écoute illicite, par exemple. Si sa mauvaise compréhension du néoconservatisme est le résultat de son ignorance, sa confusion sur le libéralisme provient de la rhétorique de gauche classique qui l’a séduite. Les libéraux ont été toujours accusés par leurs adversaires de vouloir enrichir les sociétés, ainsi si quelque chose enrichit les sociétés, elle doit être de source libérale. Voici la traduction de Klein du point de vue de Friedman : Ce qu'il a compris était que dans des circonstances normales, les décisions économiques sont prises sur la base des intérêts contradictoires. Les travailleurs veulent du travail et des augmentations, les patrons veulent de bas impôts et des réglementations flexibles, et les politiciens doivent trouver un consensus entre ces contraintes. C’est pourquoi la doctrine de Friedman a besoin de crises car celles-ci suspendent « les circonstances normales » et permettent d’implanter un agenda qui satisfait les grands patrons pendant que le peuple est occupé à penser à autre chose. Les mots de Klein ressemblent un résumé tiré d’un essai de Friedman, mais elle n'explique jamais où il « a expliqué » ceci. Il n'y a aucune note de bas de page. Ce n'est pas le point de vue de Friedman. Au contraire, il a argué du fait que les « travaux et les augmentations de salaire » étaient les résultats à long terme des « bas impôts et d’une réglementation souple. » Mais il a également écrit que les intérêts corporatistes des lobbies détruisaient souvent ces effets bénéfiques. On aurait probablement des difficultés à trouver un économiste qui soit plus persistant que Friedman sur ce sujet afin de prévenir de la façon dont les corporations et les capitalistes conspirent contre le public afin obtenir des privilèges particuliers et des subventions. Comme Friedman l’a précisé : Les sociétés commerciales ne sont pas en général des défenseurs de la libre entreprise. Au contraire, elles sont l'une des sources de danger... Chaque homme d'affaires est en faveur de la liberté pour tout le monde, pour lui-même c’est une question différente. Nous devons avoir ce prix pour nous protéger contre la concurrence de l'étranger. Nous devons avoir cette disposition spéciale concernant la taxation. Nous devons telle ou telle subvention. Friedman a appelé cette recherche de faveurs « l'impulsion suicidaire des milieux d'affaires, » titre d'une conférence qu'il a donné plusieurs fois. C'était un thème constant des travaux de Friedman. Dans le premier épisode de sa série télé classique « Free to choose », c’est un peu comme si les prises de position de Friedman répondaient à l’argumentation de Klein: « Je ne crois pas qu'il soit approprié d’opposer l’industrie au gouvernement. Au contraire, une des raisons pour lesquelles je suis en faveur d’un gouvernement léger est que les industriels ajoutés aux gouvernants forment ensemble une coalition contre le travailleur ordinaire et le consommateur ordinaire. Je pense que les affaires sont une institution merveilleuse dans laquelle face à la concurrence, les entreprises tendent à fabriquer un meilleur produit à un prix de moins en moins coûteux ; et c'est pourquoi je ne veux pas que le gouvernement intervienne et aide le milieu des affaires. »
    Friedman d’une certaine façon est très proche de Klein : Le « gouvernement dans des affaires importantes tend à redistribuer les fonds vers le haut. »
    Les libéraux ont été toujours accusés par leurs adversaires de vouloir enrichir des sociétés. Klein accuse Friedman de la même façon. Mais loin d'être un défenseur de cette attitude, Friedman était un de ses adversaires : « L'entreprise privée est autorisée à rencontrer le succès seulement si elle soutient également les risques de la perte. ….
    Aucun obstacle, aucune subvention ne devrait être la règle. » Au lieu d'accuser Friedman de dire l'opposé de ce qu'il a affirmé, Klein pourrait reconnaître que l’État corporatiste est parfois la conséquence involontaire d'une économie ouverte et d'un gouvernement limité. Mais ses exemples soutiennent le contraire. Elle mentionne les oligarches russes, les Etats-Unis post-9/11, et la privatisation en Amérique latine.
    Mais les oligarches et beaucoup des ventes réalisées en Amérique latine ont été la conséquence de l’exclusion de concurrents et d’étrangers du processus. En attendant, l’Irak a eu pour résultat une hausse massive des dépenses publiques pendant que de nombreux compétiteurs étaient empêchés. Si nous éliminons les malentendus et les déformations évidentes, il ne reste pas beaucoup des arguments de Klein contre le libéralisme et Milton Friedman dans « La stratégie du choc ». Son point essentiel contre le mouvement libéral est-il vraiment que son gourou utilisait les crises pour susciter l’adhésion à ses idées et flatter les dictateurs fascistes et communistes afin d’obtenir leur support ? Que les disciples célèbres de l'économiste aient seulement des choses gentilles à dire aux dictateurs, aux meurtriers politiques, et aux terroristes du moment qu’ils adhérent aux bonnes idées concernant le marché ? Que ces idées puissent coexister confortablement avec l'oppression politique ? Si c'est le cas, Klein a un problème. John Maynard Keynes est son gourou économique. Il est devenu célèbre en raison de la Grande Dépression et de la deuxième guerre mondiale. Il a cité de l'Union Soviétique comme « impressionnante, » expliquant que ses idées étaient bien adaptées à un système totalitaire dans l'introduction à la traduction allemande de sa théorie générale en 1936. Le disciple qu’est Naomi Klein ne dit que des choses gentilles au sujet des dictateurs. Elle ne tarit pas d’éloges sur Cuba, Che Guevara, et le Hezbollah. Elle défend le Chef radical irakien Muqtada al-Sadr en tant que représentant du courant principal de l'Irak et en tant que résistant. Les tenants du « nationalisme économique » comme Vladimir Putin, Hugo Chavéz, et Mahmoud Ahmedinejad, qui démantèlent les institutions démocratiques ont ses faveurs. En d'autres termes, Klein ne semble s'intéresser aux dictateurs, aux fascistes, et aux meurtriers, seulement s’ils n'abaissent pas les impôts et les barrières du commerce.
    Elle blâme le Président russe Boris Eltsine de la destruction de la démocratie en automne 1993, quand il a ignoré la majorité d'anti-Eltsine au parlement. Quand les législateurs ont occupé le bâtiment et ont réclamé sa démission, Eltsine a dissous l’assemblée et a provoqué de nouvelles élections. Elle admet qu'il y avait des groupes « fascistes » dans le camp parlementaire. Pourtant Fred Kaplan, un des journalistes qui ont rendu visite aux occupants communistes et ultranationalistes, plaisante de cette description : « J'étais un parmi beaucoup des journalistes qui ont passé un après midi étrange dans le bâtiment du parlement, parlant avec ses occupants armés, il n’y avait aucun démocrate parmi eux. » A nouveau, Klein a dû changer la chronologie pour l’adapter à son argumentation. Eltsine aurait dissous le parlement brutalement pour implémenter une thérapie de choc. Mais la seule thérapie de choc qu’a subie la Russie fut l’élévation des prix et le contrôle des devises, une année et demie plus tôt.

