16juin 08

Les suites du vote irlandais sont décisives. Car ce « non » là, parce qu’il vient à la suite de ceux de la France et des Pays-Bas ne peut être confondu avec aucun autre épisode du passé. Même avec l’épisode irlandais des lendemains du « non » au traité de Nice en 2001.
Les Eurocrates arrogants et l’armée des eurobéats fanatisés qui tiennent le haut du pavé institutionnel ont certes en main toutes les manettes. Ils peuvent tout, hier comme aujourd’hui. Mais on commence à lire dans la presse « oui-ouiste » les échos de la lassitude d’avoir à faire continuellement le service après-vente des « euros-stupides » qui vendent si mal leur marchandise. Et parmi les politiques les plus « habités », il y a aussi du mou dans le genou. Seul un Pierre Moscovici peut affirmer sans blêmir que le non irlandais est « la victoire de l’Europe libérale ». Bienvenue chez Big Brother et le monde d’Orwell cher Pierre ! Le ministère de l’amour y gère la guerre et le traité de Lisbonne y organise la transition au socialisme … Hormis celui-là, on dirait pourtant qu’il y a de la place pour être entendu.

La réponse au « non » irlandais va-t-elle se limiter à obliger les Irlandais à voter de nouveau ? Il faudra alors préciser : « jusqu’à ce qu’ils votent oui ». Alors nous saurons ce qu’est devenu le projet d’Union européenne. Un projet autoritaire. Léonid Brejnev reçoit des libéraux une confirmation posthume inattendue : sa théorie de la « souveraineté limitée » est dorénavant la règle pour les peuples qui mettent un pied dans l’Union. Cette plaisanterie est destinée à tirer la sonnette d’alarme. Les Irlandais sont, par comparaison aux vieilles nations fondatrices de l’Union européenne, une nation jeune, constituée aux prix du sang et des larmes contre une domination voisine, celle des Anglais. Imaginons quand des pays comme la Pologne ou la République tchèque se mêleront un jour de dire « non » … Pour tous ceux-là il est probable qu’il est pire d’avoir à faire à un nouvel empire qui ne vous reconnaît que le droit de dire oui qu’à n’importe des aspects négatifs de l’Union. Si l’Union européenne continue le processus de ratification, ce sera pour encercler l’Irlande et la contraindre à dire oui. Alors l’Union européenne cessera d’être une réunion libre de peuples libres. Que la contrainte diplomatique remplace les chars est une affaire seconde. Restera la contrainte. Le seul avenir, la seule méthode possible pour l’Europe politique, après les échecs sanglants de toutes les tentatives des siècles précédents qui reposaient sur la force, c’est la démocratie. La démocratie. La souveraineté du peuple. Il existe une solution démocratique à l’impasse actuelle. Elle est simple. Traditionnelle. Ce n’est pas la révolution. Ce n’est pas la guerre. Ce n’est pas une Convention médiévale à la Giscard. Ca coûte moins cher qu’une seule réunion du Congrès du Parlement français à Versailles (nous en avons eu 8 aux cours des 10 dernières années). C’est tout bête. Il suffit de donner au prochain parlement européen un mandat institutionnel. Comme ce Parlement est élu au même moment dans toute l’Europe, que ce sera en juin 2009 prochain, cette méthode est à la fois démocratique et à portée de main. Comme le mandat de ce Parlement ira jusqu’en 2014, sa durée s’achève précisément à la date à laquelle devrait s’appliquer le traité de Lisbonne. On ne perdra donc pas un seul jour, ni un seul euro. Mais on gagnera tout en légitimité démocratique. Il est possible qu’on ignore ma proposition. Il est possible qu’on me la refuse. Mais il faudra dire pourquoi. Et que se taise ensuite à jamais les hypocrites qui viennent sans cesse nous dire « mais vous savez bien qu’il n’y a pas de plan B ». Aujourd’hui on est au plan C. Encore un effort. A la lettre D, c’est le début de démocratie. Encore une gifle aux eurocrates et c’est gagné. L’occasion fera le larron.


858 commentaires à “Un plan C simple et pas cher”
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  1. JM dit :

    Tiens Lilian, j'ai griffé Attali là-bas. Tu devrais poster.

    http://blogs.lexpress.fr/attali/2008/06/une_constitution_pratique.html

  2. Lilian @ JM dit :

    Qui sait man, elle a petite de longues et jolies jambes et c'est une taupe du PCF ;-)

  3. Claire Strime dit :

    "L’aurait suffi que JPC recrée un parti républicain et tente de fédérer des brillants esprits et des gens du monde syndical et de la petite entreprise ayant la fibre un brin républicaine et patriote, et j’aurais suivi."(L)

    oh mais il l'a fait! avec son pôle républicain (son discours de Vincennes de septembre 2001 doit tjrs être sur son site)

    le problème est qu'on en est encore à savoir que faire de la victoire du 29/05/2005; le grand parti (ou plutôt ramassis) du "NON de gauche" (qui n'existait que sur certaines affiches) n'aura pas lieu

    peut-être que le regroupement des antiTCE républicains anticommunautaristes, laïques, pronucléaires et de gauche (ce qui élimine la moitié du PC, les alternatifs, Salesse, et + généralement tous les pleurnichards sansfrontiéristes) est qqch de réaliste...

  4. JM dit :

    Je me passerai de ses longues jambes si elle en a, et de ses longues dents. Je ne suis pas un homme facile :)

  5. Nouvel Obs dit :

    Jean-Luc Sauron, président des juristes européens : « Je ne vois pas au nom de quoi on pourrait exiger des Irlandais qu’ ils revotent »

    « C'est la fin du traité », a aussitôt rappelé Gerry Adams, président du Sinn Féin, chef de file des nonistes. « Le processus de ratification est fini », a immédiatement déduit Václav Klaus, le président tchèque, leader des pays eurosceptiques qui ne se sont pas encore prononcés.

    Difficile juridiquement de leur donner tort.

