09juin 08

Ce n’est pas parce que PRS s’est engagé par une présence physique sur place, dans les meetings en Irlande, à travers ses principaux responsables (mais j'en suis tellement fier!) que je me sens si impliqué par le référendum irlandais sur le traité de Lisbonne. Je pense que c’est un nouveau moment clef du drame politique qui se joue en Europe. Je n’ai donc pas compris pourquoi Benoit Hamon sur « France inter » le matin refusait de répondre à la question « faut-il que les Irlandais votent non ? » au référendum sur le traité de Lisbonne. La prudence et la ruse ne sont pas de mise sur ce sujet. Même pour faciliter les grandes et petites manœuvres internes du congrès du PS. Surtout pas pour ça ! Et surtout pas comme ça, en faisant profil bas en vue de je ne sais quel compromis entre belles personnes du PS. Le compromis nous l’avons fait au congrès du Mans sur ce sujet. Où nous ont mené les promesses de la synthèse ? A la trahison du congrès de Versailles! Nous avons été roulés et trompés, sciemment, j’en ai à présent la certitude. Donc : pas deux fois ! La vérité brute seule nous est utile. Le référendum en Irlande n’est pas une affaire irlandaise. Le vote des Français et des Hollandais n’est pas resté une affaire circonscrite à ces deux pays. Si le seul référendum organisé sur le traité de Lisbonne débouche sur un « non », alors le sens de ce vote sera de portée européenne.

On doit donc honnêtement dire ce que l’on veut et ce que l’on pense : il faut que les Irlandais votent non. Il faut le dire et il faut dire pourquoi cette Europe là, celle du traité de Lisbonne, est condamnée à mener le continent au désastre politique et social. La gauche du PS n’a absolument rien à gagner à faire profil bas dans cette affaire comme sur aucun aspect du dossier européen. Aucune des raisons qui ont donné les « non » français et hollandais n’a perdu de sa pertinence. Au contraire. Et rien dans l’aveuglement des élites eurobéates, rien dans l’actualité des directives « plus libérales tu meurs », et rien dans les projets d’avenir de l’Union vers la formation d’un grand marché transatlantique n’indique le moindre espoir que quoi que ce soit puisse évoluer positivement vers quoi que ce soit d’autre que ce que nous avons déjà sous les yeux. La question n’est plus posée de savoir si les peuples vont le supporter encore longtemps mais quand tout partira en lambeaux de dégoût et d’indifférence sur fond de tensions nationales. Comme entre marins pécheurs français et espagnols, comme entre ouvriers et cadres d’EADS dans les ateliers en France et en Allemagne. Et comme ce serait le cas bien plus largement dans l’opinion si les médias de révérence et certains dirigeants socialistes ne faisaient pas un rideau de fumée de bienséance européenne à Nicolas Sarkozy quand madame Merkel rabroue grossièrement le projet d’union méditerranéenne avec des relents du nationalisme germanique traditionnel. Il faut que les Irlandais votent non pour délégitimer officiellement ce processus absurde qui a nom l’Union européenne du traité de Lisbonne.  Il faut lire pour le croire le  journal « le Monde » du dimanche 8 juin, soulignant à la une "l’inquiétude qui gagne les vingt sept", devenant en page huit "la menace d'un non irlandais au traité de Lisbonne affole l'Europe"  avec des arguments qui fleurent bon la débandade propagandiste de mai 2005. Et il ne faut pas manquer dans le même numéro l’interview inouïe, mais tellement allemande, de Daniel Cohn-Bendit, fustigeant la « folie des référendums », « les sociétés à logique égoïste » et fustigeant par avance Gordon Brown qui, en cas de « non » irlandais « rentrera dans la niche » et qui dénonce la « politicaillerie » en cours en Tchéquie sur le sujet.  Dans le même état d’esprit de surenchère injurieuse et dramatisante, les trois journalistes qui donnent le papier de cadrage reprochent à « l’eurosceptique président de la République tchèque » de « laisser planer la menace d’un référendum plutôt que par voie parlementaire pourtant prévue par la Constitution ». Et de conclure sur le traditionnel cauchemar de fin du monde en  cas de « non » irlandais : « les priorités affichées par Paris –énergies, environnement, défense, immigration, agriculture- pourraient être mises sous le boisseau afin de ne pas provoquer davantage les Irlandais. Le tout dans le contexte d’une Europe déprimée, à nouveau plongée dans une crise profonde ». Ce traitement infantilisant de la question posée n’a d’équivalent que la désinvolture non moins traditionnelle des élites politiques, ici irlandaises, sures de leur coup au point d’avoir pu déclarer comme l’a fait le premier ministre lui-même… qu’il n’avait pas lu le traité… Décidément, pour notre dignité de citoyens adultes et responsables, nous méritons que les Irlandais votent « non » pour nous.