    Depuis lors, Eltsine avait remplacé le premier ministre libéral Yegor Gaidar par le technocrate Viktor Chernomyrdin et avait dépensé presque $7 milliards pour liquider les usines appartenant à l’Etat. Mais ce n'est pas le propos ici. Autre chose de plus intéressant, une majorité parlementaire accuse le président d’actes antidémocratiques et anticonstitutionnels et l’invite à se retirer. Le président ignore cette opposition, et le parlement reçoit l'aide des courants autoritaires pour lutter pour ce qu'ils appellent démocratie. Est-ce que ceci ne ressemble pas à un autre épisode dans l'histoire politique moderne ? C'est ce qui s'est produit au Chili en août 1973, quand la majorité au parlement a invité les militaires à enlever Salvador Allende, qu'ils ont accusé de transformer le pays en dictature. Cependant, Klein considère Allende comme « un démocrate féroce, » tandis qu'elle appelle Eltsine, sans ironie intentionnelle, « un Pinochet russe. » Je ne plaide pas en faveur de tout ce qui s'est produit dans l'un ou l'autre de ces épisodes. Je porte l’attention sur le fait que Klein appelle un combat du président contre le parlement une attaque contre la démocratie, et le combat semblable d'un autre président une lutte pour la démocratie. Mais la différence n'est pas que l'un d'entre eux était plus démocratique que l'autre. Au moins pas de la manière dont le montre Klein- avec tous ses défauts, la gestion d’Eltsine était la plus démocratique dans l'histoire de son pays, tandis qu’il est difficile d’affirmer la même chose du règne turbulent d'Allende. En fait, la différence critique entre Allende au Chili et Eltsine en Russie est qu'un de ces présidents était largement en faveur des marchés libres et que l'autre s'était opposé à eux. Apparemment dans le monde de Klein, celui qui s'avère lutter contre les marchés libres, même s’il essaie de retirer un président démocratiquement élu, est un combattant pour la « démocratie ». Ainsi ce livre n'est pas un livre sur la démocratie. Ni non plus sur les crises. Rien dans « La stratégie du choc » ne suggère que Klein pense qu'il y a quelque chose de mal à employer des crises pour promouvoir ses idées. Cette tactique, serait seulement erronée si elle promeut de mauvaises idées. Klein elle-même n'a jamais hésité à suggérer ses propres solutions aux problèmes à propos de Katrina ou la guerre d'Irak, et elle ne considèrerait jamais celles-ci comme un moyen cynique de tirer profit de la souffrance des autres- elle penserait que c’est un moyen pour aider les autres. La seule raison de suggérer les solutions libérales comme si cyniques et mauvaises est qu'elle pense que ces idées sont à l’origine horribles et dangereuses. Mais elle ne fournit aucun argument pour démontrer ceci. On doit prendre tout ceci pour argent comptant si on veut accorder le moindre crédit à la critique de Klein du « capitalisme de désastre. »