    Et la nature ayant horreur du vide, c'est le statu quo qui devrait s'appliquer à l'Union : en clair, le traité de Nice, signé en 2001 et qualifié par le député européen Jean-Louis Bourlanges, au moment de son approbation tardive par les Irlandais en 2002, de « grand pas dans la mauvaise direction ».

    Cet euro-enthousiaste pointait ainsi un seuil de majorité qualifiée trop exigeant ; une inflation de commissaires (un par Etat membre) attribuant aux peuples constituant 75 % de la population de l'Union moins de représentants - six contre sept - qu'aux peuples totalisant 2,4 % de la population communautaire ; et une surreprésentation de l'Allemagne au détriment de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Italie. Bref, un texte paralysant et injuste, alors que le traité de Lisbonne, avec la fin de la règle de l'unanimité, les pouvoirs élargis du Parlement et l'initiative citoyenne combinés à une présidence stable et à la désignation d'un haut représentant pour les affaires étrangères, pourrait permettre à l'Europe, malgré certains défauts hérités de Nice, de défendre ses intérêts dans la mondialisation.

    Triomphe du juridisme sur le bon sens ? Peut-être. Mais si l'on s'en tient au droit, comment échapper à ce cauchemar ? « Je ne vois pas au nom de quoi on pourrait exiger des Irlandais qu’ils revotent », explique ainsi Jean-Luc Sauron, président des juristes européens, arguant du précédent créé par le non des Français et des Néerlandais qui, eux, n'ont pas revoté.

    http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2276/articles/a377402-.html

    Vous avez bien compris cette phrase ?

    " Je ne vois pas au nom de quoi on pourrait exiger des Irlandais qu'ils revotent. "

    Elle est de Jean-Luc Sauron, président des juristes européens.

  6. Lilian @ Claire Strime dit :

    Il l'a fait en effet. Mais comme je l'ai écrit sur son site, ce n'est pas qu'il était en avance sur son temps, c'est la conscience de la gauche dans son ensemble qui croyant être en avance et moderne, était en retard sur tous les événements. Et c'est au moment précis où les esprits commencent à être mûr...NADA !

    C'est ce qui a conduit toute une tranche de Chevènementiste à le larguer aux présidentielles. Et dans le tas il y avait un économiste qui s'est exprimé au congrès de NDA... Rutudju, c'est toujours sur le net et ça décoiffait franchement grave. Me rappelle plus son nom, faudrait que je vérifie

    Je prends bonne note de ton mail... Hegel et Todd, faudrait que j'y revienne. Là, je suis un peu le cerveau ramolli donc j'y reviendrai...;-)

  7. JM dit :

    Posté sur le site du pôte républician de Mélenchon suite à une intervention d'un certain Yohan ;)

    C'est un véritable plaie purrulente que ces personnes autour de NDA qui prônent des idées nauséabondes autour de la Nation vierge et souveraine, l'immigration menaçante, ce genre de choses de la droite extrême.

    Dans un genre différent, par exemple Mélenchon a ses purrulences lui aussi, les révolutionnaires gauchistes simplistes et lobotomisés.

    Ces deux hommes méritent mieux, et auraient intérêt à se dégager clairement de ces archaïques dangereux.
    Ils y perdront quelques voix malsaines certes, mais en gagneront bien plus de raisonnables!

  8. Lilian @ JM dit :

    On marche sur un fil d'équilibriste... Des propos comme ceux de Yohan ne sont rien comparés à ceux que j'ai dû combattre dans le forum précédent de NDA par rapport à une certaine Madame Roland...Va voir ! Yohan à côté, c'est un ange !

    Cela explique à quoi on arrive en cas de déperdition de sentiment collectif... Radicalisation à gauche pour certains, radicalisation nationaliste pour d'autres...
    D'où la nécessité de casser la dynamique par un axe républicain. C'est ça une dynamique pré-révolutionnaire... Des gens qui vivant la même chose n'en tireront pas les mêmes conclusions et vont se taper dessus un jour ou l'autre... On connaît l'histoire de la France, ce serait loin d'être la première fois... Ce pays à une propension à la guerre civile...

  9. Lilian @ JM @ Claire Strime dit :

    Et pour rebondir, j'invite Claire Strime à lire si elle en a l'occasion un jour, la biographie de Kojève écrite avec brio par un certain Dominique Auffret, ainsi que "L'invention de l'Europe" de Todd, où ce type de phénomène inhérent au bassin latin est clairement expliqué...On ne peut comprendre bien "L'illusion économique de Todd" qu'en l'accompagnant de son gros oeuvre "L'invention de l'Europe", en attendant son oeuvre maîtresse, toujours en chantier. Il ne prétend pas qu'il s'agit d'une grille de lecture déterministe, Claire, mais il met en lumière des tendances lourdes... Son nationisme comme il l'appelle n'est sous-tendu par aucun bio-racialisme...

  10. Jean-Marc dit :

    Je ne suis pas certain comme tu dis Lilian que ce soit à cause de la déperdition de sentiment collectif que les purrulences des deux types existent. Elles trouvent leur source dans l'ignorance et la peur, et sont éternelles.

    Bien que cette déperdition, cultivée et entretenue (cf Tocqueville sur le despotisme), participe à l'épanouissement des extrêmes et à l'exacerbation des antagonismes, et par suite au fil d'équilibriste que tu évoques.

    Superbe phrase de Brando dans Apocalypse Now, d'une voix d'outre tombe : "je suis un escargot qui avance sur le fil d'un rasoir".
    Notre société est à présent comme cet escargot.

  11. L'Europe, une idée morte. dit :

    Jeudi 19 juin, Jean-Michel Aphatie écrit une chronique très intéressante. A la fin de sa chronique, Jean-Michel Aphatie pose une question à laquelle personne n’a pensé. C’est peut-être une question à laquelle personne ne veut penser :

    « L’Europe, une idée morte.

