05mai 08

Je vais changer de sujet. Car mardi je siègerai au Sénat pour la discussion de la loi visant à transposer l’accord calamiteux entre les syndicats et le patronat sur le contrat de travail. J’en rendrai compte ici. Je pense qu’il s’agit d’une modification terrible de la condition salariale dans notre pays. Si le MEDEF se réjouit d’un accord qu’il dit « révolutionnaire » on peut imaginer le genre de révolution dont il est question. Une discussion commence aussi sur la réforme constitutionnelle. Pour l’instant, à quelques exceptions près, mes camarades socialistes tiennent bon. Il semble acquis que nous ne mettrons pas la main dans des combinaisons avec l’UMP. Il y a aussi la discussion sur la nouvelle déclaration de principe du PS. De nombreux amis me demandent mon analyse car ils ont seulement entendu dire que je me serais abstenu lors du vote du bureau national. Mais il n’y a pas eu de vote, ni au bureau national ni à la commission de rédaction… Je dois prendre le temps d’expliquer tout cela en public après que les notes du courant dans lequel je milite au PS ( il s’appelle trait d’union ) l’a fait pour ceux qui partagent notre engagement. Bref, cette note va donc clore un long chapitre de politique internationale. Mais je ne veux pas le faire sans une brève note d’ensemble à propos de l’embardée en cours dans l’ordre actuel du monde.
POUR FINIR
Il y a dorénavant un mois que j’ai provoqué, sans l’avoir prévu, un débat à propos du Dalaï Lama et de ses revendications concernant le Tibet, sujet sur lequel semblait régner un consensus en béton armé. Certes, je ne crois pas avoir fait bouger l’opinion dominante à ce propos. Cependant je pense avoir donné une voix à la réserve ou à l’opposition que de nombreuses consciences ont ressentie en voyant la « machine à penser pareil » se mettre en marche, surtout  sous la houlette de personnages aussi interlopes que Robert Ménard et son barnum « reporter sans frontière ». Je crois aussi, pour l’avoir constaté partout et dans tous les milieux, inclus les milieux médiatiques, que de nombreuses personnes ont apprécié ma prise de position publique parce qu’ils n’osent pas ou ne peuvent pas s’exprimer eux-mêmes, de crainte d’être aussitôt assimilés et assaillis comme  partisans du gouvernement communiste chinois. Il est possible enfin que des lecteurs ou auditeurs de mes propos aient, du coup, voulu s’informer davantage ou qu’ils aient commencé à réfléchir différemment sur cette question. Je suis donc reconnaissant à ceux des professionnels des médias qui m’ont donné la parole dans des conditions très souvent plutôt confortables. Sur ce blog, des centaines de contributions et plusieurs dizaines de débats ont eu lieu. J’ai lu ce que je pouvais, à mesure. Avec mes amis nous avons décidé d’en faire une version imprimée qui nous permette de travailler les idées et informations qui ont été données qu’elles soient favorables ou défavorables. Je réfléchis à la suite que je pourrai donner à ce débat car il constitue un vrai matériau de travail. Je n’oublie pas dans ce bilan les très nombreux débats qui ont eu lieu sur d’autres sites à partir de ma prise de position. J’ai participé moi-même à un échange un peu serré avec Robert Ménard. Voici, pour les amateurs de grosses cognes seulement, les liens pour y accéder.
Robert Ménard répond à un site qui l’interroge à mon sujet et à propos d’Eric Zémour. Son appréciation délicate mérite d’être connue. Je ne dis pas que ma réplique, faite à la demande du site de Marianne, soit très légère mais du moins est-elle argumentée. La satisfaction d’avoir eu accès aux médias ne me fait pas perdre de vue la disproportion du traitement à charge contre la Chine. Cela ne fait que commencer. Jusqu’au mois d’aout, date des jeux, la pression va monter, changer de thèmes peut-être, mais rester dans le même sillage : diaboliser la Chine.  Non pour la nature de son régime avec lequel toutes les puissances s’entendent sans aucune difficulté. L’enjeu est autre. Il s’agit d’une mise en condition des opinions. L’ordre du monde entre dans une bifurcation. La modification de la hiérarchie de la puissance qui est à l‘œuvre ne peut pas s’accomplir sans résistance.
 
LA BIFURCATION
J’utilise le mot bifurcation plutôt que celui de transition à dessein. Dans le vocabulaire courant une transition peut être douce. Elle peut être graduelle. Rien de tel à l’horizon. Une bifurcation est un changement de trajectoire. A l’ordinaire, au volant, une bifurcation peut conduire à un point extrêmement éloigné de celui que l’on visait au départ. Dans le vocabulaire qui s’applique aux  systèmes en mouvement la bifurcation peut induire un changement complet de tous les paramètres à l’œuvre et donc du système lui-même. Je ne suis pas assez féru de sciences dites dures pour faire une description assez correcte de ce phénomène pour en tirer une analogie irréprochable. Mais le mot me parait mieux adapté pour désigner la soudaineté et la profondeur du phénomène qui se présente. L’ordre du monde, à condition politique constante, c’est-à-dire s’il n’y a ni guerre ni catastrophe écologique majeure, conduit mécaniquement à la suprématie économique de la Chine et de l’Inde. Mais cette situation ne signifie pas seulement un changement du classement. Plus exactement le changement de l’ordre du classement annule toute la construction de l’ordre mondial dont les Etats-Unis sont la clef de voute.  Cet ordre a été maintes fois analysé. Il permet aux Etats-Unis d’être le consommateur final du monde en étant son emprunteur final. Certes cette vie à crédit permet à toute la machinerie économique mondiale d’avoir une locomotive. Mais elle a pour condition un approfondissement permanent du gouffre des dettes publiques et privées et la production d’une masse abyssale de capitaux fictifs. Cette pente folle est admirablement illustrée par la crise des supprimes qui est la crise des prêts faits à des gens dont on savait qu’ils ne pourraient pas rembourser et dont on comptait aussi recycler la faillite. L’immense masse monétaire ainsi continuellement abondée ne rencontre jamais l’épreuve de sa confrontation à la valeur réelle qu’elle est censée représentée. Je me souviens d’un calcul fait dans les années quatre vingt qui montrait comment pour obtenir la valeur acquise avec soixante dollars un américain aurait du payer cent trente. Je suppose que le ratio n’a pas dû s’améliorer. Tout le système repose sur la confiance qu’on lui fait et davantage encore sur le fait que tout le monde ait intérêt à ce qu’il tienne et continue parce que tout le monde est impliqué. Jusque là c’est ce qui s’est passé. C’est encore ce qui se passe quand les fonds souverains viennent à la rescousse des canards boiteux de la finance des pays du centre tous liés les uns aux autres. Naturellement cette méthode a ses limites. Il faut bien que les avoirs qui se transfèrent d’un point à l’autre pour colmater les brèches ne soient pas à leur tour engloutis. De la sorte ce système fonctionne en permanence à la limite de l’équilibre. Il est en équilibre instable. Une pichenette peut le faire totalement dévier de sa trajectoire, le faire bifurquer. Dans la crise actuelle la pichenette est venue de je ne sais quel acheteur qui a commencé à perdre pied dans son achat de maison à crédit. C’est le fameux effet papillon. Alors commence le processus qui confronte l’hyper puissance à la surévaluation absolue de sa position. Surtout quand à côté ont surgi des géants qui produisent l’essentiel des biens réels et qu’ils ont constitué des marchés intérieurs capable de sinon de prendre le relais du moins d’amortir plus que puissamment les chocs extérieurs. Face à un ensemble humain comme la Chine dont la classe moyenne consommatrice actuelle est égale à la population totale de l’Europe et dont elle a l’équivalent de pouvoir d’achat, les anciens différentiels d’avantages qui permettaient à la voiture de tête du convoi de garder sa place ne fonctionnent plus. Pire. Dans les conditions actuelles, techniques, productives, scientifiques, comme dans le domaine crucial de l’échange monétaire par quoi tout commence et tout finit, l’avantage partout a changé de camp. Dans ces conditions le seul avantage comparatif incontesté des Etats-Unis est sa puissance militaire. Dés lors certains, c’est-à-dire les néoconservateurs américains, ont décidé d’en user comme l’instrument en dernière instance du rapport de force.