    La vie sous le capitalisme sauvage

    Étonnant, dans un livre de plus de 500 pages, Klein n'offre presque aucun argument à la personne qui n'est pas déjà convaincue que les marchés libres sont mauvais. Elle donne quelques exemples de la façon dont la pauvreté et le chômage ont augmenté peu après qu'une économie planifiée se soit effondrée, ou peu après que l'hyperinflation ait été réduite. Mais ce n'est pas surprenant, et c’est exactement ce que les économistes prévoiraient le plus souvent. Cependant, ils diraient également que c'est la seule voie de réduire la pauvreté et le chômage à la longue. Et c'est pourquoi Klein ne fournit jamais au lecteur de données sur une plus longue période. Elle dit que les réformes ont transformé la classe ouvrière chilienne en « pauvres jetables » mais n’admet jamais une seule fois que le Chili soit une « success story » sociale et économique de l'Amérique latine en supprimant quasiment l’extrême pauvreté. Elle écrit que les réformes ont augmenté les inégalités entre les villes et les zones rurales en Chine, mais elle ne mentionne jamais que ces développements ont également mené à la plus grande réduction de pauvreté de l'histoire. Dans le monde de Klein, celui qui s'avère lutter contre les marchés libres, même s’il tente de déposer un président démocratiquement élu, est un combattant pour la « démocratie ». 60 % de la population deviendrait une population défavorisée en permanence dans les pays qui libéraliseraient leur économie. Elle ne cite pas ses références. Il n'y a aucune note de bas de page et aucune source. Pourtant la pauvreté et le chômage sont les plus bas dans les pays de plus grande liberté économique. Dans le cinquième le plus libre des pays, la pauvreté selon les Nations Unies est de 15.7 %, et dans le reste du monde elle est de 29.8 %. Le chômage dans le quintile le plus libre est de 5.2 %, qui est moins que la moitié de ce qu'il est dans le reste du monde. Dans le quintile moins économiquement libre, rempli de restrictions à la propriété privée, où les entreprises, et le commerce sont des moyens d'aider les personnes à lutter contre la pauvreté, il est de 37.4 % et le chômage est de 13 %. Klein écrit que le capitalisme global est passé dans « sa forme plus sauvage » depuis 1990. Si elle a raison au sujet de la corrélation entre les marchés libres et les privations, la pauvreté devrait avoir augmenté à grande vitesse depuis lors. L'opposé s'est produit. Entre 1990 et 2004, la pauvreté extrême dans les pays en développement a été réduite de 29 à 18 %, selon la banque mondiale.
    Ceci signifie que la pauvreté extrême a été réduite par le capitalisme « sauvage » avec un taux journalier de 54.000 personnes. La proportion de personnes vivant dans des taudis, qui sont un autre résultat de la libéralisation selon Klein, a été réduite de 47 à 37 % pendant les mêmes périodes. Ainsi il est important de préciser que les plus grandes améliorations ont eu lieu dans les parties du monde qui ont libéralisé le plus, tandis qu'il y a eu des reculs dans les pays les moins libéralisés. Si Klein est exact au sujet de la connexion entre les marchés libres et la violence politique, nous devrions également avoir vu plus de guerre et de dictatures dans l'ère du capitalisme « sauvage ». Klein insiste sur le fait que « le monde devient moins paisible » sans preuves. Elle a tort. Le nombre de conflits militaires impliquant au moins un état a diminué presque de 50 en 1990 à 31 de 2005. Le nombre de décès dus aux guerres en 2005 était le plus bas en un demi-siècle. En 1990 il y avait neuf génocides continus autour du monde. En 2005, il y en avait seulement un, au Darfour. En dépit de quelques exceptions remarquables, le monde devient plus paisible dans l'ère du capitalisme « sauvage ». Le monde est également devenu plus démocratique, contrairement aux implications de la thèse de Klein. En fait, alors que des marchés ont été ouverts, le monde a simultanément subi une révolution démocratique. Entre 1990 et 2007 le nombre de démocraties électorales a augmenté de 76 à 121. En 1990 il y avait plus de pays définis comme « non libres » par Freedom House.

    La stratégie du choc atteint au plus bas avec la critique de Milton Friedman et du libre-échange. Ce n'est probablement pas une coïncidence, il y a des textes de présentation de quatre auteurs de fiction sur le dos du livre. » »

  13. Serguei Yvguenievich Korniloff dit :

    Cher Sénateur
    Enfin quelqu'un qui parle, quel plaisir,
    Quel dommage que nous n'avions personne de votre trempe au temps de l'union soviétique qui d'ailleurs serait toujours là avec vous. Et les Soljenitsyne, les Kravtchenko, Pasternak, Sakharov tout ces fachos seraient restés dans des camps et on n'entendrait plus parler d'eux.
    Ma pauvre grande tante, qui elle a été un certain temps à Kaluga se souvenait de lui, le Soljenitsyne, elle trouvait aussi qu'il avait un traitement de faveur, elle qui a passé 19 ans de goulag. (film sur ça vie "Nina Constantinovna")
    Comme c'est bien vu quand vous pensé à tous ces pauvres communistes, socialistes, restés dans les camps, sans honneurs ni colifichets dorés, de protection de toutes sortes, tous ces gardes ces directeurs, maître chiens, restés la bas, qui ont fait un magnifique travail dans une région bien inhospitalière. Quand je pense à cette route de 48 km menant au camp, jamais terminée, idée géniale de Lespovnikov d'utiliser dans une région marécageuse les os de de tous ces prisonniers de droites, même l'hiver la route était praticable, vous au moins auriez su approuver un travail bien fait.
    Ah quel dommage que vous soyez pas Russe, comme le pays aurait besoin de gens de votre qualité.
    Nous autres sommes si bordéliques, la preuve nous ne savons même pas combien il y a eu de morts dans les camps, certains avancent des chiffres de 20 millions, d'autres 40, certains même 60 millions. Un homme comme vous, organisé, nous aurait donné un chiffre bien précis.
    Je vois que vous avez bien lu et bien compris Soljenitsyne, surtout le Cercle Rouge, je vous cite "très marqué à la vielle tradition russe, à l'ancien temps féodal qu'il admirait beaucoup, homophobe". Votre analyse est brillante, tellement juste, à part, "limite antisémite", que je ne comprends pas, sûrement une de vos subtilité.
    Ah! Monsieur, quel pays chanceux que la France, de vous avoir comme sénateur.
    Votre très dévoué admirateur.
    Serguei Yvguenievich Korniloff

  14. H2 dit :

    La dérégulation des marchés a une Histoire. Une histoire sale aussi. Criminelle. A nous de tout regarder en face :

    Média Part :

    http://www.mediapart.fr/journal/international/040508/naomi-klein-la-strategie-du-choc-extraits-et-debat