554 commentaires à “Le NON irlandais nous intéresse”
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  1. Jean-Marc dit :

    Jennifer, tu connais mon point de vue.

    RIEN ne sortira de la part des partis politiques quelqu'ils soient, notammanet pour les raisons dont je parlais plus haut. Pour pousser l'analyse, il faudrait aussi introduire d'autres très importants, comme les media ou les réseaux invisibles, et qui expliquent cette impasse.

    Tu t'ennorgueuillit de Die Linke. Franchement, tu trouves ça sérieux et à la hauteur? Leurs résultats concrets? Leur pouvoir sur le cours des choses? Nul.

  2. H2 dit :

    Le secrétaire d'État chargé de l'Emploi, Laurent Wauquiez, se prononce contre les "coups de pouce" au SMIC traditionnellement concédés par les gouvernements !

    Super ! on va pouvoir crever la bouche ouverte et avec le sourire sarkosyste en prime! Yark yark !

    Travaillez plus pour gagner plus qu'il disaient!

  3. Maxou dit :

    Parti communiste, parti socialiste qui penche à gauche, ou aussi le Modem à Sarkozy, Bayrou le centriste qui à voté tout les textes de la droite jusqu-a la dernière année avant les élection.
    Ou Juppé droit dans ces bottes, ou balamou.
    Je suis fatgué je vais me coucher avant de délirer

  4. jennifer dit :

    J'ai lu récemment un sondage: le SPD est tombé à 20% (c'est très mal) mais Die Linke lui est à 15% d'intention de votes. On ne peut pas encore juger ce qu'il fera car il n'a qu'un an d'existence mais il a beaucoup de parlementaires et d'élus. C'est une réalité très importante la naissance de ce nouveau parti, un signe du rejet du tournant à droite de la social démocratie et de sa collaboration avec la droite. J'aimerais bien qu'on en soit là en France, mais on en est encore bien loin. Les choses changent en Allemagne dans le paysage politique.

  5. Maxou dit :

    Modérateur, j'ai jamais envoyé ce texte !

  6. Lilian @ Jean-Marc dit :

    D'accord Jean-Marc, mais die Linke est également un baromètre de la déchéance de la social-démocratie allemand. Là, ouf, ils radicalisent à gauche, pas à l'extrême-droite, ils peuvent plus se le permettre. Histoire oblige...

    Oskar Lafontaine et les ex communistes. Te dire la déchéance du système européen, c'est également comprendre que Lafontaine était keynéisen en économie. Un type très intelligent foutu quasi à la porte comme un malpropre par Schröder...

    Les Allemands sont plus disciplinés, moins gnagna sur des confettis idéologiques. C'est pas vraiment une alliance gauchiste. Ce sont d'anciens cadres communistes de l'Est plus un socialiste à la Mélenchon pas content...Ca a été vite. Comme l'industrie allemande ne suit plus, les syndicaliste d'IG Metall ont emboîté le pas.