L’ORDRE GLOBALITAIRE
Ce n’est certes pas la seule politique possible pour les Etats-Unis. Mais c’est celle qui s’applique aujourd’hui et nous implique tous. Cette stratégie est une géopolitique des tensions. Jamais autant qu’à présent ne s’applique la formule qu’elle porte en elle la guerre comme la nuée porte l’orage. Elle trouve son expression construite dans la théorie du choc des civilisations de Samuel Huntington. La solidarité de civilisation légitimerait un  leadership sinon injustifié et de plus en plus visiblement contreproductif pour ceux qui s’y lient. On sait que les civilisations dans cette théorie ont pour fondement essentiel la religion.  Les individus ainsi ne peuvent échapper ni a l’appartenance collective qu’ils n’ont pas choisi mais qui leur est donnée à la naissance dans leur groupe humain et constitue leur identité ultime ni au mouvement irrépressible de la foi qui partant de l’intérieur de leur être les rattache à cet ensemble. Cette vision globalitaire est rabâchée sur tous les tons et à tous propos non seulement outre atlantique mais chez nous par les discours dorénavant bien connus du président de la République française, a Latran, à Ryad et ainsi de suite.
 
UNE ALTERNATIVE RAISONNEE
Cette logique des violences n’est pas la seule possible. Plutôt que la préservation d’une suprématie finalement sans justification, plutôt que la compétition sans fin des moins disant sociaux et humains qui va avec, on peut imaginer sans difficulté que faire, qui soit à portée de main. Tout commence par le fait que cesse d’abord la course à l’ouverture sans fin des flux et transferts. Les ensembles économiques intégrés du monde ont intérêt à la clôture pour se constituer en marché intérieur maitrisé.  Que cela soit synonyme d’une moins grande consommation d’objets au total pendant une phase de transition ne peut que soutenir la transition vers une économie durable et obliger à repenser le contenu du modèle de développement. Mais cela signifiera une relance des productions et des consommations de base de bien réels et l’apurement de la monstrueuse bulle de l’économie fictive. Pour rester sur l’objet de ma note je finis en faisant remarquer que ce modèle géopolitique alternatif tourne le dos à la logique du fractionnement sans fin des empires et des nations à laquelle la politique de puissance des Etats-Unis conduit aujourd’hui. Le séparatisme, la maladie de l’ethnicisation des Etats et de l’augmentation encouragée de leur nombre y prennent fin. C’est le contraire de ce qui est voulu au Tibet, aux marches de la Russie et ainsi de suite. Pour ne rien dire de ce qui est provoqué actuellement en Bolivie et comploté au Venezuela où des mouvements indépendantistes bidons sont chargés d’abattre ceux  qui s’opposent à l’Empire.


176 commentaires à “Avant de passer à la suite …”
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  1. Le Sanglier dit :

    Certes, excellent réflexion, nous sommes dans un monde où la violence est désormais seule évolutive. Fort heureusement loin de nos frontières, avec une marge relative.
    Bizarrement, nullle évocation de la cause kurde (la Turquie met le pied à l'Europe, à terme elle devrait y accéder). Ce samedi (ou dimanche) l'aviation turque est allée bombarder en Irak des positions du PKK, une soixantaine de morts au minimum...
    C'est un tantinet plus violent que quelques magasins de Huan incendiés, c'est aussi " plus près de chez nous ", et je pense qu'il s'agit là de nos futurs soucis, da

  2. Le Sanglier dit :

    Certes, excellent réflexion, nous sommes dans un monde où la violence est désormais seule évolutive. Fort heureusement loin de nos frontières, avec une marge relative.
    Bizarrement, nullle évocation de la cause kurde (la Turquie met le pied à l'Europe, à terme elle devrait y accéder). Ce samedi (ou dimanche) l'aviation turque est allée bombarder en Irak des positions du PKK, une soixantaine de morts au minimum...
    C'est un tantinet plus violent que quelques magasins de Huan incendiés, c'est aussi " plus près de chez nous ", et je pense qu'il s'agit là de nos futurs soucis, dans un avenir proche : cette question du Proche-Orient et limitrophe, religieuse, ethnique, haineuse, dramatique..:

  3. H2 dit :

    Et bien après ça !
    Belle note de M.Mélenchon. Elle nous parle du monde tel qu'il est et tel qu'il ne faudrait pas qu'il soit. La vision de la guerre semble étonnamment tangible. Nous devons refuser l'abyme vers lequel on veut nous diriger.

    En complémentarité à la réalite présente de cette nouvelle rubrique afin de mieux se situer dans le nouveau paysage politique et ma foi pour ne pas mourrir idiot et resister en toute connaissance de cause afin de ne pas se faire manipuler comme en 1870 :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_1870

    ...Je vous conseille la lecture de ce livre :

    ” La Pensée Anti -68 ” Essai sur les origines d’une restauration intellectuelle ” de Serge Audier - Ed : La découverte. 21,50 euros

    Oui, un livre que je trouve indispensable. A lire pour le décryptage de 40 ans de politique Française et de stratégie idéologique mondiale. Pour mieux aussi éclairer notre présent.

  4. Franck dit :

    Excellent billet et toujours ce que j'apprécie sur le fond, dans le sens de la démolition du politiquement correct qui veux nous ensevelir.
    Trop tard pour analyser et commenter davantage mais j'y reviendrais.

    -------------

    Merci de signer, divulguer, faire tourner cet appel :

    - Appel aux organisations syndicales sur la “réforme” des retraites -
    Ici : http://www.mesopinions.com/

    Ou cliquer sur mon pseudo (Franck) pour le lien direct d'accés à l'appel.

    Ne pas oublier de valider votre signature dans le mail de confirmation de signature qui vous sera envoyé aussitot.

