22juil 08

 

Pendant qu’on se faisait battre à deux voix près au congrès à Versailles, Sarkozy faisait le beau en Irlande. François Delapierre, le délégué général de PRS manifestait à Dublin. On trouvera son compte rendu sur le site de PRS. Je me trouvais à Versailles. Avant le week end, avec le groupe socialiste du Sénat, on s’était déjà fait bien fait battre dans les votes sur la loi à propos du temps de travail. Rude série. Mais après le vote de Versailles on peut se poser queqlues questions sur la façon dont nos affaires ont été conduites.

 

A VERSAILLES, D’UN CHEVEU

Ce vote du Congrès du parlement à Versailles s’est bien mal fini pour nous, l’opposition de gauche. Je ne crois pas qu’il faille en attribuer la responsabilité exclusive à Jack Lang, même si de toute façon chaque voix acquise au projet de Nicolas Sarkozy est directement responsable du résultat. Mais s’il faut faire la liste des manquements, on ne doit oublier personne et tout particulièrement les radicaux de gauche qui ont suivi leur président, Jean-Michel Baylet. Sans eux, même avec Jack Lang, la réforme ne passait pas. Pour ma part, je ne crois pas à la thèse d’après laquelle tous ceux qui ont voté pour cette réforme ont été achetés. En tous cas pas ceux là. Ils sont convaincus. Tous sont partisans du régime présidentiel. Leur engagement ne date pas de ce jour. Ils ont voté conformément à ce qu’ils croient juste. Ils n’ont jamais été pris sur leur terrain. D’une façon générale l’erreur que le PS a commise, face à la majorité de droite et face au pays est de ne pas avoir porté le débat sur le registre qui est vraiment le sien : régime parlementaire ou régime présidentiel ? En réunion de groupe à l’assemblée, François Hollande avait expressément refusé que ce débat soit ouvert. Lourde erreur. Du coup nous avons été enfermés dans le soupesage article par article pour savoir s’il y avait plus ou moins de pouvoir pour le parlement. Or dans un régime présidentiel, le parlement n’est pas sans droits. Encore heureux. Expliquer que cette réforme n’augmente pas les droits du parlement est une tâche qui nécessite d’aller au fond et de ne pas rester en surface. Car sinon même si les « avancées » du texte (notez les guillemets s’il vous plait) sont plus cosmétiques que réelles et parfois même sont carrément des trompes l’œil, il est difficile pour des réformiste d’affirmer qu’un petit mieux n’est pas acceptable au nom d’un hypothétique plan « b » ultérieur. Cette argumentation ayant beaucoup servi contre nous à l’occasion des deux votes de réforme de la Constitution en vue des traités européens, il est savoureux de voir les arroseurs arrosés à leur tour. Evidemment François Fillon a beaucoup servi l’argument dans son discours. Il a pu rappeler qu’à l’assemblée la gauche a fait passer cinquante amendements dans le texte ! Il n’a pas été  démenti. Montebourg s’est même longuement réclamé de ce travail «patient» et de cette « main tendue » des socialistes. L’observateur sérieux qui aurait suivi tout cela au jour le jour saurait évidemment faire la part des choses et admirer cette fine tactique destinée à montrer que les socialistes ne sont pas sectaires puisque c’est parait-il le but de cette manœuvre plus qu’ambiguë. Du coup, les 19 parlementaires socialistes qui ont signé une tribune dans «Le Monde» ne paraissaient pas si décalés de la pente générale du groupe socialiste à l’assemblée.Tout cela c’est beaucoup de confusion. Et la confusion ne nous a guère aidé, voila le bilan. Comme d’habitude, certaines simplifications de la presse télévisuelle ne nous ont pas non plus facilité la tache. Mais faut-il en être chaque fois étonné ? Ainsi quand a été répété en boucle que la réforme comportait un droit de veto du parlement sur les nominations du président, par exemple. C’est naturellement absolument faux. Le sondage du journal du dimanche passant la dessus avec des questions d’une part ponctuelles d’autre part aussi biseautées que cet énoncé, il est clair que «Le Figaro» pouvait ensuite titrer tranquillement « Sarkozy joue l’opinion contre l’opposition» sans risquer d’être démenti. L’opinion : 900 personnes interrogée par des questions truquées.