    Z'ont pas discuté pendant une éternité entre nains de jardin. Mais la gauche et la droite française sont toujours plus désordonnées... C'est ça le saucissonage sur du blabla.

    Je dis pas que Die Linke est la solution, mais c'est aussi une résultante de cette Europe-là. Les Allemands ne peuvent plus se permettre d'être patriotes ou nationalistes étant donné l'histoire, alors ils radicalisent à gauche. En france ça doit être l'inverse...

  7. Maxou dit :

    il veux plus que je parle

  8. 4 Août dit :

    Donc résumons: Nous avons une inflation importée, due à la spéculation, pas à une hausse des salaires. Que propose le gouvernement de nôôôôtre président?

    - Aller en vélo faire les courses au discount du coin.
    - Geler les bas salaires.

    Elémentaire !

  9. jennifer dit :

    Sur Die Linke, il y a un compte rendu sur le site du PRS de leur récent congrès. Là au moins ca ne blablate pas sur le sexe des anges ou les différentes stratégies pour atteindre une société juste. C'est du concret et ca a l'air vraiment exigeant en matière de démocratie. Ca rigole pas, tous les élus sont discutés un par un

  10. Jean-Marc dit :

    Moi, si j'étais Jean-Luc Mélenchon ;), je serai vachement plus fier de mon blog que des voyages ampoulés en irlande du staff PRS.

  11. 4 Août dit :

    53% des Français ont voté pour un gouvernement qui leur pisse à la raie.

  12. Lilian @ Jean-Marc dit :

    Juste un truc. Oskar Lafontaine a également tenu un discours sur le problème de l'immigration incontrôlée en phase de crise. On revient à ce que Mendes disait en 57. Sans racisme aucun, si la gauche ne prend pas conscience de ce grave problème, on s'apprête à de beaux jours. On aura pas le choix. Dumping social Est-Ouest, immigration sud-nord... Marier une logique humanitaire et une logique socio-économique, c'est le cercle carré...

  13. Jean-Marc dit :

    Oui Lilian, ton post est informé et fin.

    Mais nous restons alors au niveau de l'analyse sans la placer dans une perspective d'action.

    Die Linke est et restera ineffectif jusqu'à son activation par l'extérieur!

  14. jennifer dit :

    la crise économique est mondiale, ou globalisée dans les pays occidentaux. D'un autre côté il y a les économies émergentes qui résistent justement parce qu'elles se sont protégées de la globalisation. Sarkozy se tourne vers les USA: c'est suicidaire. Il faut tourner le dos à tout cela et trouver une solution économique plus internationale: se tourner vers la Chine, l'Inde, la Russie, le Vénézuela. Quand on regarde de près ce sont tous les pays (à part l'Inde peut être?) qui sont aujourd'hui diabolisés par nos medias occidentaux? C'est sans doute pas par hasard qu'ils le sont, sans parler de la base antimissile à la porte de la Russie.
    Ces pays ne sont pas tous roses mais économiquement c'est quand même autre chose que l'économie hyperendettée des USA qui vit à crédit sur le dos des autres et nous entraîne dans la spirale spéculative actuelle.

  15. Jean-Marc dit :

    heu 4aout, je ne te reconnais avec ton post 267... :)

    sinon, par rapport à la remarque de max qui concerne l'usurpation de son Pseudo, le modérateur pourrait réattribuer le Pseudo au vrai Pseudo, qu'il pourra trouver facilement en utilisant les Ip.

  16. H2 dit :

    @ Il n'ont même plus de raie ! Because c'est trop cher !

  17. Lilian @ Jean-Marc dit :

    Mais tu sais c'était aussi une forme authentique d'inter-nationale socialiste, le discours commun de Chevènement, Lafontaine, du maire socialiste de Liège Dehousse et j'en passe... C'est à vrai dire, au-delà, d'une vision purement idéologique politique, un rassemblement de keynésiens protectionnistes contre les monétaristes libre-échangistes...Il ne peut y avoir inter-nationale qui s'il y a nation, ce que ne comprend pas la gauche alter-mondialiste, qui refuse souvent de faire passer ses revendications par l'Etat, c'est ça le romantisme utopique qu'attaquait Marx quand ils disaient "formez des partis politiques..."

