31mar 06

A la question "Le pouvoir doit-il céder à la rue ?" que me posait le quotidien Le Parisien/Aujourd'hui en France, voici ma réponse telle qu'elle a été publiée ce matin par ce journal :

"Il peut arriver que la loi soit injuste. Face à cela, la démocratie prévoit sans cesse des correctifs : le débat parlementaire, les élections … Mais parfois, le fonctionnement des institutions se grippe. Dans l'affaire du CPE, Dominique de Villepin a brutalisé le Parlement avec le 49-3. Tous les rouages démocratiques ont été faussés les uns derrière les autres et, aujourd'hui, le gouvernement jouit d'une faible légitimité. L'ultime moyen de pression, c'est donc la manifestation, la grève. Le droit d'insurrection est même reconnu lorsque le pouvoir est tyrannique ! La désobéissance civique fait aussi partie de la démocratie. Pour tout bon républicain, en dernière analyse, la légitimité du pouvoir est entre les mains du peuple, même si celui-ci est dans la rue. L'art de bien gouverner, c'est justement de prendre les bonnes décisions qui ne mettront pas tout le monde en colère. Là, Villepin nourrit une vision bonapartiste du pouvoir où l'on fait avancer le peuple à coups de chicote."


13 commentaires à “Le pouvoir appartient au peuple, même dans la rue”
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  1. Gérard / Marseille dit :

    Pour les jeunes et les autres aborder le fond de ce qui est en oeuvre:la question du CPE et de la loi sur "...les chances" entend mettre la pression sur les salariés,l'individualistion contractuelle dérogatoire,càd la trouille comme moyen d'accroître le pouvoir patronal,d'améliorer un peu plus le rapport des forces entre travail et capital au profit du capital. "Bien gouverner..." certes mais ici ce n'est rien d'autre que les intérêts de classe et non l'intérêt général qui voudrait la stabilité des emplois,la reconnaissance des qualifications..... et non ce bradage incessant des énergies de la jeunesse qui se camoufle sous les "la fumée" des créations d'emplois. Les périodes de mobilisation sont propices à l'éducation politique:ne pas hésiter à relier l'immédiat au temps long comme tu sais bien le faire.Ce soir Fabius n'a pas été bon car il s'est cantonné dans la posture présidentielle ;pour son orientation lui souffler qu'il doit rompre avec l'instant ou plutôt relier l'instant au sens...Ils reculent! Camarades la situation est excellente:avançons!(de mémoire,Mao Tse Toung durant la longue marche..Même si ce n'est plus à la mode, comme en 1970!)

  2. Serge Lefort dit :

    Les diatribes de Mélenchon sont toujours très drôles, surtout pour ceux qui se souviennent de ses appels enflammés à voter Chirac en 2002 !

  3. jos? angel dit :

    Serge,

    Vos fadaises ne font rire personne par contre.

    Bien entendu, vous aviez le droit de ne pas appeller à voter Chirac et à courir le risque de laisser Le Pen passer.

    Mais qui plus ne pas appeller à voter Chirac en 2002 équivalait à considérer que Le Pen était un candidat comme un autre or Le Pen et ses idées de salopard font de lui un candidat pas comme les autres.

    Appeller à voter Chirac en 2002, n'était pas un appel à voter pour le candidat Chirac mais un appel à voter pour la République et la Démocratie.

    Alors cher Serge au lieu d'annoncer des anneries, réfléchissez 5 minutes - avouez que depuis 2002 vous auriez pu trouver le temps de vous questionner sur l'attitude à adopter.

    Ca ne vous fatiguera pas et nous évitera à nous d'avoir envie d'aller vomir.

    José Angel

  4. josé angel dit :

    Serge,

    Vos fadaises ne font rire personne par contre.

    Bien entendu, vous aviez le droit de ne pas appeller à voter Chirac et à courir le risque de laisser Le Pen passer.

    Mais qui plus ne pas appeller à voter Chirac en 2002 équivalait à considérer que Le Pen était un candidat comme un autre or Le Pen et ses idées de salopard font de lui un candidat pas comme les autres.

    Appeller à voter Chirac en 2002, n'était pas un appel à voter pour le candidat Chirac mais un appel à voter pour la République et la Démocratie.

    Alors cher Serge au lieu d'annoncer des anneries, réfléchissez 5 minutes - avouez que depuis 2002 vous auriez pu trouver le temps de vous questionner sur l'attitude à adopter.