  5. Reuno dit :

    Belle analyse.
    Mais la bulle spéculative va-t-elle exploser ou se résorber ? L'explosion est la conséquence la plus probable, avec tout ce que cela peut engendrer de "dommages collatéraux".
    Elle peut aussi se résorber, pour peu que de radicaux changements d'orientation soient pris. C'est déjà ce que tentent de faire, il me semble, un certain nombre de pays d'Amérique du Sud et d'Afrique, qui tournent le dos aux instance financières internationales et cherchent d'autres solutions.
    Mais, et chez nous, dans notre vielle Europe conservatrice, dans notre vieille France sarkosyste, qui va relever le gant et proposer une autre voie, un autre discours, avancer d'autres options ? Comme par exemple un vrai parti de gauche...
    M'entends-tu camarade Mélenchon ?

  6. Guyssou dit :

    Cher camarade Mélenchon
    Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse, mais en ce qui concerne la solution, Je suis fort étonnée de votre conseil de retour au mileu des siens, ses frontiere sa nation! Bien que vous ne le mantionnez pas ainsi.
    Cher Senateur Socialiste,le globalisation n'est pas une simple volonté mais la marche de la vie humaine sur la planete. Retour en arriere est impossible! alors, pour allez en avant il ne faut pas avoir pour d'aller vers le socialisme. Et établir la République Socialiste tant attendue et désirée!
    Merci d'exister, mercie de votre courage!
    Guyssou

  7. Talasrum dit :

    Entièrement d'accord avec l'analyse globale, sauf que votre conclusion sous-tend nécessairement la mise en place d'un Union européenne construite politiquement, socialement et démocratiquement sur des bases différentes du tout-marchand, tout-libéral...

  8. Jean-Marc dit :

    Jean-Luc Mélenchon travaille à la synthèse des billets sur le Tibet apprends t'on, de façon à extraire des idées et autre.
    Il y a une semaine, j'ai failli lui demander, avec le soutien éventuel des bloggers ici, que dans un esprit socialiste il mette à disposition les comptes rendus que je pensais on lui faisait au moins hebdomadairement. Apparemment il n'y en avait pas donc. (?)
    Et puis j'ai renoncé, ne souhaitant pas ouvrir cette boite de pandhore.
    Je serai intéressé par la mise en ligne de la synthèse des comptes rendus, pour leur contenu, et pour voir aussi quel type d'analyse et d'outils de représentations des contenus sont employés (c'est une partie de mon boulot).

    Sinon, pour le contenu du papier de Jean-Luc M., une fois de plus il parle juste. J'aurai aimé, mais bon un sénateur c'est débordé, qu'en plus de l'axe économique, il aborde les choses également un peu dans l'optique genre Calvin et merci-H2-Audier ; car c'est la dimension idéologique (et politique au sens modèle d'organisation sociale) à l'oeuvre chez ceux qui dirigent l'occident actuellement.

    Une autre fois peut être.

    Salut à vous Camarades, Potes, Amis, Bloggers et autres ;)

  9. Clama dit :

    Belle analyse, j'apprécie votre hauteur de vue sur la mécanique mondiale, votre vision est trop rare parmi les acteurs de la vie politique française.
    Je partage votre analyse sur le basculement économique des Américains mais je ne pressens pas de bifurcation.
    Le peuple Américain va souffrir d'un lendemain de fête violent.
    Le rêve est terminé depuis longtemps pour les plus défavorisés d'entre eux mais maintenant malheur à ceux qui étaient jusque là épargnés et qui n'y on pas prêté attention.

    Bifurcation pour le peuple Américain oui... mais pas pour "l'Empire".

    L'Empire Américain est aujourd'hui comme le génie qui est sorti de sa lampe.
    Il a toujours des pouvoirs extraordinaires, il est en train de perdre la maîtrise de l'économie réelle mais conserve et renforce la maîtrise mondiale des flux d'information donc de l'économie virtuelle.
    C’est pour cela que le classement du pouvoir économique des nations deviendra rapidement obsolète et sans signification.

    Cette économie où les pouvoirs se tissent et les fortunes se font, non plus entre les murs d'une usine, et encore moins au sein d'un pays dans le cadre d'une politique nationale mais dans les courants d’échanges mondiaux qui prennent source dans les déséquilibres économiques et politiques.
    Pour reprendre le parallèle que vous faites avec les sciences dures, la puissance de l’économie d’aujourd’hui est sur le point de passer de l’utilisation des énergies dites faibles telles que l’énergie thermodynamique ou électrique qui résulte de l’agitation des électrons à celle des énergie fortes obtenue par « l’éclatement » des noyaux de la matière (fission nucléaire).
    Cet éclatement sera celui des nations soumises au bombardement par un puissant flux d’information dirigé et concentré pour obtenir la transformation qui libèrera l’énergie convoitée.
    Qui est capable aujourd’hui de maîtriser cette nouvelle puissance, ni la Chine, ni l’Inde et malheureusement pas l’Europe.
    Ceci dit, je ne crois pas à l’effet papillon, c’est un concept poétique pour désigner ce que les scientifiques appellent le « Chaos ».

  10. Sam dit :

    Mr Mélenchon est un etre sincère.
    C'est en soit, deja énorme,
    par les temps qui courent,
    en politique.
    En ce qui me concerne,
    je me reconnais dans toutes
    ses courageuses analyses,
    aussi bien en ce qui
    concerne la necessite de refonder
    une Gauche digne de ce nom en
    France, Gauche qui serait une
    réponse a la folie néoliberale,
    une réponse aussi a ce qu'il faut bien
    appeler une capitulation totale
    du PS, que dans sa vision des
    relations internationales.
    Il y a juste un petit vide
    (du moins, dans la connaissance
    que j'ai des idees de Mr Mélenchon).
    Qu'en est il de sa position
    concernant le Moyen Orient (eh oui...),
    et du sort des Palestiniens en
    particulier ? Cette question est
    emminement importante,
    car elle determine en quelque sorte,
    la position morale
    des uns et des autres, en matiere
    de relations internationales.
    Oh, je ne demande ni n'attend de
    Mr Mélenchon qu'il soit pour la
    restitution de la Terre de Palestine
    a ses proprietaires légitimes
    (expropriés par une ONU qui n'avait
    aucun droit juridique de le faire),
    propriétaires encore de ce monde,
    et toujours présents, bien que dans
    un triste état...
    On va dire,
    pour aller vite et rester réaliste,
    qu'Israel est la, comme un fait
    accompli, et qu'il n'y a pas d'autre
    choix que de s'en accomoder.
    Et de toute façons, Israel possède
    les arguments necessaires
    pour qui n'en est pas d'accord...
    Cela dit, que cela n'empêche
    pas de se poser des questions
    importantes, comme la curieuse
    alliance de ce pays avec
    l'ex Afrique du Sud, celle de
    l'aprtheid, alliance aussi avec
    ce que l'Amérique représente de
    pire, et cela dans l'enthousiasme
    et le volontarisme
    les plus totaux, sans aucun complexe
    ni pudeur... On peut bien sur
    se dire qu'Israel, entouré de
    nations barbares ne pensant qu'a
    sa disparition, n'a pas le choix
    de ses alliances... Ca se discute...
    Et deux fois plutot qu'une !...
    Sans parler de sa nature tres...
    theocratique ! Au bas mot !
    Il est bon de citer les brutales
    theocraties saoudiennes ou
    iraniennes (encore qu'elles sont
    porteuses de valeurs tres differentes),
    mais ils serait tout aussi bon de ne
    pas trop se leurrer sur la théocratie
    de fait, israelienne, toute enrobee
    fut elle, d'un pseudo démocratisme
    sur lequel il y a bien des choses
    à dire.