    […] De fait, l’Europe est devenue une bureaucratie tatillonne qui veut réglementer la composition du chocolat, qui aimerait harmoniser la fiscalité, et qui rêve d’une concurrence « libre et non faussée ». Étonnons-nous, après cela, du peu d’amour que suscite l’Europe. Ceux qui disent qu’il faut remettre de la politique en Europe ne savent pas exactement ce qu’ils disent, car la politique n’aurait de sens que dans l’intégration des peuples, ce à quoi, nous notamment, Français toujours patriotes et parfois cocardiers, ne sommes pas prêts.
    C’est nous qui, dans l’histoire européenne, avons fait capoter la CED, communauté européenne de défense. C’était en 1954, avant l’Union donc, et c’est de ce jour qu’est morte l’Europe politique, par notre faute, faute sur laquelle nous ne revenons jamais, coupables et pourtant arrogants. C’est nous encore, aujourd’hui, qui critiquons l’euro, son organisation, la banque qui le gère.
    Le « non » irlandais n’est que le signe supplémentaire de la désagrégation d’une idée que nous maintenons artificiellement en vie. Pourquoi, d’ailleurs, agissons-nous ainsi ? Voilà la question à laquelle nous ne voulons pas encore nous confronter et qu’il faudra bien aborder un jour.

    http://blogs.rtl.fr/aphatie/index.php/post/2008/06/19/LEurope-une-idee-morte-19/06

  12. jennifer dit :

    Paul
    Je serais le faire-valoir de qui?

  13. Lilian @ JM dit :

    Et Brando dit aussi "The horror, the horror"... Le colonel Kurtz...;-) A la base, il est belge dans le roman "Au coeur des ténèbres" de Conrad. En clair, si la Belgique de Léopold II n'avait pas été un colon redoutable au Congo, qu'on appelait le pays des mains coupées (10 millions de victimes si je ne me trompe pas, l'équivalent de la population belge actuelle), Conrad n'aurait jamais écrit ce roman qui se déroule au Congo et où le personnage qu'incarne Martin Sheen part à la recherche d'un responsable de l'admnistration coloniale belge qui a pété un câble...

    La peur, bien sûr, mais il faut étudier la peur. Toute conscience est conscience de quelque chose...Toute peur est peur de quelque chose... De quoi les Allemands avaient-ils peur et marre dans les années trente. De quoi les Français ont-ils peur et marre aujourd'hui ? Le Traité de Maastricht a-t-il sur la France des conséquences qui rappellent de manière lointaine celles du traité de Versailles ? Contrainte extérieure à la France, culture de la haine de soi engendrée par des nouveaux philosophes qui ont vu le mal pétainiste partout au point de favoriser sournoisement la déconstruction de l'héritage du CNR, dégradation sociale, terrorisme moral de l'européisme bigot, sentiment d'impuissance et d'incompréhension cherchant des boucs émissaires de deux manières (l'Islam) ou la conspiration (ou des théories mêlant le vrai, le faux, l'invérifiable, le loufoque). Une augmentation de facteurs anxiogènes est toujours due à quelque chose... Raison pour laquelle je m'en prends si souvent à ceux qui utilise "le moralisme" comme arme anti-fasciste, car il sous-estime les dynamiques sociales, il n'opère aucune compréhension en profondeur de ce qui pousse les gens à se reporter aux extrêmes...

  14. Jean-Marc dit :

    @Lilian

    Je n'ai pas lu le livre. Mais quel film! Pour moi, et de loin, le meilleur film de guerre de l'histoire du cinéma, parmi ceux que je connais bien sûr.
    Beau, intelligent, nerveux, créatif, profond.
    Et ce voyage le long du Mécong sous forme de quête initiatique. Extraordinaire! Avec cette question existentielle en suspens : pourquoi Kurtz-Brando se laisse t'il achever par Sheen?
    Grand grand film.

  15. Jean-Marc dit :

    @ Lilian bis. Vias essayer de poster sur cette histoire de peurs etc

  16. Toutatis dit :

    Le moment n'est-il pas opportun, à un an des prochaines élections européennes que des gens tels que le sénateur Mélenchon prennent une initiative semblable à celle-ci, mais clairement identifiée à gauche au niveau de ses principes (sans aller par trop dans le détails pour permettre que soient nombreux ceux qui s'y reconnaissent) de manière à fédérer le plus largement possible LA Gauche EUROPEENNE.

    Les députés européens élus sous cette bannière le seraient sans ambiguïté et pourraient entammé un travail commun et productif.

    J'ai la conviction qu'une telle liste, outre le fait qu'elle balaierai l'argument de ceux qui prétendent que voter NON c'est forcément être contre l'Europe, rencontrerait un vif succès.

    Je n'ai pas trop étudié dans le détail, mais parmi les propositions de newropeans, certaines semblent cohérentes, notamment en matière de redistribution des richesses.

    Un an, c'est loin et en même temps c'est déjà demain

    http://www.newropeans.eu/index.php?lang=fr

  17. Jean-Marc dit :

    Héhé, je supporte ce blog Coordonnées6, ils sont trop nuls, ils virent les posts, et les remplacent par des bravo! écris par le modérateur certainement.
    Beurk, ils n'ont rien compris à internet ces ringards.
    Du coup, je me suis fait plaisir en leur postant ceci à l'instant, et en le collant ici. Les sots...

    Vous voulez des échanges d'idées?
    Vous voulez du débat?
    Du débat de fond?
    Du débat léger?
    Du débat sur des concepts?
    Du débat sur du concret?
    Des nombreux liens donnés tous les jours pour s'informer?

    Vous en avez marre de ce blog Coordonnées6, mort, où la moindre déviance est censurée?

    Venez sur le blog de Mélenchon, il y a de la vie, de l'intelligence.

    Ici, ça sent le moisi, le renfermé... Fuyez, les vivants, fuyez ce lieu stérile.

  18. Toutatis dit :

    C'est peut-être çà la bonne méthode

    http://www.newropeans-magazine.org/content/view/8067/110/

  19. Jean-Marc dit :

    Et je n'ai pas parlé de ce superbe "Rémunération en droits d'auteur avec TF1 Network" que l'on trouve en bas de la page d'accueil de Coordonnées6.