    Ca ne vous fatiguera pas et nous évitera à nous d'avoir envie d'aller vomir.

    José Angel

  5. Martin dit :

    Richard,

    ton poisson d'avril est d'actualité.

    Si Chirac ne démissionne pas pour l'instant, qui interdit à la Gauche de réclamer son départ.

    Ses présidentiables?

  6. Martin dit :

    Richard,

    ton poisson d'avril est d'actualité.

    Si Chirac ne démissionne pas pour l'instant, qui interdit à la Gauche de réclamer son départ.

    Ses présidentiables?

  7. J.G. dit :

    Le 18 brumaire manqué de Galouzeau de Villepin

    C'était le 7 novembre 2005, 17 brumaire de l'an 214 si l'on veut.

    L'Etat d'urgence était décrété en France, pour cause d'overdose de flammes dans les objectifs des caméramans des 20 heures.

    A un jour près, ç'aurait été le 18, jour désigné des coups d'Etat bonapartiste.

    Dominique Galouzeau de Villepin est un admirateur non dissimulé de "l'empereur".

    A un ou deux détails près, c'en était d'ailleurs un. Il s'avérait en effet possible de faire basculer la France dans un régime d'exception permettant en tant que de besoin la suppression des libertés les plus élémentaires.

    Cette répétition générale ne pouvait rester sans suite.

    La suite, ce fut le C.P.E., tentative de coup d'état bouleversant les relations sociales de ce pays en rompant par surprise le contrat non écrit qui lie tout projet gouvernemental à une certaine collaboration des hautes sphères syndicales.

    Ajoutez-y le 49-3 pour faire cesser des débats parlementaires jugés insupportables - c'est que voyez-vous, la France est en guerre, et le gouvernement engagé dans la "bataille pour l'emploi"!

    Conjuguez ceci à la première personne d'un singulier "serviteur de l'Etat" dont la carrière de haut fonctionnaire l'aura imprégné comme souvent d'un vague "l'Etat c'est moi".

    Et vous aurez toute la panoplie du parfait petit bonapartiste.

    On ne peut dire aujourd'hui ce qu'il adviendra du C.P.E. que Chirac, tel qu'en lui même, conserve tout en le modifiant et promulgue tout en le suspendant.

    Mais l'on peut déjà affirmer que la tentative de 17 brumaire de Dominique Galouzeau de Villepin a échoué.

    A en croire le dernier livre de Franz-Olivier Giesberg, Villepin affirmait que la France avait "envie qu'on la prenne". Aussi a-t-il tenté de lui faire un enfant dans le dos. On ne sait si le rejeton vivra. Mais il sera à jamais illégitime.

    Karl Marx écrivait à propos du 18 brumaire de Louis Napoléon Bonaparte, citant Hegel, que tous les grands événements et personnages historiques se répètent deux fois, la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. Voici le temps des pantalonnades.

  8. J.G. dit :

    Le 18 brumaire manqué de Galouzeau de Villepin

    C'était le 7 novembre 2005, 17 brumaire de l'an 214 si l'on veut.

    L'Etat d'urgence était décrété en France, pour cause d'overdose de flammes dans les objectifs des caméramans des 20 heures.

    A un jour près, ç'aurait été le 18, jour désigné des coups d'Etat bonapartiste.

    Dominique Galouzeau de Villepin est un admirateur non dissimulé de "l'empereur".

    A un ou deux détails près, c'en était d'ailleurs un. Il s'avérait en effet possible de faire basculer la France dans un régime d'exception permettant en tant que de besoin la suppression des libertés les plus élémentaires.

    Cette répétition générale ne pouvait rester sans suite.

    La suite, ce fut le C.P.E., tentative de coup d'état bouleversant les relations sociales de ce pays en rompant par surprise le contrat non écrit qui lie tout projet gouvernemental à une certaine collaboration des hautes sphères syndicales.

    Ajoutez-y le 49-3 pour faire cesser des débats parlementaires jugés insupportables - c'est que voyez-vous, la France est en guerre, et le gouvernement engagé dans la "bataille pour l'emploi"!

    Conjuguez ceci à la première personne d'un singulier "serviteur de l'Etat" dont la carrière de haut fonctionnaire l'aura imprégné comme souvent d'un vague "l'Etat c'est moi".