    Bref, j'aimerais bien savoir ou il
    serait possible de lire l'opinion de
    Mr Mélenchon sur toutes ces
    choses la.
    Voila.

    Pour le reste, bravo, et continuez.
    Votre combat est hautement
    honorable, car il est avant tout,
    du coté de la justice et de la morale.

  11. jean savigny dit :

    Mélenchon,franchouillard stalinien,zemmour:perroquet!c'est pas possible,vous l'avez payé ce pauvre menard pour qu'il se dévoile.Pauvre pitre inculte,et n'ayant dès qu'il est mis à nu d'autre argument que le lieu commun bien populiste censé rallier tous les tenants de la pensée bien correcteUne seule solution si jean luc M. a un peu de temps à perdre:une confrontation avec ce médiatique porteur de valise de la mondialisation à la busch

  12. Laurane dit :

    C'est HS par rapport à la note de Jean-Luc Mélenchon, mais comme le sujet d'un rassemblement à gauche est abordé dans plusieurs commentaires...

    Je suis tombée sur une chronique d'Evariste qui date d'après les municipales. Je trouve son idée d'un rassemblement des forces de la gauche sociale, laïque et républicaine fort judicieuse. J'aimerais bien savoir ce que vous en pensez:

    "Mais on doit, également, constater la bonne tenue des candidats « républicains de gauche ». Cela a été beaucoup moins commenté car, quoiqu’en développement, les forces de la gauche républicaine ont l’inconvénient d’être divisées et donc moins visibles.

    Elles sont représentées par :

    Le Mars Gauche Républicaine d'Eric Coquerel et Pierre Carassus

    PRS, Pour une République Sociale, de Jean-Luc Mélenchon

    et la Gauche sociale, laïque et républicaine (Cette dernière provenant du courant ouvert par Initiative républicaine à la fin de l’année 1992. Ce réseau s’est développé, après 2002, soit au sein du PS, du PC ou sur des organisations locales autonomes[1]).

    Tout d’abord, nous partageons l’idée que cette division empêche l’émergence des grandes potentialités de ce courant qui est en expansion. Mais force est de constater que les responsables de ces différentes forces, partis, clubs et associations ne brillent pas par leur capacités de rassemblement alors que leurs positions sont d’une grande justesse et pourraient trouver un écho certain auprès des couches moyennes et populaires. Comme quoi on peut être porteur d'un projet politique alternatif cohérent et ne pas trouver de réel débouché politique et électoral à cause d'un éparpillement et donc d'une absence de stratégie commune à tous les porteurs de ce projet.

    Des résultats électoraux...

    Pour Mars GR, 25 élus, 3 maires et un conseiller général avec un point d’ancrage fort dans la Seine-et-Marne.

    Pour PRS, plus d’une centaine d’élus et plusieurs maires avec des points d’ancrage fort en Essonne, en Aveyron, en Puy-de-Dôme.

    Pour la Gauche sociale, laïque et républicaine, plus d’une centaine d’élus (assez bien réparti sur le territoire national) soit dans des listes d’union de la gauche soit sur des listes autonomes. Et quand ce courant s’est présenté de façon autonome, elle fait entre 5 et 12% des voix. Par exemple, à Echirolles (2ème ville de l’Isère après Grenoble) avec plus de 9% des voix avec la liste Christelle Bernard ou à Savigny-sur–Orge avec la liste Jean Estivill qui fait plus de 11% aux municipales et 12% aux cantonales !

    ...Mais « peut mieux faire » s’ils se rassemblent !

    Quand on connait le développement des républicains de gauche dans le mouvement social (syndicats et associations), on se plait à rêver d’une évolution visant à rassembler toutes ses forces éparses et ses égos qui sont sur la même ligne pour ensuite travailler à un parti de type Die linke en Allemagne. Soyons réalistes, camarades, demandons l’impossible !

    Et si vous preniez la parole sur ce sujet ? Et si vous acceptiez d’en débattre ensemble ?
    Et si nous organisions une rencontre pour en discuter ? Qu’en pensez-vous ?"

  13. Claire Strime dit :

    Pas de magouilles avec l'UMP sur les institutions, vraiment?

    http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-35332892@7-37,0.html

  14. Martin P. dit :

    intéressantes vues sur l'évolution du monde, mais peut-on sans se faire taxer de racisme anti-chinois objecter que la domination par la Chine risque de n'être pas moins pénible que celle par les usa?

    La table rase culturelle opérée dans les anées 60-70 a laissé un pays dominé par l'apreté au gain et le struggle for life, dont la principale caractéristique n'est pas la retenue dans l'usage de sa puissance nouvelle. Usage dont on peut douter qu'il soit toujours bien inspiré.

    Ajoutons aux effets des politiques anti-intellectuelles ceux de la désinformation qui il faut bienn le reconnaitre est encore pire que dans nos contrées. Quoi de mieux que des peuples désinformés pour contribuer au choc des civilisations?

    Bref, on peut ne pas souscrire à la tibetomanie béate, et garder pour priorité une politique visant à faire prendre conscience aux chinois qu'il n'ont rien à gagner à n'écouter qu'eux mêmes. Tant qu'on peut encore se faire entendre.

  15. Daniel dit :

    Une union de l'ensemble des force de gauche et de progrés est aujoud'hui indispensable face aux attaques sans précédentes menés par la droite. M. Melechon il est temps de rompre avec la logique d'accompagnemlent du libéralisme mise en place par le PS et de s'orienter vers une plitique de réelle transformation sociale en créant un parti ou une assocaition de citoyens pour converger dans ce sens.

  16. Paton dit :

    Difficile pour moi d'avoir une idée ferme sur le déclin de l'empire américain annoncé par certains intellectuels. Mais il paraît évident pour le simple citoyen tentant d'être informé que je suis que la Chine, actuel atelier du monde et en pleine conquête commerciale sur d'autres continents, deviendra sans doute le moteur principal de l'économie mondiale. On a le sentiment qu'il ne s'agirait pas là d'une simple modification de la hiérarchie mais, en effet, d'une bifurcation. Les esprits raisonnables semblent penser que l'issue la plus pacifique de cette bifurcation est la multipolarité, le développement de marchés plus locaux. Mais comme, derrière cette idée, se cache le soupçon infâmant du protectionnisme, les ultra libéraux dogmatiques ne semblent pas vouloir en entendre parler. S'agissant de la crise alimentaire par exemple, ils demeurent convaincu que la solution se trouve dans le cadre même de la mondialisation actuelle, avec l'accentuation du productivisme permis par les biotechnologies.