    Un vrai blog de blaireaux... :)

  20. Lilian @ JM dit :

    Grand film... La version longue. Excellente... Le passage chez les ex-colons français. Le débat politique...Puissant ! L'ai au moins vu six ou sept fois...

  21. Jean-Marc dit :

    Bon, revenons aux choses plus sérieuses...

    Lilian, concernant ces "peurs", je préfère utiliser le terme de "défiances" car plus large et recouvrant mieux je pense la réalité de la nature du rejet.
    On peut les aborder par exemple dans le cadre du vote Non, qui regroupe à l'évidence à la fois des peurs irraisonnées et des défiances tout ce qu'il y a de plus raisonnables.

    Tout d'abord, plusieurs enquêtes sont "probablement" en cours pour déterminer le sens de ce Non. Etant donnés les enjeux actuels sur la question européenne, les pressions exercées, je dis clairement qu'en ce qui me concerne, quand des arguments seront ressortis sur la base des résultats de ces enquêtes, je n'y accorderai aucun crédit. Ce n'est qu'en ayant l'ensemble des questions sous les yeux, et les résultats dans le détail, que je me ferai une opinion.

    Cette attitude de ma part résume assez bien je crois l'essentiel du rejet par les peuples de ce traité.
    La défiance.
    Au delà de tous les problèmes économiques et sociaux, des peurs, des ignorances, les peuples n'ont tout simplement plus confiance en leurs représentants. Ceci est valable aux niveaux nationaux, et au niveau des instances européennes qui est une pure abstraction pour la plupart.
    Ce traité a été pensé et rédigé, en conclave, par des personnes que les peuples ne peuvent plus supporter ; voilà pourquoi beaucoup votent non. Il n'y a aucune peur là dedans, de la défiance.
    Les origines de cette défiance viennent des multiples affaires, du langage tenu, de la conscience que les politiques sont au pire corrompus et au mieux impuissants.

    Ceci constitue un grand axe d'analyse du rejet.

    Un deuxième grand axe, et qui concerne plus directement, mais pas seulement, les élites nonistes, est le déni de démocratie constaté. Les votes hollandais et français, contournés, auront laissé des séquelles. Les ratifications sans referendums également.
    La connaissance du fonctionnement des institutions, dont le seul organe élu directement, le Parlement, est dépourvu de tout pouvoir, appuie sur cette plaie anti-démocratique.
    Le rôle prédominant de la BCE appuie également sur cette plaie.
    Et ceci est déclinable.

    Un troisième axe serait la réelle corruption et les rentes de situation dont les élites Nonistes ont conscience.
    L'existence d'un monstre tel que Clearstream au sein de l'Europe ne fait que renforcer cet écoeurement.
    La nature tentaculaire et bureaucratique de cette administration également.

    Un quatrième enfin, et lui directement lié aux peurs, concerne le rejet par les franges extrêmistes d'une part, et les gens souffrant d'un point de vue économique. Les deux groupes se rejoignent bien souvent...
    L'Europe sert alors à cristalliser les mécontentements, même si nous le savons bien c'est de manière bien plus générale la déconnexion de la finance d'avec l'économie qui est la grande responsable.
    A ceci s'ajoutent la peur des voisins ignorés (pays de l'Est particulièrement), la crainte d'une éventuelle extension à la Turquie, bref, les racismes et xénophobies latentes.

    Tout ceci dessine 4 axes d'analyse du Non, quelques points non exhaustifs de chacun de ces 4 axes ayant été décris.

    Pour conclure en rapport à ton post, je pense donc que la peur n'est qu'une part de l'explication, la défiance générale pour les représentants étant la raison de fond.

    PS. Je ne me suis pas relu, indulgence, indulgence.

  22. Jean-Marc dit :

    Lilian.
    Je préfère la version courte d'apocalypse :)
    Plus dense, plus intense.
    Dans cette version, les quelques 10 (?) tableaux qui ponctuent la remontée du fleuve suffisent à traiter l'ensemble du sens sans nuire à l'intensité.
    Je trouve la scène rencontre française un peu... déplacée dans l'ensemble.

  23. Jean-Marc dit :

    C'est lequel ton "tableau" préféré?
    Je me rends compte que j'ai du mal à dire pour moi : l'intro "saigon, outain saïgon", duvall qui aime l'odeur du napalm au petit matin, les playmates dans le monde impitoyable sur SuzieQ, le dernier pont occupé avec le cafard qui tire au jugé et ne sait pas qui le commande, les lectures off de Sheen du dossier de kurtz, l'arrivée dans le repère de la folie ou sagesse de Kurtz dans un silence à frêmir,...

    dur de choisir...

    quel film! :)

  24. jennifer dit :

    Communiqué du MRAP

    Nous venons d’être alertés par une situation inédite et particulièrement choquante : un kosovar de 35 ans d’origine ashkalie, c’est à dire d’un groupe de population faisant l’objet de rejet et de discriminations racistes au même titre que les Rroms, a été renvoyé dans son pays d’origine alors que la mesure de reconduite à la frontière n’était pas définitive et que le recours est normalement suspensif.

    M. Ali HOTI est en France depuis 2005. Débouté de ses demandes d’asile, il a fait l’objet d’une décision de refus de séjour assortie d’une obligation de quitter le territoire français le 7 avril 2008. Son avocat a déposé un dossier d’aide juridictionnelle dans le délai d’un mois, ce qui interrompt le délai de recours contentieux. Il en résulte que l’exécution est suspendue tant qu’un juge administratif n’a pas vérifié la légalité de la mesure.

    Il a été placé en garde à vue le 11 juin 2008 à 9h00 à la gendarmerie de GERARMER puis en rétention administrative à 22h00. Dans la nuit, il a été emmené à ROISSY pour prendre un avion à 8h50.

    Cette situation est profondément insupportable :

    - La mesure de reconduite à la frontière n’était pas définitive ; le droit au recours effectif à un tribunal a été bafoué ; lorsque la décision d’aide juridictionnelle sera notifiée, le délai de recours contentieux courra à nouveau, mais c’est un leurre absolu : le recours n’a plus d’objet, la mesure ayant été exécutée !

