15fév 06

 

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"ViVe", une télévision alternative qui met l'information au service de la citoyenneté

Petit déjeuner avec le président du groupe d'amitié France-Venezuela de l'Assemblée nationale, entretien avec le ministre de l'Intégration (régionale) et du commerce extérieur Gustavo Marquez Marin, rencontre avec le président de la Confédération des associations israélites du Venezuela Fred Carl Pressner, mais aussi visite à la télévision "alternative" ViVe TV … La journée semble ne pas vouloir s'arrêter. A présent l'emploi du temps subit une inflation qui complique tout et met à rude épreuve ma résistance physique. Courant d'un bout à l'autre de la ville dans les bouchons, on honore des rendez-vous parfois surgis depuis à peine 24 heures, et parfois moins.

 

Il faut surtout encaisser le décalage horaire sur ces agendas impitoyables et ces allées et venues. Naturellement chaque rencontre fait oublier la pénibilité d'un tel mode relationnel dans la mesure où le contenu des entretiens est toujours très prenant et les personnalités extrêmement puissantes, comme le sont quasi généralement ceux qui s'impliquent dans de telles situations historiques dans leur pays. Il est difficile d'estimer en fin de course ce qui a été le plus motivant car chaque séquence fonctionne dans son registre particulier ?

L'heure que je passe avec le ministre pour l'intégration et le commerce extérieur, Gustavo Marquez Marin est à bâton rompu. Elle prolonge la réflexion commencée avec le banquier lundi. Mais il s'agit cette fois-ci de politique et d'Histoire avec quelqu'un qui est un acteur direct de ce qui se fait et qui se positionne aussi en fonction d'une vision du futur et de l'utilisation des contradictions du présent. La discussion est détendue et l'on s'interroge sur le mode de personnes qui aimeraient bien savoir si l'autre a un point de vue nouveau sur les problèmes qu'il pose. Le ministre Gustavo Marquez Marin m'assure que le gouvernement Chavez a parfaitement maîtrisé l'idée qu'il est impossible de construire un ensemble régional cohérent et légitime sans que la légitimité de ses décisions viennent d'un pouvoir démocratique élu par le peuple à cette fin. Il me donne lui-même l'exemple qu'il a connu en tant que ministre plénipotentiaire à la Communauté andine des nations. Dans cette instance, les décisions s'imposent avec force de loi aux pays membres. « Nous étions cinq autour de la table » me dit-il. « Cela veut dire que nous décidions à cinq pour fixer des règles qui s'imposeraient à des millions de personnes et cinq nations souveraines ». Quelque soient les consultations préalables à ces décisions on comprend qu'il y a un sérieux problème de légitimité qui est posé quand les ensembles supra-nationaux issus de nations démocratiques et parlementaires décident dans de telles conditions. Avant de ricaner, on doit se souvenir que la Commission de Bruxelles a un fonctionnement pléthorique encore plus opaque et manipulatoire compte tenu du poids sur elle des lobbies privés agréés et de l'influence de la nomenklatura technocratique imbibée de libéralisme qui décide en réalité de tout.

La visite à la télévision ViVe TV est un extraordinaire choc politico-culturel. J'ai besoin de temps pour réduire mes notes et résumer ce que j'ai compris et ressenti. Mais de cet endroit magique je vais ramener du slogan et du programme concret. Je crois que je viens de voir vivre une réponse concrète effective à la crise de la dégénérescence morale et professionnelle de la vie médiatique. Cela aussi j'en repousse l'écriture à plus tard. Je pense cependant que cela doit être un des thèmes de la prochaine conférence nationale de PRS (Pour la République sociale) en avril prochain et j'ai pris le temps d'un coup de fil avec François Delapierre le délégué général du mouvement pour que nous puissions inscrire cette question à notre ordre du jour. Nous devrions le faire selon moi d'une manière spécifique autour de propositions concrètes à faire autant aux professionnels qu'à la société dans les secteurs où l'auto production de la représentation est une question assez urgente. Car nombreux pensent que le reformatage de la réalité par les hiérarchies des salles de rédaction est une plaie sociale qui perturbe profondément l'exercice de la démocratie et les conditions de la citoyenneté en République. Aujourd'hui cette situation semble sans autre issue que les crises de rage et les dénonciations aussi impuissantes qu'offensantes pour les professionnels honnêtes qui s'y trouvent aussi. On doit pouvoir être mieux dénonciateur et davantage propositionnels.