  18. Jean-Marc dit :

    a ce propos, pourquoi certains bloggeurs à long terme ici ne seraient ils impliqués au coeur même de PRS, et pour certains à des postes à responsabilité?

    vous souriez?

    vous n'imaginez pas à quel point nous flirtons là avec le coeur du début de la résolution du problème à tous les niveaux.

    vous souvenez vous du mot participatif ci-dessus...

  19. 4 Août dit :

    JM, c'est la suite du 264, qui vient après le 258. Ca va vite ce soir !

  20. H2 dit :

    @ Jean-Marc

    Quid du post 261 ?

  21. Jean-Marc dit :

    Intéressante ta remarque sur Marx!
    Je relirai avec intérêt le passage à l'occasion, j'en ai oublié le contenu précis.

    Marx...
    Tu crois qu'il disait quoi sur le sujet de la collectivisation toi? Et quel est son niveau de contemporanéité alors que l'industrie a été remplacée par les services et déjà encore par le numérique en réseau (économie travail et organisation)?

  22. Lilian @ Jean-Marc dit :

    L'électorat de Die Linke ressemble à l'électorat de Le Pen... c'est-à-dire à un électorat populaire (comme dans le Nord-Pas-de Calais) passé à la droite nationale par dépis... Emmanuel Todd prévient : si le PS continue à se suicider et que l'extrême-gauche joue à "attrape-moi si tu le peux", ça risque de reprendre de plus belle un jour... Marine Le Pen s'est associé à l'idéologue Soral, qui venait du PCF... Résultat : singulière baffe pour la gauche dans le Nord-Pas de Calais... Faut pas croire qu'ils sont cons, ils savent ce qu'ils font et c'est bien ça le problème...

  23. Jean-Marc dit :

    J'ignorai cette info sur l'électorat de Die Linke, qui confirme une intuition. Source fiable?

  24. Jean-Marc dit :

    H2.

    Post 161? Celui où Max se plaint si j'ai bien compris d'usurpation de pseudo?

  25. jennifer dit :

    Lettre d'Evo Morales à l'Union Européenne sur l'immigration:

    Au sujet de la “directive retour”

    Jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale, l'Europe était un continent d'émigrants. Des dizaines de millions d'Europe partirent aux Amériques pour coloniser, échapper aux famines, aux crises financières, aux guerres ou aux totalitarismes européens et à la persécution des minorités ethniques.

    Aujourd'hui, je suis avec préoccupation le processus de la dite “directive retour”. Ce texte, validé le 5 juin passé par les ministres de l'Intérieur des 27 pays de l'Union européenne, doit être approuvé le 18 juin par le Parlement européen. Je perçois qu'il durcit de manière drastique les conditions de détention et d'expulsion des migrants sans papier, quelque ait été leur temps de séjour dans les pays européens, leur situation de travail, leurs liens familiaux, leur volonté et le succès de leur intégration.

    Les Européens sont arrivés dans les pays d'Amérique latine et d'Amérique du Nord, en masse, sans visa ni conditions imposées par les autorités. Ils furent toujours bienvenus, et le demeurent, dans nos pays du continent américain, qui absorbèrent alors la misère économique européenne et ses crises politiques. Ils vinrent sur notre continent en exploiter les richesses et les transférer en Europe, avec un coût très élevé pour les peuples premiers de l'Amérique. Comme par exemple dans le cas de notre Cerro Rico de Potosi et de ses
    fabuleuses mines qui donnèrent sa masse monétaire au continent européen entre le
    XVIème et le XIXème siècle. Les personnes, les biens, les droits des migrants européens furent toujours respectés.