    Et vous aurez toute la panoplie du parfait petit bonapartiste.

    On ne peut dire aujourd'hui ce qu'il adviendra du C.P.E. que Chirac, tel qu'en lui même, conserve tout en le modifiant et promulgue tout en le suspendant.

    Mais l'on peut déjà affirmer que la tentative de 17 brumaire de Dominique Galouzeau de Villepin a échoué.

    A en croire le dernier livre de Franz-Olivier Giesberg, Villepin affirmait que la France avait "envie qu'on la prenne". Aussi a-t-il tenté de lui faire un enfant dans le dos. On ne sait si le rejeton vivra. Mais il sera à jamais illégitime.

    Karl Marx écrivait à propos du 18 brumaire de Louis Napoléon Bonaparte, citant Hegel, que tous les grands événements et personnages historiques se répètent deux fois, la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. Voici le temps des pantalonnades.

  9. php742006 dit :

    "L'art de bien gouverner, c'est justement de prendre les bonnes décisions qui ne mettront pas tout le monde en colère"

    Un peu simpliste comme vision du pouvoir, parceque dans une dictature on peut pas se mettre en colère parcequ'on l'a décidé. Non, l'art de bien gouverner c'est faire plaisir au peuple!

  10. php742006 dit :

    Dans le TCE il y avait du bon comme du mauvais. Tirer l'Europe sociale vers le haut, ça ce sont des phrases aussi dépourvues de sens que les "the yes neeed the win to win" de Jean-Pierre Raffarin. "Unis dans la diversité" était l'intoduction du TCE et la seule réalité pour une constitution qui se doit de construire l'Europe des Peuples. Le TCE ne constitue pas une Europe centralisée mais plus plutot décentralisée ce qui n'est pas plus mal si on veut que chaque peuple garde sa souvraineté nationale. En clair par exemple pour faire une Europe solidaire ce n'est pas payer les cotisations pour les chomeurs allemands et vice et versa. Chacun l'auto-determination de son pays! Par contre là où il y a un paradoxe dans cette constitution qui prone l'union coopérative c'est quand elle encourage la concurrence entre ses membres pour améliorer la compétitivité et pour augmenter le choix sur le marché. En fait c'est l'Europe des grands souverains qu'elle nous propose en mettant les travailleurs en lutte entre eux et c'est pour celà qu'il faut la rejetter. L'Europe n'est qu'un marché de libre-échange et non un block contre les Etats-Unis, la Chine, l'Inde ou je ne sais quelle autre pays concurrent et les idées de grandes europes n'ont toujours été que dans les tetes de ses plus grands dictateurs. Par contre un theme qu'on pourrait discuter c'est si l'Europe doit elle rester un club de pays riches ou bien devenir un syndicat international de travailleurs?

  11. José Angel dit :

    Acte 1 :

    J. Chirac commet un manquement manifeste au devoir de sa charge puisqu'il

    promulgue une loi et qu'il demande en même temps de ne pas la respecter. Alors

    que sa charge implique au contraire qu'il fasse respecter les lois votés.

    Acte 2 :

    le président peut être destitué en cas de manquement à ses devoirs

    Résultante :

    qu'attendons nous pour demander la destitution d'un président de la république

    qui visiblement n'est plus en capacité de remplir sa charge telle que qu'elle

    est définie dans la constitution ?

  12. Tourkene dit :

    Vous écrivez que Dominique de Villepin a brutalisé le parlement avec le 49.3 et qu'ainsi tous les rouages démocratiques ont été faussés les uns derrière les autres.

    Si le 49-3 permet ceci, cette loi constitutionnelle doit, selon votre logique, être considéré comme injuste par "tous bon républicains". Et puisque vous dîtes que la démocratie permet des correctifs face à une loi injuste, pourquoi n'en demandez vous pas l'abrogation ?

  13. José Angel dit :

    et pour ceux qui pensent encore que les français sont les seuls "râleurs" de notre belle planète, John Ewans, secrétaire général du TUAC (Trade Union Advisory Committee), commission syndicale consultative aupr?s de l'OCDE, a apporté "le soutien des syndicats non seulement en Europe mais aussi aux Etats-Unis, au Canada et au Japon".

    et voici ce qu'en dit Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, souligne le

    caractè?re planétaire du combat engagé. Selon lui, les travailleurs

    franç?ais ont "dix ans d'avance" et non pas "dix ans de retard".


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