J'ai fini ma journée avec une visite à laquelle j'attachais une importance particulière en relation avec mon engagement contre la dénonciation du pseudo antisémitisme de Hugo Chavez par deux journalistes du journal « Libération ». J'ai rencontré Fred Carl Pressner, président de la confédération de associations israélites du Venezuela (CAIV). Monsieur Pressner avait dit avec fermeté à ce moment, au nom de la communauté qu'il ne partageait pas les appréciations de Centre Simon Wiesenthal sur le discours de Hugo Chavez. A la suite de cela les dirigeants de la communauté avaient été reçus par le président et le vice président du Venezuela et il y avait eu à cette occasion un dialogue précis sur l'ensemble des questions posées. Monsieur Pressner est un homme accorte et ami des explications qui semble peut porté à la polémique. Il refuse de donner copie de la lettre qu'il a adressée au centre Simon Wiesenthal aux puissants personnages qui le lui demande et il n'aime pas non plus livrer des détails sur sa rencontre avec Hugo Chavez pour laisser ouvert tout l'espace du dialogue en confiance. C'est un homme qui aime Paris autant que moi et nous avons pris d'en dire du bien et de se repaître du récit de nos plus belles ballades dans cette ville dont il me dit que c'est un privilège de l'habiter. Au plan professionnel monsieur Pressner est le représentant au Venezuela de la marque Lacoste. Je pense qu'on peut le dire francophile sans trop solliciter sa position réelle. Naturellement, s'agissant de la vie de la communauté juive du Venezuela il exprime la vigilance de toutes les communautés du monde dans le contexte particulier du Venezuela . Il rappelle que sur les questions en jeu à propos des principes il n'est question pour lui ni de négocier ni d'accepter des compromis. Je ne surprends pas en disant qu'il a exprimé son inquiétude à propos de la relation que l'Iran entretient avec son pays. Mais ce n'était pas le sujet de ma rencontre avec lui. Je voulais lui dire qu'il devait savoir que, pour les provocateurs qui ont monté cette opération de dénonciation de Chavez en France, la communauté juive était seulement un prétexte tandis que pour la gauche amie du Venezuela bolivarien, l'antisémitisme est un vrai combat. Je lui ai dit qu'il pouvait compter sur nous qui ne jouons pas avec cette question et qui n'acceptons pas son instrumentalisation. Je lui ai donné mes coordonnées en lui disant que nous serions à son écoute le cas échéant. On s'est quitté après qu'il a accepté de faire une photo ensemble. J'ai gardé l'impression d'un homme subtil et de beaucoup d'humour notamment quand il nous a raconté dans quelle condition toute sorte de journalistes, notamment français l'on contacté en pleine nuit en oubliant le décalage horaire. Je sais de quoi il parle car chaque nuit des camarades m'envoient des SMS qui me parviennent à quatre ou cinq heures du matin heure locale et mon téléphone-réveil ne manque pas l'occasion de m'en informer avec énergie ! Pourvu que ce ne soit pas le cas cette nuit car il ne me reste que six heures de sommeil.


Aucun commentaire à “Troisième journée au Venezuela”
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  1. Gersende dit :

    tu écris : " le gouvernement Chavez a parfaitement maîtrisé l?idée qu?il est impossible de construire un ensemble régional cohérent et légitime sans que la légitimité de ses décisions viennent d?un pouvoir démocratique élu par le peuple à cette fin". Cet enjeu est résolument un des plus importants. il nous faut réhabiliter les représentants du peuple, que les médias tendent à transformer en simple challenger politiques avides de pouvoir. Cela passe par la réhabilitation des parlements nationaux, du Parlement européen (qui a hélas voté la directive bolkestein aujourd'hui), mais également par une remise en cause de mécanismes incidieux qui tendent à enlever aux citoyens la capacité de choisir leur avenir. Je pense par exemple à la multiplication des "autorités adminstratives indépendantes", mais aussi à la manière dont est effectué le contrôle de constitutionnalité.

    En bref, il s'agit de remettre la loi au coeur du système politique. Je me demandais quels étaient les rapports qu'entretiennent les vénézueliens avec la Loi.

    Bon courage pour la suite du voyage auquel chacun de nous aurait souhaiter participer je crois,

    Gersende

  2. Pelou dit :

    Certainement lourde à gérer, cette nouvelle formule de carnet de route,mais d'une efficacité redoutable!

    Outre qu'elle permet à chacun d'être virtuellement à tes côtés, cet exutoire quotidien au contenu des petits tiroirs qui structurent ton esprit va certainement décupler les capacités de stockage de ton propre disque dur.

    Ménage toi, bonne continuation et...

    Hasta la vista

  3. Dominique et G?rard dit :

    Ce que tu dis des media dévastateurs et de la recherche au Vénézuela d'un nouveau mode de media "citoyen" (à force de l'employer, que signifie ce mot au juste,dansl'usage inflationniste qui en est fait ?)est utile et va intéresser l'ami Jacques COTTA !

    Contre la fatigue qui va s'accumuler prends une médication naturelle et tonique locale, un broyat d'une liane amazonienne :le GUARANA (pas le coca sucré du Brésil qui porte ce nom) qu'on trouve en gélules ou poudre amère en pharmacie.Respecte les doses c'est du puissant!pour tenir,les temps d'oxygénation aussi sont indispensables...bon j'arrête ce mail protecteur...Mais c'est une course de fond qui est engagée! Abrazo fuerte.G et Do

  4. LN dit :

    Je n'avais jamais compris l'intérêt d'un bog.. J'y vais tous les jours pour avoir la suite de tes réflexions sur ce voyage, ça rend possible une alternative à gauche au libéralisme. Continue à nous nourrir.

    Bises

    LN

  5. del Percio Jean Marc dit :

    Bonjour,

    Tout d'abord, bravo à jacques Mélenchon, qui nous donne une vraie leçon de politique au sens noble du terme !

    Très concrètement :

    coment rejoindre (ou aider) la structure qui place la nécessité d'établir des relations d'amitié entre la france et le vénézuela ?

    Merci et encore bravo !


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