    Tentons un peu de prophétiser. La prochaine élection américaine pourrait symboliquement marquer le déclin américain. Si c'est McCain, la fuite en avant des USA dans la guerre sera confirmée et, avec elle, la tentative de conserver sur le monde une domination technologique et militaire. On peut légitimement s'en enquiéter, et c'est le déclin dans le chaos. Si c'est Obama (faisons l'hypothèse raisonnable que Clinton soit battue), il est possible que les velleités de puissance des USA se fassent plus modestes. J'imagine, mais peut être est-ce naïf, que ce seront alors les "affaires intérieures" qui primeront au détriment des prétentions d'hégémonie politique. C'est l'amorçe d'un déclin paisible. Cela dit, il a encore de l'eau qui va couler sous les ponts...

  17. Kropotkine dit :

    Camarades !
    Je suis d'accor avec je suis d'accord avec vous sur toute la ligne. Il faut que la Chine devienne leader afin de faire sombrer l'empire americain. Il faut absolument soutenir les Chinois coute que coute au tibet. Lorsque l'empire americain sombrera la France pourra enfin retrouver son destin et éclairer le monde.Rien de tel que d'entendre le discour d'une vrai gauche nationaliste, qui sétait tû depuis trop longtemps. Il va falloir songer à penser a la présidentiel camarade ! Continuer votre combat contre les corses et les bretons qui mettent en avant une pseudo identité virtuel. Une seul compte : LA FRANCE !

    Un peuble, Une Nation, Un Guide : Mélenchon président !

    Vive la REPUBLIQUE, Vive la FRANCE !

  18. Orby dit :

    Excellente réponse à Ménard :)
    J'ai bien rigolé !

    M. Mélenchon vous avez fait un bon résumé sur la situation géopolitique mondiale.
    Je suis tout à fait d'accord avec vous.

    La théorie du Choc des Civilisations, c'est du grand n'importe quoi.. En France, tout se passe très bien; les personnes de religion différentes ne se tappent pas dessus. Merci à la laïcité qui nous évite un grand nombre de problèmes.
    Je ne comprends pas comment certains francais ont pu avaler ca.
    Mais en ce qui concerne les états-uniens, ca ne m'étonne pas du tout.

    Vivement un Die Linke en France! Gauche unis toi!

  19. Louis Fortier dit :

    24 avril 2008, sur le site du journal québécois Le Devoir, un spécialiste des glaces de l’Université Laval (ville de Québec) tire la sonnette d’alarme :

    L'équilibre climatique en péril.

    L’équilibre climatique de l’hémisphère nord pourrait « basculer » d’ici sept à dix ans, provoquant une hausse aussi subite que sensible de la température moyenne du globe, en raison de la disparition de plus en plus prévisible de la calotte polaire en été et du réchauffement de l’océan Arctique.
    C’est ce qu’affirme Louis Fortier, océanographe de l’université Laval, qui est aussi le directeur d’Articnet, le plus important programme de recherche en réseau sur les changements climatiques à travers le Canada. Ce programme comprend notamment un important volet d’études dans l’océan Arctique lui-même avec le brise-glace Amundsen. Ce dernier est présentement en pleine dérive pour étudier la polynie circumpolaire, soit le mouvement des glaces en fractionnement à la fin de l’hiver.

    Le professeur Louis Fortier, qui prononcera ce soir, au « Cœur des sciences » de l’Université du Québec A Montréal (UQAM), une conférence sur l’accélération des changements climatiques au-delà de toutes les prévisions, rejoint les conclusions de plusieurs autres éminents chercheurs, dont James Hansen, qui dirige le Goddard Institute de la NASA.

    James Hansen soutient depuis quelques semaines que l’humanité a franchi en 1990 le seuil critique dans le dossier des changements climatiques, lorsque la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère terrestre a dépassé le cap des 350 parties par million (ppm). Nous en sommes présentement à 385 ppm et cette concentration augmente au rythme de 2 à 3 ppm par année. Le Goddard Institute comme Louis Fortier estiment cependant que la partie n’est pas perdue, mais « que le monde doit se réveiller et vite ! »

    Selon Louis Fortier, les scientifiques ne peuvent plus hésiter et « doivent dire ce qu’ils savent », quitte à risquer de passer pour alarmistes.

    « Les scientifiques du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC) ont été trop timides, dit-il dans une entrevue donnée au Devoir. Le GIEC est commandité par les gouvernements » et ses conclusions doivent faire l’objet de consensus qui ne sont pas arrêtés uniquement par des scientifiques, mais aussi par des politiques.

    « Cet imprimatur politique, précise Louis Fortier, fait en sorte qu’on arrache toutes les dents de ses rapports. On en est rendu au point où on voit des sceptiques se réfugier derrière les conclusions du GIEC de 2004 pour dire que ce ne sera pas si pire, après tout. Présentement, on sent un remords monter parmi les chercheurs parce qu’on n’a pas été assez ferme, qu’on n’a pas assez défendu nos conclusions. On a plié devant le barrage des négationnistes pour mitiger nos conclusions. C’est grave, parce que les politiques vont certainement nous reprocher de ne pas les avoir avertis à temps. On a aussi été influencé par l’opinion publique qui ne veut pas entendre parler de catastrophes, alors que des solutions existent pourtant, dont plusieurs cependant ne veulent pas entendre parler.»

    Pour Louis Fortier, notre équilibre climatique actuel dépend du « bilan radiatif » de notre hémisphère, c’est-à-dire de sa capacité de réfléchir plutôt que d’absorber une importante proportion des rayons solaires grâce au pouvoir réfléchissant de la vaste calotte polaire. Par contre, ce qui se passe présentement accélère la mutation du climat au-delà de toutes les prévisions, dit-il, parce que plus la calotte polaire fond rapidement en été, plus l’océan Arctique absorbe la chaleur solaire, ce qui accélère la fonte de la glace l’année suivante parce qu’elle est moins épaisse d’une année à l’autre.

    Tout se passe comme dans l’habitacle d’une voiture stationnée en été, donne-t-il en exemple. Si on enlève les réflecteurs du pare-brise, on provoque une hausse soudaine de la température intérieure. Or, dit-il, on prévoyait il n’y a pas vingt ans que la calotte polaire disparaîtrait vers 2070-2080 si les concentrations de gaz carbonique continuaient d’augmenter. Puis, des modèles plus perfectionnés ont prédit que l’océan Arctique serait libre de glace solide en été vers 2030. Et au rythme où on mesure maintenant la diminution du couvert de glaces, précise Louis Fortier, cela va se produire vraisemblablement dans sept ans environ, vers 2015, à moins d’épisodes météorologiques imprévus.

    La calotte polaire de l’océan Arctique, explique le chercheur, a perdu l’été dernier 1,2 million de kilomètres carrés supplémentaires par rapport à 2006.

    Il y a une trentaine d’années, cette calotte affichait une surface de 8 millions de km2, mais elle n’en compte plus aujourd’hui que 4 millions.