    Aujourd'hui, l'Union européenne est la principale destination des migrants du monde,conséquence de son image positive d'espace de prospérité et de libertés publiques. L'immense majorité des migrants viennent dans l'Union européenne pour contribuer à cette prospérité, non pour en profiter. Ils occupent les emplois de travaux publics, dans la construction, les services aux personnes et dans les hôpitaux, que ne peuvent ou ne veulent occuper les Européens. Ils contribuent au dynamisme démographique du continent européen, à maintenir la relation entre actifs et inactifs qui rend possible ses généreux systèmes de solidarité sociale et dynamisent le marché interne et la cohésion sociale. Les migrants offrent une solution aux problèmes démographiques et financiers de l'UE.

    Pour nous, nos émigrants représentent l'aide au développement que les Européens ne nous donnent pas – vu que peu de pays atteignent réellement l'objectif minimum de 0,7% du PIB d'aide au développement. L'Amérique latine a reçu, en 2006, 68 milliards de dollars de transferts financiers de ses émigrés, soit plus que le total des investissements étrangers dans nos pays. Au niveau mondial, ces transferts atteignent 300 milliards de dollars, qui
    dépassent les 104 milliards de dollars octroyés au nom de l'aide au développement. Mon propre pays, la Bolivie, a reçu plus de 10% de son PIB en transferts de fond des migrants (1,1 milliards de dollars), soit un tiers de nos exportations annuelles de gaz naturel.

    Il apparaît que les flux de migration sont bénéfiques pour les Européens et, de manière marginale, aussi pour nous du Tiers-Monde, vu que nous perdons des millions de personnes de main-d’oeuvre qualifiée en laquelle, d'une manière ou d'une autre, nos États, bien que pauvres, ont investi des ressources humaines et financières.

    Il est regrettable que le projet de “directive retour” complique terriblement cette réalité. Si nous concevons que chaque État ou groupe d'États puisse définir ses politiques migratoires en toute souveraineté, nous ne pouvons accepter que les droits fondamentaux des personnes soient déniés à nos compatriotes et à nos frères latino-américains. La directive retour prévoit la possibilité d'un enfermement des migrants sans papier jusqu'à 18 mois
    avant leur expulsion – ou “éloignement” selon le terme de la directive. 18 mois ! Sans procès ni justice ! Tel qu'il est le projet de directive viole clairement les articles 2, 3, 5, 6, 7, 8 et 9 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948. Et en particulier l'article 13 qui énonce :

    “1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.

    2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.”
    Et, pire que tout, il existe la possibilité d'emprisonner des mères de familles et des mineurs, sans prendre en compte leur situation familiale ou scolaire, dans ces centres de rétention où nous savons que surviennent des dépressions, des grèves de la faim, des suicides.
    Comment pouvons-nous accepter sans réagir que soient concentrés dans ces camps nos compatriotes et frères latino-américains sans papier, dont l'immense majorité travaille et s'intègre depuis des années ? De quel côté est aujourd'hui le devoir d'ingérence humanitaire ? Où est la “liberté de circuler”, la protection contre les emprisonnements arbitraires ?

    Parallèlement, l'Union européenne tente de convaincre la Communauté Andine des Nations (Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou) de signer un “Accord d'association” qui inclue en son troisième pilier un traité de libre-échange, de même nature et contenu que ceux qu'imposent les États-Unis. Nous subissons une intense pression de la Commission européenne pour accepter des conditions de profonde libéralisation pour le commerce, les services financiers, la propriété intellectuelle ou nos services publics. De plus, au nom de la
    “protection juridique”, on nous reproche notre processus de nationalisation de l'eau, du gaz et des télécommunications réalisés le Jour des travailleurs. Je demande, dans ce cas : où est la “sécurité juridique” pour nos femmes, adolescents, enfants et travailleurs qui recherchent un horizon meilleur en Europe ?