  15. H2 dit :

    Naomi Klein

    Média part :
    "
    Malgré les crispations que peut susciter son auteure, dans l'ensemble, La Sratégie du choc est en passe de devenir pour les éditorialistes anglo-saxons l'équivalent de la thèse de Francis Fukuyama proclamant la fin de l'histoire, de celle de Samuel Huntington à propos du choc des civilisations, ou encore de la notion de «monde plat» qu'utilise l'éditorialiste du New York Times Thomas Friedman pour tresser les louanges de la mondialisation : un concept de référence, apprécié ou critiqué, mais prétexte à des joutes éditoriales et à des discussions sans fin sur les nouveaux visages du capitalisme. "

  16. H2 dit :

    The Shock Doctrine
    The Rise of Disaster Capitalism

    http://www.naomiklein.org/main

  17. Véritas dit :

    Tiens donc, le censeur (pourri !) de ce blog serait-il en effet en vacances ? Probablement puisque mon post est passé alors que d'habitude, mon adresse IP est immédiatement bloquée (d'où mes quelques envois "WiFi / Mc'Do !...).

    Néanmoins, je continue à lire avec beaucoup de délectation vos délires gauchistes. Que d'excès, que de mensonges, que d'erreurs, que d'approximations ; bref, un festival !

    Mon jugement n'a donc pas changé d'un iota : les gauchistes qui s'expriment ici ne font rien d'autre que de tenter d'expier leur vie remplis d'échecs et de mensonges. Le gauchisme et le communisme sont une seule et même impasse ; c'est parce qu'ils le savent qu'ils sont si agressifs ; d'abors en fait vis à vis de leurs propres errances... Passons.

    Ils sont aigris, frustrés, menteurs, négationnistes, liberticides et mortifères. Pardon de me répéter mais c'est si vrai.

    Mais une fois encore, l'essentiel est que ne pesiez rien... Nous le vérifierons une fois de plus le 10 novembre !

    Bien le bonjour à toutes et tous et lisez donc la critique (ci-dessus) du bouquin de N. Klein. Cette critique n'a pas pour but de tenter de vous convaincre ; juste de vous permettre de mesurer dans l'intimité de votre conscience (en avez vous une ?...) l'étendue de vos erreurs, de vos mensonges. Mais vous le savez déja.

  18. H2 dit :

    Je reconnais que le Sénateur a été léger sur ce coup là dans la formulation de son texte et ses paroles à l'emporte-pièçe.
    Mais de là à lui faire dire n'importe quoi et à le trainer dans la boue en en faisant un thuriféraire du goulag et du système soviétique qu'il a combattu, la mauvaise foi a changé de bord.
    Cela devient du délire ici !
    Relisez le texte de J-L Mélenchon. Faut pas déconner !
    Vous ne lui faites dire que ce que vous voulez bien entendre !

  19. H2 dit :

    A Véritas !
    Comment allez -vous ? Nous nous faisions du soucis.
    Vous reprenez des forces à ce que je vois. Prenez bien soin de vous.
    Oui, nous savons. Ne vous inquiétez pas. Oui, oui, hélas, nous sommes au courant. Ne prenez pas froid.
    Oui, oui, bien le bonsoir chez vous.
    C'est fou comme vous en avez de pseudos aujourd'hui.
    Quel santé !

  20. Pierre L dit :

    Hé Véritas, t'es né (néo) con ou c'est venu plus tard ?

  21. commandant P. dit :

    @Veritate (je décline...)

    bigre, une tape amicale de 52 531 caractères... c'est plutôt un coup de massue !

    on va finir par avoir des pbs avec les droits d'auteur
    ;-)

    tout ce qui est avancé est contestable, point par point
    (j'ai l'impression que tout est détourné, chaque argument est alambiqué, rattrapé par les cheveux et finalement retourné...)

    je n'en retiendrai qu'un : l'analyse sur la grève des mineurs britanniques au moment de Thatcher
    édifiant... ça me rappelle un certain Nicolas S

    quant à la thèse "le monde néo-libéral va mieux "...

  22. bastien dit :

    @ JM #347

    Je faisais reference a la technologie internet qu'utilise le triste senateur.
    J'aurais du ecrire: "produit au génie inventif capitaliste et liberal"

  23. dudu 87 dit :

    Bonsoir à vous
    H2, Tout à fait d'accord je disai d'ailleurs plus haut que ça sentait l'écran de fumée, et maintenant, ça sent mauvais. Je considère d'ailleurs que c'est une faute politique que d'avoir lancé un tel débat.
    Je me répète: L'histoire nous la subissons, à nous d'en tirer les enseignement, le présent est bien là, que faisons nous et l'avenir est ce que nous ferons!
    Alors Alexandre, ras le bol!
    @JL Mélenchon, ce commentaire est pour vous en priorité....

  24. dudu 87 dit :

    il faut séquencer les commentaires pour que ça passe, tout pour plaire en ce moment!
    @Modérateur
    Vous faites quoi en ce moment, vu le bordel, ce n'est plus un blog, c'est la cour des miracles!

  25. dudu 87 dit :

    Pierre JC Allard
    A lire, c'est long, ça nous vient du Québec!
    A quoi bon informer, expliquer, persuader, convaincre la population de la nécessité de changer la société si elle n'a pas le pouvoir de le faire ? Le régime politique actuel n'a de démocratie que le nom et le peuple ne peut initier une transformation sociale que s'il réalise d'abord une transformation des institutions politiques qui lui donnera ce pouvoir.
    Comment le peut-il, puisque "Celui qui n'a pas le pouvoir n'a pas celui de le prendre"? En mettant a profit les failles du Système actuel. Le colosse a des pieds d'argile et ce n'est pas sans risque qu'il baigne en eaux troubles... Avant de faire une révolution, le peuple doit faire un coup d'État et instaurer la démocratie. Il doit le faire et il PEUT le faire.