    Et, le plus inquiétant, ajoute ce spécialiste des glaces, c’est que la proportion de la « glace pluriannuelle », celle qui est forte et qui durait de deux à 11 ans, diminue sans cesse parce que son épaisseur diminue, ce qui la rend plus friable et la fait passer dans la partie vouée à la fonte annuelle. « De la glace de 10 ans, dit-il, il en reste très peu au pôle Nord.»

    Avec la disparition prévisible de la calotte polaire d’ici quelques années, prévoit ce chercheur, c’est tout le bilan radiatif de notre hémisphère qui va soudainement basculer, faute d’apports en froid et en fraîcheur pour maintenir les températures tempérées actuelles. Il faut donc, dit-il, devancer de 30 ans les prédictions du GIEC, ce que corrobore aussi la fonte beaucoup plus rapide que prévu des glaces du Groenland.

    Cela est d’autant plus compréhensible et inévitable que les modèles prévisionnels utilisés par le GIEC ne tiennent pas compte de la réduction de l’albédo (le pouvoir réfléchissant) de la calotte polaire, tout comme ces modèles ne tiennent pas compte de la diminution de l’épaisseur des glaces.

    Un chercheur de l’École navale supérieure d’océanographie des États-Unis a voulu intégrer ces variables et ces conclusions dans un modèle : les conclusions se sont avérées tellement inquiétantes, explique Louis Fortier, que ce chercheur a décidé de ne pas les publier « pour ne pas faire peur au monde ».

    James Hansen, le grand patron du Goddard Institute de la NASA, soutient que le seuil de 550 ppm de gaz carbonique ne tient plus, ce qui correspond en gros à une augmentation de la température moyenne de 6 degrés C. Ce seuil a souvent été évoqué comme celui de la catastrophe climatique totale ou de l’irréversibilité des changements.

    James Hansen soutient aujourd’hui que même le taux de 450 ppm préconisé par l’Europe comme objectif pour la deuxième phase de Kyoto est trop élevé car, à son avis, si les modèles mathématiques prédisent que c’est le nouveau seuil de l’irréversibilité, la paléontologie nous apprend au contraire que c’est autour de 350 ppm qu’il faut situer ce seuil critique, soit la concentration de CO2 atmosphérique des années 90.

    Louis Fortier se dit d’accord avec les conclusions de James Hansen, « si on veut sauver la civilisation ».

    Si la température moyenne augmentait de 2 à 6 degrés C sur la planète, dit-il, le climat entrerait dans une phase qui pourrait durer entre 10 000 et 15 000 ans, avant de revenir à ce qu’on connaît aujourd’hui. C’est ce que nous apprennent les traces laissées par le début de l’éocène, il y a 54 millions d’années, le seul moment documenté où on a vu basculer le climat aussi rapidement. Et il a fallu alors quelque 20 000 ans pour que se modifie cette tendance.

    La disparition de l’albédo arctique va aussi chambarder profondément cet écosystème et reconfigurer la géopolitique internationale car, dit-il, cette nouvelle mer sera ceinturée par les grandes puissances que sont les États-Unis, l’Europe et la Russie, tout comme il y a 2000 ans les grandes puissances se sont concentrées autour de la Méditerranée.

    Et les enjeux économiques, voire alimentaires, seront importants car déjà des pays comme la Corée s’équipent de grands pétroliers capables de naviguer même en hiver dans l’océan Arctique, alors que le Canada ne prévoit pas de s’équiper pour patrouiller sur son propre territoire.

    Les pêcheries de cette région, ajoute Louis Fortier, vont profiter des six mois de lumière et d’eaux libres, comme dans la mer du Nord. Si plusieurs espèces actuelles y sont vouées à la disparition — ours polaires, poissons et oiseaux — d’autres les remplaceront et la région deviendra une réserve alimentaire particulièrement convoitée.

    Louis Fortier n’est pas sûr du tout que nous sommes collectivement prêts à faire face à des changements climatiques aussi importants et à si court terme, qui risquent de malmener la paix internationale avec leur cortège de réfugiés climatiques, d’affrontements pour le contrôle des eaux douces raréfiées, etc.

    Louis-Gilles Francoeur.

    http://www.ledevoir.com/2008/04/24/186620.html#

  20. Franck dit :

    Avez-vous lu ça :

    http://www.observatoiredeleurope.com/Le-gouvernement-irlandais-peine-a-minimiser-les-consequences-du-traite-de-Lisbonne_a863.html

    -------------------------------------------------------------------------

    Merci de signer, divulguer, faire tourner cet appel :

    - Appel aux organisations syndicales sur la “réforme” des retraites -

    Cliquer sur mon pseudo (Franck) pour le lien direct d’accés à l’appel.

    Ne pas oublier de valider votre signature dans le mail de confirmation de signature qui vous sera envoyé aussitot.

  21. Alex dit :

    Dans le monde actuel, il faut surtout pour la France et les nations européennes revoir radicalement l'Europe de Bruxelles, véritable relais antidémocratique de la mondialisation débridée en Europe.

    Mettons fin à cette funeste entreprise de l'UMP du PS et du Modem !

    Changeons,enfin.
    http://www.levraidebat.com

  22. Sylvain dit :

    Votre analyse est en tout point semblable à celle que développe Jacques Sapir dans son dernier livre "Le nouveau XXIe siècle" (à lire absolument si ce n'est déjà fait).
    Pour Sapir le siècle américain n'aura pas lieu, le XXIe siècle sera celui du retour des nations. Et c'est heureux car si la nation n'a pas besoin de la démocratie en revanche la démocratie a besoin de la nation pour se développer pleinement. Il explique en quoi le concept de droit d'ingérence est dangereux et affirme comme vous que des formes modérées de protectionnisme sont nécessaires pour contrecarrer les effets désastreux sur les salaires de la mondialisation libre-échangiste.
    C'est une réelle vision géopolitique qui est présentée dans ce livre, je le conseille vivement !

  23. blop dit :

    L'analogie avec la bifurcation est correcte scientifiquement, si ça peut vous rassurer.

    J'apprécie beaucoup votre analyse, mais je me demande si, malgré une concession faite en fin de paragraphe, vous n'écartez pas trop vite la puissance militaire qui pourrait bien rendre la transition beaucoup plus douce que ce que vous présentez.

    Par ailleurs, il est vrai que la Chine tient les US par les c***. Si les chinois vendent tous leurs dollars, ils perdront de l'argent mais mettront les US dans une situation qui fera passer 1929 pour du petit lait.

  24. Clama dit :

    @Sylvain

    "...siècle américain n’aura pas lieu, le XXIe siècle sera celui du retour des nations..."

    Evidemment, ce serait souhaitable mais c'est exactement le contraire qui est en train de se dessiner...

  25. jennifer dit :

    A lire les commentaires je me rends compte que j'ai sans doute mal compris le mot de "bifurcation" ou en tout cas, chacun y met sa vision à lui.
    Pour moi la bifurcation était l'amorce d'une nouvelle guerre froide avec comme ennemis principaux la Chine et avant l'islam (vous savez : tous ces pays qui ont du pétrole). Et c'est vrai qu'un deuxième camp se dessine maintenant: tous ceux qui non mûs par la mondialisation y résistent à leur manière: la chine, l'Inde, la Russie, et politiquement l'Amérique latine et les pays dits "musulmans" assaillis par l'empire.