    Promouvoir d'un côté la liberté de circulation des marchandises et des flux financiers, alors qu'en face nous voyons des emprisonnements sans jugement pour nos frères qui ont essayé de circuler librement... Ceci est nier les fondements de la liberté et des droits démocratiques.

    Dans ces conditions, si cette “directive retour” devait être approuvée, nous serions dans l'impossibilité éthique d'approfondir les négociations avec l'Union européenne et nous nous réservons le droit d'imposer aux citoyens européens les mêmes obligations de visas qui sont nous ont été imposées le 1er avril 2007, selon le principe diplomatique de réciprocité.
    Nous ne l'avions pas exercé jusqu'à maintenant, attendant justement des signaux positifs de l'UE.

    Le monde, ses continents, ses océans, ses pôles, connaissent d'importantes difficultés globales : le réchauffement global, la pollution, la disparition lente mais sûre des ressources énergétiques et de la biodiversité alors qu'augmentent la faim et la misère dans tous les pays, fragilisant nos sociétés. Faire des migrants, qu'ils soient sans papier ou non, les boucs émissaires de ces problèmes globaux, n'est en rien une solution. Cela ne correspond à aucune réalité. Les problèmes de cohésion sociale dont souffre l'Europe ne sont pas la faute des migrants, sinon le résultat du modèle de développement imposé par le Nord, qui détruit la planète et démembre les sociétés des hommes.

    Au nom du peuple de Bolivie, de tous mes frères du continent et des régions du monde comme le Maghreb et les pays de l'Afrique, je fais appel à la conscience des dirigeants et députés européens, des peuples, citoyens et militants d'Europe, pour que ne soit pas approuvée le texte de la “directive retour”. Telle que nous la connaissons aujourd'hui, c'est une directive de la honte. J'appelle aussi l'Union européenne à élaborer, dans les prochains mois, une politique migratoire respectueuse des droits de l'Homme, qui permette le
    maintien de cette dynamique profitable pour les deux continents, qui répare une fois pour toutes l'énorme dette historique, économique et écologique que les pays d'Europe ont envers une grande partie du Tiers-Monde, et qui ferme définitivement les veines toujours ouvertes de l'Amérique latine. Vous ne pouvez pas faillir aujourd'hui dans vos “politiques d'intégration” comme vous avez échoué avec votre supposée “mission civilisatrice” du temps des colonies.

    Recevez tous, autorités, eurodéputés, camarades, un fraternel salut depuis la Bolivie. Et en particulier notre solidarité envers tous les “clandestins”.

    Evo Morales Ayma

    Président de la République de Bolivie

  26. Jean-Marc dit :

    Jennifer, heu, jenny, heu rire,

    Super long ton texte...
    Ce serait pas mal pour plusieurs raison si tu ne mettais qu'un lien avec quelques extraits choisis, non?

    Et juré, je dis ça avec toute douceur :)

  27. Lilian @ Jean-Marc dit :

    Impossible de savoir ce que Marx aurait pensé. Le capitalisme de son époque était industrialiste, loi d'Airin, donner le minimum vital pour l'ouvrier, pour qu'il fournisse son travail le lendemain. La prophétie marxiste d'une révolution en raison de cet industrialisme darwinien a été cassée par Ford. L'industrialisme commence alors a être un peu intelligent. Mais depuis 73, c'est la finance qui a repris le pouvoir. On est repassé du binôme chef d'Etat-industriels au binôme petits politichiens-haute haute finance...

    Jamais la finance n'a eu un telle pouvoir, ce qu'on combat est un truc sans précédent qui donne parfois envie de chier dans son pantalon... Ce qu'ils déterritorialisent, tu dois le reterritorialiser... En clair : d'abord trouver des chefs d'Etat confédéralistes qui casseront la logique. Chevènement et NDA ont cette ambition... Mais NDA est jeune, un peu trop gentil, il doit encore s'imposer et ça risque de prendre un temps dingue...