    - La préfecture des Vosges n’a pas prévenu le Tribunal Administratif de NANCY de ce placement en rétention, contrairement aux dispositions du Code des Etrangers (CESEDA).

    - L’éloignement a été pratiqué comme une véritable « opération commando », en quelques heures, sans que ni l’avocat ni les proches n’aient pu aider l’intéressé. Les gendarmes de Gérardmer ont donné des informations erronées aux proches sur les lieux où il se trouvait. Même l’avocat s’est vu refuser la transmission de la décision de placement en rétention par la préfecture des Vosges. Tout a été fait pour que M. HOTI n’ait pas la possibilité de saisir le Tribunal Administratif ni le Juge des Libertés et de la Détention. Il a été coupé du monde pendant quelques heures cruciales et en pleine nuit, pour faciliter les choses...

    La politique des quotas en matière d’expulsion a atteint un nouveau seuil intolérable.

    La Cour Européenne des Droits de l’Homme a été saisie de cette procédure illégale. Face à une telle violation des droits, le Ministère de l’immigration a été interpellé sur cette situation afin d’en réparer les conséquences au plus vite en organisant le retour de l’intéressé.

    Le comble est que M. HOTI, qui est actuellement dans une détresse psychologique et morale intense, a subi des violences de la part des policiers qui l’ont escorté jusque PRISTINA. Un certificat médical est en cours de traduction par les associations qui l’aident en France.

    Il est impératif que cette politique qui bafoue les droits fondamentaux cesse immédiatement.

    Fait à Paris, le 18 juin 2008

  25. Jean-Marc dit :

    Sinon, j'ai bien aimé la Soupe aux chous aussi.

    Cette relation extraterestre---bilibili avec un terrien n'est pas sans évoquer une relation entre les représentants et les peuples, actuellement.
    Le respect mutuel en moins...

  26. Eric dit :

    Il faut en finir avec ce gouvernement qui spollie les travailleurs, tous les droit sont supprimés et c'est la victoire du capitalisme violent. Que faites vous pour ça. Merci de votre réponse

  27. pffff dit :

    post 362 Jean Marc dit :
    "Superbe phrase de Brando dans Apocalypse Now, d’une voix d’outre tombe : ”je suis un escargot qui avance sur le fil d’un rasoir”.
    Notre société est à présent comme cet escargot."

    Apocalypse Now, Marlon Brando dit :
    "J'ai observé un escargot qui rampait le long du fil d'un rasoir... C'est mon rêve... C'est mon cauchemar... Ramper, glisser, le long du fil de la lame d'un rasoir, et survivre."

    Il est vrai que l'approximation et le contresens sont habituels chez
    Jean-Marc.

  28. L'Europe, une idée morte. dit :

    Jeudi 19 juin, Jean-Michel Aphatie écrit une chronique très intéressante. A la fin de sa chronique, Jean-Michel Aphatie pose une question à laquelle personne n’a pensé. C’est peut-être une question à laquelle personne ne veut penser : pourquoi les dirigeants français s’acharnent-ils à maintenir artificiellement en vie l’idée européenne ?

    « L’Europe, une idée morte.

    […] De fait, l’Europe est devenue une bureaucratie tatillonne qui veut réglementer la composition du chocolat, qui aimerait harmoniser la fiscalité, et qui rêve d’une concurrence « libre et non faussée ». Étonnons-nous, après cela, du peu d’amour que suscite l’Europe. Ceux qui disent qu’il faut remettre de la politique en Europe ne savent pas exactement ce qu’ils disent, car la politique n’aurait de sens que dans l’intégration des peuples, ce à quoi, nous notamment, Français toujours patriotes et parfois cocardiers, ne sommes pas prêts.

    C’est nous qui, dans l’histoire européenne, avons fait capoter la CED, communauté européenne de défense. C’était en 1954, avant l’Union donc, et c’est de ce jour qu’est morte l’Europe politique, par notre faute, faute sur laquelle nous ne revenons jamais, coupables et pourtant arrogants. C’est nous encore, aujourd’hui, qui critiquons l’euro, son organisation, la banque qui le gère.

    Le « non » irlandais n’est que le signe supplémentaire de la désagrégation d’une idée que nous maintenons artificiellement en vie. Pourquoi, d’ailleurs, agissons-nous ainsi ? Voilà la question à laquelle nous ne voulons pas encore nous confronter et qu’il faudra bien aborder un jour. "

  29. Lilian @ JM dit :

    Quand même génial, JM, de savoir si le commentaire "pfff" n'est pas de l'autodérision qu'il y a des mecs qui vont jusqu'à aller vérifier dans le film l'intervention de Marlon Brando sur la bande magnétique pour te décrédibiliser...
    Franchement, si c'est pas toi... Y en a qui ont du courage dans leur bêtise...

  30. Jean-Marc dit :

    Cet abruti de Pffff a du aller chercher la phrase hyper-précise sur Internet, pour me décridibiliser certainement.
    Un con... Sans intérêt. Un aigri...
    D'autant plus con qu'il n'y a pas contresens véritable, l'image mentale est la même, celle d'un escargot glissant sur une lame de rasoir, tout est là...

    Mais bon, il m'a rendu service ce cuistre, ça fait des années que je n'avais pas vu le film, et c'est vrai que j'avais largement raccourci la phrase de mémoire :) Et elle est vachement comme dans le film.

    Hé, merci ducon de Pfffff.

    Et si tu veux venir parler sous ton vrai pseudo de cinéma, ou de politique, pourquoi pas. Je te laisserai le temps d'aller chercher tes idées sur internet pendant nos échanges...

  31. Jean-Marc dit :

    J'aime pas ce texte d'apathie.
    Je le trouve con apathie.

  32. Jean-Marc dit :

    En fait, je les trouve nuls ces journalistes mis en sur le devant de la scène, de nos jours. Avant c'était mieux, il y avait des cadors, avec des couilles.

    Maintenant, les bons, faut aller les chercher dans les bouquins ou les chemins de traverse, du genre Todd. On nous les cacherait presque ceux qui pensent...