    Kropotkine appelle à raviver une gauche nationaliste. Je suis vraiment contre. Pour moi, la gauche ne peut être qu'internationaliste. Basée sur l'entraide entre les peuples, et contre le colonialisme qui écrase ou massacre les peuples qui en souffrent. Aucune gauche ne peut soutenir la colonisation et par là j'entends vraiment la colonisation et non le Tibet (comme le font ceux qui distordent la réalité) ou le peuple corse. Mais l'Ulster oui est colonisée, les pays du maghreb l'ont été et on ne pouvait le soutenir. Les Antilles et la nouvelle calédonie sont toujours des colonies et il faut le dire et le reconnaître, même si une majorité de leurs habitants ne sont pas pour une indépendance.

  26. jennifer dit :

    Je ne sais pas pourquoi ces réflexes nationalistes ressortent (cf Kropotkine) mais j'ai l'impression que cela ne devrait pas être étranger à la crise économique mondiale actuelle. Réflexes protectionistes: le sauve qui peut, chacun pour soi!
    A contrario des pays comme le Vénézuela essaient de créer des nouvelles solidarités internationales entre pays (avec d'autres pays d'amérique latine mais aussi la chine, la russie etc...) tandis que Washington se réarme pour lancer de nouvelles guerres pour rebooster son économie. C'est bien connu que les guerres sont salutaires pour eux économiquement. Donc la bifurcation c'est aussi que l'Irak et l'afghanistan ça ne suffira pas.
    Regardez comment Israel monte le ton face à la palestine. Arrêt du carburant, donc arrêt de livraisons de nourriture, donc explosion attendue. A ce propos je vais vous envoyer un texte en copier coller ci dessous

    Donc oui une période de guerres, de crise économique et de protectionisme s'amorce. Un changement en France aussi avec l'alignement de Sarko sur Bush. Nos medias semblent découvrir maintenant que le gaullisme c'est fini!

  27. Histor dit :

    Orby (post 020), Jennifer : quelques oies blanches, naïves, utopistes.
    En France les religions ne se tapent pas dessus ? Combien de mosquées vandalisées, incendiées, de synagogues ? De tombes profanées ? Combien de passages à tabac de juifs, de meurtres même par des musulmans ?
    Jenni : l'internationalisme est mort depuis vingt ans ! Pauvre fille...
    L'ex URSS, l'Ex Yougoslavie : c'est arrivé près de chez toi, sous ta fenêtre et manifestement tu n'as rien pigé.

  28. singe dit :

    @ Histor et Jennifer

    Tiens donc, comme vous vous rejoignez tous les deux pour tenter de tordre le cou au concept de nation.
    Pourtant, logiquement, pour qu'il y ait internationalisme, il faut bien qu'il y ait des nations.
    Quelqu'un connait-il à ce jour un autre échelon permettant d'assurer la souveraineté populaire que la nation?
    Quant au protectionnisme, çà fait logtemps que les Etats-Unis ne s'en privent pas... en donnant des leçons de libre-échange aux autres nations.
    La nation est bien ce qui contre le plus le libéralisme actuellement

  29. jennifer dit :

    Pauvre Histor! (puisque tu me dis "pauvre fille" et autres bontés)
    Malgré le ton insultant de ton post, ou peut être "déprimé" j'ai l'honneur de t'annoncer que je suis bien d'accord avec toi.
    Oui les religions se font la guerre en France: l'antisémitisme et l'islamophobie règnent. Ca crève les yeux et donc je n'accepte pas ce que dit orby, c'est complètement faux ou alors idéologique.
    L'internationalisme mort je suis d'accord et le sort de la Yougoslavie et de l'ex URSS m'ont profondément affligée. Ceci dit l'internationalisme comme toutes les idées justes renaîtra. Il revient avec le Vénézuela, la Bolivie. Petit à petit certes. Il est vraiment au niveau zéro avec la Palestine. Mais à moins de projetter ta dépression sur autrui et d'en faire la règle, on ne peut l'enterrer. Au lieu d'agresser ceux qui y croient, bouge-toi et milite pour l'internationalisme. Les vieux combattants sont les pires quand ils cherchent à démotiver les luttes à venir.
    L'internationalisme renaîtra en France car avec un Sarkozy, il faudra bien, surtout quand ses aventures coloniales deviendront évidentes au plus grand nombre.

  30. jennifer dit :

    Singe je ne suis pas d'accord avec toi. Ca sonne comme du chevenementisme. je trouve cette pensée étroite. C'est comme Jaurés que tout le monde encense mais qui se battait pour la patrie.

    Quand je parle d'internationalisme, je parle d'aider les luttes des autres peuples et cela n'a rien à voir avec le nationalisme. Comme disait Marx, prolétaires de tous les pays, unissez-vous. Cela veut dire être plus proche d'un travailleur anglais, allemand, espagnol et vénézuelien que de Sarkozy ou de Le Pen qui eux défendent bien la nation. Le nationalisme c'est pas mon truc.

  31. singe dit :

    Jennifer, quel est ton "truc" alors pour assurer la souveraineté populaire?
    Quelles sont les instances démocratiques qui selon toi assureraient le cadre de représentativité que tu refuses à la nation?
    Ne me parle pas de citoyenneté mondiale ou même européenne s'il te plait!
    En effet, je réfère à Jaurès, comme Chevènement a pu le faire (est-ce encore le cas, je le lui souhaite?)

  32. singe dit :

    Et Jaurès, en ne niant pas la patrie, refusait le soi-disiant patriotisme allégué par le capitalisme en crise.
    Pourquoi l'ont-ils tué, sinon?

  33. Nathalie dit :

    jennifer commentaire 32

    "Oui les religions se font la guerre en France: l’antisémitisme et l’islamophobie règnent. Ca crève les yeux..."

    Vous n'avez vraiment pas peur du ridicule !

  34. singe dit :

    Jlm, je trouve que le dernier paragraphe est plutôt raccourci. Si j'entends bien, il s'agirait d'opposer une logique de développement durable au productivisme, tout en relançant une économie de production opposée à une économie tournée vers les services?
    Cà mérite un développement...

  35. Jean-Marc dit :

    Je me dis comme ça que dans des pays "avancés" en ce nouveau siècle, une économie basée principalement sur la production de bien matériels n'est plus crédible comme source directe de revenus pour les populations.

    Et je dirai Ouf enfin.

    Nous sommes condamnés à devenir (plus) intelligents comme disait Michel Serres.

    principalement sur la production

    qui nourrit directement ses hommes par la production n'a plus vraiment d'avenir.
    Et

  36. Jean-Marc dit :

    Je me dis comme ça que dans des pays “avancés” en ce nouveau siècle, une économie basée principalement sur la production de bien matériels n’est plus crédible comme source directe de revenus pour les populations.

    Et je dirai Ouf enfin.