    Note que sur les débats de DLR, les débats divergent à peine d'ici. Je veux dire : c'est la même inquiétude sociale, le mot "socialiste" en moins, puisqu'ils accusent le PS delorien d'avoir tout liquidé...

  28. jennifer dit :

    Jean Marc
    Des fois tu oublies que Jean-Luc Mélenchon et le PRS sont vraiment "très" d'accord entre eux, pour ne dire plus. Le blog et ce qu'on écrit dessus n'a rien à voir avec ce que Jean-Luc Mélenchon pense et donc le PRS par la même occasion.

  29. jennifer dit :

    Jean Marc
    j'aurais bien voulu mettre un lien mais on me l'a envoyé en pièce jointe et en pdf et j'ai eu un mal fou à le mettre sur le blog. Je pense que ca en vaut la peine car c'est quand même le président de la Bolivie et il dit un certain nombre de vérités aux dirigeants de l'UE. Je trouve cela génial et donc je voulais vous le faire partager.

  30. Jean-Marc dit :

    dodo...

    bise à presque tous

  31. Lilian @ Jean-Marc dit :

    La gauche prend elle la mesure de l'hémorragie.

    Quand Chevènement était cloué au pilori par toute la gauche bobo... tous les intellectuels qui le soutenaient se sont dispersés... Couteaux est passé chez De Villiers, Soral chez Le Pen, Gallo espère de Sarkozy ce qui ne viendra pas...

    Soral a accompagné l'ex électorat du PCF passé au Front. Front National, c'était quoi pendant la guerre : un front de résistants communistes patriote... Soral est descendant de résistants... Quand Soral dit que Marchais était contre l'immigration, il a raison. Même Mendes l'était. A vrai dire, sans le savoir, NDA tient pour l'instant davantage de Mendes que de De Gaulle, c'est un technicien de bon esprit. Il n'a pas la stature pour pousser des gueulantes, c'est aussi ça le problème...

  32. H2 dit :

    Bon alors si je résume :

    1/ Il y a les représentants de l'hyperclasse antirépublicaine (UMP+ 70 % PS)

    2/ Il y a les représentants de la République (A construire)

    3/ Il y a les représentants de l'autoritarisme national - antisocial qui va de Le Pen à Soral (Soral : Ecrivain que pour ma part je respecte et qui n'a pas dit que des conneries loin s'en faut ! Quelle amertume de le voir avec Le Pen ! Et je sais bien que s'il me croisait il me peterait ma petite gueule de " gauchiste " (post -gauchiste ?) comme Véritas rêve de le faire).

    Ne pensez vous pas que c'est plus clair en le disant ?

    Certes Lilian est plus professionnel :

    keynésiens protectionnistes contre les monétaristes libre-échangistes…

  33. Jean-Marc dit :

    Ok jennifer. Clairement significatif! L'UE fait fausse route, et ses vaisseaux maîtres aussi.
    Heu, sinon, pour le texte, tu utilises la balise gras pour les quelques passages marquants... (http://www.grappa.univ-lille3.fr/polys/reseaux-2004/reseaux005.html#toc16 mais attention elles ne fonctionnent pas toutes ici, teste sur une zone morte du blog)

    smic smac ;)

  34. Jean-Marc dit :

    et cette fois vraiment dodo…!

    bise à presque tous une fois

  35. H2 dit :

    @ non Jean-Marc

    Post 261 ! pas 161.

    Sur la rencontre internationale à Mont- de- Marsan fin juin sur le logiciel libre

  36. Lilian @ H2 dit :

    Soral est un punk ! Il y a une part de flaubertisme,célinisme un brin aristo de la connaissance dans son approche. Si t'as vu Fight Club, c'est un peu une version jacobine de Tyler Durden... Non, il ne te péterait pas la gueule. Faut pas croire, il a eu sa part de gauchisme aussi...Pareil pour Mélenchon, pour toi, pour moi... Je me suis guéri par cinq ans de lecture... Tu crois que dieudo,c'était différent ? Z'ont décidé de foutre un beau bordel pour faire peur aux bourgeois, c'est tout !