  26. dudu 87 dit :

    suite
    http://geocities.com/newsociety_2000/00.html
    Il n'est pas ridicule de penser que la grande liberté des communications sur Internet ait, entre autres buts, celui de débusquer, d'identifier et de ficher à l'échelle planétaire l'ensemble des séditieux et des contestataires même les plus vélléitaires du Système. Quand ce but aura été atteint - disons quand d'un milliard d'utilisateurs réguliers, dans 10 ans, on aura trié le million qui pensent vraiment et les cent millions d'insatisfaits qui pourraient leur prêter l'oreille - il y a fort à parier que la "liberté" de l'Internet deviendra officiellement une liberté surveillée.

    Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas profiter au maximum de l'Internet pour diffuser aujourd'hui des idées de réforme; mais il faut être bien conscient qu'il s'agit d'un risque calculé et que les jours pour le faire sont comptés. Comment le Système traitera les contestataires quand il les aura identifiés reste à voir, comme il serait évidemment inopportun de discuter "hic et nunc" des moyens dont pourront alors disposer ceux-ci pour se prémunir. Il n'est pas trop tôt, cependant, pour établir une solution de rechange à l'Internet comme voie de communication.

  27. dudu 87 dit :

    J'espère que vous allez vous y retrouver!

  28. dudu 87 dit :

    Pierre JC Allard

    Canadien, il bloque souvent sur Agora et ses commentaires sont à lire avec attention, de mon point de vue

  29. maxou dit :

    Un petit billet d'humour pour la nuit ?
    Naomi Klein, je suis en pleine lecture et ça donne des sueurs froides, et d'une certaine manière mis-à-part la torture, nous prenons une légère direction en ce sens, bien que ? les privatisassions, électricité, Gaz, poste, éducation, baisse du pouvoir d'achat, augmentation des produits alimentaire, du gaz, de l'électricité, du carburant, état policier, télécommunications, patrons voyous ?
    presse, médias, internet, Faire peur aux citoyens pour l'avenir de leurs enfants...
    Il y-à quelques ressemblances qui poses questions
    C'est beau le capitalisme du désastre ? et ça fait peur non ?

  30. dudu 87 dit :

    Au FIL, la grogne des bagadoù monte
    Un projet de loi bientôt en discussion à l’Assemblée déchaîne les passions dans nombre de festivals et particulièrement au Festival interceltique de Lorient.

    Ce projet consiste, dans son énoncé, à favoriser la reconnaissance et le développement de la pratique amateur, et la nécessité d’un cadre juridique clair qui évite des pratiques déloyales à l’égard du secteur professionnel.

    Dans les faits, ce texte veut limiter la pratique amateur à sa plus simple expression, l’exclure du domaine professionnel, la raréfier dans le temps, éloigner tout professionnel d’une pratique parallèle, la réduire à un simple loisir occasionnel.

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=43019

  31. robespierre dit :

    H2 dit:

    je compare plutot N Klein et son livre à celui d'Aron, l'Opium des intellectuels

  32. Nipus II dit :

    Pauvre Jean-Luc,

    Vous semblez ignorer que BHL ne fait ni ne détruit personne. C'est un bobo de la première heure, riche, inutile et prétentieux. Lui répondre signe votre ignorance et votre incapacité à hiérarchiser.

    En revanche, que vous n'arriviez pas à déceler l'importance de Soljenitsyne dans l'histoire russe et sa trace parmi les penseurs fondamentaux de la liberté est affligeant.
    A une autre époque, vous auriez traité Voltaire, Montaigne ou Montesquieu d'imbéciles ou d'illuminés.

    Vous êtes profondément réactionnaire et sentez l'ail et le mauvais alcool comme disait Brel.

  33. 4 Août dit :

    52 531 caractères d'un ultra-libéral ex-anarchiste qui défend son gagne pain... faut dire qu'il a beaucoup à perdre le gars avec N. KLEIN !

    Sinon, y-a-t-il une loi sur les blogs qui stipule que plus on tartine, plus on a raison ?

  34. 4 Août dit :

    "Une fois de plus, le contribuable va devoir assumer le coût de la défaillance de la Justice, soigneusement organisée, permettant ainsi très probablement aux bénéficiaires des rétrocommissions des frégates de Taïwan de garder leur magot cependant que les citoyens payeront l’équivalent à Taïwan.

    Le non-lieu requis dans cette affaire était inévitable dès lors que le secret-défense opposé par les ministres des Finances successifs aux demandes formulées par le juge d’instruction rendait la poursuite de l’information impossible. Les documents douaniers étant cachés, il était impossible d’accéder aux noms des ressortissants français destinataires des commissions."

    http://www.rue89.com/2008/08/07/fregates-de-taiwan-affaire-tapie-nous-navons-plus-de-justice

    Une fois de plus, le peuple qui paye des impôts (pas assez riche pour se défiscaliser) est mis chat-bite par l'oligarchie.

  35. Johnyu dit :

    bravo Nipus II !

    Voilà ce qu'il lui dire à MéleCon !

  36. Johnyu dit :

    L’idéologie jacobine : c’est un corps de croyances à la rhétorique confuse employant des expressions telles que « souveraineté nationale », « volonté du peuple » ou « salut public ». Ces expressions utilisent un singulier pour désigner une collectivité, c’est-à-dire un ensemble d’individus. C’est-à-dire que ces derniers n’existent pas en tant que tels mais sont absorbés dans un tout qui les dépasse et n’ont d’existence qu’en fonction de ce tout. Selon les jacobins, la volonté du peuple est censée sortir des réunions de la société mère, à Paris, c’est-à-dire que rien n’est justifiable que par rapport à elle. En conséquence, il ne peut y avoir de débats ni d’expression d’opinions contraires. D’où les épurations périodiques au sein du club des jacobins : elles visent à maintenir l’unanimité du club et, à travers elle, celle du peuple. Les jacobins ne parviennent pas à concevoir la démocratie autrement qu’en terme d’unanimité. Ils exècrent le chaos et l’égoïsme des intérêts particuliers. Toute dissidence étant suspecte, il faut donc l’éliminer.

    Aron, Montesquieu, Voltaire, Revel, Tocqueville, au secours !

  37. elisseievna dit :

    Melenchon fait un contresens complet sur la démarche de Soljenitsine en Vendée. Soljenitsine ne va pas en Vendée faire le lien avec la révolution russe, parce qu’il serait royaliste, c’est Lénine qui a fait le lien entre la Terreur française et la Russie, c’est Lénine qui se référait à ces méthodes, appliquées en Vendée. Soljenitsine ne fait que rappeler cette source de la terreur russe.
    Pour être « impertinent » il faut commencer par connaitre assez le sujet dont on parle pour en dire des choses « pertinentes ».

    Lisez Narotchnitskaïa « Que reste t il de notre victoire ? » :
    « Oui je défends la victoire de l’URSS communist e, bien que je n’ai aucune sympathie pour ses démons : Lénine, Staline, Trotsky… »
    « Par l’ampleur et la férocité des répressions (…) la période léniniste a même été pire [que la période stalinienne]. C’était la période de la justice révolutionnaire, selon laquelle l’homme « n’est pas libre de ses actes puisqu’il est le produit de rapports sociaux ». Il ne fallait donc pas chercher sa faute contre la révolution, mais juste éliminer une quantité suffisante de la « classe antirévolutionnaire ». (…) les répressions de 1937 n’égalaient pas la terreur rouge des années 1922-1924. Par rapport à A.Lounacharsky, à Y.Larine et à P.Stoutchka, fondateur de la théorie de la légalité rrévolutionnaire,A.Vichinsky est le « rénégat » qui a remis en vigueur les idées « bourgeoises » de culpabilité et de condamnation. (…) Staline avait fait ses études dans un séminaire religieux. »
    En Vendée, c’est bien la population des « brigands » dont la revolution recommande de tuer tout particulièrement le « sillon reproducteur » : les femmes et les enfants …

    Pour Narotchnitskaia « les buts de la révolution [russe, étaient :] les exterminations planifiées, l’éradication de la substance religieuse et nationale de la Russie (…) voilà le crime majeur de février et d’octobre 1917. »
    E t que l’on ne vienne pas lui attribuer des idées douteuses : « Ma grand-mère, cacha dans sa cave une jeune fille juive durant six mois, alors que des hitlériens se rendaient dans sa maison quotidiennement la mitraillette à l’épaule. Pour cela elle risquait d’être fusillée sur place. »

    http://www.genocide-vendeen.com/articles.php?lng=fr&pg=9

    Deux lois d'extermination

    Deux lois furent votées par la Convention en préparation du « génocide vendéen » : celle du 1er août 1793 : « Anéantis­sement de tous les biens... » et celle du 1er octobre 1793 : «II faut que tous les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du mois d'octobre : le salut de la Patrie l'exige ; l'impatience du peuple français le commande ; mon courage doit l'accomplir ».
    Crimes contre l'Humanité en Vendée en 1794
    Les procédés les plus barbares d'extermination ont été mis en oeuvre par les colonnes infernales.
    Tanneries de peaux humaines
    La pièce no 262 des Extraits des délibérations et dépositions d'Angers qui relate le témoignage de Claude Jean Humeau au tribunal d'Angers le 26 août 1795 :
    « que Pecquel chirurgien au 4è bataillon des Ardennes écorcha 32 de ces cadavres, les fit porter chez Lemonnier, tanneur au Ponts-Libres (actuels Ponts-de-Cé), pour les tanner, que le particulier s y refusa, qu'il sait que les peaux sont déposées chez Prud'homme, manchonnier à Angers » (Archives du Maine-et-Loire,1(1127/3) (page 53 de l'Historia N°624).
    Autre témoignage attestant de ces tanneries de peaux humaines, cet extrait du Champ des Martyrs, de Godard Faultrier, Angers (Cosnier et Lachèse, 1852, collection Docteur Suard). Godard Faultrier rend compte d'une conversation qu'il a avec un berger nommé Robin qui avait 13 à 14 ans et qui fut témoin des horreurs commises. Page 13, on lit:

    -«..Sur la demande que je lui adressais, s'il avait connaissance des 30 victimes auxquels la peau fut enlevée, pour être tannée, il me répondit « que le fait n'était que trop certain, et qu'il avait, de ses yeux, plusieurs cadavres en cet état gisant au bord de l'eau sur la grève...Mais le moyen de croire à de pareilles horreurs lui répliquais-je !
    -Je n'en impose point, reprit-il et même je puis vous affirmer qu'ils étaient écorchés à mi- corps parce que, continuat-il, on coupait la peau au-dessous de la ceinture, puis le long de chacune des cuisses jusqu'à la cheville des pieds de manière qu'après son enlèvement, le pantalon se trouve en partie formé. Il ne restait plus qu'à le tanner et à le coudre... ».
    Ce témoignage date du 31 mai 1852.
    Les fours crématoires où l'on jetait les femmes vivantes
    On citera les témoignages des Commissaires républicains Morel et Carpenty à la Convention le 24 mars 1794 :
    « A Montournais, aux Epesses el dans plwieurs autres lieux, le général Amey fait allumer les fours et, lorsqu'ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants. » (Jean Dumont, Pourquoi nous ne célébrerons pas 1789, Editions Argé 1987, p7 I). A qui ose le lui reprocher, il répond que « c'est ainsi que la République veut cuire son pain ».
    (Charles Vaugeois, « l'Extermination des Vendéens: les colonnes infernales », in Enquête sur l'histoire -1793, la Vendée, la Terreur- Hiver 1793, N°5,p.59) (page 53 de l'Historia N°624).
    Autre témoignage: Dans « Génocide Franco-Français » de Reynald Secher-1986, p163 :
    « Amey, écrit l'officier de police Gannet dans un rapport, fait allumer les fours et lorsqu'ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants. Nous lui avons fait des représentations ; il nous a répondu que c'était ainsi que la République voulait faire cuire son pain. D'abord on a condamné à ce genre de mort les femmes brigandes, et nous n'avons trop rien dit; mais aujourd'hui /es cris de ces misérables ont tant diverti /es soldats et Turreau qu'ils ont voulu continuer ces plaisirs. Les femelles des royalistes manquant, ils s'adressent aux épouses des vrais patriotes. Déjà, à notre connaissance, vingt-trois ont subi cet horrible supplice et elles n'étaient coupables que d'adorer la nation (...) Nous avons voulu interposer notre autorité, les soldats nous ont menacé du même sort » (...).
    Les.fonderies de graisse humaine
    (page 157 du « Charrette -Chevalier de Légende », de Julien Rousseau, Ed Beauchesne en 1963.
    « C'est là encore à Clisson, que le 6 avril suivant, sur le bord de la rivière, on aurait fait fondre, dans un four improvisé, cent cinquante femmes pour en obtenir de la graisse: dix barils en.furent expédiés à Nantes... ».

  38. Zek Lambda dit :

    Monsieur le Sénateur,
    Un simple « Monsieur » aurait pu suffire, mais bien qu’à mon sens vous n’en soyez pas digne, je suis toutefois tenu de vous témoigner le respect dû à un élu de la République. Croyez bien qu’en l’occurrence, cela me coûte énormément.

    Ce que je viens de lire sur votre blog à propos du lègue d’Alexandre Soljenitsyne me choque énormément. Toutefois, cela ne me surprend pas de la part de quelqu’un qui a tenu les propos qui furent les vôtres sur Europe 1 le 9 avril dernier au sujet des incidents liés à la traversée de Paris par la flamme olympique, du Dalaï Lama, et de la position qu’il convenait de prendre vis à vis de la Chine.

    On peut et l’on doit remettre en question ce que l’on pense devoir l’être. On peut fort bien ne pas apprécier le Dalaï Lama et ce qu’il représente. On peut aussi fort bien être en désaccord avec certaines des positions prises par Alexandre Soljenitsyne. Mais là n’est pas la question.

    Non, ce qui me choque au plus haut degré et qui me semble être le point commun entre vos deux prises de positions sur les sujets cités, c’est votre impardonnable complaisance pour des régimes communistes ou socialistes, tels qu’ils se nommaient eux-mêmes, qui n’étaient et qui ne sont encore que des machines politiques liberticides, concentrationnaires et pour tout dire, tout simplement inhumaines de mise en coupe réglée de peuples réduits en servitude au seul bénéfice de quelques aparatchiks bien en cours faisant fi de l’Humanité qu’ils prétendent amener vers un soi-disant « avenir radieux » dont on sait aujourd’hui ce qu’il a à offrir.

    Tel Sartre en son temps, mais en d’autres termes, vous vous mettez aujourd’hui en position de dire que « tout anti communiste est un chien » et de ce fait, vous vous enfermez dans cet aveuglement volontaire qui fait de vous le complice idéologique de l’un des deux régimes les plus abjects que le monde ait jamais connu. Le second, vous l’aurez deviné, est le nazisme, ou plutôt devrais-je dire le National-Socialisme (c’est son vrai nom, on l’oublie trop souvent) qui n’est au final qu’un bolchévisme racial tout aussi abominablement inhumain que son cousin soviétique et qui n’a rien a lui envier, loin s’en faut, en termes de souffrances infligées et de massacres à l’échelle industrielle.

    Vous êtes ce qu’il convient d’appeler un collabo en puissance, monsieur le sénateur. Vous vous posez des questions sur le bien fondé de votre présence au parti socialiste et vous avez raison. Votre place est davantage auprès d’un Olivier Besancenot avec qui vous partagez visiblement le goût des grands soirs, des révolutions sanglantes et des régimes totalitaires.

    Comme Olivier Besancenot, vous êtes à la république ce que le bubon est à la peste, le symptôme indiscutable que le moment d’inciser est venu avant que le corps social ne lâche.
    Comme lui, vous êtes intellectuellement fait de la matière fangeuse dont on tire les Robespierre, les Fouquier-Tinville, les Vichinsky et autres Pol Pot.

  39. Fautendiscuter, mais pas avec vous dit :

    @Soljenitsyne était une baderne passéiste absurde et pontifiante, machiste, homophobe, et confis en bigoteries nostalgiques de la grande Russie féodale et croyante.

    Ah oui, c'est vrai qu'après 1917 c'était super la russie. Révolution sanglante, famine en Ukraine, camps de concentration, massacre des officiers polonais et puis cette géniale guerre froide... Je peux pas faire le décompte des morts, il y en a eu plus qu'en 500 ans tsaristes.
    Vous êtes bien gentil, mais faut arrêter de déconner ! A choisir je préfère la Grande Russie d'avant 17 (là je met une majuscule à Russie).
    Bon allez, bonjour chez vous et restez bien au chaud (une tisane, un peu de lecture et au lit), demain ça ira mieux.

    Cordialement.

  40. Marie-Antoinette dit :

    C'est la 1ère fois que je viens sur site, toutà fait par hasard..Le hasard ne fait pas toujours bien les choses, car voilà mon week-end gaché tellement j'ai la moutarde qui me monte au nez à la lecture d'une telle ineptie, d'une telle ringardise..En lisant cet article et les commentaires qui suivent, je me suis demandé si l'on n'était pas revenu dans les années d'après guerre à l'époque où le PCF était à la botte des soviets et où l'on nous affirmait que là-bas, en réalité, derrière le rideau de fer se préparait le paradis terrestre..
    Lorsque vous dites, Monsieur que "Soljenitsyne est un perroquet utile à la propagande occidentale" vous ne faites que répéter, comme un perroquet, ce que dire les communistes de l'époque pour condamner Nina et jean Kàhayan pour avoir osé dénoncer la supercherie du paradis sovlétique dans leur livre "Rue du prolétaire rouge" dans les années 70. Eux-aussi, pourtant cummunistes convaincus furent accusés d'être à la solde de la propagande occidentale. Vraisemblablement, vous n'avez toujours pas viré votre cuti.
    Vous ne supportez pas que Soljenistine ait participé à la chute de l'empire soviétique et du communisme; vous ne supportez pas qu'il soit allé en Vendée nous rappeler les crimes de la Terreur..Vous ne supportez pas que l'on critique notre sacré sainte révolution. Vous êtes de ceux qui estiment comme le dirent les Sartre et Beauvoir, "qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs"; vous êtes de ceux qui dénoncent haut et fort les terribles crimes contre l'humanité, mais vous interdisez pour cela que l'on remonte trop loin dans le temps. Vous êtes de ceux qui prétendez que pour que les crimes contre l'humanité ne se renouvellent pas, il faut entretenir le devoir de mémoire, mais vous sélectionnez ce qui doit être retenu. Parler de la Terreur vient entacher l'image de la République, alors,interdiction de parler d ela Terreur; parler du goulag vient entacher la belle idéologie du communisme, alors, ne parlons pas du goulag. Oui, comme le dit précédemment un internaute (merci à Zek lambda votre son m'a quelque peu mis du beaume au coeur), votre place est bien à côté de Besancennot: comme vous ne supportez pas que l'on se souvienne de la Terreur, vous ne supportez pas ceux qui rappellent les crimes du communisme et ceux qui l'ont fait tomber à l'Est ; je dis bien "à l'Est" parce que chez nous, il est encore bien vivant..Soljénitsyne a crié à la gauche des vérités qu'elle se refusait et, à vous lire, se refuse toujours à entendre; elle ne lui pardonne donc pas. Les mêmes qui aujourd'hui reprochent encore aux Alliés de ne pas avoir voulu voir l'extermination des juifs, n'ont-ils pas nié le goulag et les crimes du communisme, malgré leurs voyages là-bas, en Tupolev? Vous reprochez à Soljenitsine d'être un nostalgique de l'époque des stars? mais vous-même n'êtes -vous pas un nostalgique de la période des grands jours du communisme?

  41. Fautendiscuter (alias Louis XVI) dit :

    Chère Marie-Antoinette,

    Merci. Merci pour votre commentaire, je vous rejoins en tout point. Ma journée aussi avait été gachée. Heureusement, que des personnes comme vous rétablissent la vérité et s'insurge contre les articles et les commentaires nauséeux de ce blog.
    Croire en une chose ou des idées c'est bien, rechercher la vérité c'est mieux !

    Bien cordialement, Chère Marie-A...

  42. Marie-Antoinette dit :

    Pardon à ceux que je n'ai pas cités, comme je l'ai fait pour zek lambda, et qui m'ont un peu remonté le moral!
    Ma 1ère lecture ayant été, après celle de Mélenchon, celle des 1ers posts passeurs de pommade au sénateur, j'en suis restée bloquée par tant de mauvaise foi. je suis donc passée directement à l'écriture de mon message.
    L'écriture m'ayant un peu appaisée, je suis retournée calmement et patiemment à la lecture des autres posts..Et j'ai pu m'apercevoir qu'entre autre Zek, il y avait aussi élisseieva, Fuatendiscuter et qqs autres qui semblaient avoir réussi à échapper au lavage de cerveau! Ouf, j'avais peur de ne partager qu'avec moi-même mon irritation à la lecture du négationniste.

  43. melenchiondemerde dit :

    Toujours aussi naze ce pauvre melenche, aprés avoir essayé de nous faire croire que lui, l'encrouté du sénat, allait sauver les tibétains des griffes du méchant dalai lama, il remet ça en s'en prenant à....un mort
    Bravo, je croayis qu'il avait atteint le plancher mais non il nous prouve qu'il peut aller encore plus bas

  44. toto dit :

    Y a quelques réacs bien marrants! :P

    Bon Soljenitsyne était un sombre idiot réactionnaire et puant, mais avec un bon style (l'un n'empêche pas l'autre). Bon ça on sait.

    Mais je me pose une question Jean-Luc. Que faites-vous encore au P"S"? C'est pour la place au chaud de sénateur?


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