  33. Jean-Marc dit :

    Personne n'en aura rien à faire ici (ou presque, heureusement), mais moi ce genre de choses ça me laisse pantois, rêveur, passionnément!

    L'Etat du Vermont vient de passer une loi autorisant la création d'entreprises virtuelles. Vous le voyez venir le truc...? Ah ça, c'est sûr, ça va nous changer de la société industrielle ou des services...
    http://www.virtualworldsnews.com/2008/06/vermont-passes.html

  34. jeanjean dit :

    Bon Boulot !
    Comme d habitude.
    Monsieur le Senateur, vous sauvez encore une fois l honneur du PS.
    Representant du peuple ca veut dire respecter les decisions du peuple.

    Bon Courage et Salutations.

    Signe jeanjean

  35. Lilian @ JM dit :

    Pfff est allé vérifier sur wikipedia, comme il l'a fait hier avec moi ;-)

  36. H2 dit :

    Par rapport au post antérieure sur le projet de loi pervers "hadopi " (L'enfer est pavé de bonnes intentions) :

    Interview entre un rédacteur d'un site et le créateur de "Freenet " un logiciel
    permettant un surf sur un réseau parallèle à internet, anonyme et crypté :

    "interlocuteur A : "Et à l'intérieur de ce projet: une loi visant à supprimer les sites web français si ils n'ont pas fait de mise à jour de leur contenu pendant 3 mois...ce qui marquera une fin de la liberté d'expression et de recherche de vieilles infos sur le net en france.."

    Interlocuteur B (Ian Clarke): "peut-être il devrait y avoir une loi visant à supprimer les hommes politiques s'ils ne font rien d'utile pour les 3 mois..."

    Vous avez bien lu :

    peut-être il devrait y avoir une loi visant à supprimer les hommes politiques s'ils ne font rien d'utile pour les 3 mois...

    OUI ! A ce propos : Encore une chûte de confiance pour Sarkozy :

    64 % des Françaises et des Français sont CONTRE la politique de Sarkozy et de ses sbires.

    A quand la démocratie comme en Amérique du Sud où lorsque le Président est désavoué par l'opinion publique le Président rejoue sont mandat dans les deux ans qui suivent son élection.

    Si les manifs ne marchent plus pour telles ou telles raisons, n'en faisons qu'une qui amènera DU MONDE :

    SARKOSY DEMISSION ! SARKOSY DEMISSION ! SARKOSY DEMISSION !

  37. Lilian @ JM dit :

    Pfff a le soucis du détail... Il est un peu comme une grosse partie de la gauche malade. L'inflation de débats sur les détails évitent de se poser trop de questions sur l'essentiel...

    C'est de ça que je parlais quand je disais : célébrer des victoires électorales avec les confettis de sa propre pensée. Gérer à la petite semaine les conséquences nationales de toutes une série d'inconséquences acceptées au niveau européen... Par soucis de créer les nouvelles tables de la loi unique, inique et inepte...

    En vérité je vous le dis, quand il y a fascination pour le veau d'or comme facteur factice d'unification des peuples, il faut casser les tables de la Loi et dire comme Moïse : "NOM DE DIEU de NOM DE DIEU qu'est-ce que c'est que ce troupeau d'incultes bêlant son idéologie de la fuite au sommet d'une Tour de Babel."

  38. Lilian @ H2 dit :

    L'enfer est pavé de bonnes intentions !
    Le mieux est l'ennemi du bien !
    Qui veut faire l'ange fait la bête !

  39. Lilian @ H2 dit :

    On peut nous promettre le paradis, ce que nous voulons c'est le prendre (Cohn-Bendit en 68)...

    C'est beau hein, on dirait la revanche des renégats dans le Paradis Perdu de Milton...

  40. Lilian @ pff dit :

    Tu peux aller vérifier si la citation de Cohn-Bendit est correcte ? STP !

  41. JM dit :

    bonnes vacances j'espère ensoleillées max

    jm

  42. jennifer dit :

    Oui H2 la seule chose qui devrait tous nous mobiliser c'est "Sarkozy démission ". Pourquoi personne ne le dit? C'est simple comme bonjour

  43. H2 dit :

    Interview :

    L'express : " Mais le président tchèque dit déjà que le traité est mort..."

    José Manuel Barroso : " Selon nos informations, le gouvernement tchèque veut poursuivre la ratification du traité. "

    Vous aurez gouté le : " Selon mes informations "... on imagine un flingue posé sur la tête du Président Tchèque.

    Le discours de Sarko vis à vis de la République Tchèque était d'une rouerie incroyable cette semaine.
    Chaque mot du nabot était d'une folle hypocrisie. Il fallait lire entre les lignes et bien évidemment entendre ce que ce discours sirupeux et plein de ressentiment délivrait comme volonté de puissance de la part de sarko et des élites désavouées d'Europe pour bien saisir la difficile pression que devait avoir le Président Tchèque sur ses épaules :

    En gros, vous faites voter votre parlement comme moi je l'ai fait en France contre le Peuple et on en parle plus. Ainsi le faux " Oui" Tchèque lavera l'affront du NON irlandais et basta !...

  44. jennifer dit :

    Dans le Guardian du 18 juin.

    John Bolton's Irish adventure

    Why did the famous neocon and former UN ambassador take sides in Ireland's referendum?

    Some time ago I asked who needs Fox News when you have John Bolton? Well, the Irish referendum slightly reformulated the question around the man: who needs sovereign democracy when you have John Bolton?

    There he was on June 8, declaring the Lisbon Treaty posed a threat to Nato and undermined democracy by handing more power to Brussels bureaucrats. It is worth noting that Ireland is not even a member of Nato – but only before asking what on earth he was doing, interfering in a process not relevant to him or his country?

    A large part of the answer must be that the Bolton opinion apparently knows no bounds. The world was his stage as US ambassador to the UN, then it was taken away from him by his own people in the US Congress, since he only got the job in a recess appointment, snuck in by his mate the president. So he is now reduced to hawking his mindless opinions around any stage available.