  37. Jean-Marc dit :

    Mais quel politique responsable pourrait laisser passer ça sans taper doing sur la table?!

    Wikipedia accusé d'entraver la communication institutionnelle...
    http://www.jmg.over-blog.com/article-20370455.html

  38. Jean-Marc dit :

    Hum :) du poing donc...

    Mais quel politique responsable pourrait laisser passer ça sans taper du poing sur la table?!

    Wikipedia accusé d’entraver la communication institutionnelle…
    http://www.jmg.over-blog.com/article-20370455.html

  39. Jean-Claude dit :

    tout simplement édifiant, je reste muet sans voix ?!,! La réalité ou un montage, Piere Larcin Belgo ? J'ai des doutes, juste un peu, mais si c'est vrai, que fait-il encore ici celui-là ?

  40. Maxou dit :

    Bonjour, salut a tous et bon réveil

  41. BYV dit :

    @ 273 :
    - "du maire socialiste de Liège Dehousse et j’en passe…"
    Effectivement. Mieux vaut passer. J-M Dehousse n'est pas bourgmestre (maire) de Liège.

  42. Lilian @ H2 dit :

    de l'ex-maire (bourgmestre de Liège)... ok (du maire de l'ombre)...

  43. jennifer dit :

    C'est énorme! Ce matin sur France Culture, j'apprends que la direction de la SNCF qui annonçait 6% de grévistes pour mardi aurait menti! Il y en avait 30%.
    De là tout de suite, les medias avaient déduit: Sarkozy a gagné contre les syndicats!
    DE LA MANIPULATION PURE ET SIMPLE. A mon avis Sarko sait qu'il n'en mène plus large pour avoir à utiliser le mensonge pour assurer son pouvoir. Bon le truc c'est que ca marche, malgre tout. Toutes ses manoeuvres et manipulations marchent sur le court terme mais enfin on verra à la grève du 17

  44. paul dit :

    Etre victime des médias ne confère pas la justesse des idées: Dieudonné, Chevènement, Soral.. Celine, s'il fut un bon écrivain, n'en fut pas moins antisémite. Mettre dans le même sac les extrêmes est réducteur. L'agressivité verbale ne convainc personne.

    Il y a du move dans le social, désorganisé certes, mais çà bouge, et sans relais politique.
    Alors?

  45. Claire Strime dit :

    déjà mettre Chevènement sur la même ligne que Soral et Dieudonné....

    Ensuite je voulais surtout souligner que Soral n'a pas inventé grand chose et que s'il dit des choses attirantes, ils les a intégralement piquées à Clouscard (philosophe membre du PCF néorousseauiste utilisé 1 temps par Fabien contre les althussériens).
    Ledit Clouscard en tire d'ailleurs des conclusions politiques parfaitement opposées à celles de Soral (voir son site perso) et a d'ailleurs désavoué son illégitime "fils" intellectuel (mais bon dans notre tradition chrétienne le sacrifice du Fils on en connaît 1 rayon...).

  46. Maxou dit :

    Autre modification de taille de la commission des loi: la suppression du referendum obligatoire pour l'adhésion de la Turquie à l'UE, qu'avait voté les députés.

  47. Claire Strime dit :

    il vaut mieux s'adresser à dieu qu'à ses saints:

    http://pagesperso-orange.fr/philo-clouscard/index.html

  48. Maxou dit :

    Pour le patron des sénateurs PS, Jean-Pierre Bel, "Sarkozy a choisi la méthode du bulldozer". "Il considère que cela ne sert à rien de discuter avec la gauche peut-être parce qu'il a déjà, entre discipline majoritaire et débauchages individuels, sa majorité de 3/5èmes", nécessaire à l'adoption finale du texte par le Congrès, "en ralliant les centristes et les radicaux", a-t-il dit à l'AFP.


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