LE TEMPS DE TRAVAIL EN DEBAT

Le titre deux du projet de loi sur le temps de travail est venu en débat au Sénat vendredi dernier. La séance s’est achevée à dix neuf heures après un ultime incident de séance car le ministre aurait voulu qu’on y passe une nuit de plus…  La première partie fixait les critères de représentativité des protagonistes de ce qu’il est convenu d’appeler la démocratie sociale. Cette partie du texte est d’une nature profondément différente du premier car il touche aux principes mêmes de l’ordre public social. En effet elle traite de la façon dont va s’organiser la hiérarchie des règles du rapport social. Ce qui a été décidé marque une rupture très profonde. Nos concitoyens ne la perçoivent pas forcément, j’en conviens. Mais le débat public n’a pas permis qu’il en soit informés avec toute la force que cela mériterait. Voyons donce cela.

L’ordre public social peut s’organiser de deux manières: La première repose sur une relation contractuelle pure et simple entre, d’un côté, les employeurs et, de l’autre, les salariés pris en tant qu’individus. Tout le vocabulaire des modernes est imprégné de cette vision. Ils ont toujours les mêmes mots à la bouche: flexibilité, individualisation, personnalisation… En quelque sorte, c’est un droit privé contractuel qui définit, pour finir, l’intérêt général du pays. Le deuxième mode d’organisation envisageable est l’ordre public social républicain, fondé sur l’intérêt général. Pour l’illustrer, je prendrai – parce qu’elle emploie nos mots à nous, les gens de gauche- la formule de Jaurès, selon laquelle la Révolution a fait du Français un roi dans la cité et l’a laissé serf dans l’entreprise. L’expression est forte et dit bien ce qu’elle veut dire: l’œuvre historique du socialisme consiste à faire en sorte que le salarié soit de nouveau citoyen dans l’entreprise.

Je ne dis pas que nous ayons tous à partager ce point de vue, mais j’essaie d’éclairer cette autre version de l’ordre public social où «entre le faible et le fort, le riche et le pauvre, c’est la liberté qui opprime et la loi qui protège», selon la formule indépassable de Lacordaire. L’ordre public social républicain repose sur une hiérarchie des normes: primo la loi, secundo la convention collective, qui peut-être meilleur que la loi, et tertio l’accord d’entreprise, qui peut-être meilleur que la convention collective. Il n’est pas possible de procéder dans l’autre sens parce qu’on part de l’idée qu’il existe un intérêt général. C’est tellement vrai que les Français, par exemple, font aussi de leur ministre du travail le ministre de la santé au travail car ils considèrent qu’il porte l’intérêt général de la société, ce qui suppose que la société défende un intérêt propre, différent de l’intérêt d’une entreprise en particulier, et même de la décision individuelle du travailleur. Cet intérêt général ne se limite pas seulement au bon fonctionnement de l’entreprise. L’investissement réalisé par la société dans la formation du travailleur, dans l’autorisation d’implanter l’entreprise, dans les moyens mis à sa disposition, tout ceci procède de l’intérêt général et donne des droits à la société sur l’entreprise en particulier. Partir de l’intérêt général, telle est la construction philosophique de cette conception républicaine et c’est cette logique que nous sommes en train de renverser! Il y a peut-être là matière à un débat, mais il faut l’assumer. Sinon, on ne comprend pas de quoi l’on parle et nos concitoyens sont frustrés de la noblesse du débat politique qui consiste à confronter des vues différentes. Peut-être sera-t-il avéré, à long terme, que les uns ont raison et les autres torts _ j’ai la faiblesse de penser que nous aurons raison sur le long terme. Mais ne fuyons pas ce vrai débat, ne jouons pas la partie absurde que nous voyons jouer dans certains pays anglo-saxons et qui a des répercussions en France, cette fameuse «triangulation» qui consiste à s’attribuer les mots de la partie adverse pour les subvertir, si bien qu’à la fin plus personne ne sait quels sont les points de vue en présence de quoi l’on parle plus. Voilà l’objet du débat: dorénavant, un droit particulier s’inscrira à la place de la loi qui fixe _ on comprend que certains y soient hostiles _ pour tout le monde et de la même manière _ ce dont nous sommes partisans _ les mêmes droits pour tous _ étant entendu que la loi fonde sa légitimité dans le fait que, décidée par tous, elle s’applique à tous. Ce droit particulier résultera de la négociation de gré à gré: certains pensent qu’elle est meilleure, d’essence supérieure et plus souple que la loi votée par tous et pour tous _ nous pensons le contraire. Nous le pensons car les questions qui vont être traités de gré à gré entre l’employeur et l’employé ne sont pas des questions particulières, elles relèvent de l’intérêt général. La santé d’un travailleur ne lui appartient pas, elle appartient aussi à la société! C’est pourquoi on a imposé les cotisations sociales. Au XIXe siècles, cotisait qui voulait: de bons patrons, qu’on qualifiait de paternalistes, avaient la vertu d’instaurer des cotisations dans leur entreprise pour que les vieux salariés touchent une retraite. Cela faisait une grande différence: mon arrière-grand-père a travaillé jusqu’à soixante-quinze ans et son patron a bien voulu lui verser une paie pour les huit mois de vie qui lui restaient! L’existence des cotisations changeait tout, mais c’est le patron qui en décidait. La loi est venue dire «Maintenant, content ou pas, tout le monde cotise! » Un travailleur pourrait prétexter qu’il va très bien, qu’il n’a besoin de rien et qu’il ne voit pas pourquoi il paierait pour les autres _ on entend parfois de tels propos _ mais la loi lui dit: « Tu le feras quand même, parce que la santé de l’autre t’intéresse, t’implique et te concerne! Tu n’as pas le droit de ne penser qu’à toi!» Notez bien que j’engage la trop vite sur la table le personnage du patron qui s’en moque ne s’occupe que de son rendement! Je ne parle que des travailleurs. Dans leur intérêt, notre intérêt général est que la loi fixe la règle. Nous ne sommes pas d’accord pour qu’ils signent à titre individuel des contrats par lesquels ils acceptent de faire de l’opt out, de sortir de la règle générale, de faire des centaines d’heures de travail, de mettre leur vie en péril. Nous ne l’acceptons pas, même s’ils sont d’accord, parce que l’intérêt général est plus fort que l’intérêt particulier!

La séance reprend cet après midi! Misère, quelle galère!

 


221 commentaires à “De Versailles en Versailles”
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  1. jennifer dit :

    Extrait :
    "C’est avec stupeur que les Français ont appris que le Premier ministre irlandais, Monsieur Brian Cowen, venait de demander l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle en France. Celle qui s’est tenue en 2007, et qui a vu l’élection de Monsieur Sarkozy comme président de la République française, n’est pas jugée suffisamment conforme aux standards de l’Union européenne. C’est pourquoi le Premier ministre irlandais se rendra en France prochainement, afin de rencontrer les milieux industriels, financiers et médiatiques de l’Hexagone, mais aussi des représentants de la majorité et de l’opposition.

    Bien sûr, cette information est fausse ! Mais elle a exactement la même signification que le déplacement, le 21 juillet dernier, de Monsieur Sarkozy à Dublin.

    Le président de la République française, voulant montrer ses petits muscles à ses vingt-six collègues, a déclaré : « Les Irlandais devront revoter et je mettrai le veto à tout élargissement (de l’Union européenne) tant qu’il n’y aura pas de nouvelles institutions » (Le Figaro, 16 juillet 2008). En droit international, en effet, un traité, pour être valable, doit être ratifié dans les mêmes termes par tous les pays concernés. C’est pourquoi la situation irlandaise est une grosse épine dans le pied de ceux qui veulent poursuivre cette course folle à l’eurolibéralisme."