    But another part of the answer may be related to a slightly more problematic question: was there a US interest in the outcome of the Irish referendum? Again, a large part of the answer must be a resounding "no". The US is absorbed in itself even more than usual, since this is an election year. However, and notwithstanding, there are some persistent murmurs of a rightwing desire in the US to undermine the Lisbon Treaty, in an attempt to weaken the EU as a strong economic partner and a potential rival for world power.

    Such murmurs would be worthy of a giggle, were it not for some questions that now emerge, related to Declan Ganley, head of Libertas, whicht fronted the "no" campaign in Ireland. He was apparently shopping around for a PR company in Brussels to help him with his task. This was a year ago, and it should show his abysmal ignorance of the EU in that all PR shops in Brussels make their living out of helping companies and clients interface with the union, not close it down, so he found little joy. But here is the crucial fact: he was directed to Brussels by the Washington offices of various PR consultancies. In other words, he had gone to Washington first. And that begs the question: why is an Irish entrepreneur seeking a lobbying company on an EU referendum in Washington?

    For someone who claims to have made his fortune by his own wits – and someone who also claims to have decided to fight the Lisbon Treaty after reading through it to seek business opportunities – it is implausible to assume he did not know his own way to Brussels, or found out lobbying possibilities through his own Irish connections. One can only assume therefore that he started his quest in Washington because that was where his connections lay.

    Ganley remains an enigma in Ireland – though much has been made of his company's contracts with US defence forces in Iraq. (That in itself is ironic, since one of his central claims was that Ireland would be forced into a – non-existent – EU army and become militarised if the Lisbon Treaty was passed.) But then again, many international companies supply the US military. Indeed, one of them is owned by Ulick McEvaddy, another Irish entrepreneur who heads Omega Air, a Texas-based company that offers commercial airborne refuelling of military aircraft. He is one of the very few known contributors to Ganley's organisation, for on the whole it remains totally unclear how Libertas was funded or by whom.

    It also remains unclear why John Bolton felt the need, or authority, to comment upon a purely Irish – and possibly European – affair. Even with his vast ego, he cannot be accused of being stupid.

    These are uncomfortable questions, which are in some ways on the sidelines of the Irish referendum – and in others right at its heart. For it was and remains about democracy and its workings. And to may observers, the referendum seems anything but democratic.

    Much has been made about this being the third referendum to reject the treaty that was once the constitution – but it must also be said that it stands out as different, and not because of Ireland's size. For at base, in the previous two referenda, in France and the Netherlands, some of the major political parties expressed doubts and openly joined the "no" campaign. In Ireland this was adamantly not the case. All the elected political parties bar one – Sinn Fein – were in favour of the treaty.

    Sinn Fein is also a legal and duly elected political party, but while Jonathan Powell has done a masterful job of portraying the positive traits of Gerry Adams, it has to be said that one definition of a nightmare was watching him last Friday preach to Europe about the merits of respecting legalities and democracy – closely followed by pictures of anti-abortionists spitting at the Irish Finance Minister when he was trying to speak on the Treaty.

    At base therefore, there is a big question to ask: why is it more democratic to have the result of a referendum run by a bizarre alliance of Libertas, anti-abortionists and Gerry Adams decide the fate of the EU than ratification of the treaty by duly-elected governments?

    To single-mindedly say: "Yes, it is so because the people have spoken," is to ignore that the people also spoke at the elections, in all EU member states. And those people empowered their governments to make decisions, including the ratification of treaties. Why is their will, and their system of government, less democratic?

    To argue now that the people in other member states are being denied a right given to the Irish people is also daft: if one thing is clear, it is that no one voted on the substance of the treaty since no-one – from the prime minister of Ireland down to the youngest of voters – appeared to have read it. Indeed, its very complexity was one of the reasons given for the "no" vote.

    One of the most basic issues behind discontent with the EU is the democratic deficit. Unfortunately the Irish referendum only increased concerns on this matter rather than clearly showing how EU decision making could be more democratic. For at the end of the day, respecting the will of the people must be an act encompassing the whole and not the part, and the part must show that they have voted for a clear issue rather than a mixed bag of single issue concerns melded into an unholy alliance and backed by mysterious funds

  45. jennifer dit :

    Dans l'article du Guardian que j'ai posté ci dessus 2 choses importantes:
    1) qu'un conservateur neo-cons US était en faveur du non au traité car il y a des rumeurs qu'ils ne veulent pas que se construise une Europe qui serait un rival dans la bataille pour le pouvoir sur le monde (there are some persistent murmurs of a rightwing desire in the US to undermine the Lisbon Treaty, in an attempt to weaken the EU as a strong economic partner and a potential rival for world power.

    2) que le seul parti important contre le traité c'était le Sinn Fein de Gerry Adams et ça c'est plutôt positif à mon sens. D'ailleurs il se bat maintenant pour la réunification de l'Irlande

  46. maxou dit :

    Boujour à tous,@Dudu 87 Salut mon camade regarde le post, 331

  47. jennifer dit :

    Il semblerait que l'armée de El Sadr, la seule résistance irakienne qui compte ait perdu

    From The TimesJune 20, 2008

    Al-Mahdi Army militias routed without a shot fired
    Iraqi police moved from house to house searching for weapons and militants in al-Amarah

    James Hider in al-Amarah
    They came at dawn, thousands of Iraqi troops and US special forces on a mission to reclaim a lawless city from the militias who ran it.

    By the end of the day, al-Amarah was under Iraqi Government control - without a shot being fired.

    The city had been taken over by the Shia al-Mahdi Army two years ago after British troops handed it to an ill-prepared Iraqi Army. “We can't say al-Amarah was entirely bad, there are good people here, poor people. But the city was controlled by the al-Mahdi Army, and these people are all backed by Iran,” said Captain Hussein Ali of the Scorpion police brigade, one of the Iraqi units drafted in to take part in Operation Omen of Peace.

    Yesterday the city's streets - unpaved, dirt tracks between grubby, low brick houses - were crawling with Iraqi security forces. Soldiers searched houses as police manned checkpoints and Soviet-era tanks guarded bridges over the Tigris River.