    Nous sommes condamnés à devenir (plus) intelligents comme disait Michel Serres.

  37. jennifer dit :

    Singe
    je reprends ton post: quel est ton “truc” alors pour assurer la souveraineté populaire?
    Quelles sont les instances démocratiques qui selon toi assureraient le cadre de représentativité que tu refuses à la nation?
    Ne me parle pas de citoyenneté mondiale ou même européenne s’il te plait!

    Sur cela je suis bien d'accord. Mais je ne vois pas ce que cela a à voir avec le nationalisme, et avec l'internationalisme. je parle de la solidarité indispensable avec les autres peuples qui est une des choses qu'un parti de gauche devrait faire. Le mot "nationalisme" sonne comme identité nationale (cf ministère de l'identité nationale etc..). et me déplaît. Mais bien entendu l'autre lutte que nous devons mener celle pour promouvoir le bien être de la population française et lutter contre les exploiteurs français ne peut se faire que dans le cadre national. Mais pour moi cela n'est pas être nationaliste. Je ne me bats pas pour la "nation" française mais pour la population française (moins les gros capitalistes français qui se débrouillent très bien tout seuls. Pour être plus claire, je me bats contre eux) par population j'entends les travailleurs (ce qui inclue les paysans, artisans etc...). Peut être ne suis-je pas très claire d'ailleurs et qu'il faut affiner ce que je dis, bon je réfléchis en même temps que j'écris

  38. singe dit :

    @ Jean-Marc

    Michel Serres est toujours des nôtres, rassure-moi, tu en parles à l'imparfait?

  39. dudu 87 dit :

    Bonsoir à toutes/s
    « Avec mes amis nous avons décidé d’en faire une version imprimée qui nous permette de travailler les idées et informations qui ont été données qu’elles soient favorables ou défavorables. Je réfléchis à la suite que je pourrai donner à ce débat car il constitue un vrai matériau de travail. »
    En effet, j'avais demandé à la suite de la 1° note sur la Chine que soit fait une analyse de ce débat. Il me semble que l'impact « internet » en tant que moyen de communication et d'échanges d'idées devrait être envisagé et surtout voir quel pourrait être la future utilisation d'internet pour un débat de politique ou de projet national. Pourquoi ne pas intégrer un membre de la société civile, un blogueur? (@Jean Marc « c’est une partie de mon boulot. »)
    P. Lévy, philosophe libéral et enseignant au Canada a fait une étude: « Gouvernance européenne et la cyberdémocratie » http://ec.europa.eu/governance/areas/group1/contribution_fr.pdf.
    Jusqu'où devons-nous aller avec cette technique? Ne nous cachons pas, nous devrons aborder et discuter ce thème, d'ailleurs d'autres en parlent déjà !
    Pour revenir sur l'analyse de Jean-Luc Mélenchon, il manque 2 grands pavés dans son constat:
    1° La crise écologique et la Chine, les USA ne sont pas des anges dans ce domaine;
    2° L'hégémonie culturelle des USA qui façonne les peuples dans l'idéologie ultralibérale;
    Si la Chine et l'Inde sont devenues la « Grande usine » du monde, elles sont très loin d'avoir les « cordons de la bourse » même si les USA sont endettés auprès d'elles. Sachons aussi que le peuple américain n'est pas prêt à faire les sacrifices nécessaires à un rééquilibrage financier, ils sont toujours très attachés à leur système politique et économique.
    Pour le reste, rien à dire.

  40. Jean-Marc dit :

    Je me demande quelle conception a Jean-Luc M. de cette nouvelle donne économique en devenir, au delà des mots clés "éco durable" et "services".

    Jusqu'à quel point a t"il une vision synthétique et propective (1/5 ans pour les premières actions concrètes à mener pour mettre notre pays sur la bonne voie, 10/15 ans pour le début de l'épanouissement) de cette nouvelle économie en devenir?

    Singe, on l'invite au resto pour "papoter" pendant deux heures? (sourire)

  41. Jean-Marc dit :

    Non singe, je faisais référence à une conféence particulière, d'où le passé. Oui, il est encore vivant heureusement ; pour une fois qu'on a un académicien moderne...

  42. Jean-Marc dit :

    Pierre Lévy est passionnant, il est à mon avis un des plus grands penseurs de notre société de l'information et des nouvelles formes d'organisation sociales émergentes, qui intègre mais dépasse très largement le monde de l'internet et des cyber-xyz.

  43. singe dit :

    @ Jennifer

    Nous pourrions être d'accord si tu n'avais pas si peur des mots.
    On peut reconnaitre la nation comme cadre des enjeux républicains sans être nationaliste.
    On peut revendiquer la notion de classes sans rejeter la bourgeoisie de ce cadre, et savoir reconnaitre que pas toutes n'ont intérêt à la disparition de la république. Les gaullistes, centristes et aussi le PS de nos jours représentent ces classes sociales qui peuvent basculer certes, mais qui pour l'instant n'ont pas intérêt à cette révolution libérale en cours.

  44. jennifer dit :

    L'internationalisme c'est par exemple le mouvement de solidarité des jeunes dans les années 60 contre la guerre du Vietnam qui a eu un impact certain et aidé à la fin de cette guerre. Je pense que s'il y avait un tel mouvement contre cette guerre horrible en Irak, un mouvement énorme qui demanderait le retrait des troupes américaines, la fin de l'occupation, on avancerait. Mais vraiment là c'est à l'état zéro, et ça en est lamentable. Tout le monde le sait que les USA doivent se retirer et malgré leurs discours, ils s'apprêtent à rester longtemps, très longtemps. Et idem pour l'Afghanistan.
    Notre silence là-dessus entretient cette guerre.
    Il y aurait bien des choses à faire. Et je pense que la prise de position de Jean-Luc Mélenchon sur le Tibet est un très bon exemple. Juste un empêcheur de penser en rond et ça bouge des choses. C'est un petit grain. Imaginez qu'il y ait comme cela des mouvements de solidarité sur des injustices flagrantes dans le monde et que ce soit et le sénateur mais en plus des manifs, des meetings etc... un vrai chahut là-dessus, là cela commencerait à avoir un impact. C'est ce genre de choses qu'il faut commencer à faire.

  45. singe dit :

    @ Jean-Marc

    Tu m'avais déjà promis des bananes, tu ne penses qu'à manger !
    Ceci dit, un repas avec Michel Serres ne serait pas initéressant non plus...

  46. Jean-Marc dit :

    Vous avez remarqué comme depuis 3 semaines Jennifer évite soigneusement d'interagir avec moi? C'est amusant...

    Jenny, si vous êtes parisienne, celà vous tente de prendre un café ensemble, dans un bar populaire bien entendu?

  47. Jean-Marc dit :

    Ah ca c'est clair. Mais Michel Serres je sais très bien ce qu'il pense et jusqu'où va sa pensée.
    Notre Jean-Luc national, je ne sais pas trop, notamment sur ce point important que je soulève ci-dessus, et qui revient à dire : a t'il une vision claire?
    Bon, on l'invite?


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