    Par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP)

  2. dominique dit :

    réponse à jean.

    lorsque l'on est passé à 35 heures j'ai perdu de l'argent sur ma fiche de paye et mon patron arrivait au même résultat en augmentant le rendement.

  3. maxou dit :

    Jean ton post 202, est exactement la réalité, même si quelques erreurs eurent lieu dans les hôpitaux (répartition du temps de travail, repos, embaucher des infirmières, formation de nouvelles infirmières, ce qui prend du temps) ?

  4. jennifer dit :

    H2
    J'ai relu tes posts adressés à moi. Je ne m'étais pas aperçue de leur virulence et de leur fausseté. Je n'ai rien à en dire finalement car beaucoup de choses inventées dans ta tête sur ce que je voudrais dire. Je réaffirme néanmoins qu'on va vers une société où bientôt on va tout interdire des cultures, après le voile qui sera interdit de plus en plus, ce sera la kippa et puis les juifs orthodoxes avec leurs costumes etc... et je pense qu'on pourrait bien en arriver à mettre une étoile jaune ou l'équivalent sur les habits pour ceux qu'on ne reconnaît pas tout de suite par leur teint basané. Cette dérive est là potentiellement. Je ne la souhaite pas.
    Tout ton délire sur moi étant similaire à Sarkozy communautariste, cela ne me vexe pas car je n'y vois comme je dis qu'une construction de ta pensée et non une réalité. Je ne me sens pas du tout visée. Je trouve cela très bizarre d'aller aussi loin! Ca parle plus de toi et de tes idées que de moi.
    En tout cas, une telle confusion est assez grave et je pense que la gauche va mal sur cette question. Je pense qu'on est en plein dans le choc des civilisations que Jean-Luc Mélenchon dénonce. On met au ban de la société les musulmans, sans discrimination, rejettant tout ce qui s'approche de près ou de loin de l'islam. On leur intime de s'assimiler sous menace de leur enlever leurs droits, de ne pas leur donner de papiers. Dans le cas de la femme marocaine, on lui refuse la nationalité car elle est opprimée. Donc c'est encore elle qui paie.

  5. 4 Août dit :

    @ Jennifer

    Fais-tu la différence entre voile et burka ?

    Sinon, ton idée de faire revoter, un autre l'a eu, hélas il est pas-de-gauche....

    http://blog.nicolasdupontaignan.fr/index.php/2008/07/16/245-si-les-irlandais-revotent-nhesitons-plus-et-faisons-revoter-pour-lelection-du-president-de-la-republique-francaise

  6. jennifer dit :

    H2
    Autre chose, je ne me suis jamais présentée comme féministe mais je pense que je le deviens à vitesse grand V avec le genre d'insultes méprisantes de JM. Remarquez le style de ces insultes quand elle s'adresse à moi qui différent vraiment de celles adressées à des hommes. Il me renvoie toujours à l'idée d'une femme bêtasse, infantile qui n'est bonne qu'à se taire etc... bref le paternalisme machiste dans toute sa splendeur.
    Franchement ce serait un cas pour créer un nouveau MLF si c'était ma bataille centrale. Ca ne l'est pas, car je trouve qu'il y a des contradictions plus urgentes à combattre mais là vraiment il est odieux sur cette question sur la façon dont il me rabaisse en tant que femme.

  7. jennifer dit :

    4 aout
    Ce n'est pas mon idée de faire revoter sur Sarko mais celle du M PEP. Je trouve cela très drôle. Ce n'est pas forcément une idée de gauche c'est juste une blague. Donc je ne vois pas ce que tu as à me titiller sur NDA. OK c'est un mec de droite qui dit des choses intéressantes. Je suis capable d'entendre les choses intéressantes mais il reste de droite quand même, non?
    Il peut être un allié important mais l'axe c'est quand même la gauche, pas la droite, non? On ne peut pas fonder toute sa politique sur quelqu'un qui dit des choses justes mais est dans le camp adverse. De ce point de vue De Gaulle aussi a fait de grandes choses et Roosevelt et d'autres aussi. C'est une question tactique de savoir s'allier avec ces gens là et c'est important de le voir. mais c'est aussi ces gens qui pourront vous trahir au dernier moment car leurs intérêts fondamentaux ne sont pas rivés à ceux du peuple.

  8. jennifer dit :

    Je n'aime pas le burka mais ce n'est pas à moi d'en décider. Il y a plein de choses qui ne vont pas dans la religion. Pour tout te dire je suis profondément athée, même si c'est peu intéressant à savoir. Mais par égard à mes ascendants qui en ont fait leur bataille, je n'ai pas honte de le dire. Je ne force personne à avoir les mêmes positions que moi.
    Je ne vois pas pourquoi on va ostraciser une communauté particulière, à savoir les musulmans et c'est une campagne internationale contre eux. On les assimile aux terroristes et le tour est joué: tout ce qui est musulman est mauvais. Je ne supporte pas ces attaques incessantes contre les arabes. C'est insupportable. Je me suis bouchée les oreilles au moment du débat sur le voile tant j'avais honte des français sur cela.

  9. maxou dit :

    Dominique je suis certain que vous dite la vérité, et que vous avez perdu de l'argent sur la fiche de paye, et lui l'employeur mal'honnête c'est bien retrouvé dans l'histoire !(productivité égal ou supérieur) il y-a-eu des bénéfices
    Il y-a-eu des erreurs qui aurais dues obligatoirement être rectifié, si le patron avait été honnête ? Mais le patronat ?

  10. 4 Août dit :

    Loin de moi l'idée d'assimiler musulmans et terroristes, mais je suis étonné que tu défendes le "droit" de vivre derrière un grillage.... d'une culture hyper-patriarcale de surcroit !

  11. jean dit :

    dominique dit:

    réponse à jean.

    lorsque l’on est passé à 35 heures j’ai perdu de l’argent sur ma fiche de paye et mon patron arrivait au même résultat en augmentant le rendement.

    Apparemment se qui nous attend est bien pire.

  12. jennifer dit :

    Sur la contribution de Chevaignes
    On est pas très informés, on n'a que sa position mais c'est vrai qu'elle me semble un peu bizarre. Donc je dis cela comme première réaction avant de plus amples informations, et peut être aurais-je tort?
    Il me semble que vouloir abolir le sénat tout seul dans son coin n'est pas très productif et un tant soit peu libertaire. Il me semble, mais il faudrait juger des rapports de force et cela je n'en suis pas informée, qu'effectivement cela pourrait donner tout pouvoir à nos ennemis de classe, auquel cas ce serait condamnable.
    On ne peut pas décider de changer le parlement et le sénat en partant tout seul de la base sans tenir compte des rapports de force nationaux. Il y a quand même une réalité nationale et le sénat l'est. Donc changer quelque chose de national demande une réponse au niveau national. Si on fait tout seul dans son coin on risque de changer les rapports de force nationaux de façon très nocive.

    Voilà ma première pensée mais on ne peut juger d'un dossier que quand on est plus amplement informé. Je le répète peut être que je me trompe.

  13. jennifer dit :

    Mais non 4 aout, je ne défends pas le droit de vivre derrière un grillage. Je dis juste que ce n'est pas à nous de réguler ce genre de choses. C'est là où ça cloche. Je pense qu'il faut dénoncer les pratiques mutilantes telles que l'excision, la lapidation mais pour le reste je ne pense pas que l'Etat français doive légiférer sur les pratiques religieuses des différents cultes. C'est cette façon de poser les problèmes qui me choque: que ce soit nous les français qui donnions des leçons à ce que doivent faire les autres religions qui viennent des cultures non chrétiennes (je ne mets pas "judéo" chrétiennes car je vois venir qu'on va interdire la kippa), celles majoritaires dans les autres continents. Cela a un côté paternaliste, assimilationiste qui me choque. Un manque de respect de l'autre qui est différent et vit sa religion de façon différente. Je peux penser ce que je veux de la burqha et être choquée, et même de la religion mais c'est leur truc. Ils décident et pas moi. C'est le point essentiel pour moi.

  14. jennifer dit :

    Et puis il y a aussi des tas de femmes voilées féministes et qui veulent de plus en plus être voilées par défi, parce qu'elles sentent leur religion attaquée. Plus on attaque l'islam, plus des phénomènes de ce genre arrivent. C'est terrible.

  15. jennifer dit :

    J'ai un certain nombre d'amis arabes de gauche qu'il y a 10 ans se disaient tout juste arabes, et maintenant ils se définissent comme musulmans, comme appartenant à cette communauté. Ils ne font pas le ramadan et mangent du porc mais tout à coup, ils ont envie de réaffirmer leur appartenance et cette fois ils utilisent le mot musulman plutôt qu'arabe. Je l'ai vu plusieurs fois et c'est très étonnant. Des gens de gauche, qui ont milité etc...

  16. 4 Août dit :

    C'est une réponse à la stratégie du choc des civilisations initiée par bush, et repris par Sarkozy. Stratégie dans laquelle on veut faire affronter église évangélique et islam. Il ne faut pas tomber dans ce piège. Dis leur, à tes amis.

  17. jennifer dit :

    4 aout
    Ce n'était pas un grillage comme en Afghanistan pour la marocaine à laquelle on a refusé la nationalité française, mais un voile intégral. La raison officielle était que c'était à cause d'une pratique radicale de la religion et y était ajouté quelque chose sur le fait qu'elle était opprimée par son mari. Donc on la punissait d'être opprimée! C'est elle qui payait encore! Belle leçon pour la libération des femmes. Comme l'a dit un petit article: pourquoi pas alors retirer la nationalité française aux femmes battues françaises sous prétexte qu'elles sont opprimées par leur mari?

    Bon c'est vrai que j'enrage de voir des femmes mises derrière des grillages car c'est le sexisme mais c'est quelle méthode on utilise pour se battre contre l'oppression des femmes. Le voile maintenant en Europe et au Algérie, il y a énormément de femmes qui le choisissent et tout à fait librement, et certaines sont militantes, elles le font dans un acte de revendiquer leur religion et de l'affirmer. Et pour certaines cela ne leur empêche pas d'avoir des moeurs très libres.

    Plus on interdit en France, plus cela pousse les gens vers les pratiques religieuses musulmanes. C'est comme les juifs qui se sont sentis devenir juifs à partir du moment où ils ont été persécutés, les arabes deviennent musulmans parce qu'on les stigmatise

  18. jennifer dit :

    Mais non 4 août, je pense plutôt qu'ils ont l'impression qu'on isole leur religion et leur culture, qu'on la rejette et du coup, ils la revendiquent

  19. jennifer dit :

    Par exemple, plus JM a usé de calomnies sexistes envers moi, plus cela m'a fait sentir que j'étais femme et donc plus j'ai parlé de cela. C'est lui qui a accentué le fait qu'il parlait à une femme. Je me suis souvent dit "il va faire de moi une féministe" à continuer son harcélement

  20. jennifer dit :

    Sur le choc des civilisations, je ne sais pas si c'est juste l'église "évangeliste" contre l'islam. Il me semblait plus qu'il s'agissait du monde chrétien. En tout cas pendant sa campagne électorale Sarkozy a bien parlé des valeurs européennes chrétiennes qu'il ne fallait pas avoir honte de défendre.

  21. maxou dit :

    Jennifer, Je lit tout vos post, une personne vous manque de respect, et cela n'est pas normal, ailleurs, il serait punit par la loi, mais heureusement que le blog donc internet ne tombe pas dans les mains des gens que vous savez.
    Surtout continuez a dire ce que vous voulez, et continuée a donner votre opinion sur la politique ou autres. Il veut vous faire taire ! Ne cédez pas !


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