    Related Links
    Surrender deadline given to al-Mahdi militia
    Baghdad bomb blamed on Iranian backed Shias
    Iraqi translators handed squalid refuge
    The flood of troops, who had moved into position outside the city a week ago, had encountered no resistance as they moved in yesterday. The leaders of the Shia militias that once ruled as crime bosses and warlords were either gone or in hiding. Even the police chief fled a week ago, fearing arrest for his affiliation to al-Mahdi Army, while the mayor, a member of the Sadrist movement, was arrested.

    Outside one of the long-neglected police bases built by the British Army, scores crowded to sign up as police officers, the only regular job in a city whose main industry is weapons smuggling from nearby Iran, but a profession that until now was closed to most.

    “In the past, you needed contacts with the tribal sheikhs or to pay three million dinars in bribes to get a job as a policeman,” said Raed Mijbil, 30. “All the Iraqi security forces were corrupt.”

    Nouri al-Maliki, the Shia Prime Minister, has insisted that his large-scale operations in the south are not targeting the Sadrist movement, which has been increasingly weakened by internal divisions, its brutal reputation for murder and extortion, and a more confident Iraqi military. Hojatoleslam Moqtada al-Sadr, the fundamentalist Shia cleric who heads the al-Mahdi Army and the Sadrist political movement, ordered his men not to resist the government forces, and a senior member of his parliamentary block expressed grudging support.

    “We stand with the Government on imposing the law and we are showing goodwill,” said Bahaa al-Araji, a member of the Sadrist parliamentary bloc. “But law must be imposed on everybody. We hope the target of the plan is not our movement.”

    Locals said that militiamen had been spotted throwing their weapons into the Tigris or trying to hide them along the lush river banks. One man said that he saw two women digging up a stash hidden by a fighter and taking them into a weapons collection point in the hope of a reward.

    The ease with which Iraqi forces retook al-Amarah, for long a no-go zone, was in marked contrast to the battle for Basra launched by Mr al-Maliki in March. That conflict ended only when the Government cut a deal with Hojatoleslam al-Sadr, a ceasefire brokered by Iran.

    “This way is better,” said Captain Ali, noting that an army battalion would stay in al-Amarah once the operation is finished clearing out the militias. “We don't want to lose people, and in urban warfare women and children can get killed.”

    While the Prime Minister had personally to lead his shaky forces on the offensive in Basra, he and his army have gained in confidence since establishing control of the southern port city, even flooding the Sadr City stronghold in Baghdad with thousands of soldiers. For the first time in years the young cleric looks unsure of himself. Last week he announced that the main wing of al-Mahdi Army would devote itself to civilian projects, while a streamlined, smaller group would carry on attacking the US military, whom the demagogue deems a legitimate target for resistance.

    Nabil Ibrahim, 20, an al-Amarah resident, was pleased to see the influx of government troops but upset that the men who had turned his city into a lawless no man's land had escaped. “The leaders who escaped aren't all al-Mahdi Army, they are Iranian intelligence agents. We are sad because they got away and they'll be back.”

    Captain Ali denied that the criminal leaders had been allowed to get away. “We didn't just let them escape, this was a kind of amnesty. This was a last chance for those who were misled by the militias and regretted it,” he said. He said that the local population was co-operating with the security sweep, and that the army had found more than 900 roadside bombs in weapons stashes.

  48. jennifer dit :

    Les eurodéputés ont adopté le 18 juin à une confortable majorité la "directive retour". Ce projet de loi controversé vise à faciliter le renvoi des sans-papiers de l’UE. Plus de 30 000 étrangers non européens vivent dans des centres fermés sur tout le continent.

    Demandeurs d’asile ou en instance d’expulsion, ces clandestins sont retenus à l’abri des regards dans des conditions souvent insalubres. On en trouve dans des hangars de chemins de fer, des vieux silos à céréales, des usines désaffectées, des annexes de prison et même sur un bateau ancré dans le port de Rotterdam. De l’Irlande à la Bulgarie, de la Finlande à l’Espagne, les camps de rétention pour étrangers se sont multipliés dans l’Union européenne. La plupart sont apparus au cours de la dernière décennie, l’Europe devenant de moins en moins favorable à l’accueil de migrants. On dénombre aujourd’hui 224 camps de rétention disséminés dans l’UE. Ils peuvent accueillir plus de 30 000 personnes au total – des demandeurs d’asile et des clandestins en attente d’expulsion. "La rétention est une mesure très grave dans une société démocratique : l’Etat prive les gens de leur liberté quand ils sont condamnés pour crime grave", observe Katrine Camilleri, juriste à Malte auprès du Service jésuite pour les réfugiés. Les plus petits de ces centres accueillent quelques dizaines de personnes, les plus grands plus d’un millier. Un réseau s’est ainsi discrètement formé, sans grande surveillance ni beaucoup de règles, remettant parfois en service d’anciens sites, comme celui de Rivesaltes, dans le sud de la France, qui fut l’un des plus grands camps d’internement de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Les gouvernements affirment vouloir ainsi gérer un cauchemar administratif et juguler un risque sécuritaire : le développement d’une migration furtive, dans laquelle des gens cachent délibérément leur identité et encombrent de dossiers douteux un système de demandes d’asile déjà surchargé.

    Les conditions de vie varient d’un centre à l’autre. Même les meilleurs sont bardés de caméras de surveillance et de fils de fer barbelés. Les pires sont infestés de vermine, manquent de services médicaux et, selon une étude de 300 pages réalisée à la demande du Parlement européen, sont le théâtre d’émeutes, d’incendies criminels et ¬de suicides. Les effets psychiques de l’incarcération peuvent être très sérieux, en particulier chez les jeunes. Ainsi, le Bureau danois d’aide aux demandeurs d’asile rapporte que, en entre 2001 et 2006, le taux de tentatives de suicide parmi ces détenus a été six fois plus important que dans l’ensemble de la population danoise.

    (...)

    Caroline